Revue généraliste des travaux de recherches en éducation et en

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Revue généraliste des travaux de recherches en éducation et en
Revue généraliste des travaux de recherches en
éducation et en formation
CENTENAIRE MORT DE BINET
Les premières recherches de Binet au laboratoire de psychologie
de la Sorbonne (1891-1894)
NICOLAS Serge
Numéro 5– Année 2011
pp.37-51
ISSN Format électronique : 1760-7760
PERMALIEN
http://rechercheseducations.revues.org/813
POUR CITER CET ARTICLE
NICOLAS Serge, « Les premières recherches de Binet au laboratoire de psychologie de la
Sorbonne (1891-1894) », Recherches & Educations, n°5, octobre 2011, pp.37-51, [en ligne],
http://rechercheseducations.revues.org/813 (consulté le ...)
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Paris- France- 2013
Numéro 5 – Octobre 2011
Les premières recherches de Binet au laboratoire de
psychologie de la Sorbonne (1891-1894)
Serge Nicolas
Université Paris Descartes, Institut de psychologie, Laboratoire de Psychologie et
Neuropsychologie Cognitives FRE CNRS 3292
pp.37-51
L’activité scientifique d’Alfred Binet (1857-1911) (Andrieu, 2010 ; Wolf, 1973) du début
des années 1890 est trop peu connue. Il s’agit pourtant d’une période de recherche intense au
cours de laquelle il va initier des travaux qui vont faire de lui un pionnier dans différents
domaines de la psychologie cognitive (Nicolas & Ferrand, 2011) même si ces recherches ne
seront jamais appréciées à leur juste valeur (Nicolas & Ferrand, 2002b). C’est après avoir
quitté le service de Jean Martin Charcot (1825-1893) à l’hôpital de la Salpêtrière que Binet
rejoint en 1891 le nouveau laboratoire de la Sorbonne créé et dirigé par le physiologiste
nancéen Henry Beaunis (1830-1921). L’objectif de Binet était de rejoindre une structure
officielle de recherche en psychologie expérimentale de manière à se consacrer pleinement à
l’étude psychologique des sujets normaux. Nous allons décrire le fonctionnement du
laboratoire à ses débuts et les recherches qui y sont menées ainsi que les circonstances qui ont
conduit Binet à prendre la direction du laboratoire de psychologie physiologique de la
Sorbonne en 1895.
Recherches originales de Binet sur les sensations (18911892)
L’élection de Théodule Ribot (1839-1916) (Nicolas, 2005a ; Nicolas & Murray, 1999) à la
chaire de "Psychologie expérimentale et Comparée" du Collège de France le 18 février 1888 a
marqué l’émancipation officielle de la psychologie en France (Nicolas & Charvillat, 2001)
dont le chef de file au niveau mondial était Wilhem Wundt (1832-1920) (Nicolas, 2003).
A l’époque, l’orientation de la psychologie française était nettement de nature
psychopathologique et non pas strictement expérimentale (cf. Binet, 1890, 1894a). Il existait
cependant quelques exceptions. Parmi celles-ci il faut citer le nom de Henry Beaunis (18301921) qui avait suivi le mouvement scientifique allemand et avait même publié quelques
articles sur la question des temps de réaction au cours des années 1880 (Beaunis, 1883, 1885).
C’est à ce psycho-physiologiste de Nancy (Nicolas, 1995 ; Nicolas & Ferrand, 2002a) à qui
l’on doit la fondation du premier laboratoire français de psychologie moderne. Comme il n’y
avait pas de laboratoire associé à la chaire de psychologie du Collège de France, c’est lui qui
va proposer en 1888 (Nicolas, Segui & Ferrand, 2000ab) la création du premier laboratoire
français de psychologie expérimentale dont il fut lui-même nommé directeur le 29 janvier
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1889. Sur la décision du directeur de l’enseignement supérieur Louis Liard (1846-1917) le
laboratoire avait été rattaché à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes et hébergé dans les locaux
de la nouvelle Sorbonne en construction (voir Nicolas, 2002).
