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d o s s i e r Les complications neurologiques de la chirurgie pelvienne ! J.J. Labat*, M. Le Fort**, A. Veglia*** a chirurgie pelvi-périnéale entraîne des risques neurologiques qui ne sont pas fréquents mais qui sont souvent méconnus. Cette méconnaissance vient du fait qu’il est difficile d’identifier ces complications qui échappent à l’imagerie pelvienne. Souvent, il s’agit de douleurs postopératoires et il faudra les analyser pour évoquer cette étiologie neurologique. Parfois, le tableau est encore plus trompeur car l’atteinte neurologique touche un ou plusieurs systèmes végétatifs. Une analyse clinique basée sur les connaissances anatomiques est souvent la clef du diagnostic. Ce diagnostic débouchant parfois sur des gestes thérapeutiques simples peut permettre d’éviter des examens d’imagerie non ciblés et, surtout, des explorations ou des reprises chirurgicales inutiles. L Une fois la responsabilité d’un système neuroanatomique (somatique ou végétatif ) établie, il s’agit d’en préciser la topographie lésionnelle, tantôt évidente dans le cadre d’une cicatrice pariétale, tantôt très incertaine dans le cadre d’atteintes végétatives lors des chirurgies d’exérèse élargie. Enfin, en fonction de la topographie identifiée et du mécanisme présumé, on pourra parfois être conduit à proposer un geste thérapeutique visant à favoriser la récupération, mais, dans d’autres circonstances, on ne pourra que constater les lésions, espérer une récupération spontanée et proposer un éventuel traitement de compensation. LES SIGNES ÉVOCATEURS D’UNE ATTEINTE NEUROLOGIQUE * Clinique urologique, CHU Nantes. ** Service de rééducation fonctionnelle polyvalente, CHU Nantes. ***Clinique chirurgicale 2, CHU Nantes. e-mail : [email protected] 8 Les complications neurologiques peuvent se manifester dans les suites immédiates de l’intervention, se démasquer secondairement ou n’apparaître que des années à distance. Les arguments cliniques en faveur d’une atteinte neurologique postopératoire sont très différents selon qu’il s’agit d’un nerf somatique, sensitif ou sensitivomoteur ou d’un nerf végétatif. Nerfs somatiques Les troubles sensitifs Les troubles sensitifs subjectifs sont souvent le motif d’alerte du patient. Leur tonalité est très particulière. Les douleurs peuvent prendre une tonalité de paresthésies (à type de picotements, d’engourdissements, de pelote d’aiguilles), de décharges électriques ou de brûlures. Le patient peut signaler une allodynie, qui est une intolérance au contact cutané, comme le port de vêtement, par exemple. L’examen clinique prend toute sa valeur quand il retrouve des troubles objectifs à type de dysesthésies au contact (c’est le contact, le frottement qui déclenche des sensations désagréables, des picotements), d’hypoesthésie objective au piquer-toucher ou au chaud-froid. Une stimulation mécanique locale peut provoquer une douleur qui persiste bien après l’arrêt de la stimulation, c’est l’hyperpathie. La découverte d’un signe de Tinel a un intérêt topographique, car celui-ci est situé sur un trajet nerveux identifié, et un intérêt pathogénique en faveur d’un mécanisme compressif puisque la pression locale déclenche la douleur à distance, en aval, dans le territoire incriminé. La topographie de l’atteinte C’est elle qui va permettre de rattacher les symptômes à un tronc nerveux. Cette topographie est directement liée aux données neuro-anatomiques : – nerf pudendal avec des troubles sensitifs périnéaux allant de la région anale à la verge ou vers les grandes lèvres, – nerfs ilio-inguinal et ilio-hypogastrique avec des troubles sensitifs retrouvés dans la région inguinale et pouvant irradier vers une grande lèvre et entraînant une dyspareunie d’intromission ou vers un testicule, – nerf génito-fémoral avec des troubles sensitifs irradiant vers la face interne de la racine de la cuisse et la région génitale, – nerf fémoral avec une atteinte de la face antérieure de la cuisse et parfois la face antéro-interne de la jambe dans le territoire du nerf saphène, Correspondances en pelvi-périnéologie - n° 2-3, vol. II - septembre 2002 Les séquelles fonctionnelles de la chirurgie pelvienne – nerf cutané latéral de la cuisse avec une atteinte en raquette tout à fait évocatrice à la face externe de la cuisse, – nerf obturateur à la face interne de la cuisse. Les troubles moteurs La fonction motrice de ces nerfs est d’importance variable, le nerf pudendal intervient dans l’innervation des sphincters striés anaux et urétraux, le nerf obturateur dans l’adduction de la hanche, le nerf fémoral dans l’extension de la cuisse, le nerf génito-fémoral dans la contraction des crémasters. La fonction motrice des autres nerfs est des plus réduites, le nerf cutané latéral de la cuisse étant même purement sensitif. Les données de l’électro-neuro-myogramme L’électromyogramme, en détection, réalisé avec une électrode aiguille, peut retrouver des signes de dénervation dans les muscles striés dépendant d’un nerf somatique. L’étude des latences distales motrices et des mesures de conduction nerveuses motrices et sensitives n’est pas aisée au niveau pelvien. L’étude des potentiels somesthésiques évoqués est relativement peu sensible dans les atteintes sensitives périphériques. Dans la pratique clinique, les examens utiles sont l’EMG analytique périnéal et la mesure de la latence distale du nerf pudendal, l’EMG analytique des adducteurs dans les rares atteintes du nerf obturateur, l’EMG analytique des différents chefs du quadriceps dans les atteintes du nerf fémoral. Les autres mesures entraînent des doutes d’interprétation ou sont encore du domaine de la mise au point. Atteintes anatomiques possibles Nerfs végétatifs Autant la clinique apporte des arguments diagnostiques forts dans le domaine du diagnostic lésionnel des nerfs somatiques, autant il n’en est pas de même dans les atteintes du système végétatif. Cela est dû à la diffusion des fibres nerveuses et aux nombreuses connexions, notamment dans le système sympathique. C’est la perte fonctionnelle qui attire l’attention dans les domaines urinaires, digestifs ou sexuels. L’expression d’une atteinte des plexus hypogastriques supérieurs ou inférieurs (sympathiques) est cliniquement peu parlante. Ce peut être une hypotonie sphinctérienne lisse, urétrale ou anale, mais, dans la pratique, ce type d’atteinte est rarement isolé. Elle peut également s’exprimer par une disparition de l’éjaculation malgré une érection conservée. L’atteinte des nerfs splanchniques pelviens (nerfs érecteurs parasympathiques) se traduira par un trouble de la contraction vésicale et rectale, une disparition de l’érection réflexe. Au niveau des lames sacro-recto-génitopubiennes, l’atteinte touchera à la fois les fibres sympathiques et parasympathiques tout en préservant le nerf pudendal. De façon distale, en avant, chez l’homme, l’atteinte des bandelettes vasculonerveuses périprostatiques atteindra les nerfs caverneux et perturbera l’érection dans ses composantes réflexe et psychogène. De façon distale, en arrière, l’atteinte vasculonerveuse au sein des ailerons latéraux du rectum entraînera une dénervation rectale, vésicale et génitale. Circonstances à risque Plexus hypogastrique supérieur – section de l’artère mésentérique inférieure – curage ganglionnaire mésentérique inférieur (pré-aortique) – amorce du décollement rétro-rectal (traction) Branches du parasympathique – blunt dissection : dissection postérieure d’un coup de main jusqu’à la pointe du coccyx en opposition avec l’actuelle sharp dissection plus minutieuse. Plexus pelvien latéral – section d’un aileron latéral du rectum trop près de la paroi pelvienne Nerf caverneux – latéralement, hors de l’aponévrose de Denonvilliers (bandelettes neurovasculaires de Walsh) Correspondances en pelvi-périnéologie - n° 2-3, vol. II - septembre 2002 9 d o s s i e r LES ATTEINTES DES NERFS SOMATIQUES On peut regrouper les atteintes des nerfs somatiques dans des cadres cliniques proches. Les atteintes respectives des nerfs ilio-inguinaux et ilio-hypogastriques ne peuvent être individualisées qu’avec suspicion : une atteinte de la branche génitale du génito-fémoral est bien difficile à différencier d’une atteinte du nerf