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FEUX
Scénario
Mali Arun
SYNOPSIS
Un grand feu de la Saint-Jean brûle dans le pré d’un petit village alsacien.
Tous les villageois sont réunis là. Léa et Aurélie, deux jeunes adolescentes
en crise, goûtent à cette première nuit d’été, errant autour du feu jusqu’à
l’arrivée d’une nouvelle aube, amer.
SEQ 1 EXT. PLACE DU VILLAGE - JOUR
Fête de village. Tente, buvette, stand à tartes flambées.
Quelques villageois sont assis sur des bancs autour de tables installées sur la
place, d'autres sont agglutinés autour de la buvette et du four à tartes flambées.
L'ambiance est gaie, tout le monde à l'air heureux.
Une fanfare se met doucement en place en émettant des sons de cuivres et
d'instruments à vents.
Un groupe de jeunes conscrits habillés en treillis, masques de roses rouges sur la
tête, portent des lances en bois au bout desquelles sont accrochés des pompons
bleu, blanc et rouge. Ils se tiennent en rang à côté de la fanfare en riant et en se
chamaillant.
Un peu plus loin, deux adolescentes, LÉA et AURÉLIE observent les conscrits et les
villageois avec mépris. LÉA est petite, brune, les cheveux attachés, avec des airs
de garçon manqué. AURÉLIE est plus grande, féminine, avec de longs cheveux
clairs. Elles portent toutes les deux un jogging Lacoste et une veste en faux cuir
de chez Jennyfer.
Les villageois intrigués, s'approchent progressivement de la fanfare qui fnit de
s'accorder et des conscrits formés en rang derrière elle.
AURÉLIE sort un paquet de cigarettes de sa poche. Elle en met une en bouche et
en tend une autre à LÉA qui se l'allume en regardant vers la fanfare et les
conscrits.
Après un court instant de réflexion, irritée :
LÉA
Oh lala foire aux bouffons...
Chantmé les roroses à mémé.
T'as vu leur gueules ?
Vas-y viens on s'arrache.
AURÉLIE regarde LÉA, la défant du regard.
AURÉLIE
Wesh, mais avant tu pécho, comme on a dit, sinon
tu viens même plus me parler.
LÉA
Ouais ok c'est bon là.
AURÉLIE
Une binouze et on se lance.
LÉA acquiesce.
SEQ 2 – EXT. BUVETTE - JOUR
Les flles arrivent dans une foule entassée autour de la buvette.
LÉA commande deux bières au barman.
Autour des tables, sur les bancs en bois, des hommes et des femmes sont
entourés de leurs enfants et de quelques vieux paysans.
Les deux flles repartent, bières à la main.
En s'éloignant, LÉA bouscule un homme d'une cinquantaine d'année, l'air sombre.
C'est CLAUDE, son père. Après un court instant, surpris, il reconnaît sa flle et lève
la main vers elle, comme pour la frapper.
CLAUDE
Qu’est ce qu’elle fait là celle-là ?
Tu veux te prendre des mains au cul peut-être.
Je vais t’en coller une tu vas voir.
Si j’avais su, je t’aurais….
LÉA baisse la tête, prête à recevoir une raclée mais à ce moment là AURÉLIE
l'attrape par le bras et l'entraîne avec elle. Elles foncent dans la foule et
bousculent les villageois qui se trouvent sur leur passage manquant de leur verser
de la bière dessus.
Elles éclatent de rire et courent encore plus vite entre les gens, jouant à cache
cache, en riant, en buvant de la bière à la volée, essoufflées et excitées.
SEQ 3 : EXT. CASERNE DES POMPIERS - JOUR
LÉA et AURÉLIE arrivent au niveau de la fanfare qui s'est postée à côté de la
caserne des pompiers.
Le chef d'orchestre lance un signal aux musiciens qui se mettent tous à jouer un
air de marche militaire.
Dans un rythme soutenu, les musiciens suivis des conscrits et des villageois
traversent le village.
Les rues étroites laissent à peine suffsamment de place pour laisser tout le monde
passer.
Heureux et excités, les villageois hurlent et chantent sur la musique qui bat son
plein. L'ambiance est bonne enfant.
Les adolescents déflent eux aussi entre les villageois, désordonnés et
provocateurs, buvant à pleine gorgées canettes de bières et bouteilles de
Gewurztraminer. Ils hurlent.
LÉA et AURÉLIE suivent le mouvement général en se moquant de tout le monde.
