Trucs et astuces sur les méthodes alternatives de désherbage
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Trucs et astuces sur les méthodes alternatives de désherbage
L'AGENDA 21 NOBILIEN Cultiver son territoire Quand Agenda 21 et Charte Terre Saine se rencontrent à Nouaillé-Maupertuis... MIEUX DESHERBER : TRUCS ET ASTUCES sur les méthodes alternatives de désherbage Récapitulatif suite à la sortie sur le terrain du 21 novembre 2009 PREVENIR L'herbe indésirable la moins gênante est celle qui ne pousse pas ; le paillage, en formant entre le soleil et le sol une couche imperméable à la lumière, empêche les herbes de germer tout en maintenant l'humidité, ce qui économise l'eau d'arrosage. PAILLAGE VEGETAL Le paillage végétal, à base de matière organique, a pour caractéristique de se décomposer à plus ou moins court terme, sans forcément contribuer à la fertilisation du sol pour autant ; il se comporte donc comme une couverture temporaire. Que peut-on faire en collectivité ? Que peut-on faire chez soi ? On utilise à Nouaillé une épaisse couche de paille de chanvre dans les massifs et au pied des arbres. D'autres collectivités emploient de la paille de lin, des cosses de sarrasin, de la fève de cacao : toutes ces couvertures présentent l'avantage d'assez bien se décomposer lorsque l'on retourne la terre. C'est moins le cas avec les écorces de pin ou les copeaux de bois. Les essences naturellement colorées comme l'aulne ou l'orme le restent plus longtemps que des copeaux artificiellement teintés avec des hydroxydes de fer ou de cuivre. Chez soi, l'herbe de tonte peut éventuellement servir de paillage si on la dispose fraîche sur le sol. En revanche, ce mulch n'a quasiment aucun pouvoir fertilisant, et pourrait même en excès modifier temporairement l'acidité du sol. Le meilleur, c'est alors les tontes ou balayages d'automne, qui contiennent beaucoup de feuilles mortes apportant une fertilisation plus équilibrée. On peut aussi broyer les résidus de taille des haies, arbres et arbustes. S'ils sont taillés en hiver, cela formera un paillage de copeaux de bois classique (riche en carbone). A l'inverse, s'ils sont taillés au printemps, cela deviendra un mulch fertilisant (riche en azote) : en effet, les sucres contenus dans la sève des rameaux apportera de la nourriture pour l'installation du mycélium participant à la formation d'humus. C'est le principe du B.R.F. : bois raméal fragmenté. PAILLAGE MINERAL A la différence d'un paillage organique, le paillage minéral est en principe pérenne. Que peut-on faire en collectivité ? Que peut-on faire chez soi ? Nouaillé compte un giratoire recouvert de paillage minéral à base d'ardoises et de gravier rouge et blanc. Les quelques herbes qui arrivent à percer cette couverture opaque sont faciles à déraciner une ou deux fois par an. Chez soi, outre des fragments d'ardoises et de tuiles utilisés pour couvrir par exemple les allées, on peut aussi recycler les vieux pots de fleurs fêlés de la même façon. Les coques de noix, noisettes et amandes pourront quant à elles venir garnir les jardinières. INTERVENIR SANS PRODUITS CHIMIQUES Le désherbage alternatif au sens strict regroupe toutes une séries de procédés qui permettent de désherber sans recourir à des produits de traitement chimiques... mais, compte-tenu de l'énergie nécessaire, pas forcément sans polluer ! DESHERBAGE THERMIQUE Le désherbage thermique vise par différents moyens à faire éclater les cellules de la plante en produisant un choc thermique. Que peut-on faire en collectivité ? Que peut-on faire chez soi ? Nouaillé va tester l'an prochain sur certaines zones ciblées le désherbage thermique. Le désherbage au gaz consiste à passer une flamme directe sur la végétation ; c'est le procédé le moins coûteux et le plus simple, mais mal utilisé, il présente le risque de faire fondre les portes de garage et portails de clôture en plastique, ou encore de faire éclater les pneus des véhicules en stationnement, voire de provoquer des incendies. Il existe ensuite deux catégories de désherbeurs à eau chaude ou à vapeur, selon que l'eau déversées sur les plantules est chauffée au préalable par une résistance électrique (qui fonctionne comme un chauffe-eau), ou en direct en brûlant du fioul. Enfin, le désherbage à la mousse, aussi appelé procédé Waïpuna, consiste à ajouter de l'amidon de maïs à l'eau chaude qui, en formant une couche isolante, maintient à la surface du végétal une température élevée pendant plus longtemps ; il est cependant coûteux et complexe à appliquer. De petits désherbeurs thermiques à gaz sont en vente libre dans le commerce : le Conseil Régional Poitou-Charentes s'est même proposé de subventionner aux particuliers les 1 000 premières acquisitions. Mais il n'est pas certains que, outre les inconvénients de cet outil, le retour sur investissement par rapport au désherbage manuel soit véritablement intéressant sur des surfaces réduites. En attendant, sans aller jusqu'à détourner le fer à repasser, on peut toujours penser à aller vider l'eau des pâtes ou des pommes de terre sur une touffe d'herbe embêtante ou sur celles qui pointent leur nez à travers le gravier devant la porte du garage ! DESHERBAGE