ilioinguinal. L’atteinte de ces nerfs, comme celle du nerf cutané latéral de la cuisse (fémorocutané), peut être le fait de causes identiques (1), et ils peuvent parfois être atteints simultanément, notamment en dedans de l’épine iliaque antéro-supérieure. Le nerf pudendal a des projections sensitives beaucoup moins inguinales et beaucoup plus périnéales. Nerfs ilio-inguinal, ilio-hypogastrique, génito-fémoral, cutané latéral de la cuisse Dans la chirurgie à ciel ouvert : l’analyse des cicatrices Dans la chirurgie à ciel ouvert, l’analyse topographique des cicatrices peut orienter vers le diagnostic de l’atteinte nerveuse. Les abords latéraux, comme ceux des néphrectomies, peuvent léser les nerfs ilio-inguinal et ilio-hypogastrique. La chirurgie des hernies inguinales (2) est pourvoyeuse de complications neurologiques. Les abords inguinaux peuvent conduire à des douleurs sur cicatrices avec signe de Tinel. Les appendicectomies peuvent ainsi entraîner une atteinte ilio-inguinale ou génitofémorale. Les cicatrices de hernie inguinale peuvent constituer des gachettes de douleurs ilio-inguinales, ilio-hypogastriques ou génitocrurales. Dans les abords antérieurs des cures de hernies de l’aine, l’incision de l’aponévrose du grand oblique, située sous les plans cutanés et sous-cutanés, ouvre le canal inguinal. Les éléments sensitifs entourent le cordon : les nerfs ilio-inguinal et ilio-hypogastrique sont en position antéro-latérale et le génito-crural est postéro-inférieur en émergeant de l’orifice inguinal profond. Dans les abords postérieurs traditionnels des cures de hernie inguinale, médians, avec une incision sous-ombilicale ou de type Pfannenstiel, le risque se situe plus au niveau de l’abord qu’au niveau du cordon. Les atteintes ilio-hypogastriques à l’extrémité d’une cicatrice de Pfannenstiel se voient dans toute chirurgie, notamment lors des césa- 10 riennes (3), mais également sur les cicatrices d’abdominoplasties réalisées pour chirurgie plastique (4). Dans la chirurgie cœlioscopique Les voies cœlioscopiques abordent la hernie inguinale par voie postérieure. Les nerfs sont exposés à l’agrafage dans le “triangle des douleurs” situé en dehors d’un angle délimité par les vaisseaux spermatiques en bas et en dedans et par la bandelette ilio-pubienne en haut. Ce sont le nerf crural, invisible sous le fascia iliaca, en dehors de l’artère iliaque, la branche fémorale du nerf génito-fémoral, proche des vaissaux spermatiques, et le nerf cutané latéral de la cuisse, plus latéral, en dedans de l’épine iliaque antéro-supérieure. Par la voie extrapéritonéale, le nerf obturateur est exposé quand il croise le bord inférieur de la branche ilio-pubienne pour traverser le trou obturateur. Dans la chirurgie par voie vaginale Dans les cures d’incontinence urinaire a minima par suspension à l’aiguille (Pereyra, Stamey, Raz), le nerf ilio-inguinal peut être atteint dans un peu plus de 2 % des cas (5). L’atteinte est liée à la suture latérale sur le tubercule pubien dans les cas où le nerf a un trajet très médial. Les atteintes du nerf pudendal Les atteintes du nerf pudendal lors de la spino-fixation Dans l’intervention de Richter, la fixation du fond vaginal est assurée sur le ligament sacroépineux, à proximité de l’épine sciatique. Le nerf pudendal passe en arrière de ce ligament et est donc camouflé par celui-ci. Si l’aiguillage du ligament sacro-épineux se fait trop en profondeur et un peu trop en dedans, le risque est de traumatiser le nerf pudendal, qui peut être strangulé ou transfixié. Le tableau clinique est constitué par des douleurs, des troubles sensitifs unilatéraux avec une hypoesthésie périnéale et des perturbations de la sensibilité anale pouvant expliquer des troubles de la continence anale. Cette situation est relativement facile à diagnostiquer, mais il existe des situations plus trompeuses où les patientes ont des troubles a minima, de vagues douleurs périnéales ou anales, voire sciatiques tronquées, des troubles de la continence modérée. Correspondances en pelvi-périnéologie - n° 2-3, vol. II - septembre 2002 Les séquelles fonctionnelles de la chirurgie