La Formule 1 en question
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La Formule 1 en question
Extrait de la publication La collection « en question » est dirigée par Jean Yves Collette Extrait de la publication Extrait de la publication LA FORMULE 1 EN QUESTION Extrait de la publication Données de catalogage avant publication (Canada) Fagnan, René La Formule 1 en question (En question ; 1) ISBN 978-2-7644-0157-4 (Version imprimée) ISBN 978-2-7644-1443-9 (PDF) ISBN 978-2-7644-1803-1 (EPUB) 1. Formule 1 (Automobiles). 2. Courses automobiles. 3. Grands Prix (Courses). – I. Titre. II. Collection. GV1029.F33 2002 796.7’2 C2002-940717-6 Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC. Les éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier. Révision linguistique : Diane Martin Maquette de couverture : Isabelle Lépine Documents de couverture : BMW (g. et d.) ; Bridgestone (centre) Mise en pages : Jean Yves Collette Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3e étage Montréal (Québec) H2J 2E1 Téléphone : (514) 499-3000 Télécopieur : (514) 499-3010 www.quebec-amerique.com © ÉDITIONS QUÉBEC AMÉRIQUE INC. 2002 Dépôt légal – troisième trimestre 2002 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada Extrait de la publication RENÉ FAGNAN LA FORMULE 1 EN QUESTION QUÉBEC AMÉRIQUE Extrait de la publication Plusieurs voitures de course comportent le mot « formule » dans leur nom : Formule 3000, Formule 3, Formule Ford et autres. Quelles caractéristiques permettent de distinguer une Formule 1 des autres types de formules ? Toutes les voitures de course dites de « formule » sont des voitures à une seule place, appelées monoplaces, de forme effilée, comportant pour la plupart des ailerons, et dont les roues sont placées à l’extérieur d’une carrosserie aérodynamique. Si, au premier coup d’œil, les diverses formules se ressemblent, c’est du côté de la mécanique, des performances et du coût des monoplaces que les différences se trouvent. À mesure que progresse la carrière d’un pilote, ce dernier gravit des échelons dont les étapes sont le type de monoplaces qu’il conduit. Formules de promotion (nommées selon les motoristes : Formule Ford, Renaud ou BMW), Formule 3, Formule 3000 puis, finalement, Formule 1, les monoplaces deviennent de plus en plus imposantes et puissantes. La F 1 est la formule la plus sophistiquée et la plus performante de toutes, mais aussi celle dont les différents aspects sont les plus réglementés. La Fédération internationale de l’automobile (FIA) a adopté l’appellation Formule 1 en 1948. C’est également la FIA qui a décidé, dès 1950, de réserver l’expression « Grand Prix » aux seules courses du Championnat du monde de F 1. Auparavant, de nombreuses épreuves plus ou moins importantes, comptant ou non pour un championnat, se nommaient Grand Prix. Ce fut le cas de la spectaculaire Extrait de la publication Formules de promotion Petites monoplaces, propulsées par un moteur d’environ 150 chevaux, qui permettent à de jeunes pilotes de développer leur talent. FIA La Fédération internationale de l’automobile gère tous les aspects de l’industrie et du sport automobile dans le monde. Son siège social est à Genève, en Suisse. Cylindrée Exprimée en centimètres cubes ou en litres, la cylindrée désigne le volume total des chambres de combustion d’un moteur. Max Mosley Il a été réélu à la présidence de la FIA au cours de l’automne 2001. course des 24 Heures du Mans, en France, réservée aux voitures de grosse cylindrée, et qui a déjà porté le nom de Grand Prix. Au début du XXe siècle, faute de voitures conçues spécialement pour la course, les amateurs de vitesse participaient aux épreuves avec des voitures ordinaires. Ces épreuves se déroulaient, par exemple, sur une route normale entre deux villes. Ce genre d’épreuves mettait en danger et les pilotes et les spectateurs. Il était temps d’y mettre de l’ordre et de réglementer le sport automobile. Quel organisme fut créé dans ce but ? La Fédération internationale de l’automobile (FIA) est née, en 1904, du désir des grands clubs et des fédérations automobiles de créer un organisme central qui définirait des