dossiers et documents sur la lecture des 12 18ans

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dossiers et documents sur la lecture des 12 18ans
dossiers et documents
sur la lecture
des 12 18ans
AVRIL 1983
N°26
SOMMAIRE
Courrier des lecteurs
1
Piste de réflexion : Quelques hommes de lettres nous aident. M. PELBOIS
2
Informations
4
Du côté de l'édition : Histoire/Poche chez Bordas
6
Analyses de Nouveautés
10
Bibliographie : Romans sur les relations Parents-Enfants
36
COURRIER DES LECTEURS
Enseignant au collège nationalisé de
Châteauneuf-du-Faou, petite ville du
Centre-Finistère, j'aurais un réel besoin
d ' i n f o r m a t i o n s et de conseils en ce qui
concerne la littérature destinée aux préadolescents.
Je suis profondément convaincu, et
j'imagine ne pas être le seul, que l'échec
scolaire n'est nullement une fatalité.
Je pense qu'il est essentiellement déterminé par la c o n j o n c t i o n de facteurs socioculturels défavorables prédominant dans
l'environnement
de
trop
nombreux
enfants et de méthodes d ' i n i t i a t i o n à la
lecture inadaptées et pourtant encore
largement pratiquées aujourd'hui.
A u niveau du premier cycle — tant pis
pour le crime de lèse-majesté — je constate
que les « morceaux choisis » des grands
auteurs proposés par les manuels scolaires
contribuent, hélas, à renforcer l'indifférence des enfants pour la lecture, indifférence qui frise fréquemment l'aversion.
Les thèmes développés par les écrivains
des siècles passés, à l ' i n t e n t i o n du public
cultivé de leur époque, sont en effet f o r t
éloignés des intérêts des enfants d'aujourd ' h u i . Quant à la langue, à travers laquelle,
curieusement, on vise à leur apprendre le
français actuel, elle leur semble f o r t
justement complexe, rebutante, pour ne
pas dire t r o p souvent inaccessible. Je ne
renie nullement nos plus éminents littérateurs, mais, depuis plusieurs années, je
suis persuadé que cette étude d'extraits
d'auteurs classiques, pratiquée t r o p t ô t ,
ne saurait communiquer à la majeur
partie des enfants l'envie de lire et, a
f o r t i o r i , surtout pas des œuvres complètes.
Contrairement au but recherché, elle les
éloigne de la lecture personnelle. Il me
semble qu'il serait sage de différer cette
pratique à un âge où les élèves maîtriseraient le savoir-lire, ce qui est loin d'être
le cas de la majorité en 6 e et en 5 e , et de
t o u t faire pour leur donner le goût de la
lecture, objectif prioritaire t r o p souvent
négligé actuellement.
Pour toutes ces raisons, je pratique en
classe la lecture et l'étude intégrale
d'œuvres vraiment destinées à un public
jeune. Désireux de renouveler les titres
que j'aborde dans mes classes depuis
quelques années, j'aurais besoin d'une
i n f o r m a t i o n en ce domaine : œuvres et
auteurs susceptibles d'être étudiés entre
12 et 15 ans, conseils - s'ils existent en facilitant l'approche.
Je m'efforce aussi, progressivement, d'apporter un renouvellement à la bibliothèque
de l'établissement dans lequel j'enseigne,
où tant de livres demeurent en permanence sur les rayons, car choisis selon des
critères qui ne tiennent pas assez compte
du jeune public à qui ils sont destinés :
classiques de la littérature, auréolés de
prestige, mais t r o p difficiles pour la
plupart o u , à l'opposé, œuvres qui ont
baigné notre enfance dans un passé plus
ou moins lointain, mais qui ont vieilli et
touchent peu de lecteurs lents et peu
convaincus; ou encore collections ayant
un certain prestige commercial et que l'on
a complétées progressivement, mais sans
connaissance approfondie du contenu et
des auteurs.
Je dois dire que faute d'une vision suffisamment large de la p r o d u c t i o n actuelle
pour la jeunesse, il est difficile d'adopter
une véritable politique de p r o m o t i o n de
la lecture.
Aussi aurais-je besoin d'une réelle informat i o n sur la littérature destinée aux jeunes
de 11 à 16 ans. Pouvez-vous me la f o u r n i r ?
Claude LE REST
PISTE DE RÉFLEXION
QUELQUES « HOMMES DE LETTRES » NOUS AIDENT...
Il est une question qui se pose sans cesse lorsque l'on s'occupe de la lecture des jeunes
et qui est apparue plusieurs fois nettement dans les articles de LECTURE-JEUNESSE:
S'agit-il de ne « laisser accéder — les adolescents — qu'à une littérature aseptisée et qui
ne dérange pas? » (Laurence SIMON n° 23, p. 2 à propos du « roman policier » pour
jeunes) « Pourquoi — les adolescents - sont-ils si peu attirés par — les collections d'adolescents? Pourquoi se tournent-ils si vite vers les livres d'adultes?» (C. SAUVAGEN I T E L E T n° 16, p. 15)
conclusions partielles). Lorsque c'est « à l'éditeur que revient
le rôle pédagogique de choisir ce qui convient et ce qui ne convient pas aux adolescents :
cela ne signifie pas, comme le fait remarquer André MASSEPAIN, que l'éditeur donne
la préférence aux livres moralisateurs ou éthiques I » (n° 16, p. 5).
Bref, c'est toute la question des critères de choix des livres prioritaires pour les jeunes
qui est sans cesse posée: Est-ce une littérature lénifiante qu'il faut proposer aux jeunes
ou leur montrer la vie telle qu'elle est, avec ses ombres et ses lumières ?
La pensée d'Hommes de Lettres qui ont longuement réfléchi, en élaborant leur œuvre
personnelle, à la création littéraire, spécialement romanesque, et à ses effets sur l'esprit
des lecteurs, pourra nous aider.
M A U R I A C ne craint pas d'écrire :
« N'est-ce pas l'erreur initiale de beaucoup d'éducateurs, de croire qu'en ne parlant pas
des passions, on les supprime?... Sans livres, sans journaux, ne doutez pas qu'un adolescent les découvre toutes car il les porte toutes en lui. ».
Et ailleurs: « Un récit qui veut être édifiant, fût-il l'œuvre d'un excellent romancier,
nous laisse l'impression d'une chose arrangée, montée de toutes pièces... Au contraire...
des plus cyniques, des plus tristes confessions des enfants de ce siècle, monte un gémissement inénarrable. »... « Il existe aussi une hérésie de niaiserie ».
Charles PLISNIER réfléchit à ce qui caractérise les œuvres de valeur:
« Il n'y a pas « des » sujets. Il n'y a qu'un sujet :Thomme, l'homme et encore l ' h o m m e . "
Si l'on étudie une œuvre du point de vue moral ce qu'il faut réprouver ce n'est pas le
« sujet » du drame, c'est la complaisance du peintre. Sauf quelques démoniaques qui...
idéalisent le mal, les créateurs authentiques voient cette misère dans son horreur et sa
vérité.
Un homme trompé rencontre, après des années, l'amant de sa femme et se lie avec lui.
Suivant les cas on a un roman à succès assez immonde ou cet Éternel mari de Dostoïevsky, qui est une des œuvres les plus brûlantes et les plus pures de la littérature
universelle.
Une femme aime son beau-fils et entreprend de le séduire. Suivant les cas on a un
ignoble roman à cocktails et à sleeping ou Phèdre.
S'agit-il donc de « sujets »? Non. Mais là, la complaisance, l'impuissance à plonger au
fond de l'être, ici, la religion de la vérité, l'accouchement de l'âme au fer rouge. Et
celui-là ne saurait scandaliser qui étale aux yeux des hommes, dans le seul souci de dire
le vrai, le spectacle des misères terrestres et des âmes en état de transe au milieu du
bien et du mal...
Le créateur authentique ne peint pas pour le vain plaisir de peindre. Qu'il le veuille
ou non, « qu'il le sache ou non », ce qu'il fait au moment même qu'il fouille dans
ses créatures, c'est jeter des lueurs dans les ombres qui sont les ombres de tous, c'est
confesser ces vivants épars, inconnus, perdus, qui, sans lui, ne connaîtraient point
toujours leur mal... Les romans authentiques sont des questionnaires secrets. ».
IONESCO raconte dans ses Entretiens avec Claude B O N N E F O Y , intitulés
Entre la vie et le rêve comment il a découvert la lecture intelligente:
"C'est en lisant Un cœur simple que j'ai eu t o u t d'un coup la révélation
de ce qu'était la beauté littéraire, la qualité littéraire, le style... Il y a des
gens qui o n t le sens de la littérature comme d'autres o n t l'oreille musicale...
Mes camarades continuaient de lire des œuvres d'une qualité littéraire
inférieure. Ils ne se rendaient pas compte de ce qui était bon ou mauvais,
ce qui les intéressait, d'après ce qu'ils disaient, c'était l'histoire, ce qui
arrivait à des gens, ce qu'ils faisaient. Mais moi, je ne pouvais plus lire
cela parce que c'était mal écrit. J ' A V A I S COMPRIS L A L I T T É R A T U R E :
QUE CE N'EST PAS L ' H I S T O I R E Q U I C O M P T E ; M A I S S U R T O U T
C O M M E N T C'EST É C R I T , C'EST-A-DIRE C O M M E N T N ' I M P O R T E
Q U E L L E H I S T O I R E D O I T RÉVÉLER UNE S I G N I F I C A T I O N PLUS
P R O F O N D E . Aimer davantage C O M M E N T une histoire est racontée
p l u t ô t que ce qu'elle R A C O N T E , c'est cela le signe de la vocation littéraire."
Et sans doute, inconsciemment, les jeunes attendent-ils de nous que nous
les guidions dans la littérature romanesque des adultes :
1 - En sachant discerner, quels que soient les sujets abordés, les grands
romans des œuvres secondaires ou insignifiantes sans pour autant mépriser
des romans comme ceux d'Elisabeth G O U D G E (en particulier L'Auberge
du pèlerin). Le sentiment de « f a c i l i t é » qui s'en dégage vient de la force
de caractère des personnages qui surmontent avec aisance, comme en
se jouant, les situations difficiles. Plus que jamais les jeunes ont besoin,
dans leurs lectures comme dans la vie, de rencontrer de telles personnalités !
2 - En étant nous-mêmes bien conscients de toutes les questions que chaque œuvre littéraire peut poser à un jeune qui la découvre, et c'est le
travail d'analyse tant des problèmes psychologiques, qu'esthétiques,
éthiques, sociaux soulevés dans un livre. Un jeune s'investit davantage dans
ses lectures q u ' u n adulte qui peut l'aider à prendre d u recul (clubs de
lecture ou discussions personnelles).
3 - T o u t en évitant de proposer aux jeunes des œuvres insipides et lénifiantes, il semble plus que jamais o p p o r t u n de rechercher particulièrement
dans la p r o d u c t i o n littéraire ce qui, sans être édulcoré, apporte une saine
détente. Les jeunes sont, plus que jamais, saturés de « problèmes ». Et ils
ont besoin, pour les résoudre, t a n t ô t de les aborder de f r o n t , tantôt de
s'en détourner grâce à de bons livres de détente qui sachent, avec humour,
apporter une note tonifiante.
L'idéal serait, pour les bibliothécaires et tous les éducateurs, de connaître
assez bien les livres et nos jeunes lecteurs pour o f f r i r à chacun « the right
b o o k , at the right moment » (Devise d ' u n bibliothécaire anglais).
Marie PELBOIS
4/ì'o
C-HOFPuoivlvO
Nous avons appris avec peine la mort de
Monsieur L E M A I G R E qui a été Président
de l'Association Lecture-Jeunesse dès sa
f o n d a t i o n en janvier 1974 et jusqu'en
1981, date où son état de santé l'a
contraint à donner sa démission. Il était
demeuré depuis, le Président d'Honneur
de l'Association.
Pendant ces sept
années,
Monsieur
LEM AIGRE
n'a cessé d'apporter à
Lecture-Jeunesse une aide et un appui
constants. Il a porté à tous les problèmes
relatifs au développement culturel des
jeunes le plus grand intérêt. Et pendant
les années difficiles où, après le départ de
Maisons-Alfort, Lecture-Jeunesse a dû se
maintenir avec des moyens très précaires,
Monsieur L E M A I G R E a su par ses interventions efficaces et son aide encourageante assurer le maintien puis la reprise
actuelle de l'Association.
Lecture-Jeunesse lui doit beaucoup et
ceux qui l ' o n t connu garderont le souvenir reconnaissant de son action si
bénéfique au cours de ses sept années de
présidence.
Odile A L T M A Y E R
LE S E R V I C E
UNIVERSITAIRE
DE
L A F O R M A T I O N C O N T I N U E de SaintEtienne (5, rue Tréfilerie, 4 2 1 0 0 SaintEtienne) propose une f o r m a t i o n d'animation par le livre d'une durée totale de
160 heures de janvier à décembre 1983.
A T T R I B U T I O N DE L A C O L L E C T I O N
DE L I V R E S QUI C O N S T I T U A I T L A
BIBLIOTHEQUE D'ADOLESCENTS A
MAISONS-ALFORT
Cette collection de 5 0 0 0 livres avait été
proposée à l'ensemble des bibliothèques
publiques françaises par le canal des
Présidents des Conseils Généraux et des
maires. En définitive après de nombreuses
visites de bibliothèques ou correspondances échangées, le vote du Conseil
d'Administration
de
Lecture-Jeunesse
s'est porté sur la Bibliothèque Municipale
d ' A u x e r r e . Les livres et documents qui se
trouvaient dans la Section «Adolescents»
de Maisons-Alfort sont en cours de
déménagement.
Nous sommes très heureux de voir maintenant cette collection rendue à l'usage
auquel elle était destinée, c'est-à-dire à
la lecture des adolescents. De plus amples
informations vous seront données dans un
prochain éditorial de « Lecture-Jeunesse».
Odile A L T M A Y E R
L'ASSOCIATION
FRANÇAISE
DES
ENSEIGNANTS
DE
FRANÇAIS
(A.F.E.F.) a organisé un week-end sur la
lecture et ses divers aspects, en particulier
sur les liens collège - bibliothèque - C.D.I.
L'INSTITUT
NATIONAL
D'EDUCAT I O N P O P U L A I R E (I.N.E.P.) a organisé,
les 16, 17, 18 mars, trois journées
d ' i n f o r m a t i o n et d'échanges sur : «Presse
d'ados. Presse pour ados».
Nous parlerons de ces deux colloques
dans la prochaine revue (ils se sont passés
tous les deux au moment où celle-ci était
déposée chez l'imprimeur).
LA
BIBLIOTHEQUE
DE
CORBEIL
a sorti unebrochure"Romansadolescents"
excluant les romans historiques, animaliers, policiers ou de science-fiction, qui
feront l'objet de présentations ultérieures.
Après une présentation des livres avec
commentaires, ceux-ci sont regroupés par
thèmes.
APPEL A U X AUTEURS
PRIX EUPALINOS. Ce prix concerne les
auteurs français ou d'expression française
qui écrivent des livres (texte ou image)
s'adressant aux adolescents (au-delà de
12 ans). Le montant du prix est de
10 000 F, et il est décerné tous les 2 ans,
à l'occasion du Colloque de Strasbourg;
le premier sera décerné en 1984 à l'occasion du 4 e Colloque de Strasbourg.
Les textes seront dactylographiés en trois
exemplaires d'œuvres inédites.
Date de remise des projets : 30 novembre
1983.
