Attitudes corporelles fautives Fascicule n 221 Sans s

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Attitudes corporelles fautives Fascicule n 221 Sans s
Attitudes corporelles fautives
Fascicule no 221
Sans s’en rendent réellement compte, beaucoup d’individus adoptent des
attitudes corporelles fautives. Ces attitudes nuisent à leur santé. Il est par
conséquent normal, pour celui qui est impliqué dans la gestion des habitudes
de vie, d’être en mesure de souligner ces attitudes dans le but de les corriger.
Une attitude corporelle fautive se définit comme étant toute situation, active
ou passive, concernant l’aspect corporel, qui engendre des conséquences
néfastes sur la santé. Il s’agit évidemment d’une définition très large. Dans
les faits, en donnant des exemples précis de certaines attitudes corporelles
fautives, il deviendra plus facile de cerner cette réalité.
D’une façon générale, on peut dire qu’il existe deux grandes catégories
d’attitudes corporelles fautives :
1- Celles qui impliquent des restrictions dans les mouvements.
2- Celles qui entraînent des déformations.
Parfois une attitude corporelle fautive touche à ces deux catégories
d’attitudes en même temps.
Se croiser les bras
Dans la première de ces catégories, on peut mentionner le fait de se croiser
souvent les bras. Une telle attitude entraîne une fermeture du thorax. Les
échanges respiratoires sont alors limités. L’oxygénation de tous les tissus du
corps se fait moins bien.
Le fait de se croiser souvent les bras n’entraîne pas qu’une restriction des
mouvements respiratoires. Il peut aussi conduire à certaines déformations.
C’est ainsi que les épaules sont projetées vers l’avant. Les muscles du
trapèze sont étirés et ceux des pectoraux sont raccourcis. L’estomac, au lieu
d’être normalement bombé, rentre vers l’intérieur.
Pour corriger cette attitude fautive, il faut, dans un premier temps,
abandonner l’habitude de se croiser les bras et adopter la position contraire.
On rejettera donc les bras et les épaules vers l’arrière pour ouvrir le thorax le
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plus possible. On pourra ajouter des exercices de respirations profondes pour
accroître les échanges respiratoires.
Soutiens-gorge trop serrés
Une autre attitude corporelle fautive consiste, chez la femme, à porter des
soutiens-gorge trop serrés. On se rend compte de cette réalité chez celle-ci
lorsque, vue de dos, on note une dépression de chaque côté du corps à
l’endroit où se trouve le soutien-gorge.
Cette attitude corporelle fautive comprime plus ou moins fortement la cage
thoracique. Elle limite du même coup les mouvements respiratoires. Au lieu
de pouvoir mobiliser tout le volume pulmonaire, cette compression force la
femme à ne respirer que de la partie supérieure des poumons. Inutile
d’ajouter ici que cette façon de respirer limite l’oxygénation des tissus.
Ceintures trop serrées
Une autre attitude corporelle fautive consiste à trop serrer la taille en portant
certaines jupes ou certains pantalons. À l’endroit précis où la taille est la
plus petite, il n’y a pas de structure osseuse. Cet endroit est plus bas que les
dernières côtes et plus haut que le bassin. Exercer une pression à cet endroit
comprime les viscères qui se trouvent dans l’abdomen et peut entraîner une
ptose abdominale.
Cette ptose peut à son tour entraîner divers problèmes de santé, en particulier
des douleurs menstruelles dues à un déplacement de l’utérus. Des problèmes
dus à la constipation peuvent aussi exister à cause d’un déplacement
intestinal.
Lorsque la mode exige que la taille des pantalons et des jupes se porte basse,
la ceinture s’appuie sur les hanches. L’os du bassin empêche alors la
compression des viscères abdominaux. Il s’agit donc d’une heureuse mode.
Lorsque ces vêtements ont une taille haute, ils deviennent plus
problématiques.
Ce sont donc les diktats de la mode qui font souvent la différence entre des
vêtements qui respectent l’anatomie et la physiologie humaines et d’autres
qui vont à son encontre. Malheureusement, les concepteurs de la mode n’en
savent généralement rien. S’ils avaient plus de connaissances anatomiques et
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physiologiques, ils concevraient peut-être de meilleurs vêtements. En réalité,
c’est à la personne qui porte des vêtements de s’assurer qu’ils lui
conviennent. Si les modes anti-anatomiques et anti-physiologiques n’étaient
pas suivies, les concepteurs de mode seraient forcés de respecter les vœux du
consommateur. Un consommateur averti et éduqué impose sa loi. Un
consommateur ignorant et insouciant subit celle des autres.
