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LA CHIMIE ET LA GUERRE
L1 sciences
Histoire des sciences
le Pouvoir a besoin de se défendre
• Développement technique militaire longtemps fondé sur un savoirfaire, un art de la guerre plutôt que sur un savoir, une science.
• XVIème siècle : les ingénieurs de la renaissance passent d’états en états
louant leurs connaissances intellectuelles.
• XVIIIème siècle : Institutionnalisation des rapports entre l’état et les
scientifiques (Le savant = un expert en matière de sciences mais aussi
de techniques, utilisé et éduqué par l’état).
MAIS aucun appel aux scientifiques lors des guerres.
• Fin XVIIIème- XIXème siècle à la révolution: la France seule face à
l’Europe entière; les scientifiques dans les assemblées révolutionnaires;
La guerre a un effet structurant dans la construction de l’Etat. Le
gouvernement fait appel aux scientifiques, Plusieurs écoles et
académies ouvrent, la recherche militaire débute.
Historique de la chimie
XVIème siècle : L’ Alchimie en fort développement
La pratique de l'alchimie ("pierre
philosophale » en arabe ) et les L’alchimie ≈ une protochimie du point de
théories de la matière sur lesquelles vue des techniques qu’elle utilise.
elle se fonde, sont accompagnées de
spéculations spirituelles, mystiques ou
philosophiques. Elle s’étend à plusieurs
domaines :
La médecine hermétique - Iatrochimie
(recherche de l’élixir de longue vie; la
quintessence ≈ idée de principe actif)
La métallurgie ou Chimie technique
(grand œuvre : transmutation des
métaux vils en métaux nobles → alliage
de métaux).
La Chimie préparative sur les états
gazeux.
La Chimie des combustions qui produit
la poudre, brûlée en quantités
gigantesques dans les fusils et les
canons à partir du XVe siècle.
Historique de la chimie
Les théories de l’alchimie
Les alchimistes pensent transformer une matière
dotée de certaines propriétés en l'associant à un
autre corps qui présente les propriétés antagonistes
• La théorie élementale de la matière d’Aristote
• (Antiquité: III ème siecle avant J.C.) est complétée
• par un 5ème élément (la quintessence) : eau, terre, feu, air et quintessence
se combinent pour former la matière. Les alchimistes attribuent 2 qualités
à chaque élément et des trois principes paracelsiens
• La théorie des Principes : 3 "principes"(soufre, mercure et sel) permettent
la transformation de la matière; le principe Soufre représente le masculin
soit ce qui est actif, chaud, dur; le principe Mercure représente le
féminin soit ce qui est passif, froid, malléable, volatile, le principe Sel
représente la vie et assure la cohésion du masculin et du féminin (le sel de
mer empêche la putréfaction des viandes).
Il sera bien plus tard démontré que d'un point de vue énergétique, cette
théorie des Principes est impossible.
Historique de la chimie
avancées dues à l’alchimie
On peut ainsi noter un développement impressionnant de l'instrumentation
et des manipulations :
• Préparation d'acides minéraux : acide nitrique (l'eau Forte), acide
sulfurique (vitriol « visite l'intérieur de la Terre et en te rectifiant tu trouveras la
pierre cachée ») et acide chlorhydrique (Esprit de Sel).
• Préparation de "l'eau Régale" (ou eau Royale), capable de dissoudre l'or,
de l'Esprit de Vin (éthanol), des Cristaux de Vénus (CuNO3), de la Fleur de
Jupiter (SnO), de la poudre noire, du Vitriol de Lune (Ag2SO4)..
• Obtention de certains éléments jusqu'alors inconnus (antimoine, arsenic,
bismuth, phosphore... ), de composés chimiques (alun, borax, éther,
crème de tartre, minium, sels de plomb, sels de fer, sels d'argent... ).
• Découverte de la phosphorescence du sulfure de baryum.
• Innovations techniques, mises au point de divers procédés : utilisation
d'accessoires de laboratoire (creusets, cornues, bain-marie, balances... ),
filtrations, distillations, purifications, cristallisations, sublimations,
métallurgie, alliages, ...
Historique de la chimie
la transition alchimie / chimie
• XVIIème : rejet de l’alchimie et de sa théorie élementale et des trois
principes. Robert Boyle introduit l'idée d'élément chimique comme
élément indécomposable, et non transformable en un autre élément.
Pierre Gassendi choisit de revaloriser la théorie atomique et corpusculaire,
avancée dans l’antiquité par Démocrite.
• Fin XVIIème, début XVIIIème : Avènement de la théorie du phlogistique « du
feu fixé dans la matière et qui s'en échappe lors des combustions. » (H2 ?)
Analogie entre calcination et oxydation ; confusion entre densité, quantité
de matière et poids
• Fin du XVIIIème siècle (en 1783), la découverte de "l'air vital" (O2- l'eau
décomposée en O2 et H2) par les travaux de Antoine Lavoisier et de l'Ecole
Française apporte la 1ère loi de la conservation de la matière et une
nouvelle théorie de la combustion fondée sur l'oxydation (une combustion
est l’oxydation exothermique complête d’un combustible par un
comburant). La chimie commence réellement à se développer
s’échappant des théories de l’Alchimie et du phlogistique.
En 1775, Lavoisier, père de la chimie moderne, sert à l'administration royale
des poudres d'Alsace → améliorations dans la production de la poudre par la
potasse et dans la production du salpêtre en agrochimie.
Le tribunal révolutionnaire le fera guillotiner en mai 1794, car il faisait partie
des fermiers généraux de l’état.
C
C
*
HO
OH
*
Me
Br
Me
Br
Historique de la chimie
Miroir
• XIXème siècle : emploi de méthodes rigoureuses dues aux progrès de la
physique, et grâce aux travaux sur les gaz et sur l'électricité. Apparaissent
la notion de valence (nombre de liaison que peut faire un atome) la notion
de structure moléculaire et de stéréochimie, et la notion de réactivité
chimique, qui se base sur les études cinétiques et thermodynamiques. Les
années 1820 marquent les débuts de la chimie organique.
• XXème siècle: les théories des mécanismes réactionnels, justifiant les
réactions chimiques par déplacements d'électrons entre groupes
d'atomes, vont permettre de grandes avancées. A la fin des années 1950,
les théories quantiques amèneront une nouvelle approche de la réactivité
chimique, selon trois axes : le contrôle de charge, le contrôle stérique et le
contrôle orbitalaire. L'apparition des techniques spectroscopiques va
considérablement faciliter la tâche du chimiste et donc accélérer
l'évolution de la chimie.
XXème siècle, des Guerres Brutales
Les progrès de la chimie contribuent
à l’augmentation de la puissance
destructrice des armes
Ils autorisent une nouvelle manière
de penser la guerre, la conquête,
comme le possible anéantissement
de l’opposition.
«Brutalisation » de la
guerre devenue d’extermination
La guerre de 1914 fut celle de la
chimie, celle des gaz et des explosifs
La guerre de 1914 -1918
première guerre industrielle
Développement de la chimie des explosifs
Il y a utilisation de bombes, de grenades et d’obus.
Ce sont les premiers bombardements aériens de
l'histoire.