C.R.A.S. (Centre de Recherches sur
l'Adolescent dans la Société), PRIX
EUPALINOS - 1, place de l'Université,
67000 Strasbourg.
RÉPERTOIRE 1983
de la PRESSE pour ENFANTS et ADOLESCENTS
L'U.O.C.F. - Fleurus vient de sortir le
"Répertoire 1983 de la Presse pour
Enfants et Adolescents. Ce Répertoire
publie les notices détaillées de tous les
magazines de jeunes classés par tranches
d'âge ainsi qu'un tableau d'ensemble de
la presse jeunes qui indique les principales
caractéristiques de chacun des titres actuellement en vente sur le marché et
notamment leurs chiffres de tirage et de
diffusion. L'exemplaire: 6,50 F franco A partir de 5 ex. : 6 F - U.O.C.F. - Fleurus,
31, rue de Fleurus -75296 Paris Cedex 06C.C.P. Fleurus 1223-59 E Paris.
DU COTÉ DE L'ÉDITION
HISTOIRE-POCHE chez B O R D A S
Une nouvelle collection
chez Bordas,
« Histoire-Poche »; quatre
titres sont
déjà parus. Lecture-Jeunesse a demandé
à Georges BERTON,
Directeur de la
collection, de nous la présenter.
Les revues et livres d'histoire sont à la
mode. Fallait-il donc, pour cette seule
raison, ajouter une collection nouvelle
à toutes celles qui existent déjà? En
créant « Histoire-Poche » aux Editions
Bordas, nous avons eu une intention plus
précise, à la fois pédagogique et de
vulgarisation.
Le Moyen-Age a inspiré de savants
ouvrages à de grands auteurs comme
D U B Y , LE G O F F ou Régine P E R N O U D .
A leur propos, Bernard P I V O T fait cette
remarque qui va loin :
Interroger le
Moyen-Age , c'est y chercher les signes
de la Renaissance ». On ne saurait mieux
dire que l'histoire est mouvement.
En choisissant de raconter la vie d'hommes et de femmes qui ont été les jalons
et les acteurs de l'aventure humaine, nous
avons voulu montrer que les sociétés
évoluent, souvent par à-coups, avec de
brusques accélérations parfois, de dramatiques régressions en d'autres périodes
et aussi, durant des époques bénies selon
un processus sage et paisible. Toujours,
des hommes et des femmes o n t participé
à ces changements. Il les ont rarement
initiés et conduits. Plus souvent, ils se
sont rendus célèbres parce que le destin
les avait placés là où l'histoire se faisait.
Du moins leurs qualités physiques, intellectuelles ou morales les ont-elles mis
en mesure de peser sur le cours des
événements.
C'est en ce sens qu'Alexandre le Grand,
Charlemagne, Christophe Colomb ou
Bonaparte, ont été des "héros','au sens où
l'on emploie ce m o t en art dramatique,
et, pour citer les ouvrages à paraître,
Vercingétorix, François I e r , Jules César
ou La Fayette, Jeanne d'Arc et Mahomet.
Livres pour les jeunes à partir de 12 ans —
mais sans exclusive à l'égard des adultes.
Livres pédagogiques mais pas manuels
scolaires. Collection populaire par la
simplicité efficace de l'écriture, le f o r m a t
réduit, le p r i x .
Nous aurons peut-être atteint notre but si
nous permettons à de nombreux lecteurs
ou téléspectateurs de rétablir ordre et
chronologie dans les « notions d'histoire »
dispensées à profusion — et souvent
confusément — par les médias.
Georges B E R T O N
Ces livres de format de poche d'environ
126 pages sont abondamment illustrés de
dessins et cartes en noir et blanc. A la fin
de l'ouvrage on a quelques tableaux, en
général une liste des grandes dates de la
vie du personnage étudié, une courte
bibliographie « pour en connaître davan-
tage » et pour C. Colomb et Bonaparte
un index des personnages importants
cités dans le texte, ainsi qu'un tableau des
événements principaux de l'époque. Le
texte, sous forme romancée, est entrecoupé de commentaires courts, plus
précis, en caractère gras.
« ALEXANDRE LE G R A N D » de Georges
BERTON
Bon ouvrage de vulgarisation qui peut
intéresser à tous les âges. (Il a été lu
d'une traite par trois jeunes de 12, 13 et
17 ans).
Cet ouvrage propose le récit de l'enfance,
de l'ascension au pouvoir puis de l'apogée
d'Alexandre Le Grand. L'exposé chronologique des événements de son règne est
entrecoupé de petits récits reproduisant
différents épisodes de sa vie publique ou
privée.
La conception du livre permet de trouver
des précisions historiques (les grandes
sont indiquées) tout en recevant une
image du personnage aussi vivante que
celle qui se dégagerait d'un court roman
biographique.
En lisant les récits où Alexandre et ses
proches sont mis en scène on a l'impression qu'ils ont été composés en se référant d'assez près à des textes anciens.
Les illustrations s'accordent généralement
bien au sujet et au style du texte, mais les
cartes sont un peu succintes et peu claires.
Elles ne permettent pas de suivre facilement les campagnes d'Alexandre car
beaucoup de noms de cités y manquent
ou sont mal indiqués.
Aux 1 2 - 1 5 ans, il offre un canevas précis
qui leur facilite la lecture. A partir de 15 16 ans, le livre de Jacqueline CERVON
chez Duculot propose une vision plus
globale de la personnalité d'Alexandre
Le Grand, replacée dans son contexte
culturel. On sent sa passion pour la
découverte de l'Orient et de l'extrémité
du monde, ses idées politiques et stratégiques.
La biographie est plus romancée; l'auteur
cherche à montrer les sentiments d'Alexandre de l'intérieur, aussi le livre est-il
plus complet et nuancé pour un bon
lecteur mais son approche est plus difficile
que le livre de G. BERTON dont la
présentation par flashes privilégie certains
aspects du personnage.
Deux livres intéressants qui ne s'adressent
pas aux mêmes lecteurs.
Armel le FLICHY
Comité de lecture de Paris
BONAPARTE d'Alain V A L L E T
Après un rapide examen de l'histoire
corse et en particulier du rattachement de
l'île à la France et de la part que prit le
père de Bonaparte à cette action, on voit
ensuite l'histoire de Bonaparte lui-même,
sa jeunesse et les différentes étapes de sa
carrière tant militaire que politique et
enfin son œuvre administrative. On a une
description très vivante de faits que l'on
connaît pourtant le plus souvent, mais
que l'auteur aide à rendre très présents
(exemples : l'amitié avec Bourrienne son
camarade d'internat, la préparation et le
coup d'état du 18 Brumaire) et qui nous
montrent un homme vivant et non une
effigie historique.
Un livre à retenir, écrit dans une langue
agréable avec un vocabulaire assez choisi;
seule petite critique : le manque de soustitres qui aideraient à la mémorisation.
Marie-Camille DESECURES
Comité de lecture de Versailles
CHARLEMAGNE de Jean-Pierre QUENEZ
L'auteur expose la vie de Charlemagne
depuis son éducation jusqu'à sa mort.
On a une biographie relativement simple,
dégagée de la légende et mettant l'Empereur dans son époque. Il fait une grande
part aux conquêtes; explique l'organisation de l'Empire mais est trop bref sur le
renouveau
intellectuel carolingien; il
essaye de montrer l'importance de l'œuvre
de Charlemagne sans cacher la cruauté et
les faiblesses de l'homme.
CHRISTOPHE
8ERTON
COLOMB
de
Le jeune lecteur est aidé par des petites
cartes, un arbre généalogique, l'explication des mots spécifiques, un vocabulaire
simple et des informations justes (leur
exactitude a été confirmée par un professeur à l'Ecole Normale).
Le ton reste pédagogique ; ort ne sent pas
vivre l'homme et ceux qui l'entourent
mais on est bien renseigné.
Gilberte M A N T O U X
Comité de lecture de Versailles
Georges
La vie de Christophe Colomb, ses découvertes, sa mort dans la pauvreté, l'abandon et le mépris des grands d'Espagne
sont racontés dans un style simple et clair
dans un petit volume où les illustrations
en nombre suffisant contribuent à aérer
le texte. L'information est rendue précise
par des notes en bas de pages et, à l'intérieur de chaque chapitre par un résumé
d'une période moins intéressante pour le
lecteur ou par un commentaire plus précis
de la civilisation de l'époque ou encore
par des précisions techniques qui alourdiraient le texte lui-même.
Ce bon ouvrage de vulgarisation échappe
à une trop grande accumulation de détails
fastidieux et difficiles à retenir pour des
adolescents et donne cependant l'essentiel
sous une forme romancée très attrayante.
On apprend beaucoup de choses sur
Colomb et son temps sans que cela
paraisse « scolaire ».
Ce récit très vivant devrait intéresser de
très bons élèves de 13 ans (les grandes
découvertes sont au programme d'histoire
de 5 e ) et en tous cas les 14-15 ans.
P. NELLI
Comité de lecture de Die
DES LIVRES POUR
AIMER LA POÉSIE.
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1
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I
:
-•
GALLIMARD/JEUNESSE.
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r
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V
c
c
c
ANALYSES
DE
NOUVEAUTÉS
J
ANDERSON (William). - Bat 21 ; trad. de l'américain. - Acropole, 1982. - 303 p.
Haubleton, aviateur de l'armée américaine, est envoyé en mission avec un avion EB 66
pour le balayage électronique d'un secteur à la frontière nord-sud du Vietnam. Mission
en principe sans danger, survol de la cible pendant 15 minutes. Mais... un missile ennemi
atteint l'avion par surprise. Haubleton seul s'en sort et atterrit très près des troupes
ennemies. Le brouillard lui permet d'atterrir sans être vu mais il est repéré. Grâce à son
bip et la présence d'un Facoz il peut entrer en relation avec l'Etat-Major, donner des
renseignements précis. Malheureusement pour lui la situation va se prolonger et c'est
le récit de ces huit jours que nous relate l'auteur. Cette histoire a été vécue mais elle est
romancée, on est pris dès le départ et il est difficile d'en dire plus si on veut réserver au
lecteur les surprises de cette passionnante odyssée.
Le style est agréable et plein d'humour malgré le sérieux de l'histoire; l'ouvrage apporte
des renseignements intéressants sur les unités de sauvetage, sur la base aérienne de Korat
en Thaïlande, sur les positions ennemies...
Livre passionnant du début à la fin, plein de suspense, à lire par tous. Même ceux qui ont
une certaine réticence à lire des livres de guerre seront passionnés.
Catherine GOUGET
Comité de lecture de Paris
A N D R E V O N (Jean-Pierre). - COUSIN (Philippe). - L'immeuble d'en face. 1982. - 276 p. - (Présence du futur).
Denoël,
C'est un recueil de dix nouvelles en forme de jeu de construction. Chaque appartement
du cinq de la rue de Saintonge est le lieu d'une aventure extraordinaire dont les héros
sont en apparence très ordinaires. De l'extérieur un immeuble comme les autres.
A l'intérieur des étages, des paliers, des portes, une architecture sans surprise si l'on
excepte l'énigme du troisième. Mais dans l'intimité des appartements comme dans le
secret des consciences les dimensions sont extensibles à l'infini. On reçoit les extraterrestres (1 e r étage gauche), on déplace les murs ( 1 e r droite), on fait la guerre (2 e
droite), on construit un bateau de 12 mètres (5 e droite). Le lecteur joue ainsi à gravir
les étages et retrouve les personnages d'un récit à l'autre. Le héros de chaque mystère
redevenant un voisin f o r t banal quand on quitte son appartement.
Malgré l'incursion des extra-terrestres dans la troisième nouvelle, ce n'est pas de la
science-fiction. La notice précise qu'il s'agit pour Andrevon et Cousin d'une première
approche d'un fantastique urbain et quotidien. Ce recueil oscille constamment entre
l'étrange (Georges voulait aller au troisième) et le merveilleux (La jeune morte du
cinquième). Toutes les autres nouvelles à des degrés divers font intervenir le surnaturel
sans qu'on puisse jamais déterminer avec certitude si c'est une manifestation extérieure
ou la projection d'un fantasme (et ce doute comme on le sait caractérise le genre
fantastique). Une certaine facilité d'écriture et des intentions parodiques affectées
conduisent parfois les auteurs à forcer le trait jusqu'à la complaisance. Dans les
nouvelles quatre et six la vulgarité des personnages finit par entacher le récit lui-même.
Table ouverte est une charge macabre plus sinistre que terrifiante. En revanche le pathétique de la situation et la force du style transfigurent l'érotisme assez cru de Georges
voulait aller au troisième. Et il serait dommage que la première nouvelle un peu outrée
et maladroite décourage le lecteur : celle qui suit est saisissante et la troisième décrit
un étonnant cauchemar. Mais le meilleur est pour la fin : Qu'est-ce qui bouche l'évier —
malgré son titre — et La jeune morte du cinquième — hommage à Daniel Boulanger —
sont remarquables par la beauté du sujet et la qualité de l'écriture. A partir de 15 ans.
M. WANECQ - Professeur
Paris
CAPOTE (Truman). - L'Invité d'un jour; traduit de l'américain. - Gallimard, 1982. 76 p.; il*. — (Coll. Folio Junior).
Episode de la vie de l'auteur, cette histoire est empreinte d'un accent de grande sincérité.
Un gamin, choyé par une de ses cousines dont il est obligé de partager la vie, se trouve
confronté à la venue dans sa propre maison (à l'occasion de Thank's giving day) d'un
de ses condisciples qui, à l'école, se comporte vis-à-vis de lui comme un tortionnaire.
Aura-t-il la possibilité de se venger ? That is thç question I
Excellent petit ouvrage, tant sur le plan littéraire que sur le plan psychologique.
F. BOURDIER
Comité de lecture de Paris
CHARLES (François). — Juin 40 : un ami sur la route. — Ecole des loisirs, 1982. —
148 p. — (Bibliothèque de l'Ecole des loisirs).
Lors de l'exode, Thaddée, un garçon de 15 ans, plutôt solitaire et couvé par ses parents,
va nouer une forte amitié avec un adolescent de son âge, d'origine polonaise, et se
lancer dans une périlleuse aventure d'espionnage.
L'aventure est très prenante et captivante à lire mais elle flirte avec l'invraissemblance :
tant de choses reposent sur les épaules du jeune Yannaek, et les coïncidences heureuses
sont trop nombreuses. Cependant, l'histoire se termine tristement par une mort et des
séparations, le but de la mission s'effondrant de lui-même, de par l'ampleur de la guerre.
Le personnage de Thaddée est bien vu quant à son désir de sortir du carcan familial et
à son besoin de s'identifier à un être aventureux (par opposition à sa nature timorée).
Par contre, son attachement à Yanouska, la sœur « jumelle » de Yannaek, semble trop
romanesque pour être crédible et manque de bien-fondé (il ne la verra à peine qu'une
fois et dès que son nom est prononcé dans le récit, il fabule sur son amour pour elle,
peut-être à cause de sa solitude et de son petit nombre de connaissances). Le gros défaut
de ce livre, destiné aux adolescents, est d'escamoter le contexte de la réalité historique.
Comité de lecture de Paris
Ce livre m'a plu parce que la fin me semble réaliste; le père de Yannaek meurt comme
beaucoup de gens pendant la guerre;j'ai préféré ce livre au « Poignard d'argent » de Jan
Serrailier où tout finit trop bien.
Stéphanie WILLOCQ
De juin 40, ce roman n'a que le nom. Le côté historique est escamoté et ce n'est qu'un
roman d'espionnage avec quelques allusions à l'exode; j'ai trouvé les personnages un
peu naïfs et la fin m'a laissé sur une impression d'incertitude. C'est un livre agréable
cependant.
Jean-Philippe DELAJUTO
BOEGNER (Philippe). - Ici on a aimé les juifs. - Lattes, 1982. - 213 p.
