strategie d`intervention de la ceeac dans le secteur cafe

Transcription

strategie d`intervention de la ceeac dans le secteur cafe
STRATEGIE D’INTERVENTION DE LA CEEAC
DANS LE SECTEUR CAFE
(2011-2015)
La présente stratégie a été élaborée par les acteurs du secteur café avec
l’appui des institutions suivantes
Financée par :
L’Agence canadienne de développement
international (ACDI)
En collaboration avec :
La Communauté Économique des États de
l’Afrique Centrale (CEEAC)
Centre du Commerce International
Pour toute information sur la méthodologie utilisée pour le développement de cette stratégie, veuillez
contacter :
Le Centre du Commerce International (ITC)
Bureau des Politiques et Programmes,
Stratégies à l’exportation
Tel : +41 22 730 0111, Fax : +41 22 730 0575
Site web : http://www.intracen.org
E-mail: [email protected]
Les appellations et désignations employées dans la présente stratégie n’impliquent pas l’expression
ou opinions de la part du Centre du Commerce International au sujet du statut légal des pays,
territoires, villes ou régions, leur autorité légal ou de la délimitation de leurs frontières ou limites
territoriales.
i
Equipe Technique
ITC
Ernest Bamou – Conseiller Général
Hernán Manson – Administrateur du Projet pour la CEAAC,
Conseiller en stratégie sectoriel
Alberto González – Administrateur principal
John Schluter – Expert café
Dominic Stanculescu – Consultant d’appui
Morten Scholer – Conseiller café
CEAAC
Jules Touka - Economiste
Léon Mudubu Konande - Statisticien
REMERCIEMENTS
Nos remerciements distingués au Général Louis Sylvain-Goma, Secrétaire Général de la CEEAC
pour son soutien a cette stratégie.
Nous voulons remercier aussi à M Roger Tchoungui, Secrétaire Général Adjoint et à M Carlos
Bonfim, Directeur des politiques macroéconomiques, du commerce et de l’industrie de la CEEAC
pour ses conseils et facilitation de l’atelier
iii
AVANT PROPOS
Le présent document de stratégie représente les recommandations des représentants de toute la
chaine de valeur, y compris le secteur privé, les institutions et le secteur publique, du secteur café de
7 des 10 pays de la CEAAC, membres du Secrétariat Général de la CEEAC ainsi que représentants
de l’ITC ont participé à cet atelier.
Le but était de définir l’état de lieux du secteur café et les principaux défis afin de développer la
présente stratégie. Il était le désir de tous les participants que cette stratégie soit le feuille de route
pour l’intervention du Secrétariat Général de la CEEAC pour améliorer les conditions du secteur café.
La stratégie expose un plan d’action détaillé, proposé par les acteurs du secteur de façon à que le
secteur café de la CEEAC puisse regagner son statut de moteur des exportations et créateur
d’emplois.
La présente stratégie a été faite dans le cadre du Programme d'appui au renforcement des Capacités
de Commerce International au service de l'Afrique, PACCIA II, 2011 – 2013 vient en appui de la mise
en œuvre de cette stratégie.
Méthodologie d’élaboration de la stratégie
La stratégie a adopté une approche participative. Des présentations par un représentant de chaque
pays ont facilité la formulation des défis du secteur café dans la région. Ensuite, des travaux de
groupes ont permis d’identifier les priorités d’actions. Finalement, lors de travaux suite à la réunion
avec les représentants de la CEEAC, les interventions répondants au mandat de la CEEAC ont été
recensées et développées en points d’action.
Une réunion d’élaboration de la stratégie d’intervention du Secrétariat Général de la CEEAC dans le
secteur café en Afrique Central a été tenue le 16 et 17 novembre 2010 à Yaoundé. Des représentants
des dix États membres ont été invités.
Cette réunion a regroupé plus de 30 représentants des filières de café de 7 pays de la CEEAC : le
Burundi, le Cameroun, le Gabon, la République Centre Africaine, la République du Congo, la
République Démocratique du Congo et le Tchad.
Ces représentants étaient issus des structures publiques et privés des filières nationales dont les
offices nationaux, les unions des coopératives, les organisations professionnelles, les organisations
faîtières, les torréfacteurs, les exportateurs, et les Ministères du Commerce et de l’Agriculture (voir la
liste des participants en Annexe 4).
Le plan de mis en œuvre de la stratégie a permis d’identifier les objectives prioritaires à atteindre et
les activités à réaliser. Cependant, ce document n’est pas en fin en soi même, il n’est qu’un cadre de
planification ressource pour la CEEAC pour mobiliser es ressources requis à la réalisation des
activités prioritaires retenues. Il est aussi une plateforme pour cadrer les interventions de la CEEAC
pour assurer un soutien efficace au développement de la filière café.
v
Le Programme PACCIA II
Le "Programme d’appui au renforcement des capacités de commerce international au service de
l’Afrique" (PACCIA II) est un programme d’assistance technique liée au commerce, exécuté par le
Centre du Commerce International (ITC) et financé par l'Agence canadienne de développement
international (ACDI). Il vise à soutenir l’intégration régionale ainsi que les efforts pour le
développement économique et la réduction de la pauvreté en Afrique.
Le programme est basé sur un partenariat entre l’ITC et trois Communautés économiques régionales
(CER) en tant que principaux partenaires, le Marché Commun d’Afrique et l’Est et Australe
(COMESA), la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) et la Communauté
Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Le PACCIA II renforce la capacité d'appui des institutions régionales et nationales en Afrique, afin
d’accroître la compétitivité à l'exportation, les liens avec les marchés et les recettes à l'exportation des
petites et moyennes entreprises africaines, en mettant tout particulièrement l’accent sur les
entreprises appartenant à des femmes. Le programme s’articule autour des quatre axes d'intervention
suivants :
Des partenariats et réseaux panafricains pour la promotion du commerce régional et des exportations
pour un développement durable en Afrique ;
Les secrétariats des CER prennent les commandes du développement et de la promotion durables
des échanges commerciaux régionaux, en tant que partenaires reconnus et visibles ;
Les réseaux régionaux d'appui au commerce, y compris les réseaux de femmes d'affaires, sont
associés à l'élaboration des politiques commerciales régionales ainsi qu'à la promotion des échanges
commerciaux ;
Des partenariats d'affaires transfrontaliers et le développement durable des exportations des
entreprises dans les secteurs et marchés prioritaires, avec un soutien renforcé pour les femmes
d'affaires.
La stratégie de mise en œuvre du PACCIA II est basée sur les principes de renforcement des
capacités afin d’assurer la viabilité des actions menées, d’appropriation par les partenaires africains,
de création de synergies avec d’autres initiatives panafricaines, régionales et nationales, tout en
accordant une attention toute particulière aux thèmes transversaux tells que le genre et
l’environnement.
vii
Table des matières
1.
Introduction ................................................................................................................................. 1
2.
Missions et programmes de la CEEAC..................................................................................... 3
3.
Etats des lieux du secteur café de la CEEAC .......................................................................... 5
Production actuelle de la CEEAC ................................................................................................. 5
Marchés d’exportation du café de la CEEAC ............................................................................... 7
Production historique de la CEEAC .............................................................................................. 7
4.
Aperçu du marché international ................................................................................................ 9
L’offre et la demande – la perspective 2020 ................................................................................. 9
Le prix du café – évolution et perspectives à moyen terme ....................................................... 10
Evolution de la production mondiale ........................................................................................... 11
La production du café en Afrique ........................................................................................... 12
Evolution de la consommation mondiale .................................................................................... 14
Les mécanismes de commercialisation du café ......................................................................... 17
La gouvernance des chaînes de valeur café .............................................................................. 17
Les produits à valeur ajoutée ...................................................................................................... 18
Café vert/marchand – qualité améliorée................................................................................ 18
Café « fully washed » ............................................................................................................ 18
Café certifié ............................................................................................................................ 19
5.
Présentation de la stratégie pour la CEEAC .......................................................................... 25
Contexte et défis ......................................................................................................................... 25
Opportunités et bénéfices pour la région: ................................................................................... 25
Objectifs de la stratégie : ............................................................................................................ 26
Impact et bénéficiaires ................................................................................................................ 30
Cadre de mise en œuvre ............................................................................................................ 30
6.
Priorités du secteur café de la CEEAC ................................................................................... 31
7.
Modèle des impacts .................................................................................................................. 34
Impacts préconisés sur les économies de la région ................................................................... 34
Impacts préconisés sur les groupes cibles ................................................................................. 34
Réduction de la pauvreté ....................................................................................................... 34
8.
Cadre de mise en œuvre de la stratégie ................................................................................. 39
Responsabilités ........................................................................................................................... 39
Approche générale...................................................................................................................... 39
Partenaires .................................................................................................................................. 39
Mise en œuvre dans le cadre du PACCIA II ............................................................................... 40
Ressources et mobilisation des ressources additionnelles ........................................................ 40
Relations avec d’autres programmes en cours .......................................................................... 41
ix
Annexes
Annexe 1 : Aperçu de quelques acteurs du secteur ....................................................................... 42
Annexe 2 : Projets en cours dans le secteur café de la CEEAC .................................................... 44
Annexe 4 : Liste des participants de la réunion d’élaboration de la stratégie ............................. 48
Annexe 5: Plan d’action ...................................................................................................................... 52
Annexe 6 Ŕ Situation des pays .......................................................................................................... 59
Annexe 7 Ŕ Réunion de représentants de la filière café du mai 2008 ............................................ 63
x
Liste des tableaux
TABLEAU 1 :EXPORTATIONS DE CAFÉ PAR LES ETATS MEMBRES DE LA CEEAC,
2005 – 2009 (EN TONNES) ............................................................................................. 5
TABLEAU 2 : EXPORTATIONS DE CAFÉ PAR LES ETATS MEMBRES DE LA CEEAC, 2005 2009 (EN MILLIERS DE DOLLARS) ................................................................................... 6
TABLEAU 3 : DIX PRINCIPAUX PRODUCTEURS ET EXPORTATEURS DE CAFÉ DU
MONDE, 2008/09 (EN MILLIERS DE SACS DE 60 KG) ................................................. 12
TABLEAU 4 : CONSOMMATION DU CAFÉ PAR LE MONDE, 2000 – 2009 (EN MILLIERS DE
SACS DE 60 KG)............................................................................................................... 14
TABLEAU 5 : CONSOMMATION DU CAFÉ PAR LES MARCHÉS TRADITIONNELS, 2000 –
2009 (EN MILLIERS DE SACS DE 60 KG) ...................................................................... 14
TABLEAU 6 : CONSOMMATION DU CAFÉ PAR LES EUROPÉENS, 2008 (EN KG DE
« GREEN BEAN EQUIVALENT » EN MOYENNE PAR PERSONNE PAR AN) .............. 15
TABLEAU 7 : CONSOMMATION DU CAFÉ PAR LES MARCHÉS ÉMERGEANTS, 2000 – 2009
(EN MILLIERS DE SACS DE 60 KG) ................................................................................ 16
TABLEAU 8 : CONSOMMATION DU CAFÉ PAR LES PAYS PRODUCTEURS, 2000 – 2009
(EN MILLIERS DE SACS DE 60 KG) ................................................................................ 16
TABLEAU 9 : DROITS À L’IMPORTATION DE CERTAINS MARCHÉS TRADITIONNELS ................ 22
Liste des figures
FIGURE NO. 1.
: PART DES EXPORTATIONS DE LA CEEAC PAR ETAT MEMBRE, 2008 ............ 7
FIGURE NO. 2.
: EXPORTATIONS DU CAFE PAR LA CEEAC, 1980 – 2009
(EN MILLIERS DE SACS DE 60 KG) ....................................................................... 8
FIGURE NO. 3.
: EXPORTATIONS DU CAFE PAR ÉTATS MEMBRES DE LA CEEAC, 1980
– 2009 (EN MILLIONS DE SACS DE 60 KG) ........................................................... 8
FIGURE NO. 4.
: PREVISIONS DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE EN CAFE, 2000 A 2020
(EN MILLIONS DE SACS DE 60 KG) ....................................................................... 9
FIGURE NO. 5.
: STOCKS AUX PAYS PRODUCTEURS DE CAFE, 2000 – 2009 (EN
MILLIONS DE SACS DE 60 KG) ............................................................................ 10
FIGURE NO. 6.
: EVOLUTION DES PRIX DU CAFE, 1991 - 2009
(DOLLAR PAR TONNE ROBUSTA, MOYENNE DU MOIS) .................................. 11
FIGURE NO. 7.
: EXPORTATIONS DU CAFE DE L’AFRIQUE VERSUS LES
EXPORTATIONS GLOBALES DE 1977-1978 A 2007-2008 (
EN MILLIERS DE SACS DE 60 KG) ....................................................................... 13
FIGURE NO. 8.
: MODELE D’IMPACTS - VOLUMES ET VALEURS DES EXPORTATIONS
2010 – 2015 ............................................................................................................ 34
FIGURE NO. 9.
: POPULATION ENTRE 15 ET 24 ANS, 1950 - 2050
(POURCENTAGE DE LA POPULATION TOTALE ET NOMBRE ABSOLU
EN MILLIERS) ......................................................................................................... 35
FIGURE NO. 10. : POPULATION URBAINE, 1960 – 2008 (% DU TOTAL) ........................................ 36
FIGURE NO. 11. : RENDEMENT DES CEREALES, 1960 - 2008 (KG PAR HECTARE) .................... 37
FIGURE NO. 12. : VALEUR AJOUTEE A L’AGRICULTURE PAR TRAVAILLEUR,
1980 – 2008 (EN $ E.-U., CONSTANTS DE 2000) ................................................ 38
xi
Abréviations
ACDI
Agence Canadienne de Développement International
CAISTAB
Caisse de Stabilisation et de Péréquation, Libreville
CEEAC
Communauté Économique des États d’Afrique Centrale
CICC
Comité Interprofessionnel du Cacao et du Café, Cameroun
GATT
Accord
général
sur
les
tarifs
douaniers
et
(remplacé par l’OMC – Organisation Mondiale du Commerce)
IRAD
Institut de Recherche Agricole et du Développement, Cameroun
ITC
Centre du Commerce International (International Trade Centre)
MINADER
Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, Cameroun
OCC
Office du Café et du Cacao
OIC
Organisation International du Café
ONCC
Office National du Cacao et du Café, Cameroun
ONC
Office National du Café, R D Congo
ORCCPA
Office de la Réglementation, de
Conditionnement des Produits Agricoles
PACCIA
Programme d'appui au renforcement des Capacités de Commerce International au
service de l'Afrique, PACCIA II, 2011 – 2013
xiii
Commercialisation
et
le
du
commerce
Contrôle
du
Résumé de la stratégie
Contexte et défis pour la CEEAC
Le Secrétariat Général de la CEEAC a pris la décision durant l’année 2010 d’intervenir dans le
secteur du café, avec pour vision de repositionner les États membres de la Communauté sur le
marché mondial, et ceci dans le but d’un développement durable de cet important secteur agricole.
Le secteur du café dans la région se trouve à un carrefour important de son histoire : Il existe
aujourd’hui une grande opportunité, dans un contexte de croissance de la demande mondiale, de
pouvoir reconstituer son potentiel productif, tel qu’il existait auparavant. ). Il y a 35 ans, les
exportations se chiffraient à près de 8 millions de sacs, mais depuis les vingt dernières années la
quantité de café produit annuellement dans la région CEEAC a chuté d’un niveau d’environ 4 à 5
millions de sacs (240,000 à 300,000 tonnes) à environ 1 à 1,5 millions seulement (60,000 à 90,000
tonnes. La production a ainsi fortement chuté à cause de plusieurs facteurs, dont :

une libéralisation mal maîtrisée du secteur pendant les années 1990 qui n’a pas été
accompagnée d’un système adéquat de soutien aux planteurs ;

un niveau de prix peu incitatif au début des années 1990 et 2000 ;

l’accent mis par les gouvernements sur d’autres priorités.
Ainsi, de nos jours, les principaux défis de la filière café sont :

Une faible production associée à un niveau insuffisant de la productivité – Le manque de
disponibilité du matériel végétal performant, la méconnaissance des bonnes pratiques
agricoles, le manque d’interaction avec les centres de recherche, l’accès difficile aux intrants
du fait de réseaux de distribution sous-développés.

Le manque de compétitivité, dû à la faible performance des filières dans le domaine de la
commercialisation, un manque de capacité des Organisation des Producteurs, notamment du
secteur coopératif, un déficit dans le partage d’information entre les professionnels de la filière,
ainsi qu’un accès lacunaire à l’information courante (prix, fournisseurs, etc.).

La faible visibilité des cafés de la région – Les grands acheteurs du monde ne connaissent pas
l’offre de la CEEAC, il n’y a pas d’activités promotionnelles et il n’existe pas un cadre
permanent régional de concertation des dirigeants des institutions faitières.
xv
Opportunités et bénéfices pour la région:
Il existe un certain nombre de raisons pour lesquelles le café représente aujourd’hui une opportunité
importante pour la région CEEAC.

L’importante croissance anticipée de la demande mondiale d’ici 2020 ;

Une longue tradition de production de café dans les États membres ;

Une culture profitable pour les planteurs, si elle est pratiquée en utilisant des techniques
adaptées ;

La création de richesses et d’emplois en milieu rural à travers toute la région ;

