strategie d`intervention de la ceeac dans le secteur cafe
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STRATEGIE D’INTERVENTION DE LA CEEAC DANS LE SECTEUR CAFE (2011-2015) La présente stratégie a été élaborée par les acteurs du secteur café avec l’appui des institutions suivantes Financée par : L’Agence canadienne de développement international (ACDI) En collaboration avec : La Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) Centre du Commerce International Pour toute information sur la méthodologie utilisée pour le développement de cette stratégie, veuillez contacter : Le Centre du Commerce International (ITC) Bureau des Politiques et Programmes, Stratégies à l’exportation Tel : +41 22 730 0111, Fax : +41 22 730 0575 Site web : http://www.intracen.org E-mail: [email protected] Les appellations et désignations employées dans la présente stratégie n’impliquent pas l’expression ou opinions de la part du Centre du Commerce International au sujet du statut légal des pays, territoires, villes ou régions, leur autorité légal ou de la délimitation de leurs frontières ou limites territoriales. i Equipe Technique ITC Ernest Bamou – Conseiller Général Hernán Manson – Administrateur du Projet pour la CEAAC, Conseiller en stratégie sectoriel Alberto González – Administrateur principal John Schluter – Expert café Dominic Stanculescu – Consultant d’appui Morten Scholer – Conseiller café CEAAC Jules Touka - Economiste Léon Mudubu Konande - Statisticien REMERCIEMENTS Nos remerciements distingués au Général Louis Sylvain-Goma, Secrétaire Général de la CEEAC pour son soutien a cette stratégie. Nous voulons remercier aussi à M Roger Tchoungui, Secrétaire Général Adjoint et à M Carlos Bonfim, Directeur des politiques macroéconomiques, du commerce et de l’industrie de la CEEAC pour ses conseils et facilitation de l’atelier iii AVANT PROPOS Le présent document de stratégie représente les recommandations des représentants de toute la chaine de valeur, y compris le secteur privé, les institutions et le secteur publique, du secteur café de 7 des 10 pays de la CEAAC, membres du Secrétariat Général de la CEEAC ainsi que représentants de l’ITC ont participé à cet atelier. Le but était de définir l’état de lieux du secteur café et les principaux défis afin de développer la présente stratégie. Il était le désir de tous les participants que cette stratégie soit le feuille de route pour l’intervention du Secrétariat Général de la CEEAC pour améliorer les conditions du secteur café. La stratégie expose un plan d’action détaillé, proposé par les acteurs du secteur de façon à que le secteur café de la CEEAC puisse regagner son statut de moteur des exportations et créateur d’emplois. La présente stratégie a été faite dans le cadre du Programme d'appui au renforcement des Capacités de Commerce International au service de l'Afrique, PACCIA II, 2011 – 2013 vient en appui de la mise en œuvre de cette stratégie. Méthodologie d’élaboration de la stratégie La stratégie a adopté une approche participative. Des présentations par un représentant de chaque pays ont facilité la formulation des défis du secteur café dans la région. Ensuite, des travaux de groupes ont permis d’identifier les priorités d’actions. Finalement, lors de travaux suite à la réunion avec les représentants de la CEEAC, les interventions répondants au mandat de la CEEAC ont été recensées et développées en points d’action. Une réunion d’élaboration de la stratégie d’intervention du Secrétariat Général de la CEEAC dans le secteur café en Afrique Central a été tenue le 16 et 17 novembre 2010 à Yaoundé. Des représentants des dix États membres ont été invités. Cette réunion a regroupé plus de 30 représentants des filières de café de 7 pays de la CEEAC : le Burundi, le Cameroun, le Gabon, la République Centre Africaine, la République du Congo, la République Démocratique du Congo et le Tchad. Ces représentants étaient issus des structures publiques et privés des filières nationales dont les offices nationaux, les unions des coopératives, les organisations professionnelles, les organisations faîtières, les torréfacteurs, les exportateurs, et les Ministères du Commerce et de l’Agriculture (voir la liste des participants en Annexe 4). Le plan de mis en œuvre de la stratégie a permis d’identifier les objectives prioritaires à atteindre et les activités à réaliser. Cependant, ce document n’est pas en fin en soi même, il n’est qu’un cadre de planification ressource pour la CEEAC pour mobiliser es ressources requis à la réalisation des activités prioritaires retenues. Il est aussi une plateforme pour cadrer les interventions de la CEEAC pour assurer un soutien efficace au développement de la filière café. v Le Programme PACCIA II Le "Programme d’appui au renforcement des capacités de commerce international au service de l’Afrique" (PACCIA II) est un programme d’assistance technique liée au commerce, exécuté par le Centre du Commerce International (ITC) et financé par l'Agence canadienne de développement international (ACDI). Il vise à soutenir l’intégration régionale ainsi que les efforts pour le développement économique et la réduction de la pauvreté en Afrique. Le programme est basé sur un partenariat entre l’ITC et trois Communautés économiques régionales (CER) en tant que principaux partenaires, le Marché Commun d’Afrique et l’Est et Australe (COMESA), la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Le PACCIA II renforce la capacité d'appui des institutions régionales et nationales en Afrique, afin d’accroître la compétitivité à l'exportation, les liens avec les marchés et les recettes à l'exportation des petites et moyennes entreprises africaines, en mettant tout particulièrement l’accent sur les entreprises appartenant à des femmes. Le programme s’articule autour des quatre axes d'intervention suivants : Des partenariats et réseaux panafricains pour la promotion du commerce régional et des exportations pour un développement durable en Afrique ; Les secrétariats des CER prennent les commandes du développement et de la promotion durables des échanges commerciaux régionaux, en tant que partenaires reconnus et visibles ; Les réseaux régionaux d'appui au commerce, y compris les réseaux de femmes d'affaires, sont associés à l'élaboration des politiques commerciales régionales ainsi qu'à la promotion des échanges commerciaux ; Des partenariats d'affaires transfrontaliers et le développement durable des exportations des entreprises dans les secteurs et marchés prioritaires, avec un soutien renforcé pour les femmes d'affaires. La stratégie de mise en œuvre du PACCIA II est basée sur les principes de renforcement des capacités afin d’assurer la viabilité des actions menées, d’appropriation par les partenaires africains, de création de synergies avec d’autres initiatives panafricaines, régionales et nationales, tout en accordant une attention toute particulière aux thèmes transversaux tells que le genre et l’environnement. vii Table des matières 1. Introduction ................................................................................................................................. 1 2. Missions et programmes de la CEEAC..................................................................................... 3 3. Etats des lieux du secteur café de la CEEAC .......................................................................... 5 Production actuelle de la CEEAC ................................................................................................. 5 Marchés d’exportation du café de la CEEAC ............................................................................... 7 Production historique de la CEEAC .............................................................................................. 7 4. Aperçu du marché international ................................................................................................ 9 L’offre et la demande – la perspective 2020 ................................................................................. 9 Le prix du café – évolution et perspectives à moyen terme ....................................................... 10 Evolution de la production mondiale ........................................................................................... 11 La production du café en Afrique ........................................................................................... 12 Evolution de la consommation mondiale .................................................................................... 14 Les mécanismes de commercialisation du café ......................................................................... 17 La gouvernance des chaînes de valeur café .............................................................................. 17 Les produits à valeur ajoutée ...................................................................................................... 18 Café vert/marchand – qualité améliorée................................................................................ 18 Café « fully washed » ............................................................................................................ 18 Café certifié ............................................................................................................................ 19 5. Présentation de la stratégie pour la CEEAC .......................................................................... 25 Contexte et défis ......................................................................................................................... 25 Opportunités et bénéfices pour la région: ................................................................................... 25 Objectifs de la stratégie : ............................................................................................................ 26 Impact et bénéficiaires ................................................................................................................ 30 Cadre de mise en œuvre ............................................................................................................ 30 6. Priorités du secteur café de la CEEAC ................................................................................... 31 7. Modèle des impacts .................................................................................................................. 34 Impacts préconisés sur les économies de la région ................................................................... 34 Impacts préconisés sur les groupes cibles ................................................................................. 34 Réduction de la pauvreté ....................................................................................................... 34 8. Cadre de mise en œuvre de la stratégie ................................................................................. 39 Responsabilités ........................................................................................................................... 39 Approche générale...................................................................................................................... 39 Partenaires .................................................................................................................................. 39 Mise en œuvre dans le cadre du PACCIA II ............................................................................... 40 Ressources et mobilisation des ressources additionnelles ........................................................ 40 Relations avec d’autres programmes en cours .......................................................................... 41 ix Annexes Annexe 1 : Aperçu de quelques acteurs du secteur ....................................................................... 42 Annexe 2 : Projets en cours dans le secteur café de la CEEAC .................................................... 44 Annexe 4 : Liste des participants de la réunion d’élaboration de la stratégie ............................. 48 Annexe 5: Plan d’action ...................................................................................................................... 52 Annexe 6 Ŕ Situation des pays .......................................................................................................... 59 Annexe 7 Ŕ Réunion de représentants de la filière café du mai 2008 ............................................ 63 x Liste des tableaux TABLEAU 1 :EXPORTATIONS DE CAFÉ PAR LES ETATS MEMBRES DE LA CEEAC, 2005 – 2009 (EN TONNES) ............................................................................................. 5 TABLEAU 2 : EXPORTATIONS DE CAFÉ PAR LES ETATS MEMBRES DE LA CEEAC, 2005 2009 (EN MILLIERS DE DOLLARS) ................................................................................... 6 TABLEAU 3 : DIX PRINCIPAUX PRODUCTEURS ET EXPORTATEURS DE CAFÉ DU MONDE, 2008/09 (EN MILLIERS DE SACS DE 60 KG) ................................................. 12 TABLEAU 4 : CONSOMMATION DU CAFÉ PAR LE MONDE, 2000 – 2009 (EN MILLIERS DE SACS DE 60 KG)............................................................................................................... 14 TABLEAU 5 : CONSOMMATION DU CAFÉ PAR LES MARCHÉS TRADITIONNELS, 2000 – 2009 (EN MILLIERS DE SACS DE 60 KG) ...................................................................... 14 TABLEAU 6 : CONSOMMATION DU CAFÉ PAR LES EUROPÉENS, 2008 (EN KG DE « GREEN BEAN EQUIVALENT » EN MOYENNE PAR PERSONNE PAR AN) .............. 15 TABLEAU 7 : CONSOMMATION DU CAFÉ PAR LES MARCHÉS ÉMERGEANTS, 2000 – 2009 (EN MILLIERS DE SACS DE 60 KG) ................................................................................ 16 TABLEAU 8 : CONSOMMATION DU CAFÉ PAR LES PAYS PRODUCTEURS, 2000 – 2009 (EN MILLIERS DE SACS DE 60 KG) ................................................................................ 16 TABLEAU 9 : DROITS À L’IMPORTATION DE CERTAINS MARCHÉS TRADITIONNELS ................ 22 Liste des figures FIGURE NO. 1. : PART DES EXPORTATIONS DE LA CEEAC PAR ETAT MEMBRE, 2008 ............ 7 FIGURE NO. 2. : EXPORTATIONS DU CAFE PAR LA CEEAC, 1980 – 2009 (EN MILLIERS DE SACS DE 60 KG) ....................................................................... 8 FIGURE NO. 3. : EXPORTATIONS DU CAFE PAR ÉTATS MEMBRES DE LA CEEAC, 1980 – 2009 (EN MILLIONS DE SACS DE 60 KG) ........................................................... 8 FIGURE NO. 4. : PREVISIONS DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE EN CAFE, 2000 A 2020 (EN MILLIONS DE SACS DE 60 KG) ....................................................................... 9 FIGURE NO. 5. : STOCKS AUX PAYS PRODUCTEURS DE CAFE, 2000 – 2009 (EN MILLIONS DE SACS DE 60 KG) ............................................................................ 10 FIGURE NO. 6. : EVOLUTION DES PRIX DU CAFE, 1991 - 2009 (DOLLAR PAR TONNE ROBUSTA, MOYENNE DU MOIS) .................................. 11 FIGURE NO. 7. : EXPORTATIONS DU CAFE DE L’AFRIQUE VERSUS LES EXPORTATIONS GLOBALES DE 1977-1978 A 2007-2008 ( EN MILLIERS DE SACS DE 60 KG) ....................................................................... 13 FIGURE NO. 8. : MODELE D’IMPACTS - VOLUMES ET VALEURS DES EXPORTATIONS 2010 – 2015 ............................................................................................................ 34 FIGURE NO. 9. : POPULATION ENTRE 15 ET 24 ANS, 1950 - 2050 (POURCENTAGE DE LA POPULATION TOTALE ET NOMBRE ABSOLU EN MILLIERS) ......................................................................................................... 35 FIGURE NO. 10. : POPULATION URBAINE, 1960 – 2008 (% DU TOTAL) ........................................ 36 FIGURE NO. 11. : RENDEMENT DES CEREALES, 1960 - 2008 (KG PAR HECTARE) .................... 37 FIGURE NO. 12. : VALEUR AJOUTEE A L’AGRICULTURE PAR TRAVAILLEUR, 1980 – 2008 (EN $ E.-U., CONSTANTS DE 2000) ................................................ 38 xi Abréviations ACDI Agence Canadienne de Développement International CAISTAB Caisse de Stabilisation et de Péréquation, Libreville CEEAC Communauté Économique des États d’Afrique Centrale CICC Comité Interprofessionnel du Cacao et du Café, Cameroun GATT Accord général sur les tarifs douaniers et (remplacé par l’OMC – Organisation Mondiale du Commerce) IRAD Institut de Recherche Agricole et du Développement, Cameroun ITC Centre du Commerce International (International Trade Centre) MINADER Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, Cameroun OCC Office du Café et du Cacao OIC Organisation International du Café ONCC Office National du Cacao et du Café, Cameroun ONC Office National du Café, R D Congo ORCCPA Office de la Réglementation, de Conditionnement des Produits Agricoles PACCIA Programme d'appui au renforcement des Capacités de Commerce International au service de l'Afrique, PACCIA II, 2011 – 2013 xiii Commercialisation et le du commerce Contrôle du Résumé de la stratégie Contexte et défis pour la CEEAC Le Secrétariat Général de la CEEAC a pris la décision durant l’année 2010 d’intervenir dans le secteur du café, avec pour vision de repositionner les États membres de la Communauté sur le marché mondial, et ceci dans le but d’un développement durable de cet important secteur agricole. Le secteur du café dans la région se trouve à un carrefour important de son histoire : Il existe aujourd’hui une grande opportunité, dans un contexte de croissance de la demande mondiale, de pouvoir reconstituer son potentiel productif, tel qu’il existait auparavant. ). Il y a 35 ans, les exportations se chiffraient à près de 8 millions de sacs, mais depuis les vingt dernières années la quantité de café produit annuellement dans la région CEEAC a chuté d’un niveau d’environ 4 à 5 millions de sacs (240,000 à 300,000 tonnes) à environ 1 à 1,5 millions seulement (60,000 à 90,000 tonnes. La production a ainsi fortement chuté à cause de plusieurs facteurs, dont : une libéralisation mal maîtrisée du secteur pendant les années 1990 qui n’a pas été accompagnée d’un système adéquat de soutien aux planteurs ; un niveau de prix peu incitatif au début des années 1990 et 2000 ; l’accent mis par les gouvernements sur d’autres priorités. Ainsi, de nos jours, les principaux défis de la filière café sont : Une faible production associée à un niveau insuffisant de la productivité – Le manque de disponibilité du matériel végétal performant, la méconnaissance des bonnes pratiques agricoles, le manque d’interaction avec les centres de recherche, l’accès difficile aux intrants du fait de réseaux de distribution sous-développés. Le manque de compétitivité, dû à la faible performance des filières dans le domaine de la commercialisation, un manque de capacité des Organisation des Producteurs, notamment du secteur coopératif, un déficit dans le partage d’information entre les professionnels de la filière, ainsi qu’un accès lacunaire à l’information courante (prix, fournisseurs, etc.). La faible visibilité des cafés de la région – Les grands acheteurs du monde ne connaissent pas l’offre de la CEEAC, il n’y a pas d’activités promotionnelles et il n’existe pas un cadre permanent régional de concertation des dirigeants des institutions faitières. xv Opportunités et bénéfices pour la région: Il existe un certain nombre de raisons pour lesquelles le café représente aujourd’hui une opportunité importante pour la région CEEAC. L’importante croissance anticipée de la demande mondiale d’ici 2020 ; Une longue tradition de production de café dans les États membres ; Une culture profitable pour les planteurs, si elle est pratiquée en utilisant des techniques adaptées ; La création de richesses et d’emplois en milieu rural à travers toute la région ; Une contribution à la sécurité alimentaire grâce à la stabilisation des revenus des foyers ruraux. 1 On estime que le secteur du café pourrait, sur une période de dix ans, reprendre son statut de secteur clé à l’exportation. Il serait alors susceptible de générer des revenus d’environ 500 à 600 millions de $E.