Présentation du projet APA et médiation animale

Anne-Gaëlle BRESSON
Projet « APA et Médiation
Animale »
PRÉSENTATION DE PROJET
Activités Physiques Adaptées
et Médiation Animale
Introduction d’un chien d’assistance dans des séances
d’APA auprès de différents publics
Antenne de l’Hérault (34)
Groupe Associatif Siel Bleu
Présentation du groupe associatif Siel Bleu
Le groupe associatif Siel Bleu est à organisme à but non lucratif, crée en 1997. Il a pour objectif la
prévention santé tout au long de la vie et l’amélioration de la qualité de vie des personnes fragilisées,
grâce à un merveilleux outil : l’activité physique adaptée. Le groupe associatif Siel Bleu prend
aujourd’hui en charge 100000 bénéficiaires par semaine, sur 4000 lieux d’intervention différents par
an.
Le groupe associatif prône de nombreuses de valeurs :
 Conserver l’autonomie physique des bénéficiaires.
 Améliorer la confiance, l’estime et l’image de soi.
 Conserver les liens sociaux
 Proposer un moment de détente
L’impact des activités Siel Bleu est notamment permis par le professionnalisme des salariés. En
effet, nos professionnels sont issus pour le plus grand nombre de la formation universitaire Sciences
et Techniques des Activités Physiques et Sportives (niveau BAC+3 minimum).
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Contexte
Depuis des siècles l’homme et l’animal se sont attirés, imprégnés et influencés l’un et l’autre.
Mais ces dernières années, c’est dans le domaine thérapeutique et social, et plus particulièrement
dans celui de l’assistance aux personnes en difficultés, que l’animal joue un rôle de plus en plus
important (Bernard Belin, 2002). Cette aide prend alors plusieurs noms : « Médiation Animale »,
« Thérapie facilitée par l’Animal » ou encore « Zoothérapie ». Mais pour un unique et même but,
améliorer la santé mentale ou physique des personnes dans le besoin ou plus simplement
l’amélioration de leur qualité de vie. De toutes les thérapies ayant vu le jour ces dernières années, la
Médiation Animale est peut être celle qui s’appuie sur l’un des plus anciens et des plus constants des
phénomènes naturels, le lien étroit qui se tisse entre l’être humain et son chien. Ainsi, ce dernier
brise la solitude, aide à reprendre contact avec les autres et catalyse nos émotions (Tanasa, 2009).
Cependant, la seule présence de l’animal ne fait pas la thérapie en elle-même, ce n’est pas lui le
thérapeute, mais bien l’intervenant humain qui l’accompagne. Cela ne guérit pas et n’est pas une
médecine, et le chien n’est pas un médicament, ni un thérapeute mais bien un médiateur.
L’animal au service de l’homme handicapé, malade, âgé, a fait l’objet de divers travaux de
recherches vétérinaires, médicales, pharmaceutiques et scientifiques, que nous avons consulté afin
de monter au mieux ce projet (Animaux au secours du handicap, Bernard Belin, 2002). Ces études
permettent d’avoir plus de connaissances sur les bénéfices des chiens « écouteurs » pour personnes
sourdes, « d’assistance » pour personnes tétraplégiques ainsi que la place du chien dans l’univers
sensoriel des enfants polyhandicapés. Mais également, les apports pédagogiques, psychologiques et
thérapeutiques positifs du chien en maison de retraite ou dans une unité spécialisée aux personnes
désorientées ou atteintes de la maladie d’Alzheimer (Gaultier, 2013).
Le but de ce document est donc de présenter le projet « Activité Physique Adaptée (APA) et
Médiation Animale », ses objectifs et ses modalités pour des interventions en APA avec un chien
d’assistance auprès de différents publics.
Présentation du projet
Description succincte du projet
L’objectif de ce projet est de permettre aux personnes fragilisées, de maintenir ou améliorer
leur santé mentale ou physique, par la pratique d’activités physiques adaptées régulières.
Il s’agit de mettre en place une action spécifique, en utilisant une stratégie d’accompagnement peu
commune : la médiation animale.
