Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée CREA

Transcription

Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée CREA
Section des Unités de recherche
Rapport du comité d'experts
Unité de recherche :
Centre de Recherche en Epistémologie
Appliquée (CREA) – UMR 7656
de l'Ecole Polytechnique
février 2008
Section des Unités de recherche
Rapport du comité d'experts
Unité de recherche :
Centre de Recherche en Epistémologie
Appliquée (CREA) – UMR 7656
de l'Ecole Polytechnique
février 2008
Rapport du comité d'experts
L'Unité de recherche :
Nom de l'unité : Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée (CREA)
Label demandé : UMR
N° si renouvellement : 7656
Nom du directeur : Paul BOURGINE
Université ou école principale :
Ecole Polytechnique
Autres établissements et organismes de rattachement :
CNRS
Date(s) de la visite :
24 janvier 2008
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Membres du comité d'évaluation
Président :
Monsieur Pierre LIVET, Professeur, Université de Provence
Experts :
Monsieur Hughes BERSINI, Professeur, Université Libre de Bruxelles
Monsieur Michel IMBERT, Professeur, ENS Ulm
Monsieur Raphaël LARRERE, Professeur, INRA
Monsieur Wolfgang WILDGEN, Professeur, Université de Brême
Expert(s) représentant des comités d’évaluation des personnels
(CNU, CoCNRS, CSS INSERM, représentant INRA, INRIA, IRD…..) :
Monsieur Alain BOUTOT, Professeur, Université de Bourgogne (CoCNRS)
Monsieur Jean Jacques SZCZECINIARZ, Professeur, Université Paris 7 (CNU)
Observateurs
Délégué scientifique de l'AERES :
Madame Sandra LAUGIER
Représentant de l'université ou école, établissement principal :
Monsieur Michel BLANC
Représentant(s) des organismes tutelles de l'unité :
Madame Emilienne BANETH-NOUAILHETAS, DSA, section 35 CNRS
A assisté aux entretiens de l’après midi : Monsieur Gilles TRAIMOND, Délégation CNRS Ile de France
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Rapport du comité d'experts
1 z Présentation succincte de l'unité
•
Effectif : Total 36 dont 6 Enseignants-chercheurs (y compris un professeur à Stanford et un émérite),
9 chercheurs, 3 ingénieurs DGA et DREIF ; 13 doctorants ; 3,5 techniciens et administratifs ; 2
extérieurs
•
HDR : 13, encadrant des thèses : 5
•
Thèses soutenues : 11 ; durée moyenne : 4 ans, thèses en cours : 13 ; Abandons : 0. Thésards financés
9 (ETR 3, BDI CNRS 2, AMX 1, A 1, 1 ATER, 1 Privé)
•
Devenir des docteurs : les 11 ont un poste (chercheur CEA, M de C, enseignants) ou un post doc
•
PEDR : 3
•
Publiants /enseignants chercheurs et chercheurs : 15/ 16
2 z Déroulement de l'évaluation
Le matin et en début d’après midi, nous écoutons d’excellents exposés sur les principaux thèmes (modélisation
en vision, morphogénèse, embryogénèse ; modélisation des réseaux sociaux ; linguistique, phénoménologie et
neurosciences ; épistémologie de la physique quantique et éthique naturaliste), qui donnent lieu à des
questions des experts et des réponses. Après une discussion générale avec l’équipe, nous voyons les
publications, puis recevons les doctorants, les ITA. Après la réunion des experts d’abord à huis clos puis avec
les observateurs, de nouvelles questions sont posées au bureau du CREA, sur quelques points des suggestions
sont proposées et nous ne ménageons pas nos félicitations pour les points forts.
3 z Analyse globale de l’unité, de son évolution et de son
positionnement local, régional et européen
Le CREA est une équipe qui travaille en épistémologie et modélisation (recourant à des outils mathématiques
avancés issus surtout de la morphodynamique), en interaction avec des physiciens, biologistes, avec des
chercheurs des neurosciences, des économistes, des théoriciens des réseaux sociaux. Ses références
philosophiques sont principalement néo-kantiennes (Cassirer, mais aussi des réinterprétations originales de
Kant) et phénoménologiques.
Cette équipe s’est d’une part recentrée sur une activité de modélisation mathématique, qui ne néglige pas le
recueil de données expérimentales et d’autre part développée soit en entrant dans divers programmes
interdisciplinaires européens et ANR et en coordonnant des activités de recherche placées sous le thème de la
complexité, soit en développant des analyses épistémologiques qui tentent de trouver des invariants entre
modèles dans des domaines différents tout en tenant compte de la spécificité des terrains et des processus
expérimentaux, ou de nouvelles modalités de constitution des données. A Paris et à Palaiseau, le CREA a un
rôle d’animateur et de coordonnateur de recherche. Ses membres sont internationalement reconnus (Europe,
USA, Amérique du Sud) dans le domaine de la complexité et de sa mathématisation (du biologique au social en
passant par la linguistique).
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4 z Analyse équipe par équipe et par projet
La modélisation de la vision et de ses substrats neuronaux (mais aussi celle de l’apprentissage) et la
modélisation de la morphogénèse sont toujours poursuivies. S’y combine la théorie de la viabilité. Ces deux
approches sont étendues au domaine de l’embryogenèse et même des organisations (se soucier des conditions
propices à l’organisation d’une production plutôt que des conditions de la seule production).