Développement des armes chimiques
On dénombre les matières incendiaires, et les gaz de
combat qui émis dans l'atmosphère sous la forme
gazeuse, liquide ou solide, peuvent provoquer des effets
toxiques sur l'organisme.
De nouvelles industries chimiques
Les pays européens en guerre avec l’Allemagne, qui
dépendaient de l'industrie allemande, durent créer euxmêmes leurs propres industries
Des avancées considérables en médecine
Nouveaux médicaments, nouveaux agents anti-infectieux
(pénicilline, sulfamides), utilisation du radium ,
transfusion
sanguine
et
nouvelles
techniques
d'anesthésie.
La chimie des explosifs
Ce sont des Produits chimiques subissant une oxydo-réduction et contenant à
la fois le carburant réducteur et le comburant oxydant. Les explosifs se
décomposent en libérant en un temps très court (moins de 1 s) des gaz à
température élevée, provoquant ainsi une importante augmentation de la
pression et la production d'une force utilisable.
On emploie les explosifs dans les bombes, les grenades et les mines,
comme propulseurs d’obus, de missiles et de fusées, et comme charges
dans la démolition. En tant de paix ils sont utilisés pour la démolition,
l'abattage et l'extraction dans les carrières, ainsi que dans les feux
d'artifices, les appareils de signalisation, la mise en forme des métaux.
deux types de décomposition :
• la déflagration qui est une combustion vive avec une onde subsonique de
10 à 400 m·s−1 qui progresse de la surface de décomposition (en ignition)
en sens inverse des produits de décomposition
• la détonation où la surface de décomposition progresse à une vitesse
supersonique (> 2000 m·s-1) dans le même sens que les produits de
décomposition
La chimie des explosifs
3 types d’explosifs
• Les poudres déflagrantes (= propulsives) la poudre noire
• Les explosifs progressifs détonants (détonation supersonique
de 2 000 à 3 500 m.s−1 pour la propulsion de projectiles ou fusées sous forme de
poudre ou propergol (un produit de propulsion constitué d'un mélange decombustible
et decomburant) ; La détonation nécessite la présence d'une flamme.
• Les explosifs brisants c’est-à-dire fragmentant les matériaux au voisinage (régime de
détonation de 4 000 à 9 000 m.s−1) détonant sous l'effet d'un choc relativement faible
ou sous l'effet de la chaleur On les utilise avec un relais de mise à feu c-à-d une petite
charge détonante dont l’explosion est déclenchée soit par un amorceur, soit par une
étincelle.
Les Plastics ? = mélanges de produits explosifs + un liant flegmatisant l’explosif
Aspect : pâte malléable ressemblant à de la pâte à modeler ou du mastic.
Le plastic a été mis au point à partir des années 20. Le terme "plastic" vient du nom
d'une marque commerciale américaine.
Très apprécié par les militaires, les services spéciaux et les terroristes !
Car facile à utiliser et à transporter; découpant facilement les structures métalliques.
Développements de la chimie des explosifs
La poudre à canon ou poudre noire, inventée par les chinois, ramenée en Occident
par les arabes, qui permet aux armées occidentales de s'imposer à partir du XVème
siècle au XVIIIe siècle. Elle contenait du salpêtre , du soufre et du charbon de bois et sa
décomposition violente est :
2 KNO3+ S+ C = K2S + 3 CO2 + N2
déflagrante
Les 1er explosifs modernes.
En 1846, le fulmicoton, c-a-d la nitrocellulose fut découverte par accident
par Christian Schonbein, un chimiste suisse, en touillant du coton avec de l’acide
nitrique 1ère hémisynthèse d’explosif. Ce fulmicoton fut utilisé stabilisé
HO
O
O
Cellulose
O
O
H
OH
HO
O
HO
HO
Glucose
OH
HO
H
H
OH
Fulmicoton
H
O
OH
O
O2NO
O
O
O2NO
O O
O
OH
O
ONO2
OH
O2NO
O2NO
O
O2NO
O
OH
O HO
O HO
H H
O
HO
HO
OH
O
HO
OH
OH
ONO2
O
H
NO2
brisant
NO2
O
NO2
2n C6H5N3O11 = 5n CO2 + 7n CO + 5 H2O + 3N2
Développements de la chimie des explosifs
En 1847 Synthèse de la nitroglycérine à partir du glycérol (propan-1,2,3-triol) issu de
l’hydrolyse acide ou de la saponification des corps gras (Lipides)
En 1867 Fabrication de la dynamite = nitroglycérine flegmatisée
Alfred Nobel incorpora la nitroglycérine sous , qui avait tué son frère en 1847, à une
matière poreuse appelée kieselguhr capable de la « flegmatiser » (stabiliser).
Par la suite la nitroglycérine de la dynamite fut incorporée et flegmatisée par la
nitrocellulose.
brisants
4 C3H5N3O9 = 12 CO2 + 10 H2O + 6N2 + O2
Développements de la chimie des explosifs
Le TNT (= Trinitrotoluène = Tolite) synthétisé en 1891 par E. Haussermann un allemand
- le plus utilisé pendant la 2ème guerre mondiale.
- le plus fabriqué au monde, de fait de son faible coût de fabrication et sa facilité de
stockage. On en trouve dans presque toutes les bombes et les obus de gros calibres;
Il est utilisé aussi dans les grenades et les mines mais mélangée avec d'autres explosifs
plus puissants.
CH
2 C7H5N3O6 = 7 CO + 5H2O + 3N2 + 7C
O N
NO
brisant
3
2
2
TNT
NO2
•
•
•
•
Une composition B (= mélange de TNT et de cire) est utilisé dans les bombes.
Le Torpex, un mélange similaire contenant de l'aluminium a une efficacité sous
l'eau approximativement 50 % plus grande que le TNT.
En génie militaire, la mélinite (= acide picrique = 2,4,6-trinitrophénol) pure, fut
aussi utilisée et sert d'étalon pour donner le coefficient d'utilisation pratique (CUP)
d'un explosif, mesurant sa puissance.
2 C6H3N3O7 = 5 CO2 + 3H2O + 3N2 + 1CO
brisant
Les armes chimiques
Depuis l’antiquité, l’utilisation de fumée irritantes ou toxiques, au cours
d’opérations militaires semble récurrente.
En 1914, la Guerre chimique fut initiée par la France, et non par l’Allemagne,
dès le début des hostilités. De nombreux toxiques seront mis au point, testés,
développés puis utilisés ou oubliés.
Pour contaminer un terrain, un toxique doit
-Ne pas se disperser dans l’atmosphère
supérieure à celle de l’air.
Posséder une densité très
Une substance liquide libérant lentement une phase gazeuse, est préférable à un gaz.
- Etre préparé facilement à faible coût, dans les conditions impératives d’une
production de masse.
- Etre stocké facilement, avec un maximum de sécurité, tout en gardant son
potentiel d’agressivité sans se dégrader.
- Se prêter à un chargement en projectile, ou à une dispersion par vague
(déferlant sous le vent).
Les différents agents chimiques
Ils peuvent être classés en trois catégories :
• Les incapacitants, qui mettent l’adversaire hors d’état de combattre
sans provoquer le décès et sans laisser de séquelles. Les
incapacitants physiques peuvent provoquer des paralysies
temporaires, des analgésies profondes ou de l’hypotension.
