Holy Motors L`Esprit de la ruche - Centre d`art contemporain d`Ivry

Transcription

Holy Motors L`Esprit de la ruche - Centre d`art contemporain d`Ivry
Épisode 5, présent imparfait
Holy Motors
De Leos Carax - France - 2012 - 1h55
Avec Denis Lavant, Edith Scob
Avec son récit totalement inattendu, Holy Motors est un film qui ne se présente pas, vers lequel on doit
avancer avec la certitude qu’une histoire, des histoires - des histoires de cinéma comme dans la vie nous attendent. Pour le plaisir et l’émotion - l’émotion de s’y
(re)trouver, intime et universel.
Carax orchestre un festival de performances qui revisite de
manière fulgurante les genres de cinéma (polar, mélo, farce),
en croisant tous les arts (danse, musique...). L'énergie
débordante, chez lui, on connaissait. Ce qui est nouveau, c'est
sa nostalgie, celle du cinéma argentique. La nostalgie est
souvent un piège : chez Carax, elle est féconde, riche d'échos
cinéphiles, de variations créatives. Holy Motors est un voyage qui nous transporte dans l'espace — la
limo est un vaisseau blanc qui glisse dans la nuit — comme dans le temps. Il célèbre la vie et ses illusions,
la vie comme un tourbillon plus ou moins absurde de personnages que l'on compose dans le cadre de la
famille, du travail, de la relation amoureuse. Où est la réalité dans ce mouvement perpétuel ? Où est le
vrai, le faux ? Les masques se suivent et, dessous, il est difficile, voire impossible, de saisir une identité sûre.
Le Luxy
cinéma
77 avenue Georges Gosnat 94200 Ivry-sur-Seine
01 72 04 64 60 www.luxy.ivry94.fr
Un voyage cinématographique
avec Estefanía Peñafiel Loaiza
autour de l’espace épisodique
du 15 avril au 18 juin 2014
Séances :
Semaine du 4 au 10 juin
(détail des séances dans le programme du Luxy du mois de juin)
Épisode 6, comme un carré de ciel bleu
L’Esprit de la ruche
El espiritu de la colmena de Victor Erice - Espagne - 1973 - 1h37 - vo
Avec Ana Torrent, Isabel Telleria
Dans les années quarante, la projection du film «le Docteur Frankenstein» dans un village perdu du plateau
castillan va vivement impressionner deux petites soeurs. Si pour
Isabelle l'énigme se résout par un jeu de l'imagination, pour Anne au
contraire le monstre existe et elle se met à sa recherche.
Réalisé en 1973, l’Esprit de la ruche exprime tous les maux d’un pays
marqué par la guerre civile et vampirisé par la dictature. Sublimée par
une mise en scène lumineuse, cette œuvre d’une richesse inouïe
explore la frontière entre l’enfance et le monde des adultes, la réalité et la fiction, la vie et la mort. Premier
film de Víctor Erice, cinéaste rare et précieux, l’Esprit de la ruche révéla Ana Torrent, petite fille inoubliable
du cinéma espagnol.
Séance :
Mercredi 18 juin à 20h
suivie d’une rencontre avec Estefanía Peñafiel Loaiza
Salle classée Art et Essai avec les labels Jeune public, Patrimoine, Recherche et découverte et
Salle accessible aux handicapés
Du 11 avril au 22 juin, le Centre d’art contemporain d’Ivry - le Crédac invite Estefanía
Peñafiel Loaiza pour une exposition intitulée l’espace épisodique. L’évocation du cinéma
est très présent dans ses œuvres. D’où le désir conjoint du Luxy et du Crédac de l’inviter
à bâtir un voyage cinématographique qui, au Luxy, accompagnera son exposition au
Crédac. Elle conçoit ce cycle de films en complicité avec Alexis Moreano Banda, doctorant
en esthétique du cinéma.
Épisode 1, épiphanie : au commencement était le mythe
Épisode 3, vent d’est : et pourtant une fois tu me feras parler
Tiresia
Canine
De Bertrand Bonello - France/Canada - 2002 - 1h55
Avec Laurent Lucas, Clara Choveaux, Thiago Teles
Kynodontas de Yorgos Lanthimos - Grèce - 2009 - 1h36 - vo
Avec Christos Stergioglu, Aggeliki Papoulia
Tiresia, un transsexuel brésilien d'une grande beauté. Terranova, un esthète à la pensée poétique,
l'assimile à la rose parfaite et la séquestre pour qu'elle soit sienne. Peu à peu, privée d'hormones, Tiresia
va devant ses yeux se transformer. Dégoûté de ce qu'est devenue
sa Tiresia, Terranova va l'aveugler et la jeter à l'orée d'une
banlieue voisine. Tiresia est recueillie dans un piètre état par
Anna, une jeune fille un peu simple, qui prend soin d'elle. C'est
alors qu'apparaissent chez le transsexuel des dons de
prédiction...