-U. par an pour la région. Vision de la stratégie Une vision stratégique a été développée lors de la réunion d’élaboration de la stratégie d’intervention de la CEEAC dans le secteur café. Elle a été formulée comme suit : Repositionner les Etats membres de la CEEAC sur le marché mondial du café par l’entremise du développement de secteurs café professionnels, durables et profitables pour l’ensemble des acteurs. Objectifs de la stratégie : Cette stratégie a été formulée par les représentants des filières café de 7 des 10 États membres de la CEEAC lors d’un atelier de deux jours mené à Yaoundé en novembre 2010. Pendant cet atelier il est apparu clairement qu’il existe dans le secteur une nouvelle vision ainsi qu’une volonté de relancer le secteur, vision qui répondra non seulement aux besoins des pays membres et de leurs producteurs, mais qui permettra aussi de saisir l’opportunité existant sur le marché mondial. Les représentants des secteurs public et privé ont exprimé lors de l’atelier leur volonté de se diriger 2 vers un partenariat public-privé afin d’atteindre les objectifs suivants : Objectif 1 : Augmenter la production et améliorer la qualité du café de la CEEAC ; Pour que la CEEAC se repositionne sur le marché international du café, il sera nécessaire avant tout que la production augmente. Ceci passe en premier lieu par l’augmentation des rendements des vergers existants. On devra aussi privilégier l’accès aux variétés plus performantes et résistantes aux maladies. L’augmentation de la production passera également par la réhabilitation des anciennes plantations. La stratégie propose comme activités prioritaires la production et distribution du matériel végétal performant et la vulgarisation des bonnes pratiques agricoles. Le rôle de la CEEAC sera de recenser et compiler des projets nationaux, organiser des rencontres entre producteurs, chercheurs et multiplicateurs et soutenir une concertation d’actions de vulgarisation par des formations et le renforcement de capacité des institutions nationales concernées. Objectif 2 : Améliorer la compétitivité des filières de la CEEAC ; L’amélioration de la compétitivité des filières des pays membres de la CEEAC constituera une des clés leur permettant de retrouver leur place sur le marché international du café. Le renforcement de capacité des organisations professionnelles du secteur ainsi que des institutions et organisations faitières représentera un axe d’intervention prioritaire. Il sera également nécessaire d’aborder la problématique de l’accès aux financements par les acteurs tout le long de la chaine de valeur, depuis la plantation jusqu’à l’exportation. L’accès aux informations constitue un autre défi à relever pour 1 23% de croissance anticipée 2009-2019. 2 Voir le Chapitre 7 pour plus de détails à partir de la page 42. xvi atteindre l’objectif d’une compétitivité améliorée, considérant l’importance des informations sur la production et le marché afin de renforcer la position des producteurs. Pour atteindre ces buts, la CEEAC pourra promouvoir la vulgarisation des outils de publication d’informations déjà utilisés par certains États-membres (p.ex. Infoshare), et travailler avec les intermédiaires financiers pour faciliter la mobilisation de financements adaptés à la caféiculture. Objectif 3 : Promouvoir le café de la région. La promotion du café passe par le développement de la consommation locale, des activités de promotion à l’étranger, notamment auprès des professionnels du secteur mais également la mise en valeur du patrimoine génétique de la région, berceau du café. Bien que la promotion de la consommation domestique relève de la responsabilité de chaque pays membre, les activités régionales de promotion permettront également de soutenir la consommation nationale dans la Communauté. L’expérience d’autres pays producteurs montre clairement l’impact bénéfique d’une forte consommation domestique. Les activités à entreprendre seront: manifestations régionales de dégustation, rencontres avec des acheteurs, création d’un site Internet, etc. L’implication du Secrétariat Général de la CEEAC dans cet exercice constitue un message fort aux institutions et organisations faîtières des États membres que celui-ci a la volonté de promouvoir et d’améliorer la situation du secteur. Le financement fourni dans le cadre du Programme d’Appui pour le renforcement des capacités du commerce international au service de l’Afrique (PACCIA II) permettra à la CEEAC de renforcer sa capacité au sein du Secrétariat Général et d’accompagner la mise en œuvre de cette stratégie dans les prochaines années. Il est estimé que ce programme aura rapidement, après son démarrage, un impact tangible. Si la mise en œuvre des activités dans les pays membres va au-delà des strictes responsabilités du Secrétariat Général, celui-ci jouera un rôle clé dans le dispositif de mise en œuvre au niveau régional. Il apportera en effet un appui à l’harmonisation des objectifs et au rapprochement des institutions et des acteurs clés dans la Communauté. Dans la même perspective, la création d’un cadre permanent de concertation parmi les pays membres permettra un mouvement positif à la réalisation des objectifs cités dans cette stratégie. Ce document repose sur l’état des lieux du secteur café dans les pays membres, tel qu’élaboré lors de l’atelier de Yaoundé. Après l’avoir situé dans le contexte du marché mondial et régional, le présent document décrit les principaux résultats de l’atelier dans une matrice présentant les objectifs et sousobjectifs de la stratégie, avec des indications concernant les sources potentiels de financement pour sa mise en œuvre ainsi que les potentiels partenaires pour sa réalisation. Impact et bénéficiaires Avec une politique commune qui cible l’augmentation de la production, la qualité, et la productivité du verger, il serait envisageable, dans 10 ans, d’arriver à un chiffre de production de 200,000 tonnes, représentant une valeur globale estimée d’environ 500 à 600 millions de $E.-U.. Les bénéficiaires seront les producteurs et les autres acteurs dans la chaine de la valeur du café, en particulier les jeunes. Une meilleure intégration des jeunes au sein des systèmes de production de café répondra à la fois aux problématiques du chômage parmi les jeunes, à celle de la pauvreté en milieu rural, ainsi qu’à celle de la dépendance de plus en plus forte sur la nourriture importée. xvii Les priorités de la stratégie Voici les priorités principales du secteur café élaborées pendant l’atelier à Yaoundé en novembre 2010 par les représentants des pays de la CEEAC. Le plan d’action de la stratégie au complet se trouve dans l’Annexe 5. Objectif 1: Augmenter la production et améliorer la qualité du café de la CEEAC INTERVENTIONS DE LA CEEAC PARTENAIRES DE MISE EN ŒUVRE SOUSOBJECTIFS ACTIONS PRIORITAIRES BENEFICIAIRES DIRECTS Augmenter la productivité et la qualité Production et vulgarisation du matériel végétal performant Producteurs, chercheurs, multiplicateurs -Renforcement des capacités des multiplicateurs -Mise en réseau des chercheurs et des multiplicateurs -Élaboration de cahier de charges pour le réseau Centres de recherches, ministères de recherche, offices nationaux, institutions faîtières nationales, centres de multiplication, CIRAD, IRAD, CENRA, RECA Vulgarisation de l'usage du matériel performant et des bonnes pratiques agricoles Producteurs -Conciliation et compilation des projets nationaux -Organisation de rencontres entre producteurs, chercheurs et multiplicateurs -Vulgarisation et formations Ministères d'agriculture, centres de recherche, institutions faîtières nationales Faciliter le partage de l'information et des résultats de la recherche et vulgariser les résultats auprès des planteurs Création d'un réseau de centres de recherche de la CEEAC Producteurs, chercheurs idem que 131 Centres de recherches, ministères de recherche, offices nationaux, institutions faîtières nationales, centres de multiplication, CIRAD, IRAD, CENRA, RECA Faciliter l’accès aux intrants de qualité aux producteurs Amélioration des réseaux de distribution des intrants dans les zones de production de café Producteurs, distributeurs d'intrants -Mise en œuvre d'une étude sur les systèmes de financements et accès aux intrants -Créer des plateformes de concertation pilotes Associations d'importateurs et des distributeurs, institutions financières, organisations professionnelles xviii Objectif 2: Améliorer la compétitivité des secteurs SOUS OBJECTIFS ACTIONS PRIORITAIRES BENEFICIAIRES DIRECTS PARTENAIRES DE MISE EN ŒUVRE INTERVENTIONS DE LA CEEAC Dynamiser les organisations professionnelles du secteur café Renforcement des capacités des organisations professionnelles du secteur Organisations professionnels -Création d'un réseau d’échange (plateformes des institutions d'appui) -Formations ciblés Institutions faîtières nationales Améliorer l'accès de tous les opérateurs aux informations Mettre en place dans chaque pays d'un système intégré d’information dans le secteur café Tous les opérateurs privés et publiques -Mise en place d'un système régional intégré Institutions faîtières nationales, UNCTAD Objectif 3: Promouvoir les cafés de la région SOUS OBJECTIFS Instituer des activités promotionnelles du café de la CEEAC ACTIONS PRIORITAIRES Organisation régulière de manifestations régionales de promotion du café et des rencontres avec acheteurs BENEFICIAIRES DIRECTS Tous les opérateurs privés: exportateurs, torréfacteurs, producteurs INTERVENTIONS DE LA CEEAC -Renforcement des capacités des organisations nationales en promotion -Organisation des rencontres et des manifestations xix PARTENAIRES DE MISE EN ŒUVRE ITC, ACRAM, institutions faîtières nationales, opérateurs privés LA STRATÉGIE 1. Introduction Les exportations de café des Etats membres de la Communauté des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) oscillaient entre 4 et 5 millions de sacs (240 – 300,000 tonnes) dans les années 1980. Aujourd’hui l’exportation annuelle ne vaut plus qu’environ 1 millions de sacs (60,000 tonnes), ce qui est une chute de 80%. La valeur des exportations de café des Etats membres de la CEEAC était d’environ 125 millions$E.-U. en 2009. Par la relance du secteur aux niveaux d’exportations des années 80, les exportations annuelles pourraient valoir plus de 500 millions$ E.-U. Les perspectives du marché international du café semblent bonnes à moyen terme. En effet, avec un taux annuel de croissance d’environ 2%, la consommation mondiale de café est estimée d’atteindre 170 millions de sacs en 2020, par rapport aux 132 millions de sacs consommés en 2010 (source : Organisation internationale du café, OIC). Cette forte demande représente une opportunité importante pour les États membres de la CEEAC, qui pourraient faire du secteur café un moteur du développement. Cependant, les filières café des Etats membres de la CEEAC font face à d’importants problèmes qui entravent la productivité des plantations, la qualité du café produit et la compétitive du secteur. Entre autres on peut citer comme défis majeurs au niveau de la production et la transformation post-récolte : le vieillissement du verger et des planteurs, les problèmes d’accès aux intrants de qualité, l'interruption des activités de recherche agricole, le manque du matériel végétal performant, l'absence d'un dispositif de financement approprié, le relâchement des activités de vulgarisation, l’absence ou l’insuffisance des services d’appui, la faiblesse et l'insuffisance des organisations de producteurs, l'enclavement des zones de production, la faible vulgarisation des technologies de transformation post-récolte auprès des producteurs, et l’absence de systèmes d’information dans les filières. Au niveau de la transformation secondaire et la commercialisation on peut citer : l’insuffisance de financement et la cherté des crédits pour les opérations de transformation, l’absence de système d'information sur les marchés, la faible consommation locale du café, et la faible promotion des produits de la région. La stratégie d’intervention de la CEEAC dans le secteur café a été élaborée pour répondre à la volonté du Secrétariat Général d’intervenir pour une première fois directement dans ce secteur avec une vision de repositionner les États membres de la CEEAC sur le marché mondial du café. La réalisation de cette vision nécessite l’évolution vers des filières de café professionnelles, durables et profitables pour l’ensemble des acteurs. De plus, ce document peut servir comme support de communication et d’orientation pour harmoniser les actions de l’ensemble des acteurs et partenaires du secteur café dans les États membres. Ce document n’est donc pas seulement à l’intérêt pour la CEEAC. En effet, l’approche de mise en œuvre de cette stratégie est basée sur une mutualisation des divers efforts nationaux et locaux pour atteindre un impact plus important. Les priorités pour le secteur ont été recensées lors d’une réunion d’élaboration de la stratégie, ce qui a eu lieu le 16 et 17 novembre 2010, à Yaoundé. Cette réunion a regroupé plus de 30 acteurs publics et privés de 7 États membres, sous la supervision du représentant du Secrétariat Général de la CEEAC, Monsieur Carlos BONFIM. (Voir Annexe 4 pour la liste des participants). 1 2. Missions et programmes de la CEEAC Afin de démontrer la pertinence d’une stratégie d’intervention de la CEEAC dans le secteur café, il est important de rappeler les missions de la CEEAC : Promouvoir et renforcer la coopération harmonieuse et le développement auto-entretenu des États membres dans tous les domaines de l’activité économique et sociale, en particulier des transports et communications, de l’énergie, de l’agriculture, du commerce, de l’industrie et des ressources naturelles ; Créer l’Union douanière et ensuite un marché commun régional (c.à.d. une suppression de tous les obstacles tarifaires et non tarifaires dans les échanges commerciaux entre les États membres, l’harmonisation des politiques monétaires et fiscales) ; Promouvoir la libre circulation des ressortissants des États membres à l’intérieur de la Communauté ; Promouvoir la paix et la sécurité en Afrique centrale ; Mettre en place les mécanismes financiers d’appui aux Etats et aux activités et programmes de la Communauté en vue de la réalisation des objectifs susceptibles de renforcer la visibilité auprès des populations. De plus, une stratégie d’intervention de la CEEAC dans le secteur est pertinente dans le cadre du Programme de Relance adopté par la CEEAC en 1999, pour redynamiser la communauté 3 économique, dont les axes principaux sont, entre autres : La promotion des échanges commerciaux entre les États membres ; Le développement de l’agriculture en vue d’atteindre la sécurité alimentaire ; La mise en place du Fonds de coopération et de développement de la Communauté ; La promotion de l’intégration humaine par l’implication des parlementaires, du secteur privé et de la société civile à la vie de la Communauté ; La mise en place d’un mécanisme autonome de financement des activités de la Communauté. Quelques grandes décisions à ces jours sont aussi importantes à rappeler pour donner le contexte de cette stratégie : Dans le domaine du commerce : la création de la Zone de libre-échange de la CEEAC depuis juillet 2004 et lancement des études (TEC harmonisé avec la CEMAC) en vue de la création de l’Union douanière. Dans le domaine des Transports : l’adoption du Plan directeur consensuel des Transports en en Afrique centrale et lancement des études en de la construction du pont route-rail entre Brazzaville et Kinshasa ainsi que des projets routiers. Dans le domaine de l’énergie : la création du pool énergétique de l’Afrique centrale en vue de conduire le processus d’interconnexion des réseaux électriques nationaux des États membres. Dans le domaine de l’agriculture : l’élaboration du programme régional de sécurité alimentaire et création du Fonds spécial agricole. Dans le domaine de paix et sécurité : la création d’un mécanisme d’alerte rapide, la création de la Force multinationale de l’Afrique centrale. Dans le domaine de libre circulation des personnes : l’adoption des dispositions juridiques nécessaires. 3 Autres axes du Programme de Relance sont : l’instauration et le maintien de la paix en Afrique centrale, le développement des infrastructures des transports et communications ainsi que de l’énergie, et la mise en œuvre des programmes de l’Union Africaine (NEPAD). 3 Dans le domaine de gouvernance : la mise en place d’un Réseau des Parlementaires de l’Afrique Centrale (REPAC) avec siège Malabo (Guinée Équatoriale). Les actions entamées récemment par le CEEAC dans le domaine de la promotion du secteur privé et des exportations dont cette stratégie s’ajoute sont les suivantes : Promotion du secteur privé de la région à travers l’élaboration de la stratégie régionale d’appui au secteur privé. Les objectifs sont le renforcement des capacités des entreprises, en particulier des PME/PMI, en vue de les rendre plus compétitives ; l’amélioration de la production en vue d’accroitre les échanges intracommunautaires et l’exportation sur le marché international ; et la création d’emploi (Partenariat avec le Centre de Développement de l’Entreprise, CDE). Promotion des exportations à travers l’appui aux associations des producteurs et des exportateurs, notamment des femmes d’affaires (PACCIA II, 2011 – 2013). 4 3. Etats des lieux du secteur café de la CEEAC Lors de l’atelier du 16/17 novembre 2010 à Yaoundé, chacun des représentants des Etats membres de la CEEAC a fait une présentation de l’état des lieux de sa filière café. Un sommaire du contenu de ces présentations se trouve dans l’Annexe 6 (page90X) ci-dessous. Production actuelle de la CEEAC Selon les chiffres d’ITC, les pays de la CEEAC produisent actuellement environ 60,000 tonnes de café par an. En 2009 la valeur des exportations de la CEEAC était de 128 millions $E.-U. Le Cameroun contribue à peu près 50% des exportations avec 30,000 tonnes de café (2009, ITC). Tableau 1 :Exportations de café par les Etats membres de la CEEAC, 2005 Ŕ 2009 (en tonnes) 2005 2006 2007 2008 2009 Monde 4,860,391 5,647,046 5,988,334 6,217,691 5,932,180 CEEAC 80,277 74,349 84,768 67,775 60,185 Cameroun 43,387 44,862 47,256 34,706 30,335 Burundi 22,974 17,557 20,067 15,312 17,115 DRC 7,685 6,156 4,487 7,178 7,030 Congo 4,252 4,033 8,787 8,231 5,041 Angola 427 398 222 337 428 1,516 1,208 3,802 1,966 217 Gabon - 65 30 24 19 Sao Tomé et Principe - - - - - 36 70 117 21 CAR Guinée Eq. Source : ITC (TradeMap) à base de statistiques COMTRADE Les données basées sur celles fournies par les partenaires (Mirror Data) sont indiquées en bleu. Les données agrégées sont les données miroirs et directes (Mirror Data & Direct Data): les valeurs sont indiquées en violet (Produit : 090111 café, non-torréfié, non-décaféiné) 5 Tableau 2 : Exportations de café par les Etats membres de la CEEAC, 2005 - 2009 (en milliers de dollars) Exportateur 2005 2006 2007 2008 2009 Monde 12,357,617 14,802,372 17,756,348 22,083,552 19,580,768 CEEAC 128,579 123,450 163,085 166,232 128,514 Cameroun 62,963 66,204 89,372 82,960 58,936 Burundi 46,519 36,740 38,484 39,463 40,742 DRC 11,143 11,149 8,821 18,250 15,927 Congo 6,676 7,387 19,021 20,526 11,458 Angola 473 543 402 868 955 CAR 773 1,281 6,683 3,985 430 1 56 65 110 60 10 3 29 13 6 21 87 208 57 Gabon Sao Tomé Principe Guinée Eq. et Source : ITC (TradeMap) à base de statistiques COMTRADE Les données basées sur celles fournies par les partenaires (Mirror Data) sont indiquées en bleu. Les données agrégées sont les données miroirs et directes (Mirror Data & Direct Data): les valeurs sont indiquées en violet (Produit : 0901 café) 6 Figure No. 1. : Part des exportations de la CEEAC par Etat membre, 2008 Source : ITC (TradeMap) à base de statistiques COMTRADE Marchés d’exportation du café de la CEEAC La plupart du café produit dans les pays membres de la CEEAC est vendu sur le marché de l’Union Européenne, avec aussi d’importants débouchés sur l’Afrique du Nord. Les marchés européens ont traditionnellement été la destination des cafés, en majorité robusta, venant de l’Afrique Centrale. Ceci est expliqué par des liens historiques entre la France, la Belgique, le Portugal, et aussi le fait que l’Europe a représenté jusqu’il y a quelques années presque la moitié de la consommation mondiale du café. Les pays de l’Europe, dont la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, sont les grands consommateurs de café robusta de qualité. Jusqu’à présent ils achetaient une grande quantité de ces cafés fournies par la CEEAC. Grâce aux accords particuliers et des conditions douanières plus favorables, certains pays du Maghreb importent aussi le café venant des pays membres de la CEEAC. A développer ces marchés dans l’avenir est une opportunité intéressante pour les pays de la CEEAC. Production historique de la CEEAC Plusieurs membres de la CEEAC ont été parmi les plus importants producteurs et exportateurs de café, au-delà de leur niveau actuel. La tendance depuis le début des années 1980 montre une baisse continue des volumes exportés par la CEEAC. 7 Figure No. 2. : Exportations du café par la CEEAC, 1980 Ŕ 2009 (en milliers de sacs de 60 kg) Source : ICO Figure No. 3. : Exportations du café par États membres de la CEEAC, 1980 Ŕ 2009 (en millions de sacs de 60 kg) Source : ICO Le café robusta (coffea canephora) est à l’origine du bassin de production des pays de la CEEAC. Cette stratégie représente une opportunité de choix pour permettre à la Communauté de prendre sa place sur le marché mondial du café, de créer à grand nombre des nouveaux emplois, notamment pour les jeunes, et de créer une industrie moderne, productive, et compétitive par rapport à tous les autres producteurs mondiaux. 