moments très supérieure à l`offre, la fabrication du tracteur 401 a été

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moments très supérieure à l`offre, la fabrication du tracteur 401 a été
m o m e n t s très supérieure à l'offre, la fabrication du tracteur 401
a été organisée à l'arsenal de Roanne qui en a déjà exécuté
p l u s de 5.000 à la cadence de 150 par mois.
« Quant au tracteur 302 dont la fabrication a été m a i n t e n u e
à Vierzon, u n complément a été demandé à l'usine Schneider
du' Creusot qui commence à livrer à raison de 50 par mois.
« Au total, la fabrication des tracteurs atteindra en janvier 1951, u n chiffre m e n s u e l cle 320 appareils, à condition que
les ventes puissent continuer à u n r y t h m e normal.
« Or le ministère de l'agriculture, par sa politique vis-à-vis
de l'industrie française de la machine agricole en général » —
écoutez ce qu'écrit cet industriel — « et plus particulièrement
de l'industrie française du tracteur, compromet à plaisir,
semble-t-il, u n tel effort qui mériterait meilleure appréciation.
« Libération des échanges, suppression des droits do douane,
importations massives de choc: toutes ies a r m e s paraissent
b o n n e s pour ruiner l'industrie française du tracteur, puisque
ces m a n œ u v r e s ont déjà abouti à la déconfiture de la S. N.
C. A. C. — tracteur Percheron —, de la S. N. E. C. M. A. —
tracteur Sift —, d'Aérocentre — tracteur Tracta via —, de
l ' u s i n e Mathis — tracteur Minneapolis Moline — et de l'usine
M. A. P. — tracteur Map. »
Et il a j o u t e : « C'est évidemment u n bulletin de victoire qui
laisse l'industrie française singulièrement perplexe quand il
constate que toutes les m e s u r e s prises sont en faveur des
tracteurs allemands, et il se demande avec anxiété s'il n'y a
pas « quelque chose de pourri dans le r o y a u m e de Danemark. ».
C'est la propre expression de l ' a u t e u r de la lettre.
« Faut-il rappeler q u ' e n 1944, .on voulait arrêter la production
'française de tracteurs semi-diesel; que, dès que cela fut possible? on arrêta la fabrication du 'Percheron, et que la survie
de la société française n'est due q u ' à l'entêtement de ses
dirigeants. Et p o u r t a n t , a u j o u r d ' h u i , l'on entend chanter les
louanges du tracteur allemand Lara semi-diesel et l'on prétend
le faire entrer en exonération de droits de douane. L'on aurait
cherché à supprimer par avance des concurrents français possibles pour faire le lit de la m a r q u e allemande, q u ' o n n ' a u r a i t
pas agi a u t r e m e n t . »
Et le président directeur général de la Société française conclut en ces t e r m e s :
« Comme il paraît y avoir dans tout cela u n e politique nettem e n t dirigée contre l'industrie française>elu tracteur, je me suis
p e r m i s de vous d e m a n d e r , monsieur le ministre, et je m e
p e r m e t s de vous demander à nouveau de bien vouloir me faire
savoir si, vraiment, il f a u t maintenir u n e industrie du tracteur
français.
« J'arrive à u n âge .où l'on ne peut plus compromettre beaucoup d ' a n n é e s à poursuivre u n b u t illusoire. Si donc il ne faut
plus d'industrie française du tracteur, je ne m ' e n t ê t e r a i pas
à poursuivre en Fiance des fabrications pourtant appréciées
de l'agriculteur français, puisque plus cle 10.000 échantillons
fonctionnent sur le sol métropolitain et dans ies colonies, à la
p l u s grande satisfaction de leurs usagers.
« 11 ne sera pas difficile de trouver .un pays qui accueillera
f a v o r a b l e m e n t notre industrie et le tracteur « La Française »
rebaptisé d ' u n nom étranger, pourra conquérir le sol français,
s a n s payer de droits de douane. »
Nous n ' a p p r o u v o n s pas, évidemment, cette conclusion.
M, le ministre de l'agriculture. Tant mieux !
!*l. Robert Manceau. Mais le Gouvernement l'applique.
M. Marcel JHierrifir. Nous pensons, au contraire, que n o u s
devons fabriquer en France des tracteurs et des machines agricoles françaises.
Mais il n ' e n reste pas m o i n s que nous avons là u n exemple,
après tant d'autres, du rôle inopérant du comité directeur du
m a c h i n i s m e agricole.
Mon collègue Robert Manceau, pour l'usine Renault du Mans,
et moi-même pour l ' u s i n e La Société française de Vierzon,
avons déposé des propositions de résolution qui tendent à sauvegarder nos usines de tracteurs, en cessant toutes importations
de tracteurs étrangers, en interdisant la construction en France
d'usines étrangères de tracteurs étrangers, comme on le fait à
Saint-Dizier et à Bourges, enfin en recherchant des débouchés
p a r les exportations et l'octroi de prêts et crédits à long terme
a u x agriculteurs français.