Une journée s'écoule entre le début et la fin du livre, mais le souvenir d'une guerre se
loge dans ce laps de temps. En effet le livre raconte l'histoire d'un homme d'affaires
important qui, se sachant très malade, va retourner passer quelques heures à Chambonsur-Lignon où pendant la guerre il a trouvé refuge, car il fait partie des centaines
d'enfants juifs que la population protestante de ce village a abrités et cachés. A l'occasion de cette visite, le passé ressurgit : nous sommes en 1942, revit alors toute la population du village : paysans, directrices de pension, et surtout deux admirables pasteurs.
Gustave Stives retrouve un souvenir particulièrement émouvant, celui d'une jeune fille
légèrement plus âgée que lui, juive également et réfugiée elle aussi à Chambon : début
d'un amour inavoué et inachevé car Gustave est rentré dans la résistance et Alicia a
disparu après un passage vers la Suisse qui s'est probablement mal terminé. Gustave
découvre qu'Alicia a laissé un journal qu'il va lire avec une précipitation bouleversée;
puis il rend visite à l'institutrice que la jeune fille aimait beaucoup. Un malaise cardiaque
l'atteint alors et lorsqu'il repart le soir il se mure dans son passé dont il semble désirer
ne plus sortir désormais.
L'histoire de toute une population liée par une foi protestante très vive qui aide une
autre minorité à survivre constitue un sujet intéressant d'autant plus que ce sujet est peu
souvent traité du moins dans un livre accessible à des jeunes, parfois un peu schématique,
sans grandiloquence cependant.
Style simple, récit rapide, sans temps morts, quelques descriptions agréables de la région.
Le présent et le passé se mélangent sans rendre la lecture du livre difficile.
Ce récit intéressant peut servir de document sur la résistance protestante pendant la
2 e guerre mondiale. A conseiller à partir de 12 ans.
M. F. BOURGEOIS
Comité de lecture de Paris
Plusieurs jeunes de 12, 15, 16 ans l'ont aimé.
J'ai beaucoup aimé ce livre qui m'a fait penser aux « Choses de la vie » de P. Guimard
c'est-à-dire pas d'action, des souvenirs, une analyse des sentiments ressentis... Ce livre est
très beau : les réactions de Gustave sont très bien vues mais il est relativement pathétique car il va mourir et il se rend compte que sa vie d'industriel est différente de ce qu'il
a vécu à Chambon.
Laurence LECROCQ - 15 ans
C L A V E L (Bernard). - Victoire au Mans. - Robert Laffont, 1982. - (rééd. de l'ouvrage
paru en 1968). - 247 p. - (Plein vent).
Le 10 juin 1967 Bernard C L A V E L a assisté en qualité de reporter aux 24 Heures du
Mans.
Plus qu'aux aspects techniques de cette course et à son organisation matérielle, l'auteur
s'intéresse aux hommes qui y participent : les coureurs, les mécaniciens, un jeune qui
rêve de conduire... ainsi nous découvrons le monde de l'automobile. A la fin de l'ouvrage
se trouvent des détails techniques sur la course de l'année 1967 et des années précédentes ainsi que des renseignements pour ceux qui veulent suivre des cours de pilotage.
En raison de son côté humain, ce récit autobiographique est susceptible d'intéresser
les jeunes lecteurs.
B r i g j t COSSET
Bibliothèque Vandamme
DAHL (Roald). — L'homme au parapluie et autres nouvelles; trad. de l'anglais. —
Gallimard, 1982. - 136 p. - (Du monde entier).
Quatre nouvelles sur le ton humoristique, bien différentes les unes des autres mais dont
la dominante commune est l'idée que le monde appartient aux malins; « Le Maître
d'hôtel » a bientôt fait de s'apercevoir que ses patrons, nouveaux riches prétentieux,
prennent des vessies pour des lanternes et confondent les vins des meilleurs crus avec du
gros rouge espagnol. Pourquoi alors ne pas se régaler à leurs frais ?
« L'homme au parapluie » boit à bon compte lui aussi, tout en obligeant les passants
en mal d'abri par un jour de gros orage. Les deux directeurs de l'Agence S.A.R.L. ont
trouvé quant à eux une astuce lucrative pour survivre à New York en plein hiver, en
venant en aide aux victimes innocentes d'attaques diffamatoires dans les journaux.
Monsieur Bonbol, lui-même, arrivant à l'âge de cinquante-deux ans sans avoir connu,
au cours de son existence, le moindre petit succès dans quelque domaine que ce soit,
va laisser libre cours à son imagination et découvrir une nouvelle joie de vivre.
Sous couvert d'humour, Roald Dahl est décidément un moraliste impitoyable qui ne
fait grâce d'aucun de ses travers à la société. Ne boudons pas notre plaisir : les quatre
nouvelles sont drôles, vite lues, enlevées, le livre à peine ouvert est déjà terminé. On en
redemande!
Sans aucune difficulté de lecture, ce court recueil réjouira tous les lecteurs en quête de
distraction; même les plus rebelles à la lecture ne peuvent manquer de se précipiter vers
le dénouement, dès 13 ans.
Catherine BERTRAND
Comité de lecture de Versailles
DURAS (Marguerite). - (extraits lus par Catherine D E N E U V E ) . - Des Femmes, 1981.
— Cassette + livret. — (Lire, Entendre).
On écoute la voix calme et tendre de Catherine DENEUVE nous lire le lent récit d'une
journée de vacances vécue par des personnages désœuvrés, écrasés par la chaleur, à
l'affût de quiconque les sortirait de leur existence si lasse, de la moindre brèche où
pourrait passer un peu de la passion qui les a quittés.
Voilà un nouvel accès à la littérature, pour les soirs de fatigue, pour le plaisir de
retrouver un beau texte, à son heure. Lirons-nous demain aussi par les oreilles? De si
beaux textes si bien lus nous le feraient croire.
Pourquoi ne pas les proposer aux jeunes adultes épris de littérature ?
Monique M A T H I E U
Comité de lecture de Die
H A U T Z I G (Deborah). — Valérie et Chloé; trad. de l'américain. — Ecole des Loisirs,
1982. - 177 p.
Ce roman traite du problème de l'éveil de la sexualité chez des adolescentes d'aujourd'hui. Certes, il est situé dans un contexte nettement américain. L'atmosphère qui règne
dans ce collège de jeunes filles de bonnes familles rappelle des romans anciens comme :
« Papa longues jambes » de WEBSTER. Ce sont les mêmes préoccupations : émoi
provoqué par le premier bal, confidences entre amies, rivalités, exclusion des élèves de
plus basse extraction sociale. Ce qui paraît nouveau ce sont les questions que se posent
ces deux adolescentes face à l'éveil de leur sexualité. Si les hommes ne les laissent pas
indifférentes, elles sont assez lucides et suffisamment informées, contrairement aux
jeunes filles des générations précédentes, pour avoir conscience du caractère passionnel
de leur amitié. Ces adolescentes sont à la croisée des chemins, tous les possibles s'offrent
à elles. L'une choisira sans doute d'assumer sa bisexualité tandis que l'autre préférera
ne pas tenter l'expérience. Cette décision, prise de façon tacite ne met pas fin pour
autant à leur amitié.
Tous les psychologues s'accordent à dire que les désirs des adolescents sont vagues,
informels. Qu'y a-t il donc de scandaleux ou d'irréaliste dans les questions que se posent
ces deux jeunes filles devant la découverte de leur sensualité ?
Ce roman qui, au demeurant, n'a rien d'un chef-d'œuvre, et ne déchaîne les passions
qu'à cause du thème abordé, touchera très certainement les adolescentes d'aujourd'hui.
Christine PECLARD
Bibliothèque Beaugrenelle
LE CLEZIO
252 p.
(Jean-Marie). -
La ronde et autres faits divers. -
Gallimard, 1982.
-
Lisna accouchant seule dans un mobil-home délabré; l'échappé reconduit en prison;
Christine violée dans les caves d'un H.L.M.; Gustave et Annah impuissants à sauver les
maisons-refuges de leur enfance de la destruction des marteaux-piqueurs ; Martine
mourant, stupidement broyée par un camion; Miloz, Pouce et Poussy, David, le portugais, perdant t o u t espoir d'échapper à leur vie médiocre; Anne frappée en pleine
promesse de bonheur... sont les héros d'une même tragédie. Chacun d'eux a soif d'amour,
rêve de liberté, refuse l'injustice, la déchéance et la pauvreté et se laisse fasciner par
l'attrait de la ville moderne. Ils se heurtent à l'angoisse de la solitude : une solitude
lourde de parfums nauséabonds, de bruits infernaux, de promiscuité insupportable;
ils ont peur, ils sont au bord du désespoir. Autour de cette ronde infernale — comme
en un contrepoint lumineux et sensible — il y a le bleu du ciel, le bleu sombre de la mer,
la chaleur des collines, de la garrigue, le roux des rochers, le soleil qui brûle avec force.
Avec les mots les plus banals, les plus dépouillés, Jean-Marie Le Clezio chante la fascination qu'exerce sur lui la ville et la société industrielle, il crie la destruction, la séparation,
la violence, la solitude qu'il y a rencontrées et le lecteur ferme son livre bouleversé par
l'appel qu'il lance, pour une redécouverte d'une vie simple, proche de la nature, respectueuse des traditions familiales.
Ces nouvelles sont une bonne introduction à une œuvre d'un accès jusqu'alors très
difficile, dont la lecture sera réservée aux aînés (16 ans et plus), sensibles à la musique
de la phrase et capables de rentrer dans un texte court où les idées de l'auteur ne sont
pas dites mais suggérées.
Catherine B E R T R A N D
Comité de lecture de Versailles
LOZI (Jean). - La prison verte. - Laffont, 1982. - 217 p. - (Plein vent).
Un avion particulier s'écrase sur une île d'Océanie. Un seul rescapé de 14 ans survivra
pendant 18 mois dans la forêt vierge ; il lui faudra beaucoup d'imagination, de patience,
d'intelligence, de débrouillardise. Il s'organise et vit pleinement cette vie solitaire avec
ses joies, ses espérances, ses moments de détresse, de peur, d'abattement.
C'est une aventure invraisemblable mais le récit est passionnant et tellement bien décrit
que pas une fois il ne paraît impossible!!... Belles descriptions de la nature, aucune
longueur, récit vif, alerte, agréable.
Livre à lire par tous à partir de 13 ans, car au-delà de l'aventure il y a une étude psychologique très intéressante du jeune qui évolue à travers tous ses longs mois de solitude.
Catherine GOUGET
Comité de lecture de Paris
Ce livre nous est apparu intéressant, prenant et facile à lire. Plein de « suspens » et
d'action, il évoque la vie solitaire d'un adolescent.
Nous avons pourtant trouvé la facilité d'adaptation du héros dans la jungle quelque
peu rapide, mais surtout artificielle.
L'un de nous pense toutefois que l'œuvre de Jean Lozi ne racontait que les grands
événements du séjour sur l'île; en revanche, l'autre estime qu'un récit ininterrompu ou
trop détaillé aurait été monotone.
Nous citerons un Robinson Crusoé qui vécut le même drame, à la grande différence
que, dans ce livre, c'est un adolescent qui vit et réagit selon son âge, d'où une progression du personnage au gré de ses expériences, supportant de mieux en mieux la solitude,
la peur et ses souvenirs.
B. MARICHEZ et R. DARTIGUES - 15 ans
GARCIA M A R Q U E Z (Gabriel).200 p.
Chronique d'une mort annoncée.- Grasset, 1 9 8 1 . -
Un inconnu, Bayardo San Roman, s installe dans un village des Antilles et décide d'épouser
une des filles du village, Angela Vicario, qu'il connaît à peine. Séduite par Bayardo et
son argent la mère d'Angela la pousse à se marier sans amour. Bayardo organise un
mariage somptueux auquel participent tous les habitants du village. Mais le soir des
noces, il ramène Angela à sa mère car elle n'est pas vierge. Le coupable, dit Angela à
ses deux frères, est Santiago Nasar. un bel arabe riche et fiancé, est-ce vrai? on ne le
saura pas, on en doutera beaucoup. Les deux frères décident de le tuer et annoncent
leur intention à tout le village, comme s'ils faisaient le maximum pour qu'on les empêche de commettre cet acte meutrier ou que I on prévienne la victime et qu'elle se
protège. Le matin du meurtre, tout le monde est au courant sauf Santiago Nasar et
pourtant il sera poignardé devant sa porte.
Les uns ne tiennent pas à empêcher le meurtre, d'autres n'y croient pas, d'autres encore
tâchent d'intervenir mais des événements fortuits les gênent.
Santiago est pris dans un destin qu'il n'avait pas discerné, malgré des rêves prémonitoires.
Les meurtriers sont en prison, l'épouse répudiée et sa famille quittent le village et ceux
qui restent sont très frappés par cet événement et leur incapacité à l'empêcher. Le
narrateur fait une enquête longtemps après pour comprendre et mêle, dans son récit,
ce qu'il apprend et ce qu'il a vécu lui-même, en tant qu'ami du mort. On est tantôt dans
le passé, tantôt dans le présent. Il retrouve 23 ans plus tard Angela , libérée de la
tutelle maternelle et devenue amoureuse de Bayardo à qui elle a écrit pendant 17 ans.
Des thèmes peuvent toucher les jeunes :
• le silence : le secret qu'on ne dit pas et qui entraîne la mort, le secret dont on ne se
libère pas (Angela a peut-être donné le nom de Santiago croyant que ses frères n'y
toucheraient pas, mais une fois le crime accompli, elle ne les détrompe pas) et qui
fait grandir.
• la solidarité et la connivence face à la fatalité.
• l'acquis d'une liberté intérieure (celle d'Angela) à travers la violence, la souffrance,
le désir.
• l'ambiguïté des désirs (chez les meurtriers).
Ces thèmes se mêlent dans un récit très structuré, au style superbe qui peut toucher les
aînés et leur faire découvrir le prix Nobel 1982.
A partir de 16 ans.
M O D I A N O (Patrick). -
Marie-Françoise D A R T I G U E S
De si braves garçons. - Gallimard, 1982. -
197 p. -
(NRF).
Ces braves garçons sont les élèves du collège de Valvert que le narrateur (qui révèle dans
un épisode s'appeler Patrick et écrire des romans policiers — mais il laisse planer le
doute) évoque vingt ans après en compagnie — semble-t-il — d'un condisciple qui lui se
présente comme un comédien assez obscur.
Dialogue implicite, rien n'est sûr et le lecteur en est réduit aux conjectures devant ce
puzzle incomplet. Le flou savamment entretenu qui nimbe les personnages et les destinées a une part dans le charme de ce livre. Mais la fascination qu'il exerce tient surtout du
contraste entre cet inachèvement et la rigueur de l'écriture. Chaque anecdote, chaque
aventure est relatée avec une simplicité telle qu'elle confère à la coquetterie, l'écrivain
— comme le narrateur — s'effaçant toujours derrière les personnages et les faits avec
cette extrême réserve qui le caractérise. Il y a toutefois dans certaines pages une traduct i o n quasi musicale de la nostalgie où l'auteur semble forcé hors de ses retranchements.
Ce livre convient à des jeunes au-delà de 15 ans.
Martine WANECQ
Comité de lecture de Paris
Longtemps après sa scolarité en pensionnat, un homme retrouve plusieurs de ses amis de
classe. Tous ont changé, ont suivi des chemins très différents, mais restent marqués par
leur expérience commune dans le collège très strict de Valvert. C'est leur évolution qui
fait pour moi l'intérêt de ce livre (sans histoire) au parfum nostalgique.
Vincent - 1 6 ans
PAGEOT (H.) et FOUCHER (J.-P.). - Le Moyen-Age en poésie de Rutebeuf à Villon.
