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LE NUMÉRIQUE : UNE
ÉCONOMIE SOLIDAIRE
AU SECOURS DU
MARCHÉ
L'économie numérique offre un aspect
solidaire qui bouleverse les pratiques de
l'économie traditionnelle.
Contribution Thématique présentée par :
Cervoni Laurent
LES PREMIERS SIGNATAIRES:
Laurent Cervoni (SNA, CN) 14 | Michael Torres (CN) 33 | Vincent Guibert (SF, CM) 92
| Jean-François Loisy (Sec Sec) 14 | Astrid Dargnies 33 | Clément Courties 47 |
Claude Dupuy 34
LES SIGNATAIRES:
Laurent Cervoni (SNA, CN) 14 | Michael Torres (CN) 33 | Vincent Guibert (SF, CM) 92
| Jean-François Loisy (Sec Sec) 14 | Astrid Dargnies 33 | Clément Courties 47 |
Claude Dupuy 34
TEXTE DE LA CONTRIBUTION
Blablacar, AirBnb, LeBonCoin, OuiShare, … l’économie numérique bouscule les
acteurs et marchés de l’économie traditionnelle.
Par exemple, les utilisateurs de BlaBlaCar avec 600 000 voyageurs par mois
correspondent à 5% des voyages vendus par la SNCF. Airbnb avec plus de 1 million
de nuitées vendues en France, présent dans 34 000 villes dans le monde et plus de
1 million de logements est le premier acteur de la location saisonnière.
Les succès économiques, techniques ou médiatiques de ces nouvelles entreprises et
des services proposés inquiètent parfois les pouvoirs publics et les structures en
place.
- Pourtant, bien souvent, les modèles et les usages s’avèrent plus solidaires et «
sociaux » que l’économie traditionnelle ;
- Tenter de freiner l’essor de ces nouvelles solutions en lui imposant des contraintes
supplémentaires est voué à l’échec. Les 15 minutes imposées à Uber pour une
réservation de voiture en est l’exemple caractéristique. L’imagination des créateurs de
service ira toujours plus vite que la législation et de nouveaux services apparaîtront
mettant en danger les acteurs qui n’ont pas su s’adapter ou évoluer.
- La seule approche pertinente est de favoriser leur développement tout en aidant «
l’ancienne économie » à évoluer et à s’adapter aux nouveaux usages.
1. Enjeu et paradoxe
L’économie numérique du partage innerve tous les secteurs tels que les transports, le
logement (saisonnier, vacance ou professionnel), l’art, la culture mais aussi la santé
et l’éducation. Toutefois, la plupart des grands groupes offrant des services
numériques payants (donc avec un modèle « traditionnel ») proposent aussi des
services à faible coût voire gratuits.
Ainsi, la Kahn Academy, par exemple, ou de nombreuses associations permettent de
bénéficier de formations totalement gratuites. Mais HEC, Harvard ainsi que d’autres
écoles prestigieuses dispensent des cours gratuits via les MOOC mettant à
disposition de tous des contenus de qualité.
Les acteurs traditionnels de la location ou du tourisme sont dépassés par les
modèles de particulier à particulier. Les sites Airbnb ou Abritel sont plébiscités par les
particuliers mais aussi par des professionnels en déplacement. Ce ne sont pas les
tentatives de contraintes ou des taxes qui favoriseront les acteurs classiques mais
une évolution de leurs modèles économiques.
Le transport traditionnel est pris de cours par des plate-formes efficaces mettant en
contact des particuliers. Le covoiturage est ainsi un succès important des services liés
à ces nouveaux acteurs tels que BlaBlaCar, iDVROOM, etc… Cet essor a contraint
AVIS à investir 500 millions d’euros dans ZipCar, le leader américain de « l’autopartage ».
Le crowdfunding apporte à des structures, que le secteur bancaire ne finance pas,
les moyens de se développer et de se passer de modèles économiques totalement
dépassés en termes de réactivité et de vision. 152 millions d’euros ont été collectés
en 2014. Les banques initialement hostiles sont contraintes de s’associer aux
acteurs du crowdfunding et des grands groupes de « l’ancienne économie » sont
aussi financés par ce moyen.
Ainsi, pour ne pas disparaître, au-delà de quelques tentatives de lobbying pour
limiter les impacts des nouveaux arrivants les acteurs de l’ancienne économie sont
contraints de financer l’économie du partage pour survivre !
En outre, cette économie numérique du partage adresse des secteurs qui,
précédemment, relevaient en tout ou partie de l’Etat (santé, culture, éducation, art)
ou d’acteurs privés avec des modèles de distribution très fermés.
Cette économie, tout en levant des fonds importants sur le marché, apporte des
services avec un modèle de distribution ouvert, humain loin des anciennes approches
prédatrices. Paradoxalement, le marché finance donc des services proposés
gratuitement ou à bas prix !
Au-delà de ces services basés sur des modèles de partage, la plus grande partie des
entreprises numériques offre des solutions de base gratuite sur modèle dit du
freemium/premium. Là aussi, les plus fortunés ou ceux qui ont besoin d’un service
plus sophistiqués financent ceux qui ne peuvent pas s’offrir une solution onéreuse.
Les plus riches payent pour les moins riches permettant à chacun de disposer du
service qui lui convient le mieux.
2. Les propositions
L’économie du partage est un atout pour le développement économique. Il est
souhaitable de la favoriser (comme la France l’a fait avec le crowdfunding), de lui
donner un cadre législatif souple qui permette son essor, de faciliter les modèles du
numérique solidaire. Cette économie balaye les anciens modèles, où le seul enjeu
est le profit.
Si les fondateurs de start-up numériques rêvent sans doute de devenir millionnaires,
ils collectent généralement d’abord des fonds sur le marché, la bourse, et
développent ensuite des services peu chers, accessibles à tous, voire gratuits.
De même, les sociétés de l’économie numérique proposant des services sur le
modèle gratuit/payant apportent aussi des solutions généralement favorables pour le
pouvoir d’achat des particuliers ou pour les dépenses des entreprises. Il est donc
souhaitable d’aider les « anciens » acteurs à évoluer pour s’adapter ou intégrer ces
nouveaux marchés plutôt que chercher à limiter ou contraindre les nouveaux
entrants.
Enfin, en facilitant l’économie du partage, les pouvoirs publics verraient alors des
services gratuits ou à faible coût émerger, financés par les marchés, définissant ainsi
un cercle vertueux pour l’essor d’une économie résolument socialiste !
Contacter les auteurs de la
contribution :
[email protected]