Les débuts du laboratoire furent modestes car Beaunis était seul sans aucun assistant
(Turbiaux, 2002). Mais peu à peu tout s’organisa et Beaunis, s’étant renseigné auprès de
Wundt, fit acheter les instruments de mesure nécessaires à la poursuite de nouvelles
recherches expérimentales. C’est au début des années 1890 qu’il réussit à recruter de
nouveaux collaborateurs. Alfred Binet (1857-1911), qui venait de quitter Jean Martin Charcot
(1820-1893) et l’hôpital de la Salpêtrière, ainsi que Jean Philippe (1862-1931) vont être les
premiers à rejoindre volontairement le laboratoire en 1891 comme assistants. C’est au cours
d’une rencontre fortuite avec Beaunis que Binet lui a demandé de travailler au nouveau
laboratoire (voir Nicolas, Segui & Ferrand, 2000ab) ; autorisation aussitôt accordée (Beaunis,
Mémoires, p. 495). Bien qu’ils aient été jadis dans deux camps opposés sur les questions
d’hypnotisme et de suggestion (Nicolas, 2004), les deux hommes se respectaient
mutuellement.
Figure 1 : En 1886 Jacques Arsenne d’Arsonval (1851-1940) a inventé un
chronomètre portatif qui permettait de mesurer le temps séparant un stimulus
d’une réponse (in J. Philippe, 1899).
Les premières recherches expérimentales réalisées au laboratoire par Binet vont porter
essentiellement sur la mesure des temps de réaction. La psychométrie formait à l’époque avec
la psychophysique une des parties les plus avancées de la psychologie des
laboratoires (Nicolas, 2005b) ; c’est celle grâce à laquelle on a cherché à mesurer des états de
conscience et à faire de la psychologie avec des chiffres. Dans la psychophysique, on mesure
l’intensité de l’excitation, et on essaye de mesurer la sensation produite par chaque excitation
mesurée. Dans la psychométrie, on se propose de mesurer la durée exacte d’un phénomène de
conscience. « Ce sont là, en quelque sorte, les deux recherches classiques d’un laboratoire de
psychologie ; elles sont sa raison d’être, parce qu’elles exigent le plus souvent un outillage
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délicat et une installation spéciale, qu’on ne trouve guère que dans les laboratoires » (cf.
Binet, 1894a). Le laboratoire de la Sorbonne disposait à l’époque de plusieurs appareils
chronométriques dont le plus connu était le chronoscope de Hipp (Schmidgen, 2005). Comme
celui-ci était d’un maniement difficile, Binet lui a préféré le chronomètre portatif de
d’Arsonval (cf. Philippe, 1899) bien qu’il ne soit pas d’une exactitude rigoureuse.
La première recherche de Binet qui ait été publié sur ce sujet a porté sur la perception de la
durée dans les réactions simples (Binet, 1892b). Il s’agissait d’un thème de recherche qui se
voulait en continuité avec ses travaux en psychopathologie sur la question de la conscience
(Binet, 1890, 1892a ; voir Foschi & Cicciola, 2006). Binet a cherché dans ses travaux à
constater dans quelles limites une personne peut apprécier par introspection le temps de ses
propres réactions. Il s’agit ici de réactions simples, qui consistent en un mouvement que le
sujet exécute dès qu’il perçoit un signal convenu d’avance (un coup brusque sur un bloc en
bois). D’abord, on lui indique le temps marqué au chronomètre, et c’est quand il est
familiarisé avec la notion de ce temps qu’on recueille ses réponses, sans lui dire si elles sont
ou non conformes à la réalité. Ces réactions sont en moyenne de 12 centièmes de seconde.
Mais autour de ce temps moyen, il existe des oscillations ; les variations d’une réaction à la
suivante peuvent être, suivant l’adresse du sujet et sa puissance naturelle d’attention, très
courtes ou très longues. Ce sont ces variations qu’on prie le sujet de percevoir et d’estimer par
un chiffre. Il est clair que lorsque la variation est énorme, de 0,5 seconde, par exemple, tous
les sujets la perçoivent ; mais si la variation est plus faible, elle exigera une perception plus
délicate, et si elle se réduit par exemple à un millième de seconde, il y aura
vraisemblablement peu de personnes capables de la percevoir. Nous avons donc d’une part
des perceptions parfaitement conscientes ; nous avons d’autre part une absence complète de
perception, pour les variations de 0",00l ; les personnes qui chercheront à percevoir cette
dernière variation commettront des erreurs si nombreuses que les résultats pourront être
considérés comme dus au hasard. Entre ces deux points extrêmes que se passera-t-il ? Pour
Binet (1892b), deux hypothèses se présentent : 1° l’existence d’un seuil de conscience audessous duquel aucune perception consciente n’est possible ; 2° la non-existence d’un seuil de
conscience à position fixe, mais une zone dans laquelle la conscience présente tous les degrés.
