système éducatif – eps et santé oral/admission Professeur

Transcription

système éducatif – eps et santé oral/admission Professeur
CRPE
2016
Entretien à partir
d’un dossier
système éducatif – eps et santé
oral / admission
Professeur des écoles
Concours 2016
Karine Bonnal
Agnès Morcillo
Annie Balay
Claire Durand
Concept de couverture : Domino
Concept de maquette intérieure : Domino
Conception graphique des rabats : Mélissa Jallier-Lundgren
Mise en page : Belle Page
© Dunod, Paris, 2015
5 rue Laromiguière, 75005 Paris
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-073812-0
Table des matières
Le CRPE
Partie 1
1
Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve
1 Des­­crip­­tif de l’épreuve et compé­­tences à maî­­tri­­ser
6
2 Une ter­­mi­­no­­logie incontour­­nable
17
3 Conseils pour l’oral
32
4 Métho­­do­­logie pour les expo­­sés
41
5 Conseils pour les entre­­tiens
54
6 Se pré­­pa­­rer à l’épreuve
56
Partie 2
Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS
Sous-partie 2.1. Ensei­­gner l’EPS à l’école pri­­maire
65
7 Connaître et comprendre les pro­­grammes en EPS
66
8 Les APSA, sup­­ports d’appren­­tis­­sage
80
9 L’éva­­lua­­tion en EPS
105
10 Conce­­voir des situa­­tions d’appren­­tis­­sage en EPS
111
11 Rela­­tions entre le déve­­lop­­pe­­ment de l’enfant et l’EPS
120
12 Aspects scien­­ti­­fiques des pra­­tiques motrices en EPS
130
Sous-Partie 2.2. Édu­­quer à la santé en EPS
139
13 Santé et éducation à la santé
140
14 Les effets bénéfiques des pratiques motrices sur la santé en EPS
146
Sujet 1 – Les acti­­vi­­tés aqua­­tiques – CE1
153
Sujet 2 – Dan­­ser l’espace – CM1
159
Sujet 3 – La passe à dix – CE1
164
Sujet 4 – Le chas­­seur et la tor­­tue – cycle 2
169
Sujet 5 – La gymnastique – CM1
176
Cours et méthodes
Table des matières
Sujet 6 – Accepter les contraintes collectives – PS
182
Sujet 7 – Réaliser une performance mesurée – CM2
186
Partie 3
réparer l’épreuve de situation
P
professionnelle
Sous-Partie 3.1. L’ensei­­gnant, acteur du ser­­vice public d’édu­­ca­­tion
201
es valeurs de la République et les principes fondateurs
15 L
du système éducatif
202
16 Le cadre régle­­men­­taire du sys­­tème édu­­ca­­tif
218
17 Les ins­­ti­­tutions et la poli­­tique édu­­ca­­tive de la France
236
es grands prin­­cipes de la poli­­tique édu­­ca­­tive :
18 L
quelques dis­­po­­si­­tifs actuels
249
Sous-Partie 3.2. L’ensei­­gnant, acteur de la commu­­nauté édu­­ca­­tive
269
19 Les acteurs de la commu­­nauté édu­­ca­­tive
270
20 Fonctionnement budgétaire et financier de l’école
282
21 Le rôle des dif­­fé­­rents conseils
287
22 Le pro­­jet d’école
293
Sous-Partie 3.3. L’ensei­­gnant, au ser­­vice de la réus­­site de tous les élèves
299
23 Le pro­­fes­­seur des écoles : un ensei­­gnant poly­­valent
300
24 Agir sur le climat scolaire
305
25 Ensei­­gner, apprendre, éva­­luer
313
Sujet 1 – La place des parents à l’école
324
Sujet 2 – La place des inter­­ve­­nants exté­­rieurs à l’école
340
Sujet 3 – Nota­­tion et éva­­lua­­tion des élèves
351
Sujet 4 – Vio­­lence et maltraitance au sein de l’école
359
Sujet 5 – Le numérique à l’école
368
Sujet 6 – La place de la laïcité à l’école primaire
380
Glossaire des Sigles
389
Index
392
Le CRPE
1 La for­­ma­­tion des ensei­­gnants du pre­­mier degré
1.1 La for­­ma­­tion
a. Les Écoles supé­­rieures du pro­­fes­­so­­rat et de l’édu­­ca­­tion
(ESPE)
Depuis la ren­­trée 2013, les concours se pré­­parent dans le cadre des Écoles Supé­­rieures
du Pro­­fes­­so­­rat et de l’Édu­­ca­­tion (ESPE). Leur mis­­sion est d’assu­­rer la for­­ma­­tion ini­­tiale
de tous les ensei­­gnants et per­­son­­nels d’édu­­ca­­tion, de la mater­­nelle à l’ensei­­gne­­ment
supé­­rieur.
b. Le master Métiers de l’ensei­­gne­­ment,
de l’édu­­ca­­tion et de la for­­ma­­tion (MEEF)
Les ESPE orga­­nisent des for­­ma­­tions de master MEEF à voca­­tion pro­­fes­­sion­­nelle. Ces
for­­ma­­tions comportent dif­­fé­­rents modules d’ensei­­gne­­ments dis­­ci­­pli­­naires et trans­
versaux : une ini­­tiation à la recherche, une ouver­­ture sur l’inter­­na­­tional, un volet
appren­­tis­­sage par et au numé­­rique, des outils et méthodes péda­­go­­giques innovants.
c. Une for­­ma­­tion entièrement renou­­ve­­lée depuis 2013
Le futur ensei­­gnant doit acqué­­rir un haut niveau de qua­­li­­fi­­ca­­tion et un cor­­pus de savoirs
et de compé­­tences indis­­pen­­sables à l’exer­­cice du métier. La qualité de la for­­ma­­tion s’ap­
puie sur :
•• un cadre natio­­nal de la for­­ma­­tion à des­­ti­­nation des uni­­ver­­si­­tés ;
•• un cahier des charges de l’accré­­di­­ta­­tion ;
•• un réfé­­ren­­tiel natio­­nal de compé­­tences pour les ensei­­gnants ;
•• des concours, inté­­grés aux cur­­sus de master MEEF, spé­­cia­­le­­ment dédiés aux métiers
de l’ensei­­gne­­ment, de l’édu­­ca­­tion et de la for­­ma­­tion1.
1.2 Le recru­­te­­ment
Pour être recruté par l’Édu­­ca­­tion natio­­nale et exer­­cer la pro­­fes­­sion de pro­­fes­­seur des
écoles, il faut être admis au concours de recru­­te­­ment des pro­­fes­­seurs des écoles (CRPE).
Pour s’ins­­crire au CRPE, il faut au mini­­mum être titu­­laire d’une Licence et être ins­­crit en
pre­­mière année de Master à la ren­­trée 2015, ou justifier au minimum d’un niveau Bac + 4
(master 1 ou anciennement maîtrise).
1. Pour en savoir plus sur la formation et les ESPE, consulter la FAQ du site de l’enseignement supérieur et de la
recherche : http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid67079/tout-comprendre-des-espe-la-f.a.q.html
1
Le CRPE
1.3 La titu­­la­­ri­­sation
La titu­­la­­ri­­sation dans le corps ensei­­gnant se fait à l’issue d’une année de stage en res­­pon­­
sa­­bi­­lité en deuxième année de Master. Elle ne peut inter­­ve­­nir qu’à une double condi­­tion :
•• le sta­­giaire a obtenu son Master ;
•• le sta­­giaire a obtenu un avis péda­­go­­gique favo­­rable de l’employeur, repré­­senté par
le corps d’ins­­pec­­tion et/ou les tuteurs qui ont effec­­tué le suivi du sta­­giaire.
2 Le concours de recru­­te­­ment
Le cadrage des épreuves et les modalités d’organisation du concours sont définis
dans l’arrêté du 19 avril 2013 (MENH1310119A).
2.1 Les épreuves de la session 2015
Épreuve
Notation
ADMISSIBILITÉ : ÉPREUVES ÉCRITES
Français
40 points
Partie 1 : Réponse argumentée à une
11 pts
question portant sur plusieurs textes
11 pts
Partie 2 : Connaissance de la langue
13 pts
Partie 3 : Analyse d’un dossier
+ 5 pts pour
la syntaxe et la
qualité d’écriture
40 points
Mathématiques
Partie 1 : Problème
11 pts
Partie 2 : Exercices indépendants
11 pts
Partie 3 : Analyse d’un dossier
13 pts
5 pts peuvent
être retirés pour
la syntaxe et la
qualité d’écriture
ADMISSION : ÉPREUVES ORALES
60 points
Mise en situation professionnelle
20 pts
Partie 1 : Présentation du dossier
40 pts
Partie 2 : Entretien avec le jury
dans un domaine au choix du candidat :
sciences et technologie ; histoire ; géographie ; histoire des arts ;arts visuels ; éducation
musicale ;enseignement moral et civique
Le candidat remet préalablement au jury
un dossier de 10 pages au plus.
Entretien à partir d’un dossier
100 points
Partie 1 : Sujet relatif à une activité
physique, sportive et artistique
Partie 2 : Sujet relatif à une situation
professionnelle inscrite dans le
fonctionnement de l’école primaire
2
40 pts
– 60 pts
Durée
Date
4 heures
4 heures
Lundi 18
et mardi
19 avril
2016
1 heure
– 20 mn
40 mn
Mai
à juillet
2016
1 h 15
(+ 3 h de
préparation)
– 30 mn
– 45 mn
Mai
à juillet
2016
Le CRPE
Les candidats inscrits au CRPE doivent passer deux épreuves écrites d’admissibi­
lité, puis en cas de succès, deux épreuves orales d’admission.
Le cadre de référence des épreuves d’admissibilité est celui des programmes de
l’école primaire. Les connaissances attendues des candidats sont celles que nécessite
un enseignement maîtrisé de ces programmes. Le niveau attendu correspond à celui
exigé par la maîtrise des programmes de collège.
a. Pré-­requis
REMARQUE
Quatre pré-­requis sont éga­­le­­ment exi­­gés pour l’obten­­tion du concours :
•• un bre­­vet de nata­­tion de 50 m ;
•• une attes­­ta­­tion de for­­ma­­tion aux pre­­miers secours (PSC1) ;
•• une cer­­ti­­fi­­cation de compé­­tences en langues de l’ensei­­gne­­ment supé­­rieur (CLES 2) ;
•• une cer­­ti­­fi­­cation en Infor­­ma­­tique et Inter­­net (C2i2e).
Ces deux certificats ne sont plus nécessaires pour être titularisé mais doivent être obtenus
dans les trois ans qui suivent l’obtention du concours, notamment dans le cadre d’une formation continue organisée par le recteur.
