l`Impartial - La Chaux-de
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MARDI 4 AOÛT 2015 m + RÉGION 7 GALERIE PHOTOS Retrouvez notre complément d’images www.arcinfo.ch + iPad + e-paper PLAGE DES SIX-POMPES Des contes érotiques narrés en langage des signes. Des jeux de mains pas si vilains LEA GLOOR PROGRAMME «Qu’est-ce que tu regardes en premier chez une femme?» «Où faut-il t’embrasser pour t’enflammer?» «Quel est le nom de ton premier amoureux?» Telles sont les questions auxquelles les spectateurs de la Plage des Six-Pompes, à La Chaux-de-Fonds, sont invités à répondre durant les préliminaires du spectacle «Doubles Sens: l’érotisme à fleur de paume». Des contes érotiques, racontés en français par le Lausannois Laurent Baier et en langue des signes par la Valaisanne Elima Héritier, les comédiens de la compagnie Doubles Sens. Les histoires se destinent ainsi aux entendants tout comme aux sourds et malentendants. Ecouter avec les yeux Si ce spectacle donne à ces derniers accès à la forme narrée de l’érotisme, la langue des signes séduit aussi comme une danse sensuelle qui donne corps à l’imaginaire du public. Au-delà d’une banale traduction littérale. «En français, on peut travailler sur l’évocation, alors qu’en LSF (réd: la langue des signes française) tout est tout de suite plus évident, plus clair», sourit Elima Héritier. Une opposition qui engendre des situations parfois croustillantes. Ainsi, alors que certains jeux de mots fonction- La compagnie romande Doubles Sens présente encore aujourd’hui et demain son spectacle «Doubles Sens: l’érotisme à fleur de paume». Des contes érotiques narrés en français et en langue des signes, destinés donc aux sourds et malentendants tout comme aux entendants. LUCAS VUITEL nent très bien pour les entendants, ils ne font que très peu d’effet dans leur version signée. «Un prêtre qui ne sait plus à quels seins se vouer», illustre Laurent Baier. A l’inverse, si des signes revêtent une dimension comique, leur expression verbale, elle, sera moins piquante. «Ces Dans le langage des signes, il «y a toujours z une forme de mime. Ce n’est pas juste un signe, c’est tout le corps qui réagit.» ELIMA HÉRITIER COMÉDIENNE moments de décalages, ce sont presque des décalages culturels entre les deux langues», estime Elima Héritier. Et de souligner: «En LSF, il y a toujours une forme de mime. Ce n’est pas juste un signe, c’est tout le corps qui réagit.» Tendre sensualité Sans gêne, qu’il s’agisse de raconter un pénis en érection ou une masturbation féminine. «Nombre de nos contes mettent d’ailleurs en scène des femmes, fortes, libérées qui savent et décident avec qui elles veulent coucher», note la comédienne. Fait à relever, les contes narrés par le duo partent le plus souvent d’écrits envoyés par des lambda, sur internet. «Parfois des histoires com- plètes, parfois trois lignes», précise Laurent Baier. «L’Experte», «Les nuits d’un prince» ou encore «Caprices du chef», les contes peuvent durer jusqu’à 25 minutes. Ou alors être bien plus brefs, comme celui de l’éjaculateur précoce, raconté en... 30 secondes. Le moment de discussion partagé avec le public en ouverture de spectacle permet aux comédiens de choisir les contes en fonction des attentes et des envies, «du plus épicé, trash, cru au plus léger ou doux», souligne Laurent Baier. «Mais tous nos contes comportent une part de tendresse au final. Comme l’histoire d’un garçon de 17 ans qui se fait dépuceler par une prostituée. Il ne comprend pas tout, mais finalement la femme a été douce avec lui.» Et le conteur de songer: «Cette tendresse, c’est peutêtre dû à nos deux sensibilités, celle d’une femme et d’un homme, bien différentes, qui créent un équilibre.» Lors de la première représentation, une dizaine de malentendants étaient présents dans la salle. «A la deuxième, un seul. Un autre spectateur a alors lancé ‘‘Pourquoi faire la version signée?’’ Je crois qu’à la fin, il avait compris», sourit Laurent Baier. } «Doubles Sens: l’érotisme à fleur de paume» par la Cie Doubles Sens: aujourd’hui au Grand Temple (21h15 et 23h15) et demain au bar l’Entourloop (19h30). Et pour transmettre un conte: [email protected] AUJOURD’HUI 10h-13h et 15h18h: Cours pour adultes, Module 2 «Prostuere - du soliloque à l’adresse publique» avec Sara Amari de la Cie Thank you for Coming; 15h20h: La Plage des petits poulpes; 15h-0h: Cie des Bonimenteurs (présentateurs, partout); 15h15: Carnage Productions (T); 16h15: Théâtre des Monstres (ME); Cie Thank you for Coming (Ma); Collectif l’Intruse) (J); 17h: Garçons s’il vous plaît! (partout); 17h15: Tenko (MM); Cie par-dessousdessus (O); 17h30: Théâtre des Monstres (ME); 17h45: Carnage Productions (T); 18h15: Flash Back; 18h30: Garçons s’il vous plaît! (partout); 18h45: Leandre (Ma); 19h00: Bureau des Pensées perdues (J); 19h15: Cie Réverbère (ME); Princesse