règlements techniques et sportifs communs, applicables dans le monde entier. La FIA est donc le gouvernement mondial du sport automobile ; ses bureaux, longtemps situés à Paris, se trouvent maintement à Genève, en Suisse. L’organe suprême de la FIA est son Assemblée générale composée des présidents de clubs et autorités sportives nationales affiliées. Le président de la FIA est l’avocat anglais Max Mosley, ancien pilote et copropriétaire de l’écurie March durant les années soixante-dix. Au sein de la FIA, c’est le Conseil mondial du sport automobile qui s’occupe de toutes les questions relatives au sport automobile international. Ce Conseil fait la promotion des diverses disciplines de la course, voit à l’amélioration des conditions de sécurité, encourage la mise en place de règlements uniformes, au niveau mondial, pour toutes les catégories de voitures, du karting à la Formule 1 en passant Extrait de la publication par le rallye et les courses d’endurance. Le Championnat du monde de F 1 est l’activité la plus visible du Conseil, mais le rôle de la FIA s’étend aussi aux millions d’amateurs et de professionnels qui pratiquent la course automobile partout dans le monde. C’est donc la FIA qui élabore et fait respecter les règlements de la F 1 et qui sanctionne chacune des épreuves de son championnat du monde. C’est elle qui effectue l’homologation des circuits, fait respecter les règles de sécurité, accorde les super licences aux pilotes, procède à l’inspection technique des voitures et contrôle les carburants, établit le calendrier, s’occupe de l’engagement des participants et des équipes, et le reste. Durant les Grands Prix, des commissaires sportifs, nommés par la FIA, s’assurent que les règlements techniques et sportifs soient respectés. En cas d’infraction, plusieurs sanctions peuvent être infligées, allant de l’amende à l’exclusion, en passant par la suspension pour plusieurs épreuves. Le délégué technique de la FIA agit comme un agent de police qui dirige l’équipe des commissaires techniques préposés à la vérification de la conformité des voitures au règlement technique voté par la FIA. Si le commissaire technique découvre une voiture non conforme, il adresse un rapport aux commissaires sportifs, mais il ne peut disqualifier ou sanctionner lui-même un concurrent. Quand tombe la décision des commissaires sportifs, tout concurrent s’estimant injustement sanctionné peut faire appel de cette décision auprès du Tribunal d’appel international. Cette instance de recours est formée de quinze membres élus par l’Assemblée générale de la FIA. Il arrive que des sanctions, prises à chaud pendant un Grand Prix, soient renversées par le tribunal d’appel. Super licence La super licence – le permis de conduire de la F 1 – autorise son détenteur à piloter une monoplace engagée dans le Championnat du monde. Le Championnat du monde de Formule 1 existe depuis un peu plus d’un demi-siècle. Des changement importants sont apparus dans la forme et la construction des voitures au cours des six cent quatre-vingts Grands Prix disputés entre 1950 et 2001. À quoi ressemblaient ces bolides et qui en furent les premiers pilotes ? Le quintuple champion du monde, Juan Manuel Fangio, aux commandes de sa Mercedes-Benz, en 1955. Photo : Daimler Chrysler La première course de Formule 1 a eu lieu à Pau, dans le sud de la France, le 29 mars 1948. Toutefois, la première épreuve de F 1, qui a compté pour le premier championnat du monde, s’est déroulée le 13 mai 1950 sur le circuit de Silverstone, en Grande-Bretagne. Vingt et un pilotes, représentant cinq constructeurs automobiles – Alfa Romeo, Ferrari, Maserati, Talbot et Gordini – participèrent à cette épreuve, longue de trois cent vingt-neuf kilomètres, disputée sur soixante-dix tours. L’Italien Giuseppe Farina enleva la position de tête et remporta la victoire devant un autre Italien, Luigi Fagioli, et devant un Anglais, Reginald Parnell. Tous trois pilotaient des Alfa Romeo. Construites à partir d’un châssis en poutrelles d’acier, les voitures des années cinquante étaient pataudes et démunies de tout élément aérodynamique. Placé à l’avant, le moteur était enveloppé