Derrière elles, éparpillés et désordonnés, quelques adolescents habillés en racailles
et en métalleux suivent également la foule.
SEQ 4 : EXT. PRÉS – TOMBÉE DE LA NUIT (cont. séq)
Le déflé arrive dans un pré situé à la sortie d'un petit ensemble pavillonnaire. À la
tête des villageois, les conscrits font les beaux avec leurs masques de roses sur la
tête. Tout le monde les regarde.
Marchant à côté d'eux, LÉA et AURÉLIE les dévisagent.
AURÉLIE
Faites pité avec vos roses de vieilles sur la tronche.
UN CONSCRIT
Ta gueule la racaille, toi aussi tu fais pitié, t'as cru
que t'étais à la téci ou quoi. Ouaich ouaich.
Le groupe des conscrits éclate de rire.
LÉA
Bouffon.
Un grand bûcher se tient au milieu du terrain.
Le ciel, encore rose de la fn du jour, vire au bleu marine. Des montagnes rondes
tout autour disparaissent doucement dans l'obscurité.
Les villageois arrivent les uns après les autres dans le prés et forment
progressivement un cercle autour du bûcher.
SEQ 5 : EXT. FEU – TOMBÉE DE LA NUIT
Les conscrits allument le feu. Il fait presque nuit.
Les villageois fascinés observent le bûcher qui s'embrase.
Les flammes grimpent vers le ciel.
SEQ 6 : EXT. PRÉS – NUIT
Il fait nuit. Un hurlement. Puis un des conscrits dévale la colline surplombant le feu
avec une longue torche enflammée. Il crie. Un autre conscrit le suit, puis encore un
autre. Ils galopent tous autour du feu, enragés, et font tournoyer leurs torches qui
forment de grands cercles lumineux.
Quelques pompiers, casques argentés sur la tête se tiennent debout près d'un
camion rouge situé à proximité du spectacle. L'un d'eux tient une lance à incendie
prête à être enclenchée et teste l'attirail en ouvrant et en refermant la lance.
Les visages enjoués et ébahis des villageois observent le spectacle. Adultes,
personnes âgées, enfants. Des rires et sourires, des visages plus inquiets, fascinés,
perdus, pensifs. On entend des cris de joie, de peur, des rires, des chants, des
pleurs d'enfants...
LÉA et AURÉLIE sont fascinées par la scène. LÉA s'allume une nouvelle cigarette.
Elle tire dessus très fort en regardant au loin. Elle aperçoit CÉDRIC, un jeune
homme d'environ vingt ans. Il est assis dans l'herbe, perdu dans ses pensées il
observe le spectacle. Il la regarde à son tour. Échange des regards entre elle et lui.
SEQ 7 : EXT. FEU – NUIT
Les pompiers étalent à présent le brasier à l'aide d'une grande lance en métal. Le
maire du village dirige l'opération tant bien que mal. Les pompiers s'enfoncent
dans les flammes avec la lance et répètent l'opération plusieurs fois.
Après un nouveau cri venant des conscrits, les uns après les autres, leurs masques
de roses sur la tête, ils foncent droit dans les flammes et passent en s'envolant
presque à travers le bûcher. Ils répètent l'opération à plusieurs reprises.
Les derniers conscrits sautent par dessus les flammes et des feux d'artifces
explosent dans le ciel. Passant du rouge au bleu, du vert au violet, le ciel noir
parsemé de volutes de fumée, prend l'instant de quelques secondes, toutes ces
différentes couleurs.
SEQ 8 EXT. FEU – NUIT
Le feu est à présent étalé dans le pré. Quelques brindilles s'embrasent, s'étendant
sur plusieurs mètres. LÉA et AURÉLIE s'approchent du feu. LÉA Marche sur des
braises et les étales. Elle regarde la terre qui prend feu. Elle ne bouge pas, un éclair
traverse son regard. AURÉLIE qui se tient à côté d'elle la regarde, un sourire
narquois aux lèvres.
Soudain, un pompiers accoure avec sa lance à eau et éteint les flammes.
LE POMPIER
Ça va pas ou quoi ? Tu veux pas mettre le feu au
village tant que t'y es ? Saloperie...
LÉA
Ça va c'est bon là.
Le feu n'est plus que fumée et le prés est à présent plongé dans le noir.
Les villageois retournent en foule vers la place du village.
