La fibromyalgie enfin reconnue
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La fibromyalgie enfin reconnue
Journal gratuit l Juillet - Août 2007 l www.hug-ge.ch l INNOVATION REGARD CROISÉ ENTRÉE LIBRE Les yeux aux commandes Méditer pour moins déprimer Un faiseur d’art aux HUG Etonnant: le cerveau parvient à commander une machine d’un simple regard. Des exercices de concentration peuvent prévenir la rechute dépressive. Médecin autant qu’artiste, le Dr Peter Schäfer nous livre sa maison du futur. page 2 page 4 page 11 A CŒUR OUVERT Prématurés : un espoir La fibromyalgie enfin reconnue SOMMAIRE Radiographie Pr Olivier Irion Médecin-chef du service d’obstétrique 3 3 Coulisses Lorsque la vie commence trop tôt Prévenir l’accouchement prématuré 5 5 Net Les soins infirmiers par le menu Greffes d’organes : protocoles en ligne 8 8 Arrêt sur images Ils volent au secours des autres 20 ans de partenariat avec la Rega 9 9 Santé sans frontières Soutenir la santé mentale au Rwanda 10 Fondation Coup double pour Artères 10 Clin d’œil Juniors et seniors sur le même trottoir 10 Entrée libre L’art de visiter l’hôpital 11 Tête à tête Les infirmiers entreront à l’Uni de Lausanne J. Gregorio A Genève, 7% des accouchements sont prématurés. La prématurité est responsable de la majorité des décès périnatals et des handicaps, entraînant un coût humain, social et financier considérable. Elle a plusieurs causes: contractions utérines, rupture des membranes, mais aussi accouchement induit pour extraire un fœtus en danger. Le service d’obstétrique étudie l’efficacité du traitement par la progestérone pour prolonger la grossesse chez les femmes à risque, ainsi qu’une intervention psychothérapeutique pour calmer les contractions prématurées. L’échographie Doppler permet d’évaluer les réserves fœtales et de retarder certains accouchements, ou d’extraire à temps un fœtus en hypoxie. Grâce aux progrès de la néonatologie, la survie des prématurés s’est améliorée, ainsi que leurs chances de survie sans séquelles. La maturation pulmonaire fœtale, les antibiotiques et l’accouchement planifié sont aussi responsables de ces progrès. En cas d’accouchement prématuré, le transfert à l’hôpital universitaire et la prise en charge par une équipe pluridisciplinaire sont essentiels. A l’hôpital pour des cacahuètes… Les allergies en augmentation Mal mystérieux, mais pas imaginaire, la fibromyalgie touche surtout des femmes. Ce syndrome fréquent se manifeste par une sensation de douleur généralisée, de fatigue et l’apparition de multiples points très sensibles. Même si plusieurs hypothèses sont à l’étude, l’origine de cette affection chronique et handicapante demeure inconnue. Ce flou ajouté au fait que la maladie «ne se voit pas» a joué en défaveur des patientes qui n’étaient pas toujours prises au sérieux dans leur 12 Fiche pratique Haute Ecole de Santé : des opportunités d’ouverture 12 souffrance. Longtemps mal identifiée, voire sous-estimée, la fibromyalgie est aujourd’hui enfin reconnue. Vu son retentissement important sur la vie familiale, sociale et professionnelle, elle nécessite une prise en charge globale. Réorganiser les tâches quotidiennes et redéfinir les priorités font partie des principaux objectifs thérapeutiques. Plus d’informations dans le dossier de l’été. pages 6 et 7 2 1907 – 2007 100 ans de la Maternité l Pulsations l Juillet - Août 2007 l Hôpitaux universitaires de Genève INNOVATION Présentée par Séverine Hutin, porte-parole des HUG, l’émission Pulsations du mois de juillet sera consacrée à la relation soignant/soigné. Un premier reportage s’intéressera aux patients standardisés, un deuxième à l’interprétariat. Sur Léman Bleu, le magazine santé des HUG sera diffusé à partir du lundi 9 juillet à 19h26, puis toutes les deux heures jusqu’au mardi 10 à 15h26. Rediffusion le lundi 16 et le mardi 17 juin aux mêmes heures que le lundi 9 et mardi 10 ainsi que les weekends du 14-15 et 21-22 à 11h45 et 01h45. Sur TV8 Mont-Blanc, l’émission sera diffusée mardi 10 juillet à 17h15, mercredi 11 à 7h50, jeudi 12 à 22h, samedi 14 à 20h20, dimanche 15 à 7h50 et lundi 16 à 13h15. Innovation L’émission du mois d’août sera, quant à elle, dédiée aux innovations. Un premier reportage présentera OsiriX, un logiciel d’imagerie médicale open source, téléchargeable gratuitement sur internet et un second à GenkyoTex, une start-up travaillant sur des molécules capables de stopper l’évolution de maladies du grand âge. Sur Léman Bleu, le magazine santé des HUG sera diffusé à partir du lundi 13 août à 19h26, puis toutes les deux heures jusqu’au mardi 14 à 15h26. Rediffusion le lundi 20 et le mardi 21 août aux mêmes heures que le lundi 13 et mardi 14 ainsi que les weekends du 18-19 et 25-26 à 11h45 et 01h45. TV8 Mont-Blanc diffusera l’émission mardi 14 août à 17h15, mercredi 15 à 7h50, jeudi 16 à 22h, samedi 18 à 20h20, dimanche 19 à 7h50 et lundi 20 à 13h15. Allumer sa télévision d’un simple regard Des chercheurs ont trouvé le moyen d’envoyer une commande du cerveau à une machine par les seules oscillations du cortex. Un espoir pour les malades avec des ressources motrices limitées. J. Gregorio Communication En fixant son attention sur une lumière qui clignote à une certaine fréquence, le cortex émet des oscillations qui seront décryptées. Envoyées à un microprocesseur, elles permettraient à un fauteuil roulant de tourner. Dans les films eXistenZ ou Matrix, une puce est logée dans le cerveau et reliée à un ordinateur. Aujourd’hui, la réalité dépasse la science-fiction! Le groupe de neuroimagerie électrique (1), rattaché aux HUG et au département des neurosciences cliniques de l’Université de Genève, a mis au point une interface cerveau-ordinateur (Brain Computer Interface (BCI) en anglais) qui permet de communiquer avec le monde extérieur sans poser d’implants dans la tête. Depuis longtemps, l’électroencéphalographie (EEG) mesure le potentiel électrique grâce à des électrodes placées sur le cuir chevelu. Ce mode d’enregistrement des signaux cérébraux est à la base de la découverte. Sara Gonzalez Andino, physicienne et responsable du groupe, explique le fonctionnement : « La personne porte un casque EEG et fixe son attention sur une lumière qui clignote à une certaine fréquence. Cette seule activité provoque des oscillations dans le cortex. En développant des algorithmes, nous avons réussi à décoder ce signal et à le transmettre à un microprocesseur qui va exécuter une commande, comme par exemple faire tourner une chaise roulante. Selon que la personne se concentre sur telle ou telle lumière, la réaction du cerveau change ce qui rend possible l’exécution de tâches diverses. » Nombreuses applications potentielles Une découverte qui séduit par ses nombreux avanta- ges. « Jusqu’à présent, les seuls systèmes existants étaient invasifs (implant dans le cerveau) et moins performants. Nous avons une fiabilité théorique de 100%, le signal est transfor- mé en commande en temps réel (moins d’une demi-seconde) et n’est pas gêné par les bruits extérieurs. C’est un système facile à calibrer, mobile et sans problèmes de maintenance », résume Rolando Grave, mathématicien du groupe. Sans oublier les nombreuses applications potentielles. « On peut envisager que cette interface serve aux malades avec des ressources motrices limitées en les aidant par exemple à contrôler une chaise roulante ou à interagir avec leur environnement : contrôle de la lumière, de la télévision, activation d’un signal d’appel ou d’alarme, etc. », ajoute-t-il. (FNRS), l’équipe interdisciplinaire, comprenant également un mathématicien, un ingénieur et une psychologue, a mis cinq ans pour arriver à ces résultats, mais ne veut pas en rester là. Elle se fixe deux objectifs pour le proche avenir: intéresser des acteurs du monde économique (lire ci-dessous) et trouver de nouveaux fonds pour poursuivre la recherche clinique. « Nous cherchons des patients qui ne peuvent plus bouger (tétraplégiques) ou qui sont incapables de communiquer hormis un clignement des paupières (syndrome de renfermement) pour tester le système en neuroréhabilitation », conclut la responsable. Recherche de fonds Giuseppe Costa Soutenue par le projet européen BACS et une bourse du Fonds national de la recherche scientifique Pour en savoir plus, www.electrical-neuroimaging.ch. (1) Du labo à l’entreprise grâce à Unitec Le bureau de transfert de technologies et de compétences de l’Université de Genève et des HUG valorise les découvertes issues des activités de recherche. Si les HUG organisent, le 14 septembre prochain, la première Journée de l’innovation afin d’encourager et de stimuler le développement de projets, Unitec est, depuis 1998 déjà, le bureau de transfert de technologies et de compétences de l’Université de Genève. «Depuis 2002 et la signature d’une convention, nous valorisons également les découvertes issues des activités de recherche des HUG », explique Laurent Miéville, responsable d’Unitec (1). Potentiel de croissance important Bien qu’en progression, la part des inventions HUG soumises à Unitec est inférieure à celle de l’Université (15-25% vs 75-85%). « Pourtant, le potentiel de croissance reste important. On pourrait doubler ce volume car les innovations biomédicales sont souvent plus proches du marché donc plus faciles à valoriser que certaines découvertes issues de la recherche académique pure », souligne Laurent Miéville. Concrètement, le bureau met à disposition de la communauté hospitalière ses compétences : évaluation du potentiel commercial de la découverte et de son attractivité pour les marchés, définition d’une stratégie de commercialisation (dépôt d’un brevet si nécessaire), identification des partenaires économiques, négociation d’un contrat de transfert, suivi des contrats, récolte des royalties. « Pour aider les chercheurs à prendre la bonne décision, nous leur proposons également des cours de formation sur la propriété intellectuelle ou les stratégies et techniques de valorisation. » A l’image d’un récent accord de transfert important signé avec Merck Serono ou de l’impressionnante levée de fonds réalisée par la start-up Endosense, pour ne citer que deux exemples, les projets où les résultats du monde de la recherche hospitalière ont séduit les milieux économiques existants. Et ils devraient à l’avenir, avec la Journée de l’innovation et le soutien d’Unitec, fleurir encore davantage. G.C. (1) www.unige.ch/unitec J. Gregorio ECHOS-SCOOPS Laurent Miéville (à gauche) est responsable d’Unitec. pub Laboratoire d’analyses médicales et biologiques Nous effectuons les prélèvements à domicile et l’ensemble des examens à Genève Ouvert du lundi au vendredi de 7h 30 à 18h, le samedi de 8h à 12h 67, rue de Lausanne 1202 Genève – Tram 13 – Arrêt « Butini» Tél: 022 738 18 18 – Fax: 022 738 18 08 – www.anabio.ch Pulsations l Juillet - Août 2007 l Hôpitaux universitaires de Genève l 3 RADIOGRAPHIE ECHOS-SCOOPS A l’hôpital pour des cacahuètes… Lorsque l’on souffre d’allergie alimentaire, la meilleure thérapie demeure l’éviction. Des mesures de prévention tout comme des traitements existent. Différences entre enfants et adultes « En théorie, tous