prenez pla ce à table, a
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Amazing story Le Pain Quotidien : bientôt 20 Prenez pla Le Pain Quotidien fêtera son 20e anniversaire en 2010. De Hollywood au Qatar, de Mexico à Moscou, tous les clients apprécient les produits naturels de cette boulangerie combinée à un restaurant. Dans notre pays, il y a belle lurette que les grands pains ronds de deux kilos, les croissants, la bombe au chocolat, la confiture et d'autres articles bio font fureur. MyPay a rencontré le fondateur Alain Coumont et lui a demandé le secret de ‘ sa réussite. Je ne propose rien aux clients que je ne mangerais pas moi-même’ Aviez-vous procédé à des études de marché lorsque vous avez ouvert le premier Pain Quotidien en 1989 ? Alain Coumont : “« Je n'avais pas le moindre plan d'affaires. Je travaillais à l'époque dans un restaurant. Le pain qu'on y servait ne me plaisait pas. J'ai donc acheté un four de mes propres deniers, avec la ferme intention de cuire moi-même le pain pour le restaurant. Je voulais que cette activité me rapporte aussi un petit bénéfice et j'ai donc commencé à vendre ce pain dans un magasin de la rue Dansaert. Lorsque j'ai dû engager quelqu’un pour assurer le service, j'ai décidé d'installer une grande table dans le magasin. Ce collaborateur pouvait ainsi servir également du Est-ce une boulangerie avec salon de dégustation ou un restaurant où l'on vend du pain ? Les deux, en somme, répond Alain Coumont, fondateur du Pain Quotidien. La formule s'est hissée au rang de phénomène, en Belgique et dans 14 autres pays du monde. Selon Alain Coumont, les ingrédients de la réussite sont la passion et le travail sans relâche. « Sans oublier le concept de la grande table commune, évidemment. » café et des tartines au jambon ou au brie. » Quelle a été la clé de votre succès ? Coumont : « Beaucoup d'entrepreneurs réfléchissent en termes de gestion. Mon point de départ à moi a toujours été le client. Mon objectif n'était pas de devenir riche. J'étais même heureux d'avoir un passe-temps qui ne me coûtait pas d'argent ! Un restaurant, c'est un peu comme un show à Broadway. Vous avez besoin d'un bon décor, d’une histoire qui tient la route, d’acteurs convaincants et d’un peu d'argent pour lubrifier la machine. Notre service consiste 4 • MyPay – février 2010 ans d'existence et plus de 130 succursales dans 15 pays ce à table, au Pain Quotidien en 30 % de produits, 30 % d'ambiance, 30 % nous ouvrons un établissement dans la veiller à ce que les choses ne changent pas de service et peut-être 10 % pour l’endroit où ville compte beaucoup plus pour nous que trop. Nous devons rester fidèles à notre phi- nous installons une succursale. la publicité. D'ailleurs, je ne crois pas en la losophie et à une certaine forme d'éthique. publicité pour des restaurants. Elle fonc- Les clients ne servent pas à nous enrichir ; ils La table commune est un autre élément im- tionne tout au plus pour les enseignes de sont là parce qu'ils apprécient notre pain et portant. Elle est présente dans toutes nos fast-food. En revanche, une opinion positive nos autres denrées alimentaires. » succursales, même dans les pays où les gens suscite le bouche-à-oreille. » Comment voyez-vous l'avenir ? ne sont pas trop enclins à y prendre place. » Coumont: « Nous employons beaucoup de Le Pain Quotidien a des activités dans 15 pays. À quelles différences culturelles devez-vous faire face ? L’Horeca est un secteur où s’accumulent les faillites. En quoi Le Pain Quotidien se distingue des autres ? Coumont : « La culture du service, un concept Coumont : « Rien ne vous empêche de ve- plus possible en Belgique, où nous avons at- américain, n'existe pas en Russie, par exemple. nir chez nous prendre un café, sans plus. teint notre plafond. » Egalement chez nous, il y a une trentaine d'an- Faites de même dans un autre restaurant et nées, lorsque vous entriez dans un café où vous on vous regardera de travers. Nous n'avons n'étiez pas connu, vous deviez souvent insister pas davantage défini d’horaires de repas. pour obtenir la bière que vous souhaitiez. Nous vous servirons volontiers un lunch à Les conseils d’Alain Coumont Dans les pays arabes, nous ne servons bien 16 heures. Cette flexibilité contribue à notre • Si vous suivez une mode, vous êtes déjà sûr pas de viande de porc ni d'alcool. Le succès. collaborateurs jeunes. Il faut poursuivre la croissance pour leur offrir des perspectives de promotion. L'expansion n'est pourtant en retard. Le train est parti. L'entrepreneur doit être prêt à prendre des risques. restaurant ferme cinq fois par jour, à l'heure de la prière. Il y a de petites tables pour les Pour le reste, il s'agit de travailler dur. Nous • Votre point de départ doit être le client hommes, tandis que les femmes se rendent ne fermons que le 25 décembre et le 1er jan- et non la gestion de vos activités. dans des 'family rooms' à l’écart. Il n'a pas vier. Nos succursales sont ouvertes tous les L'entrepreneur qui débute avec peu fait été facile d'installer une table commune, autres jours de l'année. Nous travaillons aus- souvent preuve de davantage de passion dans un tel environnement. Nous avons dû si la nuit, sept jours sur sept. » que celui qui est plus à l'aise financièrement. imposer le concept. » Est-il exact que vous n'avez jamais investi dans le marketing ? Le Pain Quotidien semble imperméable à toutes les modes. Est-il difficile de maintenir la cohérence ? Coumont : « Pas un centime. L'endroit où Coumont : « Mon rôle, pour l'instant, est de i www.lepainquotidien.be 5 • MyPay – février 2010