Une telle politique n e peut être l ' œ u v r e du Gouvernement
actuel. Mais l ' h e u r e est proche de l ' a v è n e m e n t d ' u n gouvern e m e n t de la paix qui, n o n seulement protégera n o s fabrica-
tions de machines agricoles françaises, mais œuvrera pour leur]
plein développement. En attendant, nous demandons l a sup- 1
pression du chapitre 3180.
Certes, dans ce chapitre, il est question également des frais
de répartition de matériaux pour les travaux d'habitat et d'équipement r u r a l ; mais comme il s'agit là de la répartition de
monnaies-matièi es et que celles-ci n'existent plus, il reste le
comité directeur du machinisme agricole, dont nous d e m a n d o n s
la suppression pour toutes les raisons que je viens d'indiquer.
(Applaudissements
à l'extrême
gauche.)
M. le .président. M. Tanguy Prigent a déposé u n a m e n d e m e n t
tendant à réduire de 1.000 francs, à titre indicatif, le crédit d u
chapitre 3180.
La parole est à M. Tanguy Prigent.
'M. "Tanguy Prigent. Je déélare tout de suite que, puisque l i
commission des finances a elle-même proposé une réduction
de 1.000 f r a n c s du crédit 'du chapitre 3480 pour les raisons
m ê m e s que je vais exposer, je retirerai m o n a m e n d e m e n t et m e
rallierai à la proposition de' 1a commission.
Je veux présenter quelques brèves observations.
J'ai été un peu étonné des paroles que je viens d'entendr&..
En effet, au lendemain de la guerre, j'avais essayé avec persévérance de faire construire en France un tracteur qui plaît
beaucoup dans les régions de petite exploitation agricole, le
ti acteur Ferguson.
M. Marcel Pouyet. C'est u n tracteur
anglais.
M. Tanguy Prigent. Non, c'était un tracteur américain réalisé
par deux associés, l ' u n américain, l'autre d'origine f r a n ç a i s e :
i'Américain était M. Ford et celui d'origine française M. Ferguson.
Us se sont séparés au lendemain de la Libération et M. Ferguson m ' a proposé de construire le tracteur en France. Comme
je n ' a i pas réussi à l'aire agréer cette proposition, .Je tracteur
est m a i n t e n a n t construit en Angleterre. Les cultivateurs français des régions de petite exploitation morcelée l e g r e t t e n t
beaucoup ce tracteur, étant donné sa maniabilité.
J'ai échoué — j'affirme exprimer la vérité — par suite de
l'hostilité de M. Tillon, ministre de l ' a n u e m e n t de l'époque et
de M. Marcel Paul, ministre de la production industrielle, qui
s'opposèrent à la construction en France de ce tracteur réclamé
par les agriculteurs, pour défendre u n tracteur qui n'existait
que sur le papier, alors q u ' o n en avait besoin tout de suite,
pour produire du blé et nourrir ainsi les travailleurs des
villes. (Exclamations
à l'extrême
gauche.)
Mme Eugénie Duvernois. Qui a fermé l ' u s i n e de la S. N. E.
C. M. A. d'Argenteuil ?
M. Tanguy ' Prigent. On voulait défendre des tracteurs qui
n'existaient que sur le papier et qui n'ont commencé à sortir
que deux ans après des usines « reconversées », suivant le
mot assez désagréable qui a été employé.
Une autre raison de ce r e f u s opposé à la fabrication du tracteur Ferguson, est que M. Marcel Paul voulait réserver u n e
possibilité d'importation au tracteur Lanz qui, après quelques
modifications, a été baptisé p u d i q u e m e n t d'un n o m bien français: le tracteur Percheron.
Lorsqu'on -sait que l'artillerie russe emploie le Lanz, on se dit
que peut-être, déjà, à cette époque, on songeait à ménager u n
relais de tracteurs, de pièces de rechange et de mécaniciens
expérimentés tout le long du chemin qui m è n e de Sibérie à
Brest. (Applaudissements
a gauche, au centre et à droite. —>
Exclamations
à l'extrême
gauche.)
En tout cas, je ne peux pas laisser accuser le Gouvernement
et la m a j o r i t é d'avoir favorisé l'importation de tracteurs allemands. J'affirme que l'on aurait fabriqué en France u n tracteur convenant à la petite culture si je ne m'étais pas h e u r t é
à deux ministres communistes qui, à cette époque, défendaient
nn tracteur imaginaire et d'origine allemande, dont u n brevet
est m a i n t e n a n t exploité en Russie. (Applaudissements
à gauche,
au centre et à droite.)
M. Albert 'Boccagny. Vous m e n t e z !
M. Tanguy Prigent. Je ne m e n s pas. Je n'ai pas, comme vous,
l'ha-bitude de mentir.
M le président. Monsieur Tanguy Prigent, ne répondez pas
a u x interruptions et veuillez conclure.