pelvienne Une IRM pourra parfois montrer un hématome lié à l’atteinte de l’artère pudendale, hématome pouvant être compressif sur le nerf ; ce peut être éventuellement une réaction inflammatoire ou un traumatisme par écarteur. Les atteintes du nerf dorsal du clitoris ou de la verge Dans la chirurgie vasculaire de l’impuissance, l’abord pénien peut menacer le nerf dorsal de la verge et être à l’origine d’une fibrose compressive ou d’un névrome, se manifestant par une hyperesthésie d’une hémi-verge et d’un hémi-gland, entraînant une intolérance au contact local. Les études anatomiques ont montré que le passage de la bandelette de Prolène® du TVT lors de la cure d’une incontinence urinaire d’effort, était susceptible de traumatiser le nerf dorsal du clitoris, ce qui pourrait expliquer des douleurs postopératoires de la région clitoridienne. Les atteintes du nerf périnéal dans les dissections vaginales La chirurgie par voie abdominale n’est en principe pas incriminée dans les atteintes des branches terminales du nerf pudendal car l’abord ne concerne pas l’aire de distribution du nerf. Il n’en est pas de même de la chirurgie par voie vaginale. Dans une étude randomisée comparant chirurgie du prolapsus par voie abdominale (cure de cystocèle, suspension colposacrée avec ou sans urétropexie rétropubienne) et par voie vaginale (cure de cystocèle et spinofixation avec ou sans colposuspension à l’aiguille) avec un opérateur unique, Benson (6) a mesuré la latence distale du nerf pudendal et du nerf périnéal (stimulation par voie rectale au niveau de l’épine sciatique et recueil respectivement au niveau de l’anus et du sphincter strié urétral). Dans les deux groupes, ces latences distales sont augmentées en préopératoire, traduisant une neuropathie d’étirement, mais, si celles-ci ne se modifient que peu après chirurgie abdominale, elles sont augmentées significativement dans les interventions avec dissection vaginale et de façon plus fréquente (respectivement 33 % et 74 %). Cette étude tend à laisser penser que la dissection vaginale aggrave la neuropathie et pourrait donc être un facteur d’altération ultérieure de la qualité sphinctérienne. Correspondances en pelvi-périnéologie - n° 2-3, vol. II - septembre 2002 Zivkovic (7) retrouve des résultats qui vont dans le même sens en comparant chirurgie vaginale (hystérectomie vaginale, colpopérinéorraphie, avec ou sans colposuspension à l’aiguille) et chirurgie cœlioscopique (colposuspension). La latence distale du nerf périnéal est augmentée dans la chirurgie vaginale et les valeurs obtenues ne s’améliorent pas à un an, mais ces altérations ne sont retrouvées que si une colposuspension à l’aiguille est réalisée ; c’est donc cette technique qui serait la plus délétère du fait d’une dissection vaginale plus étendue. Les atteintes du nerf fémoral Les atteintes peropératoires au cours de la chirurgie pelvienne peuvent se voir après chirurgie abdominale ou après chirurgie vaginale. Les mécanismes en sont différents. Après chirurgie abdominale, on évoque la responsabilité des écarteurs autostatiques de taille mal adaptée au morphotype du patient, le nerf étant maintenu écrasé par les bords de l’écarteur. Après hystérectomie abdominale, le taux d’atteinte crurale irait jusqu’à 11,6 % (8) ; une évolution régressive spontanée est habituelle. Cette complication et cette explication ont également été rapportées après cure abdominale de prolapsus rectal (9). Après hystérectomie vaginale, c’est la position peropératoire qui est incriminée. Le nerf fémoral peut être comprimé en position gynécologique contre le ligament inguinal ; la prévention consiste à ne pas installer la patiente avec un excès de flexion, abduction et rotation externe de hanche (10). L’atteinte peut être, dans ce contexte, bilatérale. Au cours des abords cœlioscopiques transpéritonéaux des cures de hernie, le paquet crural, en dehors de l’artère iliaque, est invisible sous le fascia iliaca ; il peut donc être menacé par un agrafage à ce niveau. Les atteintes du nerf obturateur Elles ont été rapportées dans les cures de hernies inguinales par voie médiane sous-ombilicale. Elles peuvent être liées à un embrochage du mandrin de la bandelette TVT lors d’un trajet trop externe. Dans les exérèses ganglionnaires laparoscopiques, des atteintes obturatrices ont été rapportées mais avec un taux extrêmement bas : 2 cas pour 372 interventions (11). 