- Gallimard, 1982. - 143 p.; ¡II. - (Folio junior en poésie).
Quatre siècles de poésie médiévale se déroulent au fil de cette anthologie dense où se
f o n t écho les plaintes de Rutebeuf et de Villon. Les troubadours, célèbres ou méconnus,
chantent en bonne place, parfois même en occitan pour quelques strophes (traduites
ensuite). On découvre ravi Béatrice de Die ou de réjouissantes fatrasies anonymes.
Vraiment, un choix éclairé!
Si la couverture donne dans le romantisme nuageux, les illustrations visent à replonger
le lecteur dans l'univers du Moyen-Age : miniatures, sceaux, vitraux, multiples dessins
d'après documents.
Ce petit livre peut initier bien des jeunes à cette poésie si fraîche et si raffinée. L'accès
en est facilité par des notices biographiques assez évocatrices pour rendre présents ces
poètes d'un autre temps.
Monique M A T H I E U
Comité de lecture de Die
PEREC (Georges). — Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour?. — Gallimard,
1 9 8 2 . - 109 p. - (Folio).
G. PEREC f u t un spécialiste des tours de force littéraires : dans La Disparition , par
exemple, il s'était interdit d'utiliser la lettre « E ». Ce petit ouvrage a été composé avec
le souci d'utiliser le maximum de figures de rhétorique possible. Aucune cuistrerie làdedans, toutefois, car le livre peut se lire sans tenir aucun compte de ce projet. L'intrigue est des plus minces (une bande d'étudiants cherche à éviter à un appelé le départ
pour l'Algérie) et l'auteur y met fin de façon plutôt cavalière.
Pour l'essentiel, l'intérêt du livre réside donc dans les multiples jeux avec la langue, ses
mots, sa syntaxe, ses niveaux... et, sur ce plan, c'est une réussite. Deux classes de troisième, à qui on a pu en lire quelques pages, ont favorablement réagi. Tous les jeux de
l'auteur ne seront pas sensibles à un lecteur de ce niveau, mais le lycéen le plus avancé
n'en saisirait peut-être pas beaucoup plus, l'auteur montrant quelquefois une culture
que ne peuvent avoir les jeunes gens. D'autre part, ce feu d'artifice, à vouloir être trop
constamment brillant, risque de provoquer une certaine lassitude.
Tel quel, pourtant, ce petit livre, qui fait irrésistiblement penser aux œuvres de B. V I A N
et de R. Q U E N E A U , peut apporter à des 14-15 ans et plus une rafraîchissante bouffée
de liberté et d'humour.
Alain L I A R D
Comité de lecture de Die
L'humour de ce livre peut plaire à certains mais moi ¡e ne l'ai pas apprécié. L'auteur
recrée bien, en faisant sourire, l'ambiance du milieu ; pour cela il emploie le vocabulaire
approprié en inventant des mots.
G. Pérec répète à chaque fois la même chose, en changeant quelques mots, pour décrire
Henri Pollack ou pour expliquer le problème de Karamanlis, karaplasm, Karadigan
(Henri n'a jamais pu se souvenir de son nom !).
Laurence LECROCQ - 15 ans
R A N D A L L (Florence Engel).— Les yeux de la forêt; trad. de l'américain.— Flammarion,
1 9 8 2 . - 253 p. ¡ I I . - (Coll. Bibliothèque du Chat Perché).
Une histoire fantastique, dans une propriété du Massachusetts.
La famille Castains achète une maison isolée entourée d'un bois. Jan, l'aîné, sent une
« présence ». Cette présence est nébuleuse. Madame A y w o o d la propriétaire est très âgée
et ne voulait pas vendre: il y a 50 ans sa fille Karen a disparu mystérieusement dans le
bois; elle l'attend toujours. Mais en regardant Jan qui a l'âge qu'avait sa fille et qui a
senti « la présence », elle vend au grand étonnement de tous, et à la grande joie des
parents de Jan.
Jan est très angoissé dans cette maison, tout est mystère: les glaces qui se brisent en
croix, la jeune sœur Ellis qui parle avec « la présence » et qui en reçoit des messages,
Marc un ami qui est au courant. Kate la mère insouciante et heureuse d'avoir acheté
la maison, prend petit à petit conscience du mystère angoissant qui envahit la maison,
ainsi que son mari. Enfin survient la révélation que le jour anniversaire Madame A y w o o d
ira rejoindre sa fille Karen par la porte ouverte dans le creux du vieux chêne où a disparu sa fille. « La présence » est en fait une enfant désincarnée et sert d'intermédiaire
entre Karen et les habitants du cottage.
Un roman étrange où domine le suspense, la poésie et l'angoisse. Les personnages sont
bien campés, ils sont très unis; le climat familial est chaleureux. Un très bon conte
fantastique qui tient en haleine le lecteur jusqu'à la fin du récit. Celui-ci serait insoutenable sans la bonne humeur, la jovialité et la générosité des personnages.
A partir de 12-13 ans.
Henriette LEBOEUF
Comité de lecture Nord/Pas de Calais
ROBERTS (Jean-Marie). - Les enfants de Fortune. - Le Seuil, 1982. - 158 p. - (Points
série roman).
René Jaune vit à Paris dans une vieille maison et éduque une vingtaine de jeunes enfants
qu'il loue (pour une soirée) à des parents occasionnels. Son préféré, Martin, retrouve par
hasard ses véritables parents et, suivi de toute la bande, quitte Jaune. Il reviendra, seul,
quelque temps après chez son vieux professeur et ils vivront désormais tous les deux
ailleurs, rassurés sur le sort des autres enfants, que le vieux clown Camille prétend avoir
recueillis.
Au premier abord saugrenue, l'histoire du loueur d'enfants gagne au fil des pages une
authenticité et une densité qui emportent l'adhésion au point que le lecteur change de
bord, et passe du côté de Jaune, face à l'incompréhension générale de son entourage.
Sans que soient clairement expliqués les motifs qui ont poussé cet homme à faire ainsi
collection d'enfants à louer, on sent que cette passion secrète est née d'une solitude
affective réelle. Un personnage attachant, étrange, en marge de l'ordre établi.
Un style un peu dépouillé, des phrases courtes et sans ornements qui correspondent
bien au sujet du roman donnent vie et épaisseur à la fiction romanesque.
Un livre original et quelque peu déconcertant, que l'on aimera beaucoup ou pas du tout
à partir de 15 - 16 ans (bons lecteurs).
Une lectrice de 15 ans l'a beaucoup aimé.
Hélène T O U R E N N E
Comité de lecture de Paris
SERREAU (Geneviève). - Nouvelles (lues par Coline SERREAU). - Des Femmes,
1982. - Cassette + livret de 46 p. - (Lire, Entendre).
Cette cassette contient sept nouvelles extraites de trois recueils de Geneviève SE R RE AU :
Ricercare, La lumière sur le mur, 18 mn de silence.
La musique accompagnant les textes prend une place importante; les premières nouvelles sont mieux entendues par leurs phrases courtes et toniques. La nouvelle courte est
plus facile à suivre sans le texte. La cassette est importante car elle permet une détente
pendant l'écoute. L'impression de « perdre son temps » n'existe plus.
Liliane SCOTTI
Comité de lecture de Die
A propos de
SYLVERE (Antoine). - Le légionnaire Flutsch. - Pion, 1982. Les analyses comparées de cette chronique et de « Jeux Africains » d'Ernst JUNGER
publié en 1944 chez Gallimard.
Ces deux ouvrages retracent les aventures de deux jeunes garçons âgés de 17-18 ans,
ayant fui leur pays natal pour s'engager dans la Légion Etrangère. Deux adolescents en
pleine révolte; l'un Herbert chez Ernst JUNGER, révolté contre l'ordre t r o p bienétablide
sa vie bourgeoise, l'autre Antoine S Y L V E R E , contre les injustices de la société dont il
souffre depuis son enfance, la plus douloureuse étant celle d'avoir dû interrompre ses
classes pour aider ses parents en travaillant comme ouvrier dans une fonderie.
A la fois Herbert et Antoine, curieux et idéalistes, rêvent sur des Atlas et des livres
d'aventures. Or pour des adolescents sans argent quelle solution inespérée que la Légion,
où ils goûteront à leur aise : indépendance, anonymat, sensations fortes, découverte de
terres inconnues...
Leur voyage ne dure que quelques mois, mais ils en reviennent tous deux, forts d'expériences inoubliables.
Malgré ces similitudes évidentes, les deux ouvrages n'en demeurent pas moins fondamentalement différents dans l'écriture et même le fond.
Jeux Africains est avant tout une œuvre littéraire par laquelle Ernst JUNGER a su très
adroitement nous présenter l'aspect merveilleux, parfois poétique ou même teinté
d'humour, de ce voyage en Afrique.
Par opposition, Le Légionnaire Flutsch est une chronique approfondie de la Légion, où
aucun de ses aspects positifs et négatifs, cruels et humains n'a été omis.
Antoine S Y L V E R E ne cherche pas à rédiger une œuvre d'art mais nous propose le
témoignage de sa vie, celle d'un homme qui a beaucoup souffert et que sa sensibilité
exacerbée a rendu particulièrement réceptif à son entourage et son environnement.
Il en résulte qu'inévitablement, malgré la qualité certaine de ces deux ouvrages. Le
légionnaire Flutsch sera certainement plus apprécié des adolescents que Jeux Africains,
à la fois pour sa rigueur, sa vérité et sa sensibilité plus humaine qu'artistique.
Florence A G U I L L O N
Comité de lecture de Paris
V A N DEN BROUCK (Jeanne). — Manuel à l'usage des enfants qui ont des parents
difficiles. — Le Seuil, 1982. — 167 p. - (Point-virgule). Réédition de l'ouvrage paru
en 1979.
Pour l'auteur, psychanalyste, l'éducation familiale est d'abord celle que devraient
recevoir les parents, trop souvent infantiles, maladroits, chargés d'un lourd héritage
d'angoisses. Ainsi seuls des parents vraiment adultes, lucides, aimants et «bien éduqués»
peuvent donner à leurs enfants leurs chances de bonheur.
Cet ouvrage ne manque pas d'intérêt : un point de vue nouveau, une saine volonté de
dédramatiser les problèmes familiaux sans les prendre à la légère, un effort réussi pour
vulgariser certaines notions psychanalytiques. Il a le mérite aussi de donner à l'ensemble
de la collection une base théorique accessible : les enfants et les adolescents qui peuplent
ses romans sont en effet souvent pourvus de parents « difficiles ». De courts chapitres
facilitent la compréhension.
Pourtant le style humoristique, assez enlevé au début, s'essouffle par endroits. Plus
grave, à vouloir faire sourire à t o u t p r i x , on fait passer au second plan la réflexion.
Quant à la préface de F. DOLTO (20 p.), on s'en passerait!
Les adolescents capables de prendre de la distance avec leurs propres parents pourront
trouver un certain profit à cette lecture qui de toutes façons les fera sourire.
Monique M A T H I E U
Comité de lecture de Die
C'est un livre très intéressant. Il nous apprend à mieux connaître nos parents. On arrive
à se situer dans les différents exemples cités dans ce livre.
Véronique M O R I N - 16 ans
V I Z E R I E (Bruno). temps d'un livre).
La porcelaine de l'univers. -
Magnard, 1982. -
188 p. -
(Le
Sept nouvelles de science-fiction qui, comme l'indique le titre, évoquent la beauté et
la fragilité des mondes et des êtres. L'auteur sait manier à la fois poésie et humour.
Un message écologique, un avertissement mais sans pessimisme systématique.
Odile SAINT-AUBERT
Comité de lecture de Caen
REDÉCOUVERTES
GREEN (Julien).
M o ï r a . - Rééd.; Gallimard, 1 9 8 2 . - 222 p.; ¡II.— (Mille Soleils).
(Édition originale 1950).
Joseph Day suit pour la première année les cours de l'université américaine de Virginie.
Né dans une petite ville du Sud des États-Unis, issu d'un milieu modeste et religieux, il
est peu préparé à subir le choc du réel. Il admire David, l'ami sûr, le confident; il partage
sa foi profonde mais il est gêné par ce garçon sans problème, car sa conscience est sans
cesse déchirée entre une exigence religieuse puritaine et les tentations de la chair. Le
pouvoir de la religion offre aux moments où t o u t va basculer les seuls refuges contre
lui-même.
Ce garçon roux, à la chevelure de flamme, au teint d'une blancheur laiteuse attire les
regards : celui de Moira la jeune étudiante impudique, qui a fait avec ses amies le pari
de séduire Joseph, celui de certains garçons, ses condisciples à l'université : Simon dont
la fin tragique et désespérée ne sera pas étrangère aux sentiments que lui inspirait Joseph. Mais aussi et surtout (c'est un des personnages-clé du roman bien qu'il apparaisse
peu) Bruce Praileau : Joseph se bat avec lui avec une violence furieuse et cette violence,
qui a l'apparence de la haine, n'est en réalité que l'expression d'une tendresse démesurée.
Dans ce roman inspiré par ses propres souvenirs (cf. "Terre lointaine" volume 3 de l'autobiographie), Julien Green s'exprime à travers une mécanique romanesque tranquille
et par une écriture conventionnelle qui traduisent cependant l'univers fiévreux et angoissant dans lequel évoluent des personnages meurtris. Julien Green suggère, plus
souvent qu'il ne décrit, l'angoisse de l'âme en proie aux figures redoutables de l'inconscient.
En dépit de la présence de cet ouvrage dans la collection 1000 Soleils, destinée généralement aux 13 - 15 ans, les aînés (17 - 18 ans) seront seuls capables d'apprécier cet
ouvrage réalistes certes, mais surtout métaphysique. L'étude psychologique, l'impor-
tance donnée à l'inconscient sous-tendent le drame de Joseph Day aux prises avec le
divorce entre la foi rédemptrice et le monde corrompu et violent.
Comité de lecture de Versailles
GREEN (Julien).- S u d . - Le Livre de Poche, 1 9 8 2 . -
Catherine BERTRAND
- (Biblio)
Cette pièce parue en 1953 et rééditée dans la nouvelle collection " B i b l i o " permet
d'entrevoir, avec autant de plaisir, un autre aspect de l'œuvre de Green. Le décor, le
climat et l'atmosphère sont les mêmes; la tragédie est celle du Lieutenant lan découvrant en même temps l'amour et l'amour interdit des amitiés particulières, pris au piège
de sa passion, essayant de l'avouer et multipliant les malentendus.
Voir aussi : La confusion des sentiments de S. ZWEIG chez Stock (L. J. n° 24), plus
abordable que Moira et Sud.
Comité de lecture de Versailles Catherine BERTRAND
MAUPASSANT (Guy d e ) . - Histoires Fantastiques.- École des Loisirs, 1 9 8 2 . - 120 p. ;
ill. (Renard Poche).
Huit nouvelles (La peur, Apparition, le Horla, un fou ? Qui sait ? Conte de Noël, L'homme de Mars, La peur) ayant toutes pour thème la peur et le mystère. Récits en général
à la première personne relatant des aventures inexplicables et terrifiantes défiant les lois
du bon sens et du réalisme et apparaissant brutalement au milieu du quotidien le plus
banal.
Quoique qu'assez répétitives quant aux thèmes évoqués, ces nouvelles revêtent, grâce
au talent de l'écrivain, un intérêt particulier qui séduit le lecteur mais le laisse aussi sur
sa faim car aucun des mystères racontés n'est explicable et les faits parfois trop invraisemblables empêchent d'adhérer totalement. L'écriture est suffisamment moderne et
riche pour séduire le lecteur de 1983. Les illustrations discrètes sont un peu trop enfantines.
