Tu es mon fils bien-aimé - FPMA Yvelines Fahazavana

Transcription

Tu es mon fils bien-aimé - FPMA Yvelines Fahazavana
« Tu es mon fils bien-aimé »
Chers internautes, nous voici au seuil de ces quarante jours de préparation à la
célébration de la Pâque du Christ.
Qu'allons-nous faire de particulier, alors que tant d'entre nous sont déjà
surmenés, esclaves d'agendas surchargés ?
Reprenons nos esprits : plus qu'une charge supplémentaire, le Carême peut être
pris au contraire comme un temps de libération, espace pour respirer, remise à sa
place de l'accessoire pour revenir à l'essentiel de nos vies. Il s'agit de reprendre
conscience des véritables enjeux et du sens de nos existences. Un peu de
hauteur.
Revisitons nos habitudes : certaines n'ont pas été vraiment choisies et
ressortissent davantage de la servitude que de la liberté. Des exemples ?
Pour certains, c'est l'esclavage de la télé, ou de l'ordinateur, etc.
Il y a des familles où l'on n'a plus le temps de se parler.
Donc, retour à l'essentiel, au fondamental.
Prenons pour nous les paroles que Jésus vient d'entendre, paroles venant de
Dieu : «Tu es mon Fils bien aimé, tu as tout mon amour.»
Que signifie cette révélation ?
Quels comportements exige-t-elle ?
Tout de suite après l'avoir reçue, Jésus se retire dans le désert. Mystère de ce
séjour ; les spécialistes disent volontiers qu'il s'agit là d'une sorte d'expérience
spirituelle. Sans doute Jésus veut-il prendre conscience de ce que signifie être
Fils bien-aimé de Dieu.
Quarante jours...
Le nombre quarante a toute une histoire. Le déluge dure quarante jours ; Moïse
s'isole quarante jours sur le Sinaï pour y recevoir la Loi ; le peuple erre quarante
ans dans le désert, le temps de se rendre apte à entrer en Terre Promise en
surmontant les tentations qui en ferment l'accès.
On l'a répété, quarante ans représentent la durée d'une génération humaine, le
temps d'être relayé par un fils parvenant à l'âge adulte.
Temps de maturation pour l'accès à une plénitude.
Parvenus à ce terme, «les temps sont accomplis», comme le dit Jésus dans notre
évangile.
Marc ne dit rien du contenu des tentations. Elles décrivent, en termes
symboliques, les caractéristiques d'un faux messianisme. Tentations de la
richesse, de la puissance, de l'invulnérabilité. Bien entendu, elles ne diffèrent pas
de celles que nous rencontrons dans nos vies.
Nous les verrons ressurgir, sous diverses formes, tout au long des évangiles, par
exemple quand Jacques et Jean suggéreront à Jésus de faire tomber le feu du ciel
sur les Samaritains qui refusaient de les recevoir (Luc 9,54), ou quand les gens
voudront s'emparer de lui pour le faire roi (Jean 6,15).
À nous de transposer : au-delà des hyperboles imagées venues à nous de la nuit
des temps, nous pouvons identifier des mentalités et des idéologies bien en place
dans nos sociétés, le monde politique, nos familles.
Voici devant nous quarante jours pour découvrir dans quelle mesure nous en
sommes atteints. Il ne nous est d'ailleurs pas demandé de nous juger ou de nous
décourager mais simplement de nous ouvrir à la «Bonne Nouvelle».
En route vers la vie
Oui, elle est bien «Nouvelle» cette Parole. Toujours nouvelle. Elle reprend vie et
forme à travers tout ce que nous vivons, supportons, effectuons. Toujours, elle
nous dit que du pire, Dieu peut faire sortir le meilleur, que tout est utilisé, y
compris la mort, pour faire surgir de la vie.
L'arrestation du Baptiste provoque la manifestation de Jésus au grand jour de la
liberté, une liberté qui, un jour, rejoindra le précurseur pourtant en chemin vers
sa mort.
En fin de compte, les quarante jours des tentations sont une image de toute vie
humaine, de la naissance (le «Tu es mon Fils» du Baptême) à la résurrection en
passant par la mort («les temps sont accomplis».)
L'ultime tentation de Jésus coïncidera avec sa prière pour éviter la mort, à
Gethsémani. Quand il dit « éloigne de moi ce calice » (Marc 14,36), il rejoint la
protestation de Pierre en Matthieu 16,22 : «Non, cela ne t'arrivera pas».
Véritable tentation puisque Jésus traite alors le disciple de Satan et d'obstacle. Il
nous est précieux de constater que le Christ lui-même a dû surmonter des
sollicitations extérieures et même intérieures qui n'allaient pas d'emblée dans le
sens de la volonté du Père.
Nous avons du mal à reconnaître que le Verbe est pleinement entré dans notre
condition humaine.
N'ayons donc pas trop peur de ce qui se passe en nous, du négatif étranger à la
foi, et tournons-nous vers celui qui nous a appris à le surmonter. En vue de notre
ultime Pâque.