2.2 Le calen­­drier
Le concours a lieu à la fin de la pre­­mière année de master. Pour les étu­­diants admis,
la deuxième année de master inclut une période en alter­­nance en res­­pon­­sa­­bi­­lité dans
une école. Ces étu­­diants auront alors le sta­­tut de fonc­­tion­­naires sta­­giaires.
Ins­­crip­­tion
jeudi 10 septembre au jeudi 15 octobre 2015
Admis­­si­­bi­­lité
18 et 19 avril 2016
Admis­­sion
mai à juillet 2016
Début de contrat et alter­­nance
septembre 2016
Entrée en poste
sep­­tembre 2017
3 Struc­­ture de l’ouvrage
Choisir de préparer le métier de professeur des écoles implique de maîtriser les différents
domaines de savoirs enseignés à l’école et les diverses compétences requises pour enseigner.
Cet ouvrage est des­­tiné à vous aider à pré­­pa­­rer l’ensemble de l’épreuve orale
­d’admission « Entre­­tien à par­­tir d’un dos­­sier ».
Une première partie propose une présentation et une analyse de l’épreuve dans sa
globalité, afin de permettre aux lecteurs de mieux cerner ses enjeux.
Les deux parties suivantes, « Préparer l’épreuve d’EPS » et « Préparer l’épreuve de
situation professionnelle », permettront au candidat de trouver les connaissances
indispensables à cette épreuve orale d’admission ; chacune des parties est suivie de
7 sujets corrigés ou comportant des pistes de réponses détaillées. Ces corrigés ne
sont pas des modèles, mais plutôt des façons d’appréhender et de conduire un entre­
tien (exposé puis réponses aux questions posées par le jury).
3
1
Pré­­sen­­ta­­tion
et méthodologie
de l’épreuve
1. Des­­crip­­tif de l’épreuve
et compé­­tences à maî­­tri­­ser
6
2. Une ter­­mi­­no­­logie incontour­­nable
17
3. Conseils pour l’oral
32
4. Métho­­do­­logie pour les expo­­sés
41
5. Conseils pour les entre­­tiens
54
6. Se pré­­pa­­rer à l’épreuve
56
Méthodologie
Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve
Chapitre 1
1
Des­­crip­­tif de l’épreuve
et compé­­tences à maî­­tri­­ser
Plan du chapitre
1. Les textes de réfé­­rence
2. Les notions de compé­­tence, de connais­­sance, d’apti­­tude et d’atti­­tude
6
11
Le concours de recru­­te­­ment des pro­­fes­­seurs des écoles se passe en deux étapes :
l’admis­­si­­bi­­lité (sous forme de deux épreuves écrites) et l’admis­­sion (sous forme de
deux épreuves orales). L’épreuve pré­­sen­­tée dans ce manuel est la seconde épreuve
d’admis­­sion « Entretien à partir d’un dossier ».
1 Les textes de réfé­­rence
Toutes les informations concernant les concours de recrutement de professeurs des
écoles (CRPE) sont disponibles sur le site du ministère de l’éducation nationale à la
rubrique SIAC1 : www.education.gouv.fr/pid97/siac1.html
Des­­crip­­tif de l’épreuve : Deuxième épreuve orale d’admis­­sion –
« Entretien à par­­tir d’un dos­­sier »
L’épreuve « Entre­­tien à par­­tir d’un dos­­sier » comporte deux par­­ties et est notée
sur 100. La pre­­mière par­­tie est notée sur 40 points, la seconde sur 60 points, dont
20 points pour l’exposé et 40 pour l’entre­­tien.
Durée de la pré­­pa­­ra­­tion : 3 heures
Durée totale de l’épreuve : 1 heure 15
D’après l’arrêté du 19 avril 2013 fixant les moda­­li­­tés d’orga­­ni­­sa­­tion des concours de
recru­­te­­ment de pro­­fes­­seurs des écoles – CRPE : concours externe, concours externe
spé­­cial, second concours interne, second concours interne spé­­cial et troi­­sième concours :
La pre­­mière par­­tie per­­met d’éva­­luer :
•• les compé­­tences du can­­di­­dat pour l’ensei­­gne­­ment de l’édu­­ca­­tion phy­­sique et spor­­tive
(EPS) ;
•• sa connais­­sance de la place de cet ensei­­gne­­ment dans l’édu­­ca­­tion à la santé à l’école
pri­­maire.
La seconde par­­tie de l’épreuve vise à appré­­cier :
•• les connais­­sances du can­­di­­dat sur le sys­­tème édu­­ca­­tif fran­­çais, et plus par­­ti­­cu­­liè­­re­­ment
sur l’école pri­­maire : orga­­ni­­sa­­tion, valeurs, objec­­tifs, his­­toire et enjeux contem­­po­­rains ;
•• sa capacité à se situer comme futur agent du ser­­vice public (éthique, sens des res­­
pon­­sa­­bi­­li­­tés, enga­­ge­­ment pro­­fes­­sion­­nel) ;
•• ainsi que sa capa­­cité à se situer comme futur pro­­fes­­seur des écol­es dans la commu­­
nauté édu­­ca­­tive.
... / ...
6
Chapitre 1 • Des­­crip­­tif de l’épreuve et compé­­tences à maî­­tri­­ser
Méthodologie
Méthodologie
(suite)
Pre­­mière par­­tie (40 points)
Durée de l’exposé : maxi­­mum 10 minutes
Durée de l’entre­­tien : 20 minutes
Le jury pro­­pose au can­­di­­dat un sujet rela­­tif à une acti­­vité phy­­sique, spor­­tive et artis­
tique (APSA) pra­­ti­­cable à l’école élé­­men­­taire ou au domaine des acti­­vi­­tés phy­­siques
et expé­­riences cor­­po­­relles réa­­li­­sables à l’école mater­­nelle. Le sujet pourra être pré­­
senté à l’aide des dif­­fé­­rentes pos­­si­­bi­­li­­tés offertes par les tech­­no­­logies usuelles, de
l’infor­­ma­­tion et de la commu­­ni­­ca­­tion y compris audio­­vi­­suelles. Le sujet se rap­­porte
soit à la pro­­gres­­sion au sein d’un cycle d’acti­­vi­­tés por­­tant sur l’APSA ou la pra­­tique
phy­­sique et cor­­po­­relle consi­­dé­­rée, soit à une situa­­tion d’appren­­tis­­sage ados­­sée au
déve­­lop­­pe­­ment d’une compé­­tence motrice rela­­tive à cette même APSA ou pra­­tique
phy­­sique et cor­­po­­relle.
Le can­­di­­dat expose ses réponses (dix minutes) et s’entre­­tient avec le jury (vingt minutes).
Le jury élar­­git le ques­­tion­­ne­­ment aux pra­­tiques spor­­tives per­­son­­nelles du can­­di­­dat
ou encore au type d’acti­­vi­­tés spor­­tives qu’il peut ani­­mer ou enca­­drer.
Seconde par­­tie (60 points : exposé (20 points) ; entretien (40 points))
Durée de l’exposé : maxi­­mum 15 minutes
Durée de l’entre­­tien : 30 minutes
Pour cette seconde partie de l’épreuve, le jury propose au candidat un dossier de
cinq pages maximum portant sur une situation professionnelle inscrite dans le
fonctionnement de l’école primaire. Comme pour la première partie, elle débute
par un exposé du candidat (quinze minutes) suivi d’un entretien avec le jury
(trente minutes).
L’exposé du can­­di­­dat pré­­sente une ana­­lyse de cette situa­­tion et des ques­­tions qu’elle
pose, en lui per­­met­­tant d’attester de compé­­tences pro­­fes­­sion­­nelles en cours d’acqui­­
si­­tion d’un pro­­fes­­seur des écoles.
L’entre­­tien per­­met éga­­le­­ment d’éva­­luer la capa­­cité du can­­di­­dat à prendre en compte
les acquis et les besoins des élèves, en fonc­­tion des contextes des cycles de l’école
mater­­nelle et de l’école élé­­men­­taire, et à se repré­­sen­­ter de façon réflé­­chie la diver­­
sité des condi­­tions d’exer­­cice du métier, ainsi que son contexte dans ses dif­­fé­­rentes
dimen­­sions (classe, équipe édu­­ca­­tive, école, ins­­ti­­tution sco­­laire, société), et les
valeurs qui le portent dont celles de la Répu­­blique. »
Il est pré­­cisé que pour cette épreuve, il ne peut être exigé de connais­­sances juri­­
diques et régle­­men­­taires spé­­cia­­li­­sées mais seule­­ment une bonne connais­­sance
géné­­rale des règles de fonc­­tion­­ne­­ment de l’école pri­­maire.
Les différents domaines de savoirs enseignés à l’école et les diverses compétences
requises pour enseigner sont déclinées dans le réfé­­ren­­tiel des compé­­tences pro­­fes­­
sion­­nelles des métiers de l’ensei­­gne­­ment et de l’édu­­ca­­tion, paru au Jour­­nal Offi­­ciel
(JO) du 18 juillet 2013.
L’arrêté du 1er juillet 2013 rela­­tif au réfé­­ren­­tiel des compé­­tences pro­­fes­­sion­­nelles des
métiers du pro­­fes­­so­­rat et de l’édu­­ca­­tion rem­­place le réfé­­ren­­tiel de compétences de 2010
et consti­­tue désor­­mais la décli­­nai­­son des compé­­tences atten­­dues, et donc à acqué­­rir
7
Méthodologie
Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve
et approfondir, par les pro­­fes­­seurs, les docu­­men­­ta­­listes et les conseillers prin­­ci­­paux
d’édu­­ca­­tion. En ce qui concerne les ensei­­gnants, ce réfé­­ren­­tiel défi­­nit les qua­­torze
compétences communes à tous les métiers et les cinq spé­­ci­­fiques aux pro­­fes­­seurs.
Ce réfé­­ren­­tiel consti­­tue sans doute la décli­­nai­­son de l’orien­­ta­­tion que sou­­haite don­­
ner le minis­­tère à l’ensemble du sys­­tème édu­­ca­­tif : la défi­­ni­­tion d’un tronc commun
autour duquel doit gra­­vi­­ter l’ensemble des acteurs de la commu­­nauté sco­­laire. On
peut raisonnablement consi­­dé­­rer que le vœu caché de ce réfé­­ren­­tiel pour­­rait être de
lut­­ter contre le « compartimentage » des fonc­­tions et des niveaux sco­­laires dans une
logique de coordination des acteurs au ser­­vice des élèves.
Si l’ensemble des compétences sont requises, certaines sont particulièrement ciblées
en fonction des sujets de l’épreuve.
!
Ainsi, dans un courrier du 27 janvier 2015, adressé aux présidents des jurys des concours
de recrutement d’enseignants, Mme Najat Vallaud Belkacem, la Ministre de l’Éducation
nationale, écrit : « Je vous demande de veiller à ce que dans ce cadre (celui de la seconde
épreuve orale du CRPE, notamment), les thématiques de la laïcité et de la citoyenneté
trouvent toute leur place ».