d’une carrosserie en forme de cigare. Assis bien droit dans un habitacle ouvert, sans ceinture de sécurité, le pilote conduisait à l’aide d’un énorme volant. Les freins rudimentaires et les pneus étroits, rainurés, se dégradaient rapidement. Si la conduite en ligne droite permettait, dès cette époque, de dépasser les 300 km/h, les voitures dérapaient exagérément dans les virages. Bref, leur centre de gravité trop élevé, leurs pneus inadaptés, leurs freins inadéquats, leur poids excessif… tout concourait à les rendre périlleuses à conduire ! Outre la FIA, plusieurs autres organismes, comme la FOCA, la FOM, la FOA, la GPDA… sont impliqués dans la gestion des différents aspects de la F 1. Quels sont-ils et quels rôles jouent-ils ? La FOCA, la Formula One Constructors Association, a joué un rôle tout aussi déterminant que celui de la FIA dans l’essor formidable de la Formule 1. La FOCA est née du désir des équipes de F 1 de faire contrepoids à la FIA, perçue comme trop autoritaire. Mais la FOCA a véritablement pris son essor, en 1968, quand la CSI a décidé d’autoriser l’affichage publicitaire sur les bolides de course ainsi que sur les circuits. Simultanément, les télédiffuseurs commencèrent à présenter les courses de F 1 au petit écran, un peu partout dans le monde. En peu de temps, la F 1 changea du tout au tout, passant du sport au business… Le facteur commercial des courses devint primordial et les bénévoles qui œuvraient à la FIA furent vite débordés par leurs nouvelles responsabilités. La FOCA, alléchée par les sommes considérables en jeu, tenta de retirer le contrôle de la F 1 à la CSI. Le directeur de la FOCA, Bernie Ecclestone, alors propriétaire de l’équipe Brabham, commença à négocier directement avec les organisateurs de Grands Prix, leur garantissant la présence d’un nombre minimum de voitures, les meilleurs pilotes, ainsi qu’un spectacle de grande qualité. Tout doucement, la FOCA prit le contrôle de la F 1, laissant la CSI privée de tout pouvoir réel. En 1978, le Français Jean-Marie Balestre, un homme au caractère explosif, fut élu à la présidence de la CSI – qui devint la FISA, la Fédération internationale du sport automobile. Balestre était bien décidé à réduire l’influence de la FOCA et à récupérer les pouvoirs perdus. Son intention était louable, mais ses méthodes furent critiquées. Il affronta Extrait de la publication CSI Première appellation de la division sportive de la FIA, la Commission sportive internationale devint la FISA (la Fédération internationale du sport automobile) en 1978, puis, plus tard et jusqu’à aujourd’hui, le Conseil mondial du sport automobile. Toutes ces appellations désignent la division sportive de la FIA. Bernie Ecclestone Né en Grande-Bretagne en 1930. Après quelques saisons comme pilote, il monte un commerce de voitures d’occasion. En 1972, il achète l’écurie Brabham et remporte deux championnats grâce au pilote brésilien Nelson Piquet. Moteur que atmosphéri- Moteur dont le mélange air/essence pénètre dans les cylindres à la pression atmosphérique normale. Dans un moteur turbo, ce mélange est comprimé, ce qui augmente la puissance. directement Bernie Ecclestone et la lutte pour le pouvoir fut terrible. Au début de la saison 1980, Balestre annonça que les jupes mobiles des voitures, qui créaient l’effet de sol, allaient être interdites pour des motifs de sécurité. La FOCA vit dans cette décision une façon de rendre les équipes anglaises moins compétitives face aux grands constructeurs automobiles, Renault et Ferrari. Ces derniers employaient un tout nouveau et puissant moteur turbo, tandis que les écuries anglaises ne disposaient que du moteur atmosphérique Ford Cosworth DFV vieillissant. Pour les petites équipes, il s’agissait d’une lente mise à mort. Puis, le président de la FISA déclara que les pilotes devaient assister à une réunion avant chaque Grand Prix. La FOCA décida de défier ouvertement le pouvoir. Respectant les ordres donnés par leurs patrons, des pilotes s’abstinrent de se présenter à deux réunions consécutives, obligeant la FISA à leur retirer leurs licences juste avant le GP d’Espagne. Bernie Ecclestone et la FOCA négocièrent