Les résultats obtenus par Binet (1892b) montrent que :
1° Une personne est capable d’apprécier très correctement la durée de ses réactions. Chez
les personnes exercées, il y a une perception bien réelle du temps. Pour Binet, c’est par la
mémoire que nous parvenons à estimer si une réaction a été plus courte ou plus longue que la
précédente. Cet acte de mémoire mérite parfois le nom de subconscient : « La première fois
que je me suis soumis à l’expérience, j’ignorais complètement si je parviendrais à sentir les
variations ; après avoir donné des chiffres pendant une longue série, je m’arrêtai, et cessai de
me soumettre à l’expérience, non par fatigue, mais parce que j’étais convaincu que je disais
des chiffres au hasard ; le lendemain, je fis les calculs et je fus bien étonné de m’apercevoir
que je m’étais trompé seulement deux fois sur vingt ».
2° L’appréciation du temps de réaction se fait en général sans erreur pour les variations de
3 ou 4 centièmes de seconde et au-dessus. Pour des variations inférieures à celle qui est
toujours perçue exactement, les perceptions exactes atteignent un nombre supérieur à celui
que donnerait le simple hasard.
3° La perception du sens de ces variations n’est pas abolie à une limite fixe, mais s’altère
par degrés. Ces résultats nous font admettre que chez certaines personnes la conscience n’a
pas un seuil, une limite fixe, la séparant de l’inconscient, mais des degrés. Ainsi il n’existe pas
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un seuil de conscience qui se déplace, dans le cours d’une même expérience, sous l’influence
du défaut d’attention et de la fatigue. Il existe plutôt une zone dans laquelle la conscience
présente tous les degrés. Cette dernière hypothèse est en accord avec les résultats des
recherches réalisées par Binet sur l’hypnotisme sur les sous-consciences. Pour Binet, il existe
donc une zone, d’étendue variable, où l’excitation n’est ni absolument consciente, ni
absolument inconsciente, mais s’accompagne d’une conscience faible.
Cette recherche était assez différente de celles conduites à la même époque dans les
laboratoires allemands et américains (cf. Carroy & Schimdgen, 2006). En Allemagne, le sujet
est séparé de l’expérimentateur ; il est enfermé dans une pièce sombre et ne communique avec
les autres personnes que par des signaux électriques. Dans certains laboratoires américains de
l’époque, on a augmenté encore l’isolement du sujet, en le plaçant dans une pièce dont les
murs et les portes sont matelassés pour étouffer tous les bruits extérieurs. Pour Binet ces
précautions sont exagérées et elles ont l’inconvénient d’empêcher l’expérimentateur
d’interroger son sujet pendant les expériences ; le sujet ne faisant qu’une chose, réagir ; il est
réduit au rôle d’automate (Binet, 1894a). Binet cherche à communiquer avec son sujet qui
doit utiliser l’introspection pour répondre aux questions. En fait, la psychométrie était
considérée par Binet comme un moyen servant à analyser les phénomènes mentaux supérieurs
comme l’attention, le jugement, la pensée et l’intelligence en général (Binet, 1894a, p. 130).
L’étude des processus supérieurs allait devenir bien vite pour lui l’objet de ses recherches
expérimentales. L’auto-observation, alliée à la méthode psychométrique, allait d’ailleurs être
utilisée par de jeunes psychologues allemands issus du laboratoire de Wundt à Leipzig qui se
réclamèrent explicitement des idées de Binet. Sous l’influence de Ostwald Külpe (18621915), l’Ecole de Würzburg, comme on l’a appelée, a en effet appliqué la méthode
d’instrospection expérimentale à la psychologie de pensée. Le premier assistant de Külpe,
Karl Marbe (1869-1953), avait d’ailleurs effectué un séjour à Paris (1891) à une époque où au
laboratoire de psychologie à la Sorbonne on commençait à appliquer la psychométrie à l’étude
de diverses populations comme sur les patients hystériques (Philippe & Henri, 1893), les
sujets présentant l’audition colorée (Beaunis & Binet, 1892), les calculateurs prodiges (Binet
& Henneguy, 1892), etc. Contrairement aux recherches réalisées ailleurs, les sujets interrogés
étaient souvent des personnes non entraînées à ce genre d’expériences. Les temps de réaction
étaient utilisés par Binet pour tenter de différencier des types de population (normale vs.