Les compétences attendues pour les candidats au CRPE, au regard
de du référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat
et de l’éducation (arrêté du 1er juillet 2013) : extraits choisis
En posant les compétences communes et spécifiques aux professeurs, le référentiel
dessine le portrait d’un professionnel doté de connaissances disciplinaires précises
mais aussi d’un savoir-faire pour organiser les apprentissages, se former, travailler en
équipe, s’interroger sur sa propre pratique, dialoguer avec les parents etc.
« Les professeurs et les personnels d’éducation mettent en œuvre les missions que la nation
assigne à l’école. En leur qualité de fonctionnaires et d’agents du service public d’éduca­
tion, ils concourent à la mission première de l’école qui est d’instruire et d’éduquer afin
de conduire l’ensemble des élèves à la réussite scolaire et à l’insertion professionnelle et
sociale. Ils préparent les élèves à l’exercice d’une citoyenneté pleine et entière. Ils trans­
mettent et font partager à ce titre les valeurs de la République. Ils promeuvent l’esprit de
responsabilité et la recherche du bien commun, en excluant toute discrimination. »
L’éthique, le sens des responsabilités et l’engagement professionnel fondent son
exemplarité et son autorité dans la classe et dans l’établissement.
Compétences communes à tous les professeurs
et personnels d’éducation :
•• Les professeurs et les personnels d’éducation, acteurs du service public d’éducation
1. Faire partager les valeurs de la République
2. Inscrire son action dans le cadre des principes fondamentaux du système édu­
catif et dans le cadre réglementaire de l’école
•• Les professeurs et les personnels d’éducation, pédagogues et éducateurs au service
de la réussite de tous les élèves
3. Connaître les élèves et les processus d’apprentissage
... / ...
4. Prendre en compte la diversité des élèves
8
Chapitre 1 • Des­­crip­­tif de l’épreuve et compé­­tences à maî­­tri­­ser
Méthodologie
Méthodologie
(suite)
5. Accompagner les élèves dans leur parcours de formation
6. Agir en éducateur responsable et selon des principes éthiques
7. Maîtriser la langue française à des fins de communication
8. Utiliser une langue vivante étrangère dans les situations exigées par son métier
9. Intégrer les éléments de la culture numérique nécessaires à l’exercice de son métier
•• Les professeurs et les personnels d’éducation, acteurs de la communauté éducative
10. Coopérer au sein d’une équipe
11. Contribuer à l’action de la communauté éducative
12. Coopérer avec les parents d’élèves
13. Coopérer avec les partenaires de l’école
14. S’engager dans une démarche individuelle et collective de développement pro­
fessionnel
Compétences communes à tous les professeurs
•• Les professeurs, professionnels porteurs de savoirs et d’une culture commune
P1. Maîtriser les savoirs disciplinaires et leur didactique
P2. Maîtriser la langue française dans le cadre de son enseignement
•• Les professeurs, praticiens experts des apprentissages
P3. Construire, mettre en œuvre et animer des situations d’enseignement et d’ap­
prentissage prenant en compte la diversité des élèves
P4. Organiser et assurer un mode de fonctionnement du groupe favorisant l’ap­
prentissage et la socialisation des élèves
P5. Évaluer les progrès et les acquisitions des élèves
N.B. Si l’ensemble des compétences sont requises, certaines sont particulièrement ciblées en fonction des sujets de l’épreuve.
Connais­­sances
Le pro­­fes­­seur connaît :
Pour la pre­­mière par­­tie de l’épreuve
•• […] Les pro­­grammes du pre­­mier degré en EPS (avec ses horaires, objec­­tifs, fina­­li­­
tés, compé­­tences, les APSA…) ;
•• Les situa­­tions d’éva­­lua­­tion adap­­tées à l’EPS ;
•• Les outils pour conce­­voir des situa­­tions d’appren­­tis­­sage, des séances, des pro­­gres­­
sions, pour les pro­­gram­­mer sur une année sco­­laire, un cycle ;
•• Des élé­­ments du déve­­lop­­pe­­ment de l’enfant en rela­­tion avec l’EPS et les dif­­fé­­rents
types de res­­sources (motrices, cogni­­tives, psycho et socio-affec­­tives) mobi­­li­­sées et
à déve­­lop­­per dans le cadre de l’EPS ;
•• Des élé­­ments scien­­ti­­fiques rela­­tifs aux pra­­tiques motrices pro­­po­­sées aux élèves
(ou pra­­ti­­quées par les can­­di­­dats) ;
•• Les défi­­ni­­tions de la notion de santé ;
•• Les textes offi­­ciels en rela­­tion avec la notion de santé ;
•• Les effets bénéfiques des pratiques motrices sur la san­té ;
•• La démarche pour construire un projet pour l’éducation à la santé.
Pour la deuxième par­­tie de l’épreuve
•• Les valeurs de la Répu­­blique et les textes qui les fondent…
•• Les ins­­ti­­tutions (État et col­­lec­­ti­­vi­­tés ter­­ri­­toriales) qui défi­­nissent et mettent en œuvre…
... / ...
9
Méthodologie
Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve
(suite)
•• La poli­­tique édu­­ca­­tive de la France, les prin­­ci­­pales étapes de l’his­­toire de
l’École, ses enjeux et ses défis, les prin­­cipes fon­­da­­men­­taux du sys­­tème édu­­ca­­tif
et de son orga­­ni­­sa­­tion en compa­­rai­­son avec d’autres pays euro­­péens.
•• Les grands prin­­cipes légis­­la­­tifs qui régissent le sys­­tème édu­­ca­­tif, le cadre régle­­men­­
taire de l’École et de l’éta­­blis­­se­­ment sco­­laire, les droits et obli­­ga­­tions des fonc­­tion­­
naires ainsi que les sta­­tuts des pro­­fes­­seurs et des per­­son­­nels d’édu­­ca­­tion.
Pour l’ensemble de l’épreuve :
•• Le nou­­veau réfé­­ren­­tiel :
– des compé­­tences communes à tous les pro­­fes­­seurs et per­­son­­nels d’édu­­ca­­
tion (compé­­tences 1 à 14)
– des compé­­tences « par­­ti­­cu­­lières à l’école » (compé­­tences P1 à P5)
Apti­­tudes
Le pro­­fes­­seur est capable :
Pour la pre­­mière par­­tie de l’épreuve
•• d’uti­­li­­ser ses connais­­sances des APSA et ses connais­­sances scien­­ti­­fiques pour
orga­­ni­­ser les pra­­tiques motrices des élèves dans un niveau de classe donné,
pour ensei­­gner l’EPS à l’école pri­­maire (élé­­men­­taire et mater­­nelle) ;
•• de mani­­pu­­ler des variables didac­­tiques dans l’ensei­­gne­­ment de l’EPS afin de
l’adap­­ter aux niveaux ren­­contrés (âges des élèves, variété des res­­sources, des
expé­­riences anté­­rieures…) ;
•• de pla­­ni­­fier l’ensei­­gne­­ment de l’EPS sur une année sco­­laire et sur un cycle en
fonc­­tion des pro­­grammes de l’école pri­­maire ;
•• de mettre en rela­­tion l’ensei­­gne­­ment de l’édu­­ca­­tion phy­­sique et les autres dis­­
ci­­plines afin, notam­­ment, de déve­­lop­­per, chez les élèves des « habi­­tus » santé.
•• de construire des pro­­jets en EPS favo­­ri­­sant le déve­­lop­­pe­­ment de la santé (lutte
contre l’obé­­sité, déve­­lop­­pe­­ment de l’endu­­rance, recherche d’un équi­­libre psy­­
cho­­lo­­gique et cor­­po­­rel…).
Pour la deuxième par­­tie de l’épreuve
•• Savoir trans­­mettre et faire par­­ta­­ger les prin­­cipes de la vie démo­­cra­­tique ainsi
que les valeurs de la Répu­­blique : la liberté, l’éga­­lité, la fra­­ter­­nité ; la laï­­cité ; le
refus de toutes les dis­­cri­­mi­­na­­tions ;
•• D’uti­­li­­ser ses connais­­sances sur l’évo­­lu­­tion et le fonc­­tion­­ne­­ment du système
éducatif en général et de l’école primaire en particulier.
Pour l’ensemble de l’épreuve
•• […] Savoir conduire un entre­­tien, ani­­mer une réunion et pra­­ti­­quer une
média­­tion en uti­­li­­sant un lan­­gage clair et adapté à la situa­­tion.
Atti­­tudes
Pour la pre­­mière par­­tie de l’épreuve,
•• L’exposé du can­­di­­dat, rela­­tif à l’ana­­lyse d’une ou plu­­sieurs situa­­tions d’appren­­
tis­­sage en EPS, ainsi que l’entre­­tien qui lui fait suite doivent mettre en évi­­dence des
atti­­tudes adap­­tées à la diver­­sité des condi­­tions d’exer­­cice du métier ;
•• Faire émer­­ger la néces­­sité du respect de la règle à tra­­vers les pra­­tiques des APSA ;
... / ...
10
Chapitre 1 • Des­­crip­­tif de l’épreuve et compé­­tences à maî­­tri­­ser
Méthodologie
Méthodologie
(suite)
•• Mettre en évi­­dence une atti­­tude « fair-­play » dans le cadre des jeux et acti­­vi­­tés
pra­­ti­­quées en EPS ;
•• Res­­pec­­ter et prendre en compte la diver­­sité des élèves du point de vue de leurs
res­­sources ;
•• Recher­­cher des coopé­­ra­­tions avec dif­­fé­­rents par­­te­­naires de l’école pour réa­­li­­ser
une édu­­ca­­tion à la santé.
Pour la deuxième par­­tie de l’épreuve
•• Faire comprendre et par­­ta­­ger les valeurs de la répu­­blique ;
•• Inté­­grer dans l’exer­­cice de sa fonc­­tion, ses connais­­sances sur les ins­­ti­­tutions, sur
l’État (son orga­­ni­­sa­­tion, son bud­­get), sur ses devoirs de fonc­­tion­­naire ;
•• Res­­pec­­ter dans sa pra­­tique quo­­ti­­dienne, les règles de déon­­to­­logie liées à l’exer­­
cice du métier de pro­­fes­­seur, dans le cadre du ser­­vice public d’édu­­ca­­tion natio­­nale ;
•• Res­­pec­­ter les élèves et leurs parents ;
•• Res­­pec­­ter et faire res­­pec­­ter le règle­­ment inté­­rieur, les chartes d’usage des res­­
sources et des espaces communs ;
•• Col­­la­­bo­­rer à la réa­­li­­sa­­tion d’actions de par­­te­­na­­riat enga­­gées entre l’éta­­blis­­se­­
ment et son envi­­ron­­ne­­ment éco­­no­­mique, social et cultu­­rel ;
•• Prendre en compte la dimen­­sion civique de son ensei­­gne­­ment.
