Pont-Saint-Esprit, Gard

Le 10 juin 2016 à Pont-Saint-Esprit
Languedoc Roussillon
Cette année le bureau Intermines-LR a choisi Pont-Saint-Esprit dans le Gard
pour une visite culturelle et amicale d’été. Yves Bonnet, membre du bureau en
a été le pilote, secondé par Jean-Yves Maléfant et Anne Coudrain.
Nous étions 11 avec notre passionnante guide Sylvie TOUSSAINT et fûmes
rejoints le temps du café par le Président de « Renaissance du vieux Pont ».
Tous les participants ont été enchantés par cette journée et, même ceux
venus en voisins, ont été ravis de tant d’apprendre sur l’histoire de ces lieux
et les trésors qu’ils recèlent encore.
Rendez vous était pris à 9h30 devant la fontaine du coq pour une visite de la
ville le matin.
Nous apprîmes ainsi que Pont St Esprit fut un port de pêcheurs dès le Ve
siècle av JC. Implantée à la frontière entre les terres du pape et celles de
l’empereur et des rois de France, la ville prospéra grâce à son port et au
commerce, surtout celui du sel.
Les belles allées ombragées par des platanes étaient à l’origine des fossés
creusés au pied des remparts de la cité. On y trouvait des jardins et de l’eau,
la ville étant alimentée par de nombreuses sources. Ville très catholique, on y
trouvait les Minimes, les Ursulines, le prieuré St Pierre, les Pénitents.
Au XIIIe siècle, entre 1265 et 1309, fut construit le fameux pont de 919 m
de long avec 25 arches. Il est le seul pont sur le Rhône avec celui d’Avignon. Il
permettait le passage des charriots vides (le fret passait par bac sous le
pont). Ce pont avait un pont levis à l’est, des tours, une chapelle (St Nicolas) et
une prison. Il fut élargi de 2m en 1861 et muni d’une arche marinière en 1856.
Pendant le petit âge de glace, du XVe au XVIIIe siècle, le Rhône charriait des
blocs de glace qui ont endommagé le pont et certains jours on pouvait
traverser le fleuve à pied.
A l’extrémité de ce pont un hôpital bâti en 1309 par Blaise Lecuyer, avec sa
chapelle dont la façade développe un art nouveau gothique provençal. Cet
édifice (la collégiale) que nous avons visité est en mauvais état et sert à des
expositions, concerts, spectacles.
Au XVIe et XVIIIe fut érigée sur cet hôpital une citadelle à la Vauban, qui
pouvait loger 300 hommes d’armes. En 1819 l’hôpital était le magasin d’armes
de la « citadelle ». La ville fut à cette époque surélevée au niveau du Pont.
En face de l’hôpital, il y avait la maison du Roy qui abritait les frères prêtres
de l’œuvre du pont. Ce bâtiment construit en 1309 a par la suite vu passer des
rois de France et même Napoléon (une salamandre en façade).
Aujourd’hui rénové en appartements, ce bâtiment reste vide et à vendre …
Attention RDC inondable. Devant la maison du Roy et la citadelle on voit des
traces du chemin de halage.
Puis, nous passâmes sous l’église St Saturnin (qui évangélisa la région en 250).
L’édifice de style gothique provençal a été construit à partir du IXe siècle.
(882). L’intérieur comprend des chapelles bâties entre les contreforts, et a
été magnifiquement restauré en 2011.
Entre l’église et le prieuré St Pierre, se trouvait le cimetière de la ville et la
demeure du prieur. Cette maison s’est effondrée dans le Rhône et un double
escalier style XVIIIe a été construit pour tenir le terrain.
Plus loin, le quartier Mazeau, quartier des bouchers comme en témoignent les
têtes d’animaux au-dessus des ouvertures.
Le prieuré a été construit par l’abbaye de Cluny, il en reste l’église qui est en
fin de restauration (toiture et façade sud). Trois nouveaux vitraux ont été
fabriqués par la verrerie locale de St Alexandre. Ce bâtiment a été cédé à la
ville en 1790 et a servi d’église communale jusqu’en 1826. Il a servi d’entrepôt
et de bureau de recrutement pour l’armée en 1872. Les communs abritent
aujourd’hui le temple protestant.
Nous avons ensuite admiré la Chapelle des Pénitents, présents dans la ville
depuis 1550 (les blancs) et en 1600 (les noirs), par la suite unifiés (les bleus).
Cette chapelle a été restaurée et abrite un théâtre.
Après un excellent déjeuner au Café des Fleurs nous sommes allés à la caserne
Pépin qui date de 1719 et porte, aujourd’hui, le nom d’un général spiripontin.
Plus de 9000 m2 couverts abritaient plusieurs centaine d’hommes. Aujourd’hui,
elle est dédiée aux associations et aux commerces.
Puis nous sommes allés admirer le double lavoir (le plus grand de la région) qui
vient d’être refait : ce lieu était propice aux confidences et faisait l’objet
d’une écoute attentive organisée…à l’époque.
Nous n’avons pu visiter la chapelle de l’hôpital (XIIIe) pour raisons de
sécurité.
Enfin nous avons pris le chemin du Musée d’art sacré
Intermines-LR, le 10 juin 2016 à Pont-Saint-Esprit
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Visite de la Maison des Chevaliers
Cette Maison est l'ancien hôtel particulier de la famille Piolenc, riches
négociants de la vallée du Rhône, qui l'occupe durant plus de six siècles du
début du XIIe siècle jusque la fin du XVIIIe.
C'est une des plus anciennes maisons de France et son histoire est connue
grâce aux archives de la famille Piolenc.
On croyait que les Chevaliers du Temple s'y arrêtaient à leur retour de Terre
Sainte, d'où le nom.
Au XIVe siècle les Piolenc font construire une salle de grande dimension qui
abrite la Cour Royale de Justice de Pont-Saint-Esprit. La charpente
majestueuse a reçu des riches décorations : blasons, bestiaires fantastiques,
représentations humaines, animales et végétales.
En 1450, un nouveau bâtiment est construit et accueille deux salles d'apparat
aux plafonds richement décorés.
Les bâtiments appartiendront à divers propriétaires et se dégraderont au fil
du temps. Ils faillirent être rasés dans les années 1980. Finalement le
Département du Gard en fait l'acquisition en 1988.
Lors de sa restauration, on découvrira toutes ses richesses, en particulier les
plafonds peints qui étaient recouverts de plâtre...
On peut voir le portrait du roi de France et son blason, signes de son passage
à Pont-Saint-Esprit.
La visite a été centrée sur l'architecture et l'évolution depuis le XIIe siècle.
La restauration est maintenant terminée et la Maison des Chevaliers abrite
depuis 1995 le Musée d'Art Sacré qui propose une approche en terme de
culture, comme Musée laïque d'Art Sacré.
Intermines-LR, le 10 juin 2016 à Pont-Saint-Esprit
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