pathologique), des types de mémoire (visuelle vs. auditive), etc. Mais les résultats obtenus
n’ont pas été à la hauteur de ses attentes. A propos de la psychométrie, il écrira quelques
années plus tard dans un de ses ouvrages les plus célèbres (Binet, 1903) : « C’est avec un peu
de mélancolie qu’un psychologue s’occupe aujourd’hui des temps de réaction ; car cette
recherche est une de celles qui ont peut-être le plus promis et le moins donné… Si on reprend
l’étude des temps de réactions en les renouvelant par beaucoup d’introspection, peut-être y
trouvera-t-on quelques faits intéressants… ».
Nouveaux thèmes de recherche du laboratoire (1892-1893)
Binet fut rapidement nommé (1892) directeur adjoint du laboratoire (sans traitement), à
l’âge de 35 ans. La vie du laboratoire, de même que le renom qu’il s’était si vite acquis à
l’étranger, furent rapidement liés à la présence de Binet. Dès son arrivée (1891), il s’était
appliqué au développement de nouveaux thèmes de recherches et à la mise en place de
travaux pratiques pour montrer aux élèves le maniement des principaux appareils, et pour leur
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donner quelques notions d’anatomie sur les centres nerveux. C’est à cette époque qu’il recrute
pour la recherche son premier étudiant : Victor Henri (1872-1940). La même année (30
septembre 1892) Charles Henry (1859-1926), nommé Maître de Conférences à l’Ecole
Pratique des Hautes Etudes (EPHE), intègre le laboratoire au grand dam de Binet.
Les laboratoires sont utiles à la psychologie parce qu’ils fournissent à cette science des
moyens perfectionnés d’observation (Binet, 1893a). C’est dans un document peu connu
(Binet, 1892c), daté du second semestre de l’année 1892, que Binet présente l’utilité pour la
psychologie du laboratoire auquel il appartient et la direction des recherches qui y sont
entreprises (cf. Nicolas, Gras & Segui, 2011). Le laboratoire de la Sorbonne fournit ainsi aux
travailleurs trois choses principales : 1° à ceux qui sont encore des élèves il enseigne la
technique (des conférences pratiques avaient eu lieu l’année précédente, 1891) pour montrer
aux élèves le maniement des principaux appareils ; 2° les personnes qui désirent faire des
études originales trouvent au laboratoire les instruments nécessaires qui sont mis à leur
disposition ; 3° enfin, par sa position même, le laboratoire est particulièrement destiné à
former des archives où seront réunis les différents documents psychologiques fournis par la
méthode des questionnaires.
Si le laboratoire de psychologie de la Sorbonne était d’abord destiné à permettre des études
sur la sensation et sur le mouvement, et sur les formes élémentaires de la vie psychique, les
chercheurs du laboratoire ont aussi favorisé des études plus générales, portant sur des
fonctions psychologiques plus complexes (cf. Binet, 1894c) ; c’est dans cet ordre d’idées que
seront publiées des recherches sur l’audition colorée (Beaunis & Binet, 1892 ; Binet et
Philippe, 1892), et des observations et expériences sur le calculateur Jacques Inaudi (Binet et
Henneguy, 1892) et d’autres calculateurs de profession. Comme Binet (1892c) l’a souligné :
« Le laboratoire ne se renferme pas dans un étroit local, il tend à se répandre au dehors, à
rayonner, en allant chercher partout où ils se trouvent, les sujets d’étude intéressants, et aucun
d’entre nous ne se laisse arrêter par les difficultés de toutes sortes que suscite toute recherche
nouvelle, soutenus que nous sommes par la conviction que nous travaillons à une œuvre
utile ».
A cette époque, l’activité du laboratoire était déjà importante comme en témoigne la
lecture du recueil des « Travaux du laboratoire de psychologie physiologique des Hautes
Etudes (A la Sorbonne) » pour l’année 1892. Ce recueil, publié au début de l’année 1893
(Beaunis & Binet, 1893) est un résumé des recherches effectuées au sein du laboratoire de la
Sorbonne pour l’année 1892. Ribot lui-même participa à faire la publicité des recherches du
laboratoire en faisant éditer périodiquement durant l’année 1892 les comptes-rendus des
travaux du laboratoire dans la Revue Philosophique de la France et de l’Etranger, quelques
mois avant que ceux-ci ne soient réunis dans le recueil de Beaunis et Binet (1893).