• Les neutralisants psychiques ou physiques qui sont des produits
chimiques peu toxiques aux effets instantanés mais passagers.
• Les agents létaux qui provoquent la mort, si aucun traitement
médical adapté n’est pas délivré rapidement.
La charge toxique a d'abord été diffusée sous forme gazeuse emportée
par le vent vers l'ennemi, puis transportée par un vecteur - munition,
généralement des obus ou bombes, ou même des grenades
chimiques.
Les armes chimiques neutralisantes
Des agents neutralisants ont été massivement employés pendant la Première
Guerre Mondiale et sont aujourd’hui utilisés à des fins non-interdites en tant
qu’agents de maintien de l’ordre (agents anti-émeute).
Les agents neutralisants sont des produits chimiques irritants peu toxiques
aux effets instantanés mais passagers parmi lesquels peuvent être distingués :
1) Les lacrymogènes (irritants qui font pleurer)
Fin août 1914 en Alsace, l'armée française
utilisa le gaz, bromoacétate d’éthyle
(Br-CH2-C(=O)-O-CH2-CH3) sous forme de
cartouches suffocantes ou de grenades à
mains contre l’armée allemande. Cela plaça
la guerre dans le contexte de la guerre
chimique. La France utilisa aussi la
redoutable acroléine H2C=CH-C(=O)H qui
concentrée provoque la mort, et la
bromométhylcétone BrCH2COEt synthétisée
seulement en 1918 en France que
l’Allemagne synthétisa plus tôt et utilisa
avec le bromure de benzyle C6H5CH2Br.
Tous ces produits sont aussi aujourd’hui des réactifs de chimie fine.
Les armes chimiques neutralisantes
2) Les sternutatoires sont des irritants vomitifs qui irritent les yeux, les
muqueuses respiratoires supérieures. Les arsines seront utilisées
exclusivement par les Allemands à la Première Guerre, particulièrement le
chlorure de diphénylarsine, Ph2AsCl. Dispersés sous forme de très fines
poussières, ils étaient susceptibles de traverser le filtre des masques
protecteurs. Cette dispersion était assurée par l’éclatement de l’obus qui les
contenait.
3) Les urticants
provoquant des démangeaisons
insupportables handicapantes.
4) Les labyrinthiques provoquent des troubles de
l’équilibre et de l’orientation, par atteinte du labyrinthe
de l’oreille interne. Ils ont une activité lacrymogène, des
effets irritants respiratoires, suffocants, sternutatoires,
vésicants et même cancérigènes.
Les oxydes de méthyle dichloré ou dibromé ClH2C-OCH2Cl sont utilisé par les allemands partir de mars 1918.
Les armes chimiques létales
Les agents létaux sont classés en plusieurs groupes :
Les vésicants qui détruisent la structure cellulaire de tous les types de tissus
et sont par ailleurs aujourd’hui utilisés en chimiothérapie
Les suffocants qui endommagent exclusivement les tissus pulmonaires et
peuvent conduire à la formation d’un œdème
Les asphyxiants ou hémotoxiques qui entravent l’oxygénation des tissus en
diminuant les échanges d'oxygène entre le sang et les poumons ou en
empêchant les cellules d’utiliser l’oxygène transporté par le sang.
Les neurotoxiques, des composés organophosphorés redoutables qui agissent
principalement sur le système nerveux central en neutralisant le site actif de
l’acétylcholinestérase. Son inhibition par un agent neurotoxique entraîne une
accumulation d’acétylcholine, un neurotransmetteur assurant la transmission
de l’influx nerveux au niveau des cellules nerveuses. Ceci provoque la
saturation des récepteurs cholinergiques. Les effets sur les systèmes nerveux
central, respiratoire et cardiaque sont très graves : contractions pupillaires
intenses, hyper-salivation, convulsions et contractions musculaires suivies
d’un ralentissement progressif des activités respiratoires et cardiaques..
Les armes chimiques létales de la Première Guerre
Il y eu des 2 côtés ennemis une grosse production de gaz suffocants :
Le di-chlore Cl-Cl : La première utilisation du chlore eut lieu le 22 avril, 1915
sur le front en Belgique par les Allemands. Six mille fûts contenant 150 tonnes
de chlore, renversés presque simultanément, déversèrent une nappe jaune
verdâtre sur plusieurs kilomètres. Totalement prises au dépourvu, paniquées,
les premières lignes françaises refluèrent, dégarnissant le front sur 7
kilomètres. Près de 5 200 soldats moururent dans les heures suivantes,
asphyxiés, les yeux et la gorge brûlés, mais les Allemands ne parvinrent pas
pour autant à exploiter leur avantage. Le chlore, plus lourd que l’air, stagnant
dans tous les creux du terrain, rendait ce dernier aussi hostile à l’agresseur
qu’à l’agressé.
Le phosgène COCl2 : synthétisé en 1812 par réaction de CO sur Cl2. C’est le
plus insidieux des suffocants. Il est beaucoup plus toxique que le chlore et
semble responsable de la majorité des décès attribués aux toxiques. Les
allemands l’envoyait par vagues déferlantes à Ypres sur les français.
Si les premiers obus létaux, tiré par les Allemands dès juin 1915, furent ceux
chargés de chloroformiate de méthyle chloré ClC(=O)O-CH2Cl, les plus
dangereux furent ceux chargés en phosgène tirés par la France à partir de
1916 à Verdun.
Tirs de Chlore en vague
déferlante par les allemands
Obus de
phosgène
Les armes chimiques létales de la 1ère Guerre
Le vésicant Ypérite ou « gaz moutarde» provoquant
dans un délai allant de quelques heures à quelques
jours de graves lésions oculaires et cutanées pouvant
persister jusqu'à plusieurs semaines. D’autre part il est
mutagène et prédispose au cancer. Impur son odeur
ressemblait à celle de la moutarde, de l'ail ou du raifort.
Ses vapeurs formés de gouttes huileuses plus lourdes
que l'air, collaient au sol et s'infiltraient dans toutes les
anfractuosités du terrain et les replis des vêtements.
Préparé en 1822 par le physicien français Despretz par
réaction de l’éthylène sur le chlorure de soufre:
SCl2 + H2C=CH2 →
Son emploi militaire fut écarté par la France en 1916 malgré ses propriétés
toxiques importantes, car il était de synthèse industrielle difficile. Néanmoins
en réponse à son utilisation par les allemands, une priorité absolue fut donnée
à sa synthèse sur l'impulsion personnelle du Ministre de l'Armement et des
Fabrications de Guerre, et sa production débuta dès mars 1918. Son usage
militaire allemand était motivée par son action retardée, et le chimiste Haber
déclara que la découverte de son action vésicante sur le champs de bataille fut
une surprise totale.
Les armes chimiques létales de la Première Guerre
Les hémotoxiques : l’agent AC à l’acide cyanhydrique H-C≡N à l’odeur
d’amandes amères ou l’agent CK au chlorure de cyanogène Cl-C≡N ont une
grande rapidité d’action et ont été utilisés. ils sont particulièrement
dangereux parce qu’ils seraient capables de s’infiltrer dans les filtres des
masques à gaz.