8 4. Aperçu du marché international La consommation mondiale du café est en croissance. Selon l’OIC, elle pourrait atteindre 170 millions de sacs en 2020, par rapport à 132 millions de sacs en 2010. Cette forte demande représente une opportunité importante pour les économies des Etats membres de la CEEAC producteurs de café. L’offre et la demande Ŕ la perspective 2020 La chute des prix au début des années 2000 a beaucoup découragé les producteurs de café à travers le monde entier. Les prix sont tombés très bas – à Londres jusqu’à $E.-U. 380/tonne, et à New York à 38.00 centimes E.-U./lb, soit 836$E.-U /tonne. Les producteurs ont beaucoup souffert pendant cette période (1999 à 2003), et les plantations ont connu une baisse de productivité et de production. La stratégie des sociétés de café d’encourager la consommation a été poussée pendant cette période de bas-prix. De plus, les effets conjugués de la globalisation et de la croissance économique, en particulier en Europe de l’Est et dans les pays de l’Asie et de l’Amérique Latine, ont fait que la consommation de café a connu une augmentation d’environ 2.4% par an entre 2000 et 2008. La crise économique de 2008 – 2009 n’a que peu freiné cette tendance, sauf dans les pays consommateurs traditionnels, l’Europe et les Etats-Unis. En effet, les nouveaux marchés consommateurs ont vu augmenter leurs chiffres de consommation. En février 2010 lors de la Conférence du café au monde, au Guatemala, l’OIC a publié ses prévisions de l’offre et de la demande de 2010 à 2020. D’après ces chiffres, la consommation pourrait atteindre 170 millions de sacs en 2020, par rapport à environ 132 millions de sacs en 2010. Dans les années récentes la production globale a oscillé entre 124 et 138 millions de sacs. Le monde aura donc besoin de 30 à 40 millions de sacs supplémentaires dans les dix ans à venir. La question principale est donc – d’où viendra ce café ? Figure No. 4. : Prévisions de l’offre et de la demande en café, 2000 à 2020 (en millions de sacs de 60 kg) 180 170 160 150 million bags 140 130 120 110 100 90 80 Total production Total consumption Production trend High 2.4% Consumption 2% Low 1.5% La demande internationale du café est estimée à 155 et 170 millions de sacs d’ici 2020, soit 30 à 40 millions de sacs supplémentaires qu’en 2010. D’où viendra ce café ? 9 Une autre tendance importante est que les stocks de café dans les pays producteurs ont beaucoup baissé, comparés aux années précédentes. Les stocks restants sont en principe situés dans les pays consommateurs. A la fin de l’année caféière 2009-2010 ils sont estimés à environ 22 millions de sacs, ce qui représente l’équivalent de 2.5 à 3 mois de consommation. Le marché est ainsi vulnérable à l’occurrence d’une crise dans la production d’un des principaux pays producteurs. Figure No. 5. : Stocks aux pays producteurs de café, 2000 Ŕ 2009 (en millions de sacs de 60 kg) 64 56 55.1 54.0 52.7 48.3 48 41.2 40 million bags 37.1 32 28.3 27.8 24 20.9 19.1 16 11.7 8 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010* Source: ICO Le prix du café Ŕ évolution et perspectives à moyen terme En juillet 1989, lors du démantèlement des clauses économiques de l’Accord International du Café et suite à la libération des stocks retenus dans les pays producteurs par le système de contingentement en vigueur depuis 1963, les cours du café ont connu une forte baisse. On a vécu, par la suite, une longue période de prix bas, qui continuait jusqu’en 1994, quand une gelée au Brésil a réduit gravement la production du pays. Il y avait aussi une dépression des prix mondiaux entre les années 1999 et 2003, un facteur décourageant pour les planteurs dans tous les pays producteurs : même les plus productifs et efficaces n’arrivaient plus à êtres profitables. Depuis 2004 on a connu une reprise des prix, et la croissance de la consommation, et on estime que les perspectives sont positives pour les producteurs d’aujourd’hui. Pour l’instant, il existe un équilibre entre l’offre et la demande, mais en regardant vers l’horizon 2020, il semble que l’industrie aura besoin de quantités supplémentaires importantes, une perspective qui portera l’optimisme en motivant les pays producteurs d’avoir la volonté et la capacité de répondre à cette demande. 10 Figure No. 6. : Evolution des prix du café, 1991 - 2009 (dollar par tonne robusta, moyenne du mois) Source : CQG, 2009 En novembre 2010, le marché de Londres (robusta) a atteint un niveau de plus de $E.-U. 2,000 la tonne, et le marché de New York (arabica) a atteint plus de USCents200 /livre –environ $E.-U. 4,400 la tonne. Dans les années à venir, on peut s’attendre à des prix soutenus pour les raisons suivantes : Une demande croissante dans les pays consommateurs Des stocks faibles entre les mains des producteurs Une augmentation des revenus moyens de la population dans les pays consommateurs (et notamment les pays émergeants) Des coûts de production en augmentation dans tous les pays producteurs Une concurrence accrue pour les terres pour production d’alimentation et de bio-fuels Croissance de la consommation dans les pays producteurs De l’autre côté, il y aura inévitablement des risques : Des prix plus chers peuvent réduire la demande des consommateurs Un évènement météorologique pourrait causer une hausse brutale du marché et une forte baisse de la demande La croissance des rendements dans certains pays pourrait combler les manques dans l’offre. Evolution de la production mondiale Le café est un des produits principaux des échanges commerciaux internationaux. La production mondiale tourne autour de 130 millions sacs, soit environ 8 millions tonnes. Les exportations des pays producteurs sont chiffrées à environ 100 millions sacs, soit 6 millions tonnes. La consommation domestique des pays producteurs absorbe encore environ 30 millions sacs, soit 1,8 millions tonnes -dont 18 millions sacs par le Brésil qui est le plus grand consommateur des pays producteurs. On estime la valeur des exportations globales à une valeur d’environ 16,5 milliards $E.-U. en 2009. Il y a plus de 50 pays producteurs, dont les 3 plus grands, le Brésil, le Vietnam, et l’Indonésie, représentent plus de 60% de la production mondiale. Le principaux pays producteurs sont dans l’ordre : le Brésil, le Vietnam, la Colombie, l’Indonésie, puis les pays de l’Amérique Centrale et du Sud, l’Asie du Sud, et l’Afrique. 11 Tableau 3 : Dix principaux producteurs et exportateurs de café du monde, 2008/09 (en milliers de sacs de 60 kg) Rang Pays (000) sacs Pays (000) sacs 1 Brésil 45,992 Brésil 29,495 2 Vietnam 16,000 Vietnam 16,101 3 Colombie 10,500 Colombie 11,085 4 Indonésie 8,638 Indonésie 5,741 5 Ethiopie* 6,133 Guatemala 3,778 6 Mexique 4,650 Pérou 3,733 7 Inde 4,372 Ouganda* 3,311 8 Pérou 3,868 Honduras 3,256 9 Honduras 3,373 Inde 3,145 10 Guatemala 3,370 Ethiopie* 2,852 Source : ICO 2008/09 La production du café en Afrique Les pays producteurs de café africains ont fourni environ 12 % de l’offre mondiale du café (et moins de 11 % des exportations mondiales) pour la saison 2009-2010. Dans les années ‘70’s, l’Afrique comptait pour 30% des exportations mondiales. 12 Figure No. 7. : Exportations du café de l’Afrique versus les exportations globales de 1977-1978 à 2007-2008 (en milliers de sacs de 60 kg) Milliers de sacs Exportations de café du reste du monde Exportations de café d’Afrique Source : ICO Malgré la faible contribution des pays africains au marché mondial du café, cette production représente une grande partie du PIB et des revenus d’exportation d’un certain nombre de pays du continent. Ainsi, en Éthiopie et au Rwanda, les exportations de café ont généré respectivement 26% et 22 % des revenus d’exportation en 2009. De plus, le café est produit principalement par des petits paysans en Afrique qui contribuent plus de 90 % au total de la production, selon les estimations. Les conditions qui prévalent sur le marché mondial ont donc des implications importantes sur la réduction (ou la croissance) de la pauvreté. 13 Evolution de la consommation mondiale Tableau 4 : Consommation du café par le monde, 2000 Ŕ 2009 (en milliers de sacs de 60 kg) 2000 2009* Croissance annuelle (%) Marché traditionnel 63 377 68 873 0.8 Pays émergeants 15 744 22 500 3.6 Pays producteurs 25 604 MONDE 104 725 37 705 129 078 4.0 2.1 Source : ICO (* Prévisions) a) Marchés traditionnels Les marchés traditionnels sont les pays de l’Europe de l’Ouest, les Etats-Unis, l’Australie, la NouvelleZélande, et le Japon. Depuis quelques années, la consommation n’a augmenté qu’environ 1% par an, car le café était toujours sous l’image de la « vieille génération », et les jeunes semblaient ne pas s’y intéresser. En plus, il y a de plus en plus de concurrence dans le domaine des boissons, notamment les jus de fruits, la bière, des boissons énergétiques, ou bien les boissons exotiques. L’arrivée du phénomène des « Coffee Shops » de style Starbucks a créé tout un nouveau marché particulièrement pour les jeunes, qui ont désormais un lieu de rencontre. A boire du café avec ses amis est devenu « cool » pour la nouvelle génération. Ce groupe soutiendra également une partie à la croissance de la demande du café. Tableau 5 : Consommation du café par les marchés traditionnels, 2000 Ŕ 2009 (en milliers de sacs de 60 kg) 2000 2009* Croissance annuelle (%) Total 63 377 68 873 0.8 Union Européenne 38 024 38 626 0.2 Allemagne 8 770 8 897 0.1 Italie 5 149 5 835 1.3 France 5 402 5 568 0.3 Espagne 2 991 3 352 1.2 Royaume-Uni 2 342 3 220 3.3 18 746 20 436 0.9 6 626 7 130 0.7 Etats-Unis des Amériques Japon Source : ICO (* Prévisions) La consommation moyenne annuelle par personne a baissé légèrement depuis quelques années dans UE : elle est abaissée de 5,37 kg en 2000 à 4,83 kg en 2008. Mais la consommation par personne dans l’UE reste toujours bien au-dessus de la moyenne de la consommation des Etats-Unis. 14 Tableau 6 : Consommation du café par les européens, 2008 (en kg de « Green Bean Equivalent » en moyenne par personne par an) Pays kg de GBE Finlande 11.9 Norvège 8.9 Islande 8.9 Danemark 7.9 Suisse 7.7 Suède 7.3 Allemagne 6.5 Autriche 6.4 Slovénie 5.9 Canada (région Amérique du Nord) 5.9 Source : ICO Le robusta représente la partie la plus importante des mélanges dans certains pays, notamment l’Italie, le Portugal, la France et la Grande Bretagne. En Grande Bretagne le café soluble représente toujours la plupart de la consommation. Par contre, dans les pays du Nord de l’Europe, la Scandinavie, l’Allemagne etc., c’est plutôt l’arabica qu’on recherche. Le grand écart des prix entre les bourses de Londres (robusta) et New York (arabica) depuis les 2 dernières années a accéléré une tendance d’augmenter la part du robusta dans les mélanges pour certains marchés. Il reste néanmoins difficile, dans les marchés très compétitifs où les consommateurs sont très sensibles au goût du produit, de modifier beaucoup ou rapidement les recettes des mélanges. Aux Etats-Unis, la consommation de café par personne a chuté de 7,5 kg en 1946, à 2,7 kg en 1995. On présume que la cause c’est l’offre de qualité médiocre par la grande industrie aux États-Unis entre les années 1970/1980 qu’a exacerbé la chute. Ce niveau de qualité offert par l’industrie américaine a cédé la place à la filière « Gourmet » sur le marché depuis la fin des années 80. Grâce à cette opportunité et le haut niveau de qualité des produits offerts par la filière « Gourmet », ce dernier a eu un taux de croissance très rapide. Les torréfacteurs qui alimentent ce marché étaient prêts à payer de très bons prix pour obtenir les produits de haute qualité dont ils avaient besoin. En Afrique, c’est plutôt les producteurs d’arabica de l’Afrique de l’Est qui ont profité de cette tendance. En effet, le robusta n’a trouvé sa place que très récemment. Il y a une croissance toujours timide du robusta parmi les « fine coffees », mais seulement pour ceux qui sont très bien préparés. b) Marchés émergeants Depuis la chute du mur de Berlin, on a vu une accélération dans la demande du café parmi les pays de l’Europe de l’Est. L’intégration de plusieurs de ces pays à l’Union Européenne depuis les 20 dernières années a créé une amélioration généralisée du pouvoir d’achat de ces populations, et une forte demande du café dans presque tous ces pays. De plus, le taux de croissance de la demande a dépassé 5% par an ces dernières années en Russie. Les pays de l’Asie ont également connu une forte croissance économique, avec comme conséquence l’introduction de magasins spécialisés comme Starbucks et autres, qui sont en train de créer tout un nouveau marché pour le café dans ces pays. Très important, le taux de croissance semble moins vulnérable aux crises économiques (telle que celle de 2008/09) dans les marchés émergeants que dans les marchés traditionnels. C’est ce phénomène qui permet à l’OIC de faire la prévision d’une consommation d’environ 170 millions de sacs d’ici 2020. De plus, ces marchés pourraient être intéressants pour les producteurs de la CEEAC, étant donné que les exigences en qualité sont parfois moins onéreuses que celles des marchés traditionnels. 15 On estime que moins de 20% de la population mondiale buvait du café en 2008. Il reste donc de grands marchés à conquérir ! Tableau 7 : Consommation du café par les marchés émergeants, 2000 Ŕ 2009 (en milliers de sacs de 60 kg) 2000 2009* 15 744 22 500 3.6 Fédération Russe 1 863 3 131 5.3 Algérie 1 779 2 066 1.5 République de la Corée 1 246 1 551 2.2 Ukraine 179 1 460 23.4 Australie 832 1 223 3.9 Turquie 291 521 6.0 Croatie 327 366 1.1 Tunisie 174 289 5.2 Total Croissance annuelle (%) Source : ICO (* Prévisions) c) Marché des pays producteurs Parmi les nouveaux consommateurs on doit compter aussi plusieurs pays producteurs. Depuis longtemps les Brésiliens boivent leur propre café, mais le phénomène s’accentue. Aujourd’hui, le Brésil consomme environ 30 à 35% de sa production, soit environ 18 à 19 millions de sacs. En Éthiopie le café est une tradition nationale, et on estime la consommation nationale à environ 2.5 millions de sacs, soit la moitié de la production. C’est le même cas en Indonésie, où la consommation est estimée à 3,3 millions de sacs, par rapport à une production d’environ 10 millions. Au Mexique, en Inde, au Costa Rica et parmi beaucoup d’autres pays producteurs, la consommation du café augmente chaque année, et ceci est en partie grâce à une forte promotion de l’OIC favorisant la consommation locale. Cette tendance de consommation locale des producteurs représente une concurrence pour le marché international pour le produit, et continuera à favoriser les producteurs par des prix élevés. Tableau 8 : Consommation du café par les pays producteurs, 2000 Ŕ 2009 (en milliers de sacs de 60 kg) 2000 2009* Croissance annuelle (%) Total 25 604 37 705 4.0 Brésil 13 075 18 208 3.4 Indonésie 1 664 3 333 7.2 Mexique 1 189 2 200 6.4 Ethiopie 1 642 1 833 1.1 938 1 573 5.3 7 096 10 558 4.1 Inde Autres Source : ICO (* Prévisions) 16 Les mécanismes de commercialisation du café a) Les bourses Il existe plusieurs bourses de café, y compris au Brésil, à Singapour, et en Éthiopie. Pour le marché international, les bourses principales sont celles de Londres (LIFFE) pour le café robusta, et de New York (ICE) pour le café arabica lavé. Le prix du marché de Londres est exprimé en dollars des ÉtatsUnis par tonne, et pour New York en centimes des Etats-Unis par livre (lb). Les prix pour les deux sont les prix pour un café en entrepôt dans un pays consommateur, soit en Europe ou aux Etats-Unis. Un lot à Londres est de 10 tonnes, et à New York est 37,500lbs (17,010 kg). Depuis environ 25 ans, les cours du café traités sur les marchés internationaux sont de plus en plus liés aux prix cotés sur ces bourses. Les prix sont exprimés en « différentiel » par rapport au prix de la 4 5 bourse, en précisant s’il s’agit du prix FOB , CAF , ou en entrepôt à destination. b) Les marchés à termes Étant donné que les prix s’expriment en différentiel, et puisque les torréfacteurs se trouvent souvent sur des marchés extrêmement compétitifs, ils fixent en général le prix de leurs achats seulement lors de l’arrivée du café à l’usine. En achetant selon des contrats « prix à fixer » les torréfacteurs peuvent mieux gérer la volatilité du marché et garder leur compétitivité. Il revient donc aux fournisseurs, soit exportateur soit importateur, de gérer le risque des marchés volatiles en gérant leurs positions sur les bourses. Ceci demande une gestion financière importante, à cause des cautions et des appels de marges sur les positions en bourse, et représente un des plus grands obstacles à la vente directe des producteurs à l’industrie torréfactrice. c) Les marchés « Options » A côté des marchés à terme, il existe également des marchés d’OPTIONS de Londres et de New York, qui y sont liés. Il y a les options appelés PUT et CALL, soit une option à la vente ou à l’achat. Une option est un droit, mais pas l’obligation, de vendre ou d’acheter un lot du marché à terme à une date future déterminée, et à un prix déterminé, qui s’appelle le « strike price ». Le calcul des prix des options est déterminé par plusieurs facteurs, tels que la durée de l’option (plus longue est plus chère), la volatilité, les attentes du marché, la liquidité du marché à certains niveaux de « strike price », etc. d) Les Hedge Funds L’implication depuis environ 15 ans de fonds de couverture, parfois spéculatifs, appelés « Hedge Funds », sur les marchés internationaux de matières premières les a rendus encore plus volatiles qu’avant. Il ne s’agit pas ici d’analyser les effets positifs ou négatifs de ces « investisseurs », mais le contexte de volatilité ainsi créée pour les producteurs et exportateurs pose un réel problème, car il est difficile de se protéger des risques inhérents. En fin de compte, la spéculation se plie devant les faits fondamentaux de l’offre et de la demande, il convient donc de trouver une perspective de long-terme au milieu de la volatilité du marché. La gouvernance des chaînes de valeur café La chaîne de valeur du café a subi une restructuration majeure au cours de ces deux dernières décennies. Les organisations de producteurs ont perdu une grande partie de leur pouvoir en raison de l’abolition du régime des quotas et de la libéralisation du marché intérieur. Une pression s’est exercée sur les négociants locaux en raison de la présence plus active des multinationales dans les achats sur le marché local. Ces négociants ont eux-mêmes entrepris une restructuration considérable. Les négociants de taille moyenne se sont vus évincés par les plus grands. De fait, certains ont fait faillite, d’autres ont fusionné ou ont été absorbés par des négociants plus importants. On a vécu la même tendance dans les pays consommateurs au niveau et des importateurs/négociants, et de l’industrie de torréfaction. Mis à part quelques exceptions, il y a eu peu d’intégration verticale entre les torréfacteurs et les négociants internationaux. 