La fibromyalgie enfin reconnue

Transcription

La fibromyalgie enfin reconnue
Journal gratuit l Juillet - Août 2007 l www.hug-ge.ch l
INNOVATION
REGARD CROISÉ
ENTRÉE LIBRE
Les yeux
aux commandes
Méditer pour
moins déprimer
Un faiseur d’art
aux HUG
Etonnant: le cerveau parvient
à commander une machine
d’un simple regard.
Des exercices de concentration peuvent prévenir
la rechute dépressive.
Médecin autant qu’artiste,
le Dr Peter Schäfer nous
livre sa maison du futur.
page 2
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page 11
A CŒUR OUVERT
Prématurés :
un espoir
La fibromyalgie enfin reconnue
SOMMAIRE
Radiographie
Pr Olivier Irion
Médecin-chef
du service d’obstétrique
3
3
Coulisses
Lorsque la vie commence trop tôt
Prévenir l’accouchement prématuré
5
5
Net
Les soins infirmiers par le menu
Greffes d’organes : protocoles en ligne
8
8
Arrêt sur images
Ils volent au secours des autres
20 ans de partenariat avec la Rega
9
9
Santé sans frontières
Soutenir la santé mentale au Rwanda
10
Fondation
Coup double pour Artères
10
Clin d’œil
Juniors et seniors sur le même trottoir
10
Entrée libre
L’art de visiter l’hôpital
11
Tête à tête
Les infirmiers entreront à l’Uni de Lausanne
J. Gregorio
A Genève, 7% des accouchements sont prématurés. La
prématurité est responsable
de la majorité des décès périnatals et des handicaps,
entraînant un coût humain,
social et financier considérable. Elle a plusieurs causes:
contractions utérines, rupture
des membranes, mais aussi
accouchement induit pour extraire un fœtus en danger. Le
service d’obstétrique étudie
l’efficacité du traitement par
la progestérone pour prolonger la grossesse chez les femmes à risque, ainsi qu’une intervention psychothérapeutique pour calmer les contractions prématurées. L’échographie Doppler permet d’évaluer les réserves fœtales et
de retarder certains accouchements, ou d’extraire à
temps un fœtus en hypoxie.
Grâce aux progrès de la néonatologie, la survie des prématurés s’est améliorée, ainsi
que leurs chances de survie
sans séquelles. La maturation pulmonaire fœtale, les
antibiotiques et l’accouchement planifié sont aussi responsables de ces progrès.
En cas d’accouchement prématuré, le transfert à l’hôpital universitaire et la prise en
charge par une équipe pluridisciplinaire sont essentiels.
A l’hôpital pour des cacahuètes…
Les allergies en augmentation
Mal mystérieux, mais pas imaginaire, la fibromyalgie
touche surtout des femmes. Ce syndrome fréquent se
manifeste par une sensation de douleur généralisée,
de fatigue et l’apparition de multiples points très sensibles. Même si plusieurs hypothèses sont à l’étude,
l’origine de cette affection chronique et handicapante
demeure inconnue. Ce flou ajouté au fait que la maladie «ne se voit pas» a joué en défaveur des patientes
qui n’étaient pas toujours prises au sérieux dans leur
12
Fiche pratique
Haute Ecole de Santé : des opportunités d’ouverture
12
souffrance. Longtemps mal identifiée, voire sous-estimée, la fibromyalgie est aujourd’hui enfin reconnue.
Vu son retentissement important sur la vie familiale,
sociale et professionnelle, elle nécessite une prise en
charge globale. Réorganiser les tâches quotidiennes
et redéfinir les priorités font partie des principaux
objectifs thérapeutiques. Plus d’informations dans le
dossier de l’été.
pages 6 et 7
2
1907 – 2007
100 ans de la Maternité
l Pulsations l Juillet - Août 2007 l Hôpitaux universitaires de Genève
INNOVATION
Présentée par Séverine
Hutin, porte-parole des
HUG, l’émission Pulsations du mois de juillet
sera consacrée à la relation soignant/soigné. Un
premier reportage s’intéressera aux patients
standardisés, un deuxième à l’interprétariat.
Sur Léman Bleu, le magazine santé des HUG
sera diffusé à partir du
lundi 9 juillet à 19h26,
puis toutes les deux heures jusqu’au mardi 10
à 15h26. Rediffusion le
lundi 16 et le mardi 17
juin aux mêmes heures
que le lundi 9 et mardi
10 ainsi que les weekends du 14-15 et 21-22
à 11h45 et 01h45.
Sur TV8 Mont-Blanc,
l’émission sera diffusée
mardi 10 juillet à 17h15,
mercredi 11 à 7h50,
jeudi 12 à 22h, samedi
14 à 20h20, dimanche
15 à 7h50 et lundi 16
à 13h15.
Innovation
L’émission du mois
d’août sera, quant à
elle, dédiée aux innovations. Un premier reportage présentera OsiriX,
un logiciel d’imagerie
médicale open source,
téléchargeable gratuitement sur internet et un
second à GenkyoTex, une
start-up travaillant sur
des molécules capables
de stopper l’évolution de
maladies du grand âge.
Sur Léman Bleu, le magazine santé des HUG
sera diffusé à partir du
lundi 13 août à 19h26,
puis toutes les deux heures jusqu’au mardi 14
à 15h26. Rediffusion le
lundi 20 et le mardi 21
août aux mêmes heures
que le lundi 13 et mardi
14 ainsi que les weekends du 18-19 et 25-26
à 11h45 et 01h45.
TV8 Mont-Blanc diffusera l’émission mardi 14
août à 17h15, mercredi
15 à 7h50, jeudi 16 à
22h, samedi 18 à 20h20,
dimanche 19 à 7h50 et
lundi 20 à 13h15.
Allumer sa télévision d’un simple regard
Des chercheurs ont trouvé le moyen d’envoyer une commande du cerveau à une machine par les
seules oscillations du cortex. Un espoir pour les malades avec des ressources motrices limitées.
J. Gregorio
Communication
En fixant son attention sur une lumière qui clignote à une certaine fréquence, le cortex émet des oscillations
qui seront décryptées. Envoyées à un microprocesseur, elles permettraient à un fauteuil roulant de tourner.
Dans les films eXistenZ ou
Matrix, une puce est logée
dans le cerveau et reliée à
un ordinateur. Aujourd’hui,
la réalité dépasse la science-fiction! Le groupe de neuroimagerie électrique (1), rattaché aux HUG et au département des neurosciences
cliniques de l’Université de
Genève, a mis au point une
interface cerveau-ordinateur (Brain Computer Interface (BCI) en anglais) qui
permet de communiquer
avec le monde extérieur
sans poser d’implants dans
la tête.
Depuis longtemps, l’électroencéphalographie (EEG)
mesure le potentiel électrique grâce à des électrodes
placées sur le cuir chevelu.
Ce mode d’enregistrement
des signaux cérébraux est à
la base de la découverte.
Sara Gonzalez Andino, physicienne et responsable du
groupe, explique le fonctionnement : « La personne
porte un casque EEG et fixe
son attention sur une lumière qui clignote à une certaine fréquence. Cette seule
activité provoque des oscillations dans le cortex. En
développant des algorithmes,
nous avons réussi à décoder
ce signal et à le transmettre
à un microprocesseur qui va
exécuter une commande,
comme par exemple faire
tourner une chaise roulante. Selon que la personne se
concentre sur telle ou telle
lumière, la réaction du cerveau change ce qui rend
possible l’exécution de tâches
diverses. »
Nombreuses applications
potentielles
Une découverte qui séduit
par ses nombreux avanta-
ges. « Jusqu’à présent, les
seuls systèmes existants
étaient invasifs (implant
dans le cerveau) et moins
performants. Nous avons
une fiabilité théorique de
100%, le signal est transfor-
mé en commande en temps
réel (moins d’une demi-seconde) et n’est pas gêné par
les bruits extérieurs. C’est
un système facile à calibrer,
mobile et sans problèmes de
maintenance », résume Rolando Grave, mathématicien du groupe. Sans oublier les nombreuses applications potentielles. « On
peut envisager que cette interface serve aux malades
avec des ressources motrices limitées en les aidant
par exemple à contrôler une
chaise roulante ou à interagir avec leur environnement : contrôle de la lumière, de la télévision, activation d’un signal d’appel ou
d’alarme, etc. », ajoute-t-il.
(FNRS), l’équipe interdisciplinaire, comprenant également un mathématicien,
un ingénieur et une psychologue, a mis cinq ans pour
arriver à ces résultats, mais
ne veut pas en rester là. Elle
se fixe deux objectifs pour
le proche avenir: intéresser
des acteurs du monde économique (lire ci-dessous) et
trouver de nouveaux fonds
pour poursuivre la recherche clinique. « Nous cherchons des patients qui ne
peuvent plus bouger (tétraplégiques) ou qui sont incapables de communiquer
hormis un clignement des
paupières (syndrome de renfermement) pour tester le
système en neuroréhabilitation », conclut la responsable.
Recherche de fonds
Giuseppe Costa
Soutenue par le projet européen BACS et une bourse du Fonds national de la
recherche scientifique
Pour en savoir plus, www.electrical-neuroimaging.ch.
(1)
Du labo à l’entreprise grâce à Unitec
Le bureau de transfert de technologies et de compétences de l’Université de
Genève et des HUG valorise les découvertes issues des activités de recherche.
Si les HUG organisent, le
14 septembre prochain, la
première Journée de l’innovation afin d’encourager
et de stimuler le développement de projets, Unitec
est, depuis 1998 déjà, le bureau de transfert de technologies et de compétences
de l’Université de Genève.
«Depuis 2002 et la signature d’une convention, nous
valorisons également les
découvertes issues des activités de recherche des
HUG », explique Laurent
Miéville, responsable
d’Unitec (1).
Potentiel de croissance
important
Bien qu’en progression,
la part des inventions HUG
soumises à Unitec est inférieure à celle de l’Université (15-25% vs 75-85%).
« Pourtant, le potentiel de
croissance reste important.
On pourrait doubler ce volume car les innovations
biomédicales sont souvent
plus proches du marché
donc plus faciles à valoriser que certaines découvertes issues de la recherche académique pure »,
souligne Laurent Miéville.
Concrètement, le bureau
met à disposition de la
communauté hospitalière
ses compétences : évaluation du potentiel commercial de la découverte et de
son attractivité pour les
marchés, définition d’une
stratégie de commercialisation (dépôt d’un brevet
si nécessaire), identification des partenaires économiques, négociation d’un
contrat de transfert, suivi
des contrats, récolte des
royalties. « Pour aider les
chercheurs à prendre la
bonne décision, nous leur
proposons également des
cours de formation sur la
propriété intellectuelle ou
les stratégies et techniques
de valorisation. »
A l’image d’un récent accord de transfert important signé avec Merck Serono ou de l’impressionnante levée de fonds réalisée par la start-up Endosense, pour ne citer que
deux exemples, les projets
où les résultats du monde
de la recherche hospitalière ont séduit les milieux
économiques existants. Et
ils devraient à l’avenir, avec
la Journée de l’innovation
et le soutien d’Unitec, fleurir encore davantage.
G.C.
(1)
www.unige.ch/unitec
J. Gregorio
ECHOS-SCOOPS
Laurent Miéville (à gauche) est responsable d’Unitec.
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médicales et biologiques
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Pulsations l Juillet - Août 2007 l Hôpitaux universitaires de Genève l
3
RADIOGRAPHIE
ECHOS-SCOOPS
A l’hôpital pour des cacahuètes…
Lorsque l’on souffre d’allergie alimentaire, la meilleure thérapie demeure l’éviction. Des mesures
de prévention tout comme des traitements existent.