Tableau 1 : Sommaire du bulletin des Travaux du laboratoire de psychologie
physiologique des Hautes Etudes (A la Sorbonne) en 1893 (travaux de l’année
1892).
Beaunis, H. & Binet, A. (1893). Sur deux cas d’audition colorée. Travaux du Laboratoire
de Psychologie Physiologique (1892), 1, 4-17. [publié auparavant : Beaunis, H. & Binet, A.
(1892). Recherches expérimentales sur deux cas d’audition colorée. Revue Philosophique de
la France et de l’Etranger, 33, avril, 448-461.]
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Binet, A., & Philippe, J. (1893). Etude sur un nouveau cas d’audition colorée. Travaux du
Laboratoire de Psychologie Physiologique (1892), 1, 18-20. [publié auparavant : Binet, A., &
Philippe, J. (1892). Etude sur un nouveau cas d’audition colorée. Revue Philosophique de la
France et de l’Etranger, 33, avril, 448-464.]
Binet, A., & Henneguy, F. (1893). Observations et expériences sur le calculateur Jacques
Inaudi. Travaux du Laboratoire de Psychologie Physiologique (1892), 1, 21-37. [publié
auparavant : Binet, A., & Henneguy, F. (1892). Observations et expériences sur le calculateur
J. Inaudi. Revue Philosophique de la France et de l’Etranger, 34, août, 204-220.]
Binet, A., & Philippe, J. (1893). Notes sur quelques calculateurs de profession. Travaux du
Laboratoire de Psychologie Physiologique (1892), 1, 38-41. [publié auparavant : Binet, A., &
Philippe, J. (1892). Notes sur quelques calculateurs de profession. Revue Philosophique de la
France et de l’Etranger, 34, août, 221-223.]
Binet, A. (1893). Mémoire visuelle géométrique. Travaux du Laboratoire de Psychologie
Physiologique (1892), 1, 42-44. [publié auparavant : Binet, A. (1893). Sur la mémoire visuelle
géométrique. Revue Philosophique de la France et de l’Etranger, 35, janvier, 104-106.]
Binet, A. (1893). Notes complémentaires sur M. Jacques Inaudi. Travaux du Laboratoire
de Psychologie Physiologique (1892), 1, 45-50. [publié auparavant : Binet, A. (1893). Notes
complémentaires sur le calculateur Inaudi. Revue Philosophique de la France et de l’Etranger,
35, janvier, 106-112.]
Beaunis, H. (1893). Note sur les questionnaires psychologiques individuels présentée au
Congrès de psychologie physiologique de Londres, 1892. Travaux du Laboratoire de
Psychologie Physiologique (1892), 1, 51-81. [publié auparavant sous forme abrégée in
International Congress of experimental psychology (second session, London, 1892). London :
Williams & Norgate (pp. 78-80 et pp. 182-186).]
Binet, A. (1893). Les racines du nerf alaire chez les coléoptères. Travaux du Laboratoire de
Psychologie Physiologique (1892), 1, 82-83.
Courtier, J. (1893). Contribution à la psychologie du musicien. Travaux du Laboratoire de
Psychologie Physiologique (1892), 1, 84-89.
Philippe, J., & Henri, V. (1893). Recherches psychométriques sur l’influence de la
distraction chez les hystériques. Travaux du Laboratoire de Psychologie Physiologique
(1892), 1, 90-100.