11 d o s s i e r LES ATTEINTES NEURO-VÉGÉTATIVES Les troubles de la contraction vésicale Ils s’expriment par une rétention urinaire, parfois méconnue dans les suites de l’intervention et qui se révèle alors par des fuites par regorgement. Le mécanisme du trouble est lié à la dénervation parasympathique avec une acontractilité vésicale. Certaines patientes s’adaptent spontanément en urinant par poussée abdominale de façon efficace. Il peut s’y associer, en fonction du type de l’atteinte, une hypotonie sphinctérienne aggravant le risque de fuites urinaires. Ces atteintes sont en général le fait de chirurgie élargie pour cancer atteignant les lames sacro-recto-génito-pubiennes et leurs composants vasculo-nerveux. Il peut s’agir d’hystérectomie élargie ou d’amputation rectale. Si ces vessies sont acontractiles, elles sont également de très médiocre compliance (12) ; ce défaut de compliance peut se développer assez rapidement après la chirurgie. Il n’est donc pas toujours lié à la radiothérapie associée mais bien à la dénervation. Il favorise les fuites et crée une menace pour le hautappareil, surtout si l’incontinence est opérée puisqu’à ce moment il n’y a plus de fuite pour protéger les reins. Dans la chirurgie rectale élargie L’exérèse du mésorectum constitue un apport important en matière de chirurgie des cancers rectaux car le taux de récidive locorégionale peut être abaissé jusqu’à 4 % alors qu’il était de 15 à 40 % avec l’exérèse conventionnelle. Mais le taux élevé de séquelles urogénitales après exérèse élargie latéralement a amené à développer depuis le début des années 80 des interventions prenant en compte le respect de l’innervation autonome (13, 14). Le mésorectum est constitué par la graisse et les tissus cellulo-lymphatiques entourant le rectum. Il contient les lymphatiques et les branches de division des vaisseaux et des nerfs à destinée rectale (15). Les indications thérapeutiques de la chirurgie d’exérèse rectale tiennent compte de ces données. L’exérèse totale du mésorectum est indiquée dans la chirurgie du cancer du rectum en partie ou totalement sous-péritonéale. Les dépôts tumoraux sont parfois sans continuité avec la tumeur et sont alors distaux, mais jamais à plus de 4 cm d’où une marge de sécu- 12 rité distale de 5 cm. La résection totale n’est pas justifiée pour les tumeurs du tiers supérieur du rectum où la section distale du mésorectum est faite 5 cm sous le pôle inférieur de la tumeur. La préservation de l’innervation ne doit pas se faire au détriment du risque de récidive locorégionale et conduit à deux types de raisonnements. Pour les auteurs japonais (16), la crainte d’un envahissement ganglionnaire latéral justifie une attitude adaptée au stade de la classification NTM : – préservation totale des nerfs pour les tumeurs T2 dans l’optique d’une conservation des fonctions d’érection, d’éjaculation et de miction ; – résection des nerfs hypogastriques et préservation des nerfs pelviens pour les tumeurs T3 dans l’optique d’une conservation des fonctions d’érection et de miction ; – préservation partielle des nerfs pelviens en cas d’adénopathies métastatiques dans l’optique d’une conservation de la miction. En fait, il n’y a pas d’étude randomisée pour justifier ce schéma thérapeutique à la carte. Dans la pratique habituelle (17), la préservation de l’innervation autonome paraît indiquée pour toutes les tumeurs qui ne débordent pas les parois latérales du mésorectum. La présence d’adénopathies ne modifie pas cette attitude sauf si elles débordent latéralement les limites du mésorectum. Pour les tumeurs T3 (débordant le mésorectum) et T4 fixées ou en voie de fixation, même si le pronostic est dominé par le risque de survenue de métastases à distance, la seule résection à visée curative envisageable est une résection étendue emportant les plexus. En cas