Un "classique" qui devrait être lu sans ennui à partir de 12 ans, mais une atmosphère
générale assez sombre et à la longue impressionnante à déconseiller aux jeunes lecteurs
senslbles
Comité de lecture de Paris
MAUPASSANT (Guy d e ) . - Neuf contes et nouvelles.128 p.; ill. (Renard Poche).
Hélène TOURENNE
École des loisirs, 1 9 8 1 . -
Neuf courts récits choisis parmi les contes et nouvelles de Guy de Maupassant. Deux
histoires paysannes drôles et pleines de verve encadrent le recueil : ce sont " L a ficelle"
et " L a bête à Mait'Belhomme"; deux récits où réalité et fantasmagorie s'entrecroisent
forment le second et l'avant-dernier chapitres; nous y retrouvons la passion de Maupassant pour le canotage et l'eau ou pour la chasse; il s'agit de "Sur l'eau" et " A m o u r " .
Cinq autres nouvelles forment le centre du recueil, peignant à touches rapides des personnages tendres ou féroces. En quelques lignes le cœur de l'homme est mis à nu.
Ces nouvelles donneront à de jeunes lecteurs un aperçu rapide des diverses facettes de
l'œuvre de Maupassant : vie paysanne ou mondaine, récits de pêche ou de chasse forment la trame de courtes peintures psychologiques souvent arriéres, parfois drôles,
toujours pleine de finesse. Toutes sont de petits chefs d'œuvre d'écriture à travers lesquels se dessinent la vie et l'œuvre de l'auteur de "Boule de s u i f " ou de "Une vie".
A recommander absolument pour découvrir Maupassant dès 13 - 14 ans (et non 9 ans
comme l'indique la couverture). Bonne illustration de Philippe Dumas, mais la couverture est ratée.
Comité de lecture de Versailles
Claude LEFEBVRE DU PREY
Albums
Quelques albums de qualité, qui peuvent plaire aux jeunes s'ils ne sont pas rebutés
par une présentation enfantine. Pourquoi ne pas se laisser aller au plaisir de l'illustration ?
ANNO (Mitsumasa).— Texte de Yoko Kimura.— Comment la terre est devenue ronde.—
École des Loisirs, 1982.— n. p.; ¡II.
M. A N N O donne comme autre titre à son livre : "Comment le peuple qui vivait à
l'Ere de la Théorie de Ptolémée voyait son univers".
" L ' i n t e n t i o n de ce livre, dit-elle, est de montrer que le passage d'une vision de l'univers
à une autre constitua littéralement un changement d'époque".
Le texte évoque les croyances du monde médiéval, la peste, les astronomes sans les
nommer, le voyage de C. Colomb, le pendule de Foucault (1851); il ne donne pas de
noms propres mais il est assez explicite pour qu'on retrouve la trame des découvertes;
il accompagne les images (toutes inscrites dans une demi-sphère, puis une sphère au fur
et à mesure des découvertes). Les illustrations sont superbes : M. Anno nous y a habitué
(cf Ce jour-là - Le iendemain), on y retrouve l'architecture, les mille et un détails de
chaque page.
Livre de qualité qui s'adresse aussi bien à des enfants préoccupés de ces questions, qu'à
des adolescents ou à des adultes. Les commentaires de l'auteur et la chronologie de la
fin (de 432 avant J.C. à 1969 jusqu'au 1 er voyage sur la lune), nous donnent un excellent
survol de cette progression des connaissances qui n'a pas été sans douleurs (Bruno brûlé
comme hérétique, Galilée obligé de renier la théorie de Copernic). Le livre est aussi le
procès des superstitions qui freinent la recherche de la vérité scientifique.
Annie HENROT
Comité de lecture de Paris
École FREINET.— La belle amour.- Le Seuil, 1 9 8 2 . - 33 p.; ¡II.
Les adolescents pour lesquels l'amour c'est la grande affaire seront sûrement sensibles
à ce texte frais et si vrai de leurs benjamins, certainement pas si éloigné qu'on pourrait
le penser de leurs propres sentiments. Illustré des dessins des "auteurs", colorés et gais.
Pourquoi pas dans une bibliothèque d'adolescents ?
Jacqueline KONRAT
Comité de lecture de Paris
ROSNY AINE (J. H . ) . - La guerre du f e u . - Gallimard, 1 9 8 2 . - 76 p.; ¡ I I . - (Grands
textes illustrés).
Une réédition d'un livre bien connu et aimé des jeunes dès 1 1 - 1 2 ans même s'ils ne
sont pas passionnés de préhistoire. Un livre très attachant, qui se lit facilement, aux
phrases superbes de poésie.
Les illustrations sont superbes, d'une technique permettant des camaïeux très réussis
avec des aquarelles parfois transparentes.
La disposition du texte en deux colonnes ne facilite pas la lecture. Ce n'est donc pas un
album à réserver aux plus jeunes. Je regrette qu'un petit lexique sur les espèces d'oiseaux, fleurs, champignons, pierres, animaux (ex : Urus : aurochs, bison d'Europe)
décrites ne vienne pas parfaire ce superbe ouvrage.
Liliane BORODINE
Comité de lecture de Paris
Bandes dessinées
AUCLAIR - DESCHAMPS.-Bran R u z . - Casterman, 198-200 p.; ¡ I I . - (B.D. les romans).
Légende d'Is comme symbole de l'affrontement entre deux cultures (païenne druidique
et chrétienne) ou deux formes de société. Toute l'histoire est centrée sur le personnage
d'un adolescent un peu simple et solitaire appelé Bran (corbeau) Ruz (roux).
La légende se suit surtout à travers les très belles illustrations en noir mais pour comprendre il faut lire attentivement le texte — texte écrit en épisodes, qui s'appellent les
uns les autres.
Il se dégage de cette B.D. beaucoup de force et de beauté mais le récit est très lent et
difficile à suivre — il est donc à réserver aux adolescents bons lecteurs.
Gilberte M A N T O U X
Comité de lecture de Versailles
FERRANDEZ (auteur et illustrateur).- Arrière-pays.- Casterman, 1 9 8 2 . - 42 p.; i l l . (Un auteur, à suivre).
L'histoire est située dans la Haute-Provence rurale, peu peuplée, bien marquée par
l'exode rurale, avec quand même une petite note " f o l k l o r i q u e " : un jeune homme du
pays est confronté aux néo-ruraux à la recherche d'une âme-sœur.
Le rythme est un peu lent mais on retrouve une "petite pointe d'accent".
Le dessin est sobre, couleur de Provence " é t e i n t e " , bien en rapport avec le texte.
Une B.D. de qualité qu'il faut plutôt lire comme une étude sociologique.
Liliane SCOTTI
Comité de lecture de Die
G E N I N (Robert).- Black contre Satan.- Hachette, 1 9 8 2 . - 48 p.; ¡ I I . - (D'après le
roman "Le ranch de l'étalon noir" de Walter Farley).
Dans la rivalité qui oppose le farouche étalon Black à son fils Satan, Alex, un jeune garçon, prend le parti de Black et veut prouver que ce dernier est toujours le plus rapide.
La grande course organisée n'aura pas lieu, mais Black prouvera qu'il est le plus f o r t ,
lors d'un incendie de forêt qui contribuera à en faire un héros. Un scénario simple, des
textes dépouillés permettent à Michel Faure de dévoiler l'étendue de son talent. Il
maîtrise les formes par des contours linéaires soignés et sait dégager les zones d'ombre
et de lumière par de larges touches noires judicieusement placées. Black est le fruit de
cette technique. On ne peut qu'admirer la brillance de son pelage que réhausse la couleur bleue habilement rajoutée sur l'encre de chine. On peut cependant regretter que le
choix des couleurs ne soit pas toujours très heureux comme cette superposition d'orange
et de bleu qui vient donner un teint verdâtre à Alex.
Les jeunes ne pourront que se passionner pour cette aventure à suspens. Ils rêveront
d'une aussi belle amitié. Le goût du risque dosé, la volonté de se surpasser sont des
qualités que développe cette bande dessinée.
Il est amusant de constater que les personnages adultes de l'histoire : propriétaires,
journalistes, jockeys, s'effacent devant Black dont la personnalité est plus qu'envahissante. Cette naïveté rappelle les B.D. d'après-guerre donnant ainsi un charme non négligeable à cette scène dont nous attendons la suite.
Pour les plus jeunes.
Philippe MORELLE
Comité de lecture de Boulogne-sur-Mer
L'Étalon noir, dans la même série, a reçu le prix "Alfred Enfant", au palmarès du lOème
salon international de la B.D. d'Angou/ême.
23
M A R G E R I N (Frank).— Ricky banlieue. Radio Lucien.— Humanoïdes associés, 19801 9 8 2 . - 64 p.; ¡II.
Deux albums de bandes dessinées parmi ceux d'une série humoristique qui plait beaucoup aux jeunes aujourd'hui. Ils y retrouvent la vie quotidienne de la banlieue avec ses
bandes fanatiques de rock, de motos, de flippers.
De courtes histoires, aux genres aussi différents que le récit journalistique, le conte de
fée ou la nouvelle d'anticipation, sont prétextes à croquer la vie quotidienne d'un habitant de banlieue dans notre vingtième siècle finissant. Les conflits de générations ne sont
pas épargnés et le regard porté sur les adultes comme sur les jeunes est perçant, plein de
sympathie et d'humour.
Le dessin de Margerin — croquis pris sur le vif — est tantôt en noir et blanc, tantôt en
couleur.
Son côté satirique amplifie à souhaits les défauts de chaque génération — la coiffure
"Banane" de Lucien restant un modèle du genre.
Le texte est très compréhensible et simple pour qui connaît le langage parlé de la " B o f
génération".
Une bonne distraction à partir de 14
15 ans.
Catherine BERTRAND
Comité de lecture de Versailles
PRATT (Hugo).— Un fortin en Darcalie; les scorpions du désert.— Casterman, 1982.—
(réédition).
Pendant la dernière guerre, le Capitaine Koïnsky, survolant l'Éthiopie dans un avion
anglais, est obligé d'atterrir. Le pays est occupé par les Italiens. Cherchant à fuir, Koïnsky se retrouve prisonnier, en plein désert, dans un f o r t tenu par l'armée italienne et qui
attend les attaques diverses des armées anglaise ou française ou même la rebellion des
tribus guerrières alliées pour un temps à l'Italie. De situations humaines, bouffonnes,
en actes héroïques ou insignifiants, chacun est pris par son destin.
Dans ces aventures sur toile de fond historique, l'histoire est consistante, le scénario
épais et solide; la psychologie des personnages intéressante. Le dessin est en couleur
cette fois, ce qui décevra peut-être les fanatiques des Hugo Pratt en noir et blanc,
mais il est toujours vigoureux et très réaliste.
Cette bande dessinée pour adultes est accessible à 14 ans.
Yves BERTRAND
Comité de lecture de Versailles
DOCUMENTAIRES
Sciences Sociales
CROLAIS (Anne-Marie).- L'Agricultrice.- Ramsay, 1982 - 224 p.
Anne-Marie raconte sa vie d'agricultrice dans les Côtes du Nord. Elle parle de sa famille,
de la difficulté de mener de front un métier d'agriculteur et une vie de mère de famille.
Elle raconte sa lutte pour se faire reconnaître en tant que femme dans un métier où sont
privilégiés les hommes; sa découverte du syndicalisme et son influence sur son comportement familial. La vie des agriculteurs est difficile; leurs revenus sont très inférieurs au
travail fourni mais ils sont surtout mal connus et mal compris. Le livre se termine par un
grand nombre d'annexes (rapports du C.N.J.A. pour la plupart).
" L ' A G R I C U L T R I C E " se lit très facilement. Anne-Marie CROLAIS fait très bien passer
la volonté qui l'anime mais c'est un style " p a r l é " un peu gênant à lire. Une absence
totale de plan est aussi extrêmement fâcheuse. Très intéressant sur la découverte du
monde agricole et du syndicalisme en milieu rural. Malheureusement un peu brouillon.
Ce témoignage peut intéresser des jeunes à partir de 15 - 16 ans.
Bénédicte T A R D I
Comité de lecture de Versailles
FREDERIKSEN (Thomas).- Journal d'un esquimau.- Gydendal, 1 9 8 1 . - 148 p.; ill.
Soixante-quinze tableaux présentant chacun, sur une double page, la traduction française et en vis-à-vis l'illustration et le texte manuscrit de l'auteur. Les dessins sont très
beaux. Le texte, simple, évoque la vie de tous les jours, essentiellement des récits de pêche et de chasse, et aussi certaines légendes du peuple esquimau. Intéressant pour les
esprits curieux ou pour qui recherche des détails précis sur la vie dans le grand Nord, le
livre peut sembler un peu austère pour certains jeunes lecteurs; ils pourront cependant le
feuilleter avec plaisir.
Odile SAINT-AUBERT
Comité de lecture de Caen
Deux livres sur les loubards — un témoignage et une enquête journalistique — dévoilent
avec sympathie ce monde de jeunes marginaux. Livres qui de toute façon sont à conseiller à tous les adultes qui s'occupent de jeunes (bibliothécaires, éducateurs, professeurs...).
GILBERT ( G u y ) . - Des jeunes y entrent, des fauves en sortent.— Stock, 1982.
Guy Gilbert a consacré sa vie aux jeunes sortant de prison ou de maison de rééducation
ou de jeunes totalement "perdus". Il décrit leurs problèmes avec leurs familles, avec
l'état (la DDASS) ou la justice, dans leur prison ou à la sortie de prison et montre
d'autre part par quelle approche il essaie de les aider à sortir de leur marasme, éventuellement par un accueil temporaire dans une maison parisienne ou de quelques mois dans
une bergerie de haute Provence. Tout ceci est dit à l'aide d'exemples pris sur le vif donc
très vivants. La dernière partie est consacrée à son rôle de prêtre.
Ce livre au rythme vivant et rapide est écrit dans une langue parlée, avec un besoin
évident et un peu lassant de choquer ses lecteurs. Il n'est pas à mettre entre les mains
des plus jeunes à cause de la vue vraie mais pessimiste de la société dans sa frange la plus
défavorisée. Il peut susciter un grand intérêt chez les grands adolescents qui ne seront
pas écrasés par la réalité et l'ampleur de la tâche à accomplir ou ceux qui se destinent à
une carrière en rapport avec ces jeunes (justice, éducateurs...). Le style et l'approche du
problème sont à comparer à "Chiens perdus sans collier" de Cesbron qui traitait le
même sujet en accusant moins nettement la société.
Marie-Camille DESECURES
Comité de lecture de Versailles
N A U D I N (Odile).- Loubards sans fards.- Casterman, 1982 - 154 p. (Coll. E3 : expériences - témoignages).
Une enquête journalistique sur l'univers des loubards (loubard = "quelqu'un, fille ou
garçon,... qui traînaille sans savoir que faire et qui s'embête de façon insensée"). L'auteur après bien des difficultés est parvenue à faire parler certains d'entre eux. Aussi
arrivons-nous à pénétrer un peu dans leur univers, à "saisir" le motif de leurs actions
"vols, délinquances, refus de s'engager ou de faire des projets" t o u t cela ayant pour
point de départ une carence affective.
Pour élargir le champ
les personnes qui sont
médecin". Tous nous
jeunes à se prendre en
dires ils ont beaucoup
"sans avenir".
d'expérience du lecteur, Odile Naudin a également interrogé
en relation avec eux, "éducateurs de rue, sociologue, policier,
font comprendre les difficultés de vivre et le mal qu'ont ces
charge et de là à acquérir une véritable autonomie : malgré leurs
de difficultés à rompre avec leur environnement et s'estiment
Psychologue de formation l'auteur, en guise de conclusion, nous fait percevoir le rôle
délicat de l'éducateur "passeur entre deux rives" "celles des loubs et celle de la société
dans laquelle ceux-ci devraient vivre"... aussi se demande-t-elle quelle forme devra
prendre cette action éducative.