Différences entre enfants
et adultes
« En théorie, tous les aliments sont des allergènes
potentiels, car l’allergie est
une réponse du système immunitaire à une substance
qu’il aurait dû tolérer. Enfants et adultes ne sont pas
concernés par les mêmes aliments et n’ont pas les mêmes symptômes », explique
le Dr Philippe Eigenmann,
médecin adjoint agrégé en
allergologie pédiatrique.
Les plus jeunes sont davantage touchés par les œufs, le
lait, les arachides, les noix et
le blé et souffrent d’urticaire, de problèmes respiratoires (crise d’asthme, serrement au niveau de la gorge)
et poussées d’eczéma. Tandis que fruits et légumes provoquent des démangeaisons
buccales chez les adultes.
Le diagnostic repose sur
un interrogatoire serré, une
analyse de l’alimentation et
la réalisation de tests cutanés ou sanguins. Une fois
qu’une personne est testée
positive à un aliment, quelle prévention possible pour
sa progéniture? Réponse de
l’allergologue : « Si mère et
père sont allergiques, l’enfant a 60 à 70% de chances
de l’être contre seulement
15% si aucun des parents ne
l’est. Compte tenu de cette
composante héréditaire, la
prévention primaire consiste à introduire l’aliment le
plus tardivement possible
pour éviter que l’enfant ne
développe l’allergie. »
Un séminaire sur la prise
en charge des personnes
en deuil et la demande
de don d’organes : c’est
ce que propose l’EDHEP
(Programme européen de
formation pour les hôpitaux ayant des donneurs
d’organes) le 19 septembre aux HUG. L’objectif
est de fournir aux soignants des outils de communication pour approcher les familles en
deuil. Information et inscription ; Florence Roch
Barrena aux HUG, tél.
022 372 78 53.
DIPLÔME
Simon
Au bord de la mer, assis
sur une terrasse, vous dégustez une superbe assiette
de crustacés avec des amis.
Cette scène de rêve peut en
quelques minutes tourner
au cauchemar : bouffées de
chaleur au visage, éruption
cutanée, troubles respiratoires voire perte de connaissance! Vous ne le saviez pas
jusqu’alors, mais vous souffrez d’une allergie à la crevette ou au crabe qui se trouvait dans votre assiette. Ce
n’est d’ailleurs pas si rare :
on estime que l’allergie alimentaire touche 1 à 2,5% de
la population adulte et jusqu’à 5% des enfants. Et la
tendance est à l’augmentation (lire article ci-dessous).
La question du
don d’organes
der la tolérance. Au contraire, s’il y a réaction, vous devez suivre un régime d’éviction strict, qui demeure le
traitement le plus efficace »,
précise le Dr Eigenmann.
Comme la désensibilisation
aux aliments est impossible,
contrairement aux pollens,
il reste à traiter les symptômes. « Les antihistaminiques sont les antiallergiques
par excellence lors de réac-
Régime d’éviction
«Si on est testé positif à un
aliment, mais qu’on ne fait
pas de réaction, il faut continuer à le manger pour gar-
tions peu sévères. Pour les
plus graves, l’antidote est
l’adrénaline. Une personne
ayant déjà réagi violemment
devrait toujours avoir sur
elle un stylo auto-injectable
d’adrénaline », rappelle le
spécialiste. N’oublions pas
que, chaque année en Europe, plus de 200 personnes
décèdent suite à un choc
anaphylactique dû à un aliment.
Attention
aux étiquettes
Les allergies en augmentation
En cause un « excès » d’hygiène, une exposition plus fréquente aux allergènes et une alimentation qui a changé.
pour se mettre quelque chose sous la dent», rappelle le
Dr Philippe Eigenmann,
médecin adjoint agrégé en
allergologie pédiatrique.
Au quotidien, les courses
deviennent un véritable casse-tête. Il faut scruter toutes
les étiquettes pour vérifier
la composition et reconnaîpub
tre les divers termes sous
lesquels se cache un allergène: on estime que le temps
moyen passé à faire ses
courses a tendance à doubler, voire à tripler! «En crèche, à l’école, chez des amis
ou encore au restaurant, il
faut systématiquement se
renseigner sur l’aliment à
éviter », avertit le Dr Eigenmann. Est-ce un chemin de
croix à vie ? « C’est très variable : après cinq ans, 95%
des enfants ne sont plus allergiques au lait, alors que
durant toute une vie, seulement 15% vont perdre leur
allergie à la cacahuète. »
Giuseppe Costa
Chef de clinique au service de
dermatologie et vénéréologie, le
Dr Gürkan Kaya a été habilité à
la fonction de privat-docent à la
faculté de médecine en juillet
2006. Ses travaux concernent
les Mécanismes moléculaires de
la régénération cutanée induite
par des fragments d’hyaluronate
et des rétinoïdes: implications
pour le traitement de l’atrophie
cutanée. Ils ont permis au Dr
Kaya d’identifier un facteur antiatrophiant à partir de fragments
de hyaluronate fournissant ainsi
une option thérapeutique ou préventive pour l’atrophie cutanée
des sujets âgés.
Simon
Davantage
d’acariens
Que ce soient les allergies
alimentaires, aux acariens,
l’eczéma ou encore le rhume des foins, les terrains
allergiques sont aujourd’hui
plus fréquents. Et cela touche aussi bien les enfants
que les adultes. Trois raisons principalement expli-
quent cette augmentation.
« La première est la théorie
de l’hygiène. Comme nous
vivons dans des milieux très
propres, notre système immunitaire n’a pas assez de
bactéries et de virus à combattre, il se tourne alors vers
des substances inoffensives
Ensuite, notre exposition
aux allergènes est plus fréquente. «Souvenez-vous des
duvets aux fenêtres ou encore des tapis que l’on battait une à deux fois par année, cela ne se voit plus !
Conséquence : davantage
d’acariens. Côté environnement, on peut également
ajouter des maisons mieux
isolées et plus d’animaux
domestiques (poils de chat,
de hamster, de lapin). »
Troisième motif, l’alimentation : « Il y a vingt ans, on
ne mangeait pas de kiwis ou
de litchis par exemple, d’où
l’apparition d’allergies à des
fruits exotiques. Par ailleurs,
chez les patients très allergiques, une autre cause est
la présence de traces d’allergènes puissants comme
l’arachide ou l’œuf dans les
préparations industrielles »,
relève le Dr Eigenmann.
G.C.
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4
1907 – 2007
100 ans de la Maternité
l Pulsations l Juillet - Août 2007 l Hôpitaux universitaires de Genève
REGARD CROISÉ
Comment les troubles de
l’humeur (la dépression
par exemple) influencentils notre manière de traiter l’information, comme
notre capacité à mémoriser ou à traiter différentes informations? C’est à
cette question que cherche à répondre une étude
menée par le service de
psychiatrie gériatrique.
Pour constituer un groupe contrôle, des volontaires sains âgés de 35 à
65 ans, de langue maternelle française sont recherchés.
La participation consiste
en une séance d’évaluation de 2h30 environ,
durant laquelle vous
passerez divers tests
et questionnaires ainsi
qu’une imagerie cérébrale (facultative). Tous ces
examens sont indolores
et ne présentent aucun
risque pour la santé.
Pour participer à l’étude,
tél. 022 305 51 23.
La famille
pour grandir ?
A l’occasion de son 50e
anniversaire, le Service
de protection de la jeunesse du canton de Vaud
organise le 11 septembre à 20h, à l’Université
de Lausanne (Amphimax), une conférence du
Pr Boris Cyrulnik, Enfant
tyran, ado violent. Entrée libre. Et aussi, un
congrès, les 12 et 13,
sur le thème : La famille
pour grandir ? De l’enfance cabossée à la
famille rêvée, avec plusieurs orateurs renommés. Le délai pour l’inscription au congrès est le
24 août. Formulaire sur
www.vd.ch/spj50ans.
Eviter de déprimer grâce à la méditation
Afin de prévenir la rechute dépressive, le département de psychiatrie propose une thérapie de groupe
basée sur des exercices de concentration.
distance, ils apprennent à se
recentrer, notamment sur
leur respiration », explique
Béatrice Weber Rouget,
psychologue.
S’adressant aux personnes ayant déjà fait au moins
trois épisodes dépressifs et
étant guéris du dernier en
date, le programme se déroule sur huit semaines au
rythme d’une séance hebdomadaire de deux heures.
Il est animé par un psychiatre et/ou un psychologue.
Programme évalué
J. Gregorio
Recherche
de volontaires
Se concentrer sur ce que l’on fait dans le moment présent (comme manger un raisin) aide à éviter le piège
des ruminations qui redéclenchent la dépression.
La dépression est récidiviste, et même multirécidiviste. La moitié des personnes qui font une dépression
en referont une. Et les risques vont crescendo. Après
deux épisodes dépressifs,
on note 70% de rechutes.
Après trois, ce chiffre s’élève jusqu’à 90%. « C’est un
peu comme si chaque dépression en appelait une
nouvelle », explique le Dr
Guido Bondolfi, médecin
adjoint agrégé au service de
psychiatrie adulte, responsable du secteur 2 (Jonction).
En général, lors du premier crac, on identifie des
facteurs de stress déclenchants, comme, par exemple, un deuil, une séparation ou une perte d’emploi.
« Pour les épisodes suivants,
ce n’est plus toujours le cas.
Une petite variation d’humeur suffit à déclencher le
processus de la rechute. Ces
patients sont happés automatiquement par des pensées, émotions ou sensations physiques négatives,
ce qui réactive la spirale de
la déprime. »
Laisser passer
les nuages
Pour parvenir à laisser
passer les idées noires sans
s’y accrocher, à l’image des
nuages qui traversent le ciel,
l’équipe du Dr Bondolfi a mis
sur pied une thérapie de
groupe basée sur la thérapie
cognitive et une méthode
dite de pleine conscience
(« Mindfulness ») en provenance du Canada et de
Grande-Bretagne (1). «Divers
exercices de méditation sont
enseignés aux patients. En
étant plus attentifs au moment présent, ils parviennent
à reconnaître ces rumina-
NOMINATIONS UNIVERSITAIRES
Le Conseil d’Etat a conféré au Dr
Pascal Bonnabry le titre de professeur associé à la section des
sciences pharmaceutiques de la
faculté des sciences, école de pharmacie Genève-Lausanne. Actuellement pharmacien-chef de la pharmacie des HUG, il a effectué sa
formation post-graduée à Genève.
Ses travaux de recherche concernent le domaine de la gestion des
risques et la sécurisation du processus d'utilisation des médicaments en milieu hospitalier.
Le Conseil d’Etat a conféré au Dr
Marc Licker le titre de professeur
associé au département d’anesthésiologie, pharmacologie et soins
intensifs à la faculté de médecine.
Actuellement médecin adjoint
agrégé, responsable du secteur
de la chirurgie cardiovasculaire et
thoracique, il a effectué sa formation post-graduée en Belgique, en
Suisse et au Canada. Ses travaux
de recherche concernent le domaine de la physiologie cardio-pulmonaire.
Le Conseil d’Etat a conféré au Dr
Gilles Mentha le titre de professeur ordinaire au département de
chirurgie à la faculté de médecine.
Actuellement médecin-chef du
service de transplantation, il a
effectué sa formation post-graduée
en France, en Suisse et aux EtatsUnis. Ses travaux de recherche
concernent principalement le
domaine de la chirurgie viscérale.
tions dès leur apparition.
Pour ne pas se laisser envahir par elles et prendre de la
Les participants sont invités à pratiquer la pleine
conscience dans leur vie
quotidienne, ce qui implique une forte motivation.
