Lucky.R

Lucky.R : samples, programmation, guitares,...
Entre abstract rap, et electronica, Lucky.R (aka Luc membre de
Melmac, groupe post-rock/electronica) laisse aller libre court aux
expérimentations sur son projet éponyme construit au cours de 2002 et
2003.
Influencé par les travaux de DJ Cam ou DJ Shadow, Lucky.R apporte
sa propre lecture des rythmiques rap en les torturant à souhait. Elles
apparaissent ici tantôt allégées par des guitares aériennes, tantôt
appuyées par des boucles de voix répétitives.
A partir de ce point de départ, Lucky.R agrandit son spectre de travail
pour ajouter des influences venues du dub ou des musiques du monde.
Le rap est mis comme en suspension. Il devient intérieur, introspectif.
La démarche nous rappelle un Pan American qui aurait étendu ses
expérimentations au domaine d’un Break Beat froid agrémanté de
samples venus du soleil…
Les collaborations avec sug[R]cane (label soundzfromnowhere), seb.r
ou Donna (label le grand téton) permettent au projet de tendre un lien
entre ce monde tellement personnel et celui du monde de la musique
électronique.
En mettant la rythmique au centre de son projet, Lucky.R a choisit de
poser un dogme nouveau pour lui si l’on regarde ses précédents
travaux avec Melmac. Le résultat final nous montre un artiste qui en
changeant la forme de ses travaux n'en a pour autant pas trahi le fond
même, créant un lien particulier et nouveau entre break beat, post rock
et electronica.
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http://www.ronda-label.com
Lucky.R
album : Lucky.R
référence : RND03
format : CD:
durée : 52’
date de sortie : 01/ 2004
track listing :
1 - un lion ne meurt pas
2 - exppe
3 - maloya
45 - wuira
6 - coco dance
7 - wuira (seb.r remix)
89 - tnghr
10 - otto dub
11 - gabbo
12 - euphorie du jeune
age
13 14 - gabbo_bysug[R]cane
(da_sug[R]canermx::
xperience)
Ronda
c/o Nicolas Reverter
3, place Marc Sangnier
93260 Les Lilas
France
+33 (0) 6.16.67.58.22
Lucky.R : principales chroniques
Lucky R - "Lucky R"
(Ronda/Musicast)
Chronique à retardement de l'attachant premier album de Luc Reverter, alias Lucky
R, déjà croisé et repéré au sein de Melmac. Tout en maintenant un oeil sur un postrock atomisé cher à ce dernier, ses excursions en mode solitaire sont plutôt à
chercher du coté de ses autres amours musicales. Ainsi, sur Lucky R, hip hop
abstrait, electronica vaporeuse et dub enfumé se dribblent mutuellement avec un
malin plaisir avec ici une touche latine, là des voix répétant inlassablement des
messages plus ou moins abscons. Outre une forte personnalité décelable au détour
de titres fort tels "Cocodance" et sa samba incandescente ou le clashien "Maloya",
Lucky R ne refuse jamais le jeu.
Probablement hérité de sa passion pour le football brésilien et argentin, ce sens du
jeu à une touche de sampler enchante autant qu'il mystifie l'auditeur tout au long
d'un premier disque éponyme prometteur.
Note : 4/6
Robert Alves
Arte - janvier 04
Plus près du remue-méninges que du remue-ménage qui secoue
régulièrement la scène electro française, le label parisien Ronda propose
des disques finement agencés, entre post rock mélancolique et trip hop
profond.
Lorsqu'on écoute les deux sorties de chez Ronda, on félicite les artistes
pour leur liberté. Celle d'utiliser des recettes et des samples a priori
évidents. L'originalité et la force des morceaux de Lucky. R et de Melmac
résident dans l'agencement des ingrédients que les musiciens ont choisi
de mettre bout à bout.
Lucky. R, alias Luc Reverter, met du Wu Tang Clan ou du Cypress Hill à la
sauce no rock atmosphérique : un défi. Proche des premiers travaux de
DJ Cam (dans sa meilleure phase, la plus sombre), il cite cependant le
hip hop sans jamais chercher à faire de rap. Sa musique abstraite aux
accents dub, orientaux et aériens, est d'une saveur nouvelle.