Si les recherches psychométriques n’ont pas été négligées par Binet et ses collaborateurs,
l’objectif était de favoriser des études portant sur des fonctions psychologiques plus
complexes. C’est dans cet ordre d’idées que seront réalisées en 1892 des recherches sur
l’audition colorée (Beaunis & Binet, 1992 ; Binet & Philippe, 1892), et des observations et
expériences sur le calculateur Jacques Inaudi (Binet et Henneguy, 1892) et d’autres
calculateurs de profession. L’importance de ces deux orientations d’étude est attestée par la
publication en 1892 dans la Revue des Deux Mondes d’articles de synthèse sur ces sujets
(Binet, 1892d, 1892e). Mais au-delà de l’étude de ces fonctions complexes (imagination,
calcul, etc.) de l’esprit, Binet est aussi intéressé plus spécifiquement par la question de la
mémoire. Comme ses maîtres Ribot et Charcot, et contrairement aux métaphysiciens de son
temps, il pensait que la mémoire n’est pas une faculté une et indivisible, un mode d’activité
simple de l’esprit ; c’est en fait quelque chose de complexe et de multiple : elle se compose
d’un certain nombre de mémoires partielles (visuelle, auditivo-verbale, motrice) qui peuvent
être excitées ou abolies isolément. D’ailleurs en octobre 1892, Binet explique parfaitement le
lien qui rattache les unes aux autres les études successives qu’il mène à l’époque et qui leur
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donne leur unité. « Nous cherchons, à propos des problèmes les plus divers, à exposer et à
faire bien comprendre la théorie moderne des images mentales et des types de mémoire »
(Binet, 1892e, p. 601).
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Tableau 2 : Sommaire du bulletin des Travaux du laboratoire de psychologie
physiologique des Hautes Etudes (A la Sorbonne) de l’année 1893 (mais publié en
1894) (Beaunis & Binet, 1894). Comme dans le bulletin précédent, la majorité de
ces travaux a été publié au cours de l’année 1893 dans d’autres revues,
essentiellement dans la Revue Philosophique de la France et de l’Etranger de
Ribot.
Henri, V. (1894). Note sur un cas d’audition colorée. Travaux du Laboratoire de
Psychologie Physiologique (1893), 2, 1-5. [publié auparavant : Henri V. (1893). Note sur un
cas d’audition colorée. Revue Philosophique de la France et de l’Etranger, 35, mai, 544-558.]
Philippe, J. (1894). Résumé d’une observation d’audition colorée. Travaux du Laboratoire
de Psychologie Physiologique (1893), 2, 6-10. [publié auparavant : Philippe, J. (1893). Une
observation d’audition colorée. Revue Philosophique de la France et de l’Etranger, 36,
septembre, 330-334.]
Binet, A. (1894). L’application de la psychométrie à l’étude de l’audition colorée. Travaux
du Laboratoire de Psychologie Physiologique (1893), 2, 11-13. [publié auparavant : Binet, A.
(1893). Application de la psychométrie à l’étude de l’audition colorée. Revue Philosophique
de la France et de l’Etranger, 36, septembre, 334-336.]
Binet, A., & Courtier, J. (1894). Sur la vitesse des mouvements graphiques. Travaux du
Laboratoire de Psychologie Physiologique (1893), 2, 14-21. [publié auparavant : Binet, A., &
Courtier, J. (1893). Sur la vitesse des mouvements graphiques. Revue Philosophique de la
France et de l’Etranger, 35, juin, 664-671.]
Binet, A., & Courtier, J. (1894). Nouvelles expériences sur la vitesse des mouvements
graphiques. Travaux du Laboratoire de Psychologie Physiologique (1893), 2, 22-23. [publié
auparavant : Binet, A., & Courtier, J. (1894). La vitesse des mouvements graphiques. Revue
Philosophique de la France et de l’Etranger, 37, janvier, 111-112.]
Binet, A. (1894). Expériences sur M. Périclès Diamandi, calculateur mental. Travaux du
Laboratoire de Psychologie Physiologique (1893), 2, 24-25. [publié auparavant : Binet, A.
(1894). Le calcul mental. Revue Philosophique de la France et de l’Etranger, 37, janvier, 113114.]
Binet, A., Henri, V. (1894). La simulation de la mémoire des chiffres. Travaux du
Laboratoire de Psychologie Physiologique (1893), 2, 26-31. [publié auparavant : Binet, A., &
Henri, V. (1894). Simulation de la mémoire des chiffres. Revue Philosophique de la France et
de l’Etranger, 37, janvier, 114-119. Ces études sont le résumé de : Binet, A., & Henri, V.
(1893). La simulation de la mémoire des chiffres. Revue Scientifique, 51, 10 juin, 711-722]
Binet, A. (1894). La mémoire des joueurs d’échecs qui jouent sans voir. Travaux du
Laboratoire de Psychologie Physiologique (1893), 2, 32-38. [publié auparavant : Binet, A.
(1894). Mémoire des joueurs d’échecs. Revue Philosophique de la France et de l’Etranger, 37,
février, 222-228.]