Des efforts qui en valent
toutefois la peine puisque
plusieurs études ont montré que ce programme diminuait de moitié le risque
de rechute chez les personnes ayant fait au moins trois
dépressions. Son efficacité
semble moindre après un
ou deux épisodes.
La recherche menée par
l’équipe du Dr Bondolfi a
toutefois révélé des résultats quelque peu différents:
« Le taux de rechute était le
même chez les personnes
qui avaient participé à la
thérapie de groupe que chez
les patients contrôle. En revanche, ceux qui avaient
suivi le programme faisaient
des rechutes moins sévères»,
précise Françoise Jermann,
docteur en psychologie.
Réduire le stress
Un programme de réduction du stress basé sur la
pleine conscience est également conduit aux HUG. Il
a déjà été proposé une première fois aux collaborateurs du département de
psychiatrie, puis à des patients. Les prochains groupes auront lieu cet automne et seront destinés à des
personnes souffrant de
problèmes aussi divers que
maux de tête, troubles du
sommeil, anxiété, douleur
chronique, asthme ou encore fibromyalgie.
Paola Mori
(1)
Pour info, tél 022 327 75 81.
Vivre après un traumatisme
Des patients ayant été torturés ont bénéficié de la
méthode de pleine conscience au sein d’un groupe.
Appliquer la technique
de pleine conscience à des
patients victimes de torture : c’est l’expérience
tentée par Sylvie Rombaldi, psychologue à la
consultation pour victimes
de torture et de guerre,
fruit d’une collaboration
entre la Croix-Rouge suisse et le département de
médecine communautaire et de premier recours.
« L’idée de créer un tel
groupe thérapeutique a
germé alors que je suivais
un séminaire sur la pleine conscience donné par
l’équipe du Dr Bondolfi
dans le cadre d’un diplôme post-grade universitaire de thérapie cognitive »,
explique la psychologue.
« J’ai pensé que cette méthode centrée sur le moment présent conviendrait
bien au type de personnes
que je suis. Etant traumatisées par leur passé et angoissées par leur avenir,
elles ont de la peine à être
dans le ‹ici et le maintenant›. »
Les six patients sélectionnés pour ce groupe
expérimental limité à six
séances étaient tous relativement bien intégrés
en Suisse et maîtrisaient
suffisamment le français
pour comprendre les exercices et exprimer leur
vécu. « Etant souvent isolés, l’objectif était aussi de
les faire expérimenter une
dynamique groupale. »
Une expérience
positive
Afin d’évaluer le projet,
un questionnaire a été remis aux participants à la
fin du groupe. Les résul-
tats? «Tous ont apprécié le
groupe et disent se sentir
mieux après les exercices
de pleine conscience. Mais
à ce stade, il est encore difficile d’évaluer l’incidence
sur la qualité de vie à
moyen terme », répond
Sylvie Rombaldi. Un prochain groupe est prévu à
l’automne (1).
P.M.
(1)
Pour info, tél. 022 372 96 15.
J. Gregorio
ECHOS-SCOOPS
Exercice de marche en pleine conscience.
Pulsations l Juillet - Août 2007 l Hôpitaux universitaires de Genève l
5
COULISSES
ECHOS-SCOOPS
Lorsque la vie commence trop tôt
A la Maternité, environ 11% des naissances ont lieu avant le terme. Ces prématurés sont pris en
charge par l’unité de néonatologie : couveuse, alimentation parentérale, longues hospitalisations.
Avant 30 semaines, considérés comme des grands
prématurés, les bébés présentent des risques et une
mortalité plus élevés
qu’après. « Tous les organes
étant immatures, ils sont
tous vulnérables. Les plus
grands efforts portent sur le
système nerveux central qui
n’est pas du tout terminé.
D’où la difficulté à prédire le
développement car on ne
verra d’éventuelles conséquences cliniques qu’avec
les années ».
Respiration, circulation,
alimentation
Pour que le cerveau fonctionne correctement, la
prise en charge se dirige
prioritairement dans trois
directions : respiration,
circulation et alimentation.
La fonction pulmonaire est
soutenue par de l’oxygène,
la CPAP (Continuous Positive Airway Pressure, une
pression appliquée sur les
poumons pour qu’ils restent
ouverts) ou une ventilation
mécanique. Des drogues aident le flux sanguin, alors
que l’alimentation s’effectue
par voie parentérale. « La
pharmacie confectionne
quotidiennement des préparations individuelles en
fonction du poids, de l’âge
de gestation, des problèmes
du bébé, etc. Dès que possible, le lait est donné par un
tuyau passant par la bouche
et relié directement au tube
digestif», relève le Dr Pfister.
pub
Par ailleurs, ces nourrissons vont se retrouver en
moyenne 3 à 4 semaines
dans un incubateur. « Un
grand prématuré a la peau
comme celle d’un grand
brûlé. Comme il n’a pas de
couche de protection, il perd
beaucoup d’eau d’où la nécessité de le laisser dans
une atmosphère à très haute humidité», note le Dr Pfister. Nu dans la couveuse, on
peut également surveiller
sa respiration, la couleur de
sa peau, les points de ponction. Pour le pédiatre, elle
constitue cependant « un
mur avec les parents qu’on
souhaite le plus court possible. D’ailleurs, dès que
l’enfant est autonome pour
maintenir sa température,
on le sort de la couveuse. »
Afin de privilégier les liens
avec la famille, celle-ci peut
venir à l’unité 7 jours sur 7
et 24 heures sur 24. Les
hospitalisations sont très
longues, de plusieurs semaines à plusieurs mois.
Une fois sorti, le bébé est
Afin notamment de préserver sa peau et maintenir sa température, le prématuré demeure en moyenne
3 à 4 semaines dans une couveuse.
suivi par son pédiatre et,
pour les grands prématurés, en plus par le service
de développement et croissance qui offre un suivi ambulatoire à long terme pour
veiller à son bon développement.
Giuseppe Costa
Prévenir l’accouchement prématuré
Les facteurs de risque de la prématurité sont multiples. Trois études sont
menées aux HUG afin d’évaluer différentes stratégies de prévention.
J. Gregorio
Grands prématurés
davantage à risque
En couveuse
pour plusieurs raisons
J. Gregorio
Aux HUG, sur environ 4000
naissances, la proportion
des prématurés est de 11%.
Alors que la gestation dure
40 semaines, la prématurité
va de la 24e à la 36e semaine.
«Entre la 24e et la 26e semaine, c’est la limite de viabilité
où l’on discute énormément
avec les parents en pesant
d’un côté l’acharnement, les
souffrances, les séquelles et
de l’autre la survie sans handicap», explique le Dr Riccardo Pfister, médecin adjoint, responsable de l’unité
de néonatologie, qui compte 15 lits (5 lits supplémentaires aux soins intensifs).
En cas de menace d’accouchement prématuré dû à des contractions,
une perfusion est administrée à la future maman pour les arrêter.
La menace d’accouchement prématuré revêt trois
aspects différents. Dans
le premier cas de figure,
la femme présente des
contractions. Pour les arrê-
ter, des médicaments sont
administrés par perfusion.
Ils ont toutefois une efficacité limitée. Deuxième situation : la poche des eaux
est rompue, d’où un risque
d’infection accru nécessitant une antibiothérapie
préventive et un accouchement provoqué plus ou
moins rapidement. Troisième possibilité : le médecin
décide d’accoucher la femme en raison d’une souffrance fœtale ou d’une maladie mettant la vie de la
mère en danger comme la
prééclampsie. «Dans les trois
cas, on essaie de gagner au
moins 48 heures afin de donner des corticoïdes à la maman pour accélérer la maturité des poumons du fœ-
tus », souligne le Dr Michel
Boulvain, médecin adjoint
agrégé, responsable de
l’unité de développement
en obstétrique.
Multiples facteurs
de risque
Stress, fatigue, solitude,
déménagement, grossesse
gémellaire, infection : les
facteurs de risque de la prématurité sont multiples.
Trois études sont en cours
au département de gynécologie et d’obstétrique. L’une
menée en collaboration avec
le service de psychiatrie de
l’enfant et de l’adolescent
a pour but d’évaluer si un
soutien psychologique diminue le taux d’accouchement prématuré chez les
femmes à risque. La seconde, dirigée par le Dr Begona
Martinez de Tejada, vise à
déterminer l’efficacité de
l’administration de progestérone sur les contractions.
Enfin, la troisième réalisée
avec le service des maladies
infectieuses et la division de
stomatologie, chirurgie orale et radiologie dentomaxillo-faciale, a comme objectif
de confirmer l’association
entre parodontite et accouchement prématuré.
Paola Mori
Aspects
psychologiques
Accoucher prématurément est un traumatisme. Le travail de représentation du bébé qui se
fait généralement au
cours du dernier trimestre de grossesse est
écourté. Ayant une impression de vide brutal,
la femme a du mal à se
sentir mère. Outre l’angoisse de perdre son
enfant, elle se culpabilise de n’avoir pas su le
protéger ainsi que de
tous les tracas médicaux qu’il subit.
Le rôle du père est essentiel. C’est souvent
lui qui voit d’abord le
bébé et qui transmet les
premières impressions
et nouvelles à la mère. Il
n’en reste pas moins que
la rencontre initiale est
souvent un choc pour
cette dernière en raison
du décalage entre l’enfant idéal et l’enfant rêvé.
Les parents sont parfois
intimidés par le corps médical vécu comme toutpuissant. Ils peuvent aussi percevoir les soignants
comme des rivaux. « Les
infirmières qui s’occupent
de leur bébé sont pour
eux forcément plus compétentes, plus actives.
C’est parfois une grande
blessure», explique Zarina
Qayoom, psychologue en
pédopsychiatrie.
A l’unité de néonatologie,
un travail pluridisciplinaire est effectué pour
favoriser l’attachement
parents-enfant malgré la
séparation.
La FIV, aussi
à Genève
En complément à l’article Viser la performance
pour assurer la qualité
paru en mai dans Pulsations, précisons qu’outre
le laboratoire de fécondation in vitro (FIV) situé au
CHUV, des centres privés
s’occupent de procréation médicalement assistée. A Genève, les efforts
accomplis par les médecins, les cliniques et des
laboratoires privés ont
permis la création du centre de procréation médicalement assistée situé
à la clinique GénéraleBeaulieu (CPMA-Unilabs),
et du centre de procréation médicalement assisté de la clinique des
Grangettes qui proposent
des prestations identiques au CHUV de Lausanne. La FIV n’est pas
remboursée par l’assurance de base en Suisse,
quel que soit le lieu où
elle est pratiquée.
6
1907 – 2007
100 ans de la Maternité
l Pulsations l Juillet - Août 2007
DOSSIER
La fibromyalgie est un
Enigme médicale, cette affection se manifeste principalement par une sensation
grande fatigue. Faute de pouvoir la guérir, l’attitude thérapeutique vise à soulager
Mal mystérieux,
mais pas fictif, la fibromyalgie
« J’ai mal partout, c’est
comme si on m’avait rouée
de coups. Le matin, je me lève
fatiguée. » Telle est la plainte la plus courante chez les
patientes souffrant de fibromyalgie, une atteinte chronique non dégénérative qui
concerne entre 2 et 5 % de
la population et frappe surtout les femmes (90% des
cas). « La fibromyalgie n’est
cependant pas considérée
comme une maladie. Elle
reste un syndrome, c’est-àdire une accumulation de
signes cliniques », précise
Marcel-Francis Kahn, professeur de rhumatologie à
l’Hôpital Bichat à Paris et
invité des 5es rencontres de
Genève consacrées cette
année aux douleurs chroniques.
Les symptômes sont principalement des douleurs
diffuses et persistantes exacerbées par l’effort et les
soucis, des troubles du sommeil, une fatigue générale
et musculaire ainsi qu’une
sensibilité accrue aux bruits,
touche surtout des femmes.
