Le miracle de la Sainte Flamme de Jérusalem

chrétienne n'a qu'une raison d'être: répandre la Grâce de
Dieu dans la création, et Dieu ne peut pas répandre sa
Grâce sans la foi de la part de ses créatures. Donc, il ne
peut y avoir de miracle sans foi.
Texte de Niels Christian Hvidt
Le miracle de la Sainte Flamme
de Jérusalem
Témoignage sur une cérémonie étonnante qui a lieu depuis
1500 ans au tombeau vide du Christ à Jérusalem.
Église de la Très Sainte Mère de Dieu d’Iviron
4, ch. des Landoz FR-25320 Busy (Besançon)
Tel. 0606 47 11 77 Patrick 3-2011
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Témoignage sur une cérémonie étonnante qui a lieu
depuis 1500 ans au tombeau vide du Christ à Jérusalem.
«Le Samedi Saint, des croyants se rassemblent en
grand nombre au Saint-Sépulcre. Ce jour-là, le feu descend du
ciel pour allumer les lampes [à huile] du sanctuaire», lit-on
dans de nombreux guides de Terre Sainte. Tous les orthodoxes
connaissent «le miracle du Saint Feu» (ou Sainte Flamme), il
est pour les membres de cette confession le plus grand des
miracles. Il se produit chaque année, à la même heure, de la
même manière, en ce même lieu. Aucune autre manifestation
réputée miraculeuse ne se produit aussi régulièrement depuis
si longtemps ; en effet, des manuscrits remontant au ive siècle
le relatent.
Cette manifestation a lieu au Saint-Sépulcre à Jérusalem
qui est pour les croyants le lieu le plus vénéré. Ce sanctuaire
n'est pas sans mystères. Des théologiens, des historiens et des
archéologues ont déterminé qu'il englobe le Golgotha -le
mont où Jésus fut crucifié -, la tombe qui reçut son corps et le
lieu de sa résurrection. Les sources écrites relatant ce miracle
sont nombreuses. Daniel, higoumène russe, dans un récit de
voyage datant de 1106-1107, le décrit avec de nombreux
détails ainsi que les cérémonies au cours desquelles il
survient. Il explique comment le Patriarche entre dans la
chapelle du Sépulcre (l'Anastasis) avec deux cierges n'ayant
jamais été enflammés. Le prélat s'agenouille devant la pierre
sur laquelle le corps du Christ avait été déposé, et il récite les
antiques prières spécifiques à cette cérémonie. Une lumière
bleue, indescriptible, s'élève alors de la pierre, qui ira allumer
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fidèles ayant vu leurs cierges s'enflammer spontanément,
sans aucune intervention humaine, sont le défi le plus
probant. Cependant, il n'a jamais été possible de filmer des
cierges ou des lampes à huile enflammés par la flamme bleue.
Après investigation, j'ai découvert une vidéo filmée par
Souhel, ingénieur de Bethléem. Ce dernier participe à la
cérémonie depuis son enfance. En 1996, on lui a demandé de
filmer depuis le balcon du dôme du sanctuaire. Une moniale
et quatre autres fidèles sont présents près de lui. Sur le film
on voit les fidèles autour du tombeau. Les lumières
s'éteignent, le Patriarche entre dans la chapelle; alors que ce
dernier n'a pas encore réapparu, on entend le cri
d'étonnement de la religieuse. L'image tremble, on entend les
cris d'enthousiasme d'autres personnes sur le balcon.
Panoramique de la caméra à droite. Le grand cierge que tient
en main la religieuse est allumé. D'une main tremblante, elle
tient le cierge tout en se signant plusieurs fois, au comble de
l'émotion d'avoir été récipiendaire d'une merveille que la
raison n'explique pas.
LE MIRACLE NE SE PROUVE PAS, IL SE CONTEMPLE
Le miracle est avant tout un fait inexplicable, me disait
Alexis, archevêque de Tibéri, rencontré à Jérusalem.
Le miracle n 'a jamais été filmé, et très probablement ne
le sera jamais. Les miracles ne se prouvent pas. La foi est
nécessaire pour qu'un miracle produise des fruits dans la vie
d'une personne, et sans cet acte de foi il n'y a pas de miracle
dans le sens strict du terme. Le vrai miracle dans la tradition
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chapelle double. On entre dans la seconde partie par une
porte très basse en baissant la tête, c'est la tombe proprement
dite de Jésus. Cette chapelle est le cœur de l'événement
miraculeux, mais avant tout le centre de toute notre foi.
Chaque année pour la Pâques orthodoxe, d'immenses
foules, venues du monde entier, se pressent au Saint-Sépulcre.
Ces dernières années, beaucoup viennent de Russie et des
pays de l'Est. Il faut faire la queue pendant six heures dans les
ruelles adjacentes, mais beaucoup restent sur le parvis.
Plusieurs centaines de pèlerins s'installent autour du tombeau
du Christ dès le Vendredi Saint.
