Del Potro, le court-circuit
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Del Potro, le court-circuit
11 FOOTBALL Bleu Rouge Noir Jaune ATHLÉTISME LIGUE 2 (36e journée) GUINGAMP - STRASBOURG « Il faut savoir arrêter » 2-0 Ils peuvent stresser EUNICE BARBER, auteur d’un prometteur 6,64 m il y a trois semaines, a démarré la saison en trombe. Mais ce sera sa dernière. Malgré une victoire qui met plus que jamais Strasbourg sous pression, Guingamp reste relégable. GUINGAMP – (Côtes-d’Armor) de notre envoyé spécial ON PEUT DONC se relancer sans avancer. Guingamp en a fait l’amère expérience hier soir. Dixneuvième au coup d’envoi hier soir, En Avant l’est encore ce matin... Une belle réaction et un succès face à Strasbourg, plus que jamais concerné par cette lutte pour la survie en Ligue 2, n’y ont rien changé. Avant leur déplacement à Clermont et une ultime réception d’Ajaccio, les Bretons espéraient reprendre leur destin en main. Leurs concurrents pour le maintien les en ont empêchés. Enfin quasiment tous, à l’exception des Alsaciens, leurs hôtes du soir, qui n’ont jamais rien entrepris pour tenter de décrocher enfin une première victoire à l’extérieur. C’est d’ailleurs Guingamp qui a fait mentir les mauvais chiffres. Plombée toute cette saison par un manque d’efficacité chronique, l’une des pires attaques de L 2 n’a finalement eu besoin que de deux occasions pour ouvrir le score. Après un beau mouvement impli- quant Giresse, Grax puis ElJadeyaoui, Hamroun n’accrochait pas le cadre (14e). Quatre minutes plus tard, El-Jadeyaoui profitait d’un contrôle malvenu de Lacour dans sa surface pour ouvrir le score. La concrétisation logique d’une rencontre à sens unique qu’un coup franc de Grax, dévié par Baning dans son but, scellait sans la moindre contestation alsacienne (68e). Cela n’enlève rien à la belle performance d’ensemble des Guingampais, volontaires et entreprenants, mais ces derniers ont été bien aidés par la passivité confondante des Strasbourgeois qui confine à l’inconscience. C’était peut-être là toute la différence entre des concurrents prévenus et d’autres manifestement pas. La cote d’alerte est pourtant plus qu’atteinte pour les Alsaciens. Le Racing ne doit sa place à la surface (17e) qu’à la faveur d’une meilleure différence de buts par rapport à Istres, avant d’accueillir Le Havre et de se déplacer à Châteauroux, qui ne po ss èd e é ga l eme nt q u e 41 points... Les Alsaciens ne se sont créé qu’une seule occasion franche 2-0 (1-0) STRASBOURG ###### -------------------------------------------------------------------- GUINGAMP Temps froid et venteux. Pelouse en bon état. 10 350 spectateurs. Arbitre : M. Chat. Lacour Felipe El-Jadeyaoui Brahmia cap., 4 5 7 non noté Bassila Bellugou Baning Maire cap., 7 7 5 Cassard Giresse Grax Ledy Marcos 5 Gauclin 5 6 4 6 3 6 Rodrigo Sikimic B. Koné Mathis 6 4 6 5 Othon Deroff Hamroun J.-A. Fanchone 4 6 6 4 Remplacements GUINGAMP, STADE DU ROUDOUROU, HIER.