Elle se caractérise par
des douleurs généralisées et
une immense fatigue.
Cette affection a un
retentissement important
sur la vie familiale,
sociale et professionnelle
et nécessite une
prise en charge globale.
Réorganiser les tâches
quotidiennes et redéfinir
les priorités font partie des
objectifs thérapeutiques.
à la lumière, aux odeurs. Un
état dépressif et anxieux est
fréquemment associé.
Une maladie
pas imaginaire
La fibromyalgie a des répercussions importantes
sur la vie familiale, sociale
et professionnelle. «La douleur et la fatigue rendent difficile l’exercice des activités
normales liées au travail, à
la tenue d’une maison, aux
loisirs ou autres. » Comme
ces patientes ont l’air en bonne santé, elles sont souvent
incomprises par leur entourage et leur employeur,
ce qui augmente leur stress.
Si la fibromyalgie est aujourd’hui un syndrome reconnu internationalement,
elle a longtemps été considérée comme une maladie
imaginaire. «Il y a vingt ans,
on disait ‹Tout cela est de
l’invention, c’est dans la tête.›
Ces femmes passaient pour
des flemmardes et des enquiquineuses », se souvient
le rhumatologue.
Pas de test diagnostique
Cette attitude dévalorisante a été en partie induite par le fait que les investigations médicales classiques (examens sanguins et
bilan radiologique) ne sont
d’aucune utilité, hormis d’exclure d’autres affections
présentant un tableau clinique similaire à celui de la
fibromyalgie.
Les principaux critères
diagnostiques de cette dernière sont des douleurs
diffuses – comme lors d’une
grippe – depuis au moins
trois mois en association
avec une série de points
spécialement douloureux à
la pression, se situant au niveau de la nuque, des épaules, des hanches, des fessiers et des genoux.
Il est primordial que le
médecin assure à la patiente qu’il ne met pas en doute
les maux décrits. Autre élément clé : l’informer qu’il
s’agit d’une maladie certes
pénible, mais qui n’aboutira jamais à une grande in-
validité. Bizarrement, les
symptômes tendent généralement à s’estomper au
troisième âge.
Prise en charge
pluridisciplinaire
A l’heure actuelle, il n’existe pas de remèdes antifibromyalgiques. Afin d’atténuer les douleurs et d’améliorer le sommeil, certains
antidépresseurs peuvent
être administrés, mais à
des doses très inférieures à
celles utilisées pour soigner
la dépression. Des antalgiques sont parfois également
prescrits. De même que des
benzodiazépines et d’autres
classes d’antidépresseurs,
en cas de fortes angoisses et
de dépression. « Il ne s’agit
pas de remèdes miracles.
Les personnes ont tendance
à se lasser et prennent l’initiative de les arrêter en
voyant leurs symptômes persister», prévient le Pr Kahn.
Les médicaments doivent
être intégrés dans une prise en charge globale. Les
Un « rien » qui fait mal
Au jour le jour
Une recherche menée aux HUG a montré que certaines patientes fibromyalgiques avaient une plus grande sensibilité à la douleur.
Yvonne souffre depuis 30 ans de
fibromyalgie.
sages susceptible d’expliquer
une plus grande sensibilité
centrale à la douleur chez
certaines de ces patientes »,
explique le Dr Desmeules.
J. Gregorio
Quand les caresses
se transforment en douleur
La transmission du message douloureux au niveau du système nerveux
central est étudiée à l’aide de tests non invasifs.
Malgré les progrès de la
recherche, les causes de la
fibromyalgie restent mal
connues. Divers travaux sont
réalisés pour approfondir
la connaissance des mécanismes à l’origine de ce mal
mystérieux.
Trouble de la modulation
de la douleur
Certaines patientes fibromyalgiques ont un seuil de
la douleur abaissé en raison
d’une sensibilisation du système nerveux central (SNC):
c’est ce qu’a montré une étu-
de menée par le Dr Jules
Desmeules, médecin adjoint
agrégé au service de pharmacologie et toxicologie cliniques, et Christine Cedraschi, docteur en psychologie, en collaboration avec
les services de rhumatologie et de neuro-rééducation.
« A l’aide de tests non invasifs, nous avons étudié la
transmission du message
douloureux au niveau du
SNC, c’est-à-dire au niveau
central. Nous avons observé
un dysfonctionnement du
système véhiculant ces mes-
Autrement dit, chez une
partie des fibromyalgiques,
le système nerveux interprète comme douloureuse
une stimulation, qui, chez
les autres, est indolore.
Ces résultats pourraient
avoir une portée pour la thérapeutique. « Ils offrent la
perspective d’une meilleure
identification de certaines
patientes. Ainsi, une sensibilisation centrale objectivée
inciterait à l’usage de médicaments plus spécifiques
destinés à atténuer les processus de dysfonction du
SNC », souligne le Dr Desmeules.
Une recherche, soutenue
en partie par le Fonds national de la recherche en
Suisse (PNR 53) et réalisée
en partenariat avec le service de chimie clinique, est
en cours pour déterminer la
part des facteurs neurophysiologiques, génétiques et
psychologiques dans la susceptibilité à la douleur et la
sensibilisation observée chez
certaines fibromyalgiques.
Une autre étude clinique,
menée en parallèle, vise,
quant à elle, à évaluer l’efficacité d’un nouveau médicament susceptible de moduler le seuil objectif de la
douleur chez les patientes
souffrant de la maladie.
Paola Mori
ECHOS-SCOOPS
Association genevoise
La section de Genève organise différentes activités
tels qu’un cours de gestion de la douleur et du stress,
des cours Aquagym ou encore des ateliers de créativité. Elle propose aussi des conférences ainsi qu’une
écoute téléphonique le mercredi de 18h à 19h au
078 825 34 07 et le jeudi de19h à 21h au 022 786 84 17.
Pour info: Danielle Epiney, responsable de la section
de Genève, tél. 022 734 55 04 ou danielle-epiney@
bluewin.ch. Association suisse des fibromyalgiques,
tél. 024 425 95 75, www.suisse-fibromyalgie.ch.
Yvonne (1), soixantaine
débutante, souffre de fibromyalgie depuis près
de trente ans. Tout a commencé avec une névralgie du trijumeau, suivie de
sciatiques, de périarthrite
à l’épaule et de diverses
autres douleurs. « Localisées au début vers le haut
(épaule, coude), elles se
sont progressivement
étendues à tout le corps.»
Réorganiser le quotidien
Le diagnostic se fait attendre puisqu’il n’est posé
qu’en1991. Pouvoir mettre un nom sur ses maux
a beaucoup amélioré sa
relation avec son entourage qui détenait enfin
une explication à ses douleurs et à son extrême fatigue. « Comme les examens ne donnaient rien,
on me disait toujours
‹C’est dans ta tête. Arrête
de faire ton cinéma. On a
tous des douleurs›.» Yvonne poursuit: «Il a fallu accepter la maladie et apprendre à vivre avec. Moi
qui étais très active, j’ai
dû renoncer à vouloir tout
faire. Depuis plusieurs
années, je ne pars plus en
vacances. Je ne peux pas
rouler plus de 50 km en
voiture sans être percluse
de douleurs. »
Sous un rouleau
compresseur
Difficile aussi de concevoir des projets quand on
ignore comment on sera
le lendemain. « Parfois, je
me lève le matin relativement bien, puis d’un coup
les douleurs se déclenchent et je dois retourner
me coucher car j’ai l’impression d’être passée sous
un rouleau compresseur.
D’autres fois, je suis bien,
je dois alors être attentive
à ne pas en faire trop, car
après je le paie pendant
trois jours. »
Suivie régulièrement
par un médecin généraliste, un rhumatologue et
un psychiatre, Yvonne
prend des antidépresseurs pour améliorer ses
troubles du sommeil ainsi qu’un antidouleur. « Je
pratique la marche et la
natation. » Son espoir ?
« Que l’on trouve un médicament contre la fatigue et les douleurs qui
sont vraiment pénibles à
supporter. En attendant,
j’essaie de vivre le mieux
possible en m’aménageant
des plages de détente et
des moments à moi. »
P.M.
(1)
Prénom fictif.
Pulsations l Juillet - Août 2007 l Hôpitaux universitaires de Genève l
syndrome enfin reconnu
L’ergothérapie
au quotidien
de douleur généralisée, l’apparition de multiples points très sensibles et une
les symptômes.
traitements physiques tels
la balnéothérapie chaude,
la rééducation progressive
à l’effort (tai-chi notamment)
sont bénéfiques, car ils remettent les personnes doucement en mouvement et libèrent des endorphines qui
sont de bons antidouleurs
naturels.
Autre volet : le soutien
psychologique. « Il faut expliquer à la patiente qu’on
ne lui propose pas une psychothérapie parce que l’on
pense à une maladie psychosomatique, mais parce
qu’elle souffre d’une affection pénible susceptible de
causer une dépression secondaire.» Enfin, la prise en
charge ergothérapeutique
est également essentielle
(voir encadré ci-contre).
La fibromyalgie est loin
d’avoir livré tous ses mystères. Ses causes restent à
élucider ainsi que l’éventuel
impact des stress psychiques
sur son déclenchement.
Paola Mori
Le traitement de la fibromyalgie repose sur
l’association de différentes mesures. Parmi elles,
l’ergothérapie joue un
rôle essentiel dans l’aménagement de la vie de
tous les jours. Le point
avec Raphaël Brost, ergothérapeute à BeauSéjour.
Quels sont les objectifs
de la prise en charge
ergothérapeutique?
J. Gregorio
Dans un contexte de
douleurs chroniques diffuses, un des buts est d’apprendre à la personne à
s’économiser gestuellement dans les tâches quotidiennes et professionnelles. Par exemple, pour
ne pas trop solliciter son
dos, on essaie de trouver
un point d’appui supplémentaire, comme presser
le front contre un meuble
en faisant la vaisselle ou
appuyer le bassin sur le
bord de l’évier.
Notre travail consiste
également à trouver des
moyens auxiliaires pour
réduire la dépense d’énergie. Pour balayer, mieux
vaut utiliser une pelle à
long manche que de se
baisser en sollicitant son
dos et ses genoux.
Autre volet : la recherche de positions de
confort tant en situation
couchée qu’assise ou debout. Un autre axe traite
de l’environnement architectural et humain afin
de diminuer les efforts.
On regarde par exemple
comment mieux optimi-
«L’équipe des HUG a mis en place une prise en charge pluridisciplinaire originale et mondialement reconnue»,
souligne le Pr Marcel-Francis Kahn.
Redéfinir les priorités
J. Gregorio
Des relations altérées
« Les patientes fibromyalgiques ont parfois besoin d’un soutien psychologique », souligne Christine Cedraschi.
« Avant, j’étais hyper efficace, je m’occupais de mes
enfants, je travaillais à temps
plein, je faisais du sport, et
m’occupais d’une association. Aujourd’hui, je ne peux
plus rien faire », se désespère Mireille. Comme de nombreuses autres patientes, la
fibromyalgie l’a contrainte
à passer d’un style de vie
très actif à un comportement
marqué par un retrait des
activités.
« Ces femmes sont sans
cesse confrontées à une
image d’elles-mêmes néga-
tive qui ne correspond pas à
ce qu’elles étaient avant »,
explique Christine Cedraschi, docteur en psychologie.
Image de soi écornée
Des études ont montré que
l’hyperactivité décrite par
ces patientes ne correspondait pas à une idéalisation
de l’état précédant la survenue des symptômes, mais
bien à une réalité confirmée
par les proches. «Les limites
fonctionnelles engendrées
par la maladie peuvent
conduire à des sentiments
Si la fibromyalgie affecte
le corps et écorne l’image
de soi, elle altère aussi le
goût de vivre, la capacité à
concevoir des projets et les
relations avec l’entourage.