Une contribution à la sécurité alimentaire grâce à la stabilisation des revenus des foyers
ruraux.
1
On estime que le secteur du café pourrait, sur une période de dix ans, reprendre son statut de
secteur clé à l’exportation. Il serait alors susceptible de générer des revenus d’environ 500 à 600
millions de $E.-U. par an pour la région.
Vision de la stratégie
Une vision stratégique a été développée lors de la réunion d’élaboration de la stratégie d’intervention
de la CEEAC dans le secteur café. Elle a été formulée comme suit :
Repositionner les Etats membres de la CEEAC sur le marché mondial du café par l’entremise
du développement de secteurs café professionnels, durables et profitables pour l’ensemble
des acteurs.
Objectifs de la stratégie :
Cette stratégie a été formulée par les représentants des filières café de 7 des 10 États membres de la
CEEAC lors d’un atelier de deux jours mené à Yaoundé en novembre 2010. Pendant cet atelier il est
apparu clairement qu’il existe dans le secteur une nouvelle vision ainsi qu’une volonté de relancer le
secteur, vision qui répondra non seulement aux besoins des pays membres et de leurs producteurs,
mais qui permettra aussi de saisir l’opportunité existant sur le marché mondial.
Les représentants des secteurs public et privé ont exprimé lors de l’atelier leur volonté de se diriger
2
vers un partenariat public-privé afin d’atteindre les objectifs suivants :
Objectif 1 : Augmenter la production et améliorer la qualité du café de la CEEAC ;
Pour que la CEEAC se repositionne sur le marché international du café, il sera nécessaire avant tout
que la production augmente. Ceci passe en premier lieu par l’augmentation des rendements des
vergers existants. On devra aussi privilégier l’accès aux variétés plus performantes et résistantes aux
maladies. L’augmentation de la production passera également par la réhabilitation des anciennes
plantations.
La stratégie propose comme activités prioritaires la production et distribution du matériel végétal
performant et la vulgarisation des bonnes pratiques agricoles. Le rôle de la CEEAC sera de recenser
et compiler des projets nationaux, organiser des rencontres entre producteurs, chercheurs et
multiplicateurs et soutenir une concertation d’actions de vulgarisation par des formations et le
renforcement de capacité des institutions nationales concernées.
Objectif 2 : Améliorer la compétitivité des filières de la CEEAC ;
L’amélioration de la compétitivité des filières des pays membres de la CEEAC constituera une des
clés leur permettant de retrouver leur place sur le marché international du café. Le renforcement de
capacité des organisations professionnelles du secteur ainsi que des institutions et organisations
faitières représentera un axe d’intervention prioritaire. Il sera également nécessaire d’aborder la
problématique de l’accès aux financements par les acteurs tout le long de la chaine de valeur, depuis
la plantation jusqu’à l’exportation. L’accès aux informations constitue un autre défi à relever pour
1
23% de croissance anticipée 2009-2019.
2
Voir le Chapitre 7 pour plus de détails à partir de la page 42.
xvi
atteindre l’objectif d’une compétitivité améliorée, considérant l’importance des informations sur la
production et le marché afin de renforcer la position des producteurs.
Pour atteindre ces buts, la CEEAC pourra promouvoir la vulgarisation des outils de publication
d’informations déjà utilisés par certains États-membres (p.ex. Infoshare), et travailler avec les
intermédiaires financiers pour faciliter la mobilisation de financements adaptés à la caféiculture.
Objectif 3 : Promouvoir le café de la région.
La promotion du café passe par le développement de la consommation locale, des activités de
promotion à l’étranger, notamment auprès des professionnels du secteur mais également la mise en
valeur du patrimoine génétique de la région, berceau du café. Bien que la promotion de la
consommation domestique relève de la responsabilité de chaque pays membre, les activités
régionales de promotion permettront également de soutenir la consommation nationale dans la
Communauté. L’expérience d’autres pays producteurs montre clairement l’impact bénéfique d’une
forte consommation domestique. Les activités à entreprendre seront: manifestations régionales de
dégustation, rencontres avec des acheteurs, création d’un site Internet, etc.
L’implication du Secrétariat Général de la CEEAC dans cet exercice constitue un message fort aux
institutions et organisations faîtières des États membres que celui-ci a la volonté de promouvoir et
d’améliorer la situation du secteur. Le financement fourni dans le cadre du Programme d’Appui pour
le renforcement des capacités du commerce international au service de l’Afrique (PACCIA II)
permettra à la CEEAC de renforcer sa capacité au sein du Secrétariat Général et d’accompagner la
mise en œuvre de cette stratégie dans les prochaines années.
Il est estimé que ce programme aura rapidement, après son démarrage, un impact tangible. Si la
mise en œuvre des activités dans les pays membres va au-delà des strictes responsabilités du
Secrétariat Général, celui-ci jouera un rôle clé dans le dispositif de mise en œuvre au niveau régional.
Il apportera en effet un appui à l’harmonisation des objectifs et au rapprochement des institutions et
des acteurs clés dans la Communauté. Dans la même perspective, la création d’un cadre permanent
de concertation parmi les pays membres permettra un mouvement positif à la réalisation des objectifs
cités dans cette stratégie.
Ce document repose sur l’état des lieux du secteur café dans les pays membres, tel qu’élaboré lors
de l’atelier de Yaoundé. Après l’avoir situé dans le contexte du marché mondial et régional, le présent
document décrit les principaux résultats de l’atelier dans une matrice présentant les objectifs et sousobjectifs de la stratégie, avec des indications concernant les sources potentiels de financement pour
sa mise en œuvre ainsi que les potentiels partenaires pour sa réalisation.
Impact et bénéficiaires
Avec une politique commune qui cible l’augmentation de la production, la qualité, et la productivité du
verger, il serait envisageable, dans 10 ans, d’arriver à un chiffre de production de 200,000 tonnes,
représentant une valeur globale estimée d’environ 500 à 600 millions de $E.-U..
Les bénéficiaires seront les producteurs et les autres acteurs dans la chaine de la valeur du café, en
particulier les jeunes. Une meilleure intégration des jeunes au sein des systèmes de production de
café répondra à la fois aux problématiques du chômage parmi les jeunes, à celle de la pauvreté en
milieu rural, ainsi qu’à celle de la dépendance de plus en plus forte sur la nourriture importée.
xvii
Les priorités de la stratégie
Voici les priorités principales du secteur café élaborées pendant l’atelier à Yaoundé en novembre 2010 par les représentants des pays de la CEEAC. Le plan
d’action de la stratégie au complet se trouve dans l’Annexe 5.
Objectif 1: Augmenter la production et améliorer la qualité du café de la CEEAC
INTERVENTIONS DE LA
CEEAC
PARTENAIRES DE MISE EN ŒUVRE
SOUSOBJECTIFS
ACTIONS
PRIORITAIRES
BENEFICIAIRES
DIRECTS
Augmenter la
productivité et la
qualité
Production et
vulgarisation du
matériel végétal
performant
Producteurs,
chercheurs,
multiplicateurs
-Renforcement des capacités
des multiplicateurs
-Mise en réseau des
chercheurs et des
multiplicateurs
-Élaboration de cahier de
charges pour le réseau
Centres de recherches, ministères de recherche, offices nationaux, institutions
faîtières nationales, centres de multiplication, CIRAD, IRAD, CENRA, RECA
Vulgarisation
de l'usage du
matériel
performant et
des bonnes
pratiques
agricoles
Producteurs
-Conciliation et compilation
des projets nationaux
-Organisation de rencontres
entre producteurs, chercheurs
et multiplicateurs
-Vulgarisation et formations
Ministères d'agriculture, centres de recherche, institutions faîtières nationales
Faciliter le
partage de
l'information et
des résultats de
la recherche et
vulgariser les
résultats auprès
des planteurs
Création d'un
réseau de
centres de
recherche de la
CEEAC
Producteurs,
chercheurs
idem que 131
Centres de recherches, ministères de recherche, offices nationaux, institutions
faîtières nationales, centres de multiplication, CIRAD, IRAD, CENRA, RECA
Faciliter l’accès
aux intrants de
qualité aux
producteurs
Amélioration
des réseaux de
distribution des
intrants dans
les zones de
production de
café
Producteurs,
distributeurs
d'intrants
-Mise en œuvre d'une étude
sur les systèmes de
financements et accès aux
intrants
-Créer des plateformes de
concertation pilotes
Associations d'importateurs et des distributeurs, institutions financières,
organisations professionnelles
xviii
Objectif 2: Améliorer la compétitivité des secteurs
SOUS
OBJECTIFS
ACTIONS
PRIORITAIRES
BENEFICIAIRES
DIRECTS
PARTENAIRES DE MISE EN ŒUVRE
INTERVENTIONS DE LA CEEAC
Dynamiser les
organisations
professionnelles
du secteur café
Renforcement des
capacités des
organisations
professionnelles du
secteur
Organisations
professionnels
-Création d'un réseau d’échange
(plateformes des institutions d'appui)
-Formations ciblés
Institutions faîtières nationales
Améliorer
l'accès de tous
les opérateurs
aux informations
Mettre en place dans
chaque pays d'un
système intégré
d’information dans le
secteur café
Tous les
opérateurs privés
et publiques
-Mise en place d'un système régional
intégré
Institutions faîtières nationales, UNCTAD
Objectif 3: Promouvoir les cafés de la région
SOUS OBJECTIFS
Instituer des activités
promotionnelles du café
de la CEEAC
ACTIONS PRIORITAIRES
Organisation régulière de
manifestations régionales de
promotion du café et des
rencontres avec acheteurs
BENEFICIAIRES
DIRECTS
Tous les
opérateurs privés:
exportateurs,
torréfacteurs,
producteurs
INTERVENTIONS DE LA CEEAC
-Renforcement des capacités des
organisations nationales en promotion
-Organisation des rencontres et des
manifestations
xix
PARTENAIRES DE MISE EN
ŒUVRE
ITC, ACRAM, institutions faîtières
nationales, opérateurs privés
LA STRATÉGIE
1. Introduction
Les exportations de café des Etats membres de la Communauté des Etats de l’Afrique Centrale
(CEEAC) oscillaient entre 4 et 5 millions de sacs (240 – 300,000 tonnes) dans les années 1980.
Aujourd’hui l’exportation annuelle ne vaut plus qu’environ 1 millions de sacs (60,000 tonnes), ce qui
est une chute de 80%.
La valeur des exportations de café des Etats membres de la CEEAC était d’environ 125
millions$E.-U. en 2009. Par la relance du secteur aux niveaux d’exportations des années 80, les
exportations annuelles pourraient valoir plus de 500 millions$ E.-U.
Les perspectives du marché international du café semblent bonnes à moyen terme. En effet,
avec un taux annuel de croissance d’environ 2%, la consommation mondiale de café est estimée
d’atteindre 170 millions de sacs en 2020, par rapport aux 132 millions de sacs consommés en 2010
(source : Organisation internationale du café, OIC). Cette forte demande représente une opportunité
importante pour les États membres de la CEEAC, qui pourraient faire du secteur café un moteur du
développement.
Cependant, les filières café des Etats membres de la CEEAC font face à d’importants problèmes qui
entravent la productivité des plantations, la qualité du café produit et la compétitive du secteur. Entre
autres on peut citer comme défis majeurs au niveau de la production et la transformation post-récolte :
le vieillissement du verger et des planteurs, les problèmes d’accès aux intrants de qualité,
l'interruption des activités de recherche agricole, le manque du matériel végétal performant, l'absence
d'un dispositif de financement approprié, le relâchement des activités de vulgarisation, l’absence ou
l’insuffisance des services d’appui, la faiblesse et l'insuffisance des organisations de producteurs,
l'enclavement des zones de production, la faible vulgarisation des technologies de transformation
post-récolte auprès des producteurs, et l’absence de systèmes d’information dans les filières. Au
niveau de la transformation secondaire et la commercialisation on peut citer : l’insuffisance de
financement et la cherté des crédits pour les opérations de transformation, l’absence de système
d'information sur les marchés, la faible consommation locale du café, et la faible promotion des
produits de la région.
La stratégie d’intervention de la CEEAC dans le secteur café a été élaborée pour répondre à la
volonté du Secrétariat Général d’intervenir pour une première fois directement dans ce secteur avec
une vision de repositionner les États membres de la CEEAC sur le marché mondial du café. La
réalisation de cette vision nécessite l’évolution vers des filières de café professionnelles, durables et
profitables pour l’ensemble des acteurs.
De plus, ce document peut servir comme support de communication et d’orientation pour harmoniser
les actions de l’ensemble des acteurs et partenaires du secteur café dans les États membres. Ce
document n’est donc pas seulement à l’intérêt pour la CEEAC. En effet, l’approche de mise en œuvre
de cette stratégie est basée sur une mutualisation des divers efforts nationaux et locaux pour atteindre
un impact plus important.
Les priorités pour le secteur ont été recensées lors d’une réunion d’élaboration de la stratégie, ce qui
a eu lieu le 16 et 17 novembre 2010, à Yaoundé. Cette réunion a regroupé plus de 30 acteurs publics
et privés de 7 États membres, sous la supervision du représentant du Secrétariat Général de la
CEEAC, Monsieur Carlos BONFIM. (Voir Annexe 4 pour la liste des participants).
1
2. Missions et programmes de la CEEAC
Afin de démontrer la pertinence d’une stratégie d’intervention de la CEEAC dans le secteur café, il est
important de rappeler les missions de la CEEAC :

Promouvoir et renforcer la coopération harmonieuse et le développement auto-entretenu des
États membres dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, en particulier des
transports et communications, de l’énergie, de l’agriculture, du commerce, de l’industrie et des
ressources naturelles ;

Créer l’Union douanière et ensuite un marché commun régional (c.à.d. une suppression de
tous les obstacles tarifaires et non tarifaires dans les échanges commerciaux entre les États
membres, l’harmonisation des politiques monétaires et fiscales) ;
Promouvoir la libre circulation des ressortissants des États membres à l’intérieur de la
Communauté ;
Promouvoir la paix et la sécurité en Afrique centrale ;
Mettre en place les mécanismes financiers d’appui aux Etats et aux activités et programmes
de la Communauté en vue de la réalisation des objectifs susceptibles de renforcer la visibilité
auprès des populations.



De plus, une stratégie d’intervention de la CEEAC dans le secteur est pertinente dans le cadre du
Programme de Relance adopté par la CEEAC en 1999, pour redynamiser la communauté
3
économique, dont les axes principaux sont, entre autres :

La promotion des échanges commerciaux entre les États membres ;



Le développement de l’agriculture en vue d’atteindre la sécurité alimentaire ;
La mise en place du Fonds de coopération et de développement de la Communauté ;
La promotion de l’intégration humaine par l’implication des parlementaires, du secteur privé et
de la société civile à la vie de la Communauté ;
La mise en place d’un mécanisme autonome de financement des activités de la Communauté.

Quelques grandes décisions à ces jours sont aussi importantes à rappeler pour donner le contexte de
cette stratégie :

Dans le domaine du commerce : la création de la Zone de libre-échange de la CEEAC depuis
juillet 2004 et lancement des études (TEC harmonisé avec la CEMAC) en vue de la création
de l’Union douanière.

Dans le domaine des Transports : l’adoption du Plan directeur consensuel des Transports en
en Afrique centrale et lancement des études en de la construction du pont route-rail entre
Brazzaville et Kinshasa ainsi que des projets routiers.

Dans le domaine de l’énergie : la création du pool énergétique de l’Afrique centrale en vue de
conduire le processus d’interconnexion des réseaux électriques nationaux des États
membres.
Dans le domaine de l’agriculture : l’élaboration du programme régional de sécurité alimentaire
et création du Fonds spécial agricole.
Dans le domaine de paix et sécurité : la création d’un mécanisme d’alerte rapide, la création
de la Force multinationale de l’Afrique centrale.
Dans le domaine de libre circulation des personnes : l’adoption des dispositions juridiques
nécessaires.



3
Autres axes du Programme de Relance sont : l’instauration et le maintien de la paix en Afrique centrale, le développement
des infrastructures des transports et communications ainsi que de l’énergie, et la mise en œuvre des programmes de
l’Union Africaine (NEPAD).
3

Dans le domaine de gouvernance : la mise en place d’un Réseau des Parlementaires de
l’Afrique Centrale (REPAC) avec siège Malabo (Guinée Équatoriale).
Les actions entamées récemment par le CEEAC dans le domaine de la promotion du secteur privé et
des exportations dont cette stratégie s’ajoute sont les suivantes :

Promotion du secteur privé de la région à travers l’élaboration de la stratégie régionale d’appui
au secteur privé. Les objectifs sont le renforcement des capacités des entreprises, en
particulier des PME/PMI, en vue de les rendre plus compétitives ; l’amélioration de la
production en vue d’accroitre les échanges intracommunautaires et l’exportation sur le marché
international ; et la création d’emploi (Partenariat avec le Centre de Développement de
l’Entreprise, CDE).

Promotion des exportations à travers l’appui aux associations des producteurs et des
exportateurs, notamment des femmes d’affaires (PACCIA II, 2011 – 2013).
4
3. Etats des lieux du secteur café de la CEEAC
Lors de l’atelier du 16/17 novembre 2010 à Yaoundé, chacun des représentants des Etats membres
de la CEEAC a fait une présentation de l’état des lieux de sa filière café. Un sommaire du contenu de
ces présentations se trouve dans l’Annexe 6 (page90X) ci-dessous.
Production actuelle de la CEEAC
Selon les chiffres d’ITC, les pays de la CEEAC produisent actuellement environ 60,000 tonnes de café
par an. En 2009 la valeur des exportations de la CEEAC était de 128 millions $E.-U. Le Cameroun
contribue à peu près 50% des exportations avec 30,000 tonnes de café (2009, ITC).
Tableau 1 :Exportations de café par les Etats membres de la CEEAC, 2005 Ŕ 2009
(en tonnes)
2005
2006
2007
2008
2009
Monde
4,860,391
5,647,046
5,988,334
6,217,691
5,932,180
CEEAC
80,277
74,349
84,768
67,775
60,185
Cameroun
43,387
44,862
47,256
34,706
30,335
Burundi
22,974
17,557
20,067
15,312
17,115
DRC
7,685
6,156
4,487
7,178
7,030
Congo
4,252
4,033
8,787
8,231
5,041
Angola
427
398
222
337
428
1,516
1,208
3,802
1,966
217
Gabon
-
65
30
24
19
Sao Tomé et Principe
-
-
-
-
-
36
70
117
21
CAR
Guinée Eq.
Source : ITC (TradeMap) à base de statistiques COMTRADE
Les données basées sur celles fournies par les partenaires (Mirror Data) sont indiquées en bleu.
Les données agrégées sont les données miroirs et directes (Mirror Data & Direct Data):
les valeurs sont indiquées en violet
(Produit : 090111 café, non-torréfié, non-décaféiné)
5
Tableau 2 : Exportations de café par les Etats membres de la CEEAC, 2005 - 2009 (en
milliers de dollars)
Exportateur
2005
2006
2007
2008
2009
Monde
12,357,617
14,802,372
17,756,348
22,083,552
19,580,768
CEEAC
128,579
123,450
163,085
166,232
128,514
Cameroun
62,963
66,204
89,372
82,960
58,936
Burundi
46,519
36,740
38,484
39,463
40,742
DRC
11,143
11,149
8,821
18,250
15,927
Congo
6,676
7,387
19,021
20,526
11,458
Angola
473
543
402
868
955
CAR
773
1,281
6,683
3,985
430
1
56
65
110
60
10
3
29
13
6
21
87
208
57
Gabon
Sao Tomé
Principe
Guinée Eq.
et
Source : ITC (TradeMap) à base de statistiques COMTRADE
Les données basées sur celles fournies par les partenaires (Mirror Data) sont indiquées en bleu.
Les données agrégées sont les données miroirs et directes (Mirror Data & Direct Data):
les valeurs sont indiquées en violet
(Produit : 0901 café)
6
Figure No. 1.
: Part des exportations de la CEEAC par Etat membre, 2008
Source : ITC (TradeMap) à base de statistiques COMTRADE
Marchés d’exportation du café de la CEEAC
La plupart du café produit dans les pays membres de la CEEAC est vendu sur le marché de l’Union
Européenne, avec aussi d’importants débouchés sur l’Afrique du Nord. Les marchés européens ont
traditionnellement été la destination des cafés, en majorité robusta, venant de l’Afrique Centrale. Ceci
est expliqué par des liens historiques entre la France, la Belgique, le Portugal, et aussi le fait que
l’Europe a représenté jusqu’il y a quelques années presque la moitié de la consommation mondiale du
café.
Les pays de l’Europe, dont la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, sont les grands consommateurs
de café robusta de qualité. Jusqu’à présent ils achetaient une grande quantité de ces cafés fournies
par la CEEAC. Grâce aux accords particuliers et des conditions douanières plus favorables, certains
pays du Maghreb importent aussi le café venant des pays membres de la CEEAC. A développer ces
marchés dans l’avenir est une opportunité intéressante pour les pays de la CEEAC.
Production historique de la CEEAC
Plusieurs membres de la CEEAC ont été parmi les plus importants producteurs et exportateurs de
café, au-delà de leur niveau actuel. La tendance depuis le début des années 1980 montre une baisse
continue des volumes exportés par la CEEAC.
7
Figure No. 2. : Exportations du café par la CEEAC, 1980 Ŕ 2009
(en milliers de sacs de 60 kg)
Source : ICO
Figure No. 3.
: Exportations du café par États membres de la CEEAC,
1980 Ŕ 2009 (en millions de sacs de 60 kg)
Source : ICO
Le café robusta (coffea canephora) est à l’origine du bassin de production des pays de la CEEAC.
Cette stratégie représente une opportunité de choix pour permettre à la Communauté de prendre sa
place sur le marché mondial du café, de créer à grand nombre des nouveaux emplois, notamment
pour les jeunes, et de créer une industrie moderne, productive, et compétitive par rapport à tous les
autres producteurs mondiaux.
8
4. Aperçu du marché international
La consommation mondiale du café est en croissance. Selon l’OIC, elle pourrait atteindre 170 millions
de sacs en 2020, par rapport à 132 millions de sacs en 2010. Cette forte demande représente une
opportunité importante pour les économies des Etats membres de la CEEAC producteurs de café.
L’offre et la demande Ŕ la perspective 2020
La chute des prix au début des années 2000 a beaucoup découragé les producteurs de café à travers
le monde entier. Les prix sont tombés très bas – à Londres jusqu’à $E.-U. 380/tonne, et à New York à
38.00 centimes E.-U./lb, soit 836$E.-U /tonne. Les producteurs ont beaucoup souffert pendant cette
période (1999 à 2003), et les plantations ont connu une baisse de productivité et de production.
La stratégie des sociétés de café d’encourager la consommation a été poussée pendant cette période
de bas-prix. De plus, les effets conjugués de la globalisation et de la croissance économique, en
particulier en Europe de l’Est et dans les pays de l’Asie et de l’Amérique Latine, ont fait que la
consommation de café a connu une augmentation d’environ 2.4% par an entre 2000 et 2008. La crise
économique de 2008 – 2009 n’a que peu freiné cette tendance, sauf dans les pays consommateurs
traditionnels, l’Europe et les Etats-Unis. En effet, les nouveaux marchés consommateurs ont vu
augmenter leurs chiffres de consommation.
En février 2010 lors de la Conférence du café au monde, au Guatemala, l’OIC a publié ses prévisions
de l’offre et de la demande de 2010 à 2020. D’après ces chiffres, la consommation pourrait atteindre
170 millions de sacs en 2020, par rapport à environ 132 millions de sacs en 2010. Dans les années
récentes la production globale a oscillé entre 124 et 138 millions de sacs. Le monde aura donc besoin
de 30 à 40 millions de sacs supplémentaires dans les dix ans à venir. La question principale est donc
– d’où viendra ce café ?
Figure No. 4.
: Prévisions de l’offre et de la demande en café, 2000 à 2020
(en millions de sacs de 60 kg)
180
170
160
150
million bags
140
130
120
110
100
90
80
Total production
Total consumption
Production trend
High 2.4%
Consumption 2%
Low 1.5%
La demande internationale du café est estimée à 155 et 170 millions de sacs d’ici 2020, soit 30 à 40 millions de
sacs supplémentaires qu’en 2010. D’où viendra ce café ?
9
Une autre tendance importante est que les stocks de café dans les pays producteurs ont beaucoup
baissé, comparés aux années précédentes. Les stocks restants sont en principe situés dans les pays
consommateurs. A la fin de l’année caféière 2009-2010 ils sont estimés à environ 22 millions de sacs,
ce qui représente l’équivalent de 2.5 à 3 mois de consommation. Le marché est ainsi vulnérable à
l’occurrence d’une crise dans la production d’un des principaux pays producteurs.
Figure No. 5.
: Stocks aux pays producteurs de café, 2000 Ŕ 2009
(en millions de sacs de 60 kg)
64
56
55.1
54.0
52.7
48.3
48
41.2
40
million bags
37.1
32
28.3
27.8
24
20.9
19.1
16
11.7
8
0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010*
Source: ICO
Le prix du café Ŕ évolution et perspectives à moyen terme
En juillet 1989, lors du démantèlement des clauses économiques de l’Accord International du Café et
suite à la libération des stocks retenus dans les pays producteurs par le système de contingentement
en vigueur depuis 1963, les cours du café ont connu une forte baisse. On a vécu, par la suite, une
longue période de prix bas, qui continuait jusqu’en 1994, quand une gelée au Brésil a réduit
gravement la production du pays.
Il y avait aussi une dépression des prix mondiaux entre les années 1999 et 2003, un facteur
décourageant pour les planteurs dans tous les pays producteurs : même les plus productifs et
efficaces n’arrivaient plus à êtres profitables.
Depuis 2004 on a connu une reprise des prix, et la croissance de la consommation, et on estime que
les perspectives sont positives pour les producteurs d’aujourd’hui. Pour l’instant, il existe un équilibre
entre l’offre et la demande, mais en regardant vers l’horizon 2020, il semble que l’industrie aura
besoin de quantités supplémentaires importantes, une perspective qui portera l’optimisme en motivant
les pays producteurs d’avoir la volonté et la capacité de répondre à cette demande.
10
Figure No. 6. : Evolution des prix du café, 1991 - 2009
(dollar par tonne robusta, moyenne du mois)
Source : CQG, 2009
En novembre 2010, le marché de Londres (robusta) a atteint un niveau de plus de $E.-U. 2,000 la
tonne, et le marché de New York (arabica) a atteint plus de USCents200 /livre –environ $E.-U. 4,400
la tonne. Dans les années à venir, on peut s’attendre à des prix soutenus pour les raisons suivantes :