LÉA et AURÉLIE regardent la fumée du feu qui forme un gros nuage bleu qu'elles
éclairent avec leurs smartphones.
SEQ 9 EXT. ÉGLISE DU VILLAGE – NUIT
LÉA et AURÉLIE sont en marche sur la route qui mène à la place du village. En
passant devant l'église située à quelques centaines de mettre de la place, on
entend des jeunes qui crient.
Les flles s'arrêtent et regardent dans leur direction.
À moitié caché dans la pénombre, un groupe de Racailles se tient au pied de
l'église autour d'un scooter.
L'un d'eux branche son smartphone sur un amplifcateur auto-alimenté posé sur le
scooter. Porc de Police explose dans des baffles.
Les flles s'approchent du groupe, fères et hautaines. Elles s'allument chacune une
clope. Les racailles leur donnent des bières.
Les adolescents crient et râpent en faisant des gestes des mains sur le rythme de
la musique. Ils vibrent, enflammés par les paroles provocantes du morceau qu'ils
connaissent tous par coeur.
LÉA connaît les paroles sur le bout des doigts.
Ils parlent tous comme des jeunes de cité mais avec un fort accent alsacien. Ils ont
tous l’air un peu gauche avec leurs visages et leurs corps pas vraiment fnis.
AURÉLIE saisie une bouteille de Soho qu'un des jeunes hommes à casquette lui
tend et boit au goulot. C'est FREDDY.
D'un coup on entend de la Dubstep. Les racailles tournent la tête.
SEQ 10 EXT. CIMETIÈRE DU VILLAGE - NUIT
Un groupe de métalleux sort du cimetière situé à côté de l'église. L'un d'eux tient
un Ipod branché sur des minis baffles.
Les métalleux jettent des regards dédaigneux vers les Racailles.
Ils se postent sur un banc en face d'eux.
Les deux groupes s'observent, se défent du regard. Chacun gardant sa position.
Un des métalleux, JEAN, sort un couteau automatique, fait sortir la lame et joue
avec. En s'adressant aux Racailles.
JEAN
Je vais leur expliquer ce que c'est la vraie musique.
Dans le groupe des Racailles.
FREDDY
Tema les vieux zombies là.
Dans le groupe des Métalleux, JEAN et un autre jeune homme, CÉDRIC, observent
LÉA et AURÉLIE.
JEAN
Regarde les jolies morveuses perdues avec cette
sale race de racaille.
Ils ricanent. CÉDRIC porte un piercing à l'arcade et un T-shirt noir moulant. Il
regarde les flles avec un sourire en coin.
SEQ 11 EXT. ÉGLISE DU VILLAGE - NUIT
AURÉLIE, en regardant CÉDRIC, sourit, et donne un coup d'épaule à LÉA.
AURÉLIE
Hé chaton, il y a de la nouveauté dans la gamelle,
vas-y là, mate le matou.
LÉA pâlit.
LÉA
Pff, tu bigles, et tu me tapes trop l’affche en plus.
Dans le groupe des Métalleux, CÉDRIC, avale un cachet blanc. L'air absent,
mystérieux, le regard dans le vide.
AURÉLIE
Tu vas pécho Azraël aux pays des schtroumpfs,
petite salope.
LÉA
Dégage. Tu crois vraiment que je vais me farcir sa
queue de facho là ? T’es trop conne toi.
Elle détourne le regard, boit une gorgée de bière, faussement indifférente.
LÉA
Donne une clope.
AURÉLIE lui tend son paquet, l'air moqueur. LÉA le lui arrache des mains.
FREDDY, les yeux rouges, se colle à AURÉLIE, lui donne une tape sur ses fesses
rebondies, et lui tend un joint.
AURÉLIE
Ahh... tu tombes bien miinuus.
AURÉLIE prend le joint, hume la fumée faisant celle qui s'y connait, tire quelques
lattes dessus comme si elle goûtait un grand cru. Elle tend le pétard à LÉA
renfrognée mais qui l'accepte quand-même. Elle tire très fort dessus puis rend le
joint à FREDDY en faisant une grimace de dégoût.
LÉA
Waouho, ça me déboite le cerveau ton tard-pé là.
FREDDY
Ouais, tout frais, tout droit de la poche des boches
et encore tout chaud, je viens de le sortir de mon
cul.
La bande de copains éclate de rire.
LÉA, ailleurs, observe CÉDRIC au loin qui drague une flle du clan des Métalleux.