Pour l’ensemble de l’épreuve
•• Il est attendu que le pro­­fes­­seur mène sa pra­­tique pro­­fes­­sion­­nelle en regard de
l’éthique, du sens des res­­pon­­sa­­bi­­li­­tés et de l’enga­­ge­­ment pro­­fes­­sion­­nel.
2 Les notions de compé­­tence, de connais­­sance,
d’apti­­tude et d’atti­­tude
Le référentiel des compétences professionnelles des métiers de l’enseignement et de
l’éducation s’appuie sur une description et une mise en œuvre possible des compé­
tences, connaissances, aptitudes ou attitudes attendues dans l’exercice du métier. Nous
allons préciser ces notions.
2.1 Compé­­tence
La notion de compé­­tence a été abor­­dée à tra­­vers le temps par différents auteurs :
•• Philippe Meirieu, 1989 : « … un Savoir iden­­ti­­fié met­­tant en jeu une ou des capacités
dans un champ notion­­nel ou dis­­ci­­pli­­naire déter­­miné. Plus pré­­ci­­sé­­ment, on peut
nom­­mer compé­­tence la capa­­cité d’asso­­cier une classe de pro­­blèmes pré­­ci­­sé­­ment
iden­­ti­­fiée avec un pro­­gramme de trai­­te­­ment déter­­miné ».
•• Guy Le Boterf, 1994 : « La compé­­tence est de l’ordre du savoir-­mobiliser ».
Selon Guy Le Boterf 1, la notion de compé­­tence désigne « une capa­­cité à mobi­­li­
­ser un ensemble de « res­­sources cogni­­tives » pour faire face à une situa­­tion ». Il
s’agit pour un futur en­seignant de pos­­sé­­der ces res­­sources (des savoirs, des
1. Le Boterf G., De la compé­­tence. Essai sur un attracteur étrange, Paris, Les Édi­­tions d’Orga­­ni­­sa­­tion, 1994.
11
Méthodologie
Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve
savoir-­faire, des savoir-être), mais il faut éga­­le­­ment savoir les uti­­li­­ser à bon
escient dans des contextes par­­ti­­cu­­liers. En effet, même si elle ren­­voie à un
cadrage régle­­men­­taire qui lui est propre, chaque situa­­tion est unique dans le
sens où elle met en rela­­tion des his­­toires per­­son­­nelles et des per­­sonnes (adultes
et enfants) dif­­fé­­rentes ; ce qui néces­­site une adap­­ta­­tion de la pos­­ture profession­
nelle de l’ensei­­gnant.
Dans son livre Repen­­ser la compé­­tence 1 Guy Le Boterf donne un bon exemple de
cette concep­­tion à tra­­vers l’image tout à fait concrète de la maî­­trise de la conduite
d’une bicyclette : « savoir rou­­ler en bicy­­clette sur une route sup­­pose de savoir péda­
­ler, de savoir frei­­ner, de savoir accé­­lé­­rer, de connaître le Code de la route… Il est
pos­­sible de décomposer ces savoir-­faire élé­­men­­taires mais la compé­­tence glo­­bale
(savoir rouler en vélo sur une route) ne se réduit pas à cette addi­­tion. Il existe une
dyna­­mique inter­actionnelle entre ces élé­­ments. ».
•• Philippe Perrenoud, 1999 : « […] Une compé­­tence per­­met de faire face à une situa­
tion complexe, de construire une réponse adap­­tée sans la pui­­ser dans un réper­­toire
de réponses préprogrammé­es ».
•• Maurice Tar­­dif, 2005 : « La compé­­tence est la maî­­trise à mettre en œuvre ses propres
res­­sources et celles de son envi­­ron­­ne­­ment dans l’exer­­cice réel d’une tâche, d’un
métier, d’une pro­­fes­­sion. »
•• Marcel Crahay, 2006 : « Beau­­coup d’élèves donnent la preuve qu’ils maî­­trisent des
connais­­sances… pour réus­­sir les épreuves sco­­laires, mais ne les mobi­­lisent pas pour
résoudre un pro­­blème de la vie quo­­ti­­dienne. Plus grave, il semble que la plupart des
enfants et des ado­­les­­cents déve­­loppent leurs réflexions per­­son­­nelles en rup­­ture avec
la for­­ma­­tion qu’ils reçoivent à l’école. »
L’arrêté du 12 mai 2010 pré­­sen­­tait de façon concrète les 10 compé­­tences attendues
de tout pro­­fes­­seur. Il s’agis­­sait d’un inven­­taire des compé­­tences pro­­fes­­sion­­nelles
décrites de façon orga­­ni­­sée autour de connais­­sances, de capa­­ci­­tés et d’atti­­tudes.
Le nou­­veau réfé­­ren­­tiel défini par l’arrêté du 1er juillet 2013 se fonde sur la défi­
nition de la notion de compé­­tence conte­­nue dans la recom­­man­­da­­tion 2006/962/
CE du Par­­le­­ment euro­­péen : « ensemble de connais­­sances, d’apti­­tudes et d’atti­­
tudes appro­­priées au contexte », chaque compé­­tence impli­­quant de celui qui la
met en œuvre « la réflexion critique, la créa­­ti­­vité, l’ini­­tiative, la résolution de pro­­
blèmes, l’éva­­lua­­tion des risques, la prise de déci­­sion et la ges­­tion construc­­tive des
sen­­ti­­ments ».
« Chaque compé­­tence du réfé­­ren­­tiel est accom­­pa­­gnée d’items qui en détaillent les
composantes et en pré­­cisent le champ. Les items ne consti­­tuent donc pas une somme
de prescriptions mais dif­­fé­­rentes mises en œuvre pos­­sibles d’une compé­­tence dans
des situa­­tions diverses liées à l’exer­­cice des métiers ».
1. Le Boterf G., Repen­­ser la compé­­tence. Pour dépas­­ser les idées reçues : 15 pro­­po­­si­­tions, Paris, Les Éditions d’Orga­­ni­­sa­­tion,
2008-2010.
12
Chapitre 1 • Des­­crip­­tif de l’épreuve et compé­­tences à maî­­tri­­ser
Méthodologie
Méthodologie
Compé­­tences clés pour l’édu­­ca­­tion et la for­­ma­­tion tout au long de la vie,
socle commun… : les réfé­­ren­­tiels se mul­­ti­­plient
La recom­­man­­da­­tion 2006/962/CE est le cadre euro­­péen des compé­­tences clés pour
l’édu­­ca­­tion et la for­­ma­­tion tout au long de la vie. Ce cadre est uti­­lisé dans de nom­­
breux pays euro­­péens comme point de réfé­­rence pour réfor­­mer les sys­­tèmes natio­­
naux d’édu­­ca­­tion et de for­­ma­­tion.
« Les compé­­tences clés en tant que connais­­sances, apti­­tudes et atti­­tudes appro­­priées
à chaque contexte sont fon­­da­­men­­tales pour chaque indi­­vidu dans une société fon­­
dée sur la connais­­sance. Elles sont par­­ti­­cu­­liè­­re­­ment néces­­saires à l’épa­­nouis­­se­­ment
et au déve­­lop­­pe­­ment per­­son­­nels des indi­­vi­­dus, à leur inclu­­sion sociale, à la citoyen­­
neté active et à l’emploi ».
Le cadre de réfé­­rence euro­­péen décrit huit compé­­tences clés :
1. Commu­­ni­­ca­­tion dans la langue mater­­nelle ; 2. Commu­­ni­­ca­­tion en langues étran­­
gères ; 3. Compé­­tence mathéma­­tique et compé­­tences de base en sciences et tech­­
no­­logies ; 4. Compé­­tence numé­­rique ; 5. Apprendre à apprendre ; 6. Compé­­tences
sociales et civiques ; 7. Esprit d’ini­­tiative et d’entre­­prise ; 8. Sen­­si­­bi­­lité et expression
cultu­­relles.
En France, ce cadre de réfé­­rence avait été en grande par­­tie repris pour éla­­bo­­rer le
« socle commun des connais­­sances et des compé­­tences » ; qui pré­­sente ce que tout
élève doit savoir et maî­­tri­­ser à la fin de la sco­­la­­rité obli­­ga­­toire. Intro­­duit dans la loi
en 2005, il consti­­tue l’ensemble des connais­­sances, compé­­tences, valeurs et atti­­tudes
néces­­saires pour réus­­sir sa sco­­la­­rité, sa vie d’indi­­vidu et de futur citoyen.
Ce socle s’organisait en sept compétences légèrement différentes des compétences
du cadre européen.
À partir de la rentrée 2016, un nouveau socle commun de connaissances, de com­
pétences et de culture entrera en vigueur en France. (Décret n° 2015-372 du 31 mars
2015)
Il s’articule autour de cinq domaines donnant une vision d’ensemble des objectifs
des programmes de l’école primaire et du collège :
1. les langages pour penser et communiquer
2. les méthodes et outils pour apprendre
3. la formation de la personne et du citoyen
4. les systèmes naturels et les systèmes techniques
5. les représentations du monde et l’activité.
Remarque : La refonte du socle commun consacre un domaine aux « méthodes et
outils pour apprendre ». La compétence « apprendre à apprendre », qui était absente
du socle précédent fait donc son entrée à l’école : elle vise un enseignement explicite
des moyens d’accès à l’information, à la documentation et aux médias, des outils
numériques, de la conduite de projets individuels et collectifs et de l’organisation
des apprentissages, sans les déconnecter des disciplines ».
Exemple
Un exemple de compé­­tence : la compé­­tence 5 du cadre euro­­péen,
« Apprendre à apprendre » ; cette compé­­tence est défi­­nie ainsi :
« Apprendre à apprendre est l’apti­­tude à entre­­prendre et pour­­suivre un appren­­tis­­sage,
à organiser soi-­même son appren­­tis­­sage, y compris par une ges­­tion effi­­cace du temps et
de l’infor­­ma­­tion, à la fois de manière indi­­vi­­duelle et en groupe. Cette compé­­tence implique
13
Méthodologie
Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve
Exemple (suite)
de connaître ses propres méthodes d’appren­­tis­­sage et ses besoins, les offres dis­­po­­nibles, et
d’être capable de sur­­mon­­ter des obs­­tacles afin d’accom­­plir son apprentissage avec suc­­cès.
Cette compé­­tence sup­­pose d’acqué­­rir, de trai­­ter et d’assi­­mi­­ler de nou­­velles connais­­sances
et apti­­tudes, et de cher­­cher et uti­­li­­ser des conseils. Apprendre à apprendre amène les apprenants à s’appuyer sur les expé­­riences d’appren­­tis­­sage et de vie antérieures pour uti­­li­­ser et
appli­­quer les nou­­velles connais­­sances et apti­­tudes dans divers contextes : à la mai­­son, au
tra­­vail, dans le cadre de l’édu­­ca­­tion et de la formation. La moti­­vation et la confiance dans sa
propre capa­­cité sont des élé­­ments fondamen­­taux. »
2.2 Connais­­sance
Elle est défi­­nie comme ce qui est acquis, compris et retenu par l’étude ou la pra­­tique.