– Alharbi ElJadeyaoui, le milieu de Guingamp (à droite), a souvent survolé les débats. Il a aussi ouvert le score dès la 18e minute et contrarié les Strasbourgeois de Jean-Alain Fanchone. L’équipe bretonne est revenue à un point de Strasbourg, toujours sous la menace d’une relégation. (Photo Fouquet/OuestFrance/PQR) SYLVAIN LE DUIGOU L’HOMME CLÉ : EL-JADEYAOUI (Guingamp), 7 Sur son côté gauche, l’ailier a encore fait l’étalage de sa vitesse et de son sens du dribble. Mais sa plus grosse différence, il l’a finalement faite en ouvrant le score avec opportunisme, pour inscrire au passage son deuxième but de la saison (18e). RÉACTIONS LES BUTS 1-0 : EL-JADEYAOUI (19e). – Sur un centre d’Hamroun venu de la droite, Lacour, à la lutte avec El-Jadeyaoui, tente de contrôler le ballon à l’entrée des six mètres au second poteau. L’attaquant guingampais le contre, récupère et trompe de près Cassard. 2-0 : BANING (68e c.s.c.). – Coup franc excentré côté gauche, près du poteau de corner, et frappé rentrant du pied droit par Grax. Sous la pression de Bassila, Baning dévie le ballon dans son propre but. 3 Comme le nombre très faible de victoires obtenues par les Guingampais lors des matches retour. Avant leur succès d’hier soir, les Bretons s’étaient seulement imposés face à Metz (2-1, 29e journée) et Nantes (2-0, 32e j.). 1 avertissement : Lacour (45e, tacle par-derrière sur Giresse). JEAN-CHRISTOPHE BASSIGNAC (1) Le 2 décembre 2008, elle avait été condamnée à une amende de 5 000 euros pour « outrage » et « rébellion », mais un des policiers avait interjeté appel, demandant des dommages et intérêts plus élevés. (2) Au JO, sous le maillot de la Sierra Leone, elle avait participé au 100 m haies (séries), à la longueur (qualifications) et à l’heptathlon (26 e ). TENNIS Del Potro, le court-circuit Opéré hier au poignet droit, le numéro 5 mondial, déjà invisible depuis trois mois, manquera Roland-Garros et Wimbledon. Au moins… BUENOS AIRES – de notre correspondant « QU’EST-CE QU’IL T’ARRIVE, Del Potro?» C’est la question que posent les Argentins, cent jours après la dernière apparition du joueur en compétition. Ce qui devait être la saison de la confirmation pour le vainqueur du dernier US Open s’est transformé en calvaire. Juan Martin Del Potro n’a pas joué une seule minute sur le circuit depuis le 24 janvier et sa défaite en huitièmes de finale de l’Open d’Australie contre le Croate Marin Cilic. La faute à une maudite blessure au poignet droit, qui le gêne chaque fois qu’il accélère le rythme de ses entraînements. Début avril, le professeur américain Richard Berger, spécialiste de la main, lui a diagnostiqué une tendinite résiduelle… alors que tous les examens réalisés en Argentine auparavant n’avaient rien détecté. Après trois semaines de repos, le joueur a finalement décidé de se rendre de nouveau aux États-Unis samedi dernier. Et hier, Del Potro a subi une intervention chirurgicale au sein de la Mayo Clinic de Rochester, dans le Minnesota. Un mal pour un bien, selon le joueur. « Depuis le début de l’année, j’ai tenté d’éviter la chirurgie à travers divers traitements, mais la blessure était plus grave (que prévu). » Cette opération du tendon extenseur ulnaire du carpe du poignet droit devrait le tenir éloigné du circuit plusieurs mois, même s’il est encore difficile de dire précisément combien de temps. « À l’heure actuelle, nous ne savons pas quand il pourra revenir. Tout dépendra du déroulement de la phase de récupération », nous a confié Franco Davin, son entraîneur. Le joueur passera les prochains jours aux ÉtatsUnis, avant de retrouver l’Argentine. Mais Roland-Garros et