Pourquoi ce projet
Ce projet est parti d’un constat simple, observé lors d’intervention en APA dans certains
établissements médico-sociaux. En effet, nous avons pu voir que la présence d’un chien (présent
dans l’établissement en permanence ou appartenant à une famille en visite) lors des séances avait un
effet positif sur le comportement, la concentration des bénéficiaires et leur réussite dans la
réalisation des exercices. Les personnes les plus introverties ce sont littéralement transformées et
illuminées à la vue et au touché du chien, et ont commencé à créer une complicité avec l’animal. La
suite de la séance est alors complètement différente et les personnes s’investissent d’avantage dans
les exercices et mouvements proposés. Suite à ces observations nous avons eu l’idée de monter un
projet où un chien « d’assistance » serait intégré aux séances d’APA quelque soit le type d’activité
proposée.
Le projet est basé sur des séances d’APA collectives, ayant pour but la création d’un lien
entre les participants et le chien, pour améliorer leur motivation à participer, diminuer leurs
appréhensions et peurs (marcher, franchir des obstacles lors d’un parcours moteur…), ou encore
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initier le mouvement et la mobilité (lancer une balle pour qu’il la rattrape…), tout en renforçant la
relation avec l’intervenant.
En résumé, l’introduction d’un chien lors de séances d’APA, est basée sur la relation
particulière que la personne va développer avec l’animal, et qui a pour but d’améliorer la santé
mentale, physique ou la qualité de vie de l’usager. Cette méthode réunie pédagogie, thérapie et
prévention, et amène à faciliter le lien entre les participants et l’intervenant, ce qui permet
d’atteindre plus rapidement les objectifs fixés. Aujourd’hui, on réunit sous le terme général
d’Interventions assistés par l’Animal, les interventions thérapeutiques, éducatives, pédagogiques ou
encore d’animation.
Objectifs généraux
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Maintenir et développer la capacité fonctionnelle, l’autonomie et la coordination.
Augmenter les capacités musculaires et la souplesse articulaire.
Améliorer l’équilibre, diminuer la peur de marcher, prévenir les chutes.
Réactiver et travailler la mémoire.
Augmenter les interactions sociales au sein du groupe et travailler sur l’affectif.
Stimuler le langage et l’élocution.
Thèmes généraux abordés :
Le contenu des séances s’orientera vers différents types d’exercices en fonction de la population
rencontrée :
 Gym sur chaise.
 Gym équilibre et parcours moteur.
 Gym mémoire.
 Gym douce et orientée vers la relaxation et/ou la stimulation sensorielle.
 Activités en extérieur.
Public concerné par le projet
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Enfants handicapés, polyhandicapés, autistes, avec une déficience mentale, etc.
Adultes atteints de différents handicaps physiques.
Personnes avec un handicap sensoriel.
Personnes atteintes de différentes maladies chroniques.
Jeunes en difficultés et/ou réinsertion sociale.
Centres de rééducation fonctionnelle.
Pour toutes ces personnes, l’animal peut agir sur le plan moteur, sensoriel, psychique,
psychologique ou encore affectif.
Modalités :
 Groupes de 6 à 12 personnes maximum.
 1,2 à 3 séances par semaine/établissement (en fonction de l’activité et du public visé) d’une
heure d’activités collectives (encadrées par un intervenant Siel Bleu et son chien médiateur).
 Possibilité de faire des séances individuelles de 30 à 45 minutes, 1 fois par semaine.
 Lieu de cours : salle mise à disposition par les structures.
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 Matériel des séances:
Tout le matériel nécessaire aux séances d’APA classiques (cerceaux, plots, bâtons, anneaux,
palets, balles, ballons.) mais également du matériel plus spécifique au chien : tapis de repos,
caisse de transport pour les trajets en voiture, tunnel, cerceaux d’un diamètre adapté à sa
taille, socles pour cerceaux, brosse etc.
La mise en œuvre du projet
Zone géographique couverte par le projet
Le projet se déroulera sur le département de l’Hérault en lien avec différentes structures
d’accueil de personnes atteintes de handicaps. Nous proposerons à titre d’expérimentation ce projet
à 7 établissements, soit env. 80 personnes.
Déroulement du programme
 Phase 1 – Repérage et sensibilisation des établissements partenaires.
 Phase 2 – Ateliers de 40 séances (40h) : A la suite d’échanges avec l’équipe pluridisciplinaire,
le professionnel Siel Bleu construit et propose un programme spécifique de 40 séances
d’activités physiques adaptées dont l’objectif final est en lien avec les motivations et l’état de
santé des bénéficiaires.