Une demande croissante dans les pays consommateurs

Des stocks faibles entre les mains des producteurs

Une augmentation des revenus moyens de la population dans les pays consommateurs (et
notamment les pays émergeants)

Des coûts de production en augmentation dans tous les pays producteurs

Une concurrence accrue pour les terres pour production d’alimentation et de bio-fuels

Croissance de la consommation dans les pays producteurs
De l’autre côté, il y aura inévitablement des risques :

Des prix plus chers peuvent réduire la demande des consommateurs

Un évènement météorologique pourrait causer une hausse brutale du marché et une forte
baisse de la demande

La croissance des rendements dans certains pays pourrait combler les manques dans l’offre.
Evolution de la production mondiale
Le café est un des produits principaux des échanges commerciaux internationaux. La production
mondiale tourne autour de 130 millions sacs, soit environ 8 millions tonnes. Les exportations des
pays producteurs sont chiffrées à environ 100 millions sacs, soit 6 millions tonnes. La consommation
domestique des pays producteurs absorbe encore environ 30 millions sacs, soit 1,8 millions tonnes -dont 18 millions sacs par le Brésil qui est le plus grand consommateur des pays producteurs. On
estime la valeur des exportations globales à une valeur d’environ 16,5 milliards $E.-U. en 2009.
Il y a plus de 50 pays producteurs, dont les 3 plus grands, le Brésil, le Vietnam, et l’Indonésie,
représentent plus de 60% de la production mondiale. Le principaux pays producteurs sont dans
l’ordre : le Brésil, le Vietnam, la Colombie, l’Indonésie, puis les pays de l’Amérique Centrale et du Sud,
l’Asie du Sud, et l’Afrique.
11
Tableau 3 : Dix principaux producteurs et exportateurs de café du monde, 2008/09
(en milliers de sacs de 60 kg)
Rang
Pays
(000) sacs
Pays
(000) sacs
1
Brésil
45,992
Brésil
29,495
2
Vietnam
16,000
Vietnam
16,101
3
Colombie
10,500
Colombie
11,085
4
Indonésie
8,638
Indonésie
5,741
5
Ethiopie*
6,133
Guatemala
3,778
6
Mexique
4,650
Pérou
3,733
7
Inde
4,372
Ouganda*
3,311
8
Pérou
3,868
Honduras
3,256
9
Honduras
3,373
Inde
3,145
10
Guatemala
3,370
Ethiopie*
2,852
Source : ICO 2008/09
La production du café en Afrique
Les pays producteurs de café africains ont fourni environ 12 % de l’offre mondiale du café (et moins
de 11 % des exportations mondiales) pour la saison 2009-2010. Dans les années ‘70’s, l’Afrique
comptait pour 30% des exportations mondiales.
12
Figure No. 7. : Exportations du café de l’Afrique versus les exportations globales
de 1977-1978 à 2007-2008 (en milliers de sacs de 60 kg)
Milliers de sacs
Exportations de café du reste du monde
Exportations de café d’Afrique
Source : ICO
Malgré la faible contribution des pays africains au marché mondial du café, cette production
représente une grande partie du PIB et des revenus d’exportation d’un certain nombre de pays du
continent. Ainsi, en Éthiopie et au Rwanda, les exportations de café ont généré respectivement 26%
et 22 % des revenus d’exportation en 2009.
De plus, le café est produit principalement par des petits paysans en Afrique qui contribuent plus de
90 % au total de la production, selon les estimations. Les conditions qui prévalent sur le marché
mondial ont donc des implications importantes sur la réduction (ou la croissance) de la pauvreté.
13
Evolution de la consommation mondiale
Tableau 4 : Consommation du café par le monde, 2000 Ŕ 2009
(en milliers de sacs de 60 kg)
2000
2009*
Croissance annuelle (%)
Marché
traditionnel
63 377
68 873
0.8
Pays
émergeants
15 744
22 500
3.6
Pays
producteurs
25 604
MONDE
104 725
37 705
129 078
4.0
2.1
Source : ICO (* Prévisions)
a) Marchés traditionnels
Les marchés traditionnels sont les pays de l’Europe de l’Ouest, les Etats-Unis, l’Australie, la NouvelleZélande, et le Japon. Depuis quelques années, la consommation n’a augmenté qu’environ 1% par
an, car le café était toujours sous l’image de la « vieille génération », et les jeunes semblaient ne pas
s’y intéresser. En plus, il y a de plus en plus de concurrence dans le domaine des boissons,
notamment les jus de fruits, la bière, des boissons énergétiques, ou bien les boissons exotiques.
L’arrivée du phénomène des « Coffee Shops » de style Starbucks a créé tout un nouveau marché
particulièrement pour les jeunes, qui ont désormais un lieu de rencontre. A boire du café avec ses
amis est devenu « cool » pour la nouvelle génération. Ce groupe soutiendra également une partie à la
croissance de la demande du café.
Tableau 5 : Consommation du café par les marchés traditionnels, 2000 Ŕ 2009
(en milliers de sacs de 60 kg)
2000
2009*
Croissance annuelle (%)
Total
63 377
68 873
0.8
Union Européenne
38 024
38 626
0.2
Allemagne
8 770
8 897
0.1
Italie
5 149
5 835
1.3
France
5 402
5 568
0.3
Espagne
2 991
3 352
1.2
Royaume-Uni
2 342
3 220
3.3
18 746
20 436
0.9
6 626
7 130
0.7
Etats-Unis des Amériques
Japon
Source : ICO (* Prévisions)
La consommation moyenne annuelle par personne a baissé légèrement depuis quelques
années dans UE : elle est abaissée de 5,37 kg en 2000 à 4,83 kg en 2008. Mais la consommation par
personne dans l’UE reste toujours bien au-dessus de la moyenne de la consommation des Etats-Unis.
14
Tableau 6 : Consommation du café par les européens, 2008
(en kg de « Green Bean Equivalent » en moyenne par personne par an)
Pays
kg de GBE
Finlande
11.9
Norvège
8.9
Islande
8.9
Danemark
7.9
Suisse
7.7
Suède
7.3
Allemagne
6.5
Autriche
6.4
Slovénie
5.9
Canada
(région Amérique du Nord)
5.9
Source : ICO
Le robusta représente la partie la plus importante des mélanges dans certains pays, notamment
l’Italie, le Portugal, la France et la Grande Bretagne. En Grande Bretagne le café soluble représente
toujours la plupart de la consommation. Par contre, dans les pays du Nord de l’Europe, la
Scandinavie, l’Allemagne etc., c’est plutôt l’arabica qu’on recherche. Le grand écart des prix entre les
bourses de Londres (robusta) et New York (arabica) depuis les 2 dernières années a accéléré une
tendance d’augmenter la part du robusta dans les mélanges pour certains marchés. Il reste
néanmoins difficile, dans les marchés très compétitifs où les consommateurs sont très sensibles au
goût du produit, de modifier beaucoup ou rapidement les recettes des mélanges.
Aux Etats-Unis, la consommation de café par personne a chuté de 7,5 kg en 1946, à 2,7 kg en 1995.
On présume que la cause c’est l’offre de qualité médiocre par la grande industrie aux États-Unis entre
les années 1970/1980 qu’a exacerbé la chute. Ce niveau de qualité offert par l’industrie américaine a
cédé la place à la filière « Gourmet » sur le marché depuis la fin des années 80. Grâce à cette
opportunité et le haut niveau de qualité des produits offerts par la filière « Gourmet », ce dernier a eu
un taux de croissance très rapide. Les torréfacteurs qui alimentent ce marché étaient prêts à payer de
très bons prix pour obtenir les produits de haute qualité dont ils avaient besoin. En Afrique, c’est plutôt
les producteurs d’arabica de l’Afrique de l’Est qui ont profité de cette tendance. En effet, le robusta
n’a trouvé sa place que très récemment. Il y a une croissance toujours timide du robusta parmi les
« fine coffees », mais seulement pour ceux qui sont très bien préparés.
b) Marchés émergeants
Depuis la chute du mur de Berlin, on a vu une accélération dans la demande du café parmi les pays
de l’Europe de l’Est. L’intégration de plusieurs de ces pays à l’Union Européenne depuis les 20
dernières années a créé une amélioration généralisée du pouvoir d’achat de ces populations, et une
forte demande du café dans presque tous ces pays. De plus, le taux de croissance de la demande a
dépassé 5% par an ces dernières années en Russie.
Les pays de l’Asie ont également connu une forte croissance économique, avec comme conséquence
l’introduction de magasins spécialisés comme Starbucks et autres, qui sont en train de créer tout un
nouveau marché pour le café dans ces pays.
Très important, le taux de croissance semble moins vulnérable aux crises économiques (telle que
celle de 2008/09) dans les marchés émergeants que dans les marchés traditionnels. C’est ce
phénomène qui permet à l’OIC de faire la prévision d’une consommation d’environ 170 millions de
sacs d’ici 2020. De plus, ces marchés pourraient être intéressants pour les producteurs de la CEEAC,
étant donné que les exigences en qualité sont parfois moins onéreuses que celles des marchés
traditionnels.
15
On estime que moins de 20% de la population mondiale buvait du café en 2008. Il reste donc de
grands marchés à conquérir !
Tableau 7 : Consommation du café par les marchés émergeants, 2000 Ŕ 2009
(en milliers de sacs de 60 kg)
2000
2009*
15 744
22 500
3.6
Fédération Russe
1 863
3 131
5.3
Algérie
1 779
2 066
1.5
République de la Corée
1 246
1 551
2.2
Ukraine
179
1 460
23.4
Australie
832
1 223
3.9
Turquie
291
521
6.0
Croatie
327
366
1.1
Tunisie
174
289
5.2
Total
Croissance annuelle
(%)
Source : ICO (* Prévisions)
c) Marché des pays producteurs
Parmi les nouveaux consommateurs on doit compter aussi plusieurs pays producteurs. Depuis
longtemps les Brésiliens boivent leur propre café, mais le phénomène s’accentue. Aujourd’hui, le
Brésil consomme environ 30 à 35% de sa production, soit environ 18 à 19 millions de sacs. En
Éthiopie le café est une tradition nationale, et on estime la consommation nationale à environ 2.5
millions de sacs, soit la moitié de la production. C’est le même cas en Indonésie, où la consommation
est estimée à 3,3 millions de sacs, par rapport à une production d’environ 10 millions.
Au Mexique, en Inde, au Costa Rica et parmi beaucoup d’autres pays producteurs, la consommation
du café augmente chaque année, et ceci est en partie grâce à une forte promotion de l’OIC favorisant
la consommation locale. Cette tendance de consommation locale des producteurs représente une
concurrence pour le marché international pour le produit, et continuera à favoriser les producteurs par
des prix élevés.
Tableau 8 : Consommation du café par les pays producteurs, 2000 Ŕ 2009
(en milliers de sacs de 60 kg)
2000
2009*
Croissance annuelle (%)
Total
25 604
37 705
4.0
Brésil
13 075
18 208
3.4
Indonésie
1 664
3 333
7.2
Mexique
1 189
2 200
6.4
Ethiopie
1 642
1 833
1.1
938
1 573
5.3
7 096
10 558
4.1
Inde
Autres
Source : ICO (* Prévisions)
16
Les mécanismes de commercialisation du café
a) Les bourses
Il existe plusieurs bourses de café, y compris au Brésil, à Singapour, et en Éthiopie. Pour le marché
international, les bourses principales sont celles de Londres (LIFFE) pour le café robusta, et de New
York (ICE) pour le café arabica lavé. Le prix du marché de Londres est exprimé en dollars des ÉtatsUnis par tonne, et pour New York en centimes des Etats-Unis par livre (lb). Les prix pour les deux sont
les prix pour un café en entrepôt dans un pays consommateur, soit en Europe ou aux Etats-Unis. Un
lot à Londres est de 10 tonnes, et à New York est 37,500lbs (17,010 kg).
Depuis environ 25 ans, les cours du café traités sur les marchés internationaux sont de plus en plus
liés aux prix cotés sur ces bourses. Les prix sont exprimés en « différentiel » par rapport au prix de la
4
5
bourse, en précisant s’il s’agit du prix FOB , CAF , ou en entrepôt à destination.
b) Les marchés à termes
Étant donné que les prix s’expriment en différentiel, et puisque les torréfacteurs se trouvent souvent
sur des marchés extrêmement compétitifs, ils fixent en général le prix de leurs achats seulement lors
de l’arrivée du café à l’usine. En achetant selon des contrats « prix à fixer » les torréfacteurs peuvent
mieux gérer la volatilité du marché et garder leur compétitivité. Il revient donc aux fournisseurs, soit
exportateur soit importateur, de gérer le risque des marchés volatiles en gérant leurs positions sur les
bourses. Ceci demande une gestion financière importante, à cause des cautions et des appels de
marges sur les positions en bourse, et représente un des plus grands obstacles à la vente directe des
producteurs à l’industrie torréfactrice.
c) Les marchés « Options »
A côté des marchés à terme, il existe également des marchés d’OPTIONS de Londres et de New
York, qui y sont liés. Il y a les options appelés PUT et CALL, soit une option à la vente ou à l’achat.
Une option est un droit, mais pas l’obligation, de vendre ou d’acheter un lot du marché à terme à une
date future déterminée, et à un prix déterminé, qui s’appelle le « strike price ». Le calcul des prix des
options est déterminé par plusieurs facteurs, tels que la durée de l’option (plus longue est plus chère),
la volatilité, les attentes du marché, la liquidité du marché à certains niveaux de « strike price », etc.
d) Les Hedge Funds
L’implication depuis environ 15 ans de fonds de couverture, parfois spéculatifs, appelés « Hedge
Funds », sur les marchés internationaux de matières premières les a rendus encore plus volatiles
qu’avant. Il ne s’agit pas ici d’analyser les effets positifs ou négatifs de ces « investisseurs », mais le
contexte de volatilité ainsi créée pour les producteurs et exportateurs pose un réel problème, car il est
difficile de se protéger des risques inhérents. En fin de compte, la spéculation se plie devant les faits
fondamentaux de l’offre et de la demande, il convient donc de trouver une perspective de long-terme
au milieu de la volatilité du marché.
La gouvernance des chaînes de valeur café
La chaîne de valeur du café a subi une restructuration majeure au cours de ces deux dernières
décennies. Les organisations de producteurs ont perdu une grande partie de leur pouvoir en raison
de l’abolition du régime des quotas et de la libéralisation du marché intérieur. Une pression s’est
exercée sur les négociants locaux en raison de la présence plus active des multinationales dans les
achats sur le marché local. Ces négociants ont eux-mêmes entrepris une restructuration considérable.
Les négociants de taille moyenne se sont vus évincés par les plus grands. De fait, certains ont fait
faillite, d’autres ont fusionné ou ont été absorbés par des négociants plus importants. On a vécu la
même tendance dans les pays consommateurs au niveau et des importateurs/négociants, et de
l’industrie de torréfaction. Mis à part quelques exceptions, il y a eu peu d’intégration verticale entre les
torréfacteurs et les négociants internationaux.
4
Franco Bord (…port d’embarquement convenu)
5
Coût, Assurance et Fret (…port de destination convenu)
17
Le commerce du café devient de plus en plus concentré. La concentration sur le marché des
torréfacteurs a atteint un niveau encore plus élevé que celui des négociants. Certains torréfacteurs
sont encore en mesure de maintenir une position de pouvoir relative aux distributeurs, surtout ceux
qui détiennent les marques les mieux connues. C’est grâce aussi à la nature particulière du café dans
le commerce de détail et le fait que, dans plusieurs marchés de détail, le café ordinaire est vendu
avec une faible marge, voire à perte. Le plus grand pouvoir est de plus en plus détenu par la grande
distribution, où les centrales d’achat dominent le marché de distribution de l’alimentation dans les
pays consommateurs. En revanche, les cafés spéciaux affichent des marges plus élevées au niveau
de la vente au détail. Cependant, les marques propres aux supermarchés n’ont pas été en mesure de
véritablement percer sur le marché des cafés spéciaux. Par exemple, les marques de « qualité
supérieure » ont tendance à dominer le marché haut de gamme dans les chaines de grande
distribution.
Les produits à valeur ajoutée
Il existe plusieurs possibilités d’ajouter de la valeur au produit d’exportation. La plus importante, par
contre, est l’amélioration de la qualité du café vert marchand parce que c’est ce café qui est le plus
demandé sur le marché international.
Café vert/marchand Ŕ qualité améliorée
La demande pour le café marchand sur le marché international est la plus forte parce que le
torréfacteur prépare ses mélanges à la base de ce café et de la disponibilité du café de diverses
origines. Il doit maintenir tout au long de l’année une qualité homogène et consistante, ce qui n’est
pas facile avec la diversité des origines et des périodes de récolte.
On estime que la qualité du café marchand dépend à 40% des pratiques agricoles, 40% de la
cueillette et du traitement poste-récolte, et 20% du conditionnement avant exportation. Il existe donc
d’importantes possibilités pour ajouter de la valeur au café au niveau du producteur à travers
différents moyens suivant :

le bon entretien du verger (absence de grains piqués, scolytes, etc.) ;

les bonnes techniques de récolte (cueillette des cerises mûres seulement) et bon suivi postrécolte ;
la bonne organisation du séchage (aires de séchage ou bâches, pour éviter un séchage au
sol) ;
le bon séchage (à 12,5% d’humidité).