4 Franco Bord (…port d’embarquement convenu) 5 Coût, Assurance et Fret (…port de destination convenu) 17 Le commerce du café devient de plus en plus concentré. La concentration sur le marché des torréfacteurs a atteint un niveau encore plus élevé que celui des négociants. Certains torréfacteurs sont encore en mesure de maintenir une position de pouvoir relative aux distributeurs, surtout ceux qui détiennent les marques les mieux connues. C’est grâce aussi à la nature particulière du café dans le commerce de détail et le fait que, dans plusieurs marchés de détail, le café ordinaire est vendu avec une faible marge, voire à perte. Le plus grand pouvoir est de plus en plus détenu par la grande distribution, où les centrales d’achat dominent le marché de distribution de l’alimentation dans les pays consommateurs. En revanche, les cafés spéciaux affichent des marges plus élevées au niveau de la vente au détail. Cependant, les marques propres aux supermarchés n’ont pas été en mesure de véritablement percer sur le marché des cafés spéciaux. Par exemple, les marques de « qualité supérieure » ont tendance à dominer le marché haut de gamme dans les chaines de grande distribution. Les produits à valeur ajoutée Il existe plusieurs possibilités d’ajouter de la valeur au produit d’exportation. La plus importante, par contre, est l’amélioration de la qualité du café vert marchand parce que c’est ce café qui est le plus demandé sur le marché international. Café vert/marchand Ŕ qualité améliorée La demande pour le café marchand sur le marché international est la plus forte parce que le torréfacteur prépare ses mélanges à la base de ce café et de la disponibilité du café de diverses origines. Il doit maintenir tout au long de l’année une qualité homogène et consistante, ce qui n’est pas facile avec la diversité des origines et des périodes de récolte. On estime que la qualité du café marchand dépend à 40% des pratiques agricoles, 40% de la cueillette et du traitement poste-récolte, et 20% du conditionnement avant exportation. Il existe donc d’importantes possibilités pour ajouter de la valeur au café au niveau du producteur à travers différents moyens suivant : le bon entretien du verger (absence de grains piqués, scolytes, etc.) ; les bonnes techniques de récolte (cueillette des cerises mûres seulement) et bon suivi postrécolte ; la bonne organisation du séchage (aires de séchage ou bâches, pour éviter un séchage au sol) ; le bon séchage (à 12,5% d’humidité). L’application de ces techniques résulte dans un café d’une qualité nettement améliorée par rapport aux normes souvent rencontrées. Ces techniques ne demandent que très peu d’investissement matériel, mais demandent tout de même un investissement dans le renforcement de capacités des planteurs. Il va de pair que le marché doit rémunérer cette meilleure qualité, ce qui n’est pas toujours le cas. Bref, l’organisation du marché interne reste une préoccupation pour atteindre cette amélioration de la qualité. Café « fully washed » Une autre possibilité d’augmenter la valeur du café est de produire du café « fully washed » - c'est-àdire traité par la voie humide. Ce traitement dans les pays de la CEEAC était traditionnellement réservé pour les arabicas (bien qu’en R.D.Congo il y avait une petite production en plantation de cafés robusta « fully washed » depuis les années 1960, qui avait une excellente réputation sur le marché italien). Il y a environ 10 à 15 ans un système écologique pour le lavage du café, robusta et arabica, a été développé en Amérique Latine. Ce système écologique utilise des quantités réduites d’eau et évite l’étape de la fermentation dans le traitement (qui est l’étape la plus difficile à maitriser). En plus, le prix des machines est à la portée des entrepreneurs en milieu rural. Un projet pilote au Cameroun est en train de tester cette technologie écologique ainsi que le potentiel commercial du robusta lavé. Il s’agit aussi de voir si les planteurs vont bien s’adapter à ce nouveau 18 système, qui demande une cueillette plus rigoureuse et la livraison régulière de cerises mûres à la station de lavage. Si les résultats du lavage sont positifs, on espère une extension du projet. Les résultats du lavage sont généralement plus sûrs pour l’arabica que le robusta : une amélioration nette de la qualité de l’arabica donne des prix d’environ 15 à 25% plus favorable pour le produit fini sur le 6 marché international . Café certifié Le café « durable » conquiert petit à petit l’attention du monde, après avoir enregistré une croissance spectaculaire depuis les années 2000. D’après les dernières estimations, le marché des « produits durables » représente environ 5,5% des exportations de café, contre à peine 1% en 2003. Entre autres il existe les certifications « organique/bio », « commerce équitable », « Rainforest Alliance » et « Utz-certified ». Ces dernières années ont aussi été marquées par l’élaboration de normes privées sur la durabilité à l’initiative de torréfacteurs, tout d’abord avec les Pratiques C.A.F.E de Starbucks et ensuite avec le 7 Programme de qualité durable AAA de Nespresso. Enfin, l’Association 4C (Code Commun de la Communauté du Café) gère un code de conduite volontaire à l’échelle de la filière, basé sur une liste 8 de 28 principes et de 10 pratiques inacceptables. Malgré l’augmentation des certifications de durabilité et des codes de conduite, il est difficile de dire quels types d’avantages pourront dégager les bénéficiaires ciblés, à savoir les producteurs de café et 9 leurs communautés. Une nouvelle étude suggère que les performances par rapport aux indicateurs sociaux, environnementaux et économiques sont extrêmement variables, en fonction du lieu géographique et du type de certification. Dans l’ensemble, les exploitations certifiées semblent mieux s’en sortir en termes de revenus, même si dans certains cas la différence avec les exploitations conventionnelles peut s’avérer minime. À peine plus de 50% des exploitations ont déclaré avoir obtenu un meilleur accès au marché grâce à la certification. Jusqu’à présent, peu d’éléments tendent à prouver que la certification a eu des effets significatifs sur l’environnement, du moins au cours des premières années, à l’exception d’une meilleure gestion de la pollution. S’agissant des indicateurs sociaux, les exploitations certifiées semblent fournir de meilleures conditions de travail, de santé et de sécurité, de meilleures relations entre les employés et mieux respecter la législation du travail (ces constatations s’appliquent principalement aux exploitations d’Etat, pas aux petits exploitants). 1. Café Organique / « Bio » Les chiffres pour le café « bio » sur le marché international varient beaucoup. En 2007/08 l’OIC a estimé le total du café « bio » à environ 37,000 tonnes, mais en 2008, on estimait les importations du café « bio » aux États-Unis et au Canada à environ 40,000 tonnes. Les importations en Europe sont estimées à environ 2% du total, avec la plus forte demande en Allemagne, Royaume-Uni, France, Pays-Bas, et Scandinavie. Il s’agit d’un marché de niche, avec un relativement bon taux de croissance, mais qui reste, malgré tout, très limité, avec des primes qui varient selon les origines et qualités, mais se situent normalement à environ 5 à 15% du prix du café normal. 6 Une partie de ce prime est utilisée pour les frais de gestion de la station de lavage, et une partie est retournée aux planteurs. On espère qu’à travers ces stations de lavage et un contact plus proche avec les planteurs, il sera possible d’apporter aussi un appui agronomique avec des résultats positifs, à la productivité et la qualité du verger caféier. 7 AAA de Nespresso entendait à l’origine de soumettre les pratiques agricoles à un code de conduite, mais à partir de mai 2009, l’objectif du programme est pour toutes les exploitations participantes (environ 25 000) soient certifiées par le « Rainforest Alliance ». 8 En juin 2009, l’Association 4C a déjà vérifié la conformité au code de conduite de 48 unités dans 16 pays, l’évaluation de 25 autres unités étant en cours. Une unité est une entité de gestion pouvant remplir au moins un conteneur de café (généralement des groupes de producteurs, des coopératives, des usines se chargeant de la mouture du café ou des exportateurs). La capacité de production totale de ces unités s’élève à 8,8 millions de sacs. L’Association 4C a développé un système d’étalonnage avec Rainforest Alliance, grâce auquel la certification Rainforest Alliance est équivalente à des pratiques conformes au code de conduite 4C, mais pas vice versa. 19 Bien qu’il existe une bonne partie de la production dans les pays de la CEEAC qui est produite sur une base « biologique », elle ne peut malheureusement pas être proposée sur le marché international en tant que telle sans avoir la certification d’une agence reconnue. Celles-ci exigent des inspections sur plusieurs années afin de vérifier que la production suit les normes d’une production « biologique ». La procédure prend 2 à 3 ans et elle est très coûteuse pour le producteur. En plus, dans un monde qui connaît de plus en plus de pression sur les productions agricoles pour atteindre des bons niveaux de productivité, les dernières études indiquent que le café produit sur une base « biologique » n’est pas forcément mieux pour l’environnement, l’ « empreinte carbone » est presque identique pour le café normal et le café « bio ». 2. Café « Fair Trade » Ŕ Commerce Équitable La certification « commerce équitable » peut être aussi une valeur ajoutée pour certains producteurs. Seuls ceux qui sont membres d’une coopérative ou d’une association de producteurs sont éligibles, et comme pour le café « biologique », il s’agit d’un programme de certification à tous les niveaux de la production ainsi qu’au niveau de la gestion de la coopérative impliquée dans le système. La certification demande normalement une période de 1 à 3 ans pour qu’un groupe soit accepté, et doit être répétée chaque année. La part du marché du « commerce équitable » reste toujours relativement faible, estimée à environ 1% du marché total en Europe, avec environ 3 à 5% aux Pays-Bas et en Allemagne, et environ 7% en France. Le prix du « commerce équitable » est fixé à un certain niveau, qui tient compte du coût de la production. Pendant des périodes de bas prix, ceci représente un nette avantage pour les producteurs membres de coopératives certifiées, mais lorsque les prix du marché sont élevés (tels qu’en ceux novembre 2010) l’avantage devient relativement faible. 4 Ŕ C : “Common Code for the Coffee Community” L’association 4-C a été créée par un groupe des principaux torréfacteurs, importateurs, producteurs et la société civile en vue d’établir un standard global pour le café « durable ». Le système 4-C se distingue des certifications telles que Utz ou Rain Forest Alliance, car : Il s’agit d’un système de vérification conformé aux pratiques de la production, un système établit pour les planteurs basé sur les normes établies pour une production durable On ne préconise pas de prime pour le café vérifié. Les coûts de la vérification sont en grande partie supportés par l’industrie. Jusqu’à présent, il n’y a pas de grandes quantités de café 4-C achetés autant par les consommateurs, mais il semble probable que d’ici quelques années, les grandes industries commenceront à demander que tous leurs achats soient du café « durable ». L’implication de 4-C dans l’établissement des normes pour les pays CEEAC pourrait apporter non-seulement des standards déjà reconnus sur la place du marché, mais faciliter en même temps la formation des agronomes et des planteurs dans des bonnes pratiques agricoles, fondation du système 4-C. Indications géographiques Un autre outil qui ajoute la valeur au café -- tout en bénéficiant les producteurs -- le développement des indications géographiques (IG). Un séminaire de l’OIC eu lieu en mai 2008 a débattu le potentiel et le défi de la mise en place des indications géographiques pour le café. Les résultats principaux de cette discussion sont que les IG : Peuvent être des outils puissants pour dresser le profil de certaines régions et offrir des avantages considérables ; Doivent compléter les marques privées et non les remplacer ; Requièrent un engagement de ressources à long terme ; 20 Peuvent mettre à profit la richesse des connaissances et l’expérience sur le terrain des pays producteurs Comme indiqué dans le troisième point ci-dessus, il faut un engagement des ressources à long terme afin de réaliser la mise en place. Pourtant, il faut analyser les avantages et les désavantages d’aller à l’avance avec un programme IG. Pour les pays ou les régions intéressées à savoir plus sur le sujet, nous vous invitons à contacter le 10 Centre du Commerce International pour plus amples renseignements . Café torréfié et moulu La transformation en café prêt à la consommation représente une valeur ajoutée pour ceux en mesure de faire la torréfaction, la mouture, l’emballage et la distribution nécessaire. Mais ce produit demande des larges investissements et des conditions de production particulières pour être compétitif. Il existe trois niveaux de marché pour le café torréfié, et dans chaque niveau une multiplicité de possibilités en termes d’offre et d’approche au marché. i. Marché domestique Bien que la consommation soit faible dans la majorité des pays de la CEEAC, il existe néanmoins deux marchés principaux : le marché de café haut de gamme, d’une bonne qualité et d’emballage, ciblés aux clients ciblés de la classe moyenne, le marché populaire, d’un produit à bas prix, ciblés à une population à faible revenu et avec une forte volonté de boire du café. Un élément important pour ce qui concerne le marché interne est la « formation » de la population au goût du café, afin d’apprendre comment apprécier le produit. Au Cameroun, il existe plusieurs initiatives qui ont été prises pour la distribution et la popularisation du café. Il existe des torréfacteurs d’un produit haut de gamme, avec emballage de qualité international, qui cible aussi des marchés nationaux. Par contre, dans la plupart des pays CEEAC, la majorité des torréfacteurs sont plutôt des entreprises artisanales, où le marché principal est un marché populaire à un prix très bas. Alors le produit et l’emballage sont forcément d’une qualité moyenne. Bien qu’il serait indiqué de voir un programme progressif d’amélioration de l’offre sur le marché se développer, il semble important de ne pas perdre de vue la réalité d’une population avec un pouvoir d’achat souvent très restreint. La disponibilité d’un café torréfié, bien que bas de gamme, est important pour encourager une croissance de la consommation. ii. Marché régional Certains torréfacteurs de la région sont déjà bien implantés sur les marchés sous régionaux, mais il reste beaucoup à faire dans ce domaine. Certains marchés de café dans la région offrent des possibilités de croissance, notamment celles du Tchad et Nigéria. Le Nigeria, ayant une importante population, représente un marché avec un très grand potentiel pour des cafés à tous les niveaux de qualité et prix. Une des difficultés sur le marché sous régional reste la concurrence des importations des grandes marques de café de l’Europe et de l’Afrique du Sud. Dans les grandes surfaces à Kinshasa, par exemple, on trouve plusieurs offres de café importé de l’Europe. iii. Marché international Le plus grand défi du marché international pour le café torréfié est l’énorme diversité des marchés (par exemple, dans l’Union Européenne : 27 pays, autant de langues, et une diversité de goût même entre régions dans le même pays), le coût de la publicité, la difficulté de garder une qualité stable 10 www.intracen.org 21 pendant toute l’année d’une seule origine, les difficultés techniques de conservation du produit torréfié (qui n’a pas de stabilité en qualité sauf un emballage sophistiqué et couteux), et la logistique de la distribution. Pour le moment, il existe quelques initiatives dans la CEEAC pour vendre le produit fini sur certains marchés en Europe et ailleurs, mais il s’agit de marchés de niche, où les volumes risquent de rester très restreints. La vente et la distribution de café torréfié reste le domaine du secteur privé, et il semble important que la politique au niveau de la Communauté Économique et au niveau de chaque pays soit focalisée sur la production, la productivité du verger, et la qualité de café marchand. Notons aussi que malgré l’absence des droits d’entrées pour le café vert, il existe dans certains pays consommateurs des impôts sur le café torréfié, ce qui décourage aussi les activités de transformation dans les pays d’origine. Tableau 9 : Droits à l’importation de certains marchés traditionnels Café vert Communauté Européenne Café torréfié Droit NPF consolidé dans le cadre du GATT 0% Régime NPF statutaire 0% PMA 0% APE 0% Droit NPF consolidé dans le cadre du GATT 7,5% Régime NPF statutaire 7.5% SGP 2,6% PMA 0% APE 0% Japon 0% Droit NPF consolidé dans le cadre du GATT 12% Régime NPF statutaire 12% SGP 10% PMA 0% Généraux 20% Etats-Unis 0% 0% Source: ICO 2008 a) Café soluble La consommation de café soluble concerne pour la plupart les nouveaux marchés consommateurs (Europe de l’Est, Asie, Russie), bien que la Grande Bretagne, qui s’est habitué au goût du soluble après la deuxième guerre mondiale, reste également fidèle à ce type de café, avec environ 75% de sa consommation. Les plus grands producteurs sont l’Union Européenne, le Brésil et l’Inde, mais il existe également des usines de transformation dans plusieurs pays consommateurs, et quelques pays producteurs. En Afrique, à part l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire dispose d’une usine Nestlé de café soluble, et en Tanzanie, une petite unité de Tanica à Bukoba. A titre indicatif, les Etats-Unis importent environ 36,000 tonnes de café soluble chaque année, et l’Union Européenne exporte environ 40,000 tonnes. Il existe deux procédés principaux pour la production. Le système de « spray-drying » passe par l’extraction sous-pression d’un liquide du café (torréfié et moulu), et puis séché dans un tour de séchage. Ce système est utilisé pour la plus grande partie de la production, mais pour faire une qualité supérieure où le goût du café (surtout de l’arabica) est mieux conservé, on utilise le système de lyophilisation. Ce dernier est plus coûteux, et utilisé seulement pour les meilleures qualités de café soluble. Souvent, après séchage, la poudre est agglomérée. La production de café soluble demande un investissement important en équipement, et consomme beaucoup d’eau de bonne qualité, et d’énergie. Le prix de l’énergie est un élément clé de sa rentabilité. b) Exportation en « vrac » Dans sa grande majorité, le café est exporté en grains verts, emballés en sacs de jute de 60 kg net et dans des conteneurs 20’, qui chargent entre 18 et 19 tonnes de café marchand. La tendance consiste à exporter de plus en plus en conteneurs en « vrac » - c'est-à-dire avec un grand sac à l’intérieur du conteneur et les grains soufflés dedans. Un containeur en vrac peut charger jusqu’à 21,6 tonnes de café marchand. De plus, ceci favorise la qualité, et économise l’emballage et le fret maritime. 22 c) Crédits carbone En vue de l’importance actuelle du débat sur le changement climatique, il y aurait éventuellement un marché à examiner dans la vente de « crédits carbone » associés aux vergers café sur le marché international. C’est un marché relativement récent, et la réglementation pour la valorisation de la séquestration du carbone est très complexe. Par exemple, afin de bénéficier des « crédits carbone » le planteur doit pouvoir démontrer ses droits de propriété à travers son certificat de titre pour sa terre, mais puisque dans beaucoup de cas la terre en milieu rural n’a pas encore été cadastrée les paysans n’ont pas de certificats. En tout cas, c’est un volet à suivre, car il s’agit d‘un marché en pleine évolution. 23 5. Présentation de la stratégie pour la CEEAC Contexte et défis Le Secrétariat Général de la CEEAC a pris la décision durant l’année 2010 d’intervenir dans le secteur du café, avec pour vision de repositionner les États membres de la Communauté sur le marché mondial, et ceci dans le but d’un développement durable de cet important secteur agricole. Le secteur du café dans la région se trouve à un carrefour important de son histoire : Il existe aujourd’hui une grande opportunité, dans un contexte de croissance de la demande mondiale, de pouvoir reconstituer son potentiel productif, tel qu’il existait auparavant. ). Il y a 35 ans, les exportations se chiffraient à près de 8 millions de sacs, mais depuis les vingt dernières années la quantité de café produit annuellement dans la région CEEAC a chuté d’un niveau d’environ 4 à 5 millions de sacs (240,000 à 300,000 tonnes) à environ 1 à 1,5 millions seulement (60,000 à 90,000 tonnes. La production a ainsi fortement chuté à cause de plusieurs facteurs, dont : une libéralisation mal maîtrisée du secteur pendant les années 1990 qui n’a pas été accompagnée d’un système adéquat de soutien aux planteurs ; un niveau de prix peu incitatif au début des années 1990 et 2000 ; l’accent mis par les gouvernements sur d’autres priorités. Ainsi, de nos jours, les défis principaux de la filière café sont : Une faible production associée à un niveau insuffisant de la productivité – Le manque de disponibilité du matériel végétal performant, la méconnaissance des bonnes pratiques agricoles, le manque d’interaction avec les centres de recherche, l’accès difficile aux intrants du fait de réseaux de distribution sous-développés. Le manque de compétitivité, dû à la faible performance des filières dans le domaine de la commercialisation, un manque de capacité des Organisation des Producteurs, notamment du secteur coopératif, un déficit dans le partage d’information entre les professionnels de la filière, ainsi qu’un accès lacunaire à l’information courante (prix, fournisseurs, etc.). La faible visibilité des cafés de la région – Les grands acheteurs du monde ne connaissent pas l’offre de la CEEAC, il n’y a pas d’activités promotionnelles et il n’existe pas un cadre permanent régional de concertation des dirigeants des institutions faitières. Opportunités et bénéfices pour la région: Les raisons pour lesquelles le café représente aujourd’hui une opportunité importante pour la région CEEAC : L’importante croissance anticipée de la demande mondiale d’ici 202011 ; Une longue tradition de production de café dans les États membres ; Une culture profitable pour les planteurs, si elle est pratiquée en utilisant des techniques adaptées ; La création de richesses et d’emplois en milieu rural à travers toute la région ; Une contribution à la sécurité alimentaire grâce à la stabilisation des revenus des foyers ruraux. On estime que le secteur café pourrait, sur une période de dix ans, reprendre son statut de secteur clé à l’exportation. Il serait alors susceptible de générer des revenus d’environ 500 à 600 millions de $E.