Dur pour les enfants de voir
que leur mère ne peut plus
jouer avec eux. Pénible pour
le conjoint d’être dans l’impossibilité d’accepter une
invitation ne sachant jamais
si l’autre sera assez en forme pour y aller le jour J. Difficile pour l’employeur de
voir une employée hyperefficace perdre son énergie,
voire se retrouver en congé
maladie. «Le diagnostic soulage la patiente, car il permet de donner à l’extérieur
une explication crédible et
acceptable de la fatigue, de
la diminution ou de l’arrêt
des activités de la vie quoti-
dienne. Il offre une légitimation au vécu de douleur
et de souffrance », souligne
Christine Cedraschi. «Il n’en
demeure pas moins qu’un
diagnostic signant une atteinte dont on ne connaît
pas les causes et pour laquelle il n’existe à l’heure
actuelle pas de traitement
spécifique suscite souvent
des inquiétudes pour l’avenir. Si la patiente est rassurée d’apprendre qu’il ne
s’agit pas là d’une maladie
mortelle, elle doit toutefois
faire face à une atteinte qui
durera vraisemblablement
de longues années et qui
risque de bouleverser sa vie.»
ser les rangements ou essayer de répartir les corvées ménagères avec le
conjoint.
Les patientes fibromyalgiques ont des difficultés à définir leurs
limites...
Oui, c’est pourquoi une
grande attention est portée à l’organisation des
tâches. On étudie comment répartir harmonieusement les diverses activités chaque jour de la
semaine, tout en gardant
des plages de loisirs et de
repos.
Les troubles de la
mémoire sont une
plainte fréquente. Que
proposez-vous?
Ces personnes ont souvent peur d’être touchées
par la maladie d’Alzheimer. On les rassure en
leur expliquant que leurs
oublis peuvent être dus à
leurs troubles de sommeil.
Difficile de mémoriser
une information quand
on a mal et qu’on est fatigué. On leur indique des
moyens pratiques comme noter leurs rendezvous dans un agenda. On
leur rappelle aussi l’importance d’être dans un
milieu calme pour mémoriser une information.
Nous ne sommes pas
neuropsychologues, il ne
s’agit donc en aucun cas
d’une rééducation de la
mémoire.
Propos recueillis par
P.M.
J. Gregorio
Affectant toutes les dimensions de l’existence, la fibromyalgie altère la qualité
de vie. Le point sur les aspects psychologiques de cette affection.
d’impuissance et d’échec,
mais aussi parfois à une perte de l’estime de soi, voire à
un état dépressif », explique
la psychologue. « On passe
en quelque sorte d’un hyperinvestissement du corps
en action à la nécessité d’investir le corps souffrant. Dans
la description que donnent
les patientes, on a l’impression qu’elles passent du paradis perdu de tous les possibles à un enfer de contraintes et de limitations. »
7
Un des buts est d’apprendre à la personne à s’économiser.
Viser des objectifs
réalistes
Face à ces difficultés et
aux contraintes liées à la
douleur, un des objectifs de
la prise en charge pluridisciplinaire est d’aider la personne qui souffre à redéfinir les priorités et à identifier des objectifs réalistes. Il
s’agit aussi pour la patiente
de comprendre ce qui lui
arrive et de trouver une explication aux différents
changements auxquels elle
a dû faire face, tant dans ses
perceptions corporelles que
dans le cours de son existence.
P.M.
ECHOS-SCOOPS
Remettre en mouvement
En raison de leurs douleurs ou dans la crainte de les
déclencher, les patientes fibromyalgiques ont tendance à bouger de moins en moins. Cette immobilité
entraîne un déconditionnement général, avec baisse
des capacités musculaires puis augmentation des
douleurs. La physiothérapie aide à sortir de ce cercle
vicieux en proposant à la personne des exercices
physiques doux et lui faisant plaisir, tels ceux réalisés dans une piscine chaude. Les exercices d’endurance comme la marche sont les mieux tolérés. Si
un épisode douloureux suit l’activité physique, il est
important de rappeler à la patiente qu’il n’y a pas
forcément de lien entre les deux événements et de
l’encourager à maintenir une activité physique.
8
1907 – 2007
100 ans de la Maternité
l Pulsations l Juillet - Août 2007 l Hôpitaux universitaires de Genève
NET
ECHOS-SCOOPS
Tout sur l’abus
de substances
Rattaché au département
de psychiatrie, le service
d’abus de substances a
comme mission première
d’accueillir et de dispenser des soins aux patients présentant une
addiction. Désormais, un
site Internet (http://
abusdesubstances.hugge.ch) vous informe de
manière détaillée sur ce
service : processus d’addiction, substances, comportements addictifs, traitements, lieux de soins,
recherches en cours, publications etc.
Offre EMS
sur le net
Chaque année, les 50
établissements médicosociaux (EMS) du canton
de Genève assurent près
de 1,2 millions de journées d’hébergement à
plus de 3000 personnes
en âge AVS. D’où l’intérêt du tout nouveau site
Internet consacré aux
EMS genevois : celui-ci
présente de manière détaillée et claire l’offre dans
ce domaine ainsi que des
informations pratiques,
notamment en termes de
lits, de prestations et de
commodités. Adresse :
http://etat.geneve.ch/
info-ems.
Les soins infirmiers par le menu
Le site Internet de la direction des soins, anciennement des soins infirmiers, est en ligne. Des
domaines de soins aux techniques, une large palette d’informations.
« A l’ère de l’information
électronique, la Direction
professionnelle souhaite
mettre à disposition de la
communauté des infirmières
et des soignants en général,
des informations spécifiques
sur les différents services de
soins infirmiers, ainsi que de
la documentation professionnelle utile. » Tel est le
sens que la direction des
soins (anciennement soins
infirmiers) donne dès la
page d’accueil à son tout
nouveau site Internet, accessible à l’adresse http://
soins.hug-ge.ch. Voyons
plus dans le détail le contenu des différents chapitres.
Dans Qui sommes-nous ?,
le plan d’organisation rappelle que la direction des
soins dirige et coordonne
les soins et remplit un certain nombre de missions,
notamment définir des
standards de qualité, les
évaluer et s'assurer de leur
application en partenariat
avec la direction médicale ;
favoriser le développement
des soins en réseau interne
et avec les services d’aide et
de soins à domicile ; initier
des projets de recherche ;
promouvoir la formation
professionnelle spécialisée
qualifiante et la formation
continue.
Une mine d’informations
Domaines de soins – divisé en trois sous-rubriques :
Recevez gratuitement
le mensuel des Hôpitaux
universitaires de Genève
directement chez vous
✓Je désire m’abonner gratuitement à Pulsations
Nom :
webmaster du site, qui a repris le contenu de l’ancien
site pour le compléter et
l’aligner sur la nouvelle
charte graphique, avec l’aide d’Evelyne Sarrey, infirmière chargée d’informatique pour la direction des
soins.
Techniques
de soins
Le site Internet de la direction des soins est accessible à l’adresse
http://soins.hug-ge.ch.
soins aigus, réhabilitation et
gériatrie, psychiatrie – est
une partie qui répertorie
tous les départements cliniques. « Plus précisément,
pour chacun d’eux, on donne le concept, les objectifs,
les axes de soins ou encore
les perspectives professionnelles. Des informations qui
vont intéresser les infirmières ou les soignants du public comme d’institutions
privées, ainsi que les personnes en formation», explique Marylin Martino-Favre,
Autre chapitre fort riche,
Techniques de soins: que ce
soit pour les techniques
générales, spécifiques ou
d’assistance pour les actes
médicaux, on ne trouve que
des documents validés par
le GRESI (Groupe de référence en soins infirmiers),
avec pour chacun d’eux les
propriétés, indications, risques, effets secondaires, etc.
Sous Formations spécialisées, un sous-volet est dédié
à la Commission de reconnaissance des acquis et un
autre aux Offres de formation. « Chaque offre se décline selon le même schéma :
coordonnées de la personne
de contact, compétences développées, modules du programme, concept pédagogique, processus d’évaluation,
certificat et équipe pédagogique», relève Marylin Martino-Favre.
La partie Spécialistes cliniques détaille le rôle des
spécialistes cliniques dans
les HUG et donne la liste
nominative (avec numéros
de téléphone) par domaine
d’expertise, ainsi que la liste
des activités par domaine.
Enfin, l’internaute est mis
au courant de l’actualité (annonce de congrès, nouvelle
formation, publication dans
une revue) par un lien Nouveautés animé.
Giuseppe Costa
Greffes d’organes : protocoles en ligne
Le Centre romand de transplantation dispose d’un site Internet avec les prises en
charge de chaque organe dans un espace sécurisé.
Pour rappel, les Conseils
d’Etat des cantons de Vaud
et de Genève décident, le 1er
février 2004, de créer un
réseau romand hospitalouniversitaire de la transplantation. La répartition
entre les deux sites – c’est
une première en Suisse –
suit une logique d’organes :
au CHUV revient le thorax
(cœur-poumon) et aux HUG
l’abdomen (foie-pancréas/
îlots-intestins). Les greffes
de reins sont maintenues
aux deux endroits, alors
que la répartition des transplantations de moelle osseuse demeure inchangée
(autogreffe à Lausanne, allogreffe à Genève).
En 2006, le réseau devient
le Centre romand de transplantation, ce qui lui donne
une visibilité et une reconnaissance plus grandes.
Désormais, un site Internet
(http://transplantation.hcuge.ch) est également disponible.
Accès sécurisé
On y trouve le traditionnel chapitre Qui sommesnous? avec la mission et l’organigramme du Centre,
mais surtout une rubrique
Protocoles. «C’est un espace
sécurisé qui répond à la volonté d’uniformiser les prises
en charge (bilan, test, médicaments, etc.). Les professionnels retrouvent à tout
moment, dans un endroit
moderne et facile d’accès, le
protocole concernant l’organe en question. Chaque
année, en fonction de l’évo-
lution de la médecine et des
nouvelles molécules, une
mise à jour sera effectuée »,
explique le Pr Léo Bühler,
médecin adjoint agrégé,
membre du comité de gestion du Centre.
Un tableau sur la répartition des activités, une partie
Contact et des Liens (vers
Swisstransplant et la Swiss
Foundation for organ donation) complètent le site.
G.C.
pub
Prénom :
Rue / N° :
Hospitalisation à domicile (HAD)
NPA / Lieu :
Le réseau de soins
Date :
1
Le médecin – de l’hôpital ou de la ville – prescrit.
2
SOS Pharmaciens prépare les médicaments injectables,
le matériel nécessaire et dispense au domicile du patient.
3
L’infirmière administre les médicaments.
4
L’équipe – médecin, pharmacien, infirmière – assure le suivi
et adapte ses prestations aux besoins du patient.
Signature :
A renvoyer par fax ou par poste
Pulsations • Hôpitaux universitaires de Genève
Service de la communication
Rue Micheli-du-Crest 24 • CH-1211 Genève 14
✁
Fax (+41 22) 305 56 10
ou par courriel [email protected]
4, rue des Cordiers, 1207 Genève
Fax : 022 420 64 81 – médicalbip : 022 320 20 35
E-mail : [email protected]
24h sur 24 au 022 420 64 80
Remboursée par l’assurance de base
Exemples de traitements
Antibiotiques intraveineux, chimiothérapie, traitement antalgique,
soins palliatifs, nutrition entérale et parentérale, hydratation, etc.