Les Racailles se font passer un joint.
LÉA
Vas-y passe.
FREDDY
Viens, là...
LÉA s'approche de lui. FREDDY met un joint à l'envers dans sa bouche et prend le
visage de LÉA entre ses mains. LÉA pince maladroitement l'autre extrémité du
joint entre ses lèvres. FREDDY souffle de toutes ses forces dans la bouche de LÉA.
Elle tousse en crachant un nuage de fumée. Son petit corps se tord.
Les copains de FREDDY s'esclaffent à nouveau. AURÉLIE se précipite vers sa
copine, lui tapote dans le dos.
AURÉLIE
Ça va ou quoi, qu'est-ce qui t'arrives ?
C'est plus les roses de mémé qui t'étouffent là...
LÉA fait la grimace, les larmes aux yeux.
FREDDY
Allez les meufs, on est à sec, je vous paie un coup.
LÉA, AURÉLIE et FREDDY se dirigent vers la place du village.
SEQ 12 EXT. BUVETTE – NUIT
Ils sont au milieu de la foule près de la buvette.
Portraits des villageois.
Derrière les flles, on voit CÉDRIC qui s'approche d'elles.
Il reluque LÉA de haut en bas et regarde FREDDY sévèrement, la main dans la
poche, prêt à en sortir quelque chose.
CÉDRIC
Casse toi.
FREDDY, sans broncher, s'en va tête baissée.
LÉA se retourne et regarde CÉDRIC, intimidée. Il a le regard ailleurs, les pupilles
dilatées. La mâchoire et le corps qui tremblent de ceux qui ont pris des ecstasys. Il
s'adresse à LÉA, calmement.
CÉDRIC
Je te paye un verre ?
AURÉLIE pouffe et s'éloigne d'eux. LÉA hoche les épaules. CÉDRIC s'approche
d'elle, nonchalant et la saisi par la main. Ils marchent l'un près de l'autre. Leurs
gestes sont maladroits, ridicules.
Brusquement, CÉDRIC s'éloigne de LÉA. Il l'a regarde avec un sourire moqueur aux
lèvres, il se détourne d'elle puis il s'en va, tranquillement, sans rien dire. Il s'éloigne
lentement, semblant faire un effort immense pour tenir son corps droit. D'un coup,
il vacille puis se remet en marche. AURÉLIE s'approche de LÉA.
LÉA
C’est quoi ce qui fait le cowboy là ?
AURÉLIE
Ben il s’est pris un plomb dans la tête quoi, mais
vas-y ça l’empêchera de te sauter dans les
cactus de la plaine.
Elle fait la mimique d'une pipe avec sa langue dans la joue et éclate de rire.
LÉA
Ferme ta gueule bouffonne, tu t’es cru chez Tex
Avery ou quoi ?
LÉA s'en va brusquement et disparaît dans la foule. AURÉLIE, surprise, la regarde
s'éloigner.
SEQ 13 EXT. BUVETTE - NUIT
Irritée, une cigarette aux lèvres, LÉA attend, les coudes sur le comptoir. Elle voit
son père qui lui aussi est accoudé au bar. Il ne réagit pas à la présence de sa flle.
Elle regarde droit dans sa direction, il la regarde à son tour mais détourne les yeux.
Les autres piliers du comptoir rient, crient et insultent le barman.
LÉA
Oh, mon demi là.
Le barman sert un demi à LÉA. Il essaie de calmer les ivrognes. Le père de LÉA
grogne. Un autre le tire par le bras en hurlant et ils s'écroulent tous les deux à
terre. LÉA s'en va, son demi à la main.
SEQ 14 EXT. ÉGLISE - NUIT
LÉA se dirige vers l'église, verre à la main, en buvant plusieurs gorgée de bière.
Au loin, elle voit CÉDRIC collé à AURÉLIE qui lui chuchote des choses à l'oreille en
lui caressant les cheveux.
Il lui donne un ecstasy qu'AURÉLIE avale en buvant une gorgée de bière dans le
verre du jeune homme puis elle se met à rire, aguicheuse.
LÉA choquée observe la scène et fni son verre d’une traite. Elle jette son verre
vide et écrase sa cigarette au sol.
SEQ 15 EXT. PLACE DU VILLAGE - NUIT
LÉA marche dans la foule, paniquée. Les hommes sont souls, ils hurlent, tous prêts
à se casser la tête. L'ambiance est tendue.