L'utilisation de l'arme chimique, qui était restée mesurée et parcimonieuse
durant une grande partie du conflit, se développe à l'excès en 1918.
L'achèvement des programmes industriels alliés, leurs permettent de disposer
pour la première fois d'un nombre de projectiles chimiques conséquent.
Pratiquement, presque aucune opération militaire n'est envisagée sans tir
chimiques. Les victimes se dénombrent désormais en plusieurs dizaines de
milliers, si bien que leur nombre dépasse considérablement les victimes
d'armes chimiques des quatre dernières années.
L'interdiction de l’emploi des armes chimiques
Après guerre Les pays s'étant émus des séquelles perdurant bien après la fin
de la guerre, 1920, la Société des Nations, sous l'égide de la Commission pour
la réduction des armements, engageait une réflexion devant aboutir à la
prohibition internationale des gaz de combat. Une conférence consacrée au
commerce internationale des armes s'ouvrit à Genève en 1925. Après d'âpres
négociations, un texte concernant la guerre chimique fut adopté sous le
terme de
« Protocole de Genève concernant la prohibition de l'emploi, à la guerre, de
gaz asphyxiants, toxiques ou similaires et de moyens bactériologiques »
Le protocole de Genève fut signé par près de 40 pays, dont la France et
l'Allemagne (mais pas les états unis). Il ne comprenait malheureusement
aucune procédure de vérification, ni aucune sanctions en cas de violations.
De plus, la France comme d’autres pays se réservèrent le droit de conserver
des moyens de représailles à l'égard de tout ennemi en cas de violation du
protocole ; ce qui impliquait de conserver des capacités de réplique
immédiates.
d’autre part, certains produits comme les incendiaires (phosphore Blanc) ou
comme les herbicides (agent orange) ne furent pas considérés comme des
substances toxiques et furent pourtant employés comme tels.
Mais violations rapides du protocole de Genève
Mais depuis 1918, plusieurs variantes de l’ypérites ont vu le jour et son
utilisation militaire dans les conflits n’a plus cessé. Ainsi en :
• 1925, par l'Espagne et la France pendant la guerre du Rif au Maroc lors de
la soi-disante pacification
• 1928, par la Grande-Bretagne en Palestine
• 1934-35, par l'Italie en Libye et durant l'invasion de l'Éthiopie
• 1937-45, par le Japon contre la Chine durant la Guerre sino-japonaise
• 1963-67, par l'Égypte contre la république arabe du Yémen durant
la guerre du Yémen.
• 1983-1988, par le régime irakien contre les populations civiles kurdes.
• En 1987-88, par l’Irak contre l’Iran dans le conflit Iran -Irak .
• En 2013, par le régime Syrien contre sa population civile rebelle
Un Point positif pourtant
Les propriétés médicales des moutardes azotées dérivant de l’hypérite par le
remplacement du S par un N sont utilisées dans le traitement des cancers,
entrant dans la composition de certaines
chimiothérapies cytotoxiques.
De nouvelles industries chimiques
En 1914 l'Allemagne fabrique les matières premières (l’acide nitrique et les
nitrates) de
ses explosifs. En Allemagne, le lobbying très puissant de
l'industrie chimique s'immisça très rapidement, au sein des débats politiques et
militaires. Il s'imposa au centre de la stratégie économique du pays dans le
domaine de la gestion de la pénurie des matières premières.Grâce à son
industrie chimique puissante, les armées allemandes disposèrent de grandes
quantités illimitées de substances toxiques, et en produisirent de nouvelles
inédites directement sorties des laboratoires des manufactures privées.
De nouvelles industries chimiques
En France, il n'existait à peu près pas d'industrie chimique avant guerre.
Le plan de mobilisation de 1914 ne prévoyait pas de production régulière d'explosifs en cas
de guerre ; A peine un mois après l'éclatement du conflit, les stocks d'explosifs étaient
épuisés et la production rendue vulnérable par la prise, par les armées allemandes, d'usines
localisées dans le Nord du pays et par l'absence de filière alternative. L'approvisionnement
en acide sulfurique et en benzène, nécessaire à la fabrication d'explosifs, était également
insuffisant. L'industrie chimique française privée n'était pas suffisamment importante pour
suffire aux besoins urgents des armées et cette carence se révélait être une erreur
stratégique aux conséquences fâcheuses.
La volonté de répondre
à l'agression allemande
par des moyens identiques
en termes d’armes chimiques,
mis en exergue la pauvreté des
moyens industriels nationaux
dans ce domaine.
Production de chlore :
3 usines en France
seulement en 1914
De nouvelles industries chimiques
Il fut nécessaire de mettre sur pied un formidable programme de
construction de centres de production. Cela fut réalisé avec un appui puissant
du pouvoir politique et un soutien technique des laboratoires de l’Institut
européens des experts et consultants.
•
Ce programme industriel devint bientôt un but de guerre affiché et surtout une
préparation à l'après-guerre. Par tous les moyens possibles, le renouveau de
l'industrie chimique française devait se construire en même temps que
l'organisation de la riposte française. Peu importe si les opérations militaires
utilisant les nouveaux gaz de combat ne remportaient pas les succès annoncés, la
production de ces toxiques était devenu une priorité nationale. Tout fut fait
consenti pour inciter de nombreux industriels privés à la construction d'usines de
chlore. Sept usines électrochimiques, presque toutes hydroélectriques furent
montées et produiront durant le conflit 23 900 tonnes de chlore.
Après la guerre de 39-45, cette industrie stoppa en grande partie la
production de toxiques. La France possédait des réserves suffisantes. Et les
usines en place se mirent à produire divers réactifs, divers monomères et
leur polymères.
Les pays européens en guerre avec l’Allemagne, qui dépendaient de
l'industrie allemande, durent créer eux aussi leurs propres industries
Des avancées considérables en médecine
Les Allemands, Walkhoff et Giesel découvrent en 1900 les propriétés physiologiques du
radium. En 1901, Pierre Curie et Henri Becquerel publieront ensemble une note sur « les
effets physiologiques des rayons du radium»; c’est le début de la radiothérapie ou
radiumthérapie ou Curiethérapie (prix Nobel en 1903). Jusqu‘en 40, le radium est décliné
dans divers domaines tels que la radiothérapie, la pharmacologie, l'industrie ou la vie
quotidienne. Il fut utilisé durant la 1ère Guerre pour effectuer des radiographies afin de
localiser précisément les balles à l'intérieur des blessés et ainsi de faciliter les opérations
chirurgicales.
Marie Curie participe à la conception d’unités
chirurgicales mobiles en créant 18 voitures
de radiologie, surnommées les « Petites Curies »
envoyées au front.
En 1916, Marie Curie organise également dans
son laboratoire de l'institut du Radium (créé par
l'université de Paris et l'Institut Pasteur,)
le « Service d'émanation », destiné à produire
des ampoules d'émanation appelée radon
pour les blessures de guerre.
L'armée est ainsi le plus important acquéreur
de radium pour des besoins thérapeutiques,
mais aussi pour les peintures lumineuses dans
l'obscurité des cadrans, des aiguilles de montres et pendules, des boussoles
et divers appareils électriques.