L’intervenant remplit des évaluations lors des séances, avant et durant le début du
programme de Médiation Animale. Plusieurs questionnaires validés scientifiquement et
spécifiques à la population visée, peuvent être utilisés pour évaluer les bénéfices de l’activité,
comme le GDS de Yesavage (dépression), le MMSE de Folstein (mémoire et orientation), ou
encore laes grilles d’évaluation et d’observation pour les enfants autistes et autres maladies,
visibles dans le livre de François Beiger. De plus, l’utilisation de la vidéo, tout en respectant le
droit à l’image des personnes et le secret professionnel, est intéressant pour disposer de
témoignage visuels.
 Phase 3 – Bilan final : Une évaluation complète est réalisée par l’équipe pluridisciplinaire et
l’intervenant Siel Bleu.
L’intervenant « APA et Médiation Animale » :
L’intervenant en Médiation Animale est un professionnel diplômé (STAPS Master APA – bac
+5) dans le domaine pédagogique, social, ou de la santé, qui a des connaissances poussées sur les
pathologies des personnes avec lesquelles il intervient. Mais, qui a également de bonnes bases dans
l’éducation et la socialisation du chien et qui sait donc s’en occuper, et respecter ses besoins. Il doit
donc consacrer une partie de son temps pour travailler son chien et lui apprendre les ordres
nécessaires à des séances de ce type (Gaultier, 2013). Il est ainsi amené à suivre des formations sur
ce thème et faire suivre son chien dans un club canin (utilisant une méthode positive et non
coercitive) pour participer à des cours collectifs de socialisation/éducation, ou d’autres activités
comme l’agility ou le flyball, afin de stimuler et motiver son chien, au travail, de différentes façons
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Bénéfices de la médiation animale et Activités Physiques Adaptées :
De récentes publications médicales démontrent que les praticiens de santé s’intéressent de
plus en plus aux interactions entre l’homme et l’animal au niveau physiologique, psychologique mais
également de la prévention, c’est-à-dire, au niveau de la diminution des coûts de santé humaine.
Nous entrons en fait dans une nouvelle aire de la thérapie entre soignants et soignés, qui ouvre de
nouvelles perspectives dans les modes de prise en charge des usagers. En effet, de nombreuses
études scientifiques, confirment que la présence animale auprès des êtres humains contribue au
maintien de la santé, notamment à travers son rôle social et ses aspects affectifs. Cela devient
fondamental lorsqu’il est introduit dans le secteur sanitaire, social ou médico-social, auprès de
personnes fragilisées (Kohler, 2015).
Au-delà du soutien psychologique qu’il apporte, l’introduction d’un chien lors de séances
d’APA va avoir plusieurs effets. Sur le plan moteur, l’animal joue un rôle d’initiateur de mobilité
(lancer une balle) et de motricité (marcher au côté de la personne lors d’un parcours moteur).
L’intervenant utilise l’animal comme fomenteur du mouvement. Le chien permet la stimulation
sensorielle, qui est une forme de communication dans certains handicaps, par le biais du poil, du
contact physique, des aboiements, de la fixation et de la poursuite visuelle, ou de l’odeur. L’animal va
être un facteur d’échange entre les participants ainsi qu’avec l’intervenant, ce qui crée un lien social
fort. Cette présence, lors des séances, procure une motivation supplémentaire, et provoque un
travail de réactivation de la mémoire. De nombreux exercices peuvent donc être proposés lors de
séances de médiation animale, notamment autour de la locomotion, de l’équilibre, de l’adresse et de
la coordination, de la mobilité articulaire, de la mémoire, sur le langage et l’élocution ou encore sur
l’affectif. C’est ce que nous allons voir maintenant dans le chapitre suivant.
Contenu des séances
Les premières séances seront d’abord consacrées à de la familiarisation des personnes avec le
chien, et de la socialisation du chien auprès des différents publics rencontrés, de manière
progressive. En effet, un chiot de 2 mois fatigue vite et n’a pas la capacité de rester concentré
pendant plus de 30 minutes. Il sera donc présenté petit à petit aux différents groupes et ne
participera qu’à de petite demi-journée d’activité.