Service de l’Association des Pharmacies de Genève
Pulsations l Juillet - Août 2007 l Hôpitaux universitaires de Genève l
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ARRÊT SUR IMAGES
ECHOS-SCOOPS
Ils volent au secours des autres
L’hélicoptère des HUG intervient dans des missions de sauvetage ou de transfert de patients.
A bord, un trio complémentaire : un pilote, un assistant de vol et un médecin anesthésiste.
Se faire confiance
En huit ans et bientôt 1000
missions, Bertrand Tornay,
chef d’exploitation de la
base hélicoptère Rega-HUG
(lire ci-dessous) et pilote,
pourrait multiplier les anecdotes cocasses ou tristes,
mais préfère souligner un
aspect de son travail: «Nous
sommes trois à bord – le pilote, l’assistant de vol et le
médecin – et chacun met ses
compétences au service de
l’équipe. C’est un travail où
il faut se parler et se faire
confiance.» Rentré quelques
heures plus tôt d’un vol difficile – un enfant transféré
en pleine nuit de l’hôpital
de Nyon aux soins intensifs
pédiatriques de Berne –, les
yeux cernés par le manque
de sommeil, son collègue,
le Dr Yann Villiger, chef de
clinique en anesthésie, partage cet avis: « Durant une
mission, à tour de rôle, un
de nous est le leader : le pilote lors du vol, le médecin
lors de la prise en charge
médicale et l’assistant lorsqu’il y a un treuillage. »
Trio de choc
Trois pilotes, trois assistants de vol et un pool de
quinze médecins, des chefs
de clinique en anesthésie,
participent au tournus. En
mission, ils sont toujours
trois membres d’équipage.
Si le pilote doit bénéficier
d’une expérience de 1000
heures de vol minimum
lors de son engagement (licence de pilote professionnel avec extension vol de
nuit et vol aux instruments),
l’assistant de vol multiplie
les casquettes : il a un rôle
aéronautique puisqu’il s’occupe de la planification du
vol à bord, il est paramédical par sa formation d’ambulancier et gère le treuillage si nécessaire.
Quant au médecin, il doit
être complètement indépendant d’où un prérequis
de cinq ans au minimum
avec une expérience aux
urgences, en soins intensifs
et en anesthésie pédiatrique. « Il faut une bonne capacité d’anticipation et
d’adaptation aux diverses
situations inhabituelles.
Une bonne expérience hospitalière des cas compliqués
est très utile, car nous pou-
J. Gregorio
Dans l’urgence, pour sauver une vie, un seul numéro: le 144, l’instance de régulation habilitée à gérer
les appels sanitaires urgents et à engager les
moyens de secours appropriés. Par contre, deux
moyens « lourds » d’intervention médicalisée possibles : le Cardiomobile ou
l’hélicoptère. « Le 144 a une
volonté clairement affichée:
faire parvenir rapidement
des moyens, car la première heure de prise en charge
est primordiale», rappelle le
Dr Marc Niquille, responsable de la brigade sanitaire cantonale.
Exercice d’hélitreuillage dans les locaux de la Sécurité civile à Bernex.
vons ainsi limiter certaines
complications lorsque les
cas se péjorent», relève le Dr
Villiger.
Intuber sur place
Finalement, ces hommes
mettent toute leur passion
au service du prochain et
comme ils aiment le répéter: «On fait le même travail
que les autres profession-
Avec le vent, la pluie, un
peu de brouillard ou à peine quelques mètres carrés
pour se poser, le secours
héliporté vise toujours les
mêmes objectifs. « Nous
cherchons à apporter rapidement au patient des
moyens de réanimation
avancés similaires à ceux
offerts en milieu hospitalier
afin de réduire la mortalité
et prévenir les séquelles »,
rappelle le Dr Villiger.
La Rega et les HUG collaborent
depuis 1987.
« D’un flirt, on est passé
à une véritable histoire
d’amour. » C’est en ces
termes, début mai, que
Pierre-François Unger,
conseiller d’Etat en charge du Département de
l’économie et de la santé,
qualifie les 20 ans de partenariat réussi entre la
Garde aérienne suisse de
sauvetage (Rega) et les
HUG. «La collaboration a
commencé bien avant la
signature de la convention en 1987», se souvient
Marcel Gaille, ancien pilote de la base genevoise
et membre du conseil de
fondation de la Rega.
Chaque année, des
centaines d’accidentés
de la route, de blessés du
Quelque 500 personnes
ont participé au jeu-concours
organisé sur tous les sites
hospitaliers des HUG le 31
mai à l’occasion de la journée mondiale sans tabac. Ce
quiz sur la fumée passive a
donné lieu à un tirage au
sort dont voici les gagnants:
• 2 cartes d’abonnement
CFF d’une journée dans
toute la Suisse en 2e classe.
Gagne pour 2 personnes :
Bernard Duchesne
• 1 abonnement de 3 mois
au fitness California :
Cécile Schmid
• 6 bons de 30 euros pour le
S.So.
sport ou de patients bénéficient de ce partenariat. «En 2006, nous avons
réalisé 376 sorties, dont
2/3 de missions de secours et 1/3 de transferts
de patients entre hôpitaux, alors que 22% des
sorties concernent la
France voisine », précise
Bertrand Tornay, chef
d’exploitation de la base
hélicoptère Rega-HUG.
Avec ses treize bases
dispersées sur l’ensemble du territoire – «afin de
pouvoir atteindre n’importe quel endroit du pays
en dix minutes », relève
Marcel Gaille –, la Rega a
assuré environ 12500 interventions l’an dernier.
G.C.
Le 14 juillet 1907, la Maternité accueille ses premières patientes. Tout ce
qui peut renforcer l’hygiène, faciliter les soins et
améliorer le confort des
malades a été entrepris.
L’accouchement débute
sa migration du domicile
vers l’hôpital. Cent ans
plus tard, une dizaine de
naissances sont enregistrées chaque jour et le
bâtiment abrite une centaine de lits, répartis
entre les services de
gynécologie et d’obstétrique. Le 14 juillet, grâce
à plusieurs sponsors, une
surprise est prévue à
l’attention de toutes les
patientes hospitalisées
et des nouveau-nés. Histoire de marquer cet anniversaire. Pour en savoir
plus sur les manifestations organisées à l’occasion des 100 ans de la
Maternité, www.hug-ge.ch.
Canicule, les
bons réflexes
– Faire circuler l’air
– Ne pas aller au soleil
– Porter des vêtements
légers et amples
– Prendre des douches
fraîches
– Boire chaque jour au
minimum 10 verres de
boisson sans alcool
– Boire des bouillons
salés, des soupes ou
des jus de légumes
– Eviter les régimes alimentaires sans sel
– Discuter avec votre
médecin de vos médicaments.
Amicale
des anciens
L’excursion automnale
2007 proposée aux anciens collègues des HUG
aura lieu le jeudi 27 septembre 2007 en France
voisine dans la région
des Gets. Pour tout renseignement, téléphoner
dès le 1er septembre
022 752 35 07.
pub
Pâtisserie Paganel
Chocolat - Pâtisserie
Viennoiserie - Traiteur
du lundi au samedi dès 6H30
Egalement réceptions et livraisons
J. Gregorio
J. Gregorio
Les gagnants du tirage au sort organisé le 31 mai.
Plus de 110 personnes ont participé au jeu sur le site de l’hôpital.
Giuseppe Costa
20 ans de partenariat
Jeu concours tabac
restaurant du Port à Séchex (en France voisine)
Marina Corchia
Claudio Dos Reis Morais
Ariane Betz
Martine De Raemy
Andri Meiler
Jessica Canalda
• 1 bon du restaurant non
fumeur Les Recyclables
pour 2 plats du jour :
Christine Meid
• 1 bon de 30 Fr.– pour un
gâteau de la boulangerietea-room non fumeur
Paganel :
Monique Weber
• 16 entrées pour les Bains
de Cressy. Gagnent 2 entrées aux Bains de Cressy:
Cristina Joao
Claude Russo
Micheline Ducret-Villois
Jonas Perolini
Riaz Farhoumand
Michael Spillmann
Françoise Champod
Oliver Beddig
nels de l’urgence médicale,
ce n’est que le vecteur qui
change. »
Surprise à
la Maternité
A deux pas des HUG
71, rue de Carouge-1205 Genève
Pour Pierre-François Unger (2e depuis la droite), conseiller d’Etat en
charge du Département de l’économie et de la santé, «en 20 ans,
on est passé d'un flirt à une véritable histoire d'amour.»
Tél. 022 320 49 12
www.paganel.ch
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1907 – 2007
100 ans de la Maternité
l Pulsations l Juillet - Août 2007 l Hôpitaux universitaires de Genève
SANTÉ SANS FRONTIÈRES
Mi-mars, le Pre Claude Le
Coultre, le Dr Geraldo de
Coulon, chef de clinique
au service d’orthopédie
pédiatrique et le Dr
Alexandre Polet, anesthésiste à l’hôpital de la
Tour, se sont rendus au
Bangladesh pour une
mission organisée par
Children Action.
Sur place, ils ont opéré
des enfants souffrant de
séquelles de brûlures, de
fentes labiales, de pieds
bots ainsi que de malformations congénitales
acquises dues notamment à des fractures mal
consolidées ou à des
infections ayant détruit
l’os. Le suivi des petits
patients est assuré par
le Dr Jean-François Negrini, médecin suisse installé depuis plusieurs
années sur place. Ce dernier sélectionne les cas
complexes et assure le
suivi des patients pour
obtenir un résultat optimal des interventions. La
prochaine mission est
prévue pour début 2008.
Vacances
= Safetravel
Avant de faire vos bagages, préparez votre voyage en faisant un détour
par le site www.safetravel.ch, la référence dans
le domaine. Conseils médicaux selon les destinations, transports, prévention de la malaria, maladies sexuellement transmissibles, accidents,
problèmes de santé au
retour, vaccinations.
Baignade,
mode d’emploi
La société suisse de
sauvetage rappelle les
six règles d’or de la baignade pour profiter des
plaisirs de l’eau sans
bobo. Les choses à ne
pas faire :
– sauter dans l’eau
quand vous avez trop
chaud ou que vous
transpirez
– laisser les petits enfants sans surveillance au bord de l’eau
– utiliser les matelas
pneumatiques et autres dauphins gonflables en eau profonde
– nager l’estomac chargé ou à jeun
– plonger ou sauter en
eaux troubles
– nager seul sur des
longues distances.
Pour toute information,
www.crs.ch.
Soutenir la santé mentale au Rwanda
Après onze ans de collaboration active entre les HUG et le Rwanda, un nouveau pas est franchi
avec la création d’une association en avril dernier.
les échanges entre professionnels suisses et rwandais », explique son président, le Pr François Ferrero,
médecin-chef du service de
psychiatrie adulte.
tés sur le développement de
l’ambulatoire en mettant en
place un service de consultations psychosociales. Une
formation a été dispensée à
des médecins et infirmières
travaillant sur place ou dans
des hôpitaux de district »,
explique le Dr Munyandamutsa, psychiatre rwandais
formé en Valais et à Genève.
Réorganiser les services
de santé mentale
Séance de travail entre André Laubscher, directeur des soins, et le
Dr Naason Munyandamutsa, de passage à Genève.
Initiée en 1996 par le département de psychiatrie et
la direction des soins en collaboration avec la Direction
du développement et de la
coopération (DDC), la formation-action en santé mentale auprès de soignants
rwandais se poursuit.
Pour faire vivre cette solidarité, une association de
soutien à la santé mentale
au Rwanda a été créée en
avril dernier. «Elle vise à développer la coopération dans
les domaines de la formation et de l’enseignement en
santé mentale et à favoriser
Bref rappel : suite au génocide et à la guerre qui ont
frappé le Rwanda en 1994,
le département de psychiatrie est sollicité par le ministère de la santé de ce pays
pour aider à la réorganisation des services de santé
mentale et apporter une
formation aux soignants afin
de répondre aux besoins gigantesques de la population.