-U. par an pour la région. 11 23% de croissance anticipée 2009-2019. 25 Vision Une vision stratégique a été développée lors de la réunion d’élaboration de la stratégie d’intervention de la CEEAC dans le secteur café. Elle a été formulée comme suit : Repositionner les États membres de la CEEAC sur le marché mondial du café par l’entremise du développement de secteurs café professionnels, durables et profitables pour l’ensemble des acteurs. Objectifs de la stratégie : Cette stratégie a été basée sur le travail des représentants des filières café de 7 des 10 États membres de la CEEAC lors d’un atelier de deux jours mené à Yaoundé en novembre 2010. Pendant cet atelier il est apparu clairement qu’il existe dans le secteur une nouvelle vision ainsi qu’une volonté de relancer le secteur, vision qui répondra non seulement aux besoins des pays membres et de leurs producteurs, mais qui permettra aussi de saisir l’opportunité existant sur le marché mondial. Les représentants des secteurs public et privé ont exprimé lors de l’atelier leur volonté de se diriger 12 vers un partenariat public-privé afin d’atteindre les objectifs suivants : Objectif 1 : Augmenter la production et améliorer la qualité du café de la CEEAC ; Pour que la CEEAC se repositionne sur le marché international du café, il sera nécessaire avant tout que la production augmente. Ceci passe en premier lieu par l’augmentation des rendements des vergers existants. On devra aussi privilégier l’accès aux variétés plus performantes et résistantes aux maladies. L’augmentation de la production passera également par la réhabilitation des anciennes plantations. La stratégie propose comme activités prioritaires la production et distribution du matériel végétal performant et la vulgarisation des bonnes pratiques agricoles. Le rôle de la CEEAC sera de recenser et compiler des projets nationaux, organiser des rencontres entre producteurs, chercheurs et multiplicateurs et soutenir une concertation d’actions de vulgarisation par des formations et le renforcement de capacité des institutions nationales concernées. Dans l’atelier, cet objectif d’augmentation de la production et d’amélioration de la qualité était analysé par les participants, qui ont défini un certain nombre de sous-objectifs et d’actions prioritaires, dont les détails ci-dessous : Objectif 1: Augmenter la production et améliorer la qualité du café de la CEEAC SOUS-OBJECTIFS ACTIONS PRIORITAIRES BENEFICIAIRES DIRECTS INTERVENTIONS DE LA CEEAC Augmenter la part des financements nationaux affectée au secteur agricole 111 Mise en œuvre de l’engagement de Maputo Juillet 2003 (affectation d'au moins 10% des budgets nationaux au secteur agricole) et de la décision prise au sommet de 2008 à Kinshasa Tous les intervenants du secteur agricole - Sensibilisation des États membres lors de la préparation des budgets Réhabiliter les plantations de café avec du matériel végétal performant et des bonnes pratiques agricoles 121 Élaboration et mise en œuvre de programmes de réhabilitation des vieilles plantations. Producteurs -Conciliation et compilation des projets nationaux -Facilitation de la mobilisation des financements et de la formation Augmenter la productivité et la qualité 131 Production et vulgarisation du matériel végétal performant Producteurs, chercheurs, multiplicateurs -Renforcement des capacités des multiplicateurs -Mise en réseau des chercheurs et des multiplicateurs -Élaboration de cahier de charges pour le réseau 12 Voir le Chapitre 7 pour plus de détails à partir de la page 42. 26 132 Identification et inventaire du savoir-faire dans le secteur du café Chercheurs, agronomes, producteurs, vulgarisateurs -Inscription de cette action dans l'agenda du réseau des chercheurs -Suivi du cahier de charges du réseau 133 Vulgarisation de l'usage du matériel performant et des bonnes pratiques agricoles Producteurs -Conciliation et compilation des projets nationaux -Organisation de rencontres entre producteurs, chercheurs et multiplicateurs -Vulgarisation et formations 134 Vulgarisation des bonnes techniques post-récolte Producteurs -Facilitation de la mobilisation des financements et de la formation -Vulgarisation et formations Faciliter le partage de l'information et des résultats de la recherche et vulgariser les résultats auprès des planteurs 141 Création d'un réseau de centres de recherche de la CEEAC Producteurs, chercheurs idem que 131 Lutter contre les fléaux 151 Élaboration et mise en place d'une politique de gestion des fléaux Producteurs -Inscription de cette action dans l'agenda du réseau des chercheurs. -Suivi du cahier de charges du réseau Faciliter l’accès aux intrants de qualité aux producteurs 161 Défiscalisation (exonération des taxes d'importation et de la TVA) des intrants liés au secteur café Producteurs -Plaidoyer auprès des Etats membres 162 Amélioration des réseaux de distribution des intrants dans les zones de production de café Producteurs, distributeurs d'intrants -Mise en œuvre d'une étude sur les systèmes de financements et accès aux intrants -Créer des plateformes de concertation pilotes 171 Harmonisation des réglementations phytosanitaires entre pays membres Producteurs, multiplicateurs de matériel végétal -Finalisation du projet d'harmonisation en cours (PRSA) Faciliter la circulation du matériel végétal Objectif 2 : Améliorer la compétitivité des filières de la CEEAC ; L’amélioration de la compétitivité des filières des pays membres de la CEEAC constituera une des clés leur permettant de retrouver leur place sur le marché international du café. Le renforcement de capacité des organisations professionnelles du secteur ainsi que des institutions et organisations faitières représentera un axe d’intervention prioritaire. Il sera également nécessaire d’aborder la problématique de l’accès aux financements par les acteurs tout le long de la chaine de valeur, depuis la plantation jusqu’à l’exportation. L’accès aux informations constitue un autre défi à relever pour atteindre l’objectif d’une compétitivité améliorée, considérant l’importance des informations sur la production et le marché afin de renforcer la position des producteurs. Pour atteindre ces buts, la CEEAC pourra promouvoir la vulgarisation des outils de publication d’informations déjà utilisés par certains États-membres (p.ex. Infoshare), et travailler avec les intermédiaires financiers pour faciliter la mobilisation de financements adaptés à la caféiculture. Selon les participants de l’atelier de Yaoundé, il y a plusieurs sous-objectifs qui ont été définis, et qui mènent à des actions prioritaires. Les bénéficiaires ultimes de beaucoup de ces activités seront les planteurs eux-mêmes, et la hiérarchisation des activités sera le travail du Cadre Permanent de Concertation proposé pour la mise en œuvre de la stratégie par l’atelier. 27 La liste de sous-objectifs et d’activités parait ci-dessous : Objectif 2: Améliorer la compétitivité des filières de la CEEAC SOUS OBJECTIFS ACTIONS PRIORITAIRES BENEFICIAIRES DIRECTS INTERVENTIONS DE LA CEEAC Dynamiser les organisations professionnelles du secteur café 211 Renforcement des capacités des organisations professionnelles du secteur Organisations professionnels -Création d'un réseau d’échange (plateformes des institutions d'appui) -Formations ciblés Encourager les investissements dans le secteur pour moderniser les capacités de transformation et commercialisation 221 Réalisation d'une étude économique sur la compétitivité des secteurs nationaux Tous les opérateurs privés et publiques -Mise en œuvre de l'étude et vulgarisation des résultats 222 Mise en place d'un cadre réglementaire et une législation fiscale incitative commune pour les investissements Tous les opérateurs privés: -Plaidoyer au niveau régional 231 Mise en place de financements adaptés à la caféiculture Tous les opérateurs privés: -Facilitation de la mobilisation des financements 232 Création des Fonds de développement dans chaque pays (à l'instar du FODECC au Cameroun) Tous les opérateurs privés: -Mise en œuvre de l'étude et vulgarisation des résultats 241 Mettre en place dans chaque pays d'un système intégré d’information dans le secteur café Tous les opérateurs privés et publiques -Mise en place d'un système régional intégré Faciliter l'accès aux financements Améliorer l'accès de tous les opérateurs aux informations 28 Objectif 3 : Promouvoir les cafés de la région. La promotion du café passe par le développement de la consommation locale, des activités de promotion à l’étranger, notamment auprès des professionnels du secteur mais également la mise en valeur du patrimoine génétique de la région, berceau du café. Bien que la promotion de la consommation domestique relève de la responsabilité de chaque pays membre, les activités régionales de promotion permettront également de soutenir la consommation nationale dans la Communauté. L’expérience d’autres pays producteurs montre clairement l’impact bénéfique d’une forte consommation domestique. Les activités à entreprendre seront: les dégustations régionales, les rencontres avec des acheteurs, création d’un site Internet, etc. Les sous-objectifs et activités proposées dans l’atelier sont repris dans le tableau ci-dessous : Objectif 3: Promouvoir les cafés de la Région SOUS OBJECTIFS Instituer des activités promotionnelles du café de la CEEAC ACTIONS PRIORITAIRES BENEFICIAIRES DIRECTS Tous les opérateurs privés: exportateurs, torréfacteurs, producteurs INTERVENTIONS DE LA CEEAC -Renforcement des capacités des organisations nationales en promotion -Organisation des rencontres et des manifestations 311 Organisation régulière de manifestations régionales de promotion du café et des rencontres avec acheteurs 312 Mise en place d’un portail internet régulièrement mise à jour Tous les opérateurs privés: -Concorder avec l’OIC pour vulgariser les informations sur le secteur café de la région 321 Promotion générique de la consommation du café Torréfacteurs, producteurs, consommateurs -voir activités de promotion 311 322 Vulgarisation des techniques traditionnelles de torréfaction et technologies simples Torréfacteurs, producteurs, consommateurs 323 Promotion des innovations des produits à base de café Torréfacteurs, producteurs, consommateurs 331 Exploitation des inventaires existants du riche patrimoine génétique commun Tous les opérateurs du secteur -Suivi du cahier de charge du réseau des chercheurs 332 Prise de mesures légales pour la protection de ce patrimoine Tous les opérateurs du secteur -Suivi des nationales initiatives 333 Promotion du patrimoine génétique Tous les opérateurs du secteur -Suivi des nationales initiatives Placer le secteur comme un des axes prioritaires de la région 341 Edition d’un rapport sur la situation du secteur dans la région et sa contribution potentielle au développement des Etats membres Tous les opérateurs privés et publiques -Mise en œuvre d'une étude et vulgarisation des résultats -Plaidoyer auprès des décideurs politiques des états membres de la CEEAC Faciliter les échanges entre institutions faîtières nationales 351 Mise en place d'un cadre permanent régional de concertation des dirigeants des institutions faîtières Institutions faîtières nationales et programmes nationaux -Création d'un cadre de concertation permanent -Convocation d'une réunion des dirigeants au moins une fois par an Augmenter la consommation du café local dans la région Assurer la protection et la promotion de l’existence d'un riche patrimoine génétique commun 29 Impact et bénéficiaires Avec une politique commune qui cible l’augmentation de la production, la qualité, et la productivité du verger, il serait envisageable, dans 10 ans, d’arriver à un chiffre de production de 200,000 tonnes, représentant une valeur globale estimée d’environ 500 à 600 millions de $E.-U.. Les bénéficiaires seront les producteurs et les autres acteurs dans la chaine de la valeur du café, en particulier les jeunes. Une meilleure intégration des jeunes au sein des systèmes de production de café répondra à la fois aux problématiques du chômage parmi les jeunes, à celle de la pauvreté en milieu rural, ainsi qu’à celle de la dépendance de plus en plus forte sur la nourriture importée. Cadre de mise en œuvre a) Cadre permanent de concertation Dans l’atelier de Yaoundé en novembre 2010, les participants ont proposé l’établissement d’un cadre permanent de concertation pour la mise en œuvre de la stratégie de la filière café. Dans ce cadre permanent on proposait avoir la représentation des Gouvernements et du secteur privé, avec comme objectif la réalisation des actions proposés pour atteindre les objectifs approuvés par l’atelier. b) Points focaux dans chaque Etat membre de la CEEAC En même temps, les participants à l’atelier ont proposé de nommer un point focal dans chaque Etat membre pour le suivi de la mise en œuvre de la stratégie, et le déroulement des activités prévues. Il était en même temps envisagé que la mise en œuvre sera réalisé à travers des activités partagées dans les pays de la Communauté, avec l’identification des ressources, tant humaines que financières, qui pourraient être à la disposition de la filière pour atteindre ses objectifs c) Rôle du Secrétariat Général de la CEEAC dans la mise en oeuvre Le Secrétariat Général de la CEEAC fournira un appui à l’établissement du cadre permanent de concertation, et le soutien de l’implémentation de la stratégie au niveau de la Communauté, visant le renforcement de la compétitivité à l’exportation des entreprises dans les secteurs prioritaires. Le Secrétariat Générale de la CEEAC bénéficiera des activités prévues dans le cadre du Programme PACCIA II ainsi que du soutien des partenaires dans chaque pays : Offices nationaux Institutions faîtières : Structures publiques et privées au niveau national tel que le CICC au Cameroun ou Intercafé au Burundi Organisations professionnelles Centres de recherches et de multiplication Opérateurs privés : Les coopératives et groupes de caféiculteurs, les usiniers, les torréfacteurs, les exportateurs, etc. L’implication du Secrétariat Général de la CEEAC dans cet exercice constitue un message fort aux institutions et organisations faîtières des États membres que celui-ci a la volonté de promouvoir et d’améliorer la situation du secteur. Le financement fourni dans le cadre du Programme d’Appui pour le renforcement des capacités du commerce international au service de l’Afrique (PACCIA II) permettra à la CEEAC de renforcer sa capacité au sein du Secrétariat Général et d’accompagner la mise en œuvre de cette stratégie dans les prochaines années. Il est estimé que ce programme aura rapidement, après son démarrage, un impact tangible. Si la mise en œuvre des activités dans les pays membres va au-delà des strictes responsabilités du Secrétariat Général, celui-ci jouera un rôle clé dans le dispositif de mise en œuvre au niveau régional. Il apportera en effet un appui à l’harmonisation des objectifs et au rapprochement des institutions et des acteurs clés dans la Communauté. Dans la même perspective, la création d’un cadre permanent de concertation parmi les pays membres, permettra de maintenir un mouvement positif dans le sens de la réalisation des objectifs. Ce document de stratégie repose sur l’état des lieux du secteur café dans les pays membres, tel qu’élaboré lors de l’atelier de Yaoundé. Après l’avoir situé dans le contexte du marché mondial et régional, le présent document décrit les principaux résultats de l’atelier dans une matrice présentant les objectifs et sous-objectifs de la stratégie, avec des indications concernant les sources potentiels de financement pour sa mise en œuvre ainsi que les potentiels partenaires pour sa réalisation. 30 6. Priorités du secteur café de la CEEAC Les priorités pour le secteur café identifiées par les travaux en groupe lors de la réunion d’élaboration de la stratégie d’intervention de la CEEAC dans le secteur café sont résumées dans les trois tableaux dans les pages qui suivent. Les priorités ont été divisées en trois groupes : Production et transformation post-récolte, transformation et commercialisation et autres. « Production et transformation post-récolte » # 1 Priorités Stratégie pour augmenter la production Objectifs Actions Amélioration de la productivité et de la Appuyer la réhabilitation des plantations du café qualité Production et distribution de matériel végétal performant Politique de la gestion des fléaux Création de centres de multiplication Gestion des fléaux 2 Renforcer les capacités des institutions et Appuyer la fédération de ces organismes Créer un réseau d’échange organismes professionnels de la filière café Dynamiser ces organismes Formation et vulgarisation des méthodes 3 Créer un réseau de centres de recherche de Faciliter la circulation de l’information et/ou Identification des ressources la CEEAC des résultats de recherche Mise en commun 4 Plaidoyer pour la création d’une politique Encourager la coopération et les Création d’un cadre de concertation pour la commune de la filière café échanges entre les acteurs de la filière création de la politique 5 Plaidoyer pour exonérer les impôts Faciliter l’accès d’importation des intrants liés à la filière café producteurs 6 Plaidoyer pour la création d’une législation Faciliter la libre circulation de matériel Recenser les ressources d’experts et créer des phytosanitaire commune CEEAC dans le végétal de la filière dans la région CEEAC infrastructures domaine café Lutter contre le résidu des pesticides aux 31 intrants aux La CEEAC dépose le plaidoyer au sein des gouvernements des États membres « Transformation et commercialisation » # 1 Priorités Objectifs Actions Soutenir l’organisation de manifestations Valorisation des cafés de la région régionales de promotion de la caféiculture Création d’un comité d’organisation rencontres (composition public-privé) des Organiser des rencontres avec acheteurs. 2 Renforcement des capacités des opérateurs Augmentation de la consommation du café Vulgarisation des techniques traditionnelles de sur le marketing & la promotion de la région, en particulier au niveau local torréfaction et technologies simples. Inciter les offices nationaux à faire promotion des cafés du terroir. Inciter l’innovation de produits à base de café. 3 Faciliter l’accès aux financements Bénéficier de crédits à taux bonifié Négocier avec les institutions financières pour l’octroi des crédits à taux bonifié Impulser la mise en place des fonds de développement dans les différents pays. 4 Faciliter la mise en œuvre d’un système Réduire les asymétries d’information tout Impulser l’extension du système d’info du d’information (infoshare) sur les filières de la au long de la filière pour augmenter les Cameroun. région. revenus du producteur Mettre en place des points focaux au niveau de Mettre en place un observatoire de la filière chaque pays 5 Soutenir la mise en place d’une fiscalité Accroître les investissements dans la Faire une étude économique axes sur les coûts commune sur la filière de café filière de la filière (taxes douanes etc.) Alléger le fardeau des producteurs 6 Renforcer les infrastructures de transport (routes, ports, rails…) 32 Plaidoyer au niveau régional pour faire passer les recommandations « Autres » # Priorités Objectifs 1 Plaidoyer auprès des gouvernements des Mettre en œuvre l’engagement de Maputo Mission d’évaluation par la CEEAC l’application pays membres pour affecter réellement au Juillet 2003 et la décision prise au sommet effective de la décision de Maputo moins 10% du budget au secteur de l’ de 2008 à Kinshasa Agriculture 2 Nécessité d’un cadre permanent concertation dans la région 3 Plaidoyer auprès des décideurs politiques Aider la filière café à reprendre sa place Vulgarisation d’un rapport ciblé sur la situation des états membres de la CEEAC pour dans l’économie régionale du café dans la région relancer la filière café 4 Encourager la mutualisation des ressources Déceler et répertorier le savoir-faire dans Organisation des rencontres périodiques coopération afin de partager les expériences le secteur café afin de le partager Mise en place d’un site web et l’alimentation et les bonnes pratiques notamment dans la régulièrement recherche 5 Protection et valorisation génétique commun du Actions de Mettre en place ce cadre au niveau de la Tenue de la 1ere réunion de concertation pour région les organisations publiques et privées pour définir le cahier des charges (y compris la programmation du suivi) patrimoine Faire prendre conscience de l’existence Exploitations des inventaires existants du du patrimoine commun, et en assurer la patrimoine génétique protection et la promotion Amener les politiciens à mettre en œuvres cette priorité 6 Appui à la réhabilitation installation, des Améliorer la qualité du produit et la fluidité Réhabilitation de toutes les infrastructures de infrastructures. du commerce toute la chaîne de valeur. Appui aux équipements 7 Relayer l’accès aux opportunités financements et partenariat) de Faciliter la mobilisation des ressources Organisation d’une rencontre avec les bailleurs financière à tous les niveaux de la chaîne de fonds spécialisés dans le domaine de valeur 33 7. Modèle des impacts Impacts préconisés sur les économies de la région Les pays de la CEEAC pourraient dans une période de 5 ans augmenter leurs exportations pour atteindre 100,000 tonnes (en 2001). Un tel volume représenterait une valeur d’exportation de 150 à 200 millions$ E.