Plus épuré, le projet parallèle de Lucky. R, "Les secours arrivent et
prennent le relais". Les mecs de Melmac (Luc et son frère Nicolas) ont
emprunté un chemin moins sinueux, moins accidenté. Aidés par
Transmissionary Six (des ex-Walkabouts !), ils construisent un
mur(mure) de guitares. Dans la lignée des productions de Constellation
(en plus calme), de Labradford ou de Plaid, ils s'inventent un monde
dépouillé et serein…
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Melmac et Lucky. R mélangent les références à tour de bras, tout ça dans
des morceaux d'une fluidité rare. Surveillons de près l'actualité de Ronda
(du nouveau au printemps)…
Emmanuel Dosda
France Culture - janvier 04
(présentation de l’émission Multipiste du 13/01/04 entièrement
consacrée à Lucky.R)
Plus près du remue-méninges que du remue-ménage qui secoue
régulièrement la scène electro française, le label parisien Ronda propose
des disques finement agencés, entre post rock mélancolique et trip hop
profond.
Lorsqu'on écoute les deux sorties de chez Ronda, on félicite les artistes
pour leur liberté. Celle d'utiliser des recettes et des samples a priori
évidents. L'originalité et la force des morceaux de Lucky. R et de Melmac
résident dans l'agencement des ingrédients que les musiciens ont choisi
de mettre bout à bout.
Lucky. R, alias Luc Reverter, met du Wu Tang Clan ou du Cypress Hill à la
sauce no rock atmosphérique : un défi. Proche des premiers travaux de
DJ Cam (dans sa meilleure phase, la plus sombre), il cite cependant le
hip hop sans jamais chercher à faire de rap. Sa musique abstraite aux
accents dub, orientaux et aériens, est d'une saveur nouvelle.
Plus épuré, le projet parallèle de Lucky. R, "Les secours arrivent et
prennent le relais". Les mecs de Melmac (Luc et son frère Nicolas) ont
emprunté un chemin moins sinueux, moins accidenté. Aidés par
Transmissionary Six (des ex-Walkabouts !), ils construisent un
mur(mure) de guitares. Dans la lignée des productions de Constellation
(en plus calme), de Labradford ou de Plaid, ils s'inventent un monde
dépouillé et serein…
Melmac et Lucky. R mélangent les références à tour de bras, tout ça dans
des morceaux d'une fluidité rare. Surveillons de près l'actualité de Ronda
(du nouveau au printemps)…
Emmanuel Dosda
Novaplanet.com - décembre 03
Ni effets grandiloquents, ni grosses guitares, ni basses ultra-profondes, et pourtant
on rentre dans ce disque et dans son univers, comme dans une ville vue d’une bulle
un peu floue. Le projet est celui de Luc, membre du groupe Melmac, déjà chroniqué
ici. Moins expérimental et nihiliste que Melmac, le projet Lucky.R reste quand même
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un mélange de abstract hip-hop, d’ambient urbaine, voire même d’indus bruitiste qui
en fait un objet sonore assez spécial.
Violence sourde, tristesse diffuse, déprime floue: chronique sonore d’un cerveau
urbain moderne.
RSC
M-la-musique - décembre 03
Pas de doute, Luc Reverter est bien, comme il l'annonce, influencé par DJ Cam ou
DJ Shadow. Ajoutons aussi : par Luke Vibert, Dr Octagon ("Wuira"), Thievery
Corporation ("Maloya", "Otto dub") ou Programme ("Euphorie du jeune âge"). En
tout cas, il supporte fort bien la comparaison avec Lucky Pierre (projet électronique
de la moitié d'Arab Strap).
A l'écoute de ce disque qui mêle l'abstraction du breakbeat instrumental, la fureur
des lyrics rap et l'electronica contemplative, on comprend que le membre du groupe
Melmac (la planète d'Alf pour les non initiés) a un jardin secret où son frère Nicolas
n'intervient pas, mais où les collaborations sont possibles (ici, celles de Sug[R]cane,
Seb.r et Donna).
Un jardin secret où le son des machines est luxuriant (les voix sont mises en
boucle), où les guitares viennent apporter une touche particulière et où Miles Davis
vient jouer de la trompette de temps en temps : on retrouve plusieurs fois un même
sample issu de la bande originale du film "Ascenceur pour l'échafaud" ("Exppe",
"Wuira (Seb.r remix)").
Encore une preuve que tous les bons artistes ne sont pas à la place qu'ils méritent.
8,5/10
Jean-Marc Grosdemouge
The french touch - décembre 03
Sous le nom de Lucky.R se cache en fait Luc Reverter, l'un des membres du duo
d'electronica / post-rock Melmac. Un peu plus facile d'accès que celle de Melmac, la
musique de Lucky.R comporte plus de mélodies mais le gros du travail continue à
reposer sur les ambiances créées par les innombrables samples, instrumentaux et
vocaux.