les aliments sont des allergènes potentiels, car l’allergie est une réponse du système immunitaire à une substance qu’il aurait dû tolérer. Enfants et adultes ne sont pas concernés par les mêmes aliments et n’ont pas les mêmes symptômes », explique le Dr Philippe Eigenmann, médecin adjoint agrégé en allergologie pédiatrique. Les plus jeunes sont davantage touchés par les œufs, le lait, les arachides, les noix et le blé et souffrent d’urticaire, de problèmes respiratoires (crise d’asthme, serrement au niveau de la gorge) et poussées d’eczéma. Tandis que fruits et légumes provoquent des démangeaisons buccales chez les adultes. Le diagnostic repose sur un interrogatoire serré, une analyse de l’alimentation et la réalisation de tests cutanés ou sanguins. Une fois qu’une personne est testée positive à un aliment, quelle prévention possible pour sa progéniture? Réponse de l’allergologue : « Si mère et père sont allergiques, l’enfant a 60 à 70% de chances de l’être contre seulement 15% si aucun des parents ne l’est. Compte tenu de cette composante héréditaire, la prévention primaire consiste à introduire l’aliment le plus tardivement possible pour éviter que l’enfant ne développe l’allergie. » Un séminaire sur la prise en charge des personnes en deuil et la demande de don d’organes : c’est ce que propose l’EDHEP (Programme européen de formation pour les hôpitaux ayant des donneurs d’organes) le 19 septembre aux HUG. L’objectif est de fournir aux soignants des outils de communication pour approcher les familles en deuil. Information et inscription ; Florence Roch Barrena aux HUG, tél. 022 372 78 53. DIPLÔME Simon Au bord de la mer, assis sur une terrasse, vous dégustez une superbe assiette de crustacés avec des amis. Cette scène de rêve peut en quelques minutes tourner au cauchemar : bouffées de chaleur au visage, éruption cutanée, troubles respiratoires voire perte de connaissance! Vous ne le saviez pas jusqu’alors, mais vous souffrez d’une allergie à la crevette ou au crabe qui se trouvait dans votre assiette. Ce n’est d’ailleurs pas si rare : on estime que l’allergie alimentaire touche 1 à 2,5% de la population adulte et jusqu’à 5% des enfants. Et la tendance est à l’augmentation (lire article ci-dessous). La question du don d’organes der la tolérance. Au contraire, s’il y a réaction, vous devez suivre un régime d’éviction strict, qui demeure le traitement le plus efficace », précise le Dr Eigenmann. Comme la désensibilisation aux aliments est impossible, contrairement aux pollens, il reste à traiter les symptômes. « Les antihistaminiques sont les antiallergiques par excellence lors de réac- Régime d’éviction «Si on est testé positif à un aliment, mais qu’on ne fait pas de réaction, il faut continuer à le manger pour gar- tions peu sévères. Pour les plus graves, l’antidote est l’adrénaline. Une personne ayant déjà réagi violemment devrait toujours avoir sur elle un stylo auto-injectable d’adrénaline », rappelle le spécialiste. N’oublions pas que, chaque année en Europe, plus de 200 personnes décèdent suite à un choc anaphylactique dû à un aliment. Attention aux étiquettes Les allergies en augmentation En cause un « excès » d’hygiène, une exposition plus fréquente aux allergènes et une alimentation qui a changé. pour se mettre quelque chose sous la dent», rappelle le Dr Philippe Eigenmann, médecin adjoint agrégé en allergologie pédiatrique. Au quotidien, les courses deviennent un véritable casse-tête. Il faut scruter toutes les étiquettes pour vérifier la composition et reconnaîpub tre les divers termes sous lesquels se cache un allergène: on estime que le temps moyen passé à faire ses courses a tendance à doubler, voire à tripler! «En crèche, à l’école, chez des amis ou encore au restaurant, il faut systématiquement se renseigner sur l’aliment à éviter », avertit le Dr Eigenmann. Est-ce un chemin de croix à vie ? « C’est très variable : après cinq ans, 95% des enfants ne sont plus allergiques au lait, alors que durant toute une vie, seulement 15% vont perdre leur allergie à la cacahuète. » Giuseppe Costa Chef de clinique au service de dermatologie et vénéréologie, le Dr Gürkan Kaya a été habilité à la fonction de privat-docent à la faculté de médecine en juillet 2006. Ses travaux concernent les Mécanismes moléculaires de la régénération cutanée induite par des fragments d’hyaluronate et des rétinoïdes: implications pour le traitement de l’atrophie cutanée. Ils ont permis au Dr Kaya d’identifier un facteur antiatrophiant à partir de fragments de hyaluronate fournissant ainsi une option thérapeutique ou préventive pour l’atrophie cutanée des sujets âgés. Simon Davantage d’acariens Que ce soient les allergies alimentaires, aux acariens, l’eczéma ou encore le rhume des foins, les terrains allergiques sont aujourd’hui plus fréquents. Et cela touche aussi bien les enfants que les adultes. Trois raisons principalement expli- quent cette augmentation. « La première est la théorie de l’hygiène. Comme nous vivons dans des milieux très propres, notre système immunitaire n’a pas assez de bactéries et de virus à combattre, il se tourne alors vers des substances inoffensives Ensuite, notre exposition aux allergènes est plus fréquente. «Souvenez-vous des duvets aux fenêtres ou encore des tapis que l’on battait une à deux fois par année, cela ne se voit plus ! Conséquence : davantage d’acariens. Côté environnement, on peut également ajouter des maisons mieux isolées et plus d’animaux domestiques (poils de chat, de hamster, de lapin). » Troisième motif, l’alimentation : « Il y a vingt ans, on ne mangeait pas de kiwis ou de litchis par exemple, d’où l’apparition d’allergies à des fruits exotiques. Par ailleurs, chez les patients très allergiques, une autre cause est la présence de traces d’allergènes puissants comme l’arachide ou l’œuf dans les préparations industrielles », relève le Dr Eigenmann. G.C. Donner son sang c’est donner la vie pub Tout es assurances Financement CH/ F 3 ème pilier aux meilleures conditions 022.320.29.35 Agence générale Michel L.Y. Tornare Plainpalais-Genève 4 1907 – 2007 100 ans de la Maternité l Pulsations l Juillet - Août 2007 l Hôpitaux universitaires de Genève REGARD CROISÉ Comment les troubles de l’humeur (la dépression par exemple) influencentils notre manière de traiter l’information, comme notre capacité à mémoriser ou à traiter différentes informations? C’est à cette question que cherche à répondre une étude menée par le service de psychiatrie gériatrique. Pour constituer un groupe contrôle, des volontaires sains âgés de 35 à 65 ans, de langue maternelle française sont recherchés. La participation consiste en une séance d’évaluation de 2h30 environ, durant laquelle vous passerez divers tests et questionnaires ainsi qu’une imagerie cérébrale (facultative). Tous ces examens sont indolores et ne présentent aucun risque pour la santé. Pour participer à l’étude, tél. 022 305 51 23. La famille pour grandir ? A l’occasion de son 50e anniversaire, le Service de protection de la jeunesse du canton de Vaud organise le 11 septembre à 20h, à l’Université de Lausanne (Amphimax), une conférence du Pr Boris Cyrulnik, Enfant tyran, ado violent. Entrée libre. Et aussi, un congrès, les 12 et 13, sur le thème : La famille pour grandir ? De l’enfance cabossée à la famille rêvée, avec plusieurs orateurs renommés. Le délai pour l’inscription au congrès est le 24 août. Formulaire sur www.vd.ch/spj50ans. Eviter de déprimer grâce à la méditation Afin de prévenir la rechute dépressive, le département de psychiatrie propose une thérapie de groupe basée sur des exercices de concentration. distance, ils apprennent à se recentrer, notamment sur leur respiration », explique Béatrice Weber Rouget, psychologue. S’adressant aux personnes ayant déjà fait au moins trois épisodes dépressifs et étant guéris du dernier en date, le programme se déroule sur huit semaines au rythme d’une séance hebdomadaire de deux heures. Il est animé par un psychiatre et/ou un psychologue. Programme évalué J. Gregorio Recherche de volontaires Se concentrer sur ce que l’on fait dans le moment présent (comme manger un raisin) aide à éviter le piège des ruminations qui redéclenchent la dépression. La dépression est récidiviste, et même multirécidiviste. La moitié des personnes qui font une dépression en referont une. Et les risques vont crescendo. Après deux épisodes dépressifs, on note 70% de rechutes. Après trois, ce chiffre s’élève jusqu’à 90%. « C’est un peu comme si chaque dépression en appelait une nouvelle », explique le Dr Guido Bondolfi, médecin adjoint agrégé au service de psychiatrie adulte, responsable du secteur 2 (Jonction). En général, lors du premier crac, on identifie des facteurs de stress déclenchants, comme, par exemple, un deuil, une séparation ou une perte d’emploi. « Pour les épisodes suivants, ce n’est plus toujours le cas. Une petite variation d’humeur suffit à déclencher le processus de la rechute. Ces patients sont happés automatiquement par des pensées, émotions ou sensations physiques négatives, ce qui réactive la spirale de la déprime. » Laisser passer les nuages Pour parvenir à laisser passer les idées noires sans s’y accrocher, à l’image des nuages qui traversent le ciel, l’équipe du Dr Bondolfi a mis sur pied une thérapie de groupe basée sur la thérapie cognitive et une méthode dite de pleine conscience (« Mindfulness ») en provenance du Canada et de Grande-Bretagne (1). «Divers exercices de méditation sont enseignés aux patients. En étant plus attentifs au moment présent, ils parviennent à reconnaître ces rumina- NOMINATIONS UNIVERSITAIRES Le Conseil d’Etat a conféré au Dr Pascal Bonnabry le titre de professeur associé à la section des sciences pharmaceutiques de la faculté des sciences, école de pharmacie Genève-Lausanne. Actuellement pharmacien-chef de la pharmacie des HUG, il a effectué sa formation post-graduée à Genève. Ses travaux de recherche concernent le domaine de la gestion des risques et la sécurisation du processus d'utilisation des médicaments en milieu hospitalier. Le Conseil d’Etat a conféré au Dr Marc Licker le titre de professeur associé au département d’anesthésiologie, pharmacologie et soins intensifs à la faculté de médecine. Actuellement médecin adjoint agrégé, responsable du secteur de la chirurgie cardiovasculaire et thoracique, il a effectué sa formation post-graduée en Belgique, en Suisse et au Canada. Ses travaux de recherche concernent le domaine de la physiologie cardio-pulmonaire. Le Conseil d’Etat a conféré au Dr Gilles Mentha le titre de professeur ordinaire au département de chirurgie à la faculté de médecine. Actuellement médecin-chef du service de transplantation, il a effectué sa formation post-graduée en France, en Suisse et aux EtatsUnis. Ses travaux de recherche concernent principalement le domaine de la chirurgie viscérale. tions dès leur apparition. Pour ne pas se laisser envahir par elles et prendre de la Les participants sont invités à pratiquer la pleine conscience dans leur vie quotidienne, ce qui implique une forte motivation. Des efforts qui en valent toutefois la peine puisque plusieurs études ont