L’application de ces techniques résulte dans un café d’une qualité nettement améliorée par rapport
aux normes souvent rencontrées. Ces techniques ne demandent que très peu d’investissement
matériel, mais demandent tout de même un investissement dans le renforcement de capacités des
planteurs. Il va de pair que le marché doit rémunérer cette meilleure qualité, ce qui n’est pas toujours
le cas. Bref, l’organisation du marché interne reste une préoccupation pour atteindre cette
amélioration de la qualité.
Café « fully washed »
Une autre possibilité d’augmenter la valeur du café est de produire du café « fully washed » - c'est-àdire traité par la voie humide. Ce traitement dans les pays de la CEEAC était traditionnellement
réservé pour les arabicas (bien qu’en R.D.Congo il y avait une petite production en plantation de cafés
robusta « fully washed » depuis les années 1960, qui avait une excellente réputation sur le marché
italien).
Il y a environ 10 à 15 ans un système écologique pour le lavage du café, robusta et arabica, a été
développé en Amérique Latine. Ce système écologique utilise des quantités réduites d’eau et évite
l’étape de la fermentation dans le traitement (qui est l’étape la plus difficile à maitriser). En plus, le
prix des machines est à la portée des entrepreneurs en milieu rural.
Un projet pilote au Cameroun est en train de tester cette technologie écologique ainsi que le potentiel
commercial du robusta lavé. Il s’agit aussi de voir si les planteurs vont bien s’adapter à ce nouveau
18
système, qui demande une cueillette plus rigoureuse et la livraison régulière de cerises mûres à la
station de lavage. Si les résultats du lavage sont positifs, on espère une extension du projet. Les
résultats du lavage sont généralement plus sûrs pour l’arabica que le robusta : une amélioration nette
de la qualité de l’arabica donne des prix d’environ 15 à 25% plus favorable pour le produit fini sur le
6
marché international .
Café certifié
Le café « durable » conquiert petit à petit l’attention du monde, après avoir enregistré une croissance
spectaculaire depuis les années 2000. D’après les dernières estimations, le marché des « produits
durables » représente environ 5,5% des exportations de café, contre à peine 1% en 2003. Entre
autres il existe les certifications « organique/bio », « commerce équitable », « Rainforest Alliance » et
« Utz-certified ».
Ces dernières années ont aussi été marquées par l’élaboration de normes privées sur la durabilité à
l’initiative de torréfacteurs, tout d’abord avec les Pratiques C.A.F.E de Starbucks et ensuite avec le
7
Programme de qualité durable AAA de Nespresso. Enfin, l’Association 4C (Code Commun de la
Communauté du Café) gère un code de conduite volontaire à l’échelle de la filière, basé sur une liste
8
de 28 principes et de 10 pratiques inacceptables.
Malgré l’augmentation des certifications de durabilité et des codes de conduite, il est difficile de dire
quels types d’avantages pourront dégager les bénéficiaires ciblés, à savoir les producteurs de café et
9
leurs communautés. Une nouvelle étude suggère que les performances par rapport aux indicateurs
sociaux, environnementaux et économiques sont extrêmement variables, en fonction du lieu
géographique et du type de certification. Dans l’ensemble, les exploitations certifiées semblent mieux
s’en sortir en termes de revenus, même si dans certains cas la différence avec les exploitations
conventionnelles peut s’avérer minime.
À peine plus de 50% des exploitations ont déclaré avoir obtenu un meilleur accès au marché grâce à
la certification. Jusqu’à présent, peu d’éléments tendent à prouver que la certification a eu des effets
significatifs sur l’environnement, du moins au cours des premières années, à l’exception d’une
meilleure gestion de la pollution. S’agissant des indicateurs sociaux, les exploitations certifiées
semblent fournir de meilleures conditions de travail, de santé et de sécurité, de meilleures relations
entre les employés et mieux respecter la législation du travail (ces constatations s’appliquent
principalement aux exploitations d’Etat, pas aux petits exploitants).
1. Café Organique / « Bio »
Les chiffres pour le café « bio » sur le marché international varient beaucoup. En 2007/08 l’OIC a
estimé le total du café « bio » à environ 37,000 tonnes, mais en 2008, on estimait les importations du
café « bio » aux États-Unis et au Canada à environ 40,000 tonnes. Les importations en Europe sont
estimées à environ 2% du total, avec la plus forte demande en Allemagne, Royaume-Uni, France,
Pays-Bas, et Scandinavie. Il s’agit d’un marché de niche, avec un relativement bon taux de
croissance, mais qui reste, malgré tout, très limité, avec des primes qui varient selon les origines et
qualités, mais se situent normalement à environ 5 à 15% du prix du café normal.
6
Une partie de ce prime est utilisée pour les frais de gestion de la station de lavage, et une partie est retournée aux
planteurs. On espère qu’à travers ces stations de lavage et un contact plus proche avec les planteurs, il sera possible
d’apporter aussi un appui agronomique avec des résultats positifs, à la productivité et la qualité du verger caféier.
7
AAA de Nespresso entendait à l’origine de soumettre les pratiques agricoles à un code de conduite, mais à partir de mai
2009, l’objectif du programme est pour toutes les exploitations participantes (environ 25 000) soient certifiées par le
« Rainforest Alliance ».
8
En juin 2009, l’Association 4C a déjà vérifié la conformité au code de conduite de 48 unités dans 16 pays, l’évaluation de
25 autres unités étant en cours. Une unité est une entité de gestion pouvant remplir au moins un conteneur de café
(généralement des groupes de producteurs, des coopératives, des usines se chargeant de la mouture du café ou des
exportateurs). La capacité de production totale de ces unités s’élève à 8,8 millions de sacs. L’Association 4C a développé un
système d’étalonnage avec Rainforest Alliance, grâce auquel la certification Rainforest Alliance est équivalente à des
pratiques conformes au code de conduite 4C, mais pas vice versa.
19
Bien qu’il existe une bonne partie de la production dans les pays de la CEEAC qui est produite sur
une base « biologique », elle ne peut malheureusement pas être proposée sur le marché international
en tant que telle sans avoir la certification d’une agence reconnue. Celles-ci exigent des inspections
sur plusieurs années afin de vérifier que la production suit les normes d’une production « biologique ».
La procédure prend 2 à 3 ans et elle est très coûteuse pour le producteur.
En plus, dans un monde qui connaît de plus en plus de pression sur les productions agricoles pour
atteindre des bons niveaux de productivité, les dernières études indiquent que le café produit sur une
base « biologique » n’est pas forcément mieux pour l’environnement, l’ « empreinte carbone » est
presque identique pour le café normal et le café « bio ».
2. Café « Fair Trade » Ŕ Commerce Équitable
La certification « commerce équitable » peut être aussi une valeur ajoutée pour certains producteurs.
Seuls ceux qui sont membres d’une coopérative ou d’une association de producteurs sont éligibles, et
comme pour le café « biologique », il s’agit d’un programme de certification à tous les niveaux de la
production ainsi qu’au niveau de la gestion de la coopérative impliquée dans le système. La
certification demande normalement une période de 1 à 3 ans pour qu’un groupe soit accepté, et doit
être répétée chaque année.
La part du marché du « commerce équitable » reste toujours relativement faible, estimée à environ
1% du marché total en Europe, avec environ 3 à 5% aux Pays-Bas et en Allemagne, et environ 7% en
France.
Le prix du « commerce équitable » est fixé à un certain niveau, qui tient compte du coût de la
production. Pendant des périodes de bas prix, ceci représente un nette avantage pour les
producteurs membres de coopératives certifiées, mais lorsque les prix du marché sont élevés (tels
qu’en ceux novembre 2010) l’avantage devient relativement faible.
4 Ŕ C : “Common Code for the Coffee Community”
L’association 4-C a été créée par un groupe des principaux torréfacteurs, importateurs, producteurs et
la société civile en vue d’établir un standard global pour le café « durable ». Le système 4-C se
distingue des certifications telles que Utz ou Rain Forest Alliance, car :

Il s’agit d’un système de vérification conformé aux pratiques de la production, un système
établit pour les planteurs basé sur les normes établies pour une production durable


On ne préconise pas de prime pour le café vérifié.
Les coûts de la vérification sont en grande partie supportés par l’industrie.
Jusqu’à présent, il n’y a pas de grandes quantités de café 4-C achetés autant par les consommateurs,
mais il semble probable que d’ici quelques années, les grandes industries commenceront à demander
que tous leurs achats soient du café « durable ». L’implication de 4-C dans l’établissement des
normes pour les pays CEEAC pourrait apporter non-seulement des standards déjà reconnus sur la
place du marché, mais faciliter en même temps la formation des agronomes et des planteurs dans
des bonnes pratiques agricoles, fondation du système 4-C.
Indications géographiques
Un autre outil qui ajoute la valeur au café -- tout en bénéficiant les producteurs -- le développement
des indications géographiques (IG). Un séminaire de l’OIC eu lieu en mai 2008 a débattu le potentiel
et le défi de la mise en place des indications géographiques pour le café. Les résultats principaux de
cette discussion sont que les IG :

Peuvent être des outils puissants pour dresser le profil de certaines régions et offrir des
avantages considérables ;

Doivent compléter les marques privées et non les remplacer ;

Requièrent un engagement de ressources à long terme ;
20

Peuvent mettre à profit la richesse des connaissances et l’expérience sur le terrain des pays
producteurs
Comme indiqué dans le troisième point ci-dessus, il faut un engagement des ressources à long terme
afin de réaliser la mise en place. Pourtant, il faut analyser les avantages et les désavantages d’aller à
l’avance avec un programme IG.
Pour les pays ou les régions intéressées à savoir plus sur le sujet, nous vous invitons à contacter le
10
Centre du Commerce International pour plus amples renseignements .
Café torréfié et moulu
La transformation en café prêt à la consommation représente une valeur ajoutée pour ceux en mesure
de faire la torréfaction, la mouture, l’emballage et la distribution nécessaire. Mais ce produit demande
des larges investissements et des conditions de production particulières pour être compétitif.
Il existe trois niveaux de marché pour le café torréfié, et dans chaque niveau une multiplicité de
possibilités en termes d’offre et d’approche au marché.
i.
Marché domestique
Bien que la consommation soit faible dans la majorité des pays de la CEEAC, il existe néanmoins
deux marchés principaux :

le marché de café haut de gamme, d’une bonne qualité et d’emballage, ciblés aux clients
ciblés de la classe moyenne,

le marché populaire, d’un produit à bas prix, ciblés à une population à faible revenu et avec
une forte volonté de boire du café.
Un élément important pour ce qui concerne le marché interne est la « formation » de la population au
goût du café, afin d’apprendre comment apprécier le produit.
Au Cameroun, il existe plusieurs initiatives qui ont été prises pour la distribution et la popularisation du
café. Il existe des torréfacteurs d’un produit haut de gamme, avec emballage de qualité international,
qui cible aussi des marchés nationaux.
Par contre, dans la plupart des pays CEEAC, la majorité des torréfacteurs sont plutôt des entreprises
artisanales, où le marché principal est un marché populaire à un prix très bas. Alors le produit et
l’emballage sont forcément d’une qualité moyenne.
Bien qu’il serait indiqué de voir un programme progressif d’amélioration de l’offre sur le marché se
développer, il semble important de ne pas perdre de vue la réalité d’une population avec un pouvoir
d’achat souvent très restreint. La disponibilité d’un café torréfié, bien que bas de gamme, est
important pour encourager une croissance de la consommation.
ii.
Marché régional
Certains torréfacteurs de la région sont déjà bien implantés sur les marchés sous régionaux, mais il
reste beaucoup à faire dans ce domaine. Certains marchés de café dans la région offrent des
possibilités de croissance, notamment celles du Tchad et Nigéria. Le Nigeria, ayant une importante
population, représente un marché avec un très grand potentiel pour des cafés à tous les niveaux de
qualité et prix. Une des difficultés sur le marché sous régional reste la concurrence des importations
des grandes marques de café de l’Europe et de l’Afrique du Sud. Dans les grandes surfaces à
Kinshasa, par exemple, on trouve plusieurs offres de café importé de l’Europe.
iii.
Marché international
Le plus grand défi du marché international pour le café torréfié est l’énorme diversité des marchés
(par exemple, dans l’Union Européenne : 27 pays, autant de langues, et une diversité de goût même
entre régions dans le même pays), le coût de la publicité, la difficulté de garder une qualité stable
10
www.intracen.org
21
pendant toute l’année d’une seule origine, les difficultés techniques de conservation du produit torréfié
(qui n’a pas de stabilité en qualité sauf un emballage sophistiqué et couteux), et la logistique de la
distribution.
Pour le moment, il existe quelques initiatives dans la CEEAC pour vendre le produit fini sur certains
marchés en Europe et ailleurs, mais il s’agit de marchés de niche, où les volumes risquent de rester
très restreints. La vente et la distribution de café torréfié reste le domaine du secteur privé, et il
semble important que la politique au niveau de la Communauté Économique et au niveau de chaque
pays soit focalisée sur la production, la productivité du verger, et la qualité de café marchand.
Notons aussi que malgré l’absence des droits d’entrées pour le café vert, il existe dans certains pays
consommateurs des impôts sur le café torréfié, ce qui décourage aussi les activités de transformation
dans les pays d’origine.
Tableau 9 : Droits à l’importation de certains marchés traditionnels
Café vert
Communauté
Européenne
Café torréfié
Droit NPF consolidé dans le cadre du
GATT 0%
Régime NPF statutaire 0%
PMA 0%
APE 0%
Droit NPF consolidé dans le cadre du GATT 7,5%
Régime NPF statutaire 7.5%
SGP 2,6%
PMA 0% APE 0%
Japon
0%
Droit NPF consolidé dans le cadre du GATT 12%
Régime NPF statutaire 12% SGP 10%
PMA 0%
Généraux 20%
Etats-Unis
0%
0%
Source: ICO 2008
a) Café soluble
La consommation de café soluble concerne pour la plupart les nouveaux marchés consommateurs
(Europe de l’Est, Asie, Russie), bien que la Grande Bretagne, qui s’est habitué au goût du soluble
après la deuxième guerre mondiale, reste également fidèle à ce type de café, avec environ 75% de sa
consommation. Les plus grands producteurs sont l’Union Européenne, le Brésil et l’Inde, mais il
existe également des usines de transformation dans plusieurs pays consommateurs, et quelques pays
producteurs. En Afrique, à part l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire dispose d’une usine Nestlé de café
soluble, et en Tanzanie, une petite unité de Tanica à Bukoba.
A titre indicatif, les Etats-Unis importent environ 36,000 tonnes de café soluble chaque année, et
l’Union Européenne exporte environ 40,000 tonnes.
Il existe deux procédés principaux pour la production. Le système de « spray-drying » passe par
l’extraction sous-pression d’un liquide du café (torréfié et moulu), et puis séché dans un tour de
séchage. Ce système est utilisé pour la plus grande partie de la production, mais pour faire une
qualité supérieure où le goût du café (surtout de l’arabica) est mieux conservé, on utilise le système
de lyophilisation. Ce dernier est plus coûteux, et utilisé seulement pour les meilleures qualités de café
soluble. Souvent, après séchage, la poudre est agglomérée.
La production de café soluble demande un investissement important en équipement, et consomme
beaucoup d’eau de bonne qualité, et d’énergie. Le prix de l’énergie est un élément clé de sa
rentabilité.
b) Exportation en « vrac »
Dans sa grande majorité, le café est exporté en grains verts, emballés en sacs de jute de 60 kg net et
dans des conteneurs 20’, qui chargent entre 18 et 19 tonnes de café marchand. La tendance consiste
à exporter de plus en plus en conteneurs en « vrac » - c'est-à-dire avec un grand sac à l’intérieur du
conteneur et les grains soufflés dedans. Un containeur en vrac peut charger jusqu’à 21,6 tonnes de
café marchand. De plus, ceci favorise la qualité, et économise l’emballage et le fret maritime.
22
c) Crédits carbone
En vue de l’importance actuelle du débat sur le changement climatique, il y aurait éventuellement un
marché à examiner dans la vente de « crédits carbone » associés aux vergers café sur le marché
international. C’est un marché relativement récent, et la réglementation pour la valorisation de la
séquestration du carbone est très complexe. Par exemple, afin de bénéficier des « crédits carbone »
le planteur doit pouvoir démontrer ses droits de propriété à travers son certificat de titre pour sa terre,
mais puisque dans beaucoup de cas la terre en milieu rural n’a pas encore été cadastrée les paysans
n’ont pas de certificats. En tout cas, c’est un volet à suivre, car il s’agit d‘un marché en pleine
évolution.
23
5. Présentation de la stratégie pour la CEEAC
Contexte et défis
Le Secrétariat Général de la CEEAC a pris la décision durant l’année 2010 d’intervenir dans le secteur
du café, avec pour vision de repositionner les États membres de la Communauté sur le marché
mondial, et ceci dans le but d’un développement durable de cet important secteur agricole.
Le secteur du café dans la région se trouve à un carrefour important de son histoire : Il existe
aujourd’hui une grande opportunité, dans un contexte de croissance de la demande mondiale, de
pouvoir reconstituer son potentiel productif, tel qu’il existait auparavant. ). Il y a 35 ans, les
exportations se chiffraient à près de 8 millions de sacs, mais depuis les vingt dernières années la
quantité de café produit annuellement dans la région CEEAC a chuté d’un niveau d’environ 4 à 5
millions de sacs (240,000 à 300,000 tonnes) à environ 1 à 1,5 millions seulement (60,000 à 90,000
tonnes. La production a ainsi fortement chuté à cause de plusieurs facteurs, dont :

une libéralisation mal maîtrisée du secteur pendant les années 1990 qui n’a pas été
accompagnée d’un système adéquat de soutien aux planteurs ;

un niveau de prix peu incitatif au début des années 1990 et 2000 ;

l’accent mis par les gouvernements sur d’autres priorités.
Ainsi, de nos jours, les défis principaux de la filière café sont :

Une faible production associée à un niveau insuffisant de la productivité – Le manque de
disponibilité du matériel végétal performant, la méconnaissance des bonnes pratiques
agricoles, le manque d’interaction avec les centres de recherche, l’accès difficile aux intrants du
fait de réseaux de distribution sous-développés.

Le manque de compétitivité, dû à la faible performance des filières dans le domaine de la
commercialisation, un manque de capacité des Organisation des Producteurs, notamment du
secteur coopératif, un déficit dans le partage d’information entre les professionnels de la filière,
ainsi qu’un accès lacunaire à l’information courante (prix, fournisseurs, etc.).

La faible visibilité des cafés de la région – Les grands acheteurs du monde ne connaissent pas
l’offre de la CEEAC, il n’y a pas d’activités promotionnelles et il n’existe pas un cadre
permanent régional de concertation des dirigeants des institutions faitières.
Opportunités et bénéfices pour la région:
Les raisons pour lesquelles le café représente aujourd’hui une opportunité importante pour la région
CEEAC :

L’importante croissance anticipée de la demande mondiale d’ici 202011 ;

Une longue tradition de production de café dans les États membres ;

Une culture profitable pour les planteurs, si elle est pratiquée en utilisant des techniques
adaptées ;

La création de richesses et d’emplois en milieu rural à travers toute la région ;