-U., selon les prix obtenus de 2009. (En vue de la hausse généralisée des prix du café depuis 2009, on peut estimer un chiffre plus élevé). D’après des estimations de l’IFPRI, que chaque dollar d’exportation engendre trois dollars d’activité économique additionnelles en milieu rural. Une exportation de 100,000 tonnes pourrait donc générer environ 500 millions $E.-U. pour l’économie rurale. Figure No. 8. : Modèle d’impacts - volumes et valeurs des exportations 2010 Ŕ 2015 Source sur volumes 1999 – 2009 : OIC Source sur revenues 2001 – 2009 : ITC TradeMap (95801 coffee) *Prévisions des revenues d’exportation, selon les prix obtenus en 2009. Avec une politique commune qui cible l’augmentation de la production, la qualité, et la productivité du verger, il serait envisageable, dans 10 ans, d’arriver à un chiffre de production de 200,000 tonnes, soit d’une valeur globale estimée à environ 500 à 600 millions $E.-U. Sur ces 200,000 tonnes, on estime dans 10 ans d’arriver à un chiffre de consommation domestique d’environ 10% de la récolte, ce qui permettrait le développement d’une industrie de torréfaction et de distribution d’une valeur d’environ 200 millions$E.-U. En plus, on estime que la capacité d’absorption du marché sous régional pour l’importation de café torréfié serait d’ordre de 10,000 tonnes de café torréfié, d’une valeur à l’exportation d’environ 50 à 60 millions$E.-U. Ceci laisse à l’exportation de café vert sur les marchés mondiaux un total d’environ 170,000 tonnes, d’une valeur qui peut être estimée à 340 millions$E.-U. Impacts préconisés sur les groupes cibles Réduction de la pauvreté La relance du café dans la CEEAC, un produit cultivé par des milliers de petites exploitations ménagères, a un énorme potentiel pour la réduction de la pauvreté. Dans le passé, les revenus du café en milieu rural avaient permis aux ménages de payer le frais de scolarité pour les enfants, les soins médicaux, et pour les tôles du toit. De même manière, le café peut aujourd’hui contribuer aux objectifs du développement du millénaire. 34 Une exploitation de 1 ha pourrait apporter à un ménage un revenu total de CFA 600 à 700,000 aux prix du marché de novembre, 2010. De ces revenus sont à défalquer les coûts des intrants, de la main d’œuvre et de l’amortissement de son investissement, mais son revenu net peut représenter un apport significatif au budget du foyer paysan moyen. L’emploi des jeunes L’emploi des jeunes est une des plus grandes préoccupations des Etats en Afrique, notamment ceux d’Afrique centrale. En effet, dans les 10 pays de la CEEAC, les jeunes entre 15 et 24 ans sont dénombrés à 28 millions aujourd’hui, donc 20% de la population totale. Ce chiffre représente près du double à celui de 1990 ! Ce nombre est estimé d’une croissance encore presque double, soit presque 52 millions d’ici à 2050 (17% de la population totale, estimé), selon des prévisions 13 conservatrices des Nations Unies . Comment assurer une bonne intégration de ces jeunes aujourd’hui et de lendemain dans les économies nationales, afin de permettre leurs contributions potentiels aux objectifs de développement ? La relance du secteur café nous permettra à commencer à adresser cette question. Figure No. 9. : Population entre 15 et 24 ans, 1950 - 2050 (pourcentage de la population totale et nombre absolu en milliers) 'en millions 60 % 25 50 20 40 15 Nombre absolu (CEEAC) 10 30 % de la population (Monde) % de la population (CEEAC) 20 5 10 0 0 Source: The United Nations World Population Prospects: La revision 2008. http://data.un.org Actuellement les jeunes sont pour la plupart peu intégrés dans les économies en Afrique. Les taux de chômage officiels des jeunes en milieu urbain dans les pays de la CEEAC atteignent les 20%, et le taux de jeunes en milieu urbain qui se « débrouillent » dans le secteur informel est de 70 %, voire 14 80% dans certains pays . 13 United Nations, Department of Economic and Social Affairs, Population Division, 2009. World Population Prospects: The 2008 Revision. (Previsions selon “Medium Variant”) 14 http://www.journalducameroun.com/article.php?aid=642 35 Cette crise est accentuée par l’exode rural. Dû au manque d’opportunités économiques, de l’extrême pauvreté, des conditions misérables du travail, et de l’étouffement par des structures traditionnelles hiérarchisées dans les zones rurales, de plus en plus de jeunes en Afrique migrent des villages vers les centres urbains. Mais n’ayant pas les compétences requises et dû à la faiblesse des économies nationales, ces actifs souvent ne trouvent malheureusement pas d’emplois en ville. Frustrés par le manque d’opportunités pour s’épanouir, nombreux risquent leurs vies pour rejoindre l’étranger. Enfin, la délinquance, la criminalité, l’alcoolisme et la violence dans les ménages menacent actuellement de détruire la cohésion sociale dans nombreuses villes à travers le monde. Figure No. 10. : Population urbaine, 1960 Ŕ 2008 (% du total) Description: La population urbaine est la population en milieu d’année des zones définies comme zones urbaines dans chaque pays et divulguées aux Nations Unies. Source: Banque Mondiale, Indicateurs du développement dans le monde http://donnees.banquemondiale.org/indicateur De l’autre côté, l’exode des jeunes (souvent les plus entreprenants et le plus éduqués) pose aussi des problèmes pour les zones rurales : le vieillissement des agriculteurs est couramment cité comme une des raisons pour la faible production agricole, dont celle du café. Voilà donc le grand paradoxe : les pays de la région deviennent alors de plus en plus dépendant sur les importations de nourriture, le riz de l’Asie, par exemple, et en même temps les jeunes sont au chômage ! 36 Figure No. 11. : Rendement des céréales, 1960 - 2008 (kg par hectare) Description: Le rendement céréalier, mesuré en kilogramme par hectare de terre récoltée, comprend le blé, le riz, le maïs, l’orge, l’avoine, le seigle, le millet, le sorgho, le sarrasin et les grains mélangés. Les données sur la production céréalières portent sur les récoltes de grain sec uniquement. Les cultures de céréales récoltées comme foin ou la pelouse récoltée comme nourriture, aliment pour animaux ou ensilage ainsi que les céréales utilisées comme pâturage sont exclues du calcul. Source: Banque Mondiale, Indicateurs du développement dans le monde http://donnees.banquemondiale.org/indicateur Le défi pour des nombreux Etats Africains, dont ceux de la CEEAC, est de mobiliser le potentiel des jeunes pour les économies nationales à travers des emplois décents. Une meilleure intégration des jeunes au sein des systèmes de production agricoles répondra à la fois aux problèmes du chômage parmi les jeunes, celle de la pauvreté en milieu rural, ainsi qu’à celle de la dépendance croissante sur les aliments importés. En effet, selon un rapport de la Banque Mondiale, les économies africaines faiblement industrialisées ne peuvent pas créer le nombre d’emplois requis dans les centres urbains pour absorber les jeunes: l’emploi des jeunes dans les activités rurales (agricoles et non-agricoles) est la seule solution viable à court terme pour l’emploi 15 d’une population jeune en forte croissance . En plus, l’augmentation de la productivité ne peut réussi qu’avec l’implication des jeunes qui ont la capacité et le dynamisme d’appliquer des nouvelles techniques et de faire de la production agricole une activité entrepreneuriale (plutôt qu’une activité de subsistence). Les aspirations, l’énergie et la capacité des jeunes d’aujourd’hui sont des atouts précieux et nonnégligeables pour tous les pays du monde. Il est important de les fournir les aides nécessaires à avoir l’accès aux placements d’emplois afin de les permettre à atteindre leurs potentiels ultimes. C’est une des pré-conditions pour la réduction de pauvreté,le développement et une paix durable. 15 World Bank, 2008. Youth and Employment in Africa - The Potential, the Problem, the Promise 37 Figure No. 12. : Valeur ajoutée à l’agriculture par travailleur, 1980 Ŕ 2008 (en $ E.-U., constants de 2000) Description : La valeur ajoutée à l’agriculture par travailleur est une mesure de la productivité agricole. Elle mesure la production du secteur agricole moins la valeur des entrées intermédiaires. L’agriculture comprend la valeur ajoutée de la foresterie, de la chasse, de la pêche ainsi que des cultures et la production animale. Les données sont en dollars américains constants de 2000. Source : Banque Mondiale, Indicateurs du développement dans le monde. http://donnees.banquemondiale.org/indicateur En favorisant la modernisation de la production du café, la CEEAC peut contribuer à la création d’emplois accessibles et attirants aux jeunes. Les priorités recensées dans la stratégie vont dans les sens de faire de la production du café une activité rentable dans laquelle les jeunes seront motivés à s’investir : La distribution des variétés à haut rendement La facilitation des investissements et d’accès aux crédits La vulgarisation des meilleures pratiques agricoles La diffusion des informations sur le secteur La création d’infrastructures La création d’opportunités de formations en zone rurale Les impacts envisagés par la relance du secteur café avec et à travers l’intégration des jeunes sont : Une augmentation du nombre de jeunes ayant des emplois « décents » agricoles et nonagricoles dans les activités de secteurs café (Cible 2 de l’OMD 1 : Fournir un emploi décent et productif à tous, femmes et jeunes inclus) ; Une augmentation des revenus en milieu rural (OMD 1), et la réalisation des avantages sociaux qui en découlent : scolarisation des enfants (OMD2), réduction de la mortalité infantile (OMD 4), et amélioration de la santé maternelle (OMD 5) ; Une réduction de l’exode rurale des jeunes qui trouvent des opportunités d’emploi intéressantes agricoles et non-agricoles en milieu rural ; Une amélioration de l’égalité des genres et une meilleure autonomisation des femmes à travers leur insertion dans les activités économiques des secteurs café (OMD 3) ; Une réduction du taux de chômage des jeunes en milieu urbain et la réalisation des avantages sociaux qui en découlent : diminution de la délinquance, amélioration de la cohésion sociale, etc. La difficulté pour le Secrétariat Général et ses partenaires est d’assurer que les actions de la CEEAC au niveau régional ont des retombés au niveau local. En effet, le succès de cette stratégie dépend sur l’amélioration des opportunités et conditions réelles vécues par les jeunes aux villages. Sources: UNECA, 2002. Youth and Employment in Africa. World Bank, 2008. Youth and Employment in Africa - The Potential, the Problem, the Promise 38 8. Cadre de mise en œuvre de la stratégie Responsabilités La mise en œuvre de la stratégie incombe au Secrétariat Général de la CEEAC, et en particulier à la Direction du Commerce. La CEEAC s’appuie sur les offices nationaux, les institutions faîtières et les organisations professionnelles pour la réalisation des actions. Approche générale Les ressources humaines et financières de la CEEAC pour la mise en œuvre de la stratégie sont limitées. L’approche de mise en œuvre est donc basée sur les éléments suivants : La mutualisation des efforts Le partage des informations La mobilisation de ressources Option 1 : - En travaillant avec l’effectif actuel du Secrétariat, prendre les dispositions nécessaires de réaliser un certain nombre d’activités, selon la disponibilité de financements pour lesdites activités. Il y aura dans le cadre de PACCIA II un certain montant pour effectuer ces activités. Option 2 :- En vue de l’importance du secteur café, et son potentiel de revenu – soit de créer une industrie de l’ordre de 500 millions $E.-U. d’ici dans 5 à 7 ans – de nommer une personne responsable à faire le suivi de la mise en œuvre de la stratégie. Il s’agirait d’une personne qui aurait la responsabilité de la mobilisation des ressources et des personnes nécessaires pour la préparation d’une feuille de route et d’un tableau de bord pour la mise en œuvre de la stratégie. Option 3 :- La même approche que l’Option 2. Mais dans l’Option 3, c’est la mise en œuvre à travers une organisation tierce, qui effectuera le travail sous un contrat de « outsourcing » afin d’atteindre les résultats convenus. Au cas des Options 2 et 3, il est à reconnaître que le Secrétariat-Général n’aura pas le mandat de la mise en œuvre des activités relatives à la production dans les États membres. Par ailleurs, une personne ou une organisation hors de l’industrie nationale ayant une très bonne connaissance du secteur national dans chaque pays peut tout de même porter un grand appui aux institutions faîtières nationales, afin d’améliorer la transparence et la mise en œuvre du programme. Partenaires La CEEAC pourrait s’appuyer pour la mise en œuvre de la stratégie des institutions suivantes : En vue des ressources humaines et financières limitées de la CEEAC pour la mise en œuvre de la stratégie, elle devra s’appuyer sur les différents partenaires potentiels du secteur. Offices nationaux : Structures publiques, telles que l’ONCC - Cacao au Cameroun, l’ARFIC au Burundi, l’ONC en R.D.Congo Institutions faîtières : Structures publiques et privées au niveau national tel quet le CICC au Cameroun, la F.E.C. en R D Congo, l’Intercafé au Burundi Organisations professionnelles : Diverses organisations ou associations tels que les organisations des producteurs, les regroupements des exportateurs, etc. Centres de recherches : Institutions privées ou publiques engagés dans la recherche pour la production ou transformation du café. Multiplicateurs : Centres privés ou publiques de multiplication des plants améliorées. Opérateurs privés : Les coopératives et groupes d’agriculteurs, les usiniers, les torréfacteurs, les exportateurs, etc. (Voir la liste des acteurs en Annexe I) 39 Mise en œuvre dans le cadre du PACCIA II Le PACCIA II, 2011 – 2013 sous financement de l’ACDI* vise soutenir la CEEAC de manière pragmatique et réaliste en vue d’atteindre les objectifs et priorités identifiés par les acteurs du secteur café. Le programme est mise en œuvre par la CEEAC avec l’appui de l’ITC. Les domaines généraux d’intervention de PACCIA II sont les suivantes : Le renforcement de la capacité d'approvisionnement des produits du secteur clé à l'exportation L’établissement des liens entre les organisations de producteurs et leurs initiatives d'une part et les acheteurs du marché cible de l'autre L’établissement des liens entre les organisations de producteurs et leurs initiatives d'une part et les acheteurs du marché cible de l'autre Ressources et mobilisation des ressources additionnelles Ressources nécessaires La responsabilité pour la mise en œuvre d’une stratégie de production et de commercialisation incombe au premier lieu à chaque Etat membre de la CEEAC. Les activités nécessaires pour atteindre les objectifs énumérés par les acteurs du secteur, représentants de chaque pays producteurs, demanderont pour un investissement financier et ressource humaine sur tout le long de la chaîne de valeur. L’appui que peut apporter le Secrétariat Général de la CEEAC dans la mise en œuvre de cette stratégie visera une concertation des institutions nationales et faîtières, le renforcement de capacités de ces institutions, et la facilitation de l’approche commune au marché, afin d’assurer le masse critique nécessaire pour attirer les acheteurs. En ce qui concerne les ressources nécessaires, il s’agit de : a) Les ressources humaines Le Secrétariat Général aura une capacité de liaison et de contact avec les institutions nationales, afin de promouvoir la concertation voulue, et les activités préconisées pour la mise en œuvre des éléments de caractère régional de la stratégie. En même temps, le Secrétariat Général fera appel aux consultants ou autres institutions jugés nécessaires pour venir en appui de ces interventions b) Ressources financières Le programme PACCIA retient un certain nombre d’activités d’encadrement de la mise en œuvre de la stratégie dans les 3 ans 2011-2013. Ces ressources, destinées à renforcer la capacité du Secrétariat Général ainsi que celle des institutions dans le secteur seront utilisées suivant le programme à convenir, selon les priorités déjà identifiées à travers l’atelier participatif du secteur à Yaoundé en novembre, 2010. c) Ressources existantes et mobilisation des ressources additionnelles Les ressources humaines et financières propres à la CEEAC pour la mise en œuvre de la stratégie sont actuellement limitées. En effet, il est envisagé que cette stratégie permette à la CEEAC de mobiliser des ressources additionnelles pour ces interventions dans le secteur café. Cependant les ressources existantes aujourd’hui sont les suivantes : i. PACCIA II – Fonds destinés aux activités d’appui de la mise en œuvre de la stratégie CEEAC du secteur café dans la région. ii. Autres programmes 40 Relations avec d’autres programmes en cours Il existe actuellement dans 2 pays membres de la CEEAC des programmes directement portant sur le café. Voici nous présentons le cas du Cameroun : Cameroun – Tous ACP – Deuxième année du programme, qui porte sur la mise en œuvre de la Stratégie du Secteur Café du Cameroun, remise au Gouvernement en octobre 2009. Ce programme prévoit pour les activités de 2011 : Atelier sur la recherche et la production Financement partiel d’un symposium sur le café, visant le marché sous régional et international, ou on compte inviter des acheteurs des pays consommateurs afin de promouvoir le contacte entre vendeurs et acheteurs, et la marque du café sur le marché international. Compris dans ce symposium, il y aura probablement une formation en dégustation pour les exportateurs et organisations faîtières, afin de sensibiliser les acteurs clé sur les attentes du marché international « haut de gamme », et de renforcer la capacité du secteur en matière d’évaluation de la qualité. 