Il s’agit ainsi d’un patri­­moine de res­­sources mobi­­li­­sables qui per­­met de mettre en
œuvre des capa­­ci­­tés et qui peut se tra­­duire par certaines atti­­tudes.
Que faut-­il « connaître » pour apprendre à apprendre ?
« Si l’appren­­tis­­sage est orienté vers un emploi par­­ti­­cu­­lier ou des objec­­tifs de car­­
rière, l’indi­­vidu devrait connaître les compé­­tences, les connais­­sances, les apti­­tudes
et les qualifications requises. Quoi qu’il en soit, apprendre à apprendre exige que
l’indi­­vidu connaisse et comprenne quelles sont ses stra­­té­­gies d’appren­­tis­­sage pré­­
férées, quels sont les points forts et faibles de ses apti­­tudes et qua­­li­­fi­­ca­­tions, et il
devrait être capable de recher­­cher les offres d’édu­­ca­­tion et de for­­ma­­tion et les
orien­­ta­­tions et/ou aides disponibles. »
2.3 Apti­­tude
Elle désigne la capa­­cité, natu­­relle ou acquise, d’une per­­sonne pour réa­­li­­ser une tâche/
acti­­vité de façon correcte ; cette capa­­cité dépend en géné­­ral des apti­­tudes (ici au sens
de dis­­po­­si­­tions natu­­relles), des connais­­sances, de l’expé­­rience professionnelle… La
capa­­cité peut se tra­­duire par « le pro­­fes­­seur est capable de… ». (Le concept tire son
ori­­gine du terme latin aptus qui veut dire « capable de ».)
Quelles apti­­tudes pour apprendre à apprendre ?
« Apprendre à apprendre exige, pour commen­­cer, d’acqué­­rir les apti­­tudes de base
nécessaires pour la pour­­suite de l’appren­­tis­­sage que sont l’écri­­ture et la lec­­ture, le cal­­
cul et la maî­­trise des apti­­tudes aux Technologies de l’Information et de la Commu­
nication (TIC). Sur la base de ces apti­­tudes, un indi­­vidu devrait être en mesure de
cher­­cher à acqué­­rir, d’obte­­nir, d’exploi­­ter et d’assi­­mi­­ler de nou­­velles connais­­sances et
apti­­tudes. Cela exige une ges­­tion effi­­cace de son appren­­tis­­sage, de sa car­­rière et de
son acti­­vité pro­­fes­­sion­­nelle, et notam­­ment l’apti­­tude à per­­sé­­vé­­rer dans l’appren­­
tis­­sage, à se concen­­trer pen­­dant des périodes de temps pro­­lon­­gées et à réflé­­chir de
manière cri­­tique sur l’objet et la fina­­lité de l’appren­­tis­­sage. L’indi­­vidu devrait être
capable de consa­­crer du temps à apprendre de façon auto­­nome et en fai­­sant preuve
14
Méthodologie
d’auto­­dis­­ci­­pline, mais aussi de tra­­vailler en équipe dans le cadre du pro­­ces­­sus
d’appren­­tis­­sage, de tirer les a­vantages de sa par­­ti­­cipation à un groupe hété­­ro­­gène
et de par­­ta­­ger ce qu’il a appris. L’indi­­vidu devrait être capable d’orga­­ni­­ser son
propre appren­­tis­­sage, d’éva­­luer son propre tra­­vail et, le cas échéant, de cher­­cher
des conseils, des infor­­ma­­tions et de l’aide. »
Exemple
Dans le socle commun version 2016, le domaine 2 « les méthodes et outils pour apprendre » a pour objectif de permettre à tous les élèves de réaliser les apprentissages
scolaires en classe et/ou hors de la classe, seul ou collectivement.
« En classe, l’élève est amené à résoudre un problème, comprendre un document écrit,
rédiger un texte, prendre des notes. Il doit savoir apprendre une leçon, rédiger un devoir,
préparer un exposé, parler en public, travailler à un projet.…
La maîtrise des méthodes et outils pour apprendre développe l’autonomie et les capacités
d’initiative ; elle favorise l’implication dans le travail commun, l’entraide et la coopération. »
2.4 Atti­­tude
Elle cor­­res­­pond à la conduite à tenir, à la manière d’être ou de se compor­­ter dans
une situation spé­­ci­­fique.
Quelles attitudes pour apprendre à apprendre ?
« Une atti­­tude posi­­tive sup­­pose moti­­vation et confiance pour pour­­suivre et réus­­
sir l’appren­­tis­­sage tout au long de la vie. L’appren­­tis­­sage lui-­même et la capa­­
cité de l’indi­­vidu à sur­­mon­­ter les obs­­tacles et à chan­­ger pro­­cèdent d’une atti­­tude
posi­­tive orien­­tée vers la résolu­­tion de pro­­blèmes. Les élé­­ments essen­­tiels d’une
atti­­tude posi­­tive sont le dés­­ir d’exploi­­ter les expé­­riences d’appren­­tis­­sage et de vie
anté­­rieures et la recherche avide d’occa­­sions d’apprendre et d’appli­­quer les acquis
dans diverses situations de la vie. »
Au fil de cet ouvrage, le can­­di­­dat pourra acqué­­rir et confor­­ter ses connais­­sances sur
l’ensei­­gne­­ment de l’EPS à l’école pri­­maire ainsi que sur l’envi­­ron­­ne­­ment pro­­fes­­sion­­
nel et les condi­­tions d’exer­­cice du métier de pro­­fes­­seur des écoles pour se présenter
à la seconde épreuve orale d’admis­­sion « d’entre­­tien à par­­tir d’un dos­­sier ».
15
Méthodologie
Chapitre 1 • Des­­crip­­tif de l’épreuve et compé­­tences à maî­­tri­­ser
Méthodologie
Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve
... Syn­­thèse ...
L’essen­­tiel à rete­­nir
Le concours de recrutement des professeurs des écoles (CRPE) se passe en deux étapes : l’admissibilité
et l’admission. L’épreuve « Entretien à partir d’un dossier » présentée dans ce manuel est la seconde
épreuve d’admission. Elle est composée de deux parties bien distinctes et permet d’apprécier :
•• dans la première partie, les connaissances et compétences du candidat sur l’enseignement de
l’Éducation Physique et Sportive (EPS) à l’école, ainsi que la connaissance de la place dans cet
enseignement de l’éducation à la santé à l’école primaire ;
•• dans la seconde, ses connaissances sur le système éducatif français et plus précisément sur
l’école primaire.
Les compétences, connaissances, aptitudes et attitudes attendues d’un professeur des écoles sont
déclinées dans le référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de
l’éducation paru au Journal Officiel (JO) du 18 juillet 2013.
Pour préparer cette épreuve, mais aussi son futur métier de professeur des écoles, le candidat
doit connaître les différents domaines de savoirs enseignés à l’école et les diverses compétences,
connaissances, aptitudes et attitudes requises pour enseigner, déclinées dans ce référentiel.
Les mots-­clefs
•• CRPE
•• Admissibilité
•• Admission
•• EPS
•• Référentiel
•• Compétence
•• Connaissance
•• Aptitude
•• Attitude
Les textes de réfé­­rence
•• Recommandation 2006/962/CE du Parlement européen et du Conseil, du 18 décembre 2006 → Compétences clés pour l’éducation et la formation tout au long de la vie – http://europa.eu/legislation_summaries/education_training_youth/lifelong_learning/c11090_fr.htm.
•• Arrêté du 1 juillet 2013 – J.O. du 18 juillet → Référentiel des compétences profes­sionnelles des
métiers du professorat et de l’éducation.
•• Arrêté du 19 avril 2013 → Modalités d’organisation des concours de recrutement de professeurs
des écoles – CRPE.
•• Décret du 31 mars 2015 – Socle commun de connaissances, de compétences et de culture –
www.education.gouv.fr/pid97/siac1.html → SIAC(1) : toutes les informations sur les concours de
recrutement de professeurs des écoles (CRPE).
•• Le Boterf G. : Repenser la compétence. Pour dépasser les idées reçues : 15 propositions, Paris, Les
éditions d’Organisation, 2008-2010.
•• Meirieu, P. : Apprendre… oui, mais comment. Paris, ESF, 1989.
16
Chapitre 2 • Une ter­­mi­­no­­logie incontour­­nable
Une ter­­mi­­no­­logie
incontour­­nable
Plan du chapitre
1. Défi­­ni­­tions
2. Ter­­mi­­no­­logie pour la première par­­tie de l’épreuve
3. Ter­­mi­­no­­logie pour la seconde par­­tie de l’épreuve
Méthodologie
2
Méthodologie
17
18
26
1 Défi­­ni­­tions
Avant d’abor­­der la métho­­do­­logie de l’épreuve en tant que telle, il nous semble essen­­
tiel de défi­­nir cer­­tains termes et principes en regard des atten­­dus de l’épreuve, tant
pour la pre­­mière par­­tie que pour la seconde.
En guise de pré­­am­­bule à cette épreuve, il convient, d’abord, de poser les défi­­ni­­tions
des termes de didactique et de péda­­go­­gie.
1.1 La didac­­tique
La didac­­tique concerne la ges­­tion de la matière ensei­­gnée, du savoir struc­­turé par
l’ensei­­gnant (ges­­tion d’une dis­­ci­­pline et de son ensei­­gne­­ment), la connais­­sance des
contenus à ensei­­gner, la construc­­tion des conte­­nus dis­­ci­­pli­­naires et métho­­do­­lo­­
giques, la nature profonde de chaque dis­­ci­­pline ensei­­gnée. Elle se situe dans le cadre
d’une dis­­ci­­pline particulière.
Exemple
C’est pour cela que l’on ren­­contre dans la lit­­té­­ra­­ture la « didac­­tique des mathématiques »,
la « didac­­tique du fran­­çais »…
C’est l’entrée épis­­té­­mo­­lo­­gique de la didac­­tique. L’autre entrée concerne la psy­­cho­­
logie cognitive et l’acqui­­si­­tion des conte­­nus en classe par l’appre­­nant, la manière
dont les élèves les uti­­lisent, se les appro­­prient, la façon dont ils se les repré­­sentent.