de débordement unilatéral, la préservation controlatérale des nerfs est cependant possible en espérant ne pas compromettre l’évacuation vésicale et l’érection. Dans les hystérectomies élargies Comme dans les prostatectomies radicales et la chirurgie rectale, des techniques préservatrices se développent actuellement de façon à limiter la dénervation en préservant les innervations parasympathique et sympathique. Certains auteurs identifient en laparoscopie le contingent neurogène des ligaments cardinaux contenant des fibres des nerfs du plexus hypogastriques inférieurs et leurs anastomoses avec les nerfs pelviens. C’est l’artère rectale Correspondances en pelvi-périnéologie - n° 2-3, vol. II - septembre 2002 Les séquelles fonctionnelles de la chirurgie pelvienne médiale qui sert de ligne de démarcation entre la zone vasculaire et la zone nerveuse. Ces techniques de préservation, évaluées par une étude randomisée, montrent une récupération beaucoup plus rapide des mictions (18). Des études immuno-histo-chimiques (19) ont confirmé l’importance des fibres sympathiques dans les ligaments de soutien utérin (utérosacrés) ; d’autres études par stimulation électrique peropératoire et mesure de pressions intra-vésicales (20) ont montré la richesse des fibres parasympathiques dans les ligaments vésico-utérins. Ainsi, ces techniques de préservation des nerfs autonomes intrapelviens permettent une meilleure préservation de la fonction vésicale. Les troubles de l’éjaculation La disparition de l’éjaculation peut être tout à fait isolée du fait d’une atteinte des fibres sympathiques à des niveaux variables. Ces situations peuvent poser des problèmes thérapeutiques chez les hommes jeunes ayant des désirs de procréation. Elles peuvent survenir après curage ganglionnaire pour cancer du testicule, par exemple, ou après recto-sigmoidectomie (pour tumeur cancéreuse, polypose adénomateuse familiale, recto-colite hémorragique, maladie de Crohn rebelle, diverticuloses compliquées...). Les troubles de l’érection La situation la plus habituelle est la dysérection survenant après prostatectomie radicale. Elle est pratiquement obligatoire du fait de l’atteinte des nerfs caverneux expliquant le développement de techniques neuropréservatrices d’efficacité variable. Les troubles de l’érection après résection transurétrale de prostate sont des mécanismes plus obscurs, souvent considérés comme psychogènes. Il n’est pas exclu cependant qu’il y ait d’authentiques lésions neurogènes iatrogènes au niveau des fibres nerveuses péniennes de faible calibre (21). Les constipations Il est toujours difficile d’affirmer l’origine neurogène d’une constipation. C’est donc souvent une hypothèse évoquée dans le démembrement des causes possibles de cette constipation. Correspondances en pelvi-périnéologie - n° 2-3, vol. II - septembre 2002 Après rectopexie, la constipation est trois fois plus fréquente. La dénervation est l’un des mécanismes pouvant être impliqué. En effet, cette constipation est plus fréquente quand la mobilisation du rectum est complète, c’est-àdire quand la section des ailerons latéraux du rectum dans lesquels court le plexus nerveux hypogastrique est totale. Cela a été montré dans des groupes avec et sans préservation des ailerons mais les récidives sont plus fréquentes quand les ailerons sont préservés (22). Après hystérectomie, la survenue ou l’aggravation d’une constipation sont souvent considérées comme liées à des lésions neurogènes, mais associées à des mécanismes fonctionnels. L’efficacité du biofeedback dans le traitement de ces constipations donne plus de valeur à ces facteurs fonctionnels qu’aux supposées lésions neurogènes (23). Après promonto-fixation pour cystocèle (intervention de Scali) ou rectocèle, on peut voir apparaître des constipations parfois sévères. C’est au niveau de la promonto-fixation ellemême que pourrait avoir lieu l’atteinte du plexus hypogastrique supérieur probablement responsable. APPROCHE THÉRAPEUTIQUE Nerfs somatiques Identifier le mécanisme Le traumatisme direct peropératoire On y pense simplement quand l’atteinte neurologique est identifiée