Une contribution à la sécurité alimentaire grâce à la stabilisation des revenus des foyers ruraux.
On estime que le secteur café pourrait, sur une période de dix ans, reprendre son statut de secteur clé
à l’exportation. Il serait alors susceptible de générer des revenus d’environ 500 à 600 millions
de $E.-U. par an pour la région.
11
23% de croissance anticipée 2009-2019.
25
Vision
Une vision stratégique a été développée lors de la réunion d’élaboration de la stratégie d’intervention
de la CEEAC dans le secteur café. Elle a été formulée comme suit :
Repositionner les États membres de la CEEAC sur le marché mondial du café par l’entremise
du développement de secteurs café professionnels, durables et profitables pour l’ensemble
des acteurs.
Objectifs de la stratégie :
Cette stratégie a été basée sur le travail des représentants des filières café de 7 des 10 États
membres de la CEEAC lors d’un atelier de deux jours mené à Yaoundé en novembre 2010. Pendant
cet atelier il est apparu clairement qu’il existe dans le secteur une nouvelle vision ainsi qu’une volonté
de relancer le secteur, vision qui répondra non seulement aux besoins des pays membres et de leurs
producteurs, mais qui permettra aussi de saisir l’opportunité existant sur le marché mondial.
Les représentants des secteurs public et privé ont exprimé lors de l’atelier leur volonté de se diriger
12
vers un partenariat public-privé afin d’atteindre les objectifs suivants :
Objectif 1 : Augmenter la production et améliorer la qualité du café de la CEEAC ;
Pour que la CEEAC se repositionne sur le marché international du café, il sera nécessaire avant tout
que la production augmente. Ceci passe en premier lieu par l’augmentation des rendements des
vergers existants. On devra aussi privilégier l’accès aux variétés plus performantes et résistantes aux
maladies. L’augmentation de la production passera également par la réhabilitation des anciennes
plantations.
La stratégie propose comme activités prioritaires la production et distribution du matériel végétal
performant et la vulgarisation des bonnes pratiques agricoles. Le rôle de la CEEAC sera de recenser
et compiler des projets nationaux, organiser des rencontres entre producteurs, chercheurs et
multiplicateurs et soutenir une concertation d’actions de vulgarisation par des formations et le
renforcement de capacité des institutions nationales concernées.
Dans l’atelier, cet objectif d’augmentation de la production et d’amélioration de la qualité était analysé
par les participants, qui ont défini un certain nombre de sous-objectifs et d’actions prioritaires, dont les
détails ci-dessous :
Objectif 1: Augmenter la production et améliorer la qualité du café de la CEEAC
SOUS-OBJECTIFS
ACTIONS PRIORITAIRES
BENEFICIAIRES
DIRECTS
INTERVENTIONS DE LA
CEEAC
Augmenter la part des
financements nationaux
affectée au secteur
agricole
111
Mise en œuvre de l’engagement
de Maputo Juillet 2003
(affectation d'au moins 10% des
budgets nationaux au secteur
agricole) et de la décision prise
au sommet de 2008 à Kinshasa
Tous les
intervenants du
secteur agricole
- Sensibilisation des États
membres lors de la
préparation des budgets
Réhabiliter les plantations
de café avec du matériel
végétal performant et des
bonnes pratiques agricoles
121
Élaboration et mise en œuvre de
programmes de réhabilitation
des vieilles plantations.
Producteurs
-Conciliation et compilation
des projets nationaux
-Facilitation de la
mobilisation des
financements et de la
formation
Augmenter la productivité
et la qualité
131
Production et vulgarisation du
matériel végétal performant
Producteurs,
chercheurs,
multiplicateurs
-Renforcement des
capacités des multiplicateurs
-Mise en réseau des
chercheurs et des
multiplicateurs
-Élaboration de cahier de
charges pour le réseau
12
Voir le Chapitre 7 pour plus de détails à partir de la page 42.
26
132
Identification et inventaire du
savoir-faire dans le secteur du
café
Chercheurs,
agronomes,
producteurs,
vulgarisateurs
-Inscription de cette action
dans l'agenda du réseau
des chercheurs
-Suivi du cahier de
charges du réseau
133
Vulgarisation de l'usage du
matériel performant et des
bonnes pratiques agricoles
Producteurs
-Conciliation et compilation
des projets nationaux
-Organisation de rencontres
entre producteurs,
chercheurs et multiplicateurs
-Vulgarisation et formations
134
Vulgarisation des bonnes
techniques post-récolte
Producteurs
-Facilitation de la
mobilisation des
financements et de la
formation
-Vulgarisation et formations
Faciliter le partage de
l'information et des
résultats de la recherche
et vulgariser les résultats
auprès des planteurs
141
Création d'un réseau de centres
de recherche de la CEEAC
Producteurs,
chercheurs
idem que 131
Lutter contre les fléaux
151
Élaboration et mise en place
d'une politique de gestion des
fléaux
Producteurs
-Inscription de cette action
dans l'agenda du réseau
des chercheurs.
-Suivi du cahier de
charges du réseau
Faciliter l’accès aux
intrants de qualité aux
producteurs
161
Défiscalisation (exonération des
taxes d'importation et de la TVA)
des intrants liés au secteur café
Producteurs
-Plaidoyer auprès des Etats
membres
162
Amélioration des réseaux de
distribution des intrants dans les
zones de production de café
Producteurs,
distributeurs
d'intrants
-Mise en œuvre d'une étude
sur les systèmes de
financements et accès aux
intrants
-Créer des plateformes de
concertation pilotes
171
Harmonisation des
réglementations phytosanitaires
entre pays membres
Producteurs,
multiplicateurs de
matériel végétal
-Finalisation du projet
d'harmonisation en cours
(PRSA)
Faciliter la circulation du
matériel végétal
Objectif 2 : Améliorer la compétitivité des filières de la CEEAC ;
L’amélioration de la compétitivité des filières des pays membres de la CEEAC constituera une des
clés leur permettant de retrouver leur place sur le marché international du café. Le renforcement de
capacité des organisations professionnelles du secteur ainsi que des institutions et organisations
faitières représentera un axe d’intervention prioritaire. Il sera également nécessaire d’aborder la
problématique de l’accès aux financements par les acteurs tout le long de la chaine de valeur, depuis
la plantation jusqu’à l’exportation. L’accès aux informations constitue un autre défi à relever pour
atteindre l’objectif d’une compétitivité améliorée, considérant l’importance des informations sur la
production et le marché afin de renforcer la position des producteurs.
Pour atteindre ces buts, la CEEAC pourra promouvoir la vulgarisation des outils de publication
d’informations déjà utilisés par certains États-membres (p.ex. Infoshare), et travailler avec les
intermédiaires financiers pour faciliter la mobilisation de financements adaptés à la caféiculture. Selon
les participants de l’atelier de Yaoundé, il y a plusieurs sous-objectifs qui ont été définis, et qui mènent
à des actions prioritaires. Les bénéficiaires ultimes de beaucoup de ces activités seront les planteurs
eux-mêmes, et la hiérarchisation des activités sera le travail du Cadre Permanent de Concertation
proposé pour la mise en œuvre de la stratégie par l’atelier.
27
La liste de sous-objectifs et d’activités parait ci-dessous :
Objectif 2: Améliorer la compétitivité des filières de la CEEAC
SOUS OBJECTIFS
ACTIONS PRIORITAIRES
BENEFICIAIRES
DIRECTS
INTERVENTIONS DE LA
CEEAC
Dynamiser les
organisations
professionnelles du
secteur café
211
Renforcement des capacités
des organisations
professionnelles du secteur
Organisations
professionnels
-Création d'un réseau
d’échange (plateformes des
institutions d'appui)
-Formations ciblés
Encourager les
investissements dans le
secteur pour moderniser
les capacités de
transformation et
commercialisation
221
Réalisation d'une étude
économique sur la
compétitivité des secteurs
nationaux
Tous les
opérateurs privés
et publiques
-Mise en œuvre de l'étude et
vulgarisation des résultats
222
Mise en place d'un cadre
réglementaire et une
législation fiscale incitative
commune pour les
investissements
Tous les
opérateurs privés:
-Plaidoyer au niveau régional
231
Mise en place de
financements adaptés à la
caféiculture
Tous les
opérateurs privés:
-Facilitation de la mobilisation
des financements
232
Création des Fonds de
développement dans chaque
pays (à l'instar du FODECC au
Cameroun)
Tous les
opérateurs privés:
-Mise en œuvre de l'étude et
vulgarisation des résultats
241
Mettre en place dans chaque
pays d'un système intégré
d’information dans le secteur
café
Tous les
opérateurs privés
et publiques
-Mise en place d'un système
régional intégré
Faciliter l'accès aux
financements
Améliorer l'accès de tous
les opérateurs aux
informations
28
Objectif 3 : Promouvoir les cafés de la région.
La promotion du café passe par le développement de la consommation locale, des activités de
promotion à l’étranger, notamment auprès des professionnels du secteur mais également la mise en
valeur du patrimoine génétique de la région, berceau du café. Bien que la promotion de la
consommation domestique relève de la responsabilité de chaque pays membre, les activités
régionales de promotion permettront également de soutenir la consommation nationale dans la
Communauté. L’expérience d’autres pays producteurs montre clairement l’impact bénéfique d’une
forte consommation domestique. Les activités à entreprendre seront: les dégustations régionales, les
rencontres avec des acheteurs, création d’un site Internet, etc.
Les sous-objectifs et activités proposées dans l’atelier sont repris dans le tableau ci-dessous :
Objectif 3: Promouvoir les cafés de la Région
SOUS OBJECTIFS
Instituer des activités
promotionnelles du café
de la CEEAC
ACTIONS PRIORITAIRES
BENEFICIAIRES
DIRECTS
Tous les opérateurs
privés:
exportateurs,
torréfacteurs,
producteurs
INTERVENTIONS DE LA
CEEAC
-Renforcement des capacités
des organisations nationales
en
promotion
-Organisation des rencontres
et des manifestations
311
Organisation régulière de
manifestations régionales
de promotion du café et
des
rencontres
avec
acheteurs
312
Mise en place d’un portail
internet régulièrement mise
à jour
Tous les opérateurs
privés:
-Concorder avec l’OIC pour
vulgariser les informations sur
le secteur café de la région
321
Promotion générique de la
consommation du café
Torréfacteurs,
producteurs,
consommateurs
-voir activités de promotion
311
322
Vulgarisation
des
techniques traditionnelles
de
torréfaction
et
technologies simples
Torréfacteurs,
producteurs,
consommateurs
323
Promotion des innovations
des produits à base de
café
Torréfacteurs,
producteurs,
consommateurs
331
Exploitation des inventaires
existants
du
riche
patrimoine
génétique
commun
Tous les opérateurs
du secteur
-Suivi du cahier de charge du
réseau des chercheurs
332
Prise de mesures légales
pour la protection de ce
patrimoine
Tous les opérateurs
du secteur
-Suivi
des
nationales
initiatives
333
Promotion du patrimoine
génétique
Tous les opérateurs
du secteur
-Suivi
des
nationales
initiatives
Placer
le
secteur
comme un des axes
prioritaires de la région
341
Edition d’un rapport sur la
situation du secteur dans la
région et sa contribution
potentielle
au
développement des Etats
membres
Tous les opérateurs
privés et publiques
-Mise en œuvre d'une étude
et vulgarisation des résultats
-Plaidoyer
auprès
des
décideurs politiques des états
membres de la CEEAC
Faciliter les échanges
entre
institutions
faîtières nationales
351
Mise en place d'un cadre
permanent régional de
concertation des dirigeants
des institutions faîtières
Institutions faîtières
nationales
et
programmes
nationaux
-Création d'un cadre de
concertation
permanent
-Convocation d'une réunion
des dirigeants au moins une
fois par an
Augmenter
la
consommation du café
local dans la région
Assurer la protection et
la
promotion
de
l’existence d'un riche
patrimoine
génétique
commun
29
Impact et bénéficiaires
Avec une politique commune qui cible l’augmentation de la production, la qualité, et la productivité du
verger, il serait envisageable, dans 10 ans, d’arriver à un chiffre de production de 200,000 tonnes,
représentant une valeur globale estimée d’environ 500 à 600 millions de $E.-U..
Les bénéficiaires seront les producteurs et les autres acteurs dans la chaine de la valeur du café, en
particulier les jeunes. Une meilleure intégration des jeunes au sein des systèmes de production de
café répondra à la fois aux problématiques du chômage parmi les jeunes, à celle de la pauvreté en
milieu rural, ainsi qu’à celle de la dépendance de plus en plus forte sur la nourriture importée.
Cadre de mise en œuvre
a)
Cadre permanent de concertation
Dans l’atelier de Yaoundé en novembre 2010, les participants ont proposé l’établissement d’un cadre
permanent de concertation pour la mise en œuvre de la stratégie de la filière café. Dans ce cadre
permanent on proposait avoir la représentation des Gouvernements et du secteur privé, avec comme
objectif la réalisation des actions proposés pour atteindre les objectifs approuvés par l’atelier.
b)
Points focaux dans chaque Etat membre de la CEEAC
En même temps, les participants à l’atelier ont proposé de nommer un point focal dans chaque Etat
membre pour le suivi de la mise en œuvre de la stratégie, et le déroulement des activités prévues.
Il était en même temps envisagé que la mise en œuvre sera réalisé à travers des activités partagées
dans les pays de la Communauté, avec l’identification des ressources, tant humaines que financières,
qui pourraient être à la disposition de la filière pour atteindre ses objectifs
c)
Rôle du Secrétariat Général de la CEEAC dans la mise en oeuvre
Le Secrétariat Général de la CEEAC fournira un appui à l’établissement du cadre permanent de
concertation, et le soutien de l’implémentation de la stratégie au niveau de la Communauté, visant le
renforcement de la compétitivité à l’exportation des entreprises dans les secteurs prioritaires.
Le Secrétariat Générale de la CEEAC bénéficiera des activités prévues dans le cadre du Programme
PACCIA II ainsi que du soutien des partenaires dans chaque pays :


Offices nationaux
Institutions faîtières : Structures publiques et privées au niveau national tel que le CICC au
Cameroun ou Intercafé au Burundi
 Organisations professionnelles
 Centres de recherches et de multiplication
 Opérateurs privés : Les coopératives et groupes de caféiculteurs, les usiniers, les
torréfacteurs, les exportateurs, etc.
L’implication du Secrétariat Général de la CEEAC dans cet exercice constitue un message fort aux
institutions et organisations faîtières des États membres que celui-ci a la volonté de promouvoir et
d’améliorer la situation du secteur. Le financement fourni dans le cadre du Programme d’Appui pour le
renforcement des capacités du commerce international au service de l’Afrique (PACCIA II) permettra
à la CEEAC de renforcer sa capacité au sein du Secrétariat Général et d’accompagner la mise en
œuvre de cette stratégie dans les prochaines années.
Il est estimé que ce programme aura rapidement, après son démarrage, un impact tangible. Si la mise
en œuvre des activités dans les pays membres va au-delà des strictes responsabilités du Secrétariat
Général, celui-ci jouera un rôle clé dans le dispositif de mise en œuvre au niveau régional. Il apportera
en effet un appui à l’harmonisation des objectifs et au rapprochement des institutions et des acteurs
clés dans la Communauté. Dans la même perspective, la création d’un cadre permanent de
concertation parmi les pays membres, permettra de maintenir un mouvement positif dans le sens de
la réalisation des objectifs.
Ce document de stratégie repose sur l’état des lieux du secteur café dans les pays membres, tel
qu’élaboré lors de l’atelier de Yaoundé. Après l’avoir situé dans le contexte du marché mondial et
régional, le présent document décrit les principaux résultats de l’atelier dans une matrice présentant
les objectifs et sous-objectifs de la stratégie, avec des indications concernant les sources potentiels
de financement pour sa mise en œuvre ainsi que les potentiels partenaires pour sa réalisation.
30
6. Priorités du secteur café de la CEEAC
Les priorités pour le secteur café identifiées par les travaux en groupe lors de la réunion d’élaboration de la stratégie d’intervention de la CEEAC dans le
secteur café sont résumées dans les trois tableaux dans les pages qui suivent. Les priorités ont été divisées en trois groupes : Production et transformation
post-récolte, transformation et commercialisation et autres.
« Production et transformation post-récolte »
#
1
Priorités
Stratégie pour augmenter la production
Objectifs
Actions
 Amélioration de la productivité et de la  Appuyer la réhabilitation des plantations du café
qualité
 Production et distribution de matériel végétal
performant
 Politique de la gestion des fléaux
 Création de centres de multiplication
 Gestion des fléaux
2
Renforcer les capacités des institutions et  Appuyer la fédération de ces organismes  Créer un réseau d’échange
organismes professionnels de la filière café
 Dynamiser ces organismes
 Formation et vulgarisation des méthodes
3
Créer un réseau de centres de recherche de  Faciliter la circulation de l’information et/ou  Identification des ressources
la CEEAC
des résultats de recherche
 Mise en commun
4
Plaidoyer pour la création d’une politique  Encourager la coopération et les  Création d’un cadre de concertation pour la
commune de la filière café
échanges entre les acteurs de la filière
création de la politique
5
Plaidoyer pour exonérer les impôts  Faciliter l’accès
d’importation des intrants liés à la filière café producteurs
6
Plaidoyer pour la création d’une législation  Faciliter la libre circulation de matériel  Recenser les ressources d’experts et créer des
phytosanitaire commune CEEAC dans le végétal de la filière dans la région CEEAC infrastructures
domaine café
 Lutter contre le résidu des pesticides
aux
31
intrants
aux  La CEEAC dépose le plaidoyer au sein des
gouvernements des États membres
« Transformation et commercialisation »
#
1
Priorités
Objectifs
Actions
Soutenir l’organisation de manifestations  Valorisation des cafés de la région
régionales de promotion de la caféiculture
 Création d’un comité d’organisation
rencontres (composition public-privé)
des
 Organiser des rencontres avec acheteurs.
2
Renforcement des capacités des opérateurs  Augmentation de la consommation du café  Vulgarisation des techniques traditionnelles de
sur le marketing & la promotion
de la région, en particulier au niveau local torréfaction et technologies simples.
 Inciter les offices nationaux à faire promotion des
cafés du terroir. Inciter l’innovation de produits à
base de café.
3
Faciliter l’accès aux financements
 Bénéficier de crédits à taux bonifié
 Négocier avec les institutions financières pour
l’octroi des crédits à taux bonifié
 Impulser la mise en place des fonds de
développement dans les différents pays.
4
Faciliter la mise en œuvre d’un système  Réduire les asymétries d’information tout  Impulser l’extension du système d’info du
d’information (infoshare) sur les filières de la au long de la filière pour augmenter les Cameroun.
région.
revenus du producteur
 Mettre en place des points focaux au niveau de
Mettre en place un observatoire de la filière
chaque pays
5
Soutenir la mise en place d’une fiscalité  Accroître les investissements dans la  Faire une étude économique axes sur les coûts
commune sur la filière de café
filière
de la filière (taxes douanes etc.)
 Alléger le fardeau des producteurs
6
Renforcer les infrastructures de transport
(routes, ports, rails…)
32
 Plaidoyer au niveau régional pour faire passer
les recommandations
« Autres »
#
Priorités
Objectifs
1
Plaidoyer auprès des gouvernements des  Mettre en œuvre l’engagement de Maputo  Mission d’évaluation par la CEEAC l’application
pays membres pour affecter réellement au Juillet 2003 et la décision prise au sommet effective de la décision de Maputo
moins 10% du budget au secteur de l’ de 2008 à Kinshasa
Agriculture
2
Nécessité d’un cadre permanent
concertation dans la région
3
Plaidoyer auprès des décideurs politiques  Aider la filière café à reprendre sa place  Vulgarisation d’un rapport ciblé sur la situation
des états membres de la CEEAC pour dans l’économie régionale
du café dans la région
relancer la filière café
4
Encourager la mutualisation des ressources  Déceler et répertorier le savoir-faire dans  Organisation des rencontres périodiques
coopération afin de partager les expériences le secteur café afin de le partager
 Mise en place d’un site web et l’alimentation
et les bonnes pratiques notamment dans la
régulièrement
recherche
5
Protection et valorisation
génétique commun
du
Actions
de  Mettre en place ce cadre au niveau de la  Tenue de la 1ere réunion de concertation pour
région
les organisations publiques et privées pour
définir le cahier des charges (y compris la
programmation du suivi)
patrimoine  Faire prendre conscience de l’existence  Exploitations des inventaires existants du
du patrimoine commun, et en assurer la patrimoine génétique
protection et la promotion
 Amener les politiciens à mettre en œuvres cette
priorité
6
Appui à la réhabilitation installation, des  Améliorer la qualité du produit et la fluidité  Réhabilitation de toutes les infrastructures de
infrastructures.
du commerce
toute la chaîne de valeur.
Appui aux équipements
7
Relayer l’accès aux opportunités
financements et partenariat)
de  Faciliter la mobilisation des ressources  Organisation d’une rencontre avec les bailleurs
financière à tous les niveaux de la chaîne de fonds spécialisés dans le domaine
de valeur
33
7. Modèle des impacts
Impacts préconisés sur les économies de la région
Les pays de la CEEAC pourraient dans une période de 5 ans augmenter leurs exportations pour
atteindre 100,000 tonnes (en 2001). Un tel volume représenterait une valeur d’exportation de 150 à
200 millions$ E.-U., selon les prix obtenus de 2009. (En vue de la hausse généralisée des prix du
café depuis 2009, on peut estimer un chiffre plus élevé). D’après des estimations de l’IFPRI, que
chaque dollar d’exportation engendre trois dollars d’activité économique additionnelles en milieu rural.
Une exportation de 100,000 tonnes pourrait donc générer environ 500 millions $E.-U. pour l’économie
rurale.
Figure No. 8.
: Modèle d’impacts - volumes et valeurs des exportations
2010 Ŕ 2015
Source sur volumes 1999 – 2009 : OIC
Source sur revenues 2001 – 2009 : ITC TradeMap (95801 coffee)
*Prévisions des revenues d’exportation, selon les prix obtenus en 2009.
Avec une politique commune qui cible l’augmentation de la production, la qualité, et la productivité du
verger, il serait envisageable, dans 10 ans, d’arriver à un chiffre de production de 200,000 tonnes,
soit d’une valeur globale estimée à environ 500 à 600 millions $E.-U.
Sur ces 200,000 tonnes, on estime dans 10 ans d’arriver à un chiffre de consommation domestique
d’environ 10% de la récolte, ce qui permettrait le développement d’une industrie de torréfaction et de
distribution d’une valeur d’environ 200 millions$E.-U.
En plus, on estime que la capacité d’absorption du marché sous régional pour l’importation de café
torréfié serait d’ordre de 10,000 tonnes de café torréfié, d’une valeur à l’exportation d’environ
50 à 60 millions$E.-U. Ceci laisse à l’exportation de café vert sur les marchés mondiaux un total
d’environ 170,000 tonnes, d’une valeur qui peut être estimée à 340 millions$E.-U.
Impacts préconisés sur les groupes cibles
Réduction de la pauvreté
La relance du café dans la CEEAC, un produit cultivé par des milliers de petites exploitations
ménagères, a un énorme potentiel pour la réduction de la pauvreté. Dans le passé, les revenus du
café en milieu rural avaient permis aux ménages de payer le frais de scolarité pour les enfants, les
soins médicaux, et pour les tôles du toit. De même manière, le café peut aujourd’hui contribuer aux
objectifs du développement du millénaire.
34
Une exploitation de 1 ha pourrait apporter à un ménage un revenu total de CFA 600 à 700,000 aux
prix du marché de novembre, 2010. De ces revenus sont à défalquer les coûts des intrants, de la
main d’œuvre et de l’amortissement de son investissement, mais son revenu net peut représenter un
apport significatif au budget du foyer paysan moyen.
L’emploi des jeunes
L’emploi des jeunes est une des plus grandes préoccupations des Etats en Afrique, notamment ceux
d’Afrique centrale. En effet, dans les 10 pays de la CEEAC, les jeunes entre 15 et 24 ans sont
dénombrés à 28 millions aujourd’hui, donc 20% de la population totale. Ce chiffre représente près du
double à celui de 1990 ! Ce nombre est estimé d’une croissance encore presque double, soit
presque 52 millions d’ici à 2050 (17% de la population totale, estimé), selon des prévisions
13
conservatrices des Nations Unies . Comment assurer une bonne intégration de ces jeunes
aujourd’hui et de lendemain dans les économies nationales, afin de permettre leurs contributions
potentiels aux objectifs de développement ? La relance du secteur café nous permettra à
commencer à adresser cette question.
Figure No. 9.
: Population entre 15 et 24 ans, 1950 - 2050
(pourcentage de la population totale et nombre absolu en milliers)
'en millions
60
%
25
50
20
40
15
Nombre absolu (CEEAC)
10
30
% de la population (Monde)
% de la population (CEEAC)
20
5
10
0
0
Source: The United Nations World Population Prospects: La revision 2008. http://data.un.org
Actuellement les jeunes sont pour la plupart peu intégrés dans les économies en Afrique. Les taux
de chômage officiels des jeunes en milieu urbain dans les pays de la CEEAC atteignent les 20%, et le
taux de jeunes en milieu urbain qui se « débrouillent » dans le secteur informel est de 70 %, voire
14
80% dans certains pays .
13
United Nations, Department of Economic and Social Affairs, Population Division, 2009. World Population Prospects: The 2008 Revision.
(Previsions selon “Medium Variant”)
14
http://www.journalducameroun.com/article.php?aid=642
35
Cette crise est accentuée par l’exode rural. Dû au manque d’opportunités économiques, de l’extrême
pauvreté, des conditions misérables du travail, et de l’étouffement par des structures traditionnelles
hiérarchisées dans les zones rurales, de plus en plus de jeunes en Afrique migrent des villages vers
les centres urbains. Mais n’ayant pas les compétences requises et dû à la faiblesse des économies
nationales, ces actifs souvent ne trouvent malheureusement pas d’emplois en ville. Frustrés par le
manque d’opportunités pour s’épanouir, nombreux risquent leurs vies pour rejoindre l’étranger.
Enfin, la délinquance, la criminalité, l’alcoolisme et la violence dans les ménages menacent
actuellement de détruire la cohésion sociale dans nombreuses villes à travers le monde.
Figure No. 10.
: Population urbaine, 1960 Ŕ 2008 (% du total)
Description: La population urbaine est la population en milieu d’année des zones définies comme zones urbaines dans chaque pays et divulguées aux Nations Unies.
Source: Banque Mondiale, Indicateurs du développement dans le monde
http://donnees.banquemondiale.org/indicateur
De l’autre côté, l’exode des jeunes (souvent les plus entreprenants et le plus éduqués) pose aussi
des problèmes pour les zones rurales : le vieillissement des agriculteurs est couramment cité comme
une des raisons pour la faible production agricole, dont celle du café. Voilà donc le grand paradoxe :
les pays de la région deviennent alors de plus en plus dépendant sur les importations de nourriture, le
riz de l’Asie, par exemple, et en même temps les jeunes sont au chômage !
36
Figure No. 11.
: Rendement des céréales, 1960 - 2008 (kg par hectare)
Description: Le rendement céréalier, mesuré en kilogramme par hectare de terre récoltée, comprend le blé, le riz, le maïs, l’orge, l’avoine, le seigle, le millet, le sorgho, le
sarrasin et les grains mélangés. Les données sur la production céréalières portent sur les récoltes de grain sec uniquement. Les cultures de céréales récoltées comme foin
ou la pelouse récoltée comme nourriture, aliment pour animaux ou ensilage ainsi que les céréales utilisées comme pâturage sont exclues du calcul.
Source: Banque Mondiale, Indicateurs du développement dans le monde
http://donnees.banquemondiale.org/indicateur
Le défi pour des nombreux Etats Africains, dont ceux de la CEEAC, est de mobiliser le potentiel des
jeunes pour les économies nationales à travers des emplois décents.
Une meilleure intégration des jeunes au sein des systèmes de production agricoles répondra à
la fois aux problèmes du chômage parmi les jeunes, celle de la pauvreté en milieu rural, ainsi
qu’à celle de la dépendance croissante sur les aliments importés. En effet, selon un rapport de la
Banque Mondiale, les économies africaines faiblement industrialisées ne peuvent pas créer le
nombre d’emplois requis dans les centres urbains pour absorber les jeunes: l’emploi des jeunes dans
les activités rurales (agricoles et non-agricoles) est la seule solution viable à court terme pour l’emploi
15
d’une population jeune en forte croissance . En plus, l’augmentation de la productivité ne peut
réussi qu’avec l’implication des jeunes qui ont la capacité et le dynamisme d’appliquer des nouvelles
techniques et de faire de la production agricole une activité entrepreneuriale (plutôt qu’une activité de
subsistence).
Les aspirations, l’énergie et la capacité des jeunes d’aujourd’hui sont des atouts précieux et nonnégligeables pour tous les pays du monde. Il est important de les fournir les aides nécessaires à
avoir l’accès aux placements d’emplois afin de les permettre à atteindre leurs potentiels ultimes.
C’est une des pré-conditions pour la réduction de pauvreté,le développement et une paix durable.
15
World Bank, 2008. Youth and Employment in Africa - The Potential, the Problem, the Promise
37
Figure No. 12.
: Valeur ajoutée à l’agriculture par travailleur,
1980 Ŕ 2008 (en $ E.-U., constants de 2000)
Description : La valeur ajoutée à l’agriculture par travailleur est une mesure de la productivité agricole. Elle mesure la production du secteur agricole moins la valeur des
entrées intermédiaires. L’agriculture comprend la valeur ajoutée de la foresterie, de la chasse, de la pêche ainsi que des cultures et la production animale. Les données
sont en dollars américains constants de 2000.
Source : Banque Mondiale, Indicateurs du développement dans le monde. http://donnees.banquemondiale.org/indicateur
En favorisant la modernisation de la production du café, la CEEAC peut contribuer à la
création d’emplois accessibles et attirants aux jeunes.
Les priorités recensées dans la stratégie vont dans les sens de faire de la production du café une
activité rentable dans laquelle les jeunes seront motivés à s’investir :