alors directement avec les organisateurs de l’épreuve qui allait être disputée hors de la juridiction de la FISA. Balestre rétorqua que le GP d’Espagne serait considéré comme illégal si la course comprenait des pilotes dont les licences étaient suspendues. C’est à ce moment que Ferrari, Renault et Alfa Romeo – les trois grands constructeurs automobiles impliqués en F 1 – optèrent pour la position de la FISA et décidèrent de quitter les rangs de la FOCA… On les qualifia alors d’équipes « légalistes ». Le GP d’Espagne eut quand même lieu, sans la participation de ces trois écuries, et les résultats de cette course ne furent pas comptabilisés dans l’attribution du titre mondial. Comme prévu, avec les moteurs turbocompressés, des budgets presque sans limites, les légalistes commencèrent Extrait de la publication à gagner des courses. Pour combattre à armes égales les bolides turbocompressés, les écuries anglaises n’hésitèrent pas à employer des stratagèmes qui jouaient avec le règlement technique. Les suspensions hydropneumatiques, et les réservoirs d’eau qui servaient de ballast, permettaient à ces petites équipes, toujours pourvues de moteurs Ford Cosworth DFV, de demeurer compétitives. La FISA interdit l’utilisation de ces astuces. Les écuries de la FOCA menacèrent alors d’organiser un championnat parallèle, qui se passerait de la sanction de la FISA. Tous ces affrontements eurent heureusement pour effet de stimuler les négociations. À la fin, dans le but de sauver le sport, les équipes et le pouvoir sportif trouvèrent un terrain d’entente. Un document confidentiel, l’Accord de Concorde, fut finalement signé dans les bureaux de la FIA, juste en face de la place de la Concorde, à Paris. Cet accord permettait une représentation équitable de toutes les équipes engagées dans le Championnat du monde, assurait une stabilité des règlements et décrivait dans le détail le partage des recettes de la F 1. Peu avant cette période houleuse, les pilotes de F 1 créèrent leur propre association, la Grand Prix Drivers Association, qui joua un rôle important dans l’amélioration des normes de sécurité des circuits et permit aux pilotes de faire valoir leurs droits auprès de la FIA. La GPDA fit croisade pour l’installation, dans le paddock de chaque Grand Prix, d’un hôpital bien équipé et amena l’amélioration de la sécurité des circuits en faisant modifier des virages dangereux. À cette époque, Jackie Stewart fut l’un des pilotes les plus actifs de la GPDA. En 1988, Bernie Ecclestone vend son écurie, Brabham, pour s’occuper à temps plein du développement commercial de la Formule 1. Il crée deux organismes, la Formula Ballast Poids fixé à la voiture pour l’alourdir afin de respecter le poids minimum imposé par le règlement. One Management (FOM) et la Formula One Administration (FOA) qui gèrent tous deux les lucratifs aspects commerciaux de la F 1. La FOM, par exemple, vend les droits de retransmission télévisée pour le compte de la FIA. Une partie des profits de ces ventes est distribuée aux équipes en fonction de leur classement au Championnat du monde des constructeurs. Juan Manuel Fangio Auteur de vingt-quatre victoires en cinquante et un Grands Prix, et cinq fois champion du monde, l’Argentin Juan Manuel Fangio (1911-1995) est l’un des pilotes les plus illustres de l’histoire de la F 1. Il a piloté pour Alfa Romeo, Maserati, Mercedes et Ferrari. Photo : Lotus World Enzo Ferrari Né en 1898, à Modène, en Italie. Il s’entourait des meilleurs ingénieurs, savait habilement motiver ses pilotes et connaissait parfaitement les rouages politiques du sport. Il est décédé en 1988. Photo : Lotus World Aucun sport n’atteint la notoriété sans avoir de héros. Ceuxci démontrent leur talent, leur audace ou leur courage. Au cours des années cinquante, la Formule 1 débute et plusieurs pilotes s’illustrent au volant de voitures très rapides. Qui sont ces figures aujourd’hui légendaires ? En 1950, l’Italien Giuseppe Farina remporte le premier titre mondial au volant d’une Alfa Romeo. Un Argentin s’impose l’année suivante : Juan Manuel Fangio pilote aussi une Alfa Romeo. Alberto Ascari, pilotant maintenant pour