Wimbledon MELBOURNE (Australie), 15 JANVIER 2010. – Juan Martin Del Potro sans raquette, c’est l’image qui pourrait bien résumer son année 2010, si son opération du poignet devait nécessiter une convalescence de longue durée. (Photo Nicolas Luttiau/ L’Équipe) sont d’ores et déjà hors de portée pour le géant sud-américain. En Argentine, les reports successifs de son retour à la compétition, combinés à l’hermétisme de son entourage, n’avaient pas manqué d’alimenter les rumeurs sur son état de santé, les médias percevant chez le joueur un souci davantage d’ordre psychologique que physique. Panique scénique ? À l’instar du quotidien la Nacion, la presse s’est interrogée sur le « mysté- rieux cas Del Potro ». Élevé au rang de vedette internationale et de porte-drapeau de son pays à l’issue de sa victoire sur Roger Federer en finale de l’US Open, la « Tour de Tandil » n’était-elle pas victime de « panique scénique », cette peur de revenir en haut de l’affiche après avoir accompli le rêve d’une vie à New York ? « Il est bien dans sa tête, il ne faut pas chercher plus loin. Rien de tout cela n’est vrai », a contredit en début de semaine Rafael Groppo, l’un de ses représentants. Certains ont voulu voir dans les incerti- L’expert Dr Fabrice BRYAND* Trois mois au minimum « LE POIGNET, qui génère l’effet des balles, est évidemment une articulation primordiale pour le tennisman, un peu comme le sont les chevilles pour un footballeur. C’est dire l’importance de la décision prise par Del Potro. Les tendons extenseurs sont ceux qui vont donner les mouvements de rotation à la balle et sont, en tennis, souvent inflammés. Au cours du temps, il arrive que les fibres soient moins élastiques. La fibrose se met dedans, et il n’y a parfois malheureusement pas d’autre solution que l’opération. Car le simple repos peut ne pas suffire sur des tendons qui ne sont plus d’aussi bonnes qualités. Dans le cas Del Potro, l’opération semble être mûrement réfléchie, après une longue période de repos évitant toute décision dans l’urgence. Mais il y a évidemment un risque. On n’est jamais sûr de l’après à la suite d’un geste chirurgical. Ce n’est jamais comme avant. Le risque est de modifier la dynamique du poignet, qui peut perdre de sa souplesse. Les tendons sont soumis à des contraintes nouvelles. Le joueur va en avoir au minimum pour trois mois avant d’espérer retrouver les terrains, avant de se réhabituer à ce nouveau poignet. » * Fabrice Bryand, ancien médecin du FC Nantes, est le consultant de L’Équipe pour tout sujet médical. tudes qui planent autour du numéro 5 mondial les signes annonciateur d’un « syndrome Coria » qui, après sa finale de Roland Garros en 2004, enchaîna les contre-performances, les forfaits et n’en finit plus de dégringoler au classement, jusqu’à lâcher prise totalement l’an dernier. Mais « Delpo » dément : « De fausses et malicieuses histoires ont circulé sur mon état psychologique et ma condition physique. Je ne vais pas me justifier sur ce qui n’existe pas. Ces mauvaises informations ont affecté ma famille, mon staff et ceux qui se préoccupent pour moi. » Reste que le prodige de vingt et un ans suscite énormément d’attente en Argentine, où les exploits sans lendemain de Gaston Gaudio et de Guillermo Coria, la longue convalescence de David Nalbandian et la défaite à domicile en finale de la Coupe Davis 2008 face à l’Espagne (1-3) ont laissé un goût amer à tous les amoureux du tennis, qui espèrent désormais le voir défendre son titre de l’US Open à la fin de l’été. FLORENT TORCHUT RÉSULTATS I MUNICH (ALL, ATP 250, terre battue, 450 000 /, 3-9 mai).