Binet, A., & Passy, J. (1894). La psychologie des auteurs dramatiques. Travaux du
Laboratoire de Psychologie Physiologique (1893), 2, 39-50. [publié auparavant : Binet, A.
(1894). Psychologie des auteurs dramatiques. Revue Philosophique de la France et de
l’Etranger, 37, février, 228-240.]
Binet, A. (1894). Enquête sur le caractère des enfants. Travaux du Laboratoire de
Psychologie Physiologique (1893), 2, 51-53. [publié auparavant : Binet, A. (1894). Enquête
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sur le caractère des enfants. Revue Philosophique de la France et de l’Etranger, 37, mars, 344346.]
Binet, A., & Henri, V. (1894). Recherches sur le développement de la mémoire visuelle
des enfants. Travaux du Laboratoire de Psychologie Physiologique (1893), 2, 56-58. [publié
auparavant : Binet, A. (1894). Recherches sur le développement de la mémoire visuelle des
enfants. Revue Philosophique de la France et de l’Etranger, 37, mars, 348-350. Ces études
sont le résumé de : Binet, A., & Henri, V. (1894). Le développement de la mémoire visuelle
chez les enfants. Revue Générale des Sciences, 5, 15 mars, 162-169]
En 1893, Binet et ses collaborateurs terminent leurs études entreprises l’année précédente
sur la question de l’audition colorée ainsi que leurs travaux sur les calculateurs prodiges
(Charcot & Binet, 1893 ; Binet & Henri, 1893 ; Binet, 1894bde ; cf. Nicolas, Gounden &
Levine, 2011) et s’engagent dans des recherches originales sur le mouvement chez les sujets
normaux (Binet & Courtier, 1893) ainsi que sur la psychologie des auteurs dramatiques (Binet
& Passy, 1894) (cf. tableau 2). Ce sont là des études réellement pionnières sur des sujets
importants. Binet s’est personnellement plus spécifiquement intéressé à l’étude du caractère
des enfants (Binet, 1894f) et à la mémoire chez les joueurs d’échecs (Binet, 1893bc). Il s’agit
là essentiellement de psychologie descriptive utilisant la méthode des questionnaires. Pour
Binet, la légitimité de la psychologie descriptive tient à ce qu’elle porte sur des phénomènes
spontanés, qu’il faut recueillir dans la forme naturelle où ils se présentent, et qui périraient
s’ils étaient soumis aux violences de l’expérimentation. « Qu’on étudie, par exemple, les
méthodes de travail des auteurs dramatiques et des compositeurs de musique, ou la mémoire
des joueurs d’échecs qui jouent sans voir, il est clair que ces études ne peuvent se faire que
par l’observation. La psychologie descriptive est donc, avant tout, la psychologie des
interrogations, des questionnaires et des enquêtes. » (Binet, 1893a, p. 441). Ainsi, pour Binet
le laboratoire n’est pas seulement un atelier où l’on expérimente, au moyen d’outils
perfectionnés, sur les états de conscience. « Un laboratoire est aussi ― ou plutôt devrait être
aussi ― un centre de travail régulièrement organisé, où se trouveraient classés tous les
documents psychologiques, quelle qu’en fût la provenance. » (Binet, 1894a, pp. 133-134). La
méthode des enquêtes par questionnaire fut appliquée de manière systématique par Binet au
cours de l’année universitaire 1892-1893 (ex. Binet, 1893c, 1894f).
Nouveaux thèmes de recherche du laboratoire (1894-1895)
En 1894, le laboratoire est en plein essor. Ayant constaté que le recueil des « Travaux du
Laboratoire de Psychologie Physiologique » coûtait cher et ne se vendait guère, Binet résolut
de demander le 19 février 1894 à Beaunis de mettre en œuvre une publication nouvelle :
L’Année Psychologique (Nicolas, Segui & Ferrand, 2000ab) dont le premier volume vit le
jour en 1895 (pour les travaux réalisés en 1894). Il soulignera d’ailleurs que « pendant l’année
1894-1895, le principal événement de notre laboratoire a été la publication du premier volume
de notre Année psychologique » (Binet, 1895b). Cette nouvelle revue avait pour but de
présenter un tableau fidèle du mouvement psychologique contemporain dans tous les pays et
une série de mémoires originaux sortant du laboratoire. Parmi ceux-ci, les premiers articles de
Binet publiés dans le premier volume de L’Année Psychologique (Travaux pour l’année
1894) portent sur la mémoire verbale (Binet & Henri, 1895ab, cf. Nicolas, 1994) ; ils sont le
produit d’une collaboration étroite avec son élève Victor Henri (1872-1940) et étaient en
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continuité avec les recherches précédentes des mêmes auteurs sur ce thème (voir Nicolas &
Ferrand, 2011 pour une présentation). En effet, Binet et Henri avaient déjà réalisé des
recherches novatrices sur le thème de la mémoire visuelle (Binet & Henri, 1894ab) en
montrant le rôle de la suggestibilité sur la qualité des souvenirs (cf. Nicolas, Collins, Gounden
& Roediger, 2011). L’autre grand thème de recherche de Binet à cette époque a porté sur la
question des illusions visuelles avec notamment les recherches réalisées sur l’illusion opticogéométrique de Müller-Lyer étudiée pour la première fois avec des enfants (Binet, 1895a).