MECANIQUE Le désherbage mécanique consiste à déstructurer le sol, où s'implantent les racines du végétal, de façon mécanisée. Que peut-on faire en collectivité ? Que peut-on faire chez soi ? L'utilisation de brosses ou de racloirs montés sur des balayeuses employés par certaines collectivités présente l'avantage d'évacuer aussi dans certains cas les graines prêtent à germer, voire même la terre accumulée dans les joints des trottoirs. En revanche, ce procédé fonctionne mal sur des surfaces irrégulières ou fragiles comme les revêtements stabilisés. Pour les terrasses colonisées par des mousses qui les rendent glissantes, une brosse et un jet d'eau valent parfois mieux que des produits de traitement comme la poudre de lithotame. Cet amendement marin présente en effet l'inconvénient d'avoir été transporté sur de longues distances, et a en outre tendance à accélérer le retour du problème qu'il est censé résoudre. DESHERBAGE MANUEL Le désherbage manuel s'apparente au désherbage mécanique, mais fonctionne à l'huile de coude, … qui est un carburant sûrement plus écologique ! Que peut-on faire en collectivité ? Que peut-on faire chez soi ? A Nouaillé, pour désherber entre les pavés ou au pied des clôtures, on se remet de plus en plus à sortir la bonne vielle binette ! Ça, tout le monde connaît ; les mains du jardinier, équipées de gants solides et éventuellement prolongées d'un coutelat ou d'une binette peuvent en effet faire des merveilles. Le désherbage manuel reste même parfois la seule solution écologique, par exemple pour se débarrasser des pissenlits qui envahissent les pelouses : dans ce cas, c'est la gouge à asperges qui permettra d'aller chercher en profondeur la racine à la base de chacune des rosettes. LAISSER POUSSER Plutôt que de chercher à la combattre, pourquoi ne pas préférer accompagner la nature ? ENHERBEMENT SPONTANE Ce procédé consiste à laisser la végétation recoloniser spontanément le sol dénudé, quitte à contrôler par la suite le développement de ces nouvelles surfaces en herbe. Que peut-on faire en collectivité ? Que peut-on faire chez soi ? A Nouaillé, certaines zones vont être laissées sans intervenir : c'est alors grâce à la pression de fréquentation des piétons et des véhicules que seront désherbées les zones qui le méritent. Et si cela ne suffit pas, il sera toujours possible de passer un petit coup de tondeuse ou de débroussailleuse ! Chez soi, on peut aussi se poser la question : est-ce que c'est vraiment nécessaire de désherber tel ou tel endroit ? pourquoi ne pas avoir de l'herbe plutôt qu'un sol à nu ? ENHERBEMENT PROVOQUE Cette technique, qui consiste à accélérer le processus naturel, permet aussi de pouvoir choisir les espèces implantées. Que peut-on faire en collectivité ? Que peut-on faire chez soi ? A Poitiers, certaines surfaces en stabilisé calcaires ont été ensemencées par des espèces peu poussantes, directement ou avec apport d'un mélange terre-pierre. Nouaillé pourrait bien aussi se lancer dans une initiative similaire... ; dans un premier temps, un pied de mur devrait être ensemencé d'un mélange fleuri. Chez soi, certaines bordures peuvent aussi être plantées de vivaces. Les surfaces plus vastes peuvent être engazonnées lorsque c'est possibles, ou même transformées en prairies fleuries. COUPER LA VEGETATION DE FACON ECOLOGIQUE Un gazon coupé trop fréquemment nécessite plus de travail (car la végétation repousse plus vite) et laisse moins de place à la biodiversité : c'est en vertu de ce principe qu'il est aussi possible de réfléchir à ce sujet. TONTE DIFFERENCIEE La tonte différenciée renvient à couper plus régulièrement une partie au milieu d'une surface laissée en herbes plus hautes. Que peut-on faire en collectivité ? Que peut-on faire chez soi ? A Nouaillé, une allée a été tondue cet été au milieu de la prairie qui descend aux étangs de pêche ; ce principe, qui évite de tondre toute la prairie, économise le temps du travailleur, agrémente le cheminement du promeneur et laisse la biodiversité s'épanouir tout autour. Si l'on dispose d'un peu de surface en herbe, il est aussi possible d'en tondre une partie moins souivent ; les allées sinueuses dessinées au gré de la fantaisie du jardinier font par exemple le plaisir des enfants, qui adorent s'inventer des aventures en empruntant ces passages verdoyants. FAUCHE TARDIVE La fauche tardive consiste à laisser la végétation, et donc toute la vie qu'elle abrite, effectuer son cycle de reproduction, avant d'intervenir au milieu de l'été. Que peut-on faire en collectivité ? Que peut-on faire chez soi ? A Nouaillé, la fauche tardive a été testée de façon ponctuelle sur certaines petites zones signalées par des pancartes : il s'agissait de pouvoir observer la faune et la flore qui s'y développaient dans le cadre d'une étude naturaliste, mais cette mesure pourrait être renouvelée et étendue dans les endroits où cela gêne le moins possible, pour l'intérêt des promeneurs... et de la biodiversité ! Chez soi, il est toujours très apprécié par nos amis et visiteurs du jardin tels que hérissons, oiseaux, butineurs, … de laisser ainsi un coin en herbes hautes, voire même une simple touffe d'herbe, où ils trouveront refuge et nourriture.