1.2 La péda­­go­­gie
La péda­­go­­gie, quant à elle, concerne davantage la trans­­for­­ma­­tion de cette infor­­ma­­
tion en savoir par la commu­­ni­­ca­­tion en classe. Cela néces­­site la prise en compte de
la pra­­tique, de la situation réelle du micro-­système de la classe et donc des rela­­tions
cogni­­tives et affectives dans une situa­­tion édu­­ca­­tive don­­née. La pédagogie ren­­voie
aussi à la ges­­tion interactive des flux d’infor­­ma­­tions et des évé­­ne­­ments en classe,
la mise en actes de la planification pré­­éta­­blie des acti­­vi­­tés et de la métho­­do­­logie
(les méthodes), la pro­­gres­­sion de la séance et les prises de déci­­sions inter­­ac­­tives
17
Méthodologie
Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve
dues aux adap­­ta­­tions entre acteurs dans le contexte et le temps réel de la classe (les
démarches, qui per­­mettent de gui­­der l’élève dans ses appren­­tis­­sages).
Exemple
On parle de péda­­go­­gie « dif­­fé­­ren­­ciée », de péda­­go­­gie de pro­­jet…
1.3 Péda­­go­­gie ou didac­­tique ?
Péda­­go­­gie et didac­­tique s’appliquent aux pro­­ces­­sus d’acqui­­si­­tion et trans­­mis­­sion
des connais­­sances. Elles sont complé­­men­­taires dans le fait de pen­­ser et de mettre
en œuvre les situations d’appren­­tis­­sages les plus per­­ti­­nentes et effi­­cientes pos­­sibles.
Elles s’appuient sur les acquis et les besoins des élèves et se doivent de répondre aux
attentes ins­­ti­­tution­­nelles déclinées par le socle commun de connais­­sances et les pro­
grammes sco­­laires.
Si la péda­­go­­gie est l’art de la rela­­tion entre l’ensei­­gnant et l’élève, entre l’ensei­­gnant et
la classe, la didac­­tique traite sur­­tout des savoirs, de la façon de les rendre acces­­sibles
progressivement aux élèves, des outils, des tech­­niques per­­met­­tant de les acqué­­rir.
L’une et l’autre se répondent, s’éclairent. Tel choix péda­­go­­gique entraîne telle
didactique. Tel outil didac­­tique révèle telle péda­­go­­gie.
Exemple
RAPPEL
Adop­­ter une péda­­go­­gie dif­­fé­­ren­­ciée, c’est opter pour des outils didac­­tiques qui favorisent
le développement de toute la per­­sonne et qui s’adaptent aussi aux besoins de cha­­cun.
Il importe qu’ils soient attrayants, qu’ils fassent appel à tous les sens, qu’ils portent en eux
sti­­mu­­lation et rigueur, qu’ils entraînent dés­­ir et curio­­sité, qu’ils soient l’occa­­sion de faire
une acqui­­si­­tion men­­tale pré­­cise, qu’ils per­­mettent l’expres­­sion per­­son­­nelle.
Il importe aussi qu’ils se centrent sur les réus­­sites et les manques de chaque élève afin que
les appren­­tis­­sages puissent être effec­­tifs pour tous.
L’épreuve « Entre­­tien à par­­tir d’un dos­­sier » se décom­­po­­sant en deux par­­ties, il est nécessaire de dis­­tin­­guer la ter­­mi­­no­­logie rela­­tive à la pre­­mière par­­tie de celle rela­­tive à la seconde
partie.
2 Ter­­mi­­no­­logie pour la première par­­tie
de l’épreuve
Que ce soit pour l’exposé ou pour l’entre­­tien, il s’avère indis­­pen­­sable de maî­­tri­­ser un
vocabulaire spé­­ci­­fique à la dis­­ci­­pline concer­­née, l’EPS.
L’expli­­ci­­ta­­tion des termes uti­­li­­sés dans le libellé de l’épreuve consti­­tue un pre­­mier
pas vers cette appro­­pria­­tion. Dans un second temps, d’autres termes vien­­dront
s’ajou­­ter pour permettre une maî­­trise plus complète de ce voca­­bu­­laire spé­­ci­­fique.
18
Chapitre 2 • Une ter­­mi­­no­­logie incontour­­nable
Méthodologie
L’édu­­ca­­tion phy­­sique et spor­­tive peut se défi­­nir comme « une péda­­go­­gie des
conduites motrices »1.
Il s’agit, pour le péda­­gogue, d’édu­­quer l’appre­­nant phy­­si­­que­­ment (mais aussi
cognitive­ment, socia­­le­­ment, affectivement…), par la pra­­tique de dif­­fé­­rentes acti­­vi­­
tés physiques, spor­­tives ou artistiques.
L’EPS est essen­­tiel­­le­­ment une dis­­ci­­pline d’ensei­­gne­­ment sco­­laire, ins­­crite dans les
programmes de l’école pri­­maire : mater­­nelle et élé­­men­­taire2. Elle est obli­­ga­­toire et
s’adresse à tous les élèves. Son ensei­­gne­­ment se pour­­suit dans le cur­­sus des élèves au
col­­lège et au lycée.
En consé­­quence, l’EPS se dis­­tingue d’autres pra­­tiques telles que les pratiques spor­
tives ou les pratiques de loi­­sirs qui se déroulent hors du temps et de l’espace sco­­
laires et qui visent d’autres objec­­tifs. Pour être expli­­cite, cette dis­­tinction se doit
d’être précisée.
•• Les pra­­tiques spor­­tives réa­­li­­sées dans des clubs spor­­tifs visent la performance (au
sens large du terme, cette der­­nière se défi­­nit comme le résul­­tat d’une action), la réa­
­li­­sa­­tion d’une action motrice pour elle-­même, alors que l’EPS pour­­suit des objec­­tifs
édu­­ca­­tifs en s’appuyant sur les acti­­vi­­tés motrices. Par ailleurs, l’enfant pra­­ti­­quant
spor­­tif est, de fait, un spé­­cia­­liste qui s’ins­­crit pour pra­­ti­­quer une acti­­vité qu’il a choi­
sie et qui le motive ; l’élève, en classe d’EPS, pra­­tique un large panel d’acti­­vi­­tés
complé­­men­­taires et répar­­ties tout au long de l’année sco­­laire en pre­­nant appui sur
les pro­­grammes.
•• Les pra­­tiques de loi­­sirs, réa­­li­­sées dans les accueils de loi­­sir, avec ou sans héberge­
ment, dans les séjours de vacances… visent, en pre­­mier lieu, la satis­­faction du pra­
tiquant, son diver­­tis­­se­­ment, son plai­­sir. On se situe dans une logique du « faire
plaisir » qui, bien que loin d’être exclue des appren­­tis­­sages sco­­laires (quel ensei­­
gnant ne souhaite-­t-il pas que ses élèves apprennent avec plai­­sir ?), n’en consti­­tue
cepen­­dant pas l’axe essen­­tiel ; l’EPS, quant à elle, est, au pre­­mier chef, orien­­tée vers
l’appren­­tis­­sage.
!
Lors de cette épreuve d’admission du CRPE, il est indispensable que le candidat se positionne
comme enseignant et sache se distinguer à la fois de l’entraîneur sportif et de l’animateur.
2.2 Les acti­­vi­­tés phy­­siques, spor­­tives et artistiques
(APSA)
Dans le cadre de cette épreuve, les APSA sont les dif­­fé­­rentes pra­­tiques motrices qui sont
proposées aux élèves pour déve­­lop­­per les compé­­tences de l’EPS men­­tion­­nées dans les
programmes. Citons parmi les dif­­fé­­rentes acti­­vi­­tés pou­­vant être pro­­po­­sées aux élèves :
la course, les sauts, les lancers, la nata­­tion, l’esca­­lade, le vélo, le roller, la course d’orien­­
ta­­tion, le basket-­ball, le volley-­ball, le hand-­ball, la danse, la gymnastique…
1. Pierre Parlebas, Jeux, sports et socié­­tés, Lexique de praxéologie motrice, Col­­lec­­tion recherche-­INSEP, 1999.
2. BO Hors série N° 3 du 19 juin 2008 : www.education.gouv.fr/bo/2008/hs3/default.htm
19
Méthodologie
2.1 L’édu­­ca­­tion phy­­sique et sportive (EPS)
Méthodologie
Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve
Les acti­­vi­­tés les plus pra­­ti­­quées à l’école pri­­maire sont pré­­sen­­tées dans les pro­­grammes
de l’école mater­­nelle, et de l’école élé­­men­­taire1. Dans un docu­­ment complé­­men­­taire
des programmes inti­­tulé « Pro­­gres­­sions pour l’école élé­­men­­taire »2, de nom­­breuses
acti­­vi­­tés et mises en œuvre péda­­go­­giques viennent illus­­trer les pro­­grammes à ces
niveaux scolaires. Mais cette liste n’est pas res­tric­­tive et d’autres acti­­vi­­tés peuvent
être pro­­po­­sées par les en­seignants, et donc par les can­­di­­dats dans le cadre de cette
épreuve.
Dans le sigle APSA, on peut dis­­tin­­guer dif­­fé­­rents types de pra­­tiques :
a. Les acti­­vi­­tés phy­­siques
Il s’agit d’un terme géné­­ral qui désigne les acti­­vi­­tés qui impliquent un enga­­ge­­
ment moteur du pra­­ti­­quant ; en ce sens toutes les acti­­vi­­tés pro­­po­­sées en EPS
sont des activités phy­­siques. Tou­­te­­fois, cer­­taines acti­­vi­­tés physiques sont à dis­­
tin­­guer des acti­­vi­­tés spor­­tives car elles sont par essence non compé­­titives et
échappent, de toute façon à la notion de ren­­ta­­bi­­lité motrice. Il en va ainsi des
acti­­vi­­tés telles que :
•• l’échauf­­fe­­ment pré­­pa­­ra­­toire aux acti­­vi­­tés phy­­siques, nommé aussi « mise en train »
et pré­­senté par l’ensei­­gnant en début de séance ;
la
•• relaxa­­tion ou « le retour au calme » situés en fin de séance avant la reprise des
activités de la classe four­­nissent un autre exemple.
b. Les acti­­vi­­tés phy­­siques et spor­­tives (APS)
On reconnaît les APS à l’aide des caractéristiques suivantes :
•• Elles sont codi­­fiées, c’est-­à-dire qu’elles comportent un cer­­tain nombre de règles
repérables ; elles sont, sou­­vent, stan­­dar­­di­­sées, c’est-­à-dire que ces règles sont repé­
rables par un très grand nombre de pra­­ti­­quants.
Exemple
Le foot­­ball pos­­sède un règle­­ment connu et reconnu internationalement.
•• Elles sont ins­­ti­­tution­­na­­li­­sées : tel ou tel sport est pra­­ti­­qué au sein de divers clubs qui
eux-mêmes sont rat­­ta­­chés à une orga­­ni­­sa­­tion telle une fédé­­ra­­tion fran­­çaise, puis
une fédération inter­­na­­tionale.