Ouvrage intéressant, documenté, bien que les interviews ne soient pas localisées, ni
situées dans le temps; il peut sembler t o u f f u car les différentes parties des trois chapitres sont mal séparées et semblent n'avoir aucune suite. Aussi est-il à recommander à
de bons lecteurs à partir de 15 - 16 ans; il leur permettra de comprendre mieux ce
groupe de leurs contemporains.
Brigit COSSET
Comité de lecture de Paris
Histoires d'École (Collectif).- La Farandole, 1 9 8 2 . - 117 p.; ill. par Pef.
Petit historique de l'école laïque et républicaine (qui a 100 ans) dont la préface de
Santelli trace à la fois le portrait de ce qu'elle f u t aux temps héroïques et de ce qu'elle
devrait être ("L'École où l'on apprend la vie jour après jour, le savoir pour dire oui,
pour dire non, pour penser plus, pour agir mieux, pour rire en liberté, pour imaginer
avec les autres").
Chaque chapitre est personnalisé, daté et raconte une histoire précise avec les noms
des élèves d'aujourd'hui. Le 1er chapitre suit un jour d'école heure par heure. L'ensemble est excellent : mise en page (grande variété des caractères typographiques, des
couleurs), illustrations (un patchwork de photos d'aujourd'hui, de gravures anciennes,
de dessins humoristiques, d'images d'Épinal), utilisation des textes officiels semés à
bonne dose au cours des pages, bibliographie...
Livre que certains trouveront tendancieux mais qui, par petites touches et d'une manière
peu scolaire est un excellent survol de notre école primaire, de sa qualité (spécialement
en maternelle) en dépit de ses échecs (voir p. 98 - 1 0 0 "des idées pour changer l'école").
Annie HENROT
Comité de lecture de Paris
ROBINS (Arthur). M A Y L E (Peter).- Bébé contrôle : comment faire un bébé et comment ne pas en faire.— Ramsay, 1982.— n.p.; ill.
Devant le nombre inquiétant d'avortements chez des jeunes de moins de seize ans, les
auteurs de cet album documentaire, qui avaient déjà traité avec bonheur le thème de
la reproduction et de la naissance dans : " E t moi, d'où je viens ?", donnent ici aux
jeunes les moyens d'éviter l'un et l'autre.
Selon le même principe que dans leur premier ouvrage, ils cherchent à dédramatiser le
problème par un texte humoristique bien que parfaitement informatif, et par des illustrations désopilantes.
Le but des auteurs n'est pas de prêcher l'abstinence pour éviter des conséquences souvent dramatiques, mais de rendre les jeunes responsables, en leur donnant les moyens de
se prendre en charge au lieu de s'en remettre au hasard.
Un seul reproche : la volonté de minimiser les risques éventuels de la pilule, présentée
comme la panacée dans ce domaine, dans le souci d'inciter les jeunes à se référer aux
adultes compétents. Cette réserve faite, ce livre, t o u t à fait adapté aux adolescents,
peut être considéré comme une réussite.
Il ne manquera pas de susciter des réactions scandalisées de la part d'adultes qui s'imaginent qu'en se cachant les yeux on évitera le pire et qu'il ne faut pas donner de mauvaises idées aux jeunes. Ceux-ci sont déjà entourés de sollicitations multiples; ce qui
leur manque, c'est une véritable information. Ne soyons pas hypocrites au point de leur
faire risquer une grossesse inopportune, au nom de la pudeur ou de la moralité.
Christine PECLARD
Bibliothèque Beaugrenelle
Sciences Pures
A LA DECOUVERTE DE LA T E R R E . - Hachette, 1 9 8 2 . - 188 p.; ¡ I I . - (Hachette
Encyclopédique pour les jeunes).
Après " A LA DECOUVERTE DE L ' H I S T O I R E " (L.J. n° 26) et " A LA
DE L ' A R T " (L.J. n 24) qui malgré leur schématisme dû au nombre
concernant d'aussi vastes sujets, avait rencontré auprès du public un
deux nouveaux livres de la collection sont apparus sur le marché: " A LA
DE LA T E R R E " et " A LA DECOUVERTE DES SCIENCES".
DECOUVERTE
limité de pages
intérêt certain,
DECOUVERTE
La terre, d'où vient-elle, comment s'est-elle formée, comment a-t-elle accueilli les
plantes, les animaux et les hommes qui la peuplent, quels sont ses rapports avec les
autres planètes (si rapports il peut y avoir) et quel est son avenir? L'avenir de la Terre,
c'est l'avenir de milliards d'hommes qui ont à se protéger contre les éléments, contre
la faim, contre la pauvreté. En ont-ils les moyens? Ce serait trop dire que le livre apporte des solutions à ces problèmes mais les auteurs analysent avec une grande clarté
ce qui se passe sur notre planète. L'accroissement de la population, les difficultés de
vie des 3/4 des habitants de la terre, les richesses à préserver, les énergies possibles à
utiliser, tous ces chapitres sont à mon avis parfaitement utilisables pour un élève de
CES et au-delà. Un sommaire, un index, des photographies très parlantes, facilitent
l'accès à l'information.
Je n'en dirais pas autant du livre consacré " A LA DECOUVERTE DES SCIENCES" :
trop de sujets différents arbitrairement choisis sous le vocable de "scientifiques". Pourquoi cette limitation ? Le nombre de pages sans doute, mais on reste sur sa faim.
Françoise BOURDIER
Comité de lecture de Paris
Sciences Appliquées
LEPROUX (Henri).- Le temps du R o c k . - Laffont, 1 9 8 2 . - 188 p.; ¡II.
Journal rempli d'anecdotes sur l'évolution du golf Drouot, écrit par le Directeur Henri
Leproux, qui raconte comment de jeunes vedettes sont arrivées à se lancer dans la
chanson. On y retrouve tous les grands du Rock, de la musique Pop, du show-biz. Plus
de six mille groupes de rock se sont produits pendant 27 ans jusqu'à ce que la justice,
machine inexorable, qui ne connaît pas le Rock, demande la fermeture du Golf Drouot
parce que le bar du Golf Drouot (à l'étage) et celui du café d'Angleterre (au rez-dechaussée) fonctionnaient avec une seule licence de débit de boissons et se trouvaient
en infraction avec une loi antialcoolique interdisant au détenteur d'une telle licence
d'utiliser plus d'un seul point de vente. L'auteur, oubliant son amertume, veut laisser
un témoignage.
__
Ce livre vif et vivant, au style facile, agrémenté de photos de vedettes et de l'ambiance
de 1958 à 1980 devrait intéresser tous ceux qui aiment le Rock et la chanson.
Catherine GOUGET
Comité de lecture de Paris
T O N N E R R E (Jérôme).- Lelouch filme "les uns et les autres".- Pion, 1 9 8 2 . - 241 p.;
¡II.
Présentation très anecdotique, mais très vivante, sous forme de journal à épisodes, du
tournage du film "les uns et les autres", qui a eu lieu en 1980 sous la direction de
Claude Lelouch à Paris, en banlieue et à New-York. Ce tournage a nécessité de nombreux "voyages dans le temps" puisque l'intrigue était fondée sur la vie de quatre
familles pendant et avant la seconde guerre mondiale. De nombreux changements de
décors vont simuler aussi bien la Russie, que l'Allemagne, les États-Unis ou la France.
Intéressant pour des adolescents amateurs de cinéma, déjà un peu cinéphiles, pour
prendre connaissance de l'envers du décor, des servitudes que comporte le métier de
cinéaste, du monde fourmillant des acteurs, techniciens... Nombreuses photographies.
Françoise de F R A N C L I E U
Comité de lecture de Paris
Petit chef-d'œuvre dans son genre et qui sait mettre hors d'haleine à plusieurs reprises :
facile, rapide, plus de cent photos le rendent encore plus prenant. J'ai vu le film en son
temps, mais après avoir lu ce livre, je n'ai qu'une envie : retourner voir "les uns et les
autres" afin de mieux comprendre et apprécier le jeu des acteurs.
C'est le livre à lire par tous les jeunes amoureux et mordus de cinéma, même s'ils ne
sont pas des fanatiques de Lelouch.
Liliane BORODINE
Comité de lecture de Paris
Très apprécié par un jeune de 16 ans.
WEST (Richard).— Les timbres du monde entier; trad. de l'américain.— France Amérique/Éditions Buissonnières.— 160 p.; ¡II.
Excellent ouvrage pour les collectionneurs de timbres-postes. Ce n'est pas un album de
timbres ordinaire mais une source de renseignements pour le philatéliste. Il donne pour
chaque pays l'indication en couleur des timbres d'usage courant et commératifs, des
"Entiers postaux" et autres articles illustrés en couleurs.
La présentation est luxueuse. Chaque page comporte une trentaine de reproductions en
couleurs des timbres de quelques 240 pays et pour chaque pays quelques lignes le
situent du point de vue "philatélique", géographique et économique (monnaie). De
plus les reproductions des timbres renseignent sur la faune, la flore, l'histoire d'un pays.
C'est un très bon outil d'information pour les philatélistes déjà assez expérimentés.
Son seul inconvénient est peut-être la durée assez limitée pendant laquelle il est " à
jour".
Odile A L T M A Y E R
Comité de lecture de Paris
Deux albums sur la photo : deux approches et deux formats différents chez Gründ et
Bordas.
Bien apprendre la photo; adapté de l'anglais.— Gründ, 1982.— 78 p.; ill.
Ce bel album consacre chaque double page à un aspect de la technique ou de l'art
photographique. Un court et clair texte d'explication est complété par des photos
(quelquefois des illustrations) commentées.
On ne voit pas pourquoi l'auteur a placé au début deux pages sur le chargement de
l'appareil, sa tenue, etc... car en fait ce livre concerne l'amateur désireux de s'améliorer ayant déjà bien assimilé les notions de base comme longueur focale, profondeur
de champ, vitesse d'exposition, utilisation du flash.
Dans le plan de l'ouvrage, on peut regretter que l'auteur traite deux fois certains sujets
comme les portraits et les paysages.
A la fin, les notions sur les techniques de développement sont trop succinctes pour être
vraiment utilisables.
Un gros reproche : la faible différence de typographie entre les deux types de textes
(explication - légendes) rend la lecture difficile.
L'index est appréciable. Quelques légères fautes de traduction, (p. 53).
Jean-Paul et Jacqueline KONRAT
Comité de lecture de Paris
BOSTROM (Roald).— La photo.- Bordas, 1 9 8 2 . - 48 p. ; ¡11.
Un bon livre d'initiation à la photographie : après un bref rappel historique l'auteur
consacre un large développement à la partie technique : la constitution d'un appareil,
comment une photographie parvient à exister, le rôle de la lumière et les différents
types d'appareils...
A la fin de l'ouvrage se trouve un vocabulaire clair et concis des termes employés.
Bonne illustration, mais peut-être aurait-il fallu davantage de schémas ou de figures.
Peut être donné à partir de 12 - 14 ans.
Brigitte COSSET
Bibliothèque Vandamme
Jeux et Sports
GORDON (Sally).— Le cheval sans problème ; trad. de l'anglais.- Grund, 1 9 8 2 . - 157 p.;
• II.
Ce livre d'initiation
la vie du cheval au
liés à l'équitation.
l'école d'équitation
à l'équitation (chevaux et poneys) passe en revue les soins à donner,
pré et à l'écurie, le harnachement, les races et les termes principaux
Il consacre ses deux premiers chapitres à l'éducation du cavalier (à
— monter et sauter).
Un lexique des principaux termes techniques ainsi que dans l'ouvrage certaines explications détaillées aident la lecture.
Les nombreuses photos sont à la fois belles et techniques. Les schémas sont plus rares.
Le renouveau actuel pour les sports équestres confirme l'intérêt de tels ouvrages accessibles assez vite (dès 10 ans) aux fervents de ce sport. Bon documentaire pour tous.
Lecture-Jeunesse avait analysé dans le n 15 un autre documentaire sur le cheval "Bien
monter à cheval" de C. Green, publié chez Grund en 1979, moins complet et davantage
centré sur l'équitation, alors que celui-ci consacre une partie importante à la vie du
cheval. Un jeune de 15 ans a préféré le plus récent.
Françoise de FRANCLIEU
Comité de lecture de Paris
Deux albums sur la planche à voile :
Un jeune de 17 ans amateur de planche a porté son choix sur le livre de Nathan; H lui a
préféré sa clarté, ses croquis et son format réduit plus commode pour des vacances.
Bien apprendre la planche à voile; adapté de l'anglais.— Grijnd, 1981.— 76 p. ; ill.
Ce livre est: une Rétrospective historique sur l'apparition de la planche à voile, une
Méthode d'initiation puis de perfectionnement au maniement de la planche à voile
pour tous les niveaux de force et par tous les types de temps.
Pour apprécier le texte il faut avoir déjà un bagage suffisant de connaissances sur la
façon d'utiliser les vents en mer. Le livre en effet explique de façon trop brève les
principes généraux de la navigation à voile pour des gens qui n'auraient jamais été initiés.
Les photos sont bonnes mais contrastent avec les croquis dont la facture et les couleurs manquent un peu d'attrait.
PRADE (Ernstfried).— La planche à voile, trad. de l'allemand.- Nathan, 1 9 8 2 . - 159 p.;
ill.
Description des différents types de planches. Une initiation théorique et pratique suivie
d'une partie destinée à ceux qui veulent accomplir toutes sortes de performances. Avec
ses croquis clairs et ses photos merveilleuses, il est agréable à avoir entre les mains, clair
pour ceux qui veulent s'initier et intéressant pour ceux qui sont déjà d'un haut niveau.
Armelle FLICHY
Comité de lecture de Paris
MAISON
(François).-
500 devinettes et autres j e u x . - Fleurus, 1 9 8 2 . - 96 p.; ill.
Recueil de devinettes, de questions de géographie, d'orthographe, recherche d'homonymes, de questions sur les animaux, de jeux de connaissance.
Les illustrations sont amusantes, la présentation est bonne, le texte clair et aéré.
Livre intelligent car les jeux proposés sont en général capables de faire réfléchir et vous
obligent à préciser vos connaissances.
C'est un livre à avoir en vacances ou pour s'occuper pendant un voyage; il peut distraire les jeunes t o u t en leur permettant d'apprendre beaucoup de choses.
G. PEILLON
Comité de lecture de Paris
Littérature et Écriture
JACOBS (Edgar Pierre).— Un opéra de papier : Les mémoires de Blake et Mortimer.—
Gallimard, 1 9 8 1 . - 190 p.; ill.
Qui aurait pu prévoir que ce jeune chanteur d'opéra deviendrait l'inégalable créateur
des non moins célèbres Blake et Mortimer. Au fil des pages de cette biographie passionsante, c'est toute la bande dessinée belge de l'âge d'or qui défile devant nos yeux éblouis...
Nous assistons à la création du journal de Tintin et des rapports entre notre créateur
de héros et Hergé dont l'œuvre doit beaucoup à E.P. Jacobs. La documentation fouillée,
riche et précise est complétée par un dossier de documents pour chaque album.
Cet ouvrage ravira les "fans" de Blake et Mortimer mais aussi toute personne intéressée
par la bande dessinée.
o«nr»c-r
Jean-Marc G A U D E T
Comité de lecture du Val de Marne
K A T A N (Norma Jean).- Hiéroglyphes : l'écriture de l'Égypte ancienne; trad. de l'américain.— École des loisirs, 1982.— 94 p.; ¡II.— (Bibliothèque documentaire).