La guerre de 1939 -1945
Les découvertes scientifiques de l’entre-deux-guerres
devinrent stratégiques en 40, en raison des applications
militaires possibles,
• La recherche sur les gaz de combat aboutit aux
neurotoxiques et au terrible Zyklon B (libérant du
HCN) des camps de la mort .
• La recherche nucléaire transforme La radio-activité
en moyen d'extermination.
Le programme Manhattan a mis au point la bombe
atomique A qui éclata à Hiroshima et à Nagasaki.
• La recherche de nouveaux matériaux se développe
pour pallier à la pénurie de pétrole, de caoutchouc,
de cuir et de fibres textiles naturelles.
• Une industrie alimentaire de succédanés se
développe pour pallier à la pénurie alimentaire en
Europe occupée.
La recherche sur les gaz de combat
Synthèse de neurotoxiques organophosphorés mais non utilisés
pendant la guerre
Le Tabun
synthétisé en 1936 par la firme allemande Bayer, de l’IGFarben
dans le cadre de recherches sur les insecticides et sur les
substances toxiques militarisables. Une usine de production
entra en service en avril 1942 sur le site de qui produisit
12000 tonnes jusqu’à la fin du conflit. Sa toxicité létale par
voie respiratoire est de l’ordre de 400 à 500mg/min/m3, soit
près de 10 fois plus toxique que le phosgène.
Le Sarin
synthétisé en 1939 par les laboratoires de l’IGFarben sous
l’impulsion du ministère de la Guerre. Sa toxicité létale par
voie respiratoire est de l’ordre de 70 mg/min/m3, soit 6 fois
plus toxique que le Tabun et près de 50 fois plus toxique que
le phosgène. Une gouttelette de cette substance peut tuer
en 1 à 10 minutes.
Le Soman
synthétisé par un chimiste allemand Richard Kuhn en 1944.
Ses propriétés létales sont mal définies, mais on le considère
comme deux fois plus toxique que le Sarin.
Petite histoire du sarin
En 1938 des chimistes planchant sur la fabrication d'insecticides, tombèrent sur la "substance
146", bien plus létale que le cyanure, d'une efficacité redoutable pour ébranler le système
nerveux. L'isopropylmethylfluorophosphate, fut rebaptisé "sarin", en piochant quelques lettres
dans les noms de chacun des quatre chimistes qui l'inventèrent.
L'un d'eux, Otto Ambros, avait supervisé le choix de l'emplacement, la planification, la
construction et le fonctionnement du complexe industriel soit du camp de concentration de l'IG
Farben à Auschwitz. Nommé leader de l'industrie militaire, il avait sous sa responsabilité des
agents de guerre chimiques. Ce fut lui qui préconisa personnellement à Adolf Hitler l'utilisation
d'agents neurotoxiques comme le sarin et le tabun. Il fut condamné à 8 ans de prison, pour crime
de guerre et jugé coupable d '«esclavage» au procès de l’IGFarben au Tribunal de Nuremberg. En
1952, il fut libéré de prison sans avoir purgé sa peine.
Il devint ensuite aux Etats-Unis, conseiller auprès de Konrad Adenauer et de diverses compagnies
pharmaceutiques, où il servit au programme de recherche d'armes chimiques. Ainsi, si l'armée
allemande n'utilisa jamais de sarin pendant la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis, la Russie
et la Grande-Bretagne s'y intéressèrent de près pendant la guerre froide. Non sans en payer le
prix : en 1953, un test de sarin sur un jeune chimiste se solda par sa mort.
Le sarin a été utilisé dernièrement en Syrie en 2013 sur la population civile. L’injection
d’atropine permet de le désactiver.
La recherche nucléaire
La bombe à fission ou bombe A
Le principe de la bombe à fission consiste à casser par un flux de neutrons,
le noyau d’atomes « lourds » par exemple le plutonium-239 et l’uranium235.
Le flux de neutrons casse le noyau de l’uranium ou
du plutonium et il en résulte la création de deux
fragments moins lourds radioactifs et l’éjection
d’autres neutrons qui casseront les noyaux des
atomes voisins.:
ou
C’est une réaction en chaîne et le tout produit, en
quelques m-secondes, une formidable énergie
selon la loi d’einstein E= mc2. Une explosion de 1
kilotonne dégage autant d'énergie que l'explosion
de 1000 tonnes de TNT
Pour que cette réaction en chaîne s’enclenche , il faut une haute pression
pour atteindre la « masse critique » liée à la quantité de matière nucléaire.
Pour éviter une explosion spontanée, l’engin bombe présente 2 volumes de
matière nucléaire «sous-critiques» séparés, qui seront violemment réunis
pour constituer cette masse critique.
La recherche nucléaire
C’est le cas de la bombe A d’Hiroshima de 20 kiloTonnes :
les ingénieurs militaires américains expérimentèrent la bombe « Little Boy ».
C’était un engin à l’uranium où la masse critique a été obtenue en précipitant
violemment deux volumes d’uranium sous-critiques et provoquant ainsi une
réaction en chaîne de fission.
Schéma de la bombe d’Hiroshima
La recherche nucléaire
Par contre la bombe de Nagasaki, un engin sphérique était à implosion, c'està-dire que la masse critique et la réaction en chaîne de fission furent
obtenues en compressant le plutonium violemment avec des explosifs
chimiques. Pour « optimiser » la réaction en chaîne on avait entouré la masse
de plutonium d’une enveloppe d’uranium et de béryllium qui concentrèrent
et même augmentèrent la quantité de neutrons éjectés par la réaction en
chaîne.
Schéma de la bombe de Nagasaki
La recherche de nouveaux matériaux
Durant l'Occupation allemande, les véhicules à gazogène (à gaz CO de semi-combustion
du bois et autres matières) pallièrent au manque de carburant. L'essence
synthétique allemande est un mélange d'hydrocarbures non dérivés du pétrole, mais
obtenus à partir d'une autre source telle que la houille ou le lignite.
La recherche de matériaux, remplaçant le caoutchouc, le cuir et les fibres
textiles, aboutit à une grande diversité de molécules et à leur polymères. Les
polymères synthétisés à cette époque , légers et résistants, étaient les nylons,
les élastomères, les silicones, les colles du bois lamellé-collé…
Les nouveaux élastomères
Le caoutchouc naturel des pneus fut remplacé par le BUNA l’élastomère issu
de la polymérisation du buta-1,3-diène en présence de sodium
(ou natrium) sous gaz carbonique :
n CH2=CH–CH=CH2 →
Le copolymère, BUNA-S,
du buta-1,3-diène
et du styrène le remplacera :
À la suite des Allemands,
la firme Firestone des États-Unis a entrepris de
développer les caoutchoucs buna-S rebaptisés S.B.R.
(styrene-butadiene-rubber). Dès 1941, 100 000
pneumatiques étaient testés sur route.
Même après la Seconde Guerre mondiale, l'histoire des grands caoutchoucs
synthétiques d'usage général, successeurs des bunas et bunas-S, reste agitée,
chaque période de tension ou de conflits locaux (guerre de Corée, par
exemple) réveillant des réflexes de prudence et favorisant les produits de
synthèse, obtenus en définitive à partir de pétrole, aux dépens du produit
naturel.