Et au niveau des samples on trouve de tout justement sur cet album. Des break
beat déstructurés toujours à deux doigts de la chute se mêlent à des voix lointaines
comme un souvenir sur un fond de boucles légères d'electronica douce amère. On
retrouve un piano sur "Un lion ne meurt pas", qui rappelle certains vieux titres de
Tricky, des samples jazzy sur "Exppe" qui forment une sombre mélodie, ou encore
un hennissement tout droit tiré d'un morceau de Cypress Hill sur "Tnghr". Une
certaine orientation vers les musiques du monde se ressent dans les samples des
voix. "Un lion ne meurt pas" propose ainsi une sorte de dialecte africain, "Wvira"
entonne ce qui pourrait passer pour l'appel d'un muezzin musulman, alors que sur
"Gabbo" des boucles de "mother fucker" issues du rap américain cohabitent
paradoxalement mais sans difficulté avec une ambiance musicale délicate et
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feutrée.
Luc Reverter profite de son album solo pour inviter ses amis, et l'on retrouve deux
remix par Seb.R et Sug[R]cane, ainsi qu'une apparition du groupe Donna sur le titre
"Euphorie du jeune âge", et ces collaborations sont autant d'occasions de découvrir
de nouveaux talents.
Original et sensible, ce disque solitaire permet à Luc d'explorer des terrains
musicaux pas forcément très éloignés de ceux qu'il visite avec Melmac, mais les
expérimentations sur les voix et les rythmiques issues du rap sont intéressantes et
intrigantes.
Personnellement je suis incapable d'arriver jusqu'au bout d'un album de rap
classique, cette musique provoquant inévitablement une crise de destruction aiguë
orientée vers ledit album. Pourtant je n'ai pas du tout ressenti ce sentiment à
l'écoute de "Lucky.R", car bien plus que du rap, c'est la capacité de Luc à créer des
ambiances mélancoliques qui s'exprime ici, le rap n'étant au final qu'une source
d'inspiration comme une autre mais pas le moyen d'expression principal. En
définissant sa musique comme de l'"abstract rap", Luc a sans doute raison : comme
l'art abstrait s'est détaché des représentations pour saisir l'exprit, Lucky.R se
détache du hip hop et pratique du "rap abstrait". Avec "Lucky.R", Luc Reverter
franchit un nouveau cap dans l'expérimentation musicale tous azimuts, et encore
une fois c'est une grande réussite.
note 5/6
INDIE SOCIABLE
Lucky.R apparaît dans les playlist de l’Emission « Indie sociable »
consacrée à la pop et au rock indépendant sur Radio Loisirs à Vitry en
Artois dans le Pas de Calais . L'indie sociable est orientée pop rock indé .
Wild side s'intéresse au post rock , space rock , intelligent techno ...
Arte - janvier 04 – interview Lucky.R
Votre parcours, rapidement…
Nous sommes deux frères et nous jouons de la musique ensemble depuis
notre enfance. Apres diverses formations (rock, hardcore), nous avons
décidé de former Melmac en 1999 pour explorer des paysages musicaux
plus intimistes en essayant de mélanger les bricolages d'un Comelade avec
l'émotion d'un tarwater ou d'un Mogwai.
Notre projet musical veut explorer des horizons musicaux plus ouverts que
celui du rock classique, en créant un univers musical à nous, emprunt de la
fraîcheur et de la naïveté de l’enfance avec une touche sensible et
nostalgique.
En 2002, mon frère a, en parallèle du groupe, créé un projet expérimental
solo sous le nom d'Anaconda. Il s'agissait de faire des boucles hypnotiques
à partir d'un micro et d'un Delay.
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L'expérience s'est avérée très riche musicalement pour lui mais aussi pour
Melmac car elle nous a ouvert de nouveaux horizons musicaux.
Logiquement, l'envie m'est alors venue de concrétiser des envies artistiques
que je pouvais avoir (travailler sur les rythmes et plus précisément les break
beat rap, mon amour du Dub, ...) et qui ne pouvaient s'exprimer pleinement
dans le monde contemplatif décrit par Melmac. De là est né Lucky.R.
Comment jonglez-vous entre les deux groupes ?
Depuis 1999 le monde de Melmac a été suffisamment défini pour que je
puisse au feeling savoir que tel sample, telle mélodie va pouvoir
correspondre à cet univers imaginaire et abstrait qui est presque comme
une seconde maison pour nous plutôt que tel autre qui correspondra mieux
à Lucky.R.