Après une rapide introduction à l'histoire de l'Égypte ancienne : périodes historiques,
coutumes et croyances, l'auteur raconte la découverte de la pierre de Rosette et sa
traduction par Champollion. Il explique l'importance du mot qui possède un pouvoir
magique, d'où son développement dans les tombes et les textes funéraires. Il présente
la vie et le travail du scribe et enfin les différents hiéroglyphes : phonogrammes, idéogrammes, déterminatifs. Tout celà est illustré d'exemples simples où textes et illustrations f o n t corps et contribuent à la clarté de la démonstration. Un tableau chronologique des principales dynasties de l'Égypte ancienne et des souverains les plus importants et un index des noms propres facilitent la lecture. De nombreux dessins et des
photos en noir et blanc de bonne qualité sont accompagnés de légendes précises.
Clair et précis, ce petit livre traite un sujet complexe de façon rapide et agréable. On le
lit avec plaisir et si, parvenu au terme, le lecteur ne sait pas encore déchiffrer un texte
hiéroglyphe, il aura l'impression pourtant de ne pas être totalement étranger à ces
signes séduisants et chargés de mystères.
Accessible dès 12 ans.
Claude LEFEBVRE DU PRE
Comité de lecture de Versailles
Cet ouvrage s'attache plus à la beauté artistique qu 'à développer le goût de la lecture des
hiéroglyphes et de leur traduction. C'est un livre d'initiation, bien fait, intéressant pour
tout lecteur.
„
,
Patrick - 14 ans
Géographie
VICTOR (Paul-Émile).- Les Pôles et leurs secrets.- Nathan, 1 9 8 2 . - 70 p.; ¡11.- (Un
grand livre "Questions/réponses").
Documentation sur la géologie, la géographie, l'ethnologie et l'histoire des Pôles en général, puis du Pôle Nord et du Pôle Sud pris séparément pour montrer ce qui les distingue.
L'auteur y mêle quelques souvenirs personnels des multiples expéditions qu'il a faites
dans ces régions.
Très bonne présentation sous forme de réponses à des grandes questions posées ou sous
forme de petits articles présentés sur fond de couleur et qui apportent des détails sur des
points particuliers. Le t o u t est agrémenté de très jolies photos et de croquis intéressants.
Pour tous les âges.
Armelle FLICHY
Comité de lecture de Paris
Biographies/Témoignages
MONTALEMBERT
(Hugues d e ) . - La lumière assassinée.- Robert Laffont, 1 9 8 2 . -
Hugues de Montalembert habite depuis deux ans New-York où il est peintre, quand un
soir en franchissant le seuil de sa porte, il est attaqué par deux noirs. Hugues n'ayant
pas d'argent sur lui, la lutte tourne vite mal et au moment de s'enfuir ses agresseurs lui
jettent du vitriol en plein visage. Il a le réflexe de se laver à grande eau jusqu'à l'arrivée
des secours, mais le mal est irréparable : en quelques mois il devient complètement
aveugle.
"La Lumière Assassinée" est certes le témoignage de cet être jeune perdant la vue
d'heure en heure, de sa lutte pour la vie, contre le corps médical parfois négligeant et
contre sa cécité. Mais c'est aussi "l'œuvre" pleine de poésie, d'images, de couleurs et de
sensibilité d'un peintre à qui l'on a ravi la lumière.
Hugues de Montalembert ne laissera pas ses lecteurs indifférents parce qu'il est très
vrai : tour à tour glacial, réaliste ou sensible, toujours parfaitement conscient de ce
qu'il vit. Mais sa lecture ne semble conseillée qu'aux adolescents avancés, ayant une
expérience suffisante de la vie.
.
Florence A G U I L L O N
Comité de lecture de Paris
Point de vue d'un jeune :
Attaqué à New-York, un homme assez jeune, l'auteur, devient aveugle. Peintre il était,
le voilà obligé de perdre son métier. Son ex-femme revient et combat avec lui l'administration, etc... Il espère recouvrer la vue, mais l'opération envisagée ne présente aucune
chance de réussite. Hugues de Montalembert écrit un récit émouvant dans lequel il
montre sa réadaptation. A f i n de conserver sa mémoire visuelle, il se rend dans l'Ile
où il a passé la meilleure partie de sa vie de voyant. Peu à peu, son instinct et ses sens
remplacent ses yeux.
Ce livre est très intéressant en raison du témoignage qu'il comporte. H. de Montalembert
nous fait vivre ses sentiments et sa souffrance au point que, par moment, les yeux du
lecteur lui font mal ; l'heureux retour de sa femme, provoqué par la cécité, touche le
lecteur. Dure t o u t en étant poignante, la vérité trouble et bouleverse le spectateur du
drame. En revanche, la rédaction peut déplaire par certains de ses aspects. Toutefois,
l'œuvre permet de réfléchir et de découvrir les expériences d'autrui. Je pense que ce
livre mérite d'être lu.
„ ,, A
._
B. MARICHEZ - 15 ans
Histoire
A la découverte de l'histoire.— Hachette, 1981.— 189 p.; ill (Hachette Encyclopédique
pour les jeunes).
Cet ouvrage, écrit par une vingtaine de professeurs et d'historiens, présente une histoire
chronologique et thématique du monde, de la préhistoire à nos jours. La vision synthétique de l'histoire mondiale qui efface les dates au profit des découvertes (écriture,
Galilée, révolution agricole, libre-échange, non-violence...), des grands moments de
l'humanité (la paix romaine, les croisades, les Ming, les empires coloniaux, guerre froide
et coexistence pacifique) marque un choix délibéré et passionnant de la part des auteurs. Ils cherchent à expliquer, à faire découvrir les mécanismes de l'humanité en
marche, non à plaquer des faits archi-connus. On redécouvre l'histoire : quelques raccourcis peuvent faire grincer des dents le lecteur à la recherche d'une plus grande précision (ex : fin de la page 35), mais l'ampleur du sujet oblige à certains choix même
arbitraires.
Quelques chapitres sont mal placés : " L a poudre à canon et les armes à f e u " entre
"L'empire des steppes de Gengis Khan" et " U n pays, plusieurs nationalités : la Chine
mongole", ou "La découverte de l'imprimerie" entre des chapitres sur les Olmèques,
Mayas, Incas et " L a découverte de l'Amérique".
La répartition des périodes historiques est la suivante :
— Préhistoire, antiquité, haut Moyen-Age : 45 pages.
Moyen-Age jusqu'aux grandes découvertes : 23 pages.
— Temps modernes (XV-XVIIIème) : 47 pages.
— Révolutions américaine et française jusqu'au XXème siècle : 29 pages.
— Le XXème jusqu'à nos jours : 29 pages.
Comme toujours les temps anciens sont privilégiés par rapport aux siècles plus récents.
L'ouvrage est d'accès clair grâce à la table des matières du début du livre, à l'index, à
la division en chapitres de deux pages avec sous-titres et paragraphes, aux chapitres par
thèmes, pays ou peuples.
A la fin de chaque chapitre quelques titres d'ouvrages sont cités pour les lecteurs qui
veulent approfondir le sujet.
Les illustrations sont nombreuses, en couleur ou en noir et blanc (quelquefois trop
petites). Les cartes sont trop petites et souvent peu lisibles (ex. pages 48, 131 ).
Un bon ouvrage pour les 13 - 16 ans qui offre une très bonne vision synthétique de
l'humanité.
Marie-Odile CAVALIE
Comité de lecture de Versailles
Deux livres sur la résistance, tous deux excellents, mais tous deux marqués par des orientations politiques différentes, et dont la lecture se complète.
D U R A N D (Pierre).- Vivre debout, la Résistance.- Messidor (La Farandole), 1 9 8 2 . 260 p.; ill.— (Documents).— Réédition d'un ouvrage paru en 1974.
Bonne présentation, dense et claire, de ce que f u t la résistance en France; tous les
aspects sont évoqués : sabotages, renseignements, action anti-déportation, lutte à main
armée, maquis, etc... La répression venant de la puissance occupante ou du régime de
Vichy est aussi exposée. Toute cette épopée de la résistance est resituée dans le cadre
du déroulement de la seconde guerre mondiale dont les combats à travers le monde,
victoires ou défaites, sont mentionnés.
Trois excellentes annexes pour le lecteur :
— Les grandes étapes de l'histoire de la seconde guerre mondiale donnant une chronologie détaillée des événements préalables à la guerre et qui sont un encouragement pour
l'agresseur.
— Le texte intégral du programme du Conseil National de la Résistance.
— Un petit dictionnaire de la guerre donnant la définition et l'explication de tous les
mots ou sigles employés par l'occupant, par les collaborateurs, par la résistance, par les
alliés.
La mise en page, les caractères, le style simple, précis et narratif rendent la lecture de ce
texte très aisée.
Toutefois cet ouvrage visiblement inspiré par une idéologie politique (renforcée encore
par la préface de Max-Pol Fouchet) se ressent de cette orientation. Il présente certains
faits ou personnes d'une manière contestable et partisane et certains passages ne sont pas
conformes à la réalité historique (p. 3 0 - 3 1 - 68 78 - 118 - 186).
Ce livre ne présente donc pas l'objectivité requise dans un ouvrage d'histoire. On peut
accompagner cette lecture des titres suivants qui pourront renseigner utilement sur cette
période : Bénouville : Le sacrifice du matin (réédité chez Laffont). MICHELET : Rue de
la liberté. A. GUEHENNO : L'épreuve,et les ouvrages de RÉMY.
Odile A L T M A Y E R
Comité de lecture de Paris
HEALY (Time) et GHEYSENS (Roger).— Armées secrètes — La résistance en Europe
durant la 2ème guerre mondiale.— Gamma, 1982.—
; ill.
Livre court mais très dense, sur l'ensemble de la résistance pendant la guerre, en Europe
Occidentale et en Europe de l'Est. Le plan du livre consiste à grouper par chapitre les
caractéristiques des mouvements de résistance : propagande, réseaux, opérations, partisans, sabotages, radio, codes secrets, évasions, etc... et non à prendre chaque pays l'un
après l'autre ce qui aurait conduit à des répétitions mais, peut-être, à une plus juste
relativité de l'importance de la résistance dans ces divers pays. Exemple : il y a beaucoup
plus d'exemples pris en France ou au Danemark qu'en Hollande ou plus encore qu'en
Europe de l'Est.
L'essentiel est que le livre est très documenté, très dense tout en restant clair, enrichi
d'une iconographie bien commentée et bien présentée.
Les premiers chapitres exposent nettement la situation politique et militaire depuis le
déclenchement de la guerre jusqu'à la mainmise de l'Allemagne sur la quasi totalité de
l'Europe. Les auteurs, à juste raison, ne supposent pas ces faits élémentaires connus
par de jeunes lecteurs. Les grandes lignes de l'évolution de la guerre apparaissent dans
le texte, conjointement à l'évolution des actions des résistances.
Malgré les efforts d'objectivité on sent le désir de minimiser la résistance communiste.
C'est à peine s'il est dit que l'Angleterre et les États-Unis soutinrent les fascistes grecs
contre les résistants de gauche. Les méthodes nazies sont dites mais sans s'y complaire.
Le ton du livre est celui de l'histoire ce qui n'empêche pas qu'il se lit avec beaucoup
d'intérêt et facilement. A partir de 12 ans.
Gilberte M A N T O U X
Comité de lecture de Versailles
OFFREDO (Jean).— Lech Walesa ou l'été polonais.- Éditions Cana (14, rue du 8 mai
1945 - 75010 Paris), 1 9 8 2 . - 192 p. , ill.
Cet ouvrage est un historique du mouvement « Solidarité » en Pologne qui est inséparable du nom et de la personne de Lech Walesa.
mouvement
L'illustration est très abondante. Chaque événement ou presque est illustré par une ou
plusieurs photos. Il est même plus aisé pour la bonne compréhension du texte de lire
le livre sans s'attarder aux photos qui risquent de disperser l'attention. On les regardera
avec plus de profit, la lecture une fois faite.
Le récit « au jour le jour » de ces 18 mois de la vie polonaise est intéressant, il éclaire
d'un jour précis et documenté tous les événements qui se sont déroulés autour de la
constitution du syndicat « Solidarité ». D'autre part, un récent sondage a montré que
parmi les personnages qui retenaient le plus l'intérêt des jeunes, Lech Walesa arrivait
en troisième position. Les adolescents à partir de 14/15 ans trouveront donc sûrement
dans ce livre une source très parlante d'informations sur le leader de Solidarité.
Odile A L T M A Y E R
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BIBLIOGRAPHIE SUR LES RELATIONS PARENTS-ENFANTS
Nous avons réuni autour de ce thème quelques romans qui étaient construits autour des problèmes, des tensions, des joies d'une relation: mèrefille, père-fils, enfants-grands-parents,
enfants-adoption,
enfants-divorce,
enfants-un adulte (remplaçant le parent manquant) et même enfantsfamille.
Ces romans ont été choisis soit dans les collections pour adolescents soit
dans la littérature générale. La mention (j) indique que l'ouvrage est plus
adapté aux plus jeunes.
Cette liste indicative n'est bien-sûr pas exhaustive mais est destinée à être
le point de départ d'une animation ou d'un club de lecture avec des jeunes
autour de ce problème qu'adultes et adolescents ressentent actuellement
fortement.
Relation PERE-ENFANT
A R G I L L I (Marcello).- Sous le même c i e l . - Duculot, 1 9 8 0 . - 175 p.—(Coll. Travelling).
L'auteur journaliste, pense trouver auprès de ses enfants (14-16 ans) l'inspiration pour
écrire sur les problèmes de l'adolescence. Il s'aperçoit alors qu'il n'a plus le contact avec
eux et se pose des questions quant à son rôle de père.
BALZAC ( H o n o r é ) . - Le père Goriot - Garnier, 1 9 7 4 . Le père Goriot sacrifie tout à ses filles qui sont, par leur mariage, entrées dans la société
mondaine de Paris, et il meurt seul, abandonné et renié par ses filles.
B A T A I L L E (Michel).- L'arbre de N o ë l . - L.G.F., Livre de poche, 1975.
288 p.
Pascal , 10 ans, atteint par des radiations atomiques, va mourir avant 3 mois. Son père
se demande: que peut-on donner à un enfant qui va mourir? Il fera tout pour le rendre
heureux (j.).
BAZIN (Hervé).—Au nom du f i l s . - L.G.F., Le Livre de Poche, 1 9 7 5 . - 380 p.
De ses trois enfants, un veuf, Mr. Astin, professeur de lettres en banlieue, préfère celui
qui n'est pas de lui et qui est le moins doué. Il raconte sa vie avec eux.
CAGNATI (Inès).- Le jour de congé.-Denoël, 1 9 7 3 . - 198 p.
Galla revient du lycée, un samedi à l'improviste, chez ses parents. Là, son père la chasse.
Pourquoi ? Après une nuit passée dans la niche du chien et une journée d'errance durant
lesquelles elle ne cesse de se poser des questions, c'est au lycée qu'elle apprendra les
raisons de ce mystérieux accueil.
C A U V I N (Patrick). - Monsieur papa.- J.C. Lattès, 1976.- 240 p.
Laurent, dix ans, vit seul avec son père que sa mère vient de quitter. Tous les deux se
f o n t une vie de "célibataires". Laurent se crée un univers dans lequel son ambition est
de devenir gangster. Pour rire d'abord, mais cela risque de mal finir.
CORMAN ( A v e r y ) . - Kramer contre Kramer: Le droit du père; trad. de l'américain. Laffont, 1 9 8 0 . - 307 p.
Les parents ne s'entendent pas. La jeune femme part laissant son fils de 5 ans à son
mari. Comment le père va-t-il faire face aux tâches quotidiennes, à son travail et au
besoin d'affection que réclame son fils.