La distribution des variétés à haut rendement
La facilitation des investissements et d’accès aux crédits
La vulgarisation des meilleures pratiques agricoles
La diffusion des informations sur le secteur
La création d’infrastructures
La création d’opportunités de formations en zone rurale
Les impacts envisagés par la relance du secteur café avec et à travers l’intégration des jeunes sont :





Une augmentation du nombre de jeunes ayant des emplois « décents » agricoles et nonagricoles dans les activités de secteurs café (Cible 2 de l’OMD 1 : Fournir un emploi décent
et productif à tous, femmes et jeunes inclus) ;
Une augmentation des revenus en milieu rural (OMD 1), et la réalisation des avantages
sociaux qui en découlent : scolarisation des enfants (OMD2), réduction de la mortalité
infantile (OMD 4), et amélioration de la santé maternelle (OMD 5) ;
Une réduction de l’exode rurale des jeunes qui trouvent des opportunités d’emploi
intéressantes agricoles et non-agricoles en milieu rural ;
Une amélioration de l’égalité des genres et une meilleure autonomisation des femmes à
travers leur insertion dans les activités économiques des secteurs café (OMD 3) ;
Une réduction du taux de chômage des jeunes en milieu urbain et la réalisation des
avantages sociaux qui en découlent : diminution de la délinquance, amélioration de la
cohésion sociale, etc.
La difficulté pour le Secrétariat Général et ses partenaires est d’assurer que les actions de la
CEEAC au niveau régional ont des retombés au niveau local. En effet, le succès de cette stratégie
dépend sur l’amélioration des opportunités et conditions réelles vécues par les jeunes aux villages.
Sources: UNECA, 2002. Youth and Employment in Africa.
World Bank, 2008. Youth and Employment in Africa - The Potential, the Problem, the Promise
38
8. Cadre de mise en œuvre de la stratégie
Responsabilités
La mise en œuvre de la stratégie incombe au Secrétariat Général de la CEEAC, et en particulier à la
Direction du Commerce. La CEEAC s’appuie sur les offices nationaux, les institutions faîtières et les
organisations professionnelles pour la réalisation des actions.
Approche générale
Les ressources humaines et financières de la CEEAC pour la mise en œuvre de la stratégie sont
limitées. L’approche de mise en œuvre est donc basée sur les éléments suivants :



La mutualisation des efforts
Le partage des informations
La mobilisation de ressources
Option 1 : - En travaillant avec l’effectif actuel du Secrétariat, prendre les dispositions nécessaires de
réaliser un certain nombre d’activités, selon la disponibilité de financements pour lesdites activités. Il
y aura dans le cadre de PACCIA II un certain montant pour effectuer ces activités.
Option 2 :- En vue de l’importance du secteur café, et son potentiel de revenu – soit de créer une
industrie de l’ordre de 500 millions $E.-U. d’ici dans 5 à 7 ans – de nommer une personne
responsable à faire le suivi de la mise en œuvre de la stratégie. Il s’agirait d’une personne qui aurait
la responsabilité de la mobilisation des ressources et des personnes nécessaires pour la préparation
d’une feuille de route et d’un tableau de bord pour la mise en œuvre de la stratégie.
Option 3 :- La même approche que l’Option 2. Mais dans l’Option 3, c’est la mise en œuvre à travers
une organisation tierce, qui effectuera le travail sous un contrat de « outsourcing » afin d’atteindre les
résultats convenus.
Au cas des Options 2 et 3, il est à reconnaître que le Secrétariat-Général n’aura pas le mandat de la
mise en œuvre des activités relatives à la production dans les États membres. Par ailleurs, une
personne ou une organisation hors de l’industrie nationale ayant une très bonne connaissance du
secteur national dans chaque pays peut tout de même porter un grand appui aux institutions faîtières
nationales, afin d’améliorer la transparence et la mise en œuvre du programme.
Partenaires
La CEEAC pourrait s’appuyer pour la mise en œuvre de la stratégie des institutions suivantes :
En vue des ressources humaines et financières limitées de la CEEAC pour la mise en œuvre de la
stratégie, elle devra s’appuyer sur les différents partenaires potentiels du secteur.

Offices nationaux : Structures publiques, telles que l’ONCC - Cacao au Cameroun, l’ARFIC
au Burundi, l’ONC en R.D.Congo

Institutions faîtières : Structures publiques et privées au niveau national tel quet le CICC au
Cameroun, la F.E.C. en R D Congo, l’Intercafé au Burundi
Organisations professionnelles : Diverses organisations ou associations tels que les
organisations des producteurs, les regroupements des exportateurs, etc.
Centres de recherches : Institutions privées ou publiques engagés dans la recherche pour la
production ou transformation du café.
Multiplicateurs : Centres privés ou publiques de multiplication des plants améliorées.
Opérateurs privés : Les coopératives et groupes d’agriculteurs, les usiniers, les
torréfacteurs, les exportateurs, etc.




(Voir la liste des acteurs en Annexe I)
39
Mise en œuvre dans le cadre du PACCIA II
Le PACCIA II, 2011 – 2013 sous financement de l’ACDI* vise soutenir la CEEAC de manière
pragmatique et réaliste en vue d’atteindre les objectifs et priorités identifiés par les acteurs du secteur
café. Le programme est mise en œuvre par la CEEAC avec l’appui de l’ITC. Les domaines généraux
d’intervention de PACCIA II sont les suivantes :
 Le renforcement de la capacité d'approvisionnement des produits du secteur clé à
l'exportation
 L’établissement des liens entre les organisations de producteurs et leurs initiatives d'une part
et les acheteurs du marché cible de l'autre
 L’établissement des liens entre les organisations de producteurs et leurs initiatives d'une part
et les acheteurs du marché cible de l'autre
Ressources et mobilisation des ressources additionnelles
Ressources nécessaires
La responsabilité pour la mise en œuvre d’une stratégie de production et de commercialisation
incombe au premier lieu à chaque Etat membre de la CEEAC. Les activités nécessaires pour
atteindre les objectifs énumérés par les acteurs du secteur, représentants de chaque pays
producteurs, demanderont pour un investissement financier et ressource humaine sur tout le long de
la chaîne de valeur.
L’appui que peut apporter le Secrétariat Général de la CEEAC dans la mise en œuvre de cette
stratégie visera une concertation des institutions nationales et faîtières, le renforcement de capacités
de ces institutions, et la facilitation de l’approche commune au marché, afin d’assurer le masse
critique nécessaire pour attirer les acheteurs.
En ce qui concerne les ressources nécessaires, il s’agit de :
a) Les ressources humaines
Le Secrétariat Général aura une capacité de liaison et de contact avec les institutions
nationales, afin de promouvoir la concertation voulue, et les activités préconisées pour la
mise en œuvre des éléments de caractère régional de la stratégie. En même temps, le
Secrétariat Général fera appel aux consultants ou autres institutions jugés nécessaires pour
venir en appui de ces interventions
b) Ressources financières
Le programme PACCIA retient un certain nombre d’activités d’encadrement de la mise en
œuvre de la stratégie dans les 3 ans 2011-2013. Ces ressources, destinées à renforcer la
capacité du Secrétariat Général ainsi que celle des institutions dans le secteur seront
utilisées suivant le programme à convenir, selon les priorités déjà identifiées à travers l’atelier
participatif du secteur à Yaoundé en novembre, 2010.
c) Ressources existantes et mobilisation des ressources additionnelles
Les ressources humaines et financières propres à la CEEAC pour la mise en œuvre de la
stratégie sont actuellement limitées. En effet, il est envisagé que cette stratégie permette à la
CEEAC de mobiliser des ressources additionnelles pour ces interventions dans le secteur
café. Cependant les ressources existantes aujourd’hui sont les suivantes :
i.
PACCIA II – Fonds destinés aux activités d’appui de la mise en œuvre de la stratégie
CEEAC du secteur café dans la région.
ii.
Autres programmes
40
Relations avec d’autres programmes en cours
Il existe actuellement dans 2 pays membres de la CEEAC des programmes directement portant sur le
café. Voici nous présentons le cas du Cameroun :
Cameroun – Tous ACP – Deuxième année du programme, qui porte sur la mise en œuvre de la
Stratégie du Secteur Café du Cameroun, remise au Gouvernement en octobre 2009. Ce programme
prévoit pour les activités de 2011 :

Atelier sur la recherche et la production

Financement partiel d’un symposium sur le café, visant le marché sous régional et
international, ou on compte inviter des acheteurs des pays consommateurs afin de
promouvoir le contacte entre vendeurs et acheteurs, et la marque du café sur le marché
international. Compris dans ce symposium, il y aura probablement une formation en
dégustation pour les exportateurs et organisations faîtières, afin de sensibiliser les acteurs clé
sur les attentes du marché international « haut de gamme », et de renforcer la capacité du
secteur en matière d’évaluation de la qualité.
41
Annexe 1 : Aperçu de quelques acteurs du secteur
Angola

Instituto Nacional do Café de Angola (INCA), Luanda : Institution régalienne qui s’occupe aussi de la promotion du café (production
et commercialisation), et représente le pays dans les organisations internationales du café
Burundi


Autorité de Régulation de la Filière Café du Burundi (ARFIC), Bujumbura: Organisation régalienne pour le secteur café au Burundi
INTERCAFE: Organisation Interprofessionnelle du secteur café au Burundi, chargé de la promotion de la production et des produits
sur le marché international (Secteur privé)
Service de vulgarisation, Ministère de l’Agriculture

Cameroun





Office National du Cacao et du Café (ONCC), Douala : Organisation régalienne et de contrôle de qualité de la production du cacao
et du café
Comité Interprofessionnel du Cacao et du Café (CICC), Douala : Quatre collèges – Exportateurs, producteurs, usiniers,
torréfacteurs (Secteur privé)
Institut de Recherche Agricole et du Développement (IRAD) : Centres de recherche à Yaoundé et dans les régions
Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER) : Project de Vulgarisation de la Recherche Appliquée (PNVRA),
Projet Semencier Cacao-Café (PSCC), Projet Protection Verger Cacao-Café (PPVCC), Projet Engrais (PAUEFCC),
Fonds de Développement des Filières Cacao et Café (FODECC) : Fonds de financement de projets dans les 2 secteurs, alimentés
d’un prélèvement de CFA 15.00/kg exporté
Congo

Ministère de l’Agriculture
République
Démocratique
du Congo

Office National du Café (ONC) : Institution régalienne, promotion de la production, contrôle de qualité, avec agences dans les
centres principaux de production et exportation
Institut National de Recherche Agricole (INERA)
Fédération d’Entreprises Congolaises (FEC) – Secteur privé)
Services de vulgarisation, Ministère de l’Agriculture
Conseils Agricole Rural de Gestion (CARG) : partenariat publique/privé, visant la décentralisation
Comités Provinciaux de café





42
Gabon

Caisse de Stabilisation et de Péréquation (CAISTAB), Libreville
Guinée
Équatoriale

Ministère de l’Agriculture, Malabo et Bata
République
Centrafricaine


Office de la Réglementation, de la Commercialisation et du Conditionnement des Produits Agricoles (ORCCPA), Bangui
Service de vulgarisation, Ministère de l’Agriculture, Bangui
São Tomé et
Principe