JEAN arrive derrière LÉA et la reluque de haut en bas. Il l'accoste.
JEAN
Salut Princesse.
LÉA énervée, le foudroie du regard puis elle s'éloigne. JEAN la suit.
JEAN
Je me demandais si tu voulais faire un petit tour
en Ferrari...
LÉA
Hein ?
JEAN
C’est un ecsta, Blanche Neige. Pour mieux
rencontrer les sept nains. Ta pote en tout cas, elle
a l’air d’aimer ça.
LÉA
Nan merci, casse toi avec tes nains.
JEAN l'attrape par le bras et se colle à elle.
JEAN
Allez, vas-y, fais pas ta précieuse, proftes en, c'est
la première nuit de l'été...
LÉA
C’est un truc de facho ton truc
là… casse toi.
JEAN
On s’amusera bien tous les deux. Un
bon trip, gratos...
Il ricane bêtement et se colle de nouveau à LÉA.
LÉA
J'en ai rien à foutre, fais pas chier, laisse moi
tranquille avec tes trips gratos…
Cette fois-ci, JEAN attrape LÉA et essaie de l'embrasser.
LÉA
Dégage putain !
LÉA le repousse violemment.
Il tombe presque puis se jette sur elle, prend son visage entre les mains et colle sa
bouche à celle de la jeune flle qui le repousse de toutes ses forces en hurlant.
JEAN la gifle violemment. Elle manque de tomber au sol, les mains au visage. Il
s'approche d'elle, bras levé. À ce moment-là, il reçoit un coup de poing en pleine
fgure qui le propulse à terre.
LÉA lève son regard et voit CÉDRIC, les yeux en feux, la main levée vers JEAN.
CÉDRIC
Dégage.
JEAN se relève en essuyant son nez qui saigne.
JEAN
Qu’est-ce que tu fous putain Cédric ! T'es malade ?
C’est quoi ? Tu la kiffe cette Racaille ?
CÉDRIC
Dégage je te dis…
JEAN se relève et s'éloigne en titubant disparaissant dans la foule.
CÉDRIC aide LÉA à se relever, ils se regardent sans rien dire. LÉA tressaille. CÉDRIC
la regarde droit dans les yeux puis lui sourit.
CÉDRIC
Ça va ?
LÉA
Ouais...
CÉDRIC
Viens.
Main dans la main, ils s'éloignent de la Place du village.
SEQ 16 A EXT. FORÊT – AUBE
CÉDRIC et LÉA marchent silencieux dans la forêt.
Ils éclairent leur route avec un Smartphone.
SEQ 17 EXT. FORÊT - AUBE
LÉA et CÉDRIC s'embrassent dans l'herbe.
Le jour se lève, les oiseaux chantent.
Les mains de CÉDRIC dans les cheveux de LÉA.
Il passe ses doigts tremblant sous son Marcel. Elle tressaille.
LÉA cherche la bouche de Cédric maladroitement.
Docile, il se laisse embrasser. On dirait un jeune couple heureux.
Mais d'un coup, il détourne son visage de celui de la jeune flle.
Il glisse une main sur son bas ventre, essaie d'atteindre son sexe mais le jogging
est trop serré. Il défait le nœud du jogging, le descend à mi cuisse et retourne LÉA
sur le côté.
Il ouvre sa braguette et se colle à elle.
LÉA fait une grimace de douleur.
CÉDRIC la pénètre.
Il termine, se retire, remonte sa braguette en se levant et il s'en va.
LÉA est assise dans l'herbe. Elle touche son sexe, ses doigts sont rouges, elle les
essuie dans l'herbe. Elle se lève en remontant son jogging, sonnée, et elle
s'éloigne.
SEQ 18 EXT. PLACE DU VILLAGE - JOUR
LÉA arrive au loin sur la place du village où a eu lieu la fête.
Elle passe devant la buvette, contourne des tables et des bancs renversés. Le sol
est jonché de canettes de bières, d'éclats de verre et de couronnes de roses
rouge écrasées.
Elle regarde autour d'elle, désorientée, enjambe un corps endormi autour duquel il
y en a deux autres, gisants sur les bancs et sur le sol. Elle avance encore et voit
son père quelques mètres plus loin endormi, étalé à terre.
Les oiseaux chantent toujours et le soleil se lève, radieux. LÉA passe par dessus le
corps de son père et s'éloigne de la place du village, le regard porté au loin,
marchant droit devant elle.
FIN

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