Les modélisations en économie cognitive et en cognition sociale développent des outils d’analyse dans les
réseaux scientifiques (sur la complexité) et proposent des notions plus riches d’équilibres (les interactions
mettant en place de nouvelles dépendances).
En linguistique, l’inspiration est à la fois morphogénétique et phénoménologique (analyser les motifs
génériques figuraux des proverbes, tenter de repérer des visées signitives en fonction de la N 400 ; ici un
expert suggère une ouverture vers la « construction grammar » ou la théorie du « blending ») ; elle est aussi
néo-kantienne (repenser la notion de forme symbolique de Cassirer) mais peut s’appuyer sur des travaux
formels sur les catégorisations et leurs frontières (cœur et ombre). En épistémologie, les travaux inspirés par
la physique quantique permettent de différencier des propriétés invariantes par changement de perspective,
et des profils particuliers. Seules les premières seront considérées comme objectives (position et vitesse d’une
particule seraient donc des profils et non pas des propriétés objectives en physique quantique). Certains
modèles de théorie quantique des champs sont dérivables de ces conditions d’invariance. Les éléments de base
d’une théorie physique doivent alors être associés aux modes d’accès expérimentaux, qui seuls permettent de
spécifier l’extraction de ces invariances. Les propriétés dites « émergentes » résultent de ces contraintes et
invariances structurelles et systémiques qui influent sur les éléments de base. On peut voir dans ces conditions
d’accès et ces invariances une réinterprétation complète des conditions a priori kantiennes. L’analyse d’un
autre volet kantien, le volet éthique, peut alors aussi être reprise en intégrant les contraintes naturalistes de
ces invariances – ou de ces ruptures- mais en développant une interrogation critique sur l’impact des
technologies du virtuel, sur les nanotechnologies et sur les projets d’ « humanité nouvelle ».
Comme tous ces projets sont à la conjonction d’une confiance dans la capacité structurante des
mathématiques, d’une attention à la spécificité des phénoménologies et des configurations et d’une recherche
des conditions d’invariance (qui peut s’appuyer à la fois sur Kant, Cassirer et Husserl), le rapport de recherche
aurait pu mettre en évidence ces convergences fortes, alors qu’il se borne à relier les différentes recherches
par une sorte de structure matricielle.
5 z Analyse de la vie de l'unité
Le directeur (ainsi que le directeur précédent) s’est investi dans les projets européens, ANR et dans la
création de l’Institut de la complexité, et avec succès, puisqu’il a bâti des réseaux d’interaction qui assurent
un financement important de la recherche. Cela implique un surcroît important de travail pour les ITA, et les
vacations ou CDI qui peuvent être liés à des projets ANR ou autres ne les soulageront guère, puisqu’il faudra
que le personnel permanent forme le personnel temporaire ! Un renforcement du personnel ITA serait
souhaitable.
Le CREA attire des chercheurs qui utilisent leurs méthodes sur des champs nouveaux. Ses thésards trouvent
tous des postes de titulaires. En revanche il est vital pour l’avenir que des post-doctorants soient recrutés par
les organismes de recherche, ce que ne facilite pas l’appartenance à plusieurs disciplines. Faudrait –il encore
augmenter l’intensité de publications ? Par ailleurs le séminaire interne est un lieu d’interactions vivantes et
approfondies.
Le CREA communique surtout par les recherches en commun avec d’autres équipes et par les interventions en
nombre impressionnant de ses chercheurs dans des colloques. Le site web actuel n’est pas très attractif. Un
autre site web va bientôt être lancé.
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6 z Conclusions
— Points forts :
Notons tout d’abord l’excellence des chercheurs (incluant les enseignants, ingénieurs, doctorants et postdoctorants) ; le risque de l’interdisciplinarité est pris, mais avec des atouts majeurs : modélisation
mathématique de haut niveau, méthodes d’analyse innovantes, et grande spécialisation dans les domaines
concernés -doubles compétences de chaque chercheur- tout cela en s’appuyant sur des références
épistémologiques et philosophiques communes. La méthodologie est homogène de la physique au social en
passant par la linguistique. Un autre point fort, lié à la grande reconnaissance scientifique du CREA, est la
capacité à développer des projets internationaux en lien avec les travaux en cours.
— Points à améliorer :
Il serait peut-être souhaitable que soient mises en évidence (dans les rapports) des convergences qui nous ont
frappés à l’audition, que soit faite une plus claire distinction entre le travail de mise en relation de modèles et
domaines différents et la production originale de modélisation d’un domaine. Le travail de lien entre
modélisation et philosophie pourrait peut-être donner lieu à plus d’approfondissements épistémologiques,
comme c’est le cas pour l’interprétation de la physique quantique, mais aussi éthiques.
Un séminaire animé par les doctorants eux-mêmes est en projet, et de même un Conseil scientifique.
— Recommandations :
L’amélioration de ces quelques points est aisée. Suggérons aussi que l’insertion des allocataires dans
l’enseignement serait facilitée par des liens plus nombreux avec les universités.
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