Câmara de Comércio, Indústria, Agricultura e Serviços, São Tomé
Tchad

Ministère de Commerce, N’Djamena
43
Annexe 2 : Projets en cours dans le secteur café de la CEEAC
PROJETS, PROGRAMMES ET INITIATIVES ENCOURS DANS LES PAYS MEMBRES DE LA CEEAC RELATIFS AU CAFE
ID#
Nom
du
projet,
programme ou initiative
Pays
concernés
Produits
concernés
1.CEN.B02
Implementation
of
selected strategy activities
(non Cotton)
Cameroun
1.CEN.B01a
VC diagnosis, Strategy
dev.,
Planning
&
Organisation of impl. (non
Cotton)
1.CEN.D03
Sector
specialty
cocoa
Budget
Institution
de mise en
oeuvre
Bailler
ou
source
de
financements
Café,
Cassava &
Plantain
190 000
EUR
ITC
EU All ACP
Agricultural
Commodities
Programme
Cameroun
Café
140 000
EUR
ITC
EU All ACP
Agricultural
Commodities
Programme
for
and
Cameroun
Café,
cacao
36 000
EUR
WB
EU All ACP
Agricultural
Commodities
Programme
1.CEN.C02
Carry-over of training
services to complete QSA
for a MIS
Cameroun
Café,
cacao
45 000
EUR
UNCTAD
EU All ACP
Agricultural
Commodities
Programme
1.CEN.C03
Commodity Supply Chain
Finance
Cameroun
Café
30 000
EUR
UNCTAD
EU All ACP
Agricultural
Commodities
Programme
1.CEN.C04
Agricultural
Exchanges
Cameroun
Café,
cacao
70 000
EUR
UNCTAD
EU All ACP
strategy
coffee
Commodity
Activités principales
44
2.CEN.B02
Cameroon and CEMAC
sub-region / Coffee
Cameroun,
region
Café
Appui à la mise en œuvre de la
stratégie du secteur café, et aussi au
projet pilote de stations de lavage
400 000
EUR
ITC+WB
EU
All
ACP
Agricultural
Commodities
Programme
2.CEN.D01
Support to Speciality
Coffee production and
marketing in Cameroon
Cameroun
Café
Projet Pilote, Petites Stations de
Lavage Ecologique pour le café
arabica et robusta
430 000
EUR
ITC+WB
EU
All
ACP
Agricultural
Commodities
Programme
1.CEN.E01
Supply
Chain
Assessment
Risk
Cameroun
Café,
cacao
Analyse de risque dans les secteurs
café et cacao
100 000
EUR
WB
EU
All
ACP
Agricultural
Commodities
Programme
1.CEN.C01
Support to strategies and
cross-cutting activities
Région
Cameroun
Café, coton
42 000
EUR
UNCTAD
EU
All
ACP
Agricultural
Commodities
Programme
2.CEN.C01
Information Systems on
Prices
and
Market
Intelligence
Crosssectoral
Café,
Cassava,
Plantain
30 000
EUR
UNCTAD
EU
All
ACP
Agricultural
Commodities
Programme
CFC/ICO/30
Accès au financement
pour la mise en valeur de
cultures de diversification
dans les régions de
caféiculture
Côte d'Ivoire
et Burundi
Café
2 700 000$E.-U.
International Coffee
Organization
Common Fund
for Commodities
CFC/ICO/43F
T
Renforcer la compétitivité
du café africain par
l'analyse de la chaîne de
valeur
Tanzanie,
RDC, Côte
d'Ivoire
et
Zimbabwe
Café
n.a.
International Coffee
Organization
Common Fund
for Commodities
Développement
d’un
système
d’information
interne
pour
les
secteurs agricoles.
45
Annexe 3 Ŕ Principaux pays importateurs du café de la CEEAC, 2005 Ŕ 2009
(en tonnes)
Producteur
Angola
Burundi
Cameroun
République
Centrafricaine
Tchad
République
du Congo
Destination
Année
2005
2006
2007
2008
2009
Monde
427
398
222
337
428
Portugal
305
221
88
211
301
Espagne
122
160
134
108
127
Cap-Vert
-
17
-
Belgique
-
-
-
18
-
Monde
23,219
18,035
21,344
16,527
17,737
Suisse
9,947
6,901
9,100
8,006
7,205
Allemagne
1,016
378
1,304
2,166
3,877
Belgique
2,035
3,961
964
2,431
2,442
Singapore
581
-
252
648
1,228
Swaziland
398
340
723
738
663
Rwanda
132
513
1,349
1,206
612
Monde
46,157
48,724
48,049
35,251
30,356
Italie
17,830
15,019
14,995
12,129
9,820
Portugal
3,399
3,922
3,757
3,682
4,648
Algérie
2,035
4,333
3,452
1,663
3,871
France
6,068
8,934
6,592
4,731
2,799
Allemagne
4,186
3,109
4,303
3,063
2,341
Etats-Unis
1,095
727
2,188
109
1,579
Monde
1,317
1,208
3,802
1,966
229
France
1,045
1,139
1,051
314
162
Estonie
-
-
-
-
37
Russie
-
-
-
-
18
Maroc
-
57
1,881
1,135
12
Algérie
-
-
186
186
-
Monde
-
-
-
-
-
-
Monde
4,252
4,077
8,789
8,391
5,041
Italie
1,471
1,807
4,260
3,664
1,509
615
1,064
1,431
1,037
993
Allemagne
46
Maroc
254
155
365
722
784
France
431
177
515
683
518
Belgique
324
204
1,585
1,327
456
8
11
134
96
346
Monde
7,685
6,238
4,491
7,201
7,032
Italie
5,117
4,096
2,873
3,544
3,314
République
Démocratique
du Congo
France
1,087
665
495
761
1,803
749
965
450
2,089
1,512
RDC
Maroc
-
38
236
-
193
Espagne
-
28
58
39
115
15
243
200
263
50
Monde
7
13
30
50
19
Australie
-
-
-
-
19
Canada
-
-
-
2
-
Croatie
4
-
-
-
-
République
tchèque
3
-
30
-
-
France
-
-
-
48
-
Monde
36
70
117
21
-
Italie
-
40
-
-
-
Espagne
-
30
117
-
-
36
-
-
-
Ukraine
-
-
-
21
Monde
1
-
2
1
1
'Portugal
1
-
2
1
1
Roumanie
Belgique
Allemagne
Gabon
Guinée
Équatorial
Sao Tomé et
Principe
République
libanaise
Source: TradeMap, ITC.
Note: 'Mirror Data' est utilisé ici pour Angola, Cameroun, République Centrafricaine, Congo, Gabon, Guinée Équatorial
Les données estimées par l’ITC sont indiquées en vert
* Produit: 0901 Café (inclus non-torréfié, non-décaféiné, torréfié, décaféiné, etc.)
47
Annexe 4 : Liste des participants de la réunion d’élaboration de la stratégie
N°
Pays
Institution
Nom
Titre
B. P.
Ville
1
Gabon
CEEAC
Roger
TCHOUNGUI
2
Gabon
CEEAC
Carlos Alberto Do
Dr
a.i.
SACRAMENTO
BP 2112 Libreville
Commerce
BONFIM
3
Gabon
CEEAC
Joël BEASSEM
Equipe
Stratégie
4
Gabon
CEEAC
5
Gabon
6
Gabon
7
Téléphone
Email
Fax
+241 07 04
[email protected]
06 56
+241 44 47
32
+241 06 24
[email protected]
98 16
+241 44 47
32
BP 2112 Libreville
+241 07 29
[email protected]
87 43
+241 44 47
32
Jules
Rommel
Equipe
TOUKA
Stratégie
TCHAKONTE
BP 2112 Libreville
+241 03 29
[email protected]
27 65
+241 44 47
32
CEEAC
Léon
MUDUBU Equipe
KONANDE
Stratégie
BP 2112 Libreville
+241 07 56
[email protected]
04 07
+241 44 47
32
PACCIA II
Hermine
IRIGO
Stella Assistant
Administratif
BP 2112 Libreville
+241 07 53
[email protected]
82 96
+241 44 47
32
Jean
Dieudonné
OYONO
Marc
Cameroun FODECC
BP1510
+237 99 91
[email protected]
05 16
+237 3342
4164
8
Cameroun ONCC
Omer
MALEDY
+237 941 446
[email protected]
59
+237 334 2
08 44
9
Cameroun IRAD
Joseph MOUEN
Chercheur
BEDIMO
BP665
Bafoussam
+237 99 55
[email protected]
87 76
MEFINJA
François
BP
Bafoussam
+237 77 33
[email protected]
20 45
10 Cameroun UCCAO
11 Cameroun
/Kola
Coffee FRANCIS
Company LLC
FANG
SGA/DIPEM
Administrateur
BP 2112 Libreville
Douala
Gatien Conseiller
BP 3018 Douala
Technique N°1
FOKA
YOH
DG
Président
BP 41
48
Bamenda
+237 77 80
[email protected]
20 41
+237 33 44
18 45
+237 33 36
21 35
+237 77 80
20 41
12 Cameroun SUACC
Président
Jean
Marie SUACC
NDENGOUE
(Usinier)
BP 132
Nkongsamba
+237 99 62 ndengouenoumbiss@ya
51 16
hoo.fr
BP 5327 Douala
+237 77 70
88 15
[email protected] +237 77 99
11 32
+237 77 50 om
26 77
13 Cameroun UTI
Ephreïm
TCHAKOUNTE
Directeur
Général
(Exportateur)
14 Gabon
CAISTAB
Mathias
OTOUNGA
OSSIBADJOUO
Directeur
Général
BP 768
Libreville
+241 06
70
otoungaossibadjouo@ya
40 00 +241
hoo.fr
07 45 84 73
15 Gabon
SOGATOR
(Torréfacteur)
Mlle
ANDRE
Gérante
BP3264
Libreville
+241 06 26
+241 06 26
[email protected]
23 51
23 51
16 Burundi
ARFIC
Mme
Joselyne Chef
NINEZA
service
B.P
Bujumbura
+257 79 90
nijosyü@yahoo.fr
62 69
17 Burundi
18 Burundi
19 Burundi
20 R C A
Carine
de
CNAC
Macaire
NTIRANDEKURA
Président
ISABU
Gilbert
NDUWAYO
Chef
de
programme
B.P 795
café
Intercafé Burundi
Oscar
BARANYIZIGIYE
Secrétaire
Exécutif
ORCCPA
Dr.
Abel
Directeur
KPAWILINAGénéral
NAMKOISSE
BP 1391 Bujumbura
Bujumbura
BP 3789 Bujumbura
BP 1039 Bangui
49
+241 76 45
11
+257 22 25
41 49
[email protected]
+257 77 75 [email protected]
05 66
+257 79 93
99 15
+257 77 78
75 85
[email protected]
+257 22 22
57 98
+257-222-415
97
baranyizigiyeoscar@yah
+257 777 348 oo.fr
40
+236 75 50
88 54
+236 70 80
63 89
[email protected]
+236 21 61
20 83
21 RCA
22 RCA
Ministère
du
développement
Mathieu
Rural
et
de NGOUBOU
l’Agriculture
Chargé
de
mission
en B.P 786
Agriculture
Entreprise
Garba ZIBERT
RD
23
Congo
O.N.C.
Jean
MUKUNA
KALENDA
24
RD
Congo
INERA
25
RD
Congo
FEC
RD
Congo
KAMBALE
Ets.
TSONGO
KISUMBA
KASEREKA
KAMUNGELE
RD
27
Congo
Satya
Sté Café Carioca
Subrahmanya
et Cie SPRL
CHODISETTI
28 Tchad
Ministère
Commerce
26
Exportateur
B.P 612
Bangui
Bangui
+236 21 61
15 04
ngouboumathieu@yahoo
+236 75 04 .fr
08 13
+236 75 50
64 52
+236 21 61
64 56
[email protected]
BP
Kinshasa
+243 999 919
[email protected]
649
[email protected]
+243 816 256
[email protected]
331
Daniel
DIBWE
Chercheur
MUNKAMBA
BP2037
Kinshasa1
dibwe_munkamba@yaho
+243 999 998 o.fr
149
[email protected]
Albert
TUALA
Commerçant
MALANDA
BP
Boma
+243 089 838 [email protected]
3342
[email protected]
Marie Administrateur
Directeur
Général.
Directeur
d’Exportation
Gérant
Chef
de Djonwe
Mbere service
DANGSALA
Division
Cce
BP 1239 Kinshasa
BP
Kinshasa
BP 424
N’Djamena
+243 998 471
239
+248
4907
9999
+243 997 632
774
+243 851 443
526
+236 75 50
64 02
[email protected]
[email protected]
de
du
50
+235 66 23
[email protected]
38 08
+235 66 23
38 08
Ministère
de
Rép.
Du
Heliodore
29
l'Agriculture et de
Congo
MASSAMBA
l'Elevage
30
Ministère
de
Rép.
Du
Marcel
l'Agriculture et de
Congo
BILEMBOLO
l'Elevage
Directeur de la
Commercialisa
tion
des BP
Produits
Agricoles
Brazzaville
Chef
service
Brazzaville
+242
3687
de
BP
+242
5603
+242
5603
06 666
hliodoremassamba@yah
05 566 oo.fr
05 527 marcelbilembolo@yahoo.
fr
31 Suisse
ITC
Alberto
GONZALEZ
Officier senior
Genève
+4122
0701
32 Suisse
Café Africa
John SCHLUTER
Directeur
Genève
+41
22 362
[email protected]
41 52
33 Suisse
ITC
Dominic
STANCULESCU
34 Gabon
ITC
Ernest BAMOU
35 Gabon
CAISTAB
36 Gabon
37 Gabon
Genève
730
[email protected]
dominic.stanculescu@g
mail.com
BP 2112 Libreville
+241 07 87
[email protected]
48 50
Blaise
Nicaise Responsable
KOUMBA
Vente
BP 768
Libreville
+241 07 53
[email protected]
84 70
CAISTAB
Jean
IGNAMBI
BP 768
Libreville
+241 06 70
[email protected]
40 08
CAISTAB
BP 768
Libreville
+241 07 60
[email protected]
61 62
BP1533
2
Douala
+237 99 68 [email protected]
02 28
r
38 Cameroun TORRECAM
CTR
Pierre Conseiller
DG
du
Ismaël NDJEWE
Etudes
Stratégies
et
Armelle ANDRE
Resp.
Commercial
51
+241 44 47
32
Annexe 5: Plan d’action
Objectif 1: Augmenter la production et améliorer la qualité du café de la CEEAC
SOUS-OBJECTIFS
ACTIONS
PRIORITAIRES
BENEFICIAIRES
DIRECTS
INTERVENTIONS
DE LA CEEAC
PARTENAIRES
DE MISE EN
ŒUVRE
Priorité
PACCIA
Augmenter la part des financements nationaux
affectée au secteur agricole
111
Mise en œuvre
de l’engagement
de Maputo Juillet
2003 (affectation
d'au moins 10%
des
budgets
nationaux
au
secteur agricole)
et de la décision
prise au sommet
de
2008
à
Kinshasa
Tous
les
intervenants du
secteur agricole
- Sensibilisation
des
États
membres lors de
la préparation des
budgets
Ministères
d'agriculture,
institutions
faîtières
nationales,
organisations
internationales
3
Réhabiliter les plantations de café avec du
matériel végétal performant et des bonnes
pratiques agricoles
121
Élaboration
et
mise en œuvre
de programmes
de réhabilitation
des
vieilles
plantations.
Producteurs
-Conciliation
et
compilation des
projets nationaux
-Facilitation de la
mobilisation des
financements et
de la formation
Ministères
d'agriculture,
institutions
faîtières
nationales,
centres
de
recherches
2
SOUS-OBJECTIFS
ACTIONS
PRIORITAIRES
BENEFICIAIRES
DIRECTS
INTERVENTIONS DE LA
CEEAC
PARTENAIRES DE MISE
EN ŒUVRE
Priorité
PACCIA
Production
et
vulgarisation du
matériel végétal
performant
Producteurs,
chercheurs,
multiplicateurs
-Renforcement
des
capacités
des
multiplicateurs
-Mise en réseau des
chercheurs
et
des
multiplicateurs
-Élaboration de cahier de
charges pour le réseau
Centres de recherches,
ministères de recherche,
offices
nationaux,
institutions
faîtières
nationales, centres de
multiplication,
CIRAD,
IRAD, CENRA, RECA
1
Augmenter la productivité et la
qualité
131
52
132
Identification et
inventaire
du
savoir-faire
dans le secteur
du café
Chercheurs,
agronomes,
producteurs,
vulgarisateurs
-Inscription
de
cette
action dans l'agenda du
réseau des chercheurs
-Suivi du cahier de
charges du réseau
Ministères de recherche,
centres de recherches,
offices nationaux
2
133
Vulgarisation de
l'usage
du
matériel
performant
et
des
bonnes
pratiques
agricoles
Producteurs
-Conciliation et compilation
des
projets
nationaux
-Organisation
de
rencontres
entre
producteurs, chercheurs et
multiplicateurs
-Vulgarisation et formations
Ministères
d'agriculture,
centres de recherche,
institutions
faîtières
nationales
1
134
Vulgarisation des
bonnes
techniques postrécolte
Producteurs
-Facilitation
de
la
mobilisation
des
financements et de la
formation
-Vulgarisation et formations
Ministères
d'agriculture,
centres de recherche,
institutions
faîtières
nationales
2
Faciliter
le
partage
de
l'information et des résultats de
la recherche et vulgariser les
résultats auprès des planteurs
141
Création
d'un
réseau
de
centres
de
recherche de la
CEEAC
Producteurs,
chercheurs
idem que 131
Centres de recherches,
ministères de recherche,
offices
nationaux,
institutions
faîtières
nationales, centres de
multiplication,
CIRAD,
IRAD, CENRA, RECA
1
Lutter contre les fléaux
151
Elaboration et
mise en place
d'une politique
de gestion des
fléaux
Producteurs
-Inscription
de
cette
action dans l'agenda du
réseau des chercheurs.
-Suivi du cahier de
charges du réseau
Centres de recherches,
ministères d'agriculture
3
Faciliter l’accès aux intrants de
qualité aux producteurs
161
Défiscalisation
(exonération des
taxes
d'importation et
de la TVA) des
intrants liés au
Producteurs
-Plaidoyer auprès des Etats
membres
Offices
nationaux,
institutions
faîtières
nationales,
ministères
d'agriculture, secteur privé
3
53
secteur café
Faciliter la circulation du matériel
végétal
162
Amélioration des
réseaux
de
distribution des
intrants dans les
zones
de
production
de
café
Producteurs,
distributeurs
d'intrants
-Mise en œuvre d'une
étude sur les systèmes de
financements et accès aux
intrants
-Créer des plateformes de
concertation pilotes
Associations
d'importateurs
et
des
distributeurs, institutions
financières, organisations
professionnelles
1
171
Harmonisation
des
réglementations
phytosanitaires
entre
pays
membres
Producteurs,
multiplicateurs
de
matériel
végétal
-Finalisation
du
projet
d'harmonisation en cours
(PRSA)
Centres de recherches,
ministères d'agriculture
3
54
Objectif 2: Améliorer la compétitivité des secteurs
SOUS OBJECTIFS
Dynamiser
organisations
professionnelles
secteur café
les
BENEFICIAIRE
S DIRECTS
INTERVENTIONS DE LA
CEEAC
Organisations
professionnels
-Création d'un réseau
d’échange
(plateformes
des institutions d'appui)
-Formations ciblés
Institutions
nationales
Réalisation d'une étude
économique
sur
la
compétitivité des secteurs
nationaux
Tous
opérateurs
privés
publiques
les
-Mise en œuvre de l'étude
et
vulgarisation
des
résultats
Offices nationaux, OIAC
4
222
Mise en place d'un cadre
réglementaire
et
une
législation
fiscale
incitative commune pour
les investissements
Tous
opérateurs
privés:
les
-Plaidoyer
régional
Institutions
nationales
faîtières
3
231
Mise
en
place
de
financements adaptés à la
caféiculture
Tous
opérateurs
privés:
les
-Facilitation
mobilisation
financements
la
des
Institutions
faîtières
nationales, OIAC, banques
de
développement,
ministères de finances
3
232
Création des Fonds de
développement
dans
chaque pays (à l'instar du
FODECC au Cameroun)
Tous
opérateurs
privés:
les
-Mise en œuvre de l'étude
et
vulgarisation
des
résultats
Institutions
faîtières
nationales, les ministères
de finances, d'agriculture et
du commerce
4
241
Mettre en place dans
chaque
pays
d'un
système
intégré
d’information
dans
le
secteur café
Tous
opérateurs
privés
publiques
les
-Mise en place d'un
système régional intégré
Institutions
faîtières
nationales, UNCTAD
1
211
du
Encourager
les
investissements dans le
secteur pour moderniser
les
capacités
de
transformation
et
commercialisation
Faciliter l'accès
financements
ACTIONS
PRIORITAIRES
aux
Améliorer l'accès de
tous les opérateurs
aux informations
221
Renforcement
capacités
organisations
professionnelles
secteur
des
des
du
et
et
55
au
niveau
de
PARTENAIRES DE MISE
EN ŒUVRE
faîtières
Priorité
PACCIA
1
Objectif 3: Promouvoir les cafés de la région
SOUS OBJECTIFS
Instituer des activités
promotionnelles du
café de la CEEAC
Augmenter
la
consommation
du
café local dans la
région
Assurer la protection
et la promotion de
l’existence d'un riche
patrimoine génétique
commun
ACTIONS
PRIORITAIRES
BENEFICIAIRES
DIRECTS
INTERVENTIONS DE LA
CEEAC
PARTENAIRES DE MISE
EN ŒUVRE
311
Organisation régulière
de
manifestations
régionales de promotion
du
café
et
des
rencontres
avec
acheteurs
Tous
les
opérateurs privés:
exportateurs,
torréfacteurs,
producteurs
-Renforcement
des
capacités
des
organisations nationales en
promotion
-Organisation
des
rencontres
et
des
manifestations
ITC, ACRAM, institutions
faîtières
nationales,
opérateurs privés
1
312
Mise en place d’un
portail
internet
régulièrement mise à
jour
Tous
les
opérateurs privés:
-Concorder avec l’OIC pour
vulgariser les informations
sur le secteur café de la
région
ITC, ACRAM, institutions
faîtières
nationales,
opérateurs privés
3
321
Promotion générique de
la consommation du
café
Torréfacteurs,
producteurs,
consommateurs
-voir activités de promotion
311
Institutions
faîtières
nationales,
torréfacteurs,
organisation faîtières
2
322
Vulgarisation
des
techniques
traditionnelles
de
torréfaction
et
technologies simples
Torréfacteurs,
producteurs,
consommateurs
Institutions
torréfacteurs,
faîtières
nationales,
organisation
2
323
Promotion
des
innovations des produits
à base de café
Torréfacteurs,
producteurs,
consommateurs
Institutions
torréfacteurs,
faîtières
nationales,
organisation
2
331
Exploitation
des
inventaires existants du
riche
patrimoine
génétique commun
Tous
opérateurs
secteur
Centres de recherches,
offices nationaux
3
les
du
56
-Suivi du cahier de charge
du réseau des chercheurs
Priorité
PACCIA
332
Prise
de
mesures
légales
pour
la
protection
de
ce
patrimoine
Tous
opérateurs
secteur
les
du
-Suivi
des
nationales
initiatives
Centres de recherches,
offices nationaux
3
333
Promotion du patrimoine
génétique
Tous
opérateurs
secteur
les
du
-Suivi
des
nationales
initiatives
Centres de recherches,
offices nationaux
3
Placer
le
secteur
comme un des axes
prioritaires
de
la
région
341
Edition d’un rapport sur
la situation du secteur
dans la région et sa
contribution potentielle
au développement des
Etats membres
Tous
les
opérateurs privés
et publiques
-Mise en œuvre d'une
étude et vulgarisation des
résultats
-Plaidoyer
auprès
des
décideurs politiques des
états membres de la
CEEAC
Institutions
nationales, ITC
faîtières
2
Faciliter les échanges
entre
institutions
faîtières nationales
351
Mise en place d'un
cadre
permanent
régional de concertation
des
dirigeants
des
institutions faîtières
Institutions
faîtières
nationales
programmes
nationaux
-Création d'un cadre de
concertation
permanent
-Convocation
d'une
réunion des dirigeants au
moins une fois par an
Institutions
nationales
faîtières
1
et
57
Préalable Général : Améliorer l'environnement global
SOUS OBJECTIFS
Améliorer et créer
des infrastructures
A1
ACTIONS
PRIORITAIRES
BENEFICIAIRES
DIRECTS
INTERVENTIONS DE LA
CEEAC
Mise en œuvre des plans
directeurs relatifs aux
infrastructures
de
transports
et
énergétiques
secteur
privé:
exportateurs,
torréfacteurs,
producteurs
-Suivi des actions en cours
(Plan
Directeur
des
Ministres du Transport,
etc.)
PARTENAIRES DE MISE
EN ŒUVRE
États membres
Priorité
PACCIA
3
Précisions sur les bénéficiaires et partenaires:
Catégories d'interventions de la CEEAC
Offices nationaux: structures publiques tels que l'Office
National de Café - Cacao (ONCC) au Cameroun
Renforcement de la capacité d'approvisionnement des produits
du secteur clé à l'exportation
Institutions faîtières: structures publiques et privées au
niveau national tel que l'ONCC et le CICC au Cameroun
Organisation des manifestations de réseautage afin de faciliter
l'échange des bonnes pratiques et de renforcer le lien dans le
domaine de l'offre
Organisations professionnelles: Diverses organisations
ou associations tels que les organisations des
producteurs, les regroupements des exportateurs, etc.
Établissement des liens entre les organisations de producteurs
et leurs initiatives d'une part et les acheteurs du marché cible
de l'autre
58
Annexe 6 Ŕ Situation des pays
A l’atelier du 16 à 17 novembre 2010 à Yaoundé, chacun des pays représentés a fait un exposé sur l’état
des lieux de son pays, les défis et les opportunités. Basés sur ces informations de leurs présentations et
de l’investigation fait par l’équipe ITC/CEEAC, voici la situation des pays de la CEAAC concernant la filière
café.
Angola
16
Jusqu’à son indépendance en 1975, l’Angola avait une industrie très active, largement gérée par les
planteurs portugais. Les exportations ont atteint un sommet à 240,000 tonnes au début des années 1970.
La guerre civile dans les années suivantes fût la cause d’abandon de nombreuses plantations, impliquant
le problème des mines anti personnelles dans certaines zones, ce qui continue actuellement à poser des
graves problèmes. La qualité des robustas angolais Ambriz a été pendant longtemps une référence pour le
marché international et dispose toujours d’un potentiel pour récupérer des parts du marché robusta, en
particulier pour ceux qui recherchent la qualité.
Burundi
Burundi produit presque 100% d’Arabica, parmi ceux près de 70% sont « fully washed ». Sa qualité est
largement reconnue sur le marché de spécialité international et les cafés du Burundi sont très demandés
sur les marchés mondiaux. L’industrie a récemment été libéralisée avec l’établissement d’un nouvel
organe de régulation, l’Autorité de Régulation de la Filière Café (ARFIC) et une association
interprofessionnelle, (INTERCAFE). L’un des plus grands défis pour le secteur du café burundais est le fort
cycle de production, qui parfois atteint 35,000 tonnes une année, puis seulement 9,000 tonnes l’année
suivante. Plusieurs facteurs peuvent contribuer à ce phénomène : l’âge des plantations, l’utilisation
inadéquate des engrais, etc. Cela créé plusieurs problèmes graves non seulement pour le secteur, où les
variations de volumes peuvent être problématiques, mais aussi pour le gouvernement qui dépend
largement sur le café pour sa balance des paiements et ses réserves de devises.
Lors de la réunion en Yaoundé au mois de novembre, 2010, les représentant de Burundi ont présenté une
analyse des atouts, des faiblesses, les opportunités et les menaces a relevé les défis suivants :