Tiresia, applaudi lors de sa projection officielle au Festival de
Cannes, est un film ambitieux, culotté, risqué, un pur objet de
beauté traversé d’images sidérantes et fascinantes, un objet
impur par excellence, intérieur, bouillant comme la lave que l’on voit au début du film. Comme le
marmonne le poète Terranova : « L’original est vulgaire à cause de son passé. Ce n’est qu’un essai, une
tentative. Parce que l’illusion d’une chose n’est pas cette chose, la copie est parfaite.».
Séance : Mardi 15 avril suivie d’une rencontre avec
Estefanía Peñafiel Loaiza et Alexis Moreano Banda
Épisode 2, cherchant une lumière : la visibilité est un piège
Les Yeux sans visage
De Georges Franju - France - 1960 - 1h28
Avec Pierre Brasseur, Edith Scob
Victime d’un terrible accident de la route Christiane, la fille du célèbre professeur Génessier, vit recluse
dans le domaine familial. Un masque cache son visage atrocement défiguré. Afin de redonner un visage
à sa fille le professeur, et sa fidèle assistante, n’hésitent pas à enlever des jeunes femmes et à se livrer
à des greffes improbables.
Le père, la mère et leurs trois enfants vivent dans les faubourgs d'une ville. Leur maison est bordée d'une
haute clôture. Les enfants n'ont jamais franchi la clôture. Leur éducation, leurs loisirs, leurs amusements,
leur ennui, leur entraînement physique se conforment
au modèle imposé par les parents, en l'absence de
toute empreinte du monde extérieur.
Incarnant le renouveau du cinéma grec, Canine joue
sur les limites de la forme et du genre - comique,
absurde, dramatique, tragique - pour questionner la
base de notre modèle social : « J’ai essayé d’imaginer
à quoi ressemblerait la famille dans quelques années.
Quelle serait sa forme ? Et si elle disparaissait, jusqu’où
pourrait aller un homme pour garder sa famille soudée
? (…) Je n’ai pas voulu écrire une allégorie ou faire le film-métaphore d’un système politique. Par contre
j’aimerais que l’on puisse s’y retrouver, associer son expérience intime. Je voulais que le film soit à la fois
beau et gênant. La famille que je décris n’est pas horrible – c’est ce qui leur arrive qui est horrible parce
qu’il n’y a pas d’échappatoire et qu’une chose pareille peur arriver partout ailleurs… ». Y.L.
Séances :
Mercredi 7 mai à 18h - Vendredi 9 mai à 20h30
Dimanche 11 mai à 21h
Épisode 4, sismographies : fragments liminaires
Tout va bien
De Jean-Luc Godard et Jean-Pierre Gorin - France - 1972 - 1h35
Avec Jane Fonda, Yves Montand, Vittorio Caprioli
Une journaliste américaine enquêtant sur le patronat français est séquestrée avec le cinéaste qui l'a
introduite dans l'usine par des ouvriers en grève. Amoureux, ils subissent de violentes polémiques avant
d'être enfin libérés. Leurs rapports avec la société et la
perception de leur bonheur ont désormais changés.
« Certainement l’un des films les plus beaux et les plus
secrets de toute l’histoire du cinéma français. Quelques
séquences, et ce ne sont pas les plus grand-guignolesques,
ont une puissance d’évocation prodigieuse qui tient surtout
à une surprenante présence du réel (...). Le style, et surtout
la sensibilité de Franju, ne s’étaient jamais aussi
profondément affirmés. Mais il faut aller au-delà des
apparences, dépasser le film d’épouvante, on découvrira
alors la plus prenante des poésies, et plus encore une sorte de tendresse mélancolique qui se cabre
dans le défi.». Pierre Macabru
De ce désir de « raconter d'une autre manière pour finalement
raconter autre chose » découle la forme éclatée, constamment
novatrice, de ce film-laboratoire où chaque expérience fait
mouche. Sur le plan de l'esthétique, Tout va bien s'avère l'un des
films les plus ambitieux et accomplis de l'oeuvre de Jean-Luc Godard. La mise en scène, constamment
mise de l'avant, se déploie comme une série de morceaux de bravoure...
Séances :
Mercredi 23 avril à 21h - Samedi 26 avril à 19h30
Dimanche 27 avril à 17h15 - Mardi 29 avril à 18h15
Séances :
Mercredi 21 mai à 20h30 - Vendredi 23 mai à 18h30
Dimanche 25 mai à 19h - Lundi 26 mai à 20h30