montré que ce programme diminuait de moitié le risque de rechute chez les personnes ayant fait au moins trois dépressions. Son efficacité semble moindre après un ou deux épisodes. La recherche menée par l’équipe du Dr Bondolfi a toutefois révélé des résultats quelque peu différents: « Le taux de rechute était le même chez les personnes qui avaient participé à la thérapie de groupe que chez les patients contrôle. En revanche, ceux qui avaient suivi le programme faisaient des rechutes moins sévères», précise Françoise Jermann, docteur en psychologie. Réduire le stress Un programme de réduction du stress basé sur la pleine conscience est également conduit aux HUG. Il a déjà été proposé une première fois aux collaborateurs du département de psychiatrie, puis à des patients. Les prochains groupes auront lieu cet automne et seront destinés à des personnes souffrant de problèmes aussi divers que maux de tête, troubles du sommeil, anxiété, douleur chronique, asthme ou encore fibromyalgie. Paola Mori (1) Pour info, tél 022 327 75 81. Vivre après un traumatisme Des patients ayant été torturés ont bénéficié de la méthode de pleine conscience au sein d’un groupe. Appliquer la technique de pleine conscience à des patients victimes de torture : c’est l’expérience tentée par Sylvie Rombaldi, psychologue à la consultation pour victimes de torture et de guerre, fruit d’une collaboration entre la Croix-Rouge suisse et le département de médecine communautaire et de premier recours. « L’idée de créer un tel groupe thérapeutique a germé alors que je suivais un séminaire sur la pleine conscience donné par l’équipe du Dr Bondolfi dans le cadre d’un diplôme post-grade universitaire de thérapie cognitive », explique la psychologue. « J’ai pensé que cette méthode centrée sur le moment présent conviendrait bien au type de personnes que je suis. Etant traumatisées par leur passé et angoissées par leur avenir, elles ont de la peine à être dans le ‹ici et le maintenant›. » Les six patients sélectionnés pour ce groupe expérimental limité à six séances étaient tous relativement bien intégrés en Suisse et maîtrisaient suffisamment le français pour comprendre les exercices et exprimer leur vécu. « Etant souvent isolés, l’objectif était aussi de les faire expérimenter une dynamique groupale. » Une expérience positive Afin d’évaluer le projet, un questionnaire a été remis aux participants à la fin du groupe. Les résul- tats? «Tous ont apprécié le groupe et disent se sentir mieux après les exercices de pleine conscience. Mais à ce stade, il est encore difficile d’évaluer l’incidence sur la qualité de vie à moyen terme », répond Sylvie Rombaldi. Un prochain groupe est prévu à l’automne (1). P.M. (1) Pour info, tél. 022 372 96 15. J. Gregorio ECHOS-SCOOPS Exercice de marche en pleine conscience. Pulsations l Juillet - Août 2007 l Hôpitaux universitaires de Genève l 5 COULISSES ECHOS-SCOOPS Lorsque la vie commence trop tôt A la Maternité, environ 11% des naissances ont lieu avant le terme. Ces prématurés sont pris en charge par l’unité de néonatologie : couveuse, alimentation parentérale, longues hospitalisations. Avant 30 semaines, considérés comme des grands prématurés, les bébés présentent des risques et une mortalité plus élevés qu’après. « Tous les organes étant immatures, ils sont tous vulnérables. Les plus grands efforts portent sur le système nerveux central qui n’est pas du tout terminé. D’où la difficulté à prédire le développement car on ne verra d’éventuelles conséquences cliniques qu’avec les années ». Respiration, circulation, alimentation Pour que le cerveau fonctionne correctement, la prise en charge se dirige prioritairement dans trois directions : respiration, circulation et alimentation. La fonction pulmonaire est soutenue par de l’oxygène, la CPAP (Continuous Positive Airway Pressure, une pression appliquée sur les poumons pour qu’ils restent ouverts) ou une ventilation mécanique. Des drogues aident le flux sanguin, alors que l’alimentation s’effectue par voie parentérale. « La pharmacie confectionne quotidiennement des préparations individuelles en fonction du poids, de l’âge de gestation, des problèmes du bébé, etc. Dès que possible, le lait est donné par un tuyau passant par la bouche et relié directement au tube digestif», relève le Dr Pfister. pub Par ailleurs, ces nourrissons vont se retrouver en moyenne 3 à 4 semaines dans un incubateur. « Un grand prématuré a la peau comme celle d’un grand brûlé. Comme il n’a pas de couche de protection, il perd beaucoup d’eau d’où la nécessité de le laisser dans une atmosphère à très haute humidité», note le Dr Pfister. Nu dans la couveuse, on peut également surveiller sa respiration, la couleur de sa peau, les points de ponction. Pour le pédiatre, elle constitue cependant « un mur avec les parents qu’on souhaite le plus court possible. D’ailleurs, dès que l’enfant est autonome pour maintenir sa température, on le sort de la couveuse. » Afin de privilégier les liens avec la famille, celle-ci peut venir à l’unité 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Les hospitalisations sont très longues, de plusieurs semaines à plusieurs mois. Une fois sorti, le bébé est Afin notamment de préserver sa peau et maintenir sa température, le prématuré demeure en moyenne 3 à 4 semaines dans une couveuse. suivi par son pédiatre et, pour les grands prématurés, en plus par le service de développement et croissance qui offre un suivi ambulatoire à long terme pour veiller à son bon développement. Giuseppe Costa Prévenir l’accouchement prématuré Les facteurs de risque de la prématurité sont multiples. Trois études sont menées aux HUG afin d’évaluer différentes stratégies de prévention. J. Gregorio Grands prématurés davantage à risque En couveuse pour plusieurs raisons J. Gregorio Aux HUG, sur environ 4000 naissances, la proportion des prématurés est de 11%. Alors que la gestation dure 40 semaines, la prématurité va de la 24e à la 36e semaine. «Entre la 24e et la 26e semaine, c’est la limite de viabilité où l’on discute énormément avec les parents en pesant d’un côté l’acharnement, les souffrances, les séquelles et de l’autre la survie sans handicap», explique le Dr Riccardo Pfister, médecin adjoint, responsable de l’unité de néonatologie, qui compte 15 lits (5 lits supplémentaires aux soins intensifs). En cas de menace d’accouchement prématuré dû à des contractions, une perfusion est administrée à la future maman pour les arrêter. La menace d’accouchement prématuré revêt trois aspects différents. Dans le premier cas de figure, la femme présente des contractions. Pour les arrê- ter, des médicaments sont administrés par perfusion. Ils ont toutefois une efficacité limitée. Deuxième situation : la poche des eaux est rompue, d’où un risque d’infection accru nécessitant une antibiothérapie préventive et un accouchement provoqué plus ou moins rapidement. Troisième possibilité : le médecin décide d’accoucher la femme en raison d’une souffrance fœtale ou d’une maladie mettant la vie de la mère en danger comme la prééclampsie. «Dans les trois cas, on essaie de gagner au moins 48 heures afin de donner des corticoïdes à la maman pour accélérer la maturité des poumons du fœ- tus », souligne le Dr Michel Boulvain, médecin adjoint agrégé, responsable de l’unité de développement en obstétrique. Multiples facteurs de risque Stress, fatigue, solitude, déménagement, grossesse gémellaire, infection : les facteurs de risque de la prématurité sont multiples. Trois études sont en cours au département de gynécologie et d’obstétrique. L’une menée en collaboration avec le service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent a pour but d’évaluer si un soutien psychologique diminue le taux d’accouchement prématuré chez les femmes à risque. La seconde, dirigée par le Dr Begona Martinez de Tejada, vise à déterminer l’efficacité de l’administration de progestérone sur les contractions. Enfin, la troisième réalisée avec le service des maladies infectieuses et la division de stomatologie, chirurgie orale et radiologie dentomaxillo-faciale, a comme objectif de confirmer l’association entre parodontite et accouchement prématuré. Paola Mori Aspects psychologiques Accoucher prématurément est un traumatisme. Le travail de représentation du bébé qui se fait généralement au cours du dernier trimestre de grossesse est écourté. Ayant une impression de vide brutal, la femme a du mal à se sentir mère. Outre l’angoisse de perdre son enfant, elle se culpabilise de n’avoir pas su le protéger ainsi que de tous les tracas médicaux qu’il subit. Le rôle du père est essentiel. C’est souvent lui qui voit d’abord le bébé et qui transmet les premières impressions et nouvelles à la mère. Il n’en reste pas moins que la rencontre initiale est souvent un choc pour cette dernière en raison du décalage entre l’enfant idéal et l’enfant rêvé. Les parents sont parfois intimidés par le corps médical vécu comme toutpuissant. Ils peuvent aussi percevoir les soignants comme des rivaux. « Les infirmières qui s’occupent de leur bébé sont pour eux forcément plus compétentes, plus actives. C’est parfois une grande blessure», explique Zarina Qayoom, psychologue en pédopsychiatrie. A l’unité de néonatologie, un travail pluridisciplinaire est effectué pour favoriser l’attachement parents-enfant malgré la séparation. La FIV, aussi à Genève En complément à l’article Viser la performance pour assurer la qualité paru en mai dans Pulsations, précisons qu’outre le laboratoire de fécondation in vitro (FIV) situé au CHUV, des centres privés s’occupent de procréation médicalement assistée. A Genève, les efforts accomplis par les médecins, les cliniques et des laboratoires privés ont permis la création du centre de procréation médicalement assistée situé à la clinique GénéraleBeaulieu (CPMA-Unilabs), et du centre de procréation médicalement assisté de la clinique des Grangettes qui proposent des prestations identiques au CHUV de Lausanne. La FIV n’est pas remboursée par l’assurance de base en Suisse, quel que soit le lieu où elle est pratiquée. 