immédiatement après l’intervention. Compression nerveuse ou névrome ? Le problème se pose essentiellement pour les nerfs ilio-inguinal et ilio-hypogastrique. Le syndrome de compression nerveuse est caractérisé par une douleur de la fosse iliaque, irradiant vers la partie haute et interne de la cuisse, la partie proximale du scrotum ou de la grande lèvre ; la douleur est aggravée par la mise en tension des muscles abdominaux. L’hyperextension ou la rotation interne de hanche peuvent majorer la douleur ; la flexion la diminue et la patiente peut prendre une attitude antalgique avec une posture courbée et une boiterie antalgique. Un névrome ne donnera pas des douleurs aussi mécaniques mais beaucoup plus de douleurs 13 d o s s i e r spontanées avec des décharges paroxystiques, en éclair, une intolérance au frottement, des douleurs nocturnes et, surtout, un point gâchette extrêmement sensible situé sur le trajet nerveux. Le névrome peut parfois être palpé directement. Déafférentation Les douleurs de déafférentation sont beaucoup plus constantes, peu influencées par les facteurs mécaniques. C’est au niveau testiculaire qu’elles sont les plus fréquentes mais aussi les plus rebelles. Les douleurs testiculaires secondaires à l’atteinte de la branche génitale du nerf génito-fémoral prennent parfois une tonalité de brûlure extrêmement violente et invalidante faisant évoquer ces phénomènes de déafférentation. Après neurectomie proximale, les irradiations douloureuses testiculaires sont celles qui sont les plus susceptibles de persister (24). Préciser l’évolutivité L’EMG permet d’apprécier la fonction des axones et des fibres musculaires et les différents types de souffrance axonale : aiguë (activité spontanée de dénervation, grande pauvreté des tracés), souvent par traumatisme récent ; subaiguë (association d’une dénervation et de potentiels de réinnervation) ; dénervation chronique (grands potentiels d’unités motrices battant à fréquence accélérée), souvent séquellaire. L’EMG n’est cependant réalisable que pour les nerfs ayant une fonction motrice. L’importance d’une infiltration test Il est extrêmement simple de réaliser une infiltration test avec des anesthésiques locaux (bupivacaïne ou lidocaïne) quand il existe un signe de Tinel. L’infiltration est alors réalisée loco dolenti, ce qui relativise la difficulté de diagnostic entre nerfs ilio-inguinal et génito-fémoral. Un test est positif quand la douleur déclenchée par la pression locale ou par certains mouvements disparaît le temps de l’anesthésie locale ; il prend encore plus de valeur si les irradiations douloureuses à distance disparaissent aussi. Ce simple test permet d’affirmer que le problème est situé au niveau de la paroi musculaire et qu’il n’est pas intra-pelvien, évitant ainsi beaucoup de reprises chirurgicales ou de cœlioscopies exploratrices diagnostiques. 14 Les infiltrations tests sont réalisées dans les atteintes du nerf ilio-inguinal là où existe un signe de Tinel, dans la partie parapubienne, par exemple, quand l’atteinte a lieu après cure d’incontinence urinaire d’effort par colposuspension à l’aiguille (l’infiltration a alors lieu 2,5 cm latéralement et au-dessus du tubercule pubien [25]) ; 56 % des patients sont améliorés durablement avec une seule infiltration. Cette infiltration est associée à une injection locale de corticoïdes. L’efficacité de cette infiltration, ne serait-ce que pendant quelques semaines, permet de penser qu’il s’agit bien d’un syndrome de compression chronique et non d’un névrome ou d’une déafférentation. Cette infiltration peut être renouvelée à deux ou trois reprises ; mais au-delà, il est légitime d’envisager un traitement chirurgical. La possibilité d’une neurolyse La neurolyse consiste à libérer le tronc nerveux de tous les facteurs compressifs locaux. Le terme de neurolyse est équivoque : en aucun cas il ne s’agit de couper le nerf (neurotomie ou neurectomie). L’intervention est réalisée au cours d’une brève anesthésie, en général dans le cadre d’une hospitalisation de jour. Il n’y a aucune morbidité. Dans notre expérience, les neurolyses ilio-inguinales sur