- Premier tour : Hajek (RTC) b. Sidorenko 6-1, 6-2 ; Chiudinelli (SUI) b. Ascione 6-0, 6-4 ; Greul (ALL) b. Kiefer (ALL) 7-5, 6-2 ; Baghdatis (CHY) b. Gojowczyk (ALL) 3-6, 6-1, 6-2 ; Köllerer (AUT) b. Ancic (CRO) 7-6 (9-7), 7-5 ; Riba (ESP) b. Lacko (SLQ) 5-7, 6-1, 6-2. I BELGRADE (SER, ATP 250, terre battue, 424 950 /, 3-9 mai).- Premier tour : Troicki (SER) b. Navarro (ESP) 6-4, 6-0 ; Fognini (ITA) b. Skugor (CRO) 6-3, 6-1 ; Krajinovic (SER) b. Donskoy (RUS) 5-7, 7-6 (9-7), 6-1 ; Di Mauro (ITA) b. M. Djokovic (SER) 6-7 (5-7), 7-5, 6-0 ; Seppi (ITA) b. Mayer (ARG) 2-6, 6-1, 6-4 ; Gasquet b. O. Rochus (BEL) 6-0, 6-1 ; Ouanna b. Cipolla (ITA) 6-3, 6-1. I ESTORIL (POR, ATP 250 et WTA, terre battue, 450 000 / et 165 000 /, 3-9 mai).- TOURNOI HOMMES. Premier tour : Gil (POR) b. Mayer (ALL) 6-2, 6-7 (5-7), 6-3 ; Giraldo (COL) b. Darcis (BEL) 6-4, ab. ; Phau (ALL) b. M. Lopez (ESP) 6-4, 4-6, 6-1 ; Gimeno Traver (ESP) b. N. Lapentti (EQU) 6-3, 3-1, ab. ; Cuevas (URU) b. Andujar (ESP) 1-6, 7-5, 6-0 ; Garcia Lopez (ESP) b. Malisse (BEL) 6-2, 7-6 (9-7) ; Martin (ESP) b. Del Bonis (ARG) 7-6 (8-6), 6-1 ; Machado (POR) b. Massu (CHL) 6-2, 6-4. TOURNOI FEMMES. Premier tour : Sevastova (LET) b. Szavay (HON) 3-6, 6-3, 6-3 ; Rodionova (AUS) b. Meusburger (AUT) 4-6, 6-2, 6-1 ; Vögele (SUI) b. Czink (HON) 6-4, 6-3 ; Medina Garrigues (ESP) b. De Lattre (POR) 6-0, 6-0 ; Makarova (RUS) b. Bratchikova (RUS) 6-2, 5-7, 6-2 ; Groth (AUS) b. Rybarikova (SLQ) 6-4, 6-3 ; Barrois (ALL) b. Craybas (USA) 6-0, 6-2 ; Parra Santonja (ESP) b. Evtimova (BUL) 2-6, 6-2, 6-4 ; Rus (HOL) b. Koehler (POR) 6-3, 3-6, 7-5 ; Larcher de Brito (POR) b. Cornet 6-3, 4-6, 6-3 ; Cirstea (ROU) b. Olaru (ROU) 6-3, 3-6, 6-1. MERCREDI 5 MAI 2010 ROME (WTA, terre battue) Le désert des Tartares En dépit d’un programme d’enfer avec huit membres du top 10 et trois Italiennes, il n’y avait personne pour l’apprécier… ROME – Brianti (6-3, 6-4 contre Cibulkova), puis Camerin (6-0, 6-1 face à Wozniacki) ont sonné le glas. de notre envoyée spéciale C’ÉTAIT LA PROGRAMMATION la plus dense qui puisse exister sur un tournoi, mais il pleuviotait, il y avait du vent et le public était rassasié par la semaine romaine des hommes, bouclée sur un succès sans faste de Rafael Nadal dimanche dernier. Gianni Clerici, un confrère italien des plus illustres, témoignait de l’insuccès d’un jour (?) du tennis féminin : « Quand le tournoi féminin avait lieu avant les hommes, le public était plus nombreux, poussé par l’impatience de voir du tennis. Mais, là, c’est le désastre parce que les gens n’ont plus envie de voir du tennis, alors que les trois derniers jours du tournoi hommes, les billets se vendaient au marché noir. » « C’est le désert des Tartares, mais sans les Tartares, ironisait Ubaldo Scanagata, journaliste sarcastique, car eux non plus ne sont pas venus ! Ça ira mieux en fin de semaine si des Italiennes arrivent en demi-finales. Sinon, il faudra attendre l’année prochaine, où les tournois hommes et femmes