Pour Lucky.R, la recherche a été plus personnelle avec cette question
constante "Quel monde intérieur ai-je envie de donner à écouter ? Quel
rythmes, quelles mélodies pour le décrire ?"
Le point de départ dans l'élaboration des morceaux venait de rythmes, alors
que melmac s'appuit d'avantage sur des bases mélodiques.
Bien entendu, il existe des passerelles entre ces 2 mondes qui n'ont pas de
règles figées.
Quelle est votre méthode de travail (utilisation des machines, des
instruments, manipulation des samples) ?
Pour Melmac, le travail se fait bien entendu toujours à 2. Les idées viennent
de chacun de nous. Se pose alors la question "cette idée, cette structure se
marie-t-elle avec notre univers ? quelle nouvelle touche y apporte-t-elle
?"Nous cherchons aussi à mettre en avant de nouvelles nuances dans le
monde de Melmac. Notre premier disque « on efface tout et on
recommence» (1999) présentait un monde emprunt de naïveté et de
mélancolie, « 00 :20 :37 » (EP sorti en 2000) explorait un aspect plus
sombre et mécanique, « les secours arrivent et prennent le relais» est
d'avantage empreint de curiosité, de rêverie et d'humanité.
Nous cherchons d’abord les émotions que nous voulons créer puis ensuite
les outils qui vont nous permettre de créer une matière sonore primaire à
travailler pour lui donner cette émotion recherchée.
Le travail sur la matière peut être réalisé sur ordinateur, en créant des
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boucles bancales sur minidisc, en enregistrant des gens dans la rue.... nous
essayons de n'avoir aucune limite.
La remise en question perpétuelle de notre manière de travailler, de nos
structures, de nos outils, nous force a nous renouveler, à réfléchir plus à la
direction que nous voulons donner.
Pour Lucky.R, la question s'est posée en des termes identiques avec la
volonté de lancer le travail de création à partir de rythmes. A cela est venu
s'ajouter à ce postulat "technique" une forte réflexion sur mon identité, C'est
ce qui m'a permis d'arriver a la conclusion que je devais faire des
collaboration extérieures avec des amis (Sug[R]cane, Donna, Seb.R). Mon
monde est aussi influence par mes amis, mes connaissances, mes relations
avec les autres, cette idée en est la concrétisation toute naturelle.
Quelles sont vos références musicales ou autres ?
Elles sont extrêmement diverses et puisent surtout dans des groupes qui
aiment prendre des risques, défier les clichés ou les formatages. Pour
Melmac, je citerai Tarwater, godspeed you black emperor, qui nous
influencent autant que les melvins, black flag ou steve reich.
Pour Lucky.R je citerai plus volontiers : King Tubby, Prince Far I, Public
Enemy, Pole, Pan American.
Tous ces artistes développent des démarches novatrices qui nous
intéressent et nous ouvrent des portes comme peut le faire d'une manière
générale toute démarche artistique au sens large : expositions, installations,
danse contemporaine, peinture... Nous aimons aussi puiser nos influences
dans d'autres sphères que celles de la musique, dans une ambiance, une
émotion que nous chercherons à retranscrire avec nos instruments pour
enrichir notre univers musical.
Question difficile : quel est, à votre avis, l’effet escompté par les
productions de Lucky. R et de Melmac ?
Nous aimons l'idée que notre musique puisse inviter les auditeurs à un
voyage intérieur personnel, ou chacun puisse lire des images qui lui sont
propres. Susciter une émotion, faire voyager l'auditeur loin du quotidien,
dans une sorte d'apesanteur, de naïveté enfantine.
Voilà ce que nous aimerions réussir.
Des projets ?
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Nous entamons une réflexion sur notre travail à venir (nouvel album en 2005
?). Le catalyseur en sera l'organisation d'une série de concerts, source
inépuisable de renouvellement et d'inspiration. L'interaction avec l'audience
nous permet de donner une nouvelle dimension à notre musique. Elle offre
la possibilité de relire les compositions et les ambiances dans un contexte
renouvelé. C'est une voie d'expérimentation privilégiée pour nous. Les
réactions positives du public nous poussent dans notre envie de partager et
d'approfondir notre travail.