Revenons aux pantalons et aux jupes à taille basse. Si on exagère en ce sens
et que la taille devient trop basse, il faut alors que les vêtements soient portés
très serrés pour éviter qu’ils ne tombent. De tels vêtements qui serrent
fortement les hanches, peuvent comprimer les nerfs de cette région et les
endommager. Ceci peut entraîner des douleurs, des sensations de brûlure ou
de picotements de la peau. Ces problèmes peuvent devenir sérieux.
Le port de tallons hauts
Le fait de porter souvent des talons hauts peut entraîner des problèmes
variés. Parmi ceux-ci, mentionnons des douleurs sous l’avant-pied, des cors,
des durillons, des orteils en marteau, une fragilisation de la cheville, des
problèmes articulaires aux genoux et surtout une lordose. Insistons
particulièrement sur ce dernier point.
Lorsqu’une personne se tient pieds nus sur une surface horizontale, son
corps est en équilibre. Si on examine cette personne de côté, on constate que
la partie avant et la partie arrière de son corps sont bien réparties.
Si l’on place maintenant un bloc sous les talons de cette personne, il est
évident qu’elle devra creuser les reins et projeter le haut du corps vers
l’arrière pour maintenir son équilibre. Sans ces mouvements de correction, la
personne serait projetée vers l’avant et tomberait.
En creusant les reins, les muscles du dos se contractent et ceux de la région
abdominale sont relâchés. Ceci entraîne une tendance à la lordose. À son
tour, cette tendance déforme la silhouette. Le relâchement de la musculature
abdominale et l’ensellure lombaire nuisent à l’esthétique corporelle. De plus,
ce relâchement abdominal peut favoriser la ptose des viscères abdominaux.
Quant à l’ensellure lombaire, elle peut créer des tensions musculaires
inutiles pouvant donner lieu à des douleurs au bas du dos.
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Les personnes qui tiennent absolument à porter des talons hauts, ne
devraient pas le faire continuellement. Elles devraient aussi s’assurer, par
des exercices appropriés, de lutter contre la tendance à la lordose. Dans un
premier temps, il faut tonifier des muscles abdominaux par des exercices
spécifiques. Un de ces exercices consiste, à partir de la position couchée au
sol, à soulever à la fois le bassin et les épaules. Il faut notamment décoller
les fesses et les épaules du sol, en prenant la position du berceau (le corps
repose alors sur le milieu du dos), comme l’indiquent les dessins ci-dessous :
Il faut faire plusieurs répétitions de cet exercice, de 20 à 30 si possible. On
peut faire trois ou quatre séries de cet exercice, en s’accordant au moins une
minute de repos entre chaque série.
Dans un deuxième temps, il faut allonger les muscles lombaires. On y
parvient en se penchant vers l’avant, les jambes tendues. Les mains doivent
tenter de toucher les pieds et la tête doit tenter de toucher les genoux.
Comme il s’agit d’un exercice d’élongation ou de souplesse, il faut garder la
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position durant vingt à trente de secondes. On reprend ensuite la position
verticale, puis on refait une deuxième série. On peut faire 6 à 8 séries de cet
exercice.
Tendance cyphotique
La cyphose est une déviation de la partie supérieure de la colonne vertébrale.
En fait, c’est la tête qui est projetée vers l’avant. Dans cette déviation, les
muscles derrière le cou sont distendus et ceux devant le cou sont raccourcis.
Cette déviation peut s’acquérir par certaines postures anormales. Les gens
qui, par exemple, travaillent à un bureau en consultant divers documents
placés sur ce dernier, on la tête penchée vers l’avant. Ils adoptent une
position favorisant la cyphose. Comme cette position est tenue plus
longtemps que toute autre, ils en arrivent à présenter cette déviation de façon
permanente.
Pour lutter contre la tendance à la cyphose, il faut adopter le plus souvent
possible une attitude contraire. En rejetant la tête vers l’arrière, on étire les
muscles du cou qui sont raccourcis et on contracte (raccourcit) ceux qui sont
allongés.
Une des bonnes façons de corriger la cyphose est de regarder la télévision en
position couchée au sol sur le ventre. Dans cette position, la tête doit
nécessairement être relevée vers l’arrière. Les muscles derrière le cou sont
appelés à se contracter et ceux devant le cou à s’étirer. Cette position ne peut
que corriger une tendance cyphotique.
Le port de charges d’un même côté
Il existe un troisième type de déviation de la colonne vertébrale : c’est la
scoliose. Dans ce cas, la colonne est déviée latéralement. La personne
atteinte de scoliose présente une épaule plus haute que l’autre ou une hanche
plus basse que l’autre. Souvent elle présente les deux problèmes à la fois, à
cause d’une courbe de compensation qui se développe.
La scoliose peut provenir du fait de toujours porter des charges du même
côté du corps. Il se peut qu’il s’agisse d’une valise, d’un sac à main ou d’un
autre objet. Ceci fait en sorte que les muscles de chaque côté de la colonne
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vertébrale n’ont plus le même tonus ou la même force. La colonne s’en
trouve déviée parce que certains muscles tirent plus sur celle-ci que d’autres.