Ferrari, remporte par la suite deux championnats consécutifs. La Scuderia Ferrari, alors dirigée par son fondateur, Enzo Ferrari, devint rapidement l’une des plus prestigieuses écuries de la course automobile, et piloter pour Enzo Ferrari devint le rêve de nombreux pilotes. La saison 1954 marque l’arrivée de Mercedes et l’adoption des moteurs atmosphériques de 2,5 litres de cylindrée. Mercedes est alors dirigée par un fin stratège, Alfred Neubauer. Fangio, au volant d’une Mercedes W196 entièrement carrossée, surnommée la « Flèche d’argent », remporte un deuxième championnat des pilotes. La saison suivante, Fangio remporte quatre épreuves et gagne le titre – mais il a dû combattre un Anglais fort rapide : Stirling Moss. Malgré ses onze années passées en F1 et ses seize victoires, Moss ne sera toutefois jamais couronné champion. En 1956, le titre se joue entre deux pilotes Ferrari : Juan Manuel Fangio et Peter Collins. Lors du dernier Grand Prix de la saison, les espoirs de Fangio de remporter le titre s’envolent à cause d’un ennui mécanique... Quand il rentre au stand, il aperçoit Collins, qui s’est lui aussi arrêté et qui lui laisse sa voiture (ce qui était permis à l’époque). Fangio termine l’épreuve en deuxième place et compte suffisamment de points pour arracher le titre. En 1957, Fangio rejoint Maserati et remporte un cinquième titre mondial – un record ! Quant à Stirling Moss, il termine au deuxième rang du championnat pour la troisième fois consécutive ! Une révolution technique survient en 1958. Moss fait débuter une monoplace de F 1 propulsée par un moteur arrière et qui s’avère être plus performante que les voitures traditionnelles à moteurs avant. Cette année-là pourtant, Ferrari, avec l’Anglais Mike Hawthorn, décroche encore le titre. En 1959, Jack Brabham, qui conduit une Cooper à moteur arrière, remporte le premier de ses trois titres mondiaux. À partir de cette date, toutes les voitures de F 1 se métamorphosent et adoptent cette nouvelle architecture. Stirling Moss Né en 1929, Moss effectue ses débuts avec HWM en 1951. Pendant sa carrière de onze saisons, il a compté 186,5 points. Il a été quatre fois vice-champion du monde et il a terminé trois fois troisième. Moss a mis fin à sa carrière en 1961, après un accident survenu à Goodwood, en Grande-Bretagne. Photo : Source inconnue Au cours des années soixante, la technologie des voitures de Formule 1 évolue rapidement et le plus fameux moteur de l’histoire de la F 1, le Ford Cosworth DFV, fait son Extrait de la publication apparition. Quels pilotes et quels directeurs d’équipes se sont illustrés au cours de cette période ? Colin Chapman Visionnaire, passionné d’aviation, il a introduit de nombreuses technologies inédites en F 1 comme les voitures à effet de sol, les châssis monocoques, les ailerons, les jupes mobiles et même un moteur à turbine ! Né en 1928, il est décédé en 1982. Photo : Lotus World Lotus type 25 Photo : Lotus World Au début de cette décennie, la FIA réduit la cylindrée des moteurs à 1,5 litre. Malgré le titre remporté par Phil Hill en 1961, l’écurie Ferrari connaît certains ennuis, ce qui permet aux équipes anglaises Cooper et BRM de remporter deux championnats. En 1961, le constructeur allemand Porsche s’attaque à la F 1 mais, malgré ses moyens techniques et financiers, il ne triomphera qu’à une seule épreuve, au GP de France 1962, avec son pilote Dan Gurney. Cette annéelà, on voit apparaître le premier châssis monocoque, construit d’après une méthode que Colin Chapman a fait dériver des technologies de l’aviation, et qui assure une plus grande rigidité à la voiture. En 1963, Jim Clark, aux commandes de sa Lotus 25 à châssis monocoque, remporte six victoires et décroche son premier championnat de pilote. En 1964, John Surtees, un ancien champion de moto devenu pilote de F 1, remporte le titre pour Ferrari. La saison suivante, la réglementation change et permet l’utilisation de moteurs atmosphériques d’une cylindrée de trois litres. Clark s’impose une deuxième fois au Championnat du monde après six autres triomphes. Un autre pilote écossais, Jackie Stewart, remporte son premier Grand Prix, en Italie, aux