SAMEDI SAINT
A 1 1 heures, les arabes chrétiens entonnent des chants
traditionnels du XIIIe siècle, du temps de l'occupation turque
de Jérusalem. Ils chantent à gorges déployées, accompagnés
par le son des tambours arabes dont les joueurs sont assis sur
les épaules de danseurs qui tournent frénétiquement autour
du tombeau :
Nous sommes chrétiens, nous le sommes depuis des siècles et
nous le serons toujours. Amen.
A 13 heures, les chants s'arrêtent. Silence. Un silence
tendu, pesant, électrique.
Une délégation des autorités locales se fraie
difficilement un chemin dans la foule compacte. Pendant
l'occupation turque de la Palestine, c'était des Turcs
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Le Patriarche sort du tombeau avec les 2 cierges allumés.
Quand le Patriarche sort avec les deux cierges allumés,
brillants et radieux dans les ténèbres, un immense cri de
jubilation éclate. Grâce au témoignage du Patriarche, on sait
comment naît le miracle à l'intérieur du tombeau. Mais le
plus spectaculaire est qu'il se propage dans tout le sanctuaire.
Beaucoup de pèlerins témoignent que la flamme bleue a
allumé le cierge qu'ils tenaient en main. Quelques-unes des
lampes à huile s'enflamment sous les yeux des pèlerins, ha.
flamme bleue se déplace d'un endroit à l'autre dans le
sanctuaire, enflammant cierges et lampes à huile. Les
témoignages écrit des pèlerins sont nombreux, que leurs
cierges se soient enflammés ou qu'ils aient vu la flamme
bleue, ils avouent quitter Jérusalem transformés. Tous
confirment qu'il y a eu un «avant» et un «après» la vue de la
Sainte Flamme.
MÉCONNUE EN OCCIDENT
On peut se poser la question de savoir pourquoi cette
manifestation est peu connue en Occident. Chez les
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protestants, il n'y a pas de tradition du miracle, mais chez les
catholiques, si le miracle a été dévalorisé ces dernières
années, il est accepté par une large majorité. Ne serait-ce
pas les polémiques entre confession? Seule l'Eglise
orthodoxe participe à la cérémonie. A cause de la différence
des dates de Pâques, il n'y a aucun représentant catholique.
Certains orthodoxes avancent qu'ils ont ainsi la preuve que
seule l'Eglise orthodoxe serait légitime. N'est-ce pas aller
trop vite en besogne ?
EST-CE AUTHENTIQUE?
Comme devant tout miracle, il y a des tenants de la
fraude, ceux qui avancent que le miracle est organisé pour la
propagande orthodoxe. Le Patriarche aurait un briquet ou
des allumettes dans la tombe. La critique est facile et pour
être recevable elle doit être mesurée à l'aune technique. Les
allumettes, les briquets sont des inventions récentes.
Comment au cours des siècles le Patriarche aurait-il pu
allumer en quelques minutes la flamme? A l'époque, on
allumait son feu en frottant deux morceaux de bois
d'essence différente pendant des dizaines et des dizaines de
minutes. Et comment cacher de tels ustensiles aux
autorités?
Comment imaginer que des centaines de Patriarches très hautes personnalités d'Eglise - accepteraient de se
prêter à une supercherie?
Face aux critiques, les milliers de témoignages des
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les lampes à huile, qui avaient été précédemment éteintes,
et enflammer les cierges du Patriarche. Cette lumière est la
Sainte Flamme qui allumera aussi tous les cierges des fidèles
massés dans le sanctuaire.
Cette cérémonie est certainement la plus ancienne au
monde, qui soit célébrée chaque année. J'étais présent le 18
avril 1998.
Sa Béatitude Diodore Ier, Patriarche grec orthodoxe de
Jérusalem depuis 1982, a bien voulu me recevoir et répondre
à mes questions. Il est le prélat qui chaque année entre dans
l'Anastasis (tombeau du Christ) pour y recevoir la Sainte
Flamme. J'ai été très impressionné par la forte personnalité
du prélat, mais plus encore par sa conviction dans
l'authenticité du miracle et la simplicité avec laquelle il en
parle.
Il y a plusieurs traditions chrétiennes orthodoxes:
syriaque, arménienne, russe, copte, grecque... Il y a 7
confessions chrétiennes au Saint-Sépulcre. Pâques est fixé
par les orthodoxes selon le calendrier julien et par les
catholiques selon le calendrier grégorien, d'où les différences
de date pour la célébration de la Résurrection (il y a 2 ou 3
concordances par siècle, la prochaine est en 2001).
Le Saint-Sépulcre a été construit au IVe siècle par
l'empereur Constantin. Détruit et reconstruit plusieurs fois,
la plus grande partie de la construction actuelle date des
croisades. Autour du tombeau du Christ a été construite une
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donne la flamme à toutes les personnes présentes dans le
sanctuaire.
Autorisez-moi à vous demander ce que vous
ressentez lors de ce miracle.
Le miracle me touche profondément chaque année.
Chaque fois c 'est un nouveau pas vers la conversion. Pour
moi, c’est un grand réconfort de considérer la fidélité du
Christ envers nous, qu'il montre ce don à travers la Sainte
Flamme chaque année, malgré nos fragilités humaines et
nos échecs. Nous expérimentons beaucoup de merveilles
dans nos églises, et les miracles ne nous sont pas étrangers.