Lorsque la colonne est déviée latéralement, les muscles qui se situent à
l’extérieur de la courbe sont étirés, alors que ceux qui se situent à l’intérieur
de cette courbe sont raccourcis. Les muscles étirés sont ceux qui sont faibles
parce qu’ils sont peu sollicités. Ceux qui sont raccourcis sont plus toniques
et plus forts parce qu’ils sont plus sollicités.
Une personne qui porte une charge dans sa main droite, aura tendance à
tomber sur le côté droit. C’est normal puisque le côté droit de son corps est
désormais plus lourd. Pour éviter la chute, il faut porter une partie du poids
corporel vers le côté gauche. Les muscles du côté gauche du dos sont donc
contractés pour pousser le tronc vers ce côté. C’est ainsi que l’épaule gauche
s’abaisse, alors que l’épaule droite s’élève. Le poids du corps est alors mieux
réparti et l’individu peut éviter de tomber du côté droit.
Comme on le voit, ce sont toujours les muscles du côté opposé à la charge
qui sont appelés à travailler. En portant toujours une charge du même côté,
on développe dont davantage les muscles du dos de l’autre côté. Au bout
d’un certain temps, ces muscles deviennent plus toniques et plus forts et la
colonne vertébrale dévie latéralement.
Pour pallier ce problème, il faut porter les charges de l’autre côté durant un
certain temps. On tonifie ainsi les muscles faibles et on étire les muscles
raccourcis. La colonne se redresse et reprend sa position normale. Une fois
ce redressement réalisé, il faut avoir la sagesse de porter désormais nos
charges tantôt d’un côté, tantôt de l’autre. De cette façon, les muscles du dos
travailleront également de chaque côté et le problème de la scoliose sera
chose du passé.
Dans le cas des personnes qui n’ont pas ce problème, il ne faut jamais
oublier de porter des charges des deux côtés du corps. Si on ne le fait pas, on
s’implique dans une attitude corporelle fautive.
Il faut ajouter ici que la scoliose peut également résulter du fait qu’une
personne présente une jambe un peu plus courte que l’autre. Dans ce cas, la
solution est de porter une talonnière dans le soulier de la jambe la plus
courte. Évidemment, avant d’appliquer cette solution, il faut que les jambes
soient précisément mesurées pour déterminer la hauteur de la talonnière.
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Les jambes croisées
Une autre attitude corporelle fautive est de se croiser les jambes lorsque
nous sommes en position assise. On place alors le dessous d’une cuisse sur
le dessus de l’autre. Cette position des jambes nuit à la circulation veineuse.
Elle peut donc encourager la formation des varices.
Pour éviter ce problème, il faut abandonner l’habitude de ce croiser les
jambes. Ceci est surtout utile aux personnes qui présentent une tendance aux
varices.
Certaines personnes peuvent se croiser les jambes durant toute leur vie sans
jamais être aux prises avec le problème des varices. Par contre, d’autres sont
plus sensibles sur ce plan. Ce sont ces dernières personnes qui doivent
surtout éviter de se croiser les jambes.
Les cols serrés
Il s’agit d’une autre attitude corporelle fautive. Lorsque le cou est serré par
une cravate trop ajustée, un col de chemise trop étroit ou un col roulé trop
petit, les carotides (ces deux artères qui conduisent le sang du cœur à la tête
et qui passent de chaque côté de la pomme d’Adam) sont plus ou moins
comprimées. La circulation du sang au cerveau se fait moins bien. Divers
troubles peuvent en découler, notamment des maux de tête.
La solution à ce problème est très simple. Il faut éviter de comprimer le cou.
Si on ne peut pas passer facilement trois doigts entre la peau du cou et le col
d’une chemise, c’est que ce col est trop serré. De plus, un col roulé ne
devrait jamais serrer le cou.
Conclusion
Nous venons de voir un certain nombre d’attitudes corporelles fautives. Il est
bien évident qu’il en existe d’autres. Seulement, celles que nous avons
commentées suffisent pour bien faire comprendre cette réalité.
Si nous réfléchissons à diverses situations, nous pourrons nous rendre
compte s’il s’agit d’attitudes corporelles fautives ou correctes. Du même
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coup, nous pourrons aussi trouver les moyens pour corriger la situation. En
fait, il s’agit tout simplement de penser à ce que nous faisons.
Les gens commettent beaucoup d’erreurs dans leur vie de tous les jours. Ils
posent des gestes irréfléchis et s’impliquent dans des attitudes corporelles
fautives qui contribuent à miner leur santé. C’est le rôle du naturopathe et du
spécialiste en prévention de souligner ces gestes et de proposer des
corrections.
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