L’exiguïté des terres, la faible fertilité des sols et le vieillissement d’une grande partie du verger
national, engendrent des faibles rendements et l’irrégularité de la production d’une année à l’autre.

La non-maîtrise des coûts réels de production par les producteurs, les coûts élevés des fertilisants
et de transports, ainsi que l’absence de rémunération équitable démotivent des producteurs.

Le manque de connaissances suffisantes sur les techniques de production du café de spécialité,
l’insuffisance de la recherche-développement, les infrastructures de dépulpages inadéquats et la
démotivation du personnel technique contribuent aux problèmes de qualité. Par exemple, certain
café produit donne un goût de « pomme de terre ».

La mauvaise organisation du système de collecte du café, surtout le café « Washed » et un cadre
légal des coopératives contraignant qui ne stimule pas l’entreprenariat agricole collectif entravent
la commercialisation interne.

L’insuffisance de la valorisation de la qualité d’origine burundaise et le faible niveau de
consommation locale rendent Burundi sujet au caractère volatile et incertain des cours
internationaux du café,

Le manque de financements appropriés entrave le développement du secteur.
16
Malgré leur confirmation d’avoir reçu leur invitation pour participer dans l’atelier de Yaoundé, les représentants de l’Angola n’ont pu
assister.
59
Malgré les faiblesses, la filière de Burundi possède néanmoins plusieurs qualités :






Les conditions agro- écologiques favorables
L’ouverture du secteur aux investisseurs
Le savoir-faire des producteurs
L’évolution du mouvement associatif
L’existence des outils de transformation
La propagation des variétés réputées de bonne qualité
Cameroun
Le Cameroun a développé en 2009 une nouvelle stratégie pour le secteur en collaboration avec le Centre
du Commerce International (ITC). Elle a été remise au gouvernement le 7 octobre 2009 et est désormais
entrée dans la phase de mise en œuvre. Le volume de café exporté a chuté de 130,000 tonnes dans les
années 1980 au chiffre actuel de 35,000 – 40,000 tonnes. Plusieurs programmes contribuent à l’effort de
restaurer la productivité et la production générale du secteur. La production d’arabica de l’Ouest et du
Nord-Ouest a décliné en volume annuel de près de 20,000 tonnes à 3,000 – 4,000 tonnes actuellement.
Les différentes initiatives dans le cadre de la stratégie nationale permettront d’apporter également un
soutien aux producteurs d’arabica, notamment au niveau de la qualité, afin de garantir la pérennité de leur
activité.
Actuellement, les défis principaux du secteur café auCameroun sont les suivants:




Le coût élevé des intrants, l’absence d’incitations en faveur des jeunes planteurs, et la faiblesse
des organisations de producteurs contraignent la production.
Les difficultés d’accès au financement adapté entravent la commercialisation interne.
L’inexistence d’une stratégie de commercialisation et la disparition de l’Indication Géographique
« Cameroun »
Le nombre faible de torréfacteurs fiables et l’absence de programme de promotion de la
consommation locale concourent à limiter la transformation du café.
Cependant, le Cameroun certaines tendances positives sont à signaler, dont la reprise récente de la
recherche et de la multiplication des plants améliorés, ainsi que l’opérationnalisation d’un système
d’information et l’élaboration d’une stratégie pour le secteur.
Gabon
Gabon exportait auparavant près de 3,000 tonnes de café annuellement mais ceci a décliné, à cause de la
concentration des ressources dans autres secteurs, notamment le pétrole et les minerais. La politique
gouvernementale vise actuellement à soutenir la croissance à travers le secteur agricole et le café est un
secteur récemment visé dans ce cadre. Un projet financé par le Fonds Commun pour les Produits de Base
(CFC) travaille avec la Caisse de Stabilisation au développement du café robusta lavé. En considérant les
niveaux de salaire relativement élevés (en comparaison des pays voisins), l’accent sur des cafés de niche
et des produits à valeur ajoutée devrait garantir le développement durable du secteur.
Guinée équatoriale
Dans les années 1980 la Guinée Équatoriale bénéficiait d’un certain niveau d’exportations de café qui
provenait en partie de l’île de Bioko. Les exportations ont alors atteint d’environ 500-600 tonnes par an. Ce
chiffre a fortement décliné depuis ce temps. La raison principale pour ce déclin est probablement l’accent
mis sur l’industrie pétrolière et les revenus qui en découlent. Le président du pays a récemment affirmé
dans un discours la volonté du gouvernement à diversifier l’économie et d’investir dans l’agriculture, dont
le café et le cacao.
La République Centrafricaine
La R.C.A. avait une production d’environ entre 10,000 et 15,000 tonnes dans les années 1980. Mais avec
une conjonction de difficultés et la baisse des prix au début des années 2000, cette production s’est
déclinée jusqu’à 3,000 – 4,000 tonnes par an. Le potentiel existe pour la relancer en soutenant les
producteurs locaux. L’existence d’un marché domestique dynamique et la présence de nombreux
60
acheteurs du marché sous régional, en particulier du Soudan, permettraient un prix raisonnable pour les
planteurs.
Les principaux défis du secteur café dans la République Centrafricaine selon les représentants de ce pays
lors de l’atelier de Yaoundé sont :

Une désorganisation de la profession des acteurs de la filière alors qu’il n’existe presque plus de
groupements, coopératives et fédérations opérationnels.

La démotivation des producteurs qui sont en quête d’autres opportunités. En effet, on estime que
près de la moitié des producteurs ont abandonné leurs parcelles.
L’absence de traitement phytosanitaire et la dégradation des aires de séchage risquent à long
terme d’altérer la qualité du café produit
Le chômage technique des usiniers causé par l’insuffisance de production ou pour raison de
pannes des unités de décorticage, et sans moyen d’entretenir leurs matériels.
La diminution continue du nombre d’acheteurs et d’exportateurs agréés et leur remplacement par
des acteurs peu professionnels.
Le ralentissement des activités de la recherche et la perte de repères de l’ORCCPA, tributaire du
volume d’exportations du café
La résurgence dans l’Est du pays de la trachéomycose, maladie dégénérescente des caféiers, où
la propagation risque de détruire les plantations si aucun action n’est pris à résoudre ce problème
Le délabrement avancé des infrastructures routières.






La situation est adverse, mais la région produit toujours une bonne qualité de café, alors que la reprise
progressive de l’encadrement technique dans les zones caféières est possible.
La République du Congo (Brazzaville)
La République du Congo produisait environ 2,000 tonnes de café dans les années 1980. Cette production
s’est lentement déclinée, estimée au chiffre actuel de 180 tonnes par an. Pourtant, il existe du potentiel
pour cette région, particulièrement dans le département de la cuvette.
Le secteur a subit un important déclin suite à la libéralisation de la production et commercialisation du café
dans. Les opérateurs économiques Congolais n’étant pas préparés pour prendre la relève, la
commercialisation n’a pas pu être assurée, et les infrastructures des routes et magasins de stockage sont
devenus défectueux. Les producteurs ont abandonné la caféiculture et ont assisté à la destruction des
champs de café afin de les remplacer avec d’autres cultures : le manioc, la bananeraie et les agrumes.
La démotivation des producteurs sont vient de l’absence d’entretien des plantations, l’absence des
traitements phytosanitaires, et le non-engagement des jeunes dans la caféiculture. Pour les raisons
mentionnées ci-dessus, l’usine de torréfaction de café de l’OCC a enfin fermé ses portes.
Le Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage a débuté un projet d’appui aux cultures de rente. Ce projet
pour contribuer à la relance des activités caféière notamment à travers la réhabilitation des centres de
bouturage, la régénération des anciennes plantations, la création des nouvelles extensions, la lutte
phytosanitaire, la politique sectorielle d’entretien des pistes agricoles, l’encouragement des petits
groupements ou sociétés de commercialisation, et ’instauration de la politique des prix aux frontières pour
arrêter la fuite clandestine du produit.
La République Démocratique du Congo
La R.D.C. était également un exportateur majeur de robusta et d’arabica jusqu’à la fin des années 1990,
avec un volume d’exportation proche de 90,000 tonnes, parmi lesquelles environ 15% sont de la variété
Arabica. La guerre civile de 1996 jusqu’au début des années 2000 a eu lieu simultanément avec la période
défavorable pour le café sur les marchés internationaux. Il était simplement impossible d’exporter aux prix
des marchés de 2000 à 2003 et ceci a gravement réduit la capacité du secteur d’exportation. Ainsi, le
secteur a été affecté par la trachéomycose à partir des années 1990, qui a fortement affecté la production
dans certaines régions (Province Orientale et Nord Kivu), et continue à affecter la production de
l’Equateur. Malgré les défis, les cultivateurs restent motivés pour augmenter leur production, comme
démontré récemment dans le cadre du processus consultatif national. Des signes encourageants viennent
61
de certaines provinces, et une stratégie nationale pour le développement du secteur est en cours de
finalisation. Cette stratégie peut fournir une base pour le développement ultérieur du secteur, pour que ce
dernier retrouve sa place sur les marchés internationaux.
Le verger caféier congolais souffre de plusieurs problèmes :
Au niveau de la recherche, on signale le manque et la faiblesse générale de la recherche agronomique, la
non-valorisation des résultats des études et recherches et l’insuffisance de la recherche participative.
Au niveau de la production, on constate le manque et/ou l’insuffisance de matériels et intrants agricoles,
l’accès difficile à la bonne semence et au crédit agricole, la présence endémique des maladies et
ravageurs (Trachéomycose), et la non-implication des femmes dans la culture du café. De plus le
vieillissement des plantations et des planteurs, l’utilisation de matériel végétal non-sélectionné, le manque
ou l’insuffisance d’entretien des plantations, le non-respect des normes de travail et des techniques
agricoles, la privation des terres des populations autochtones dans certaines régions, l’accès difficile et/ou
limité à la terre, et le désintéressement de la jeunesse pour la formation agricole contribuent tous à la
chute de la productivité.
Au niveau des services, l’inadéquation entre les ressources financières et les actions programmées, la
désaffectation des ressources financières obtenues initialement pour la relance des filières, la nonparticipation de l’État à des fonds de contrepartie, le manque de motivation des encadreurs et la mobilité
réduite des agronomes, entravent l’encadrement des planteurs et la vulgarisation des techniques agricoles
améliorées/modernes.
Au niveau de la commercialisation interne, la faible organisation des producteurs, l’insuffisance ou le
manque des moyens de transport pour l’évacuation des produits, la multiplicité des taxes et tracasseries,
le mauvais état des voies de communication, le manque d’accès à l’information sur les prix, concourent à
ce que le prix reçu par le producteur n’est pas rémunérateur, tandis que les intermédiaires y trouvent leur
compte.
Au niveau de la transformation, on constate une insuffisance des unités de transformation, la vétusté des
unités de transformation existantes, l’insuffisance de l’énergie électrique, le manque d’emballage approprié
pour le café torréfié et moulu, le manque d’équipements (claies, aire de séchage), l’insuffisance de
capacité de stockage, l’inaccessibilité au crédit agricole, le manque d’encadrement technique, le manque
de contrôle de la qualité du produit mis sur le marché local.
Enfin, la commercialisation et l’exportation est entravé par la mauvaise qualité, le mauvais état des voies
de communication, la non compétitivité du café de la RDC sur le marché mondial, le manque de
financement des campagnes caféières, l’éloignement des zones de production par rapport aux points de
sortie, l’absence d’information pour l’élaboration de la mercuriale, l’absence de calendrier des marchés
pour la majorité des provinces, et les tracasseries administratives.
Cependant on note aussi quelques qualités suivantes : les conditions éco-climatiques et édaphiques sont
favorables, la présence des centres de recherche agronomiques, la disponibilité des techniciens
agronomes, l’existence des voies d’évacuation des produits agricoles (routes, voies ferrées, voies
navigables, voies aériennes), la présence des exploitations caféières (plantations, en activités et en
veilleuse), la disponibilité de la main-d’œuvre, la diversité climatique, la disponibilité des études
antérieures, l’existence de l’expertise compétente, la qualité du sol favorable à la culture du café,
l’existence de la structure nationale d’encadrement des planteurs, la présence des Associations des
Producteurs, l’aspiration de la population à obtenir des revenus, la reprise de la conscience des exploitants
agricoles, l’attachement des populations rurales aux travaux des champs, l’existence des structures de
traitement de café (usines), la qualité du café de la RDC est bien appréciée sur le marché mondial, et la
diversité de la clientèle dans le monde.
São Tomé et Principé
São Tomé et Principe dispose de quelques plantations, dont celle de Café Monte. La production n’a jamais
atteint un volume important, mais a attiré récemment de nouveau l’intérêt de quelques investisseurs
internationaux, parmi ceux le groupe Malongo (France), qui peut soutenir le développement du secteur, à
destination des marchés de spécialité (Island Coffee). Le Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD) a récemment soutenu la construction d’un musée du café, en espérant de
promouvoir un lien entre le tourisme et le secteur du café.
62
Annexe 7 Ŕ Réunion de représentants de la filière café du mai 2008
L’analyse des défis aux niveaux régional, national et local
i.
Lors d’une réunion en Mai, 2008, à Douala, Cameroun, (Atelier de démarrage pour la région
de l’Afrique Centrale du Programme Tous ACP relatif aux produits de base agricoles) environ
20 représentants des 10 pays de la CEEAC ont étudié ensemble les défis et enjeux de
diverses filières dans la région CEEAC, et notamment des arboricultures, y compris le café.
Les secteurs publique et privé étaient tous deux représentés lors de cet atelier. Ce diagnostic
participatif est ici repris car il dispose d’une grande valeur du fait qu’il repose sur un consensus
technique partagé par des experts des 10 pays de la CEEAC.
Les principaux problèmes et faiblesses ont été identifiés comme suit :
a) Au niveau de la production (agriculteurs) :
Le groupe de travail a relevé comme faiblesses :

L’absence de systèmes d’information dans les filières,





Le vieillissement du verger et des planteurs,
L’insuffisance des intrants et leur coût élevé,
L’insuffisance de lutte phytosanitaire,
La taille réduite des plantations,
L’interruption des activités de recherche agricole avec comme conséquence majeure le manque
du matériel végétal performant,
L’absence d'un dispositif de financement approprié,
Le relâchement L’activité de vulgarisation,
L’absence d'un cadre incitatif nécessaire à la relance des filières,
de la faiblesse et l’insuffisance des organisations de producteurs et de leur faible représentativité
au sein de l’interprofession dans les pays où il en existe une,
L’absence ou l’insuffisance des services d’appui,
insuffisance d’accès à la formation ciblée théorique et pratique (terrain) pour les agriculteurs
(management, qualité, etc.),
L’absence d’une définition et communication claire des choix stratégiques au niveau des États,
L’enclavement des zones de production.








b) Au niveau de la commercialisation:
Le groupe de travail a relevé les faiblesses suivantes:

le manque de financement pour des opérations de commercialisation,

la disparition des marchés organisés au niveau des producteurs, en conséquence une
impossibilité du pré-contrôle,
l’absence de système d'information sur les marchés,
la prolifération d'intervenants clandestins/illégaux ou inexpérimentés suite à l'assouplissement des
conditions d'accès à la profession,
l'aggravation du ‘prix risqué et de transaction’, conséquence de la course au tonnage et de la
déconnexion des cours intérieurs par rapport au marché international,
la substitution des monopoles et des zones d’achat à l'intérieur par un monopole des
multinationales sur la demande des produits de notre origine, avec pour conséquence la pression
sur la qualité et les prix,




63



l’absence d’une stratégie de valorisation des produits.
L’absence du pré contrôle à l’achat et l’abandon des marchés périodiques,
l’abandon des plantations (surtout de café) suite à la baisse drastique des cours observée pendant
plusieurs années.
c) Au niveau de la transformation:
Le groupe a mis en évidence :

L'absence d'informations sur la transformation locale autant pour le cacao que pour les cafés et
l’huile de palme ;

L'inexistence des règles communes en permettant le développement de la transformation locale et
son positionnement avantageux sur les marchés internationaux ;
Les difficultés d’approvisionnement auprès des exportateurs ;
L’absence de statistiques fiables ;
L’absence d’incitations à la transformation ;
L’absence de vulgarisation des technologies permettant la transformation des sous-produits par
les producteurs ou d’autres opérateurs ;
La méconnaissance des standards internationaux et l’insuffisance de formation en matière de
qualité, mise en place de processus de control qualité, management, marketing, opérations etc.





d) Au niveau de la promotion:
Le groupe de travail a essentiellement relevé les faiblesses suivantes :

L’absence totale de promotion générique sur les plans nationaux et régional (ciblant les
consommateurs pour informer des vertus des produits (ie : cacao /café/ huile de palme).

Le manque de promotion en termes du positionnement dans le marché ‘haut de gamme’ pour le
Café et Cacao et l’huile de palme raffiné.
La perte de la visibilité sur le marché. Il y a un travail important à faire pour reconstruire la « marque » et
l’image de ces producteurs, une tâche qui pourrait être faite de manière commune, étant donné
qu’individuellement la production, du moins au démarrage, serait probablement trop faible pour attirer la
visite des acheteurs. Considérant la concentration dans le secteur de la torréfaction dans les pays
consommateurs, (particulièrement pour le robusta), la capacité d’offrir toute l’année durant un volume
régulier de café est un défi pour les petits producteurs
64