6 1907 – 2007 100 ans de la Maternité l Pulsations l Juillet - Août 2007 DOSSIER La fibromyalgie est un Enigme médicale, cette affection se manifeste principalement par une sensation grande fatigue. Faute de pouvoir la guérir, l’attitude thérapeutique vise à soulager Mal mystérieux, mais pas fictif, la fibromyalgie « J’ai mal partout, c’est comme si on m’avait rouée de coups. Le matin, je me lève fatiguée. » Telle est la plainte la plus courante chez les patientes souffrant de fibromyalgie, une atteinte chronique non dégénérative qui concerne entre 2 et 5 % de la population et frappe surtout les femmes (90% des cas). « La fibromyalgie n’est cependant pas considérée comme une maladie. Elle reste un syndrome, c’est-àdire une accumulation de signes cliniques », précise Marcel-Francis Kahn, professeur de rhumatologie à l’Hôpital Bichat à Paris et invité des 5es rencontres de Genève consacrées cette année aux douleurs chroniques. Les symptômes sont principalement des douleurs diffuses et persistantes exacerbées par l’effort et les soucis, des troubles du sommeil, une fatigue générale et musculaire ainsi qu’une sensibilité accrue aux bruits, touche surtout des femmes. Elle se caractérise par des douleurs généralisées et une immense fatigue. Cette affection a un retentissement important sur la vie familiale, sociale et professionnelle et nécessite une prise en charge globale. Réorganiser les tâches quotidiennes et redéfinir les priorités font partie des objectifs thérapeutiques. à la lumière, aux odeurs. Un état dépressif et anxieux est fréquemment associé. Une maladie pas imaginaire La fibromyalgie a des répercussions importantes sur la vie familiale, sociale et professionnelle. «La douleur et la fatigue rendent difficile l’exercice des activités normales liées au travail, à la tenue d’une maison, aux loisirs ou autres. » Comme ces patientes ont l’air en bonne santé, elles sont souvent incomprises par leur entourage et leur employeur, ce qui augmente leur stress. Si la fibromyalgie est aujourd’hui un syndrome reconnu internationalement, elle a longtemps été considérée comme une maladie imaginaire. «Il y a vingt ans, on disait ‹Tout cela est de l’invention, c’est dans la tête.› Ces femmes passaient pour des flemmardes et des enquiquineuses », se souvient le rhumatologue. Pas de test diagnostique Cette attitude dévalorisante a été en partie induite par le fait que les investigations médicales classiques (examens sanguins et bilan radiologique) ne sont d’aucune utilité, hormis d’exclure d’autres affections présentant un tableau clinique similaire à celui de la fibromyalgie. Les principaux critères diagnostiques de cette dernière sont des douleurs diffuses – comme lors d’une grippe – depuis au moins trois mois en association avec une série de points spécialement douloureux à la pression, se situant au niveau de la nuque, des épaules, des hanches, des fessiers et des genoux. Il est primordial que le médecin assure à la patiente qu’il ne met pas en doute les maux décrits. Autre élément clé : l’informer qu’il s’agit d’une maladie certes pénible, mais qui n’aboutira jamais à une grande in- validité. Bizarrement, les symptômes tendent généralement à s’estomper au troisième âge. Prise en charge pluridisciplinaire A l’heure actuelle, il n’existe pas de remèdes antifibromyalgiques. Afin d’atténuer les douleurs et d’améliorer le sommeil, certains antidépresseurs peuvent être administrés, mais à des doses très inférieures à celles utilisées pour soigner la dépression. Des antalgiques sont parfois également prescrits. De même que des benzodiazépines et d’autres classes d’antidépresseurs, en cas de fortes angoisses et de dépression. « Il ne s’agit pas de remèdes miracles. Les personnes ont tendance à se lasser et prennent l’initiative de les arrêter en voyant leurs symptômes persister», prévient le Pr Kahn. Les médicaments doivent être intégrés dans une prise en charge globale. Les Un « rien » qui fait mal Au jour le jour Une recherche menée aux HUG a montré que certaines patientes fibromyalgiques avaient une plus grande sensibilité à la douleur. Yvonne souffre depuis 30 ans de fibromyalgie. sages susceptible d’expliquer une plus grande sensibilité centrale à la douleur chez certaines de ces patientes », explique le Dr Desmeules. J. Gregorio Quand les caresses se transforment en douleur La transmission du message douloureux au niveau du système nerveux central est étudiée à l’aide de tests non invasifs. Malgré les progrès de la recherche, les causes de la fibromyalgie restent mal connues. Divers travaux sont réalisés pour approfondir la connaissance des mécanismes à l’origine de ce mal mystérieux. Trouble de la modulation de la douleur Certaines patientes fibromyalgiques ont un seuil de la douleur abaissé en raison d’une sensibilisation du système nerveux central (SNC): c’est ce qu’a montré une étu- de menée par le Dr Jules Desmeules, médecin adjoint agrégé au service de pharmacologie et toxicologie cliniques, et Christine Cedraschi, docteur en psychologie, en collaboration avec les services de rhumatologie et de neuro-rééducation. « A l’aide de tests non invasifs, nous avons étudié la transmission du message douloureux au niveau du SNC, c’est-à-dire au niveau central. Nous avons observé un dysfonctionnement du système véhiculant ces mes- Autrement dit, chez une partie des fibromyalgiques, le système nerveux interprète comme douloureuse une stimulation, qui, chez les autres, est indolore. Ces résultats pourraient avoir une portée pour la thérapeutique. « Ils offrent la perspective d’une meilleure identification de certaines patientes. Ainsi, une sensibilisation centrale objectivée inciterait à l’usage de médicaments plus spécifiques destinés à atténuer les processus de dysfonction du SNC », souligne le Dr Desmeules. Une recherche, soutenue en partie par le Fonds national de la recherche en Suisse (PNR 53) et réalisée en partenariat avec le service de chimie clinique, est en cours pour déterminer la part des facteurs neurophysiologiques, génétiques et psychologiques dans la susceptibilité à la douleur et la sensibilisation observée chez certaines fibromyalgiques. Une autre étude clinique, menée en parallèle, vise, quant à elle, à évaluer l’efficacité d’un nouveau médicament susceptible de moduler le seuil objectif de la douleur chez les patientes souffrant de la maladie. Paola Mori ECHOS-SCOOPS Association genevoise La section de Genève organise différentes activités tels qu’un cours de gestion de la douleur et du stress, des cours Aquagym ou encore des ateliers de créativité. Elle propose aussi des conférences ainsi qu’une écoute téléphonique le mercredi de 18h à 19h au 078 825 34 07 et le jeudi de19h à 21h au 022 786 84 17. Pour info: Danielle Epiney, responsable de la section de Genève, tél. 022 734 55 04 ou danielle-epiney@ bluewin.ch. Association suisse des fibromyalgiques, tél. 024 425 95 75, www.suisse-fibromyalgie.ch. Yvonne (1), soixantaine débutante, souffre de fibromyalgie depuis près de trente ans. Tout a commencé avec une névralgie du trijumeau, suivie de sciatiques, de périarthrite à l’épaule et de diverses autres douleurs. « Localisées au début vers le haut (épaule, coude), elles se sont progressivement étendues à tout le corps.» Réorganiser le quotidien Le diagnostic se fait attendre puisqu’il n’est posé qu’en1991. Pouvoir mettre un nom sur ses maux a beaucoup amélioré sa relation avec son entourage qui détenait enfin une explication à ses douleurs et à son extrême fatigue. « Comme les examens ne donnaient rien, on me disait toujours ‹C’est dans ta tête. Arrête de faire ton cinéma. On a tous des douleurs›.» Yvonne poursuit: «Il a fallu accepter la maladie et apprendre à vivre avec. Moi qui étais très active, j’ai dû renoncer à vouloir tout faire. Depuis plusieurs années, je ne pars plus en vacances. Je ne peux pas rouler plus de 50 km en voiture sans être percluse de douleurs. » Sous un rouleau compresseur Difficile aussi de concevoir des projets quand on ignore comment on sera le lendemain. « Parfois, je me lève le matin relativement bien, puis d’un coup les douleurs se déclenchent et je dois retourner me coucher car j’ai l’impression d’être passée sous un rouleau compresseur. D’autres fois, je suis bien, je dois alors être attentive à ne pas en faire trop, car après je le paie pendant trois jours. » Suivie régulièrement par un médecin généraliste, un rhumatologue et un psychiatre, Yvonne prend des antidépresseurs pour améliorer ses troubles du sommeil ainsi qu’un antidouleur. « Je pratique la marche et la natation. » Son espoir ? « Que l’on trouve un médicament contre la fatigue et les douleurs qui sont vraiment pénibles à supporter. En attendant, j’essaie de vivre le mieux possible en m’aménageant des plages de détente et des moments à moi. » P.M. (1) Prénom fictif. Pulsations l Juillet - Août 2007 l Hôpitaux universitaires de Genève l syndrome enfin reconnu L’ergothérapie au quotidien de douleur généralisée, l’apparition de multiples points très sensibles et une les symptômes. traitements physiques tels la balnéothérapie chaude, la rééducation progressive à l’effort (tai-chi notamment) sont bénéfiques, car ils remettent les personnes doucement en mouvement et libèrent des endorphines qui sont de bons antidouleurs naturels. Autre volet : le soutien psychologique. « Il faut expliquer à la patiente qu’on ne lui propose pas une psychothérapie parce que l’on pense à une maladie psychosomatique, mais parce qu’elle souffre d’une affection pénible susceptible de causer une dépression secondaire.» Enfin, la prise en charge ergothérapeutique est également essentielle (voir encadré ci-contre). La fibromyalgie est loin d’avoir livré tous ses mystères. Ses causes restent à élucider ainsi que l’éventuel impact des stress psychiques sur son déclenchement. Paola Mori Le traitement de la fibromyalgie repose sur l’association de différentes mesures. Parmi elles, l’ergothérapie joue un rôle essentiel dans l’aménagement de la vie de tous les jours. Le point avec Raphaël Brost, ergothérapeute à BeauSéjour. Quels sont les objectifs de la prise en charge ergothérapeutique? J. Gregorio Dans un contexte de douleurs chroniques diffuses, un des buts est d’apprendre à la personne à s’économiser gestuellement dans les tâches quotidiennes et professionnelles. Par exemple, pour ne pas trop solliciter son dos, on essaie de trouver un point d’appui supplémentaire, comme presser le front contre un meuble en faisant la vaisselle ou appuyer le bassin sur le bord de l’évier. Notre travail consiste également à trouver des moyens auxiliaires pour réduire la dépense d’énergie. Pour balayer, mieux vaut utiliser une pelle à long manche que de se baisser en sollicitant son dos et ses genoux. Autre volet : la recherche de positions de confort tant en situation couchée qu’assise ou debout. Un autre axe traite de l’environnement architectural et humain afin de diminuer les efforts. On regarde par exemple comment mieux optimi- «L’équipe des HUG a mis en place une prise en charge pluridisciplinaire originale et mondialement reconnue», souligne le Pr Marcel-Francis Kahn. Redéfinir les priorités J. Gregorio Des relations altérées « Les patientes fibromyalgiques ont parfois besoin d’un soutien psychologique », souligne Christine Cedraschi. « Avant, j’étais hyper efficace, je m’occupais de mes enfants, je travaillais à temps plein, je faisais du sport, et m’occupais d’une association. Aujourd’hui, je ne peux plus rien faire », se désespère Mireille. Comme de nombreuses autres patientes, la fibromyalgie l’a contrainte à passer d’un style de vie très actif à un comportement marqué par un retrait des activités. « Ces femmes sont sans cesse confrontées à une image d’elles-mêmes néga- tive qui ne correspond pas à ce qu’elles étaient avant », explique Christine Cedraschi, docteur en psychologie. Image de soi écornée Des études ont montré que l’hyperactivité décrite par ces patientes ne correspondait pas à une idéalisation de l’état précédant la survenue des symptômes, mais bien à une réalité confirmée par les proches. «Les limites fonctionnelles engendrées par la maladie peuvent conduire à des sentiments Si la fibromyalgie affecte le