Pour cela, deux collaborateurs des HUG, le Dr Naason
Munyandamutsa et Raymond Porchet, infirmier spécialisé, sont partis sur place
trois ans grâce à un financement de la DDC. « La première phase a consisté à réhabiliter l’hôpital psychiatrique de Ndera à Kigali, le
seul au Rwanda, et à en faire un centre de référence en
matière de santé mentale.
Puis, les efforts se sont por-
Missions sur place
Après le départ des deux
experts en 2001, le travail a
porté sur la formation afin
de consolider les acquis. Des
collaborateurs du département de psychiatrie se rendent ainsi sur place à raison
de deux fois une semaine
par an pour enseigner les
thèmes souhaités par les
équipes rwandaises. Lors de
leur mission, les soignants
genevois sont aussi impliqués dans la supervision
d’activités cliniques et d’organisation des soins.
Décentraliser l’ambulatoire
En parallèle, un travail de
décentralisation de l’offre
de soins a été effectué. Grâce au soutien des HUG, un
CLIN D’ŒIL
centre psychosocial a été
ouvert dans un hôpital de
Kibuye, dans l’Ouest du pays.
Un autre ouvrira tout prochainement à Cyangugu, au
Sud-Ouest. « Il s’agit de petites structures décentralisées qui améliorent l’accessibilité aux soins psychiatriques pour une population
confrontée à d’importants
problèmes de mobilité», précise le psychiatre qui est
retourné vivre au Rwanda.
« Dans un avenir plus ou
moins proche, chaque région devrait être dotée d’une
telle antenne psychiatrique.»
Actuellement, le Rwanda
souffre d’un manque cruel
de psychiatres, puisque le
pays en compte deux pour
huit millions d’habitants.
Comme il n’existe pas de
cursus reconnu, la possibilité est offerte à des médecins de se former en Suisse.
Actuellement, le service de
psychiatrie adulte accueille
le Dr Christine Uwimana
grâce au soutien de la DDC,
alors que le Dr Simon Kanyandekwe poursuit sa formation en Valais.
Paola Mori
FONDATION
Juniors et seniors sur le même trottoir Coup double pour Artères
L’Hôpital des Trois-Chêne a reçu vingt écoliers pour la jour- Pour sa recherche de fonds, la Fondation
lance deux appels à projets.
née de sensibilisation à la mobilité réduite des aînés.
Les jambes sanglées, s’appuyant sur une canne, ou
installés sur une chaise roulante, vingt élèves de l’école
Cité-Jonction de 11 et 12 ans
ont découvert le difficile quotidien de certaines personnes âgées à l’occasion de la
2 e journée baptisée Sur le
même trottoir qui, cette année s’est déroulée le 7 juin à
l’Hôpital des Trois-Chêne.
Visant à attirer l’attention
des jeunes sur les difficultés des gens à mobilité réduite et à les inciter à davantage de respect, cette
opération originale a été
menée conjointement par
l’Unité d’action communautaire de la Jonction, l’Asso-
ciation transport et environnement, le Service d’assistance et de protection de
la population, l’école CitéJonction et les HUG.
Peur de la bousculade
A la base de cette initiative, un constat: les aînés ont
souvent peur de se faire
bousculer par des jeunes
sur les trottoirs, au point
parfois qu’ils n’osent plus
sortir. « La plupart d’entre
eux souffrent d’un handicap
qui réduit leur mobilité »,
explique Kamel Saber, physiothérapeute à l’Hôpital
des Trois-Chêne. «Mettre les
enfants en situation est le
meilleur moyen de les en-
courager à modifier leur
comportement. » Réunis à
8h au parcours de réhabilitation de l’Hôpital, ils ont
pu choisir leur handicap et
déambuler dans le patio.
La matinée s’est poursuivie par des discussions réunissant les aînés et les jeunes. Après le repas de midi,
les participants se sont rendus dans un parc de la Jonction afin d’expérimenter un
parcours d’aveugles. «Je me
rends compte maintenant
de ce que les personnes âgées
peuvent vivre. Après cette
expérience, je me sens solidaire de ces gens », confie
Yvan, 11 ans et demi.
P.M.
J. Gregorio
Mission au
Bangladesh
J. Gregorio
ECHOS-SCOOPS
En expérimentant le handicap, des jeunes ont découvert le difficile quotidien de certaines personnes âgées.
«Les donateurs ont besoin
de s’investir dans du concret.
C’est la raison pour laquelle
cet appel a été lancé. Les projets retenus seront au cœur
de nos actions de fundraising
2008 », explique Claude Le
Coultre, Présidente de la
fondation Artères.
Fin juin, plusieurs dizaines de chercheurs des HUG
et de la faculté de médecine ont ainsi été contactés.
«Plutôt qu’un appel général,
nous avons souhaité nous
limiter à cinq thèmes pour
cette première édition», précise Jacques Philippe, viceprésident. Les projets de recherche médicale devront
ainsi s’inscrire dans les domaines des maladies cardiovasculaires, des neurosciences et du vieillissement, de
la médecine femme-mèreenfant, des maladies chroniques métaboliques (diabète,
obésité, maladies osseuses)
et de la transplantation, y
compris en oncologie. «Nous
voulons privilégier des domaines qui concernent une
partie très importante du
public genevois et qui correspondent aux axes de développement prioritaires de nos
institutions », souligne le Pr
Philippe. «Les projets soumis
devront fédérer des acteurs
issus de divers horizons médico-scientifiques dans un
même but: apporter une plusvalue au diagnostic, à la prise en charge et au traitement
des patients. »
Améliorer le confort
Parallèlement, un appel à
des projets d’amélioration
du confort des patients a été
lancé. « Nous comptons sur
les soignants pour faire remonter les besoins du terrain,
pour dialoguer avec les usagers et leurs représentants
afin de concevoir des projets
qui feront une différence
concrète dans la vie des patients hospitalisés aux HUG»,
explique Claude Le Coultre.
Attendues d’ici mi-septembre, les propositions seront sélectionnées par deux
comités d’évaluation distincts : un comité scientifique réunissant une dizaine de chercheurs suisses et
européens d’une part, et de
l’autre, un comité d’évaluation des projets confort patients intégrant plusieurs
représentants d’associations de patients.
Séverine Hutin
* La version anglaise du site
d’Artères est désormais en ligne
sur www.arteres.org.
Pulsations l Juillet - Août 2007 l Hôpitaux universitaires de Genève l
11
ENTRÉE LIBRE
Quand un médecin
vous offre des fleurs…
Faiseur d’art
Anne-Laure Oberson
Médecin, artiste. Rectification: artiste, médecin. Ou
tout simplement : humaniste. Oui, certainement et
quelle que soit son occupation. Peter Schäfer a rendu
sa blouse blanche, mais vous
le trouvez encore dans les
couloirs de la Mat’ des fleurs
ou un pinceau à la main, à
moins que ce ne soit une
pancarte. Si vous le lui demandez, il vous répondra
« faiseur d’art ». Il dessine,
croque, esquisse des femmes, fait descendre la montagne en ville, peint des bâtiments entiers quand il le
faut, soutient et collabore
avec les jeunes artistes. Ce
qui est sûr, c’est que depuis
déjà plusieurs années il nous
fait de beaux cadeaux.
Le Dr Peter Schäfer, faiseur d’art.
Une maisonnette servait
à stocker les sources radioactives pour la curiethérapie, le lieu est désaffecté depuis des années et le bâtiment est resté sans désignation depuis. Alors que la
Maternité s’agrandit, il sera
bientôt démoli. Entre temps,
le docteur Peter Schäfer
investit le site de sens et de
poésie. Il le transforme en
pavillon satellite de notre
conscience : « gérer ses déchets c’est bien, utilisons
d’abord l’énergie avec modération ». En quelques coups
de peinture et le temps de
planter des fleurs, la maisonnette retrouve une nouvelle mission et se transforme en maison du futur (1). A
nous d’agir.
1
Pas moins de dix ans que
Peter Schäfer organise des
expositions dans les couloirs
de la Maternité. Ce grand
mur si blanc en face des
larges baies vitrées lumineuses, un volume ample,
un espace de passage, impossible de laisser tout cela
vide, trop stérile. Le concept
d’exposition n’est pas seulement de mettre les femmes à l’honneur, mais surtout les couples et à travers
les expositions de donner
une respiration, un pansement, un sujet de discussion, de regarder l’ailleurs
et l’autrement quelques instants.
Lorsque la Policlinique de
gynécologie ferme, c’est un
lieu important, chargé d’histoire, de joies et de peines
qui disparaît et qu’il ne peut
laisser partir sans un hommage. Peter Schäfer invite
alors les étudiants des écoles
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Bon vent à l’artiste
Contempler plutôt le parcours : un médecin, un médecin qui fait venir l’art à
La maison du futur, 2007, une installation réalisée par Peter Schäfer dans le cadre des 100 ans de la Maternité.
l’hôpital, un médecin qui
fait l’art à l’hôpital, un faiseur d’art qu’il ne faudra
pas manquer d’inviter à
l’hôpital.
Tu vas nous manquer,
c’est tout le mal que nous
nous souhaitons ! Et bon
vent aux graines que tu
sèmes…
Anne-Laure Oberson
Exposition de Peter Schäfer La
maison du futur jusqu’à la fin de
l’été rue Alcide-Jentzer.
(1)
Mettre en lien
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d’art et leur permet d’investir un lieu public – tout
le monde se souviendra du
bâtiment peint en rose et de
l’affiche En avoir ou pas…
Peter, c’est sûr il en a de l’audace, de la poésie, de la générosité, de l’énergie et cette passion pour l’art qui fait
lien. Dans la série Générations, il exposera successivement dix couples d’artistes – un vieux et un jeune
– toujours dans l’esprit de
conserver ce lien pas si évident et si riche en symbolique : le passage du témoin
importe, la main qui se serre.
1
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L’art de visiter l’hôpital
A l’hôpital, on ne fait pas que soigner. Pour le prouver, les affaires culturelles décident de créer un guide de poche pour amateurs d’art et visiteurs en tous genres.
Si l’art fait partie intégrante des milieux hospitaliers depuis toujours, la participation de professionnels
pour y maintenir une présence perpétuelle d’activités artistiques est plus récente. Expositions, concerts
et autres manifestations ont
régulièrement lieu sur les
différents sites hospitaliers.
Parcours didactique
Cependant, toute exposition n’est pas synonyme
d’éphémère. Il est possible
de voir à certains endroits,
que ce soit en extérieur ou
à l’intérieur même des bâtiments, des œuvres d’art
contemporain installées de
manière permanente. Elles
rappellent alors que l’hôpital n’est pas un lieu en marge de la société, mais au
contraire qu’il sait aussi être
sensible aux progrès et à
l’évolution.
Si le but des affaires culturelles des HUG est en pre-
Solution de juin 2007
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mier lieu d’assurer la présence de l’art dans les milieux hospitaliers, le désir
de faire partager ce mouvement à tous est aussi présent. C’est dans ce dessein
qu’est née l’idée de créer un
parcours de ces œuvres
d’art contemporain.
Cet itinéraire didactique,
sous forme d’une brochure,
contiendra les photographies de ces œuvres, accompagnées d’un texte explicatif, ainsi qu’une biographie
succincte sur l’artiste. Il
ne restera aux visiteurs curieux et amateurs d’art qu’à
prendre un peu de temps
pour suivre la promenade,
les emmenant sur les différents sites des HUG.