DAHL (Roald).- Danny, le champion du monde.- Stock, 1978. - 240 p.
Danny, orphelin de mère raconte son enfance auprès de son père, personnage original
et sympathique, qu'il aime et admire mais chez qui il découvre une faiblesse: la tendance
au braconnage, ce qui les entraînera dans des aventures...
G R I M A U D (Michel).- Pourquoi partir?- Ed. de l'Amitié, G .T. Rageot, 1 9 7 4 . - 224 p.
(Coll. Chemin de l'Amitié).
Analyse des relations parents-enfants au moment où un adolescent décide de trouver
sa liberté parmi les jeunes de son âge.
HUMPHREY (William) monde entier)
Plus loin du ciel.- Gallimard, 1 9 7 9 . - 219 p . - (Coll. du
L'auteur évoque son enfance et sa jeunesse, au sein d'une famille ouvrière dans le vieux
Texas des années 25-30, ses promenades avec son père, grand chasseur, qui l'emmenait
à l'affût des alligators mais la crise de 1930 assombrira cette joie de vivre.
LINDE (Gunnel).— Histoires à raconter aux parents.- Nathan.— 126 p. (Arc-en-Poche).
Un livre qui aborde avec beaucoup de fantaisie (une petite fille fabrique deux papas,
deux mamans...) mais aussi d'à propos et de psychologie, les rapports parents-enfants
tout en les dédramatisant, (j).
M E D I N A (Jean-Baptiste).- Papa copain.- Magnard, 1 9 7 4 . - 192 p . - (Coll. Le temps
d'un livre).
Patrick, 15 ans, dont la mère est morte, raconte sa vie avec son père rêveur et vulnérable,
qu'il traite en camarade et dont il se sent un peu responsable. Son père étant tombé
amoureux, sans oser l'avouer, de sa secrétaire, Patrick va essayer de l'inciter à se remarier pour que la joie règne à nouveau dans leur foyer.
SEGAL (Erich).- Un homme, une femme, un enfant.- Grasset, 1980.
Aux U.S.A., Bob et Sheila forment un couple heureux avec leurs deux filles quand un
téléphone apprend à Bob qu'il est père d'un garçon de 10 ans né d'une aventure passagère en France. Bob fait venir l'enfant auprès de lui mais quelles seront les réactions de
chacun et surtout celles du père devant ce nouveau membre de la famille.
TOESCA (Maurice).- Le Lycée de mon père.- Clancia, Gurénaud, 1981.—209 p.—
(Coll. Mémoires pour demain).
L'auteur évoque sa jeunesse auprès d'un père aux principes rigoureux mais plein de
générosité, professeur de lettres dans un lycée de province, à l'époque de la 1ère guerre
mondiale. Leurs relations simples et directes influenceront la réussite de l'écrivain.
T O U A T I (Claude Rose).- La Roque - basse.- La Farandole, 1 9 7 8 . - 185 p. (Coll.
Prélude).
A u début de ce siècle, une jeune fille de la campagne malgré les réticences de son père,
veut aller à la ville pour devenir institutrice, (j).
V A L L E S (Jules).- L'enfant.- L.G.F. Livre de Poche (1038), 1 9 7 2 . - 448 p.
Ce livre aborde les problèmes d'un enfant martyrisé par ses parents au début du XIXème
en France, au point qu'il en arrive à vouloir se suicider.
Relation MERE - E N F A N T
B A Z I N (Hervé).- Vipère au poing.- L.G.F., Livre de poche, 1 9 7 2 . - 3 1 8 p.
Une mère déteste ses enfants. Pourquoi? Le père impuissant assiste à l'abus de pouvoir
de sa femme sur ses enfants qui essaieront tout pour lui échapper.
C A L A M I T Y (Jane).- Lettres à sa fille; trad. de l'américain.- Le Seuil, 1 9 8 1 . - 1 0 0 p.
(Coll. Points-Virgule).
Ces lettres sont un cri d'amour de la mère à sa fille. Elles nous montrent la vie dure en
Amérique du Nord à la fin du XIXème et nous font comprendre le choix de l'auteur
pour l'aventure et le dévouement à son pays au lieu d'élever sa fille.(j)
C O L M A N (Hila).— Je ne suis plus une enfant.- École des loisirs, 1982.
C'est dur d'avoir treize ans! Christine se sent abandonnée par ses parents (qui pensent
avoir raté leur vie) et mal aimée de sa sœur Pénélope dont elle est jalouse. En confiant
avec humour, ses peines à son journal intime, elle parviendra malgré tout à retrouver
son optimisme.(j).
G A R Y (Romain).— Promesses de l'aube.- Gallimard.-
1980 . - 390 p.
Le narrateur raconte son enfance en Russie, Pologne et à Nice mais surtout son immense
amour envers sa mère et réciproquement. Il lui promet tacitement d'accomplir t o u t ce
qu'elle attend de lui dans l'ordre de l'héroïsme et de la réalisation de soi-même.
G I R A U D O U X (Jean).- Electre.-Grasset, 1963.
C'est la haine farouche d'Electre contre sa mère Clytemnestre qui ne s'est jamais occupée
d'elle ni de son frère Oreste. Electre avec l'aide d'Oreste cherche à tuer sa mère et son
beau-père Egisthe pour venger son père Agamemnon.
GORKI (Maxime).- La mère.- Cercle Bibliophile, 1 9 6 7 . - 399 p. i l l . - (Chefs d'oeuvre
de la littérature russe).
L'héroïne de ce roman, la vieille Pélagie Vlassova a connu une vie de misère, son fils
Paul s'est rallié à la cause révolutionnaire et y entraîne sa mère qui remplacera son fils
quand celui-ci sera condamné à la déportation.
H A T A N O (I. et I . ) . - L'enfant d'Hiroshima Folio Junior).
Gallimard, 1 9 7 7 . - 189 p . - i l l . - ( C o l l .
Correspondance réelle entre un adolescent et sa mère pendant la seconde guerre mon-
diale au Japon. Une communication exceptionnelle s'établit au fil des lettres entre la
mère et le fils. A travers cet échange Ichiro grandit et s'affirme, (j).
M A U R I A C (François).- Le Mystère Frontenac.- L.G.F. (Poche 359).
Frontenac, c'est le nom d'une famille et d'une propriété des Landes. La mère,veuve,
veut transmettre à ses enfants, plus qu'une maison et des traditions, le mystère de
l'amour et de l'union absolus. Un seul des trois adolescents le comprendra vraiment
par l'intermédiaire de la poésie.
M O N T H E R L A N T (Henri d e ) . - L ' E x i l . - Gallimard, 1 9 8 0 . - (Coll. La Pléiade).
Philippe, fils unique élevé durant toute son adolescence par une femme, désire s'engager
en 1914. Sa mère, quoique se disant patriote, l'en empêche. " T o u t ce qu'il y a de bon,
vous l'avez étouffé".
PHILIPPE (Anne).- Les rendez-vous de la colline.- Julliard, 1 9 7 2 . - 188 p . - o u Livre
de Poche n° 3149.
Une mère et une fille vivent et dialoguent simplement au jour le jour. Récit plein de
délicatesse à travers lequel on sent vibrer un cœur d'adolescente.
RENARD (Jules).- Poil de Carotte.- Gallimard, 1 9 8 2 . - 208 p . - (Coll. Folio Junior).
Histoire à la fois drôle et triste d'un garçon surnommé Poil de Carotte à cause de sa chevelure rousse, qui n'est aimé ni de sa mère ni de ses frères et sœurs, (j).
ROBLES (Emmanuel).- Saison violente.- L.G.F., 1 9 7 6 . - 192 p . - (Poche n° 3632).
Un adolescent, domestique à Oran en 1927 chez des riches colons, raconte sa vie d'écolier puis de lycéen pauvre, ses jeux d'enfance, son attachement possessif pour sa mère
veuve, l'éveil de son amour pour la fille de ses voisins et les crises qui mettront fin à son
enfance, dans le cadre de l'Algérie de l'entre-deux guerres.
S A N D R I N (Marie-Claude).- Salut baby ! . - Duculot.
Une mère et sa fille adolescente peuvent-elles accepter leurs différences? A u travers
d'une véritable histoire d'amour, deux femmes apprennent à se connaître, à se respecter
et à naître à leur nouvelle existence.
R E L A T I O N ENFANT - DIVORCE
ANGER (Henri).- Une petite fille en colère.- Gallimard, 1 9 8 2 . - 161 p.
Lors de la séparation de ses parents, Angélina, huit ans et demi essaie d'attirer sur elle
l'attention de sa mère, qu'elle adore, par des facéties et même des actes violents. Sa
mère devant se mettre à travailler elle retrouvera le calme auprès d'une mère "adoptive"
à la campagne. Livre plein de charme et de vérités profondes sur le besoin d'amour des
enfants.
AUBRY (Cécile).- Le bonheur volé.- Julliard, 1 9 8 1 . - 258 p.
Simon vit avec sa grand-mère car sa mère pianiste vit seule faisant croire à son fils que
son père est mort. Mais la découverte de photos dans le grenier entraînera Simon à la
recherche de son père. Analyse fine et pleine de charme des différents personnages.
39
BAUDOUY
Travelling).
(Michel A i m é ) , - Un passage difficile.- Duculot, 1 9 7 4 . - 191 p. (Coll.
Une jeune fille raconte les événements qui ont marqué sa vie de 12 à 18 ans: le divorce
des parents de son meilleur ami, ses conséquences, les réactions d'elle-même et de sa
famille et les difficultés de la recherche d'un équilibre.
BONNAFONT (Claude).- Un sourire à l'emporte-pièce.- Magnard, 1 9 7 3 . - 192 p.
(Coll. Le temps d'un livre).
Description du désarroi de Xénia, jeune fille de 15 ans qui est tiraillée entre son affection pour sa mère, antiquaire et son admiration pour son père, médecin. Elle ne comprend pas leur séparation et admet mal le remariage de sa mère.
BONNIER ( H e n r y ) . - L'enfant du Mont Salvat.- Albin Michel, 1 9 8 0 . - 343 p.
Un enfant des années 30 est victime du divorce de ses parents. Il erre d'une famille
à l'autre, connaît la tristesse des pensions. Quand il trouve l'amour auprès de sa grandmère, c'est pour partager une misère causée par les dettes de son père. Drame raconté
simplement.
CESBRON (Gilbert).- C'est Mozart qu'on assassine.- Laffont, 1 9 7 1 . - 224 p.
Le divorce de ses parents plonge Martin dans l'univers sordide des adultes. En sortirat-il intact?
F R A E R M A N ( R . ) . - Tania ou le premier amour; trad. du russe.— La Farandole, 1974.—
256 p. (Coll. Prélude).
Tania, qui a toujours vécue seule avec sa mère en Sibérie orientale, voit arriver son père
accompagné du jeune Kolia. Au fil de la vie quotidienne, elle va découvrir et aimer son
père, tandis qu'elle ressentira pour Kolia ses premiers sentiments amoureux.
JAMES ( H e n r i ) . - Ce que savait Maisie.- U.G.E., 1 9 8 0 . - 400 p.
La rupture d'un ménage anglais vue à travers les yeux de leur petite fille qui en est la
victime.
L A R R I V O I R E (Sirkku).- Ne m'oublie pas; trad. du finlandais.- Ed. de Minuit, 1 9 7 9 . 184 p.
Une mère pauvre mais surtout indifférente abandonne Sirkku, petite fille de 6 ans,
et son frère dans un orphelinat. Le père, divorcé, soldat au loin ne peut guère les entourer. Sirkku attendra sa mère jusqu'à M a n s époque où elle reçoit une lettre de cette
dernière lui annonçant son remariage et donc son impossibilité définitive de s'occuper
d'elle.
WINBERG (Anna Greta).- Ce jeudi d'octobre - Ed. de l'Amitié. G.T. Rageot, 1 9 7 6 . 149 p.; i l l . - (Coll. Bibliothèque de l'amitié).
Madd, petite suédoise de 13 ans, raconte la catastrophe que représente pour elle le
divorce de ses parents et la façon dont, par sa souffrance et par ses responsabilités, elle
fait un pas de plus vers l'âge adulte, (j).
(A suivre)
Nous avons lu mais pas retenu :
Des livres intéressants mais pas adaptés aux
jeunes car trop enfantins, trop difficiles ou en
dehors de leurs centres d'intérêts.
Bastien, gamin de Paris.— Bertrand Solet.—
La Farandole, 1982.
L ' A u t o m o b i l e . - James C l a r k . - Bordas, 1982.
Un cri dans les roseaux.— Jo Pestum.— Éditions
de l ' A m i t i é , 1982.
A la courbe du fleuve.— V. S. Naipaul.— A l b i n
Michel, 1982.
Écrits par cœur.- Isabelle Jan.— Garance, 1982.
Les vacances de Rocroi.— Georges Thinès.
Balland, 1982.
Le photographe.— Paul Savatier.— Gallimard,
1982.
La cendre et la foudre.— F. Tristan.— Balland,
1982.
Les mariées de la guerre.- L. Battle.— Ramsay,
1982.
L'amour tombé du lit.— G. Pussey.— Denoël,
1982.
La t e m p ê t e . - Barjavel - Denoël, 1982.
Park Gorki.
Martin Gruz S m i t h — L a f f o n t ,
1981.
Protection encombrante.—
Heinrich
Boll.
Seuil, 1983.
Les Chérubins électriques.- Guillaume Serp.—
L a f f o n t , 1983.
Somme toute.— Claude Roy.— Gallimard,
1982 (Folio).
Les châteaux de l'exil.— Georges Blond.—
Julliard, 1982.
Trésor légendaire des a n i m a u x . - Grund, 1981.
Les hauts pays.
Philippe Lamour — L a f f o n t ,
1982.
Fêtes, coutumes et gâteaux.— N. Vieflaure et
A.C. Beauviala.— Ed. C. Bonneton.
Les Maya.— J. Soustelle.— Flammarion, 1982.
Des livres que nous n'avons pas aimés :
Frankenstein.- Mary S h e l l e y . - Gallimard, 1982
(Mille Soleils).
L'Odyssée de Sandrine.— Yvette Loiseau.—
Duculot, 1982.
La peau du nègre.— Pierre Pelot.
Casterman,
1982 (L'ami de poche).
Marcellin Caillou.— Sempé.— Gallimard, 1982
(Grands textes illustrés).
Les bondieuseries de mon oncle.— Pierre
Roudy.- Magnard, 1982.
Le A nouveau est arrivé.— Ziegelmeyer, Thirion.—Seuil, 1982 (Points virgule).
Z e l i a . - Zelia G a t t a i . - Stock, 1982 (Mon bel
oranger).
La dame de beauté.— Jeanne Bourin.— La
Table ronde, 1982.
La Boum.— P. Besson et D. Thompson.—
Ramsay, 1982.
Marguerite 1925.— Micheline Boudet.— A l b i n
Michel, 1982.
Les enfants de l'aube.— P. Poivre d ' A r v o r .
Lattès, 1982.
Petit Joseph.- Chris D o n n e r . - Fayard, 1982.
Gian, les ailleurs impossibles.— Marthe Gorla.
Médecins de nuit.— Manuel Leblanc.— Ramsay, 1982.
La Ragotte.- Evelyne Coquet - L a f f o n t , 1982.
Cap sur l'or.— Bob de Moor.— Casterman,
1982. (B.D.).
L'arme absolue.- Jacques Martin.— Casterman,
1982 (B.D.).
Lettres de mon moulin.— Daudet, Nittei.—
Dupuis, 1982 (B.D.).
Yeah ! . - E d i k a . - Fluide Glacial, 1982 (B.D.).
A b o n n e m e n t p o u r un a n : 5 5 f r s .
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