corps et écorne l’image de soi, elle altère aussi le goût de vivre, la capacité à concevoir des projets et les relations avec l’entourage. Dur pour les enfants de voir que leur mère ne peut plus jouer avec eux. Pénible pour le conjoint d’être dans l’impossibilité d’accepter une invitation ne sachant jamais si l’autre sera assez en forme pour y aller le jour J. Difficile pour l’employeur de voir une employée hyperefficace perdre son énergie, voire se retrouver en congé maladie. «Le diagnostic soulage la patiente, car il permet de donner à l’extérieur une explication crédible et acceptable de la fatigue, de la diminution ou de l’arrêt des activités de la vie quoti- dienne. Il offre une légitimation au vécu de douleur et de souffrance », souligne Christine Cedraschi. «Il n’en demeure pas moins qu’un diagnostic signant une atteinte dont on ne connaît pas les causes et pour laquelle il n’existe à l’heure actuelle pas de traitement spécifique suscite souvent des inquiétudes pour l’avenir. Si la patiente est rassurée d’apprendre qu’il ne s’agit pas là d’une maladie mortelle, elle doit toutefois faire face à une atteinte qui durera vraisemblablement de longues années et qui risque de bouleverser sa vie.» ser les rangements ou essayer de répartir les corvées ménagères avec le conjoint. Les patientes fibromyalgiques ont des difficultés à définir leurs limites... Oui, c’est pourquoi une grande attention est portée à l’organisation des tâches. On étudie comment répartir harmonieusement les diverses activités chaque jour de la semaine, tout en gardant des plages de loisirs et de repos. Les troubles de la mémoire sont une plainte fréquente. Que proposez-vous? Ces personnes ont souvent peur d’être touchées par la maladie d’Alzheimer. On les rassure en leur expliquant que leurs oublis peuvent être dus à leurs troubles de sommeil. Difficile de mémoriser une information quand on a mal et qu’on est fatigué. On leur indique des moyens pratiques comme noter leurs rendezvous dans un agenda. On leur rappelle aussi l’importance d’être dans un milieu calme pour mémoriser une information. Nous ne sommes pas neuropsychologues, il ne s’agit donc en aucun cas d’une rééducation de la mémoire. Propos recueillis par P.M. J. Gregorio Affectant toutes les dimensions de l’existence, la fibromyalgie altère la qualité de vie. Le point sur les aspects psychologiques de cette affection. d’impuissance et d’échec, mais aussi parfois à une perte de l’estime de soi, voire à un état dépressif », explique la psychologue. « On passe en quelque sorte d’un hyperinvestissement du corps en action à la nécessité d’investir le corps souffrant. Dans la description que donnent les patientes, on a l’impression qu’elles passent du paradis perdu de tous les possibles à un enfer de contraintes et de limitations. » 7 Un des buts est d’apprendre à la personne à s’économiser. Viser des objectifs réalistes Face à ces difficultés et aux contraintes liées à la douleur, un des objectifs de la prise en charge pluridisciplinaire est d’aider la personne qui souffre à redéfinir les priorités et à identifier des objectifs réalistes. Il s’agit aussi pour la patiente de comprendre ce qui lui arrive et de trouver une explication aux différents changements auxquels elle a dû faire face, tant dans ses perceptions corporelles que dans le cours de son existence. P.M. ECHOS-SCOOPS Remettre en mouvement En raison de leurs douleurs ou dans la crainte de les déclencher, les patientes fibromyalgiques ont tendance à bouger de moins en moins. Cette immobilité entraîne un déconditionnement général, avec baisse des capacités musculaires puis augmentation des douleurs. La physiothérapie aide à sortir de ce cercle vicieux en proposant à la personne des exercices physiques doux et lui faisant plaisir, tels ceux réalisés dans une piscine chaude. Les exercices d’endurance comme la marche sont les mieux tolérés. Si un épisode douloureux suit l’activité physique, il est important de rappeler à la patiente qu’il n’y a pas forcément de lien entre les deux événements et de l’encourager à maintenir une activité physique. 8 1907 – 2007 100 ans de la Maternité l Pulsations l Juillet - Août 2007 l Hôpitaux universitaires de Genève NET ECHOS-SCOOPS Tout sur l’abus de substances Rattaché au département de psychiatrie, le service d’abus de substances a comme mission première d’accueillir et de dispenser des soins aux patients présentant une addiction. Désormais, un site Internet (http:// abusdesubstances.hugge.ch) vous informe de manière détaillée sur ce service : processus d’addiction, substances, comportements addictifs, traitements, lieux de soins, recherches en cours, publications etc. Offre EMS sur le net Chaque année, les 50 établissements médicosociaux (EMS) du canton de Genève assurent près de 1,2 millions de journées d’hébergement à plus de 3000 personnes en âge AVS. D’où l’intérêt du tout nouveau site Internet consacré aux EMS genevois : celui-ci présente de manière détaillée et claire l’offre dans ce domaine ainsi que des informations pratiques, notamment en termes de lits, de prestations et de commodités. Adresse : http://etat.geneve.ch/ info-ems. Les soins infirmiers par le menu Le site Internet de la direction des soins, anciennement des soins infirmiers, est en ligne. Des domaines de soins aux techniques, une large palette d’informations. « A l’ère de l’information électronique, la Direction professionnelle souhaite mettre à disposition de la communauté des infirmières et des soignants en général, des informations spécifiques sur les différents services de soins infirmiers, ainsi que de la documentation professionnelle utile. » Tel est le sens que la direction des soins (anciennement soins infirmiers) donne dès la page d’accueil à son tout nouveau site Internet, accessible à l’adresse http:// soins.hug-ge.ch. Voyons plus dans le détail le contenu des différents chapitres. Dans Qui sommes-nous ?, le plan d’organisation rappelle que la direction des soins dirige et coordonne les soins et remplit un certain nombre de missions, notamment définir des standards de qualité, les évaluer et s'assurer de leur application en partenariat avec la direction médicale ; favoriser le développement des soins en réseau interne et avec les services d’aide et de soins à domicile ; initier des projets de recherche ; promouvoir la formation professionnelle spécialisée qualifiante et la formation continue. Une mine d’informations Domaines de soins – divisé en trois sous-rubriques : Recevez gratuitement le mensuel des Hôpitaux universitaires de Genève directement chez vous ✓Je désire m’abonner gratuitement à Pulsations Nom : webmaster du site, qui a repris le contenu de l’ancien site pour le compléter et l’aligner sur la nouvelle charte graphique, avec l’aide d’Evelyne Sarrey, infirmière chargée d’informatique pour la direction des soins. Techniques de soins Le site Internet de la direction des soins est accessible à l’adresse http://soins.hug-ge.ch. soins aigus, réhabilitation et gériatrie, psychiatrie – est une partie qui répertorie tous les départements cliniques. « Plus précisément, pour chacun d’eux, on donne le concept, les objectifs, les axes de soins ou encore les perspectives professionnelles. Des informations qui vont intéresser les infirmières ou les soignants du public comme d’institutions privées, ainsi que les personnes en formation», explique Marylin Martino-Favre, Autre chapitre fort riche, Techniques de soins: que ce soit pour les techniques générales, spécifiques ou d’assistance pour les actes médicaux, on ne trouve que des documents validés par le GRESI (Groupe de référence en soins infirmiers), avec pour chacun d’eux les propriétés, indications, risques, effets secondaires, etc. Sous Formations spécialisées, un sous-volet est dédié à la Commission de reconnaissance des acquis et un autre aux Offres de formation. « Chaque offre se décline selon le même schéma : coordonnées de la personne de contact, compétences développées, modules du programme, concept pédagogique, processus d’évaluation, certificat et équipe pédagogique», relève Marylin Martino-Favre. La partie Spécialistes cliniques détaille le rôle des spécialistes cliniques dans les HUG et donne la liste nominative (avec numéros de téléphone) par domaine d’expertise, ainsi que la liste des activités par domaine. Enfin, l’internaute est mis au courant de l’actualité (annonce de congrès, nouvelle formation, publication dans une revue) par un lien Nouveautés animé. Giuseppe Costa Greffes d’organes : protocoles en ligne Le Centre romand de transplantation dispose d’un site Internet avec les prises en charge de chaque organe dans un espace sécurisé. Pour rappel, les Conseils d’Etat des cantons de Vaud et de Genève décident, le 1er février 2004, de créer un réseau romand hospitalouniversitaire de la transplantation. La répartition entre les deux sites – c’est une première en Suisse – suit une logique d’organes : au CHUV revient le thorax (cœur-poumon) et aux HUG l’abdomen (foie-pancréas/ îlots-intestins). Les greffes de reins sont maintenues aux deux endroits, alors que la répartition des transplantations de moelle osseuse demeure inchangée (autogreffe à Lausanne, allogreffe à Genève). En 2006, le réseau devient le Centre romand de transplantation, ce qui lui donne une visibilité et une reconnaissance plus grandes. Désormais, un site Internet (http://transplantation.hcuge.ch) est également disponible. Accès sécurisé On y trouve le traditionnel chapitre Qui sommesnous? avec la mission et l’organigramme du Centre, mais surtout une rubrique Protocoles. «C’est un espace sécurisé qui répond à la volonté d’uniformiser les prises en charge (bilan, test, médicaments, etc.). Les professionnels retrouvent à tout moment, dans un endroit moderne et facile d’accès, le protocole concernant l’organe en question. Chaque année, en fonction de l’évo- lution de la médecine et des nouvelles molécules, une mise à jour sera effectuée », explique le Pr Léo Bühler, médecin adjoint agrégé, membre du comité de gestion du Centre. Un tableau sur la répartition des activités, une partie Contact et des Liens (vers Swisstransplant et la Swiss Foundation for organ donation) complètent le site. G.C. pub Prénom : Rue / N° : Hospitalisation à domicile (HAD) NPA / Lieu : Le réseau de soins Date : 1 Le médecin – de l’hôpital ou de la ville – prescrit. 2 SOS Pharmaciens prépare les médicaments injectables, le matériel nécessaire et dispense au domicile du patient. 3 L’infirmière administre les médicaments. 