41 Annexe 1 : Aperçu de quelques acteurs du secteur Angola Instituto Nacional do Café de Angola (INCA), Luanda : Institution régalienne qui s’occupe aussi de la promotion du café (production et commercialisation), et représente le pays dans les organisations internationales du café Burundi Autorité de Régulation de la Filière Café du Burundi (ARFIC), Bujumbura: Organisation régalienne pour le secteur café au Burundi INTERCAFE: Organisation Interprofessionnelle du secteur café au Burundi, chargé de la promotion de la production et des produits sur le marché international (Secteur privé) Service de vulgarisation, Ministère de l’Agriculture Cameroun Office National du Cacao et du Café (ONCC), Douala : Organisation régalienne et de contrôle de qualité de la production du cacao et du café Comité Interprofessionnel du Cacao et du Café (CICC), Douala : Quatre collèges – Exportateurs, producteurs, usiniers, torréfacteurs (Secteur privé) Institut de Recherche Agricole et du Développement (IRAD) : Centres de recherche à Yaoundé et dans les régions Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER) : Project de Vulgarisation de la Recherche Appliquée (PNVRA), Projet Semencier Cacao-Café (PSCC), Projet Protection Verger Cacao-Café (PPVCC), Projet Engrais (PAUEFCC), Fonds de Développement des Filières Cacao et Café (FODECC) : Fonds de financement de projets dans les 2 secteurs, alimentés d’un prélèvement de CFA 15.00/kg exporté Congo Ministère de l’Agriculture République Démocratique du Congo Office National du Café (ONC) : Institution régalienne, promotion de la production, contrôle de qualité, avec agences dans les centres principaux de production et exportation Institut National de Recherche Agricole (INERA) Fédération d’Entreprises Congolaises (FEC) – Secteur privé) Services de vulgarisation, Ministère de l’Agriculture Conseils Agricole Rural de Gestion (CARG) : partenariat publique/privé, visant la décentralisation Comités Provinciaux de café 42 Gabon Caisse de Stabilisation et de Péréquation (CAISTAB), Libreville Guinée Équatoriale Ministère de l’Agriculture, Malabo et Bata République Centrafricaine Office de la Réglementation, de la Commercialisation et du Conditionnement des Produits Agricoles (ORCCPA), Bangui Service de vulgarisation, Ministère de l’Agriculture, Bangui São Tomé et Principe Câmara de Comércio, Indústria, Agricultura e Serviços, São Tomé Tchad Ministère de Commerce, N’Djamena 43 Annexe 2 : Projets en cours dans le secteur café de la CEEAC PROJETS, PROGRAMMES ET INITIATIVES ENCOURS DANS LES PAYS MEMBRES DE LA CEEAC RELATIFS AU CAFE ID# Nom du projet, programme ou initiative Pays concernés Produits concernés 1.CEN.B02 Implementation of selected strategy activities (non Cotton) Cameroun 1.CEN.B01a VC diagnosis, Strategy dev., Planning & Organisation of impl. (non Cotton) 1.CEN.D03 Sector specialty cocoa Budget Institution de mise en oeuvre Bailler ou source de financements Café, Cassava & Plantain 190 000 EUR ITC EU All ACP Agricultural Commodities Programme Cameroun Café 140 000 EUR ITC EU All ACP Agricultural Commodities Programme for and Cameroun Café, cacao 36 000 EUR WB EU All ACP Agricultural Commodities Programme 1.CEN.C02 Carry-over of training services to complete QSA for a MIS Cameroun Café, cacao 45 000 EUR UNCTAD EU All ACP Agricultural Commodities Programme 1.CEN.C03 Commodity Supply Chain Finance Cameroun Café 30 000 EUR UNCTAD EU All ACP Agricultural Commodities Programme 1.CEN.C04 Agricultural Exchanges Cameroun Café, cacao 70 000 EUR UNCTAD EU All ACP strategy coffee Commodity Activités principales 44 2.CEN.B02 Cameroon and CEMAC sub-region / Coffee Cameroun, region Café Appui à la mise en œuvre de la stratégie du secteur café, et aussi au projet pilote de stations de lavage 400 000 EUR ITC+WB EU All ACP Agricultural Commodities Programme 2.CEN.D01 Support to Speciality Coffee production and marketing in Cameroon Cameroun Café Projet Pilote, Petites Stations de Lavage Ecologique pour le café arabica et robusta 430 000 EUR ITC+WB EU All ACP Agricultural Commodities Programme 1.CEN.E01 Supply Chain Assessment Risk Cameroun Café, cacao Analyse de risque dans les secteurs café et cacao 100 000 EUR WB EU All ACP Agricultural Commodities Programme 1.CEN.C01 Support to strategies and cross-cutting activities Région Cameroun Café, coton 42 000 EUR UNCTAD EU All ACP Agricultural Commodities Programme 2.CEN.C01 Information Systems on Prices and Market Intelligence Crosssectoral Café, Cassava, Plantain 30 000 EUR UNCTAD EU All ACP Agricultural Commodities Programme CFC/ICO/30 Accès au financement pour la mise en valeur de cultures de diversification dans les régions de caféiculture Côte d'Ivoire et Burundi Café 2 700 000$E.-U. International Coffee Organization Common Fund for Commodities CFC/ICO/43F T Renforcer la compétitivité du café africain par l'analyse de la chaîne de valeur Tanzanie, RDC, Côte d'Ivoire et Zimbabwe Café n.a. International Coffee Organization Common Fund for Commodities Développement d’un système d’information interne pour les secteurs agricoles. 45 Annexe 3 Ŕ Principaux pays importateurs du café de la CEEAC, 2005 Ŕ 2009 (en tonnes) Producteur Angola Burundi Cameroun République Centrafricaine Tchad République du Congo Destination Année 2005 2006 2007 2008 2009 Monde 427 398 222 337 428 Portugal 305 221 88 211 301 Espagne 122 160 134 108 127 Cap-Vert - 17 - Belgique - - - 18 - Monde 23,219 18,035 21,344 16,527 17,737 Suisse 9,947 6,901 9,100 8,006 7,205 Allemagne 1,016 378 1,304 2,166 3,877 Belgique 2,035 3,961 964 2,431 2,442 Singapore 581 - 252 648 1,228 Swaziland 398 340 723 738 663 Rwanda 132 513 1,349 1,206 612 Monde 46,157 48,724 48,049 35,251 30,356 Italie 17,830 15,019 14,995 12,129 9,820 Portugal 3,399 3,922 3,757 3,682 4,648 Algérie 2,035 4,333 3,452 1,663 3,871 France 6,068 8,934 6,592 4,731 2,799 Allemagne 4,186 3,109 4,303 3,063 2,341 Etats-Unis 1,095 727 2,188 109 1,579 Monde 1,317 1,208 3,802 1,966 229 France 1,045 1,139 1,051 314 162 Estonie - - - - 37 Russie - - - - 18 Maroc - 57 1,881 1,135 12 Algérie - - 186 186 - Monde - - - - - - Monde 4,252 4,077 8,789 8,391 5,041 Italie 1,471 1,807 4,260 3,664 1,509 615 1,064 1,431 1,037 993 Allemagne 46 Maroc 254 155 365 722 784 France 431 177 515 683 518 Belgique 324 204 1,585 1,327 456 8 11 134 96 346 Monde 7,685 6,238 4,491 7,201 7,032 Italie 5,117 4,096 2,873 3,544 3,314 République Démocratique du Congo France 1,087 665 495 761 1,803 749 965 450 2,089 1,512 RDC Maroc - 38 236 - 193 Espagne - 28 58 39 115 15 243 200 263 50 Monde 7 13 30 50 19 Australie - - - - 19 Canada - - - 2 - Croatie 4 - - - - République tchèque 3 - 30 - - France - - - 48 - Monde 36 70 117 21 - Italie - 40 - - - Espagne - 30 117 - - 36 - - - Ukraine - - - 21 Monde 1 - 2 1 1 'Portugal 1 - 2 1 1 Roumanie Belgique Allemagne Gabon Guinée Équatorial Sao Tomé et Principe République libanaise Source: TradeMap, ITC. Note: 'Mirror Data' est utilisé ici pour Angola, Cameroun, République Centrafricaine, Congo, Gabon, Guinée Équatorial Les données estimées par l’ITC sont indiquées en vert * Produit: 0901 Café (inclus non-torréfié, non-décaféiné, torréfié, décaféiné, etc.) 47 Annexe 4 : Liste des participants de la réunion d’élaboration de la stratégie N° Pays Institution Nom Titre B. P. Ville 1 Gabon CEEAC Roger TCHOUNGUI 2 Gabon CEEAC Carlos Alberto Do Dr a.i. SACRAMENTO BP 2112 Libreville Commerce BONFIM 3 Gabon CEEAC Joël BEASSEM Equipe Stratégie 4 Gabon CEEAC 5 Gabon 6 Gabon 7 Téléphone Email Fax +241 07 04 [email protected] 06 56 +241 44 47 32 +241 06 24 [email protected] 98 16 +241 44 47 32 BP 2112 Libreville +241 07 29 [email protected] 87 43 +241 44 47 32 Jules Rommel Equipe TOUKA Stratégie TCHAKONTE BP 2112 Libreville +241 03 29 [email protected] 27 65 +241 44 47 32 CEEAC Léon MUDUBU Equipe KONANDE Stratégie BP 2112 Libreville +241 07 56 [email protected] 04 07 +241 44 47 32 PACCIA II Hermine IRIGO Stella Assistant Administratif BP 2112 Libreville +241 07 53 [email protected] 82 96 +241 44 47 32 Jean Dieudonné OYONO Marc Cameroun FODECC BP1510 +237 99 91 [email protected] 05 16 +237 3342 4164 8 Cameroun ONCC Omer MALEDY +237 941 446 [email protected] 59 +237 334 2 08 44 9 Cameroun IRAD Joseph MOUEN Chercheur BEDIMO BP665 Bafoussam +237 99 55 [email protected] 87 76 MEFINJA François BP Bafoussam +237 77 33 [email protected] 20 45 10 Cameroun UCCAO 11 Cameroun /Kola Coffee FRANCIS Company LLC FANG SGA/DIPEM Administrateur BP 2112 Libreville Douala Gatien Conseiller BP 3018 Douala Technique N°1 FOKA YOH DG Président BP 41 48 Bamenda +237 77 80 [email protected] 20 41 +237 33 44 18 45 +237 33 36 21 35 +237 77 80 20 41 12 Cameroun SUACC Président Jean Marie SUACC NDENGOUE (Usinier) BP 132 Nkongsamba +237 99 62 ndengouenoumbiss@ya 51 16 hoo.fr BP 5327 Douala +237 77 70 88 15 [email protected] +237 77 99 11 32 +237 77 50 om 26 77 13 Cameroun UTI Ephreïm TCHAKOUNTE Directeur Général (Exportateur) 14 Gabon CAISTAB Mathias OTOUNGA OSSIBADJOUO Directeur Général BP 768 Libreville +241 06 70 otoungaossibadjouo@ya 40 00 +241 hoo.fr 07 45 84 73 15 Gabon SOGATOR (Torréfacteur) Mlle ANDRE Gérante BP3264 Libreville +241 06 26 +241 06 26 [email protected] 23 51 23 51 16 Burundi ARFIC Mme Joselyne Chef NINEZA service B.P Bujumbura +257 79 90 nijosyü@yahoo.fr 62 69 17 Burundi 18 Burundi 19 Burundi 20 R C A Carine de CNAC Macaire NTIRANDEKURA Président ISABU Gilbert NDUWAYO Chef de programme B.P 795 café Intercafé Burundi Oscar BARANYIZIGIYE Secrétaire Exécutif ORCCPA Dr. Abel Directeur KPAWILINAGénéral NAMKOISSE BP 1391 Bujumbura Bujumbura BP 3789 Bujumbura BP 1039 Bangui 49 +241 76 45 11 +257 22 25 41 49 [email protected] +257 77 75 [email protected] 05 66 +257 79 93 99 15 +257 77 78 75 85 [email protected] +257 22 22 57 98 +257-222-415 97 baranyizigiyeoscar@yah +257 777 348 oo.fr 40 +236 75 50 88 54 +236 70 80 63 89 [email protected] +236 21 61 20 83 21 RCA 22 RCA Ministère du développement Mathieu Rural et de NGOUBOU l’Agriculture Chargé de mission en B.P 786 Agriculture Entreprise Garba ZIBERT RD 23 Congo O.N.C. Jean MUKUNA KALENDA 24 RD Congo INERA 25 RD Congo FEC RD Congo KAMBALE Ets. TSONGO KISUMBA KASEREKA KAMUNGELE RD 27 Congo Satya Sté Café Carioca Subrahmanya et Cie SPRL CHODISETTI 28 Tchad Ministère Commerce 26 Exportateur B.P 612 Bangui Bangui +236 21 61 15 04 ngouboumathieu@yahoo +236 75 04 .fr 08 13 +236 75 50 64 52 +236 21 61 64 56 [email protected] BP Kinshasa +243 999 919 [email protected] 649 [email protected] +243 816 256 [email protected] 331 Daniel DIBWE Chercheur MUNKAMBA BP2037 Kinshasa1 dibwe_munkamba@yaho +243 999 998 o.fr 149 [email protected] Albert TUALA Commerçant MALANDA BP Boma +243 089 838 [email protected] 3342 [email protected] Marie Administrateur Directeur Général. Directeur d’Exportation Gérant Chef de Djonwe Mbere service DANGSALA Division Cce BP 1239 Kinshasa BP Kinshasa BP 424 N’Djamena +243 998 471 239 +248 4907 9999 +243 997 632 774 +243 851 443 526 +236 75 50 64 02 [email protected] [email protected] de du 50 +235 66 23 [email protected] 38 08 +235 66 23 38 08 Ministère de Rép. Du Heliodore 29 l'Agriculture et de Congo MASSAMBA l'Elevage 30 Ministère de Rép. Du Marcel l'Agriculture et de Congo BILEMBOLO l'Elevage Directeur de la Commercialisa tion des BP Produits Agricoles Brazzaville Chef service Brazzaville +242 3687 de BP +242 5603 +242 5603 06 666 hliodoremassamba@yah 05 566 oo.fr 05 527 marcelbilembolo@yahoo. fr 31 Suisse ITC Alberto GONZALEZ Officier senior Genève +4122 0701 32 Suisse Café Africa John SCHLUTER Directeur Genève +41 22 362 [email protected] 41 52 33 Suisse ITC Dominic STANCULESCU 34 Gabon ITC Ernest BAMOU 35 Gabon CAISTAB 36 Gabon 37 Gabon Genève 730 [email protected] dominic.stanculescu@g mail.com BP 2112 Libreville +241 07 87 [email protected] 48 50 Blaise Nicaise Responsable KOUMBA Vente BP 768 Libreville +241 07 53 [email protected] 84 70 CAISTAB Jean IGNAMBI BP 768 Libreville +241 06 70 [email protected] 40 08 CAISTAB BP 768 Libreville +241 07 60 [email protected] 61 62 BP1533 2 Douala +237 99 68 [email protected] 02 28 r 38 Cameroun TORRECAM CTR Pierre Conseiller DG du Ismaël NDJEWE Etudes Stratégies et Armelle ANDRE Resp. Commercial 51 +241 44 47 32 Annexe 5: Plan d’action Objectif 1: Augmenter la production et améliorer la qualité du café de la CEEAC SOUS-OBJECTIFS ACTIONS PRIORITAIRES BENEFICIAIRES DIRECTS INTERVENTIONS DE LA CEEAC PARTENAIRES DE MISE EN ŒUVRE Priorité PACCIA Augmenter la part des financements nationaux affectée au secteur agricole 111 Mise en œuvre de l’engagement de Maputo Juillet 2003 (affectation d'au moins 10% des budgets nationaux au secteur agricole) et de la décision prise au sommet de 2008 à Kinshasa Tous les intervenants du secteur agricole - Sensibilisation des États membres lors de la préparation des budgets Ministères d'agriculture, institutions faîtières nationales, organisations internationales 3 Réhabiliter les plantations de café avec du matériel végétal performant et des bonnes pratiques agricoles 121 Élaboration et mise en œuvre de programmes de réhabilitation des vieilles plantations. Producteurs -Conciliation et compilation des projets nationaux -Facilitation de la mobilisation des financements et de la formation Ministères d'agriculture, institutions faîtières nationales, centres de recherches 2 SOUS-OBJECTIFS ACTIONS PRIORITAIRES BENEFICIAIRES DIRECTS INTERVENTIONS DE LA CEEAC PARTENAIRES DE MISE EN ŒUVRE Priorité PACCIA Production et vulgarisation du matériel végétal performant Producteurs, chercheurs, multiplicateurs -Renforcement des capacités des multiplicateurs -Mise en réseau des chercheurs et des multiplicateurs -Élaboration de cahier de charges pour le réseau Centres de recherches, ministères de recherche, offices nationaux, institutions faîtières nationales, centres de multiplication, CIRAD, IRAD, CENRA, RECA 1 Augmenter la productivité et la qualité 131 52 132 Identification et inventaire du savoir-faire dans le secteur du café Chercheurs, agronomes, producteurs, vulgarisateurs -Inscription de cette action dans l'agenda du réseau des chercheurs -Suivi du cahier de charges du réseau Ministères de recherche, centres de recherches, offices nationaux 2 133 Vulgarisation de l'usage du matériel performant et des bonnes pratiques agricoles Producteurs -Conciliation et compilation des projets nationaux -Organisation de rencontres entre producteurs, chercheurs et multiplicateurs -Vulgarisation et formations Ministères d'agriculture, centres de recherche, institutions faîtières nationales 1 134 Vulgarisation des bonnes techniques postrécolte Producteurs -Facilitation de la mobilisation des financements et de la formation -Vulgarisation et formations Ministères d'agriculture, centres de recherche, institutions faîtières nationales 2 Faciliter le partage de l'information et des résultats de la recherche et vulgariser les résultats auprès des planteurs 141 Création d'un réseau de centres de recherche de la CEEAC Producteurs, chercheurs idem que 131 Centres de recherches, ministères de recherche, offices nationaux, institutions faîtières nationales, centres de multiplication, CIRAD, IRAD, CENRA, RECA 1 Lutter contre les fléaux 151 Elaboration et mise en place d'une politique de gestion des fléaux Producteurs -Inscription de cette action dans l'agenda du réseau des chercheurs. -Suivi du cahier de charges du réseau Centres de recherches, ministères d'agriculture 3 Faciliter l’accès aux intrants de qualité aux producteurs 161 Défiscalisation (exonération des taxes d'importation et de la TVA) des intrants liés au Producteurs -Plaidoyer auprès des Etats membres Offices nationaux, institutions faîtières nationales, ministères d'agriculture, secteur privé 3 53 secteur café Faciliter la circulation du matériel végétal 162 Amélioration des réseaux de distribution des intrants dans les zones de production de café Producteurs, distributeurs d'intrants -Mise en œuvre d'une étude sur les systèmes de financements et accès aux intrants -Créer des plateformes de concertation pilotes Associations d'importateurs et des distributeurs, institutions financières, organisations professionnelles 1 171 Harmonisation des réglementations phytosanitaires entre pays membres Producteurs, multiplicateurs de matériel végétal -Finalisation du projet d'harmonisation en cours (PRSA) Centres de recherches, ministères d'agriculture 3 54 Objectif 2: Améliorer la compétitivité des secteurs SOUS OBJECTIFS Dynamiser organisations professionnelles secteur café les BENEFICIAIRE S DIRECTS INTERVENTIONS DE LA CEEAC Organisations professionnels -Création d'un réseau d’échange (plateformes des institutions d'appui) -Formations ciblés Institutions nationales Réalisation d'une étude économique sur la compétitivité des secteurs nationaux Tous opérateurs privés publiques les -Mise en œuvre de l'étude et vulgarisation des résultats Offices nationaux, OIAC 4 222 Mise en place d'un cadre réglementaire et une législation fiscale incitative commune pour les investissements Tous opérateurs privés: les -Plaidoyer régional Institutions nationales faîtières 3 231 Mise en place de financements adaptés à la caféiculture Tous opérateurs privés: les -Facilitation mobilisation financements la des Institutions faîtières nationales, OIAC, banques de développement, ministères de finances 3 232 Création des Fonds de développement dans chaque pays (à l'instar du FODECC au Cameroun) Tous opérateurs privés: les -Mise en œuvre de l'étude et vulgarisation des résultats Institutions faîtières nationales, les ministères de finances, d'agriculture et du commerce 4 241 Mettre en place dans chaque pays d'un système intégré d’information dans le secteur café Tous opérateurs privés publiques les -Mise en place d'un système régional intégré Institutions faîtières nationales, UNCTAD 1 211 du Encourager les investissements dans le secteur pour moderniser les capacités de transformation et commercialisation Faciliter l'accès financements ACTIONS PRIORITAIRES aux Améliorer l'accès de tous les opérateurs aux informations 221 Renforcement capacités organisations professionnelles secteur des des du et et 55 au niveau de PARTENAIRES DE MISE EN ŒUVRE faîtières Priorité PACCIA 1 Objectif 3: Promouvoir les cafés de la région SOUS OBJECTIFS Instituer des activités promotionnelles du café de la CEEAC Augmenter la consommation du café local dans la région Assurer la protection et la promotion de l’existence d'un riche patrimoine génétique commun ACTIONS PRIORITAIRES BENEFICIAIRES DIRECTS INTERVENTIONS DE LA CEEAC PARTENAIRES DE MISE EN ŒUVRE 311 Organisation régulière de manifestations régionales de promotion du café et des rencontres avec acheteurs Tous les opérateurs privés: exportateurs, torréfacteurs, producteurs -Renforcement des capacités des organisations nationales en promotion -Organisation des rencontres et des manifestations ITC, ACRAM, institutions faîtières nationales, opérateurs privés 1 312 Mise en place d’un portail internet régulièrement mise à jour Tous les opérateurs privés: -Concorder avec l’OIC pour vulgariser les informations sur le secteur café de la région ITC, ACRAM, institutions faîtières nationales, opérateurs privés 3 321 Promotion générique de la consommation du café Torréfacteurs, producteurs, consommateurs -voir activités de promotion 311 Institutions faîtières nationales, torréfacteurs, organisation faîtières 2 322 Vulgarisation des techniques traditionnelles de torréfaction et technologies simples Torréfacteurs, producteurs, consommateurs Institutions torréfacteurs, faîtières nationales, organisation 2 323 Promotion des innovations des produits à base de café Torréfacteurs, producteurs, consommateurs Institutions torréfacteurs, faîtières nationales, organisation 2 331 Exploitation des inventaires existants du riche patrimoine génétique commun Tous opérateurs secteur Centres de recherches, offices nationaux 3 les du 56 -Suivi du cahier de charge du réseau des chercheurs Priorité PACCIA 332 Prise de mesures légales pour la protection de ce patrimoine Tous opérateurs secteur les du -Suivi des nationales initiatives Centres de recherches, offices nationaux 3 333 Promotion du patrimoine génétique Tous opérateurs secteur les du -Suivi des nationales initiatives Centres de recherches, offices nationaux 3 Placer le secteur comme un des axes prioritaires de la région 341 Edition d’un rapport sur la situation du secteur dans la région et sa contribution potentielle au développement des Etats membres Tous les opérateurs privés et publiques -Mise en œuvre d'une étude et vulgarisation des résultats -Plaidoyer auprès des décideurs politiques des états membres de la CEEAC Institutions nationales, ITC faîtières 2 Faciliter les échanges entre institutions faîtières nationales 351 Mise en place d'un cadre permanent régional de concertation des dirigeants des institutions faîtières Institutions faîtières nationales programmes nationaux -Création d'un cadre de concertation permanent -Convocation d'une réunion des dirigeants au moins une fois par an Institutions nationales faîtières 1 et 57 Préalable Général : Améliorer l'environnement global SOUS OBJECTIFS Améliorer et créer des infrastructures A1 ACTIONS PRIORITAIRES BENEFICIAIRES DIRECTS INTERVENTIONS DE LA CEEAC Mise en œuvre des plans directeurs relatifs aux infrastructures de transports et énergétiques secteur privé: exportateurs, torréfacteurs, producteurs -Suivi des actions en cours (Plan Directeur des Ministres du Transport, etc.) PARTENAIRES DE MISE EN ŒUVRE États membres Priorité PACCIA 3 Précisions sur les bénéficiaires et partenaires: Catégories d'interventions de la CEEAC Offices nationaux: structures publiques tels que l'Office National de Café - Cacao (ONCC) au Cameroun Renforcement de la capacité d'approvisionnement des produits du secteur clé à l'exportation Institutions faîtières: structures publiques et privées au niveau national tel que l'ONCC et le CICC au Cameroun Organisation des manifestations de réseautage afin de faciliter l'échange des bonnes pratiques et de renforcer le lien dans le domaine de l'offre Organisations professionnelles: Diverses organisations ou associations tels que les organisations des producteurs, les regroupements des exportateurs, etc. Établissement des liens entre les organisations de producteurs et leurs initiatives d'une part et les acheteurs du marché cible de l'autre 58 Annexe 6 Ŕ Situation des pays A l’atelier du 16 à 17 novembre 2010 à Yaoundé, chacun des pays représentés a fait un exposé sur l’état des lieux de son pays, les défis et les opportunités. Basés sur ces informations de leurs présentations et de l’investigation fait