Exemple
Si nous repre­­nons l’exemple du foot­­ball, un joueur va pra­­ti­­quer au sein d’un club, ce club
va être rat­­ta­­ché à la Fédé­­ra­­tion Fran­­çaise de Foot­­ball, la FFF, cette der­­nière va elle-­même
dépendre de la Fédé­­ra­­tion Inter­­na­­tionale de Foot­­ball Association, la FIFA.
•• Les acti­­vi­­tés spor­­tives sont compé­­titives, il s’agit de pro­­duire un résul­­tat, une
perfor­mance qui va être compa­­rée aux per­­for­­mances des autres pratiquants.
1. eduscol.education.fr/prog, janvier 2012
2. http://eduscol.education.fr/cid58402/progressions-­pour-l-ecole-elementaire.html
20
Chapitre 2 • Une ter­­mi­­no­­logie incontour­­nable
Méthodologie
En foot­­ball, comme dans tous les sports col­­lec­­tifs, il s’agira de battre l’autre équipe dans la
caté­­go­­rie où se trouve clas­­sée l’équipe ; dans d’autres sports, il s’agira de battre un adver­­
saire, comme dans les sports de combat ou les sports de raquette ; dans d’autres sports, il
s’agira de battre un record, comme dans l’ath­­lé­­tisme ou la nata­­tion.
•• Une der­­nière carac­­té­­ris­­tique appar­­te­­nant à tous les sports et per­­met­­tant de pré­
server l’éga­­lité des chances, peut être résu­­mée dans le terme de « caté­­go­­ri­­sa­­
tion ». Il est éta­­bli, quel que soit le sport pra­­ti­­qué, que les « spor­­tifs » sont pla­­cés
dans des caté­­go­­ries, de genre (hommes et femmes sont sépa­­rés), d’âge (ben­­ja­­
mins, minimes, vété­­rans ne concourent pas ensemble), de niveau (les niveaux
dépar­­te­­men­­tal, régio­­nal, natio­­nal, international, cor­­res­­pondent à des niveaux
de pra­­tique gra­­duel­­le­­ment de plus en plus éle­­vés et auxquels tous ne peuvent
a­ccéder).
c. Les acti­­vi­­tés phy­­siques artistiques (APA)
Ce sont des acti­­vi­­tés dont la fina­­lité est l’expres­­sion, la créa­­tion et la pro­­duc­­tion
d’esthé­­tique artistique :
Exemple
La danse, la gym­­nas­­tique avec ou sans engins, les rondes et jeux chan­­tés et dansés ou encore les activités de cirque sont des Activités Physiques Artistiques (APA).
Elles dif­­fèrent des autres acti­­vi­­tés pro­­po­­sées en EPS car la fina­­lité de la motri­­cité du
pratiquant est la pro­­duc­­tion de formes ges­­tuelles, le plus sou­­vent esthé­­tiques et non
pas la rentabi­lité motri­ce.
2.3 Le domaine des acti­­vi­­tés phy­­siques
Les nom­­breuses acti­­vi­­tés phy­­siques pou­­vant être ensei­­gnées à l’école sont regrou­­
pées en dif­­fé­­rents domaines (d’acti­­vi­­tés).
Exemple
« cou­­rir, sau­­ter, lan­­cer » entrent dans le domaine des acti­­vi­­tés athlétiques.
a. Les activités phy­­siques à l’école élé­­men­­taire
Plu­­sieurs acti­­vi­­tés phy­­siques sont tra­­vaillées chaque année à l’école élé­­men­­taire.
Elles appartiennent aux domaines indi­­qués dans les pro­­grammes et dif­­fèrent légè­­re­­
ment selon les niveaux de classe.
21
Méthodologie
Exemple
Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve
Méthodologie
Les activités physique dans les programmes de l’école élémentaire
Acti­­vi­­tés phy­­siques
CP-CE1
CE2 au CM2
Activités ath­­lé­­tiques
X
X
Natation
X
X
Activités d’esca­­lade
X
X
Activités aqua­­tiques et nau­­tiques
X
X
Activités de roule et glisse
X
X
Activités d’orien­­ta­­tion
X
X
Jeux de lutte
X
X
Jeux de raquettes
X
X
Jeux traditionnels et jeux col­­lec­­tifs
avec ou sans bal­­lon
X
Jeux spor­­tifs col­­lec­­tifs
(type hand­­ball, basket-­ball, foot­­ball,
rugby, volley-­ball…)
X
Danse
X
X
Activités gymniques
X
X
b. Les expé­­riences corporelles à l’école mater­­nelle
À l’école mater­­nelle, l’enfant est conduit à vivre corporellement de nom­­breuses
expériences, dans la mesure où les acti­­vi­­tés pro­­po­­sées aux élèves de cet âge sont peu
codifiées, on évoque davan­­tage ses expé­­riences motrices qu’une pra­­tique d’APSA.
Exemple
Les deux exemples sui­­vants illus­­trent cette dif­­fé­­rence :
◗◗l’enfant ne va pas pra­­ti­­quer l’ath­­lé­­tisme, mais il va se dépla­­cer dans un environnement
amé­­nagé, sécu­­risé, orga­­nisé pour qu’il puisse enri­­chir son réper­­toire moteur en courant,
sau­­tant, lan­­çant, mais aussi ram­­pant, se sus­­pen­­dant… ;
◗◗à la pis­­cine, l’enfant, dans un milieu, là aussi amé­­nagé, ne va pas pra­­ti­­quer la natation en
appre­­nant une nage codi­­fiée, mais il va s’équi­­li­­brer, se dépla­­cer avec des appuis, explo­­rer
l’espace sous aqua­­tique, prendre confiance… dans un milieu qui dif­­fère de son environnement habi­­tuel.
Les pro­­grammes de l’école mater­­nelle listent un cer­­tain nombre d’acti­­vi­­tés pou­­vant
être pro­­po­­sées aux élèves de cette tranche d’âge.
Clas­­sées dans un des cinq « domaines d’acti­­vi­­tés » des pro­­grammes de l’école mater­­
nelle (cf. rabats) elles sont répar­­ties en trois groupes d’acti­­vi­­tés :
22
Chapitre 2 • Une ter­­mi­­no­­logie incontour­­nable
Méthodologie
Activités phy­­siques libres ou gui­­dées
dans des milieux variés
– avec des dépla­­ce­­ments (cou­­rir, ram­­per, sau­­ter,
rou­­ler, glis­­ser, grim­­per, nager…),
– des équi­­libres,
– des mani­­pu­­la­­tions (agi­­ter, tirer, pous­­ser)
– des pro­­jec­­tions et récep­­tions d’objets (lan­­cer,
rece­­voir).
– des jeux de balle, des jeux d’oppo­­si­­tion, des jeux d’adresse.
Acti­­vi­­tés qui comportent des règles Ce sont pour la plu­­part des « situa­­tions col­­lec­­tives » : Jeux col­­lec­­tifs avec bal­­lons ou fou­­lards
Acti­­vi­­tés d’expres­­sion
à visée artistique
Rondes, les jeux dansés, le mime, la danse
2.4 L’orga­­ni­­sa­­tion des acti­­vi­­tés d’ensei­­gne­­ment en EPS
a. Un cycle d’activité
(ou unité d’appren­­tis­­sage, ou encore module)
Un cycle d’acti­­vité est un ensemble de séances d’EPS pro­­gram­­mées dans une même
acti­­vité ou un même domaine d’acti­­vi­­tés.
Géné­­ra­­le­­ment, il dure entre 5-6 séances au mini­­mum et peut s’éta­­ler sur 10-12
séances, ou même plus selon la nature des acti­­vi­­tés pro­­gram­­mées et l’âge des élèves.
On considère qu’en deçà de 5 séances, les appren­­tis­­sages ont du mal à être confor­­tés.
b. Une pro­­gres­­sion
Une pro­­gres­­sion est un ensemble de situa­­tions d’appren­­tis­­sage clas­­sées, hié­­rar­­
chi­­sées et programmées de telle sorte que les appre­­nants pro­­gressent dans le cadre
d’une acti­­vité ou d’un groupe d’acti­­vi­­tés données.
En EPS des exemples de pro­­gres­­sions sont don­­nés en complé­­ment des pro­­grammes
de 2008 dans les docu­­ments inti­­tu­­lés « Pro­­gres­­sions pour le cours pré­­pa­­ra­­toire et le
cours élé­­men­­taire pre­­mière année », pour le cycle des appren­­tis­­sages fon­­da­­men­­taux
et « Pro­­gres­­sions pour le cours élé­­men­­taire deuxième année et le cours moyen »
pour le cycle des appro­­fon­­dis­­se­­ments1.
c. Une situa­­tion d’appren­­tis­­sage
Une situa­­tion d’appren­­tis­­sage est un dis­­po­­si­­tif créé par l’ensei­­gnant pour que
l’élève pro­­gresse : pour qu’un nou­­vel appren­­tis­­sage soit pos­­sible, cette tâche doit
tout à la fois tenir compte des res­­sources du sujet et consti­­tuer un obs­­tacle à fran­­chir.
Cela ren­­voie le didacticien à la notion de déca­­lage opti­­mal2.
1. http://eduscol.education.fr/cid58402/progressions-­pour-l-ecole-élementaire.html
2. Linda Allal et coll., L’éva­­lua­­tion formative dans un ensei­­gne­­ment dif­­fé­­ren­­cié, Lang, 1979.
23
Méthodologie
Expé­­riences cor­­po­­relles à l’école mater­­nelle
Méthodologie
Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve
CONSEIL
La des­­crip­­tion d’une situa­­tion d’appren­­tis­­sage, en EPS, et donc dans le cadre de
cette épreuve, est effec­­tuée à l’aide de dif­­fé­­rentes rubriques.
•• L’objec­­tif de la tâche pres­­crite ou pro­­po­­sée à l’élève : cet élé­­ment est à pla­­cer en pre­
­mier lieu, il s’agit d’expri­­mer ce qui est visé, en tant qu’appren­­tis­­sage, à travers la
tâche présentée à l’élève. En jeux col­­lec­­tifs, en classe de CE1 : « se reconnaître atta­
quant » est un objec­­tif que l’ensei­­gnant s’est fixé pour les élèves.
La
•• tâche : c’est l’action que l’élève doit réa­­li­­ser. Si l’on reprend l’exemple pré­­cé­­dent,
elle pour­­rait consis­­ter en l’action sui­­vante : au sein de deux équipes, après un entre-­
deux, s’empa­­rer du bal­­lon et, col­­lec­­ti­­ve­­ment, le por­­ter dans une cible, sans que les
membres de l’équipe adverse ne s’en emparent. Les condi­­tions maté­­rielles du
dérou­­le­­ment de la tâche sont fré­­quem­­ment décrites en même temps que la tâche :
un ter­­rain de 3 m/6 m, deux équipes de 3 joueurs, un bal­­lon, un arbitre…
•• Le but de cette tâche : c’est ce que l’élève doit réa­­li­­ser concrè­­te­­ment, ce qu’il cherche
à atteindre. Ici, il s’agit de por­­ter plus de bal­­lons dans la cible que l’équipe adverse,
tout en en res­­pec­­tant les règles du jeu.