Il arrive souvent que des icônes suintent, le Ciel veut ainsi
nous manifester sa proximité. Aussi, nous avons des saints, à
qui Dieu accorde beaucoup de dons spirituels. Mais aucun de
ces miracles n 'a un sens aussi pénétrant et symbolique que
le miracle de la Sainte Flamme. Le miracle est presque
comme un sacrement. Il rend présent à nous la résurrection
du Christ comme s'il était mort il y a seulement quelques
années.
Tandis que le Patriarche est à l'intérieur de la chapelle
à genoux devant la pierre, le sanctuaire est dans les
ténèbres.
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musulmans, aujourd'hui se sont des Israéliens. Depuis des
siècles, les représentants de l'autorité sont présents de plein
droit à la cérémonie. Leur rôle: représenter les Romains de
l'époque de Jésus. Les Evangiles rapportent que les Romains
ont scellé le tombeau du Christ pour que ses disciples ne
puissent soustraire le corps.
L'entrée scellée du tombeau du Christ.
Les autorités israéliennes scellent à la cire la porte du
tombeau après s'être assurées qu'il ne contienne quelque
objet ou produit à-même d'allumer une flamme.
L'Assemblée entonne le Kyrie Eleison: «Seigneur,
prends pitié».
Une longue procession entre dans le Saint-Sépulcre,
elle tourne trois fois autour du tombeau. A l'arrière de la
procession suit le Patriarche, seul. Il a retiré ses splendides
habits sacerdotaux, il n'est vêtu que d'une aube blanche en
signe d'humilité devant la puissance de Dieu.
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Toutes les lumières s'éteignent. Les nombreuses lampes
à huile avaient été éteintes la veille. Le Patriarche a en main 2
cierges qui n'ont jamais été utilisés. Il entre dans la chapelle
du tombeau. Le Patriarche raconte :
Votre Béatitude, que se passe-t-il dans le tombeau ?
J'entre dans le tombeau et je m'agenouille avec une
sainte frayeur devant le lieu où le Christ gisait après sa mort et
d'où il est ressuscité des morts. Prier dans le Saint-Sépulcre est
toujours pour moi un moment très saint dans un lieu très
saint. C'est ici qu'il est ressuscité dans la gloire et de là qu'il a
répandu sa lumière au monde. Jean écrit dans le premier
chapitre de son Evangile que Jésus est la lumière du monde. A
genoux devant le lieu où il est ressuscité des morts, nous nous
approchons, dans une proximité immédiate, de sa résurrection
glorieuse. Les catholiques et les protestants appellent cette
église l'église du Saint-Sépulcre. Nous l'appelons l'église de la
Résurrection. La Résurrection du Christ est pour nous tous le
centre de notre foi. Dans sa Résurrection, Christ est
définitivement vainqueur de la mort, non seulement de sa
propre mort mais de celle de tous ceux qui veulent rester
proches de Lui.
Je crois que ce n 'est pas une simple coïncidence que la
Sainte Flamme jaillisse dans ce lieu. Dans Matthieu 28,3, il est
dit que quand Christ est ressuscité des morts, un ange est
venu, revêtu d'une lumière éblouissante. Je crois que la
lumière puissante qui enveloppait l'ange à la Résurrection du
Seigneur est la même lumière qui apparaît miraculeusement
chaque Samedi Saint. Christ veut nous rappeler que sa
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Résurrection n'est pas un mythe; il est vraiment venu dans le
monde pour offrir le sacrifice nécessaire de sa mort et de sa
Résurrection, pour que l'homme puisse être réuni avec son
Créateur. Je trouve mon chemin dans l'obscurité, arrivé dans
la pièce intérieure, je tombe à genoux. Là, je récite les prières
qui ont été transmises de génération en génération. Les ayant
récitées, j'attends. Parfois, je peux attendre quelques
minutes, mais normalement le miracle se produit
immédiatement après avoir récité les prières. D'habitude la
flamme a une teinte bleue, mais la couleur peut changer et
prendre des teintes ou des aspects différents. Elle ne peut pas
être décrite en paroles humaines. La lumière se lève de la
pierre comme une brume peut se lever d'un lac — la pierre
semble être couverte d'une nuée humide, mais c'est une
lumière. Cette lumière agit d'une manière différente chaque
année. Parfois, elle couvre la pierre seulement, tandis que
d'autres fois, elle illumine tout le tombeau, ainsi les personnes
qui se tiennent à l'entrée du tombeau et regardent dedans le
voient rempli de lumière. Cette lumière ne brûle pas -je n'ai
jamais été brûlé depuis les seize ans que je suis Patriarche de
Jérusalem et que je reçois la Sainte Flamme. La lumière est
d'une conscience différente de celle du feu normal qui brûle
dans une lampe à huile.
Après un moment la lumière se lève et forme une
colonne dans laquelle le feu a une nature différente, ainsi je
peux y allumer mes cierges. Quand j'ai reçu la flamme sur
mes cierges, je sors et je donne la flamme d'abord au
Patriarche arménien, et puis au Patriarche copte. Ensuite je
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