4 L’équipe – médecin, pharmacien, infirmière – assure le suivi et adapte ses prestations aux besoins du patient. Signature : A renvoyer par fax ou par poste Pulsations • Hôpitaux universitaires de Genève Service de la communication Rue Micheli-du-Crest 24 • CH-1211 Genève 14 ✁ Fax (+41 22) 305 56 10 ou par courriel [email protected] 4, rue des Cordiers, 1207 Genève Fax : 022 420 64 81 – médicalbip : 022 320 20 35 E-mail : [email protected] 24h sur 24 au 022 420 64 80 Remboursée par l’assurance de base Exemples de traitements Antibiotiques intraveineux, chimiothérapie, traitement antalgique, soins palliatifs, nutrition entérale et parentérale, hydratation, etc. Service de l’Association des Pharmacies de Genève Pulsations l Juillet - Août 2007 l Hôpitaux universitaires de Genève l 9 ARRÊT SUR IMAGES ECHOS-SCOOPS Ils volent au secours des autres L’hélicoptère des HUG intervient dans des missions de sauvetage ou de transfert de patients. A bord, un trio complémentaire : un pilote, un assistant de vol et un médecin anesthésiste. Se faire confiance En huit ans et bientôt 1000 missions, Bertrand Tornay, chef d’exploitation de la base hélicoptère Rega-HUG (lire ci-dessous) et pilote, pourrait multiplier les anecdotes cocasses ou tristes, mais préfère souligner un aspect de son travail: «Nous sommes trois à bord – le pilote, l’assistant de vol et le médecin – et chacun met ses compétences au service de l’équipe. C’est un travail où il faut se parler et se faire confiance.» Rentré quelques heures plus tôt d’un vol difficile – un enfant transféré en pleine nuit de l’hôpital de Nyon aux soins intensifs pédiatriques de Berne –, les yeux cernés par le manque de sommeil, son collègue, le Dr Yann Villiger, chef de clinique en anesthésie, partage cet avis: « Durant une mission, à tour de rôle, un de nous est le leader : le pilote lors du vol, le médecin lors de la prise en charge médicale et l’assistant lorsqu’il y a un treuillage. » Trio de choc Trois pilotes, trois assistants de vol et un pool de quinze médecins, des chefs de clinique en anesthésie, participent au tournus. En mission, ils sont toujours trois membres d’équipage. Si le pilote doit bénéficier d’une expérience de 1000 heures de vol minimum lors de son engagement (licence de pilote professionnel avec extension vol de nuit et vol aux instruments), l’assistant de vol multiplie les casquettes : il a un rôle aéronautique puisqu’il s’occupe de la planification du vol à bord, il est paramédical par sa formation d’ambulancier et gère le treuillage si nécessaire. Quant au médecin, il doit être complètement indépendant d’où un prérequis de cinq ans au minimum avec une expérience aux urgences, en soins intensifs et en anesthésie pédiatrique. « Il faut une bonne capacité d’anticipation et d’adaptation aux diverses situations inhabituelles. Une bonne expérience hospitalière des cas compliqués est très utile, car nous pou- J. Gregorio Dans l’urgence, pour sauver une vie, un seul numéro: le 144, l’instance de régulation habilitée à gérer les appels sanitaires urgents et à engager les moyens de secours appropriés. Par contre, deux moyens « lourds » d’intervention médicalisée possibles : le Cardiomobile ou l’hélicoptère. « Le 144 a une volonté clairement affichée: faire parvenir rapidement des moyens, car la première heure de prise en charge est primordiale», rappelle le Dr Marc Niquille, responsable de la brigade sanitaire cantonale. Exercice d’hélitreuillage dans les locaux de la Sécurité civile à Bernex. vons ainsi limiter certaines complications lorsque les cas se péjorent», relève le Dr Villiger. Intuber sur place Finalement, ces hommes mettent toute leur passion au service du prochain et comme ils aiment le répéter: «On fait le même travail que les autres profession- Avec le vent, la pluie, un peu de brouillard ou à peine quelques mètres carrés pour se poser, le secours héliporté vise toujours les mêmes objectifs. « Nous cherchons à apporter rapidement au patient des moyens de réanimation avancés similaires à ceux offerts en milieu hospitalier afin de réduire la mortalité et prévenir les séquelles », rappelle le Dr Villiger. La Rega et les HUG collaborent depuis 1987. « D’un flirt, on est passé à une véritable histoire d’amour. » C’est en ces termes, début mai, que Pierre-François Unger, conseiller d’Etat en charge du Département de l’économie et de la santé, qualifie les 20 ans de partenariat réussi entre la Garde aérienne suisse de sauvetage (Rega) et les HUG. «La collaboration a commencé bien avant la signature de la convention en 1987», se souvient Marcel Gaille, ancien pilote de la base genevoise et membre du conseil de fondation de la Rega. Chaque année, des centaines d’accidentés de la route, de blessés du Quelque 500 personnes ont participé au jeu-concours organisé sur tous les sites hospitaliers des HUG le 31 mai à l’occasion de la journée mondiale sans tabac. Ce quiz sur la fumée passive a donné lieu à un tirage au sort dont voici les gagnants: • 2 cartes d’abonnement CFF d’une journée dans toute la Suisse en 2e classe. Gagne pour 2 personnes : Bernard Duchesne • 1 abonnement de 3 mois au fitness California : Cécile Schmid • 6 bons de 30 euros pour le S.So. sport ou de patients bénéficient de ce partenariat. «En 2006, nous avons réalisé 376 sorties, dont 2/3 de missions de secours et 1/3 de transferts de patients entre hôpitaux, alors que 22% des sorties concernent la France voisine », précise Bertrand Tornay, chef d’exploitation de la base hélicoptère Rega-HUG. Avec ses treize bases dispersées sur l’ensemble du territoire – «afin de pouvoir atteindre n’importe quel endroit du pays en dix minutes », relève Marcel Gaille –, la Rega a assuré environ 12500 interventions l’an dernier. G.C. Le 14 juillet 1907, la Maternité accueille ses premières patientes. Tout ce qui peut renforcer l’hygiène, faciliter les soins et améliorer le confort des malades a été entrepris. L’accouchement débute sa migration du domicile vers l’hôpital. Cent ans plus tard, une dizaine de naissances sont enregistrées chaque jour et le bâtiment abrite une centaine de lits, répartis entre les services de gynécologie et d’obstétrique. Le 14 juillet, grâce à plusieurs sponsors, une surprise est prévue à l’attention de toutes les patientes hospitalisées et des nouveau-nés. Histoire de marquer cet anniversaire. Pour en savoir plus sur les manifestations organisées à l’occasion des 100 ans de la Maternité, www.hug-ge.ch. Canicule, les bons réflexes – Faire circuler l’air – Ne pas aller au soleil – Porter des vêtements légers et amples – Prendre des douches fraîches – Boire chaque jour au minimum 10 verres de boisson sans alcool – Boire des bouillons salés, des soupes ou des jus de légumes – Eviter les régimes alimentaires sans sel – Discuter avec votre médecin de vos médicaments. Amicale des anciens L’excursion automnale 2007 proposée aux anciens collègues des HUG aura lieu le jeudi 27 septembre 2007 en France voisine dans la région des Gets. Pour tout renseignement, téléphoner dès le 1er septembre 022 752 35 07. pub Pâtisserie Paganel Chocolat - Pâtisserie Viennoiserie - Traiteur du lundi au samedi dès 6H30 Egalement réceptions et livraisons J. Gregorio J. Gregorio Les gagnants du tirage au sort organisé le 31 mai. Plus de 110 personnes ont participé au jeu sur le site de l’hôpital. Giuseppe Costa 20 ans de partenariat Jeu concours tabac restaurant du Port à Séchex (en France voisine) Marina Corchia Claudio Dos Reis Morais Ariane Betz Martine De Raemy Andri Meiler Jessica Canalda • 1 bon du restaurant non fumeur Les Recyclables pour 2 plats du jour : Christine Meid • 1 bon de 30 Fr.– pour un gâteau de la boulangerietea-room non fumeur Paganel : Monique Weber • 16 entrées pour les Bains de Cressy. Gagnent 2 entrées aux Bains de Cressy: Cristina Joao Claude Russo Micheline Ducret-Villois Jonas Perolini Riaz Farhoumand Michael Spillmann Françoise Champod Oliver Beddig nels de l’urgence médicale, ce n’est que le vecteur qui change. » Surprise à la Maternité A deux pas des HUG 71, rue de Carouge-1205 Genève Pour Pierre-François Unger (2e depuis la droite), conseiller d’Etat en charge du Département de l’économie et de la santé, «en 20 ans, on est passé d'un flirt à une véritable histoire d'amour.» Tél. 022 320 49 12 www.paganel.ch 10 1907 – 2007 100 ans de la Maternité l Pulsations l Juillet - Août 2007 l Hôpitaux universitaires de Genève SANTÉ SANS FRONTIÈRES Mi-mars, le Pre Claude Le Coultre, le Dr Geraldo de Coulon, chef de clinique au service d’orthopédie pédiatrique et le Dr Alexandre Polet, anesthésiste à l’hôpital de la Tour, se sont rendus au Bangladesh pour une mission organisée par Children Action. Sur place, ils ont opéré des enfants souffrant de séquelles de brûlures, de fentes labiales, de pieds bots ainsi que de malformations congénitales acquises dues notamment à des fractures mal consolidées ou à des infections ayant détruit l’os. Le suivi des petits patients est assuré par le Dr Jean-François Negrini, médecin suisse installé depuis plusieurs années sur place. Ce dernier sélectionne les cas complexes et assure le suivi des patients pour obtenir un résultat optimal des interventions. La prochaine mission est prévue pour début 2008. Vacances = Safetravel Avant de faire vos bagages, préparez votre voyage en faisant un détour par le site www.safetravel.ch, la référence dans le domaine. Conseils médicaux selon les destinations, transports, prévention de la malaria, maladies sexuellement transmissibles, accidents, problèmes de santé au retour, vaccinations. Baignade, mode d’emploi La société suisse de sauvetage rappelle les six règles d’or de la baignade pour profiter des plaisirs de l’eau sans bobo. Les choses à ne pas faire : – sauter dans l’eau quand vous avez trop chaud ou que vous transpirez – laisser les petits enfants sans surveillance au bord de l’eau – utiliser les matelas pneumatiques et autres dauphins gonflables en eau profonde – nager l’estomac chargé ou à jeun – plonger ou sauter en eaux troubles – nager seul sur des longues distances. Pour toute information, www.crs.ch. Soutenir la santé mentale au Rwanda Après onze ans de collaboration active entre les HUG et le Rwanda, un nouveau pas est franchi avec la création d’une association en avril dernier. les échanges entre professionnels suisses et rwandais », explique son président, le Pr François Ferrero, médecin-chef du service de psychiatrie adulte. tés sur le développement de l’ambulatoire en mettant en place un service de consultations psychosociales. Une formation a été dispensée à des médecins et infirmières travaillant sur place ou dans des hôpitaux de district », explique le Dr Munyandamutsa, psychiatre rwandais formé en Valais et à Genève. Réorganiser les services de santé mentale Séance de travail entre André Laubscher, directeur des soins, et le Dr Naason Munyandamutsa, de passage à Genève. Initiée en 1996 par le département de psychiatrie et la direction des soins en collaboration avec la Direction du développement et de la coopération (DDC), la formation-action en santé mentale auprès de soignants rwandais se poursuit. Pour faire vivre cette solidarité, une association de soutien à la santé mentale au Rwanda a été créée en avril dernier. «Elle vise à développer la coopération dans les domaines de la formation et de l’enseignement en santé mentale et à favoriser Bref rappel : suite au génocide et à la guerre qui ont frappé le Rwanda en 1994, le département de psychiatrie est sollicité par le ministère de la santé de ce pays pour aider à la réorganisation des services de santé mentale et apporter une formation aux soignants afin de répondre aux besoins gigantesques de la population. Pour cela, deux collaborateurs des HUG, le Dr Naason Munyandamutsa