se disputeront simultanément. » Il faudra donc patienter car, à elles trois, les vedettes du cru – Vinci, Schiavone et Pennetta – n’ont marqué qu’un total de huit jeux ! Et On a revu Serena, on a déjà perdu Safina « On regrette Amélie (Mauresmo), ajoutait Scanagata, elle a disputé quatre finales ici (deux victoires), c’était la plus aimée depuis les années Sabatini. » Heureusement, le choix reste digne d’un roi même si Dinara Safina, face à la Roumaine Alexandra Dulgheru, a vainement tenté de retrouver le rythme. La Russe, ex-numéro 1 mondiale, est totalement court-circuitée avec une seule victoire, obtenue la semaine dernière à Stuttgart face à Szavay pour son retour. Cruellement touchée au dos, elle avait quitté l’Open d’Australie sur abandon en huitièmes de finale et n’avait plus rien fait (« deux mois sans toucher la raquette ni courir ») jusqu’au 3 avril, où elle a recommencé pianissimo, « à raison de quarante-cinq minutes par jour ». « C’est plus un test pour mon dos que je viens passer ici », déclarait la tenante du titre avant son premier tour. Après 2 h 40 de lutte décousue, battue 6-4, 6-7 (7-5), 6-1, Safina ajoutait : « La seule chose positive, c’est que mon dos ne m’a pas causé RÉSULTATS Dotation : 1 504 000 / Deuxième tour : Jankovic (SER) b. Mattek (USA) 6-3, 3-6, 6-1 ; Dementieva (RUS) b. Shvedova (KAZ) 6-4, 7-5 ; Wickmayer (BEL) b. Rezaï 6-3, 6-7 (2-7), 7-5 ; Peer (ISR) b. Hercog (SLV) 2-6, 7-5, 6-3 ; S. Williams (USA) b. Bacsinszky (SUI) 7-6 (7-2), 6-1 ; Petkovic (ALL) b. Kvitova (RTC) 6-3, 6-4 ; V. Williams (USA) b. Schnyder (SUI) 6-2, 6-2 ; Petrova (RUS) b. Srebotnik (SLV) 6-4, 6-4 ; Dulgheru (ROU) b. Safina (RUS) 6-4, 6-7 (5-7), 6-1 ; Safarova (RTC) b. Pennetta (ITA) 6-1, 6-2 ; Martinez Sanchez (ESP) b. Schiavone (ITA) 6-2, 6-2 ; A. Radwanska (POL) b. Vinci (ITA) 6-1, 6-0 ; Cibulkova (SLQ) b. Brianti (ITA) 6-3, 6-4 ; Ivanovic (SER) b. Azarenka (BLR) 6-4, 6-4. Wozniacki (DAN) b. Camerin (ITA) 6-0, 6-1. I CORNET VEUT Y CROIRE. – Éliminée dès le premier tour d’Estoril par Michelle Larcher de Brito (116e mondiale) au terme d’un combat de deux heures quarante-six (6-3, 4-6, 6-3), Alizé Cornet n’avait pas l’impression d’avoir subi un coup d’arrêt. Victorieuse du double décisif en Fed Cup aux côtés de Julie Coin, la Française (aujourd’hui 71e à la WTA) avait enchaîné par trois succès à Fès, où elle ne s’était inclinée qu’en demi-finales contre Benesova. Hier, malgré la défaite, elle préférait positiver. « Hormis mon entame de match, où je me retrouve menée 3-0 en quelques minutes, je pense avoir retrouvé de la constance, aussi bien au niveau du jeu que de l’attitude. La Fed Cup m’a fait de problèmes. » Les temps forts de la journée nous vinrent de la réapparition des sœurs Williams, toutes les deux opposées à des Suisses : victoire aérienne de Venus (qui n’avait pas joué depuis un mois) face à Schnyder, et de Serena qui, n’ayant pas disputé le moindre match depuis sa victoire à l’Open d’Australie (quatre mois d’indisponibilité en raison d’un genou douloureux), éprouva quelques difficultés à se mettre en route face à Baczinscky. Mais Serena l’a répété : « J’ai des ambitions sur terre battue. » Elle le prouva en s’imposant 7-6, 6-1. Le match le plus solide et émouvant de la journée opposa Aravane Rezaï à Yanina