par l’équipe ITC/CEEAC, voici la situation des pays de la CEAAC concernant la filière café. Angola 16 Jusqu’à son indépendance en 1975, l’Angola avait une industrie très active, largement gérée par les planteurs portugais. Les exportations ont atteint un sommet à 240,000 tonnes au début des années 1970. La guerre civile dans les années suivantes fût la cause d’abandon de nombreuses plantations, impliquant le problème des mines anti personnelles dans certaines zones, ce qui continue actuellement à poser des graves problèmes. La qualité des robustas angolais Ambriz a été pendant longtemps une référence pour le marché international et dispose toujours d’un potentiel pour récupérer des parts du marché robusta, en particulier pour ceux qui recherchent la qualité. Burundi Burundi produit presque 100% d’Arabica, parmi ceux près de 70% sont « fully washed ». Sa qualité est largement reconnue sur le marché de spécialité international et les cafés du Burundi sont très demandés sur les marchés mondiaux. L’industrie a récemment été libéralisée avec l’établissement d’un nouvel organe de régulation, l’Autorité de Régulation de la Filière Café (ARFIC) et une association interprofessionnelle, (INTERCAFE). L’un des plus grands défis pour le secteur du café burundais est le fort cycle de production, qui parfois atteint 35,000 tonnes une année, puis seulement 9,000 tonnes l’année suivante. Plusieurs facteurs peuvent contribuer à ce phénomène : l’âge des plantations, l’utilisation inadéquate des engrais, etc. Cela créé plusieurs problèmes graves non seulement pour le secteur, où les variations de volumes peuvent être problématiques, mais aussi pour le gouvernement qui dépend largement sur le café pour sa balance des paiements et ses réserves de devises. Lors de la réunion en Yaoundé au mois de novembre, 2010, les représentant de Burundi ont présenté une analyse des atouts, des faiblesses, les opportunités et les menaces a relevé les défis suivants : L’exiguïté des terres, la faible fertilité des sols et le vieillissement d’une grande partie du verger national, engendrent des faibles rendements et l’irrégularité de la production d’une année à l’autre. La non-maîtrise des coûts réels de production par les producteurs, les coûts élevés des fertilisants et de transports, ainsi que l’absence de rémunération équitable démotivent des producteurs. Le manque de connaissances suffisantes sur les techniques de production du café de spécialité, l’insuffisance de la recherche-développement, les infrastructures de dépulpages inadéquats et la démotivation du personnel technique contribuent aux problèmes de qualité. Par exemple, certain café produit donne un goût de « pomme de terre ». La mauvaise organisation du système de collecte du café, surtout le café « Washed » et un cadre légal des coopératives contraignant qui ne stimule pas l’entreprenariat agricole collectif entravent la commercialisation interne. L’insuffisance de la valorisation de la qualité d’origine burundaise et le faible niveau de consommation locale rendent Burundi sujet au caractère volatile et incertain des cours internationaux du café, Le manque de financements appropriés entrave le développement du secteur. 16 Malgré leur confirmation d’avoir reçu leur invitation pour participer dans l’atelier de Yaoundé, les représentants de l’Angola n’ont pu assister. 59 Malgré les faiblesses, la filière de Burundi possède néanmoins plusieurs qualités : Les conditions agro- écologiques favorables L’ouverture du secteur aux investisseurs Le savoir-faire des producteurs L’évolution du mouvement associatif L’existence des outils de transformation La propagation des variétés réputées de bonne qualité Cameroun Le Cameroun a développé en 2009 une nouvelle stratégie pour le secteur en collaboration avec le Centre du Commerce International (ITC). Elle a été remise au gouvernement le 7 octobre 2009 et est désormais entrée dans la phase de mise en œuvre. Le volume de café exporté a chuté de 130,000 tonnes dans les années 1980 au chiffre actuel de 35,000 – 40,000 tonnes. Plusieurs programmes contribuent à l’effort de restaurer la productivité et la production générale du secteur. La production d’arabica de l’Ouest et du Nord-Ouest a décliné en volume annuel de près de 20,000 tonnes à 3,000 – 4,000 tonnes actuellement. Les différentes initiatives dans le cadre de la stratégie nationale permettront d’apporter également un soutien aux producteurs d’arabica, notamment au niveau de la qualité, afin de garantir la pérennité de leur activité. Actuellement, les défis principaux du secteur café auCameroun sont les suivants: Le coût élevé des intrants, l’absence d’incitations en faveur des jeunes planteurs, et la faiblesse des organisations de producteurs contraignent la production. Les difficultés d’accès au financement adapté entravent la commercialisation interne. L’inexistence d’une stratégie de commercialisation et la disparition de l’Indication Géographique « Cameroun » Le nombre faible de torréfacteurs fiables et l’absence de programme de promotion de la consommation locale concourent à limiter la transformation du café. Cependant, le Cameroun certaines tendances positives sont à signaler, dont la reprise récente de la recherche et de la multiplication des plants améliorés, ainsi que l’opérationnalisation d’un système d’information et l’élaboration d’une stratégie pour le secteur. Gabon Gabon exportait auparavant près de 3,000 tonnes de café annuellement mais ceci a décliné, à cause de la concentration des ressources dans autres secteurs, notamment le pétrole et les minerais. La politique gouvernementale vise actuellement à soutenir la croissance à travers le secteur agricole et le café est un secteur récemment visé dans ce cadre. Un projet financé par le Fonds Commun pour les Produits de Base (CFC) travaille avec la Caisse de Stabilisation au développement du café robusta lavé. En considérant les niveaux de salaire relativement élevés (en comparaison des pays voisins), l’accent sur des cafés de niche et des produits à valeur ajoutée devrait garantir le développement durable du secteur. Guinée équatoriale Dans les années 1980 la Guinée Équatoriale bénéficiait d’un certain niveau d’exportations de café qui provenait en partie de l’île de Bioko. Les exportations ont alors atteint d’environ 500-600 tonnes par an. Ce chiffre a fortement décliné depuis ce temps. La raison principale pour ce déclin est probablement l’accent mis sur l’industrie pétrolière et les revenus qui en découlent. Le président du pays a récemment affirmé dans un discours la volonté du gouvernement à diversifier l’économie et d’investir dans l’agriculture, dont le café et le cacao. La République Centrafricaine La R.C.A. avait une production d’environ entre 10,000 et 15,000 tonnes dans les années 1980. Mais avec une conjonction de difficultés et la baisse des prix au début des années 2000, cette production s’est déclinée jusqu’à 3,000 – 4,000 tonnes par an. Le potentiel existe pour la relancer en soutenant les producteurs locaux. L’existence d’un marché domestique dynamique et la présence de nombreux 60 acheteurs du marché sous régional, en particulier du Soudan, permettraient un prix raisonnable pour les planteurs. Les principaux défis du secteur café dans la République Centrafricaine selon les représentants de ce pays lors de l’atelier de Yaoundé sont : Une désorganisation de la profession des acteurs de la filière alors qu’il n’existe presque plus de groupements, coopératives et fédérations opérationnels. La démotivation des producteurs qui sont en quête d’autres opportunités. En effet, on estime que près de la moitié des producteurs ont abandonné leurs parcelles. L’absence de traitement phytosanitaire et la dégradation des aires de séchage risquent à long terme d’altérer la qualité du café produit Le chômage technique des usiniers causé par l’insuffisance de production ou pour raison de pannes des unités de décorticage, et sans moyen d’entretenir leurs matériels. La diminution continue du nombre d’acheteurs et d’exportateurs agréés et leur remplacement par des acteurs peu professionnels. Le ralentissement des activités de la recherche et la perte de repères de l’ORCCPA, tributaire du volume d’exportations du café La résurgence dans l’Est du pays de la trachéomycose, maladie dégénérescente des caféiers, où la propagation risque de détruire les plantations si aucun action n’est pris à résoudre ce problème Le délabrement avancé des infrastructures routières. La situation est adverse, mais la région produit toujours une bonne qualité de café, alors que la reprise progressive de l’encadrement technique dans les zones caféières est possible. La République du Congo (Brazzaville) La République du Congo produisait environ 2,000 tonnes de café dans les années 1980. Cette production s’est lentement déclinée, estimée au chiffre actuel de 180 tonnes par an. Pourtant, il existe du potentiel pour cette région, particulièrement dans le département de la cuvette. Le secteur a subit un important déclin suite à la libéralisation de la production et commercialisation du café dans. Les opérateurs économiques Congolais n’étant pas préparés pour prendre la relève, la commercialisation n’a pas pu être assurée, et les infrastructures des routes et magasins de stockage sont devenus défectueux. Les producteurs ont abandonné la caféiculture et ont assisté à la destruction des champs de café afin de les remplacer avec d’autres cultures : le manioc, la bananeraie et les agrumes. La démotivation des producteurs sont vient de l’absence d’entretien des plantations, l’absence des traitements phytosanitaires, et le non-engagement des jeunes dans la caféiculture. Pour les raisons mentionnées ci-dessus, l’usine de torréfaction de café de l’OCC a enfin fermé ses portes. Le Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage a débuté un projet d’appui aux cultures de rente. Ce projet pour contribuer à la relance des activités caféière notamment à travers la réhabilitation des centres de bouturage, la régénération des anciennes plantations, la création des nouvelles extensions, la lutte phytosanitaire, la politique sectorielle d’entretien des pistes agricoles, l’encouragement des petits groupements ou sociétés de commercialisation, et ’instauration de la politique des prix aux frontières pour arrêter la fuite clandestine du produit. La République Démocratique du Congo La R.D.C. était également un exportateur majeur de robusta et d’arabica jusqu’à la fin des années 1990, avec un volume d’exportation proche de 90,000 tonnes, parmi lesquelles environ 15% sont de la variété Arabica. La guerre civile de 1996 jusqu’au début des années 2000 a eu lieu simultanément avec la période défavorable pour le café sur les marchés internationaux. Il était simplement impossible d’exporter aux prix des marchés de 2000 à 2003 et ceci a gravement réduit la capacité du secteur d’exportation. Ainsi, le secteur a été affecté par la trachéomycose à partir des années 1990, qui a fortement affecté la production dans certaines régions (Province Orientale et Nord Kivu), et continue à affecter la production de l’Equateur. Malgré les défis, les cultivateurs restent motivés pour augmenter leur production, comme démontré récemment dans le cadre du processus consultatif national. Des signes encourageants viennent 61 de certaines provinces, et une stratégie nationale pour le développement du secteur est en cours de finalisation. Cette stratégie peut fournir une base pour le développement ultérieur du secteur, pour que ce dernier retrouve sa place sur les marchés internationaux. Le verger caféier congolais souffre de plusieurs problèmes : Au niveau de la recherche, on signale le manque et la faiblesse générale de la recherche agronomique, la non-valorisation des résultats des études et recherches et l’insuffisance de la recherche participative. Au niveau de la production, on constate le manque et/ou l’insuffisance de matériels et intrants agricoles, l’accès difficile à la bonne semence et au crédit agricole, la présence endémique des maladies et ravageurs (Trachéomycose), et la non-implication des femmes dans la culture du café. De plus le vieillissement des plantations et des planteurs, l’utilisation de matériel végétal non-sélectionné, le manque ou l’insuffisance d’entretien des plantations, le non-respect des normes de travail et des techniques agricoles, la privation des terres des populations autochtones dans certaines régions, l’accès difficile et/ou limité à la terre, et le désintéressement de la jeunesse pour la formation agricole contribuent tous à la chute de la productivité. Au niveau des services, l’inadéquation entre les ressources financières et les actions programmées, la désaffectation des ressources financières obtenues initialement pour la relance des filières, la nonparticipation de l’État à des fonds de contrepartie, le manque de motivation des encadreurs et la mobilité réduite des agronomes, entravent l’encadrement des planteurs et la vulgarisation des techniques agricoles améliorées/modernes. Au niveau de la commercialisation interne, la faible organisation des producteurs, l’insuffisance ou le manque des moyens de transport pour l’évacuation des produits, la multiplicité des taxes et tracasseries, le mauvais état des voies de communication, le manque d’accès à l’information sur les prix, concourent à ce que le prix reçu par le producteur n’est pas rémunérateur, tandis que les intermédiaires y trouvent leur compte. Au niveau de la transformation, on constate une insuffisance des unités de transformation, la vétusté des unités de transformation existantes, l’insuffisance de l’énergie électrique, le manque d’emballage approprié pour le café torréfié et moulu, le manque d’équipements (claies, aire de séchage), l’insuffisance de capacité de stockage, l’inaccessibilité au crédit agricole, le manque d’encadrement technique, le manque de contrôle de la qualité du produit mis sur le marché local. Enfin, la commercialisation et l’exportation est entravé par la mauvaise qualité, le mauvais état des voies de communication, la non compétitivité du café de la RDC sur le marché mondial, le manque de financement des campagnes caféières, l’éloignement des zones de production par rapport aux points de sortie, l’absence d’information pour l’élaboration de la mercuriale, l’absence de calendrier des marchés pour la majorité des provinces, et les tracasseries administratives. Cependant on note aussi quelques qualités suivantes : les conditions éco-climatiques et édaphiques sont favorables, la présence des centres de recherche agronomiques, la disponibilité des techniciens agronomes, l’existence des voies d’évacuation des produits agricoles (routes, voies ferrées, voies navigables, voies aériennes), la présence des exploitations caféières (plantations, en activités et en veilleuse), la disponibilité de la main-d’œuvre, la diversité climatique, la disponibilité des études antérieures, l’existence de l’expertise compétente, la qualité du sol favorable à la culture du café, l’existence de la structure nationale d’encadrement des planteurs, la présence des Associations des Producteurs, l’aspiration de la population à obtenir des revenus, la reprise de la conscience des exploitants agricoles, l’attachement des populations rurales aux travaux des champs, l’existence des structures de traitement de café (usines), la qualité du café de la RDC est bien appréciée sur le marché mondial, et la diversité de la clientèle dans le monde. São Tomé et Principé São Tomé et Principe dispose de quelques plantations, dont celle de Café Monte. La production n’a jamais atteint un volume important, mais a attiré récemment de nouveau l’intérêt de quelques investisseurs internationaux, parmi ceux le groupe Malongo (France), qui peut soutenir le développement du secteur, à destination des marchés de spécialité (Island Coffee). Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a récemment soutenu la construction d’un musée du café, en espérant de promouvoir un lien entre le tourisme et le secteur du café. 62 Annexe 7 Ŕ Réunion de représentants de la filière café du mai 2008 L’analyse des défis aux niveaux régional, national et local i. Lors d’une réunion en Mai, 2008, à Douala, Cameroun, (Atelier de démarrage pour la région de l’Afrique Centrale du Programme Tous ACP relatif aux produits de base agricoles) environ 20 représentants des 10 pays de la CEEAC ont étudié ensemble les défis et enjeux de diverses filières dans la région CEEAC, et notamment des arboricultures, y compris le café. Les secteurs publique et privé étaient tous deux représentés lors de cet atelier. Ce diagnostic participatif est ici repris car il dispose d’une grande valeur du fait qu’il repose sur un consensus technique partagé par des experts des 10 pays de la CEEAC. Les principaux problèmes et faiblesses ont été identifiés comme suit : a) Au niveau de la production (agriculteurs) : Le groupe de travail a relevé comme faiblesses : L’absence de systèmes d’information dans les filières, Le vieillissement du verger et des planteurs, L’insuffisance des intrants et leur coût élevé, L’insuffisance de lutte phytosanitaire, La taille réduite des plantations, L’interruption des activités de recherche agricole avec comme conséquence majeure le manque du matériel végétal performant, L’absence d'un dispositif de financement approprié, Le relâchement L’activité de vulgarisation, L’absence d'un cadre incitatif nécessaire à la relance des filières, de la faiblesse et l’insuffisance des organisations de producteurs et de leur faible représentativité au sein de l’interprofession dans les pays où il en existe une, L’absence ou l’insuffisance des services d’appui, insuffisance d’accès à la formation ciblée théorique et pratique (terrain) pour les agriculteurs (management, qualité, etc.), L’absence d’une définition et communication claire des choix stratégiques au niveau des États, L’enclavement des zones de production. b) Au niveau de la commercialisation: Le groupe de travail a relevé les faiblesses suivantes: le manque de financement pour des opérations de commercialisation, la disparition des marchés organisés au niveau des producteurs, en conséquence une impossibilité du pré-contrôle, l’absence de système d'information sur les marchés, la prolifération d'intervenants clandestins/illégaux ou inexpérimentés suite à l'assouplissement des conditions d'accès à la profession, l'aggravation du ‘prix risqué et de transaction’, conséquence de la course au tonnage et de la déconnexion des cours intérieurs par rapport au marché international, la substitution des monopoles et des zones d’achat à l'intérieur par un monopole des multinationales sur la demande des produits de notre origine, avec pour conséquence la pression sur la qualité et les prix, 63 l’absence d’une stratégie de valorisation des produits. L’absence du pré contrôle à l’achat et l’abandon des marchés périodiques, l’abandon des plantations (surtout de café) suite à la baisse drastique des cours observée pendant plusieurs années. c) Au niveau de la transformation: Le groupe a mis en évidence : L'absence d'informations sur la transformation locale autant pour le cacao que pour les cafés et l’huile de palme ; L'inexistence des règles communes en permettant le développement de la transformation locale et son positionnement avantageux sur les marchés internationaux ; Les difficultés d’approvisionnement auprès des exportateurs ; L’absence de statistiques fiables ; L’absence d’incitations à la transformation ; L’absence de vulgarisation des technologies permettant la transformation des sous-produits par les producteurs ou d’autres opérateurs ; La méconnaissance des standards internationaux et l’insuffisance de formation en matière de qualité, mise en place de processus de control qualité, management, marketing, opérations etc. d) Au niveau de la promotion: Le groupe de travail a essentiellement relevé les faiblesses suivantes : L’absence totale de promotion générique sur les plans nationaux et régional (ciblant les consommateurs pour informer des vertus des produits (ie : cacao /café/ huile de palme). Le manque de promotion en termes du positionnement dans le marché ‘haut de gamme’ pour le Café et Cacao et l’huile de palme raffiné. La perte de la visibilité sur le marché. Il y a un travail important à faire pour reconstruire la « marque » et l’image de ces producteurs, une tâche qui pourrait être faite de manière commune, étant donné qu’individuellement la production, du moins au démarrage, serait probablement trop faible pour attirer la visite des acheteurs. Considérant la concentration dans le secteur de la torréfaction dans les pays consommateurs, (particulièrement pour le robusta), la capacité d’offrir toute l’année durant un volume régulier de café est un défi pour les petits producteurs 64