Les matériaux silicones
Les silicones, ou polysiloxanes, sont formés de chaînes siliciumoxygène (...-Si-O-Si-O-Si-O-...) substitués sur les atomes de silicium par des
groupement organiques relient parfois entre elles plusieurs chaînes.
La 2ème Guerre mondiale a dopé les recherches dans ce type de produits.
-
-
Les fluides silicone, très stables et iso-visqueux, furent utilisés pour le
garnissage des dispositifs amortisseurs d’appareils très sensibles,
utilisés par l’aviation militaire.
Plus tard, les circuits d’allumage des moteurs d’avions ont été isolés
avec des graisses de silicone,
Enfin apparurent les premiers anti-mousses.
En 1945 la Dow Corning et la General Electric annoncèrent
simultanément la mise au point d’un caoutchouc de silicone
conservant ses propriétés à des températures auxquelles
les caoutchoucs organiques ne sont pas utilisables.
Les matériaux silicones
• En faisant varier la longueur des chaînes et les liaisons entre chaînes, les
silicones fournissent une grande variété de matériaux. Leur consistance
est très variable : liquide, gel, gomme ou même plastique dur.
• Les silicones sont présents aujourd’hui sous forme de mastics, de
colles, de joints, d’additifs anti-moussants pour poudres lessivielles, de
cosmétiques, de lentille cornéennes, d’implant mammaire, de matériel
médical, de gaines isolantes de câbles électriques, de graisses haute
performance …
Formule de Matériaux ioniques conducteurs :
L’industrie alimentaire de succédanés
Des succédanés de sucres, de graisses, de lait, de café, de farine et de levures
doivent être produits. La chicorée remplace le café. La margarine remplace le
beurre, la farine lactée remplace le lait, la saccharine remplace le sucre.
C’est le début d’une industrie qui va devenir florissante
Pendant la guerre froide
La guerre froide (1947 – 1991) exalta aussi le développement de la chimie
dans le domaine des explosifs (avec de nouvelles munition : missiles…), des
armes chimiques et des armes nucléaires (la bombe à hydrogène, uranium
appauvri). Le nombre de têtes nucléaires a triplé en 30 ans, de 1960 à 1990.
Développements de la chimie des explosifs
Dans les démolitions, 2 explosifs soufflants ont largement remplacé la
dynamite depuis 1955 :
NO2
N
ONO2
O2NO
ONO2
O2N
ONO2
Pentrite
C5H8N4O12 = 3CO2 + 2CO+ 4H2O + 2N2
N
N
NO2
Hexogène
C3H6N6O = 3CO+ 3H2O + 3N2
Avènement des plastics pour des utilisations militaires
La plastrite = plastic militaire français composé de pentrite (87%).
blanc au jaune sale - odeur de gomme - gras au toucher.
Le plastic C4 militaire américain, composé d'hexogène .
blanc,jaune,marron - Texture de pâte d'amande ou de chamalow
Le semtex = plastic Tchécoslovaque des terroristes composé de
pentrite, d'hexogène, de caoutchouc et d'huile de paraffine.
Orange clair - odeur de gomme
Le formex F4 sous forme de plaque est composé de pentrite
et de caoutchouc (89/11). Il sent la gomme et ressemble à de la gomme !
Le nucléaire : La bombe H à fusion
Au lieu de casser les noyaux des atomes lourds, le principe de la bombe à
fusion « thermonucléaires » consiste à faire fusionner les noyaux de deux
atomes légers des « isotopes » de l’hydrogène, du tritium (H-3) et du
deutérium (H-2) éjectant aussi un neutron et produisant de l’hélium. La
fusion et la réaction en chaîne qui suit produisent une énergie encore plus
puissante que la bombe à fission.
La bombe H n’est pas une « bombe propre »,
d’éléments radioactifs contaminants, car elle se doit de posséder
une amorce qui est une bombe
A contaminante
Bombe H moderne
Des bombes atomiques toujours plus puissantes
La Tsar Bomba, bombe la plus puissante jamais créée par l’union
Soviétique, est une bombe à hydrogène H, fabriquée initialement en trois
étages (FFF : fission-fusion-fission), puis finalement avec 2 étages, d’une
puissance d’environ 57 mégatonnes. Elle fut testée le 30 octobre 1961 audessus de l’archipel de la Nouvelle-Zemble (Arctique russe). La détonation
développa une boule de feu de 7 km de diamètre. L’éclair de l’explosion fut
visible à plus de 1 000 km du point d’impact
Synthèse de nouvelles armes chimiques
• Synthèse d’agents neutralisants
Synthèse de nouveaux gaz antiémeute comme l’urticant dibenzoxazépine.
• Synthèse d’agents incapacitants
Le LSD découvert en 1938 aux USA et considéré en 50 comme un agent de
guerre chimique potentiel car il était responsable d’hallucinations et de
grandes difficultés de prise de décisions. Mais il fut rejeté, car d’action trop
imprévisible et d’un coût de production élevé.
L’agent BZ (benzylate de quinuclidinyle), produit aux USA dans les années
1960, est un psychotrope dépresseur provoquant une somnolence
importante et un état de grande confusion mentale.
• Synthèse d’agents létaux neurotoxiques
Le Vx fut découvert en 1953 en Grande Bretagne. Il s'agit d'une version plus
mortelle du gaz sarin. Il est extrêmement puissant, sa toxicité létale par voie
respiratoire étant de 35 mg/min/m3.
Les conflits avec armes chimiques
visant la population civile avant 90
• De 1964 à 1973, pendant la guerre du Vietnam, les Américains ont
déversé sur ce pays 80 000 000 L d’un puissant herbicide, l’agent «orange»
Près de 40 ans plus tard, ce produit continue à intoxiquer la population.
provoquant l’incapacité mentale des nouveaux-nés. Ils se sont servi aussi
d’un incendiaire, le phosphore blanc (brulure multiple) et d’un
neutralisant lacrymogéne ( la chloroacétophénone Ph-C(=O)-CH2Cl)
• Le conflit Egypte-Yémen (1963-1967): l'Égypte utilisa l'ypérite sur des
villages yemenite
• La guerre Iran-Irak : l’Irak utilise massivement ypérite et phosphore blanc
en 87-88 (10 000 morts)
• en Irak en 1988, l'armée irakienne bombarde sa population civile kurde
avec ypérite et phosphore blanc (5000 morts- 7000 blessés et handicapés
à vie).
De 1991 jusqu’à nos jours
La dynamique de la course aux armements est renforcée actuellement par de
nouveaux enjeux : se servir de l’espace, se servir de l’électronique et
automatiser le champ de bataille, développer de nouveaux types d’armes et
augmenter leur précision et leur pouvoir de pénétration, augmenter leur
spécificité…
Différents projets actuels améliorent des systèmes d'armes dans l'espace…
Les armes à l’uranium appauvri (isotope U238)

Utilisé en 91 lors de la guerre du golfe en Irak (300 tonnes d’uranium déversées - 940 000 obus
tirés) par les américains. Dans les conflits dans les Balkans (Kosovo, Serbie…) des avions tirants des
obus à l’uranium appauvri ont détruit 13 000 tanks. La France est impliquée.