Wickmayer, la première entraînée, la seconde supervisée par Patrick Mouratoglou. Il se termina à l’avantage de la Belge (6-3, 6-7, 7-5 en 2 h 20), au détriment de la Française, très marquée : « Je me suis réveillée trop tard (à 6-3, 3-0), je me suis battue jusqu’à la fin », murmurait Rezai après un long break où elle resta introuvable. « J’avais prévenu Aravane : celle qui gagnera sera celle qui exprimera le mieux son envie, confiait Patrick Mouratoglou, touché lui aussi. Chez Yanina, l’envie s’est transformée en action, chez Aravane, en attentisme. » En fin de journée, Ana Ivanovic (exnuméro 1 , 58e WTA), qui restait sur dix défaites face à des top 10 depuis octobre 2008, a enfin réussi ce challenge avec le concours de son adversaire Victoria Azarenka, qui se comporte en vraie peste depuis qu’elle ne gagne plus un match. Pour clore ce spectacle de reines sans public, Caroline Wozniacki (numéro 2 mondiale) a fermé le stade en partant. DOMINIQUE BONNOT beaucoup de bien, je sens plein d’ondes positives. » Le retour sur terre battue y contribue évidemment. « Hormis un début de contracture à la cuisse, ça va. Je vais jouer les qualifs de Madrid, puis Strasbourg, pour emmagasiner des points et de la confiance avant Roland-Garros. » – V. C. I MONTPELLIER : C’EST OFFICIEL. – L’ATP a entériné hier la naissance du tournoi ATP 250 de Montpellier, qui remplacera dès cette année la ville de Lyon pour organiser cette épreuve, du 25 au 31 octobre, dans la toute nouvelle Arena. Cette salle d’une capacité de 7 500 places en configuration tennis sera inaugurée en septembre. PAGE 11 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Les cartons 1 avertissement : Deroff (64e, jeu dur sur De Carvalho). – Vous allez donc arrêter ? – Cela fait quelques années que j’y pense. Je ne voulais pas arrêter comme ça, sans l’avoir décidé, j’avais encore à donner. Mais il faut savoir arrêter. Là, je suis en forme, je touche du bois, c’est bien. À trente-cinq ans, c’est un bon âge. – Et l’heptathlon ? – C’est terminé. L’heptathlon, j’aime beaucoup, mais c’est contraignant. Et pour cette dernière année, il fallait faire un choix, je suis très bien à la longueur. – Jusqu’où pensez-vous qu’il faudra aller pour une nouvelle médaille ? – Je ne pense pas encore à ça. Si quelqu’un fait 7,26 m, il faudra faire 7,30 m (rire) ! » Bleu 42e : Brahmia par DE CARVALHO (note : 3). 63e : Marcos par ZENKE. 72e : Othon par M. GUEYE. Non utilisés : Sommer (g.), N’Djama. Entraîneur : P. Janin. (Photo Lionel Hahn/L’Équipe) Jaune Rouge Jaune G Victor ZVUNKA (entraîneur de Guingamp): « On a gagné avec la manière. C’est mérité, il n’y a rien à dire. On a bien fait notre boulot. Mais les résultats des autres ne sont pas conformes à ce qu’on espérait. Il va falloir 44 points pour sauver sa peau et ce ne sera peut-être même pas suffisant. On est très contents de cette victoire malgré tout. On va se concentrer sur nous car si on compte sur les autres, on ne s’en sortira pas. » G Pascal JANIN (entraîneur de Strasbourg): « C’est une sale soirée. Les résultats sont contraires. Mais, au-delà des autres scores, c’est notre comportement qui compte et cela fait deux fois à l’extérieur que j’ai un sentiment d’impuissance. C’est ce qui m’inquiète le plus. On n’a plus le droit à l’erreur. On a grillé notre