et Raymond Porchet, infirmier spécialisé, sont partis sur place trois ans grâce à un financement de la DDC. « La première phase a consisté à réhabiliter l’hôpital psychiatrique de Ndera à Kigali, le seul au Rwanda, et à en faire un centre de référence en matière de santé mentale. Puis, les efforts se sont por- Missions sur place Après le départ des deux experts en 2001, le travail a porté sur la formation afin de consolider les acquis. Des collaborateurs du département de psychiatrie se rendent ainsi sur place à raison de deux fois une semaine par an pour enseigner les thèmes souhaités par les équipes rwandaises. Lors de leur mission, les soignants genevois sont aussi impliqués dans la supervision d’activités cliniques et d’organisation des soins. Décentraliser l’ambulatoire En parallèle, un travail de décentralisation de l’offre de soins a été effectué. Grâce au soutien des HUG, un CLIN D’ŒIL centre psychosocial a été ouvert dans un hôpital de Kibuye, dans l’Ouest du pays. Un autre ouvrira tout prochainement à Cyangugu, au Sud-Ouest. « Il s’agit de petites structures décentralisées qui améliorent l’accessibilité aux soins psychiatriques pour une population confrontée à d’importants problèmes de mobilité», précise le psychiatre qui est retourné vivre au Rwanda. « Dans un avenir plus ou moins proche, chaque région devrait être dotée d’une telle antenne psychiatrique.» Actuellement, le Rwanda souffre d’un manque cruel de psychiatres, puisque le pays en compte deux pour huit millions d’habitants. Comme il n’existe pas de cursus reconnu, la possibilité est offerte à des médecins de se former en Suisse. Actuellement, le service de psychiatrie adulte accueille le Dr Christine Uwimana grâce au soutien de la DDC, alors que le Dr Simon Kanyandekwe poursuit sa formation en Valais. Paola Mori FONDATION Juniors et seniors sur le même trottoir Coup double pour Artères L’Hôpital des Trois-Chêne a reçu vingt écoliers pour la jour- Pour sa recherche de fonds, la Fondation lance deux appels à projets. née de sensibilisation à la mobilité réduite des aînés. Les jambes sanglées, s’appuyant sur une canne, ou installés sur une chaise roulante, vingt élèves de l’école Cité-Jonction de 11 et 12 ans ont découvert le difficile quotidien de certaines personnes âgées à l’occasion de la 2 e journée baptisée Sur le même trottoir qui, cette année s’est déroulée le 7 juin à l’Hôpital des Trois-Chêne. Visant à attirer l’attention des jeunes sur les difficultés des gens à mobilité réduite et à les inciter à davantage de respect, cette opération originale a été menée conjointement par l’Unité d’action communautaire de la Jonction, l’Asso- ciation transport et environnement, le Service d’assistance et de protection de la population, l’école CitéJonction et les HUG. Peur de la bousculade A la base de cette initiative, un constat: les aînés ont souvent peur de se faire bousculer par des jeunes sur les trottoirs, au point parfois qu’ils n’osent plus sortir. « La plupart d’entre eux souffrent d’un handicap qui réduit leur mobilité », explique Kamel Saber, physiothérapeute à l’Hôpital des Trois-Chêne. «Mettre les enfants en situation est le meilleur moyen de les en- courager à modifier leur comportement. » Réunis à 8h au parcours de réhabilitation de l’Hôpital, ils ont pu choisir leur handicap et déambuler dans le patio. La matinée s’est poursuivie par des discussions réunissant les aînés et les jeunes. Après le repas de midi, les participants se sont rendus dans un parc de la Jonction afin d’expérimenter un parcours d’aveugles. «Je me rends compte maintenant de ce que les personnes âgées peuvent vivre. Après cette expérience, je me sens solidaire de ces gens », confie Yvan, 11 ans et demi. P.M. J. Gregorio Mission au Bangladesh J. Gregorio ECHOS-SCOOPS En expérimentant le handicap, des jeunes ont découvert le difficile quotidien de certaines personnes âgées. «Les donateurs ont besoin de s’investir dans du concret. C’est la raison pour laquelle cet appel a été lancé. Les projets retenus seront au cœur de nos actions de fundraising 2008 », explique Claude Le Coultre, Présidente de la fondation Artères. Fin juin, plusieurs dizaines de chercheurs des HUG et de la faculté de médecine ont ainsi été contactés. «Plutôt qu’un appel général, nous avons souhaité nous limiter à cinq thèmes pour cette première édition», précise Jacques Philippe, viceprésident. Les projets de recherche médicale devront ainsi s’inscrire dans les domaines des maladies cardiovasculaires, des neurosciences et du vieillissement, de la médecine femme-mèreenfant, des maladies chroniques métaboliques (diabète, obésité, maladies osseuses) et de la transplantation, y compris en oncologie. «Nous voulons privilégier des domaines qui concernent une partie très importante du public genevois et qui correspondent aux axes de développement prioritaires de nos institutions », souligne le Pr Philippe. «Les projets soumis devront fédérer des acteurs issus de divers horizons médico-scientifiques dans un même but: apporter une plusvalue au diagnostic, à la prise en charge et au traitement des patients. » Améliorer le confort Parallèlement, un appel à des projets d’amélioration du confort des patients a été lancé. « Nous comptons sur les soignants pour faire remonter les besoins du terrain, pour dialoguer avec les usagers et leurs représentants afin de concevoir des projets qui feront une différence concrète dans la vie des patients hospitalisés aux HUG», explique Claude Le Coultre. Attendues d’ici mi-septembre, les propositions seront sélectionnées par deux comités d’évaluation distincts : un comité scientifique réunissant une dizaine de chercheurs suisses et européens d’une part, et de l’autre, un comité d’évaluation des projets confort patients intégrant plusieurs représentants d’associations de patients. Séverine Hutin * La version anglaise du site d’Artères est désormais en ligne sur www.arteres.org. Pulsations l Juillet - Août 2007 l Hôpitaux universitaires de Genève l 11 ENTRÉE LIBRE Quand un médecin vous offre des fleurs… Faiseur d’art Anne-Laure Oberson Médecin, artiste. Rectification: artiste, médecin. Ou tout simplement : humaniste. Oui, certainement et quelle que soit son occupation. Peter Schäfer a rendu sa blouse blanche, mais vous le trouvez encore dans les couloirs de la Mat’ des fleurs ou un pinceau à la main, à moins que ce ne soit une pancarte. Si vous le lui demandez, il vous répondra « faiseur d’art ». Il dessine, croque, esquisse des femmes, fait descendre la montagne en ville, peint des bâtiments entiers quand il le faut, soutient et collabore avec les jeunes artistes. Ce qui est sûr, c’est que depuis déjà plusieurs années il nous fait de beaux cadeaux. Le Dr Peter Schäfer, faiseur d’art. Une maisonnette servait à stocker les sources radioactives pour la curiethérapie, le lieu est désaffecté depuis des années et le bâtiment est resté sans désignation depuis. Alors que la Maternité s’agrandit, il sera bientôt démoli. Entre temps, le docteur Peter Schäfer investit le site de sens et de poésie. Il le transforme en pavillon satellite de notre conscience : « gérer ses déchets c’est bien, utilisons d’abord l’énergie avec modération ». En quelques coups de peinture et le temps de planter des fleurs, la maisonnette retrouve une nouvelle mission et se transforme en maison du futur (1). A nous d’agir. 1 Pas moins de dix ans que Peter Schäfer organise des expositions dans les couloirs de la Maternité. Ce grand mur si blanc en face des larges baies vitrées lumineuses, un volume ample, un espace de passage, impossible de laisser tout cela vide, trop stérile. Le concept d’exposition n’est pas seulement de mettre les femmes à l’honneur, mais surtout les couples et à travers les expositions de donner une respiration, un pansement, un sujet de discussion, de regarder l’ailleurs et l’autrement quelques instants. Lorsque la Policlinique de gynécologie ferme, c’est un lieu important, chargé d’histoire, de joies et de peines qui disparaît et qu’il ne peut laisser partir sans un hommage. Peter Schäfer invite alors les étudiants des écoles 3 2 9 5 6 7 1 8 7 9 4 4 1 3 8 5 3 9 6 8 7 6 Bon vent à l’artiste Contempler plutôt le parcours : un médecin, un médecin qui fait venir l’art à La maison du futur, 2007, une installation réalisée par Peter Schäfer dans le cadre des 100 ans de la Maternité. l’hôpital, un médecin qui fait l’art à l’hôpital, un faiseur d’art qu’il ne faudra pas manquer d’inviter à l’hôpital. Tu vas nous manquer, c’est tout le mal que nous nous souhaitons ! Et bon vent aux graines que tu sèmes… Anne-Laure Oberson Exposition de Peter Schäfer La maison du futur jusqu’à la fin de l’été rue Alcide-Jentzer. (1) Mettre en lien 9 6 d’art et leur permet d’investir un lieu public – tout le monde se souviendra du bâtiment peint en rose et de l’affiche En avoir ou pas… Peter, c’est sûr il en a de l’audace, de la poésie, de la générosité, de l’énergie et cette passion pour l’art qui fait lien. Dans la série Générations, il exposera successivement dix couples d’artistes – un vieux et un jeune – toujours dans l’esprit de conserver ce lien pas si évident et si riche en symbolique : le passage du témoin importe, la main qui se serre. 1 4 8 L’art de visiter l’hôpital A l’hôpital, on ne fait pas que soigner. Pour le prouver, les affaires culturelles décident de créer un guide de poche pour amateurs d’art et visiteurs en tous genres. Si l’art fait partie intégrante des milieux hospitaliers depuis toujours, la participation de professionnels pour y maintenir une présence perpétuelle d’activités artistiques est plus récente. Expositions, concerts et autres manifestations ont régulièrement lieu sur les différents sites hospitaliers. Parcours didactique Cependant, toute exposition n’est pas synonyme d’éphémère. Il est possible de voir à certains endroits, que ce soit en extérieur ou à l’intérieur même des bâtiments, des œuvres d’art contemporain installées de manière permanente. Elles rappellent alors que l’hôpital n’est pas un lieu en marge de la société, mais au contraire qu’il sait aussi être sensible aux progrès et à l’évolution. Si le but des affaires culturelles des HUG est en pre- Solution de juin 2007 2 4 8 1 7 6 2 5 3 9 5 7 9 1 8 3 2 4 6 6 3 2 9 5 4 7 1 8 8 1 5 4 9 7 6 2 3 7 9 4 3 2 6 8 5 1 2 6 3 8 1 5 9 7 4 1 2 7 6 4 8 3 9 5 9 5 6 2 3 1 4 8 7 3 4 8 5 7 9 1 6 2 mier lieu d’assurer la présence de l’art dans les milieux hospitaliers, le désir de faire partager ce mouvement à tous est aussi présent. C’est dans ce dessein qu’est née l’idée de créer un parcours de ces œuvres d’art contemporain. Cet itinéraire didactique, sous forme d’une brochure, contiendra les photographies de ces œuvres, accompagnées d’un texte explicatif, ainsi qu’une biographie succincte sur l’artiste. Il ne restera aux visiteurs curieux et amateurs d’art qu’à prendre un peu de temps pour suivre la promenade, les emmenant sur les différents sites des HUG. Sous Belle-Idée, les tropiques... En attendant la sortie de ce fascicule, voici un extrait d’une description d’œuvre d’art, située sur le domaine de Belle-Idée. En face du restaurant de L’Etang, deux