Conclusion
Admis à la retraite en 1893, Henry Beaunis s’était définitivement établi à Paris. Mais son
activité de recherche ne devait pas durer car pour des raisons de santé il dut s’installer dans le
Midi de la France (Nicolas, 1995). Relevé de ses fonctions par arrêté ministériel (cf.
Turbiaux, 2002), Binet devint officiellement le nouveau directeur du laboratoire en janvier
1895.
A cette époque le laboratoire était toujours ouvert d’octobre à juillet et attirait quelques
élèves. En dehors des Français plus ou moins réguliers parmi lesquels se trouvaient des
étudiants en lettres, en médecine et en droit, il y avait aussi, comme l’indique le registre des
inscriptions de l’EPHE, des savants et étudiants étrangers tels Edmund B. Delabarre (18631945) et Raymond Weeks (1863-1954). Au fil des années le nombre d’élèves allait en
diminuant à cause du fait surtout qu’aucun diplôme officiel ne sanctionnait leurs travaux.
Binet devra assez rapidement « sortir » de son laboratoire pour aller chercher ailleurs des
sujets nouveaux à étudier.
« La psychologie expérimentale exige qu’un certain nombre de personnes aient la bonne
volonté de servir de sujets aux expériences ; sans sujets, ou avec des sujets trop peu
nombreux, on ne peut pas travailler… Pour la psychologie, il faut distinguer deux espèces de
laboratoires. Les laboratoires comme ceux de Wundt à Leipzig, de Baldwin, de Titchener, de
Stanley Hall en Amérique, de Biervliet en Belgique, sont fréquentés par un grand nombre
d’élèves assidus qui se préparent à des examens de licence et de doctorat, et qui sont toujours
prêts à se soumettre à l’expérimentation, même la plus prolongée et la plus fastidieuse, parce
que leur docilité a pour sanction pratique une bonne note aux examens. Il y a des laboratoires
où les élèves restent six mois de suite en observation avant qu’on leur permette le moindre
travail personnel. Au contraire, les laboratoires qui ne délivrent aucune espèce de diplôme
sont désertés par les étudiants ; et les directeurs officiels de ces laboratoires se trouvent à peu
de chose près dans les mêmes conditions qu’un psychologue indépendant et sans attaches
universitaires : ils doivent chercher en dehors du laboratoire leurs matériaux d’étude. » (Binet
& Vaschide, 1898).
Forcé de quitter le laboratoire pour développer ses recherches, Binet va se tourner
résolument vers l’étude de la psychologie de l’enfant et ce d’autant plus facilement qu’à cette
époque Charles Henry (1859-1926), maître de Conférences à l’EPHE depuis 1892 et intégré
dans l’équipe de Binet, obtient du ministère une dissociation du laboratoire de la Sorbonne et
la création pour lui d’un laboratoire distinct de physiologie des sensations dont Jules Courtier
devint le chef des travaux. Henry garda une partie du laboratoire dirigé par Binet, l’entrée
restant commune. Binet et Philippe demeurèrent donc seuls, comme fonctionnaires du
laboratoire de psychologie physiologique, et cela jusqu’à la mort de Binet. Les publications
ultérieures de L’Année Psychologique vont refléter le changement progressif de l’activité de
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Binet qui, de plus en plus, se préoccupera de la psychologie de l’enfant. Henry Beaunis
regretta amèrement par la suite que Binet se soit de plus en plus éloigné du laboratoire de la
Sorbonne et des méthodes qui avaient déterminé sa création.
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