2004 sera également consacrée à la production d'autres artistes par le biais
de notre label ronda. Nous comptons faire 2 sorties cette année en plus des
mp3 singles trimestriels mis a disposition sur notre site web
(http://www.ronda-label.com)
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Lucky.R : principales chroniques avec Melmac
Magic - novembre 03
MELMAC Les Secours Arrivent Et Prennent Le Relais (Ronda/Musicast) Ils sont de
plus en plus rares aujourd’hui les groupes qui font acte d’allégeance à leur art, au
point de s’effacer complètement et de laisser la place nécessaire (vitale) dont a
besoin la musique pour pleinement s’exprimer. Pochette d’une sobriété exemplaire,
titres des compositions remplacés par de simples signes ou ponctuations, maigreur
des informations : tout ici concourt à ce que l’auditeur ne soit jamais distrait par des
peccadilles. Et qu’il puisse se laisser transporter par ces instantanés instrumentaux
d’une douce mélancolie, où une guitare égrène quelques notes, où des samples
d’instruments organiques (piano, batterie, clochettes…) servent de base à un édifice
baroque, figuré, où l’on n’a de cesse que de se perdre. La musique telle
qu’imaginée par Luc et Nicolas Reverter – les deux maîtres à bord de ce projet
singulier, déjà repérés sur quelques singles, compilations et un disque live – est
inclassable. C’est une cité enfouie vingt mille lieux sous l’amer, perdue quelque part
entre une répétitivité chère à Terry Riley ou Philip Glass, les atmosphères élancées
de la Durutti Column et le post rock chicagoan. Autant d’indices que ces alchimistes
ont recoupés pour mener à bien leur enquête sur des sons qui finissent par se
transformer en chansons, parfois aidés dans leur recherche par d’autres illuminés,
tels les mésestimés The Transmissionary Six. Ensemble, ils donnent ainsi
naissance à une berceuse de fin du monde, seul moment où se fait entendre,
lointaine, étouffée, une voix pourtant caressante. C’est le signe, définitif, que les
secours sont bien arrivés. On les accueille à bras ouverts.
Christophe Basterra •••••°
Novaplanet.com - septembre 03
Melmic-mac
Mic-mac plutôt. Tel serait le premier diagnostic du chirurgien penché sur le cas. On
aurait tort de s’arrêter à cette première impression, qui vient d’un étonnement, d’un
sentiment de jamais-vu. Un univers flou, que ce soit acoustique ou électronique ne
compte plus. On nous aspire dans le monde d’une Alice au pays des merveilles
dépressive, dans une Ecosse plongée dans la brume. Mélange un peu fou de
musique contemporaine, de post-rock barré, de sons minimalistes où les ambiances
se jouent sur un claquement, un frottement, une touche. La fascination du rien.
RSC
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magic!
- décembre 99
" En six morceaux d'électronique débridée (dont un savant remix « Glagla » ludique
d'Erual) aux fortes senteurs post-rock, les frangins s'imposent un code de conduite:
"On efface tout... et on recommence". L'objectif de Melmac est avant tout
d'impliquer à un niveau personnel et passionnel, l'auditeur. "Ce dernier est placé
dans une démarche active par rapport à une musique qui ne répond pas forcément
aux formats classiques. On ne veut pas imposer nos vues à l'auditeur. On préfère
lui lancer des pistes et le laisser écouter en toute liberté. Ainsi, chacun possède sa
propre lecture du monde de Melmac". La paire expérimente, triture et étire ses
compositions pour les conduire vers des sentiers sonores encore vierges. De précis
arrangements synthétiques s'imbriquent comme des legos à un piano jouet (Erual,
Un jour ordinaire). Autour de sampleurs et de claviers, Lucky et Coco se laissent
porter par leurs trouvailles numériques. (...)
Avec un sens de la répartie dont pourrait se montrer jaloux plus d'un groupe pop
d'outre-manche, Melmac affiche une réelle volonté de renouveau face aux
stéréotypes inhérents aux genres musical. (..)
Contrairement à bon nombre de groupes comètes, Melmac est là pour durer et
briller dans le firmament de l'électro introspectif."
MCM - janvier 2000
Arc-boutes entre electronica et Post-Rock, les 2 frères Reverter, anciens activistes
de Strangefield, expérimentent, étirent, distillent jusqu'à obtenir cet équilibre rare
entre introspection et participation. Le tout sans se prendre au sérieux.
Mouvement-Octopus - janvier 2003
A des paysages musicaux introspectifs proches de Pan American ou Godspeed
You ! Black Emperor, le duo parisien Melmac ajoute une touche maison, mélange
de bricolages electronica lo-fi et d'humour samplé... au final, l'atmosphère de
Game_0é surprend, qui évoque tout autant les expérimentations mélancoliques et
ludiques d'un Pascal Comelade, les hachures répétitives d'un Steve Reich que les
quêtes mélodiques d'un Piano Magic
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