antennes paraboliques cohabitent à une distance de 30 mètres. Si la première est facilement visible, à terre, la deuxième demande un peu plus de curiosité au promeneur. En effet, cette dernière se trouve en hauteur, accrochée à un arbre, cachée derrière les branches recouvertes d’épais nuages de feuilles. Cette antenne sert à canaliser des sons de forêt tropicale en un faisceau parallèle. En face, où est instal- Benoît Stolz Un tournesol, un champ de tournesols. Première pensée – l’été, deuxième – un peintre hollandais. Dorénavant il faudra annoter ses références et y associer non pas un professeur fou, mais un médecin passionné. Passionné et engagé par l’art d’aujourd’hui, par la vie, pour les gens. Anne-Laure Oberson Peter Schäfer présente La maison du futur et invite à s’engager pour le développement durable. Guillaume Arlaud, Paraboles, 2000. lée l’autre antenne, le son est capté et renvoie le signal de manière unie à hauteur d’oreille. Voyage auditif et visuel Au milieu d’une flore toute genevoise, on entend d’un seul coup les chants d’oiseaux tropicaux, donnant l’impression de se trouver, si on ferme les yeux, au beau milieu de la jungle… étrange. Un décalage se crée alors entre la vision et l’ouïe. Cette œuvre est visuelle et surtout auditive, et le seul moyen de saisir le travail dans son entier est de venir sur place et ainsi vivre ce voyage proposé par l’artiste Guillaume Arlaud. Venez à Belle-Idée si l’envie de voyager à des milliers de kilomètres vous prend. La balade dure le temps de vos désirs, et à tout moment, vous vous retrouverez d’où vous étiez parti… A voir et à entendre. Ce n’est pas la première fois que cet artiste offre des œuvres qui ne sont pas seulement visuelles. Il invite le public à utiliser tous ses sens pour les découvrir. Il joue avec la lumière, les vibrations, le magnétisme ou encore le son pour ainsi développer dans une façon toute particulière ses œuvres emplies d’imagination. Benoît Stolz Guillaume Arlaud, Paraboles. Antennes paraboliques, enregistrement de chants d’oiseaux tropicaux. Mise à disposition par le Fonds cantonal d’art contemporain – Belle-Idée, 2000. (1) 12 1907 – 2007 100 ans de la Maternité l Pulsations l Juillet - Août 2007 l Hôpitaux universitaires de Genève TÊTE-À-TÊTE MÉDIMENTO A découvrir Les infirmiers entreront à l’Uni de Lausanne Acquérir une formation approfondie: c’est le principal objectif du futur master romand en sciences infirmières. A voir La Fondation Ensemble, en faveur des personnes avec une déficience intellectuelle, organise une soirée exceptionnelle au profit de Claire Fontaine, un établissement accueillant des adultes handicapés mentaux. La date à réserver? Le mardi 28 août pour assister à une représentation du cirque Knie sur la Plaine de Plainpalais à 20h15. La totalité des recettes ira à la Fondation. Plus d’infos, tél. 022 343 17 26. Billets à commander sur le site www.fondationensemble.ch. A lire La prévention, c’est un art de vivre qu’on est libre de choisir à n’importe quel âge et sans modération : tel est l’esprit de Prévenir, Alzheimer, cancers, infarctus, un livre rédigé par deux médecins, Philippe Presles et Catherine Solano aux éditions Robert Laffont (collection réponses). Les auteurs passent en revue toutes les mesures de prévention que l’on peut prendre pour vivre plus longtemps en pleine forme. tions de tous les autres partenaires du projet. rateurs par an pourraient être concernés par cette formation. Pourquoi la mise en place d’un tel master? Quels en sont les grands axes? Ce nouveau programme permettra de combler une lacune en Suisse occidentale, dans la mesure où des formations similaires sont déjà offertes à Bâle et à l’étranger. Jusqu’à présent, les soignants qui voulaient atteindre un niveau universitaire devaient se rendre à Bâle, en France, au Québec ou dans les pays anglosaxons. Ce master répond par ailleurs à un réel besoin. Pour assumer la diversité et les mutations des terrains et faire face à la complexité croissante du rôle de soignant, il est nécessaire d’acquérir une formation poussée. L’augmentation des affections chroniques, le vieillissement de la population, le phénomène des migrations constituent autant d’évolutions qui incitent à la hausse des qualifications requises. Un accent particulier sera mis sur les pratiques professionnelles et leur évaluation, le travail pluridisciplinaire, les modes d’organisation et l’innovation technologique. Il est, par exemple, nécessaire de développer de nouvelles approches de soins auprès des enfants et des personnes âgées. Un autre point fort sera l’approfondissement des méthodologies en rapport avec le développement de la recherche clinique. Les participants seront impliqués dans des études portant sur la santé communautaire, les affections cardiovasculaires, l’oncologie et les soins palliatifs, de même que sur l’efficacité des pratiques. Enfin, un troisième pan concernera la formation de la relève des professionnels de l’enseignement dans les HES et les écoles professionnelles. A qui s'adresse ce master? Qui finance ce diplôme? Le financement de l’institut sera assuré en grande partie par le CHUV, l’Université de Lausanne et la HES-SO avec des contribu- Il s’adresse surtout aux professionnels qui viseraient un statut de cadres infirmiers dont nous avons absolument besoin. Aux HUG, on estime que huit collabo- J. Gregorio Dès la rentrée universitaire 2008, les titulaires d’un Bachelor of Science HESSO (Haute école spécialisée de Suisse occidentale), ou équivalent en soins infirmiers, pourront préparer un master en sciences infirmières à Lausanne. Conçue par l’Université de Lausanne, la Haute Ecole spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO), le Centre hospitalier vaudois (CHUV), les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), l’Université de Genève, la fondation La Source et l’Association des infirmières et infirmiers (ASI), cette nouvelle formation devrait comprendre entre 90 et 120 crédits ECTS. Elle sera placée sous l’égide de la Faculté de biologie et de médecine de l’Université de Lausanne qui créera à cette occasion un institut d’enseignement et de recherche en soins au sein du département universitaire de médecine et santé communautaires du CHUV. Explications d’André Laubscher, directeur des soins aux HUG. « Dès 2008, il ne sera plus nécessaire de se rendre à l’étranger pour préparer un master en sciences infirmières », indique André Laubscher. tive en ouvrant de nouvelles possibilités de carrière dans différents secteurs d’activité: la pratique clinique avancée, l’enseignement et la recherche. En outre, elle stimulera la collaboration interfacultaire et interdisciplinaire dans le but d’apprendre à mieux travailler ensemble au service de la santé des populations. Les prochaines étapes? C’est une véritable forCe futur master doit encore recevoir l’approbation mation d’avenir… Oui, elle rendra la profession infirmière plus attrac- du Conseil suisse des HES. L’évaluation des candida- tures pour le poste de la direction de l’institut d’enseignement et de recherche en soins est à bout touchant. Il est également prévu d’élargir prochainement cette formation aux autres professions de la santé non médicales et de créer des synergies dans la mesure du possible. Enfin, dans les années à venir, un nouveau pas devrait être franchi avec la mise sur pied d’un doctorat en sciences infirmières. Propos recueillis par Paola Mori FICHE PRATIQUE Des opportunités d’ouverture Afin de permettre aux professionnels de mieux répondre aux nouveaux défis, la Haute Ecole de santé de Genève propose plusieurs sortes de formation continue. La Haute Ecole de santé (HEdS) de Genève regroupe les filières diététique, soins infirmiers, physiothérapie, sage-femme et homme sagefemme ainsi que technicienne en radiologie médicale. Pour répondre à l’une de ses missions fondamentales, à savoir le perfectionnement professionnel, elle propose trois types de formation continue. CAS, DAS, MAS Premier axe: la formation post-graduée HES inscrite à la Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HESSO). S’adressant à des personnes déjà engagées dans la vie professionnelle, elle permet d’acquérir un certificat (CAS: Certificate of Advanced Studies correspondant à 10 crédits ECTS minima, soit environ 300 heures Gérard Pétremand Depuis plus d’une décennie, les clowns d’hôpital sont entrés dans le monde hospitalier romand. Eric Mathyer, sous son nom d’artiste, Dr Panosse, raconte dans Clown d’hôpital, mon métier, paru aux Editions d’en Bas, les coulisses de son activité dans les services de pédiatrie. Le clown intervient à la frontière entre les patients et les soignants. Par son jeu, il ouvre sur d’autres réalités : le rêve, l’imaginaire, la joie ou l’espoir. Formation post-graduée HES, formations courtes ou à la carte: les trois types de formation proposés par la Haute Ecole de santé de Genève. de formation), un diplôme (DAS: Diploma of Advanced Studies, soit 30 crédits ECTS représentant l’équivalent de six mois à temps plein) ou un master post-grade (Master of Advanced Studies, soit 60 crédits ECTS correspondant à une année à temps plein). « Les titres de formation post-gradués ont été alignés sur ceux de la formation universitaire suisse», précise Olivier Tejerina, responsable de la formation continue à la HEdS de Genève. Dès février 2008, débuteront un CAS en prise en charge interdisciplinaire des plaies et cicatrisations, un DAS en santé de l’enfant, adolescent et famille, ainsi qu’un DAS en oncologie et soins palliatifs. « Ces trois formations en cours d’emploi sont organisées par la HEdS Genève en partenariat avec d’autres sites de la Le journal des HUG Hôpitaux universitaires de Genève Service de la communication Rue Micheli-du-Crest 24 CH-1211 Genève 14 Tél. +41 (0)22 305 40 15 Fax +41 (0)22 305 56 10 http://www.hug-ge.ch HES-SO. D’autres sont prévues, dont un DAS en thérapie manuelle, un DAS en médiation générale et familiale, sans oublier un CAS en santé mentale », détaille Françoise Bonvallat, directrice de la HEdS Genève. Rédactrice en chef Suzy Soumaille [email protected] Formations courtes Conception / réalisation csm sa Deuxième volet: les formations continues courtes allant de un à cinq jours. Plus de 45 offres santé figurent dans le catalogue de formation continue de la HEdS et de la Haute Ecole de travail social. Enfin, le troisième pan concerne les formations à la carte fournies par la HEdS à la demande d’une clinique, d’un établissement médico-social ou encore d’une association. Autant d’opportunités pour les professionnels de la santé ! P.M. Editeur responsable Bernard Gruson Responsable des publications Agnès Reffet Impression ATAR Roto Presse SA Tirage 33 000 exemplaires Les manuscrits ou propositions d’articles sont à adresser à l’éditeur. La reproduction totale ou partielle des articles contenus dans « Pulsations » est autorisée, libre de droits, avec mention obligatoire de la source. Si vous souhaitez associer votre image à Pulsations, contactez la régie publicitaire Imédia SA (Jean-Marc Chevalley) : Tél. +41 (0)22 307 88 95 Fax +41 (0)22 307 88 90 Courriel [email protected]