cicatrices donnent d’excellents résultats (14 guérisons sur 16 nerfs opérés). La neurectomie proximale ilio-inguinale ou iliohypogastrique a pu être proposée après échec de l’exploration de la zone cicatricielle à la condition qu’un bloc anesthésique paravertébral soit positif (26). L’abord se fait au niveau du flanc comme pour une sympathectomie lombaire. Les résultats publiés sont encourageants puisque favorables dans 77 % des cas avec un recul minimal de 8 mois au prix d’une hypoesthésie du scrotum ou d’une grande lèvre, d’un triangle cutané au niveau fémoral et d’une abolition du réflexe crémastérien mais sans paresthésie douloureuse ni douleur de déafférentation secondaire. Cette neurectomie peut également être réalisée en rétropéritonéal par voie endoscopique (27). Nerfs végétatifs : des traitements symptomatiques Ces traitements symptomatiques sont classiques et ne seront donc pas développés. Correspondances en pelvi-périnéologie - n° 2-3, vol. II - septembre 2002 Les séquelles fonctionnelles de la chirurgie pelvienne Rappelons simplement que l’autosondage intermittent est sûrement la meilleure méthode de traitement des rétentions urinaires des vessies dénervées. Cet autosondage est en général assez facilement appris par ces patients qui n’ont pas de handicap neurologique. Les constipations méritent d’être analysées et seront traitées selon leurs mécanismes : constipation de transit (après promonto-fixation, par exemple) ou constipation terminale (après dénervation rectale). La prise en charge des troubles sexuels (28) a été modifiée par l’apport du sildénafil mais c’est dans ces indications que le produit est le moins actif, probablement du fait de la dénervation et du possible développement d’une atrophie des corps caverneux. Les injections intra-caverneuses de drogues vaso-actives sont plus efficaces. Une attention particulière mérite d’être portée aux troubles de l’éjaculation par atteinte des fibres sympathiques hypogastriques. Chez les sujets jeunes, chez lesquels aucune congélation spermatique préalable n’a été réalisée, la prise en charge actuelle repose sur une anesthésie générale au cours de laquelle est réalisée une électroéjaculation (qui serait douloureuse). Celle-ci est habituellement efficace mais, en cas contraire, une ponction épididymodéférentielle est toujours possible dans le même temps, au cours de la même anesthésie. Les progrès de la congélation spermatique et des aides médicales à la procréation permettent de congeler ces spermes dont la mobilité est en général très altérée, ne serait-ce que du fait de la période d’anéjaculation prolongée. L’insémination avec les paillettes obtenues pourra se faire in vitro ou de plus en plus fréquemment par injection intra-cytoplasmique. est beaucoup plus difficile et ce sont surtout les chirurgies pelviennes élargies qui ont pour conséquence des dysfonctionnements vésicosphinctériens qui méritent d’être pris en charge. Des techniques neuro-préservatrices se développent dans les différents types de chirurgie : hystérectomie élargie, amputation rectale ou prostatectomie radicale. Enfin, il reste souvent des mécanismes d’atteinte neurologique supposée qu’il est difficile de prouver avec certitude ; par exemple, pourquoi certaines patientes ne perçoivent-elles plus le besoin d’uriner après une colposuspension selon Burch ? Une meilleure approche de ces complications végétatives mériterait d’avoir des techniques d’exploration des nerfs végétatifs performantes, ce qui n’est pas le cas actuellement. ! RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1. Couturier JC, Vial C, Sindou M, Bady B. La névralgie des nerfs abdomino-génitaux : “entrapment” dans la traversée de la paroi abdominale ? À propos de 11 cas. Rev EEG Neurophysiol Clin 1987 : 17 : 139s-40s. 2. Pelissier E. Anatomie chirurgicale des hernies de l’aine - Editions Techniques – Encycl. Med. Chir. (ParisFrance). Techniques chirurgicales – Appareil digestif 2000 : 40-115, 9 p. 3. Chevallier JM, Wind P, Lassau JP. La blessure des nerfs inguino-fémoraux dans le traitement de hernie. 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