 Une trentaine d’armées possèdent ces armes. Tout le complexe militaro-industriel les vend tout en
le niant.
Des armes économiques : L’uranium appauvri constitue 99% de l’uranium extrait de la mine (1% =
uranium enrichi servant à la fabrication de bombe A).
Des armes efficaces et visiblement peu dangereuses: Ce métal très dense est très peu radioactif et est
donc manipulable par le soldat sous forme de balles et d'obus. Ces armes sont capables de
traverser aisément le béton et les blindages traditionnels de char. Plus performant que le
tungstène, l’uranium pyrophorique s’affine en passant à travers le blindage et le perce d’autant
mieux qu’il s’échauffe. Après l’impact, la pluie d’uranium échauffée embrase l’environnement et
carbonise tout.
Produisant des poussières très fines d’uranium oxydé radioactif contaminantes retombant ensuite,
tout en s’envolant. La radioactivité de l'uranium appauvri oxydé (4,5 milliard d’années) que l'on
trouve dans les éclats transforment les champs de bataille en zones contaminées. Le sol et les eaux
sont contaminées. D'où les horribles conséquences pour les populations de soldats et surtout
civiles (cancer, malformations congénitales).
En France, 2 sites militaires accueillent les essais d’obus à l’uranium appauvri : à Bourges (Cher,) les
essais se font en plein air, tandis qu’à Gramat (Lot), les tirs d’obus ont lieu dans des cavités souterraines.
La Direction Générale de l’Armement assure qu’il n’y a aucun risque de contamination de l’air et des
nappes phréatiques mais le secret défense entourant ces essais ne permet pas d’en être certain.
DEMANDES de DESARMEMENT
De nos jours encore, la radioactivité et la chimie atomique pèsent lourdement
dans les rapports internationaux. Mais tout en constituant une menace pour
la survie de la civilisation, les progrès dans le nucléaire ont entrainé un
statuquo qui a préservé la paix.
 Aujourd’hui, il y a d’un côté des projets de nouvelles armes nucléaires, et
de l’autre les demandes répétés, sous l’impulsion du maire d’Hiroshima,
d’abolition totale des armes nucléaires.
 Depuis la fin de la guerre froide, il y a eu aussi un plaidoyer pour le
désarmement des armes chimiques.
Les prises de positions sur le désarmement
Traité de Non Prolifération Nucléaire (TPN), promulgué en 1969
pour 25 ans puis renouvelé,
+ 5 Traités américano /soviétiques ou russe signés en 91, 93, 97,
2001 et 2010 de réduction des armes stratégiques (START I II III,
SORT et new START), visant à réduire la totalité des arsenaux
nucléaires de ces 2 états.
Mais parfois ils ont été non ratifiés et surtout peu appliqués.
Une Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC)
signée en 1993, et ratifiée par 182 pays. Les Etats signataires ayant
déclaré une possession d’armes chimiques (production de plus de
30 tonnes annuelles) se sont engagés à ce que les stocks d’armes et
les agents chimiques devaient être détruits avant 2007 sous la
surveillance de l’Organisation, convention internationale pour la
répression des actes de terrorisme nucléaire….) Les herbicides
comme l’agent orange et les incendiaires comme le phosphore
blanc ne font pas partie réellement de ces agents chimiques
RAPPORT du SIPRI en 2013
( le Stockholm International Peace Research Institute)
•
•
•
Au titre des accords START. 8 Etats sont sensés se partager environ 4.400 armes
nucléaires, avec 2.000 maintenues en état d'alerte opérationnelle élevée.
En 2012 le total de 19 000 ogives nucléaires comptabilisées par le Sipri a été
réduit de 1 765 unités en un an. Une diminution due à la Russie et aux Etats-Unis.
Donc il restait encore en 2013, 17 265 armes nucléaires en comptabilisant les
armes et ogives nucléaires intactes prévues d’être démantelées .. Et aujourd’hui ?
Seuls 4 pays n’ayant pas signé le traité sont soupçonnés de détenir l'arme
nucléaire: l'Inde, le Pakistan, la Corée du Nord et Israël. Seuls la Chine, l'Inde et le
Pakistan, accroissent leur arsenal nucléaire
La Convention sur l’interdiction des armes chimiques
A ce jour, toutes les installations de fabrication d'armes chimiques
déclarées (sont-elles toutes déclarées?) ont été mises hors service,
détruites ou converties à des activités pacifiques.
Toutefois, seulement 30 % des munitions et conteneurs chimiques et 20 %
des stocks mondiaux d'agents chimiques déclarés ont été détruits sous
vérification. Beaucoup ont été jetés à la mer. D’autres ont été incinérés.
Une prolongation exceptionnelle du délai d’exécution du programme de
destruction jusqu’en 2012 avait cependant été prévue lors de la
ratification de la CIAC.
Des coûts financiers sous-évalués !!
+ une tâche compliquée de destruction polluante et dangereuse !
La Convention sur l’interdiction des armes chimiques
et la chimie
Développement de la Recherche de moyens pour limiter les risques
chimiques de la destruction des armes chimiques
L’incinération a été énormément pratiquée mais les environnements et
les populations adjacentes aux usines d’incinération sont menacées par
des fuites ou émanations résiduelles malgré la pose de filtres de carbone
supplémentaires à la sortie des fours.
Destruction actuelle envisagée par processus chimiques (<20s)
Déphosphorylation des neurotoxiques par des nucléophiles
Oxydation des soufres des vésicants dans des milieux micellaires
ou des micro-émulsions, puis biodégradation des produits
formés.
Les limites de la convention (CIAC)
Convention non ratifiée par 6 pays Israël, Bahamas, Congo, Guinée-Bissau,
La Birmanie, la République Dominicaine
7 pays non signataires Irak, Liban, Syrie, Egypte, Angola, Somalie et
République Démocratique de Corée
Les conflits actuels des états non signataires,
l’ONU enquête en Syrie en 2013 sur l’utilisation de Sarin et de
Dichlore par le régime sur ses opposants.
l
LES ETATS « FRAUDEURS »
ayant ratifié la convention CIAC
• la Russie en 2001 a vendu des
centaines de bombes chimiques
interdites au Sri Lanka qui ont été
utilisées contre les tamouls en 2009.
L’utilisation de phosphore blanc
(= jaune; brûlure de la peau),
de gaz moutarde et d’agent orange
a été prouvée.
• Les forces armées des Etats-Unis,
en 2004, lors de l’insurrection de Fallouja
en Irak utilisèrent des bombes au phosphore
blanc sur la guérilla et les civils.
• Israêl et les Etats-Unis ont utilisé le phosphore
blanc sur la bande de GAZA en 2008-2009
• Les Russes ont utilisé le phosphore blanc en
Tchéchénie en 2009
La réduction des armes nucléaires ?
Des progrès faibles
Les arsenaux nucléaires sont passés en 20
ans de 70 000 armes à 23 000….
Ce qui représente encore l’équivalent de
450 000 bombes d’Hiroshima ! Plus toutes
les stocks de munition à l’uranium
appauvri
Il existe actuellement seulement 6 ZEAN
(Zones Exemptes d’Armes Nucléaires).