Léopold (P); 19h30: Garçons s’il vous plaît! (partout); 19h45: Tenko (MM); Cie par-dessousdessus (J); 20h30: Cie Thank you for Coming (Ma); 20h45: Collectif l’Intruse (J); Compagnie des Ô (C); 21h30: Cie Doubles Sens (T); Poésie en arrosoir (ND); Flash Back (O); 21h45: Cie Keepass (PC); 22h15: Bureau des Pensées perdues (J); 22h30: Cirque Rouages (MO); Leandre (Ma); 22h45: Compagnie des Ô (C); Cie Keepass (PC); 23h30: Cie Doubles Sens (T); 23h45: Cie Réverbère (ME); Cie Keepass (PC); 0h-4h: «Gaspard & Son Fruit de mer!», Gaspard de la Nuit & Jonas du Bois/all style (Bikini Test). LES LIEUX ME - place du Marché Est; MO - place du Marché Ouest; Ma - place des Marronniers; T - Grand Temple; B - place du Bois; MM - mur des Marronniers; E - l’Entourloop Bar; C- Corso; P Promenade; PC - place du Communet; O - Collège de l’Ouest; J - place du 14-Juin; ND Collège de Numa-Droz. Le journal télévisé en direct dans l’oreillette LINGE DE BAIN PERSONNAGE «Mais c’est qui ce type tout gentil?» Question innocente posée par une bénévole du festival. La réponse: Didier Super, le terrible chanteur et humoriste. S’il est corrosif au possible sur scène, les plagistes de l’an dernier s’en rappelleront, il semble qu’Olivier Haudegond, de son vrai nom, soit bien plus avenant en coulisses. Il donnait hier et dimanche un atelier pour adultes. Le thème: la caméra cachée. Hier, il s’agissait de faire signer aux passants une pétition pour que les chômeurs aient le droit de rester au chômage. Comme quoi, même au naturel, Didier Super ne perd rien de son mordant. «Mesdames, Messieurs, bienvenue dans ce ‘‘19:30’’. Pour commencer, les titres de cette édition.» Une télévision diffusant le téléjournal de la RTS en pleine Plage des Six-Pompes? Que nenni. Il s’agit du spectacle «A vous les studios - le 19h30 en direct», du Chaux-deFonnier Adrien Gygax, ajouté à la dernière minute au programme du festival. Défi quasi impossible EN IMAGE KEYSTONE VIE DE FESTIVAL -%+!/&"/0O Des scaphandres géants décorés d’yeux de poisson. Cette année, tels sont les chapeaux des bénévoles chargés de récolter les dons au terme des spectacles. Créés par la Chaux-deFonnière Coralya Wühl, «ils correspondent au thème ‘‘Sous-marin, ma rate!’’», explique le responsable du secteur Arnaud Zurcher. } Le concept est simple: le comédien, équipé d’une simple oreillette et sans jamais voir aucune image, reproduit, au plus près de l’original, l’intégralité du journal télévisé diffusé en direct. Une performance qu’il avait déjà réalisée une fois pour le centre d’art contemporain de La Chaux-de-Fonds, Quartier général. Si l’idée est simple, la performance n’en est pas moins complexe. «Reproduire exactement tout à 100%, c’est un défi quasi impossible», estime le comédien. «Découvrant les sujets au fur et à mesure, je suis autant surpris que le public. J’essaie tant bien que Adrien Gygax présentera le téléjournal en mal de tout reproduire, en imitant les ac- direct tous les soirs de la semaine. LUCAS VUITEL cents, en jouant sur les personnages.» Et de poursuivre, lucide: «Décalage il y première représentation dimanche soir. aura forcément. Si j’ai du retard, si je ne com- Au moindre bafouillement ou à la moindre prends pas ce qui est dit ou si je fais démarrer intonation rigolote – mention spéciale un interlocuteur qui s’arrête plus vite que ce pour l’accent alémanique –, des sourires se que je n’ai pensé. Mais c’est aussi cela qui fait dessinent sur les visages des spectateurs. Le nœud du spectacle est bien là, dans la le sel du spectacle.» Confirmation lors de la performance et non dans une éventuelle satire des médias. «On est dans le clownesque, moi-même je suis capturé dans le dispositif que j’ai mis en place. Donc on est dans la comédie. Mais le rythme est tel que je n’ai pas le temps de pousser dans la bouffonnerie ou la moquerie», explique le comédien. Mise en lumière A ses yeux, le spectacle est davantage une manière de mettre en lumière la manière dont est traitée l’information dans un JT. «Cela montre parfois l’intérêt d’un intervenant ou la redondance des infos données. Parfois, la voix off, le présentateur et la personne interviewée disent exactement la même chose à trois reprises!», observe Adrien Gygax. «Je n’avais jamais imaginé cela comme un spectacle de rue, mais, au moment de jouer à Quartier général, il faisait beau et je me suis retrouvé à le faire dehors», se souvient Adrien Gygax. «Le rêve? Que la RTS fasse un reportage sur moi cette semaine et que je doive reproduire mon propre spectacle. Ou alors qu’ils me proposent une intervention en direct au journal. Là, on tomberait dans une faille spatio-temporelle plutôt intéressante», rigole le Chaux-de-Fonnier. } «A vous les studios - le 19h30 en direct» par la compagnie Princesse Léopold, tous les soirs 19h25 dans la cour derrière la promenade des Six-Pompes.