Entre 6 et 12 mois, il pourra faire partie intégrante de l’activité et les séances d’APA et
Médiation Animale pourront réellement commencer (Benattar, 2009). En fonction des objectifs et du
publics, voici les quelques exercices qui seront proposés (cf. annexes) :
 Exercices de Mémoire :
Se rappeler du nom du chien, de sa race, de son sexe, de son âge…
Echanger sur ses expériences passées avec un chien et avec ce chien.
Se rappeler une combinaison d’ordre à demander au chien ou un parcours à effectuer avec le
chien.
 Exercices de Motricité/Mobilité/Equilibre :
Lancer une balle ou un autre objet au chien pour qu’il l’attrape.
Parcours moteur avec le chien
Marche et exercices d’équilibre avec le chien au pied avec ou sans laisse.
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 Exercices jouant sur le rôle affectif du chien :
Jeux en individuel avec le chien : demander de donner la patte, de se coucher à ses pieds, de
lui apporter un objet…
 Exercices d’élocution :
Le fait d’apprendre le vocabulaire spécifique au chien, permet de faire travailler l’élocution,
le langage et la prise de parole.
La gestion des risques :
Dans un tel projet, il y a plusieurs facteurs à prendre en compte pour éviter tout
problème. Concernant l’hygiène, il faut savoir que les réels risques sont statistiquement
négligeables par rapport aux bénéfices apportés (Tanasa, 2009). Il est donc important de mettre
en place quelques mesures, au sein des établissements visités par le chien, d’hygiène et de
sécurité. Avant l’arrivée du chien, le personnel de l’établissement doit se renseigner sur les
possibles allergies aux poils et/ou salives du chien mais également sur les phobies que peuvent
avoir certaines personnes.
Dès le début du programme de Médiation Animale, il sera nécessaire de laver les mains
des participants après chaque séance. Le chien, quant à lui, devra être entretenu avec rigueur, à
tous les niveaux (oreilles, brossage et shampoing réguliers, dents, griffes, antiparasitaires et
vermifuges). Il aura également un suivi vétérinaire régulier, et sérieux, et toutes les vaccinations
nécessaires pour éviter la propagation de maladies (Maladie de carré, Hépatite de Rubarth,
Parvovirose, Toux des chenils, Leptospirose, Rage). Le chien passera également des tests
comportementaux auprès d’un éducateur canin comportementaliste, diplômé d’Etat (Kolher,
2015).
En ce qui concerne les risques traumatiques, il est donc important d’avoir un chien
sociable, stable et bien éduqué, mais également d’apprendre aux participants les règles de base
du comportement canin et de respect l’animal (le laisser dormir, ne pas lui tirer la queue ou les
oreilles, ne pas le taper ou faire de gestes trop brusques…).
Enfin, il est obligatoire que l’intervenant (propriétaire du chien) et l’association
l’employant, aient un contrat d’assurance de responsabilité civile, et aient signalé, à celle-ci,
l’existence de ce chien. De plus, une convention devra être signée avec les établissements qui
bénéficiaient de séances d’APA, afin que la présence du chien y soit inscrite et que
l’établissement est aussi fait le nécessaire au niveau de son assurance (Kohler, 2015).
Bibliographie
Bastien Christelle, 2011, La zoothérapie, Thèse Docteur en Médecine Générale.
Beiger François et Jean Aurélie, 2008 et 2011, L’enfant et la médiation animale ; Autisme et
zoothérapie, Dunod.
Belin Bernard, 2003, Animaux au secours du handicap, analyses et commentaires sur de nombreuses
études scientifiques, l’Harmattan.
Gaultier Caroline, 2013, Médiation Animale et Démence Alzheimer, Editions Universitaires
Européennes.
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Kohler Robert, 2015, Etat des lieux de la médiation animale dans les maisons de retraite, de la théorie
vers la conception d’un cahier des charges.
Tanasa, 2009, La zoothérapie, une autre thérapie en EHPAD, Thèse DIU Médecine gériatrique.
Contacts
Jean-Christophe SCHMIDT
Responsable Sud-Est
Tél : 06694138 5
Mail : [email protected]
Valérie Marchand
Responsable départementale Hérault
Tél : O669767111
Mail : valé[email protected]
Anne-Gaëlle Bresson
Chargée de prévention Siel Bleu Hérault et responsable du projet :
Tél : 0622655877
Mail : [email protected]
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Annexes
Annexe : intervention en Médiation Animale avec un chien d’assistance et utilisation de matériel:
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