Une réunion des signataires du TNP devait
se tenir (en 2012) pour examiner la
faisabilité d’une ZEAN au Moyen Orient,
(Israël refuse de signer le TNP.
Israêl la Syrie et l’égypte se sont également engagés depuis plusieurs
années dans une politique d’accumulation de missiles de plus en plus
performants)
Malgré les traités, les Etats-Unis sont coupables d’avoir employé des
armes à l’uranium appauvri, dans les guerres du Golfe, en Afghanistan, en
Serbie et au Kosovo, sans en reconnaitre les effets radioactifs.
des dégâts à long terme, bien au-delà des effets immédiats
recherchés !
Production d’armes en France et ailleurs
•
•
•
Officiellement la France a continué de produire des armes chimiques
jusqu'en 1987. Un des sites les plus sensibles, géré par la Société Nationale des
Poudres et Explosifs, ne fut toutefois définitivement rasé qu'en 1995. Il se trouvait
à l'extrémité sud-est de l'usine AZF de Toulouse qui a explosé le 21 septembre
2001. Mais il existe peut être un décalage entre le discours officiel et une réalité
plus cruelle : Voir le film
Qui fabrique les armes chimiques : les armes chimiques françaises
http://www.ina.fr/video/CAB89001713
La France est dotée de la bombe A et de la bombe H (300 têtes nucléaires)
comme 4 autres pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations
unies et signataires du Traite de non prolifération (USA, Russie, Chine, GrandeBretagne) et comme d’autres non signataires (l’inde et le Pakistan , Israël, la Corée
du nord). Beaucoup d’autres pays travaillent dans le secret à l’obtenir.
La France est productrice avec les Etats-Unis, la Russie, et la Chine d’uranium
appauvri. La France a utilisé en Bosnie et en Serbie des armes à l’uranium
appauvri. L’uranium appauvri : Crime contre l’humanité américain
(http://www.youtube.com/watch?v=T2gl85MmhyY) Uranium appauvri, un tueur
très présentable [France 5] http://www.youtube.com/watch?v=o5DgI7WN0qw
Les principales menaces pour la sécurité du
monde sont le terrorisme
et la prolifération nucléaire
Cela appelle d’autres réponses que la recherche en
armement nucléaire … par exemple :
• Une application du Traité de Non Prolifération
• Un contrôle de la production d’uranium enrichi et de
Plutonium
• Un contrôle de l’utilisation de l’uranium appauvri
• des créations de ZEAN
• Une mise en vigueur du traité d’interdiction des essais
nucléaires
• Une charte des chimistes ??
Être un chimiste éthique?
Etre un chimiste éthique ?
• En 1986 des scientifiques des quatre coins de la planète rédige le
manifeste de Séville y dénonçant des aprioris pseudo-scientifiques sur la
violence contre l’opinion que la violence (avec la guerre en corollaire) soit
inhérente à la nature humaine, opinion probablement partagée par une
large partie du public, quelque que soit l’âge, le niveau d’instruction et
l’origine sociale.
• Le sentiment d’une responsabilité intergénérationnelle sur les problèmes
chimiques (ex : traitement des déchets radioactifs; déminage de zones de
guerre) a conduit à la Déclaration Universelle sur les Devoirs des
Générations Présentes envers les Générations Futures, adoptée par
l’Unesco en 1997, contribuant ainsi au développement d’une éthique
commune.
• L’objectif du développement durable doit, plus que jamais, guider l’action
du chimiste au quotidien.
Etre un chimiste éthique ?
Mais comment ne pas participer ? Comment échapper à une
découverte malheureuse de la chimie combinatoire ?
Quand le chimiste recherche des substances thérapeutiques en espérant que
celles-ci seront plus efficaces qu’une autre, qui lui sert de référence, il peut
utiliser la chimie combinatoire.
La chimie combinatoire combine des molécules ou structures apparentées
pour synthétiser des matières à propriétés nouvelles. Il faudra ensuite
identifier les mécanismes de leur activité biochimique ou enzymatique ou
toxique pour pouvoir automatiquement classer ces molécules pour leur
potentiel économique ou d’utilité. Ce domaine suscite des espoirs de progrès
et de gains financiers, dans les domaines de la chimie, des matériaux et de la
pharmacochimie.
Les éthiciens alertent légitimement sur des dérives possibles, avec des usages
militaires ou terroristes de produits trouvés cytoxiques, ou des usages
mafieux pour ceux qui seraient des stupéfiants.
Science et éthique un droit de regard et
d’ingérence de la société, du citoyen
La Science et la technologie ont surtout besoin du regard
extérieur, porté sur eux, par la société, à travers ses
institutions juridiques et politiques, ses associations
humanistes et religieuses, ses fondations, afin que soit
instauré un dialogue fructueux sur les attentes de tous, en
matière de recherche et d’applications, en accord avec une
éthique centrée sur la dignité humaine, le respect de
l’environnement, la sauvegarde de notre terre patrie.
Guerres de l’eau, guerres du XXIe siècle ?
Les questions du partage de l’eau ont pris récemment le devant de la scène
médiatique. La guerre des Six Jours en Israël a été présentée par certains
analystes comme la 1ère guerre de l’eau contemporaine.
Plusieurs foyers de tension inter-étatique dans cette catégorie : les nombreux
conflits du Proche-Orient ; dans le bassin du Nil, mais aussi entre Arabie
saoudite et Jordanie, ou entre Libye et Égypte pour les aquifères du Sahara.
D’autres à venir d’ici 20 ans.
Chimie et Guerre de l’eau ?
Développement du traitements des eaux que ce
soit de mer ou de récupération
par des Méthodes chimiques ou physico-chimique
Si les techniques de dépollution de la pollution minérale sont assez en
pointe, les techniques de dépollution de la pollution organique sont
encore à affiner. Voici les techniques actuelles qui se développent:
• Traitement par osmose inverse.
• Les ultrafiltrations membranaires de l’eau et les nanofiltrations
• Traitement chromatographique de l’eau et dépollution minérale
• Désalinisation de l’eau par biomimétisme
• Dépollutions spécifiques par neutralisation de certains
micropolluants organiques (dépollution UV des microrganismes…)
La pollution organique des eaux,
un sujet de recherche
Une fois émis dans l’environnement, les micropolluants organiques se
transforment, que ce soit au travers de mécanismes naturels, ou
« anthropiques » lié aux traitements des eaux et à la remédiation des sols
contaminés. Cela génère, dans les milieux aquatiques, un ensemble de
produits de transformation potentiellement toxiques pour les organismes
exposés.
Il apparait nécessaire, vu le nombre de substances bénéficiant d’une mise sur
le marché (> 100000 en Europe) de développer des outils méthodologiques
- capables de prédire les voies de transformation des contaminants
organiques et les cinétiques associées sur la base de leurs structures
chimiques
- d’évaluer l’influence de la variabilité des conditions environnementales sur
l’importance de ces transformations.
Le développement de tels modèles prédictifs requiert la compréhension à
l’échelle moléculaire d’un certain nombre de mécanismes tels que les
réactions chimiques, les réactions photochimiques et les réactions de
transformation biologiques.
Du travail en perspective !!!!!