commandes de sa BRM. La saison 1966 marque les débuts de l’équipe McLaren, fondée par l’ancien pilote néo-zélandais Bruce McLaren. Jack Brabham, qui a lui aussi construit sa propre voiture, gagne le titre cette année-là. Peu après, Colin Chapman convainc Ford Extrait de la publication de financer la construction d’un nouveau moteur de F 1 par la compagnie anglaise Cosworth. Ce V8 DFV (pour Double Four Valve) va connaître une longue carrière (1967-1983) pendant laquelle il va remporter cent cinquante-cinq victoires ! Jim Clark, toujours chez Lotus, obtient la victoire grâce à ce nouveau moteur V8 lors de son premier Grand Prix disputé à Zandvoort, aux Pays-Bas. Dennis Hulme profite du manque de compétitivité de l’écurie Lotus en début de saison pour gagner le championnat de 1967. Après une lutte féroce qui l’oppose à Jackie Stewart, passé chez Matra-Ford, Graham Hill arrache, en 1968, un nouveau titre pour Lotus. Mais l’écurie anglaise est cruellement touchée quand Jim Clark se tue durant une course de Formule 2, sur le circuit de Hockenheim, en Allemagne. Un changement majeur survient en 1968, changement qui va transformer profondément la F 1. La FIA autorise des commanditaires, qui n’ont rien à voir avec la F 1, à afficher leurs couleurs sur les voitures. Auparavant, seules les compagnies liées étroitement à l’automobile – comme les fabricants de pneus, d’huiles et de bougies d’allumage – pouvaient annoncer en F 1. Lotus ouvre la voie en signant un contrat de commandite avec Golf Leaf, une marque de British American Tobacco. Sur le plan technique, les premiers ailerons font leur apparition et permettent aux voitures de rouler beaucoup plus vite dans les courbes. En 1969, l’écurie Ferrari connaît une mauvaise période et Stewart gagne son premier championnat des pilotes aux commandes de la Matra-Ford engagée par Ken Tyrrell. Fait intéressant, Matra, Lotus et McLaren conçoivent à cette époque des voitures à quatre roues motrices. Cependant, devant leur manque de compétitivité, ces voitures finiront vite leur carrière au musée. En 1969, les ailerons des voitures sont mobiles : plats dans les Extrait de la publication Jim Clark Né en Écosse en 1936, Clark a piloté pour Lotus durant toute sa carrière. Il impressionna en récoltant trente-trois positions de tête, vingtcinq victoires et deux Championnats du monde en seulement soixantedouze Grands Prix. Photo : Lotus World Jackie Stewart Né en Écosse en 1939, il a remporté vingt-sept victoires en quatre-vingtdix-neuf Grands Prix ! Il a créé sa propre équipe qui, vendue plus tard à Ford, est devenue l’écurie Jaguar. Photo : Goodyear lignes droites et inclinés dans les virages. Mais, à la suite d’une série d’accidents, la FIA modifiera le règlement, peu après le Grand Prix de Monaco, et exigera que tout élément aérodynamique soit désormais immobile et solidement fixé à la carrosserie. Pendant ce temps, Colin Chapman, toujours en avance sur son temps, travaillait à une nouvelle monoplace révolutionnaire : la Lotus type 72… La décennie soixante-dix est marquée par l’affrontement féroce des équipes Tyrrell, Ferrari et McLaren. Les voitures devenaient de plus en plus sophistiquées, mais étaient-elles devenues dangereuses à piloter ? Lotus type 72 La carrosserie aérodynamique de cette monoplace avait une grande efficacité. À son volant, Jochen Rindt et Emerson Fittipaldi remportèrent chacun un Championnat du monde. Photo : Lotus World Les voitures de F 1 de cette époque étaient très rapides mais fragiles et prenaient feu facilement lors d’un accident. Durant la saison 1970, l’Autrichien Jochen Rindt pilote la Lotus type 72 à moteur Ford Cosworth DFV. Cette voiture est la première à posséder une carrosserie en forme de coin qui plaque la voiture au sol à haute vitesse, des radiateurs latéraux enfermés dans de petits pontons et des freins avant situés à l’intérieur de la coque. Après un début de saison ardu, Rindt triomphe à quatre reprises mais se tue en sortant de piste au Grand Prix d’Italie, à Monza. Extrait de la publication LA FORMULE 1 EN QUESTION est le premier titre de cette collection Extrait de la publication Extrait de la publication