•• Les consignes don­­nées à l’élève : Il s’agit d’expri­­mer, en des termes acces­­sibles aux
élèves, le but de la tâche. Peuvent y figurer également des conseils donnés par l’en­
seignant à l’élève.
•• Les variantes pro­­po­­sées : ce sont des situa­­tions visant le même objec­­tif que la tâche
ini­­tiale et qui complexi­­fient ou sim­­pli­­fient la tâche en fonc­­tion du niveau des élèves.
Dans ces situa­­tions, les variables didac­­tiques sont mani­­pu­­lées.
•• L’éva­­lua­­tion : Éva­­luer est un « acte qui consiste à recueillir des infor­­ma­­tions à par­­tir
d’une acti­­vité de compa­­rai­­son entre un réfé­­rent (l’objec­­tif à atteindre, l’acqui­­si­­tion
visée) et un référé (le sujet éva­­lué) dont le but est de commu­­ni­­quer un juge­­ment de
valeur afin de prendre des déci­­sions d’ordre péda­­go­­gique et/ou ins­­ti­­tution­­nel »1.
L’éva­­lua­­tion fait par­­tie inté­­grante de la situa­­tion d’appren­­tis­­sage car elle per­­met
d’en mesu­­rer les effets, en termes d’appren­­tis­­sage.
Afin d’adop­­ter un posi­­tion­­ne­­ment tout à la fois expli­­cite et professionnel, face au jury, il est
conseillé de décrire toute situa­­tion d’appren­­tis­­sage en expo­­sant ces différentes rubriques, en
tota­­lité ou en par­­tie, selon les options que vous choi­­sis­­sez et qui vous paraissent priori­­taires.
2.5 Les compé­­tences en EPS
•• Parmi les dif­­fé­­rentes défi­­ni­­tions déjà don­­nées en pré­­am­­bule, dans cet ouvrage
( Chapitre 1), on peut sou­­li­­gner, avec Guy Le Boterf, (1994) que « la compé­­tence
est de l’ordre du savoir-­mobiliser » ; on peut ajou­­ter que, selon Philippe M
­ eirieu,
(1989) : c’est un « savoir iden­­ti­­fié met­­tant en jeu une ou des capa­­ci­­tés dans un champ
notion­­nel ou dis­­ci­­pli­­naire déter­­miné. Plus pré­­ci­­sé­­ment, on peut nom­­mer compé­­
tence la capa­­cité d’asso­­cier une classe de pro­­blèmes pré­­ci­­sé­­ment iden­­ti­­fiée avec un
pro­­gramme de trai­­te­­ment déterminé ».
•• Il est, tou­­te­­fois, à noter que, bien que répon­­dant à ces défi­­ni­­tions peu contestables,
tant elles englobent des savoirs variés et nom­­breux, les compé­­tences à déve­­lop­­
per chez les élèves, en EPS, prennent un sens par­­ti­­cu­­lier lorsque l’on se réfère
1. B. Macario, Théo­­rie et pra­­tique de l’éva­­lua­­tion dans la péda­­go­­gie des APS, Paris Vigot, ré­édit.1989.
24
Méthodologie
aux pro­­grammes en vigueur. Si elles mobi­­lisent « […] les capa­­ci­­tés pour agir
effi­­ca­­ce­­ment dans un type de situation… » (Philippe Perrenoud, 1997), elles sont
déve­­lop­­pées chez l’élève par la pra­­tique d’actions motrices glo­­bales réa­­li­­sées dans
dif­­fé­­rentes classes d’acti­­vi­­tés. Elles sont lis­­tées avec précision, dans les pro­­
grammes, tout au long du cur­­sus de l’école primaire. Les détails des compétences
en EPS sera présenté dans le chapitre 7.
!
Une réforme des programmes est en cours à l’école primaire (et au collège). Elle s’appliquera
dès la rentrée 2015 pour l’école maternelle. Les programmes de 2008 restent en vigueur
pour la rentrée 2015 pour l’école élémentaire. (BO spécial n° 2 du 26 mars 2015).
2.6 Ani­­mer et enca­­drer
a. Ani­­mer
C’est, lit­­té­­ra­­le­­ment, don­­ner une âme à une acti­­vité (animus en latin signi­­fie âme,
esprit, par exten­­sion c’est aussi le siège de la volonté, du cœur, de l’éner­­gie). Si l’ensei­­
gnant doit animer les séances en pré­­sence des élèves, leur don­­ner vie, les ryth­­mer,
les rendre attrayantes, il ne peut se limi­­ter à ce rôle car il est aussi celui qui conçoit et
met en œuvre des situa­­tions péda­­go­­giques et didac­­tiques, celui qui enseigne.
b. Enca­­drer
C’est, lit­­té­­ra­­le­­ment, don­­ner un cadre à une action, c’est se pré­­oc­­cu­­per des aspects
organisationnels d’une acti­­vité, sur­­veiller un groupe dont on a la res­­pon­­sa­­bi­­lité,
veiller à la sécu­­rité des appre­­nants… Si l’ensei­­gnant déve­­loppe, au sein de la classe,
nécessairement une acti­­vité d’enca­­drant, on peut à nou­­veau remar­­quer que cet
aspect n’est qu’un élé­­ment néces­­saire, mais pas suf­­fi­­sant dans l’acte d’ensei­­gne­­
ment.
Les acti­­vi­­tés spor­­tives que le can­­di­­dat peut ani­­mer ou enca­­drer et qui font l’objet
d’un élar­­gis­­se­­ment du ques­­tion­­ne­­ment du jury à la fin de l’entre­­tien peuvent être :
l’ani­­ma­­tion d’acti­­vi­­tés situées dans un cadre de loi­­sir ou péri­­sco­­laire (Accueil de Loi­­
sir Sans Héber­­ge­­ment (ALSH) ou Accueil de Loi­­sirs Asso­­cié à l’école (ALAE), classes
de décou­­verte, clubs spor­­tifs…), l’accompagnement de sor­­ties sco­­laires ou extrasco­­laires (enca­­dre­­ment des élèves lors de séances à la pis­­cine, de sor­­ties à bicy­­clette),
l’entraî­­ne­­ment de groupes d’enfants dans une acti­­vité donnée…
2.7 Une séance d’EPS (ou leçon d’EPS)
Une séance est un ensemble de situa­­tions péda­­go­­giques qui sont pré­­sen­­tées aux
élèves dans un même lieu : la salle de motri­­cité, le gym­­nase, le stade, la cour de
l’école ; et en un certain temps variant de 15 minutes (cycle des appren­­tis­­sages pre­­
miers en petite sec­­tion) à 1 ou 2 heures (une demi-jour­­née d’acti­­vité de pleine nature
cycle des approfondissements C3), en pas­­sant par 45 minutes, 1 heure (for­­mat usuel
ren­­contré dans le cadre des séances d’EPS à l’école élé­­men­­taire).
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Méthodologie
Chapitre 2 • Une ter­­mi­­no­­logie incontour­­nable
Méthodologie
Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve
Exemple
On peut réper­­to­­rier :
La pré­­sen­­ta­­tion de la leçon, l’échauf­­fe­­ment, les situa­­tions de décou­­verte, les situa­­tions
d’appren­­tis­­sage ou de struc­­tu­­ra­­tion, les situa­­tions de ré­inves­­tis­­se­­ment ou d’assi­­mi­­la­­tion
(au sens piagétien du terme), les situa­­tions d’éva­­lua­­tion, le retour au calme…
Ces phases dis­­tinctes et suc­­ces­­sives sont obser­­vées en tota­­lité ou en par­­tie dans la
leçon d’EPS ; cela dépend de l’âge des élèves et des acti­­vi­­tés pra­­ti­­quées.
2.8 Les variables didac­­tiques en EPS
Ce sont des élé­­ments d’une tâche d’appren­­tis­­sage que l’enseignant-­didacticien fait
varier afin de rendre cette tâche soit plus facile, soit plus dif­­fi­­cile, pour que l’appre­­
nant pro­­gresse. Cela suppose que l’ensei­­gnant connaisse les res­­sources de l’élève afin
qu’un « déca­­lage opti­­mal » entre la dif­­fi­­culté de la tâche et les res­­sources de l’élève
soit maintenu au fur et à mesure de l’appren­­tis­­sage.
En EPS ces variables peuvent être :
•• le temps : chro­­no­­mé­­tré ou non, la durée de jeu, le rythme de l’acti­­vité motrice ;
•• l’espace : limité ou non, spé­­cia­­lisé ou non : espace d’inter­­ac­­tion en jeu col­­lec­­tif,
espace réservé au gar­­dien de but ; de formes et de dimen­­sions dif­­fé­­rentes : large,
étroit, grand, petit ;
•• les objets : de tailles dif­­fé­­rentes, de formes dif­­fé­­rentes, en nombre dif­­fé­­rent ;
•• les règles fixées : nombre de par­­ti­­cipants, d’échanges, forme des dépla­­ce­­ments : en
marchant avec une balle ou sans, sur un pied, à quatre pattes…, façon d’atteindre
un but, de mar­­quer un point, avec ou sans essais…
La mani­­pu­­la­­tion de ces variables per­­met de créer de nom­­breuses variantes dans les
situations motrices pro­­po­­sées aux élèves afin de dif­­fé­­ren­­cier les niveaux d’appren­­
tis­­sage. C’est la dif­­fé­­ren­­cia­­tion péda­­go­­gique que nous évo­­quions plus haut.
3 Ter­­mi­­no­­logie pour la seconde par­­tie
de l’épreuve
!
Les pro­­fes­­seurs et les per­­son­­nels d’édu­­ca­­tion mettent en œuvre les mis­­sions que la nation
assigne à l’École. En leur qua­­lité de fonc­­tion­­naires et d’agents du ser­­vice public d’édu­­ca­­
tion, ils concourent à la mis­­sion pre­­mière de l’École qui est d’ins­­truire et d’édu­­quer afin de
conduire l’ensemble des élèves à la réus­­site sco­­laire et à l’inser­­tion pro­­fes­­sion­­nelle et sociale.
Ils pré­­parent les élèves à l’exer­­cice d’une citoyen­­neté pleine et entière. Ils trans­­mettent et
font par­­ta­­ger à ce titre les valeurs qui pro­­meuvent l’esprit de res­­pon­­sa­­bi­­lité et la recherche
du bien commun, en excluant toute dis­­cri­­mi­­na­­tion.
Bien que les termes morale et déon­­to­­logie n’appa­­raissent pas dans l’inti­­tulé de
l’épreuve, ils en consti­­tuent tout autant le sou­­bas­­se­­ment, en regard des attentes de
l’ins­­ti­­tution et au même titre que l’éthique et la responsabilité.
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