Sous Belle-Idée,
les tropiques...
En attendant la sortie de
ce fascicule, voici un extrait
d’une description d’œuvre
d’art, située sur le domaine
de Belle-Idée.
En face du restaurant de
L’Etang, deux antennes paraboliques cohabitent à une
distance de 30 mètres. Si la
première est facilement
visible, à terre, la deuxième
demande un peu plus de
curiosité au promeneur. En
effet, cette dernière se trouve en hauteur, accrochée à
un arbre, cachée derrière
les branches recouvertes
d’épais nuages de feuilles.
Cette antenne sert à canaliser des sons de forêt tropicale en un faisceau parallèle. En face, où est instal-
Benoît Stolz
Un tournesol, un champ de
tournesols. Première pensée
– l’été, deuxième – un peintre hollandais. Dorénavant
il faudra annoter ses références et y associer non pas
un professeur fou, mais un
médecin passionné. Passionné et engagé par l’art
d’aujourd’hui, par la vie,
pour les gens.
Anne-Laure Oberson
Peter Schäfer présente La maison du futur et invite à
s’engager pour le développement durable.
Guillaume Arlaud, Paraboles, 2000.
lée l’autre antenne, le son
est capté et renvoie le signal
de manière unie à hauteur
d’oreille.
Voyage auditif et visuel
Au milieu d’une flore toute genevoise, on entend d’un
seul coup les chants d’oiseaux tropicaux, donnant
l’impression de se trouver,
si on ferme les yeux, au beau
milieu de la jungle… étrange. Un décalage se crée alors
entre la vision et l’ouïe.
Cette œuvre est visuelle
et surtout auditive, et le seul
moyen de saisir le travail
dans son entier est de venir
sur place et ainsi vivre ce
voyage proposé par l’artiste Guillaume Arlaud.
Venez à Belle-Idée si l’envie de voyager à des milliers
de kilomètres vous prend.
La balade dure le temps de
vos désirs, et à tout moment, vous vous retrouverez d’où vous étiez parti…
A voir et à entendre.
Ce n’est pas la première
fois que cet artiste offre des
œuvres qui ne sont pas seulement visuelles. Il invite le
public à utiliser tous ses
sens pour les découvrir. Il
joue avec la lumière, les
vibrations, le magnétisme
ou encore le son pour ainsi
développer dans une façon
toute particulière ses œuvres emplies d’imagination.
Benoît Stolz
Guillaume Arlaud, Paraboles.
Antennes paraboliques, enregistrement de chants d’oiseaux tropicaux. Mise à disposition par le
Fonds cantonal d’art contemporain – Belle-Idée, 2000.
(1)
12
1907 – 2007
100 ans de la Maternité
l Pulsations l Juillet - Août 2007 l Hôpitaux universitaires de Genève
TÊTE-À-TÊTE
MÉDIMENTO
A découvrir
Les infirmiers entreront
à l’Uni de Lausanne
Acquérir une formation approfondie: c’est le principal objectif du futur master romand en sciences infirmières.
A voir
La Fondation Ensemble,
en faveur des personnes
avec une déficience intellectuelle, organise une
soirée exceptionnelle au
profit de Claire Fontaine, un établissement
accueillant des adultes
handicapés mentaux. La
date à réserver? Le mardi
28 août pour assister à
une représentation du cirque Knie sur la Plaine de
Plainpalais à 20h15. La
totalité des recettes ira
à la Fondation. Plus d’infos, tél. 022 343 17 26.
Billets à commander sur
le site www.fondationensemble.ch.
A lire
La prévention, c’est un
art de vivre qu’on est
libre de choisir à n’importe quel âge et sans
modération : tel est l’esprit de Prévenir, Alzheimer, cancers, infarctus,
un livre rédigé par deux
médecins, Philippe Presles et Catherine Solano
aux éditions Robert Laffont (collection réponses). Les auteurs passent en revue toutes les
mesures de prévention
que l’on peut prendre
pour vivre plus longtemps en pleine forme.
tions de tous les autres partenaires du projet.
rateurs par an pourraient
être concernés par cette
formation.
Pourquoi la mise en
place d’un tel master?
Quels en sont les grands
axes?
Ce nouveau programme
permettra de combler une
lacune en Suisse occidentale, dans la mesure où des
formations similaires sont
déjà offertes à Bâle et à
l’étranger. Jusqu’à présent,
les soignants qui voulaient
atteindre un niveau universitaire devaient se rendre à
Bâle, en France, au Québec
ou dans les pays anglosaxons.
Ce master répond par ailleurs à un réel besoin. Pour
assumer la diversité et les
mutations des terrains et
faire face à la complexité
croissante du rôle de soignant, il est nécessaire d’acquérir une formation poussée. L’augmentation des affections chroniques, le vieillissement de la population,
le phénomène des migrations constituent autant
d’évolutions qui incitent à
la hausse des qualifications
requises.
Un accent particulier sera
mis sur les pratiques professionnelles et leur évaluation, le travail pluridisciplinaire, les modes d’organisation et l’innovation
technologique. Il est, par
exemple, nécessaire de développer de nouvelles approches de soins auprès des
enfants et des personnes
âgées.
Un autre point fort sera
l’approfondissement des
méthodologies en rapport
avec le développement de
la recherche clinique. Les
participants seront impliqués dans des études portant sur la santé communautaire, les affections cardiovasculaires, l’oncologie
et les soins palliatifs, de
même que sur l’efficacité
des pratiques.
Enfin, un troisième pan
concernera la formation de
la relève des professionnels
de l’enseignement dans les
HES et les écoles professionnelles.
A qui s'adresse ce master?
Qui finance ce diplôme?
Le financement de l’institut sera assuré en grande
partie par le CHUV, l’Université de Lausanne et la
HES-SO avec des contribu-
Il s’adresse surtout aux
professionnels qui viseraient
un statut de cadres infirmiers dont nous avons absolument besoin. Aux HUG,
on estime que huit collabo-
J. Gregorio
Dès la rentrée universitaire 2008, les titulaires d’un
Bachelor of Science HESSO (Haute école spécialisée
de Suisse occidentale), ou
équivalent en soins infirmiers, pourront préparer un
master en sciences infirmières à Lausanne. Conçue
par l’Université de Lausanne, la Haute Ecole spécialisée de Suisse occidentale
(HES-SO), le Centre hospitalier vaudois (CHUV), les
Hôpitaux universitaires de
Genève (HUG), l’Université
de Genève, la fondation La
Source et l’Association des
infirmières et infirmiers
(ASI), cette nouvelle formation devrait comprendre
entre 90 et 120 crédits ECTS.
Elle sera placée sous l’égide de la Faculté de biologie
et de médecine de l’Université de Lausanne qui créera
à cette occasion un institut
d’enseignement et de recherche en soins au sein du
département universitaire
de médecine et santé communautaires du CHUV.
Explications d’André Laubscher, directeur des soins
aux HUG.
« Dès 2008, il ne sera plus nécessaire de se rendre à l’étranger pour
préparer un master en sciences infirmières », indique André Laubscher.
tive en ouvrant de nouvelles
possibilités de carrière dans
différents secteurs d’activité: la pratique clinique avancée, l’enseignement et la
recherche. En outre, elle
stimulera la collaboration
interfacultaire et interdisciplinaire dans le but d’apprendre à mieux travailler
ensemble au service de la
santé des populations.
Les prochaines étapes?
C’est une véritable forCe futur master doit encore recevoir l’approbation
mation d’avenir…
Oui, elle rendra la profession infirmière plus attrac-
du Conseil suisse des HES.
L’évaluation des candida-
tures pour le poste de la direction de l’institut d’enseignement et de recherche en
soins est à bout touchant.
Il est également prévu
d’élargir prochainement
cette formation aux autres
professions de la santé non
médicales et de créer des
synergies dans la mesure
du possible. Enfin, dans les
années à venir, un nouveau
pas devrait être franchi avec
la mise sur pied d’un doctorat en sciences infirmières.
Propos recueillis par
Paola Mori
FICHE PRATIQUE
Des opportunités d’ouverture
Afin de permettre aux professionnels de mieux répondre aux nouveaux défis, la
Haute Ecole de santé de Genève propose plusieurs sortes de formation continue.
La Haute Ecole de santé
(HEdS) de Genève regroupe
les filières diététique, soins
infirmiers, physiothérapie,
sage-femme et homme sagefemme ainsi que technicienne en radiologie médicale.
Pour répondre à l’une de ses
missions fondamentales, à
savoir le perfectionnement
professionnel, elle propose
trois types de formation
continue.
CAS, DAS, MAS
Premier axe: la formation
post-graduée HES inscrite
à la Haute école spécialisée
de Suisse occidentale (HESSO). S’adressant à des personnes déjà engagées dans
la vie professionnelle, elle
permet d’acquérir un certificat (CAS: Certificate of Advanced Studies correspondant à 10 crédits ECTS minima, soit environ 300 heures
Gérard Pétremand
Depuis plus d’une décennie, les clowns d’hôpital
sont entrés dans le monde hospitalier romand.
Eric Mathyer, sous son
nom d’artiste, Dr Panosse, raconte dans Clown
d’hôpital, mon métier,
paru aux Editions d’en
Bas, les coulisses de
son activité dans les services de pédiatrie. Le
clown intervient à la frontière entre les patients
et les soignants. Par son
jeu, il ouvre sur d’autres
réalités : le rêve, l’imaginaire, la joie ou l’espoir.
Formation post-graduée HES, formations courtes ou à la carte: les trois
types de formation proposés par la Haute Ecole de santé de Genève.
de formation), un diplôme
(DAS: Diploma of Advanced
Studies, soit 30 crédits ECTS
représentant l’équivalent de
six mois à temps plein) ou un
master post-grade (Master
of Advanced Studies, soit 60
crédits ECTS correspondant
à une année à temps plein).
« Les titres de formation
post-gradués ont été alignés
sur ceux de la formation
universitaire suisse», précise Olivier Tejerina, responsable de la formation continue à la HEdS de Genève.
Dès février 2008, débuteront un CAS en prise en
charge interdisciplinaire
des plaies et cicatrisations,
un DAS en santé de l’enfant,
adolescent et famille, ainsi
qu’un DAS en oncologie et
soins palliatifs. « Ces trois
formations en cours d’emploi sont organisées par la
HEdS Genève en partenariat avec d’autres sites de la
Le journal des HUG
Hôpitaux universitaires
de Genève
Service de la communication
Rue Micheli-du-Crest 24
CH-1211 Genève 14
Tél. +41 (0)22 305 40 15
Fax +41 (0)22 305 56 10
http://www.hug-ge.ch
HES-SO. D’autres sont prévues, dont un DAS en thérapie manuelle, un DAS en
médiation générale et familiale, sans oublier un CAS
en santé mentale », détaille
Françoise Bonvallat, directrice de la HEdS Genève.
Rédactrice en chef
Suzy Soumaille
[email protected]
Formations courtes
Conception / réalisation
csm sa
Deuxième volet: les formations continues courtes
allant de un à cinq jours.
Plus de 45 offres santé figurent dans le catalogue de
formation continue de la
HEdS et de la Haute Ecole
de travail social.
Enfin, le troisième pan
concerne les formations à la
carte fournies par la HEdS
à la demande d’une clinique, d’un établissement médico-social ou encore d’une
association. Autant d’opportunités pour les professionnels de la santé !
P.M.
Editeur responsable
Bernard Gruson
Responsable des publications
Agnès Reffet
Impression
ATAR Roto Presse SA
Tirage
33 000 exemplaires
Les manuscrits ou propositions
d’articles sont à adresser à l’éditeur. La reproduction totale ou
partielle des articles contenus
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