dernier joker et on se retrouve dans le panier de crabes. On a encore notre destin entre les mains. Je ne peux pas compter sur les défaillances de nos adversaires. Il faut garder la main et battre Le Havre. Mais en cas de victoire, on ne sera pas forcément sauvés. » – S. L. D. « LA PROCÉDURE est terminée. Vous êtes soulagée ? – C’est un peu une surprise, je ne m’attendais pas à ce que cette procédure se termine comme cela. Déjà, je ne comprenais pas pourquoi il faisait appel de ses indemnisations, alors... Mais tant mieux. Mon image a été entachée par cette affaire, ma carrière a été ralentie et je n’oublierai jamais. – Il y a trois semaines à Walnut, vous avez réalisé un bon 6,64 m. Cela vous a surprise aussi ? – Pas trop. J’espère que je vais aller plus loin. Dans ce concours, j’ai mordu de très peu quatre essais vraiment bons. Aujourd’hui, ma tête est libérée et ça me donne une envie énorme de réaliser des performances. Je suis satisfaite de mes courses, je sais que je suis sur la bonne voie. – Pourtant, votre dernière saison avait été plus laborieuse. On vous voyait difficilement revenir aussi vite à ce niveau... – L’an dernier, c’était difficile. J’avais eu juste avant deux opérations au genou et je n’avais pas encore entièrement récupéré. Là, ce n’est pas encore parfait. J’essaie de retrouver des automatismes de “ramené”, ça se met en place petit à petit, donc je m’exprime mieux. Mais je n’ai jamais été inquiète, je savais où je voulais aller. – Vous disiez aussi, l’an passé, que votre objectif principal était de battre votre record de France (7,05 m). Et aujourd’hui ? – L’objectif, c’est quand même toujours d’aller plus loin. Mais une médaille, c’est toujours un plus, ça me ferait très plaisir. Et puis, j’ai commencé ma carrière internationale à Barcelone en 1992 (2), et cette année, il y a des Championnats d’Europe là-bas. Comme ça, je bouclerai la boucle. Noir Bleu Noir 57e : Giresse par COLLEAU. 77e : Hamroun par OGOUNBIYI. 84e : Grax par SCARPELLI. Non utilisés : Trévisan (g.), Mo. Diallo. Entraîneur : V. Zvunka. sur une frappe de Lédy, que De Carvalho contrait involontairement (79e ). Quand à l’impuissance s’ajoute la malchance, l’inquiétude grandit. « C’est l’aboutissement d’une belle saison, reconnaissait ironiquement Jean-Claude Plessis, le président de Strasbourg. On est vraiment très, très mal. Le National, je ne l’imaginais pas, mais là, il ne faut plus beaucoup d’imagination pour y penser. » Il en fallait effectivement beaucoup plus pour envisager en début de saison la chute de ces deux candidats déclarés à la Ligue 1. Hier après-midi, Eunice Barber (notre photo) a beaucoup couru. Pensant que l’audience d’appel de son procès (1) avait lieu à Bobigny comme en première instance, l’athlète a dû brusquement mettre le cap vers le palais de justice de Paris, au centre de la capitale. Elle n’aura pas assisté à cette courte audience : le policier, qui avait interjeté appel, s’est finalement désisté. Affaire close. Une page se tourne et la double championne dumonde peutse re-concentrersur cette saison qui a commencé par une performance prometteuse à la longueur (6,64 m à Walnut le 17 avril). Mais elle le dit, cette saison sera sa dernière avec, en point d’orgue, les Championnats d’Europe de Barcelone (27 juillet-1er août).