attack force

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ATTACK FORCE
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Titre original : ATTACK FORCE
Année : 2006
Nationalité : Etats-Unis / Angleterre / Roumanie
Acteurs : Steven Seagal, Lisa Lovbrand, David Kennedy, Matthew Chambers, Andrew Bicknell, Adam
Croasdell, Mark Dymond, Del Synnott & Cheryl Ko
Réalisateur : Michael Keusch
Scénario : Joe Halpin & Steven Seagal
Musique : Barry Taylor
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Marshall Lawson n´est pas content. Alors qu´on venait de lui
confier une fringante équipe de militaires prêts au combat,
celle-ci se fait mystérieusement décimer dans une chambre
d´hôtel… L´enquête démontrera bien vite que les jeunes mâles
en rut ont été éliminés par une prostituée sous l´emprise d´une
nouvelle drogue, le CTX. Initialement prévue pour être une
arme expérimentale et confidentielle, cette substance se
retrouve dans les rues, décuplant la force, la rapidité et la
dextérité de ceux qui l´ingèrent. Fort heureusement, Lawson
veille et entend bien éradiquer le mal à la racine en éliminant
tous ceux qui ont été en contact avec l´étrange nectar.
Bien que l´image de l´acteur Steven Seagal soit depuis
quelques années fortement érodée, il semble important de
rappeler qu´il fut, avant tout, un grand nom des arts martiaux. Il
débute ainsi son entraînement au Karaté dès l´âge de sept ans
puis se tourne vers l´Aïkido quelques années plus tard. C´est
dans cette discipline particulièrement technique qu´il deviendra
Maître et obtiendra finalement un septième dan. Fort de cette
reconnaissance, l´homme devient le premier occidental à ouvrir
un dojo sur le sol japonais et prend pour l´occasion le nom de
Take Shigemichi (« chemin vers la prospérité »). Après
quelques années, il revient aux Etats-Unis et entraîne
différentes Stars comme l´acteur Sean Connery ou le
producteur Michael Ovitz. Ce dernier verra en lui un acteur au
fort potentiel et contribuera à son arrivée sur les écrans. Ce sera
en 1988 avec NICO, un film pour lequel Seagal prétend s´être
inspiré de sa propre vie et plus particulièrement de son
expérience au sein de la C.I.A. Une expérience plutôt floue
allant, selon les sources, de simple instructeur à tueur au
service du gouvernement ! L´acteur entretient le mystère et
façonne une image qui lui permettra d´enchaîner les succès
musclés au box office pour le compte de la Warner. A la fin
des années 90, la carrière de l´acteur semble prendre une pente
regrettable. Ses expériences en tant que scénariste et réalisateur
ne sont guère convaincantes et son discours mariant
bouddhisme et écologie fait « tache » au milieu de ses films
dans lesquels explosent des plateformes pétrolières !
L´homme annonce dès lors qu´il se retire afin de se recentrer
et méditer. Manque de chance pour ses fans, il semble que
Seagal ait médité près d´une friteuse et c´est ainsi qu´il nous
reviendra avec les cheveux gras et quelques dizaines de kilos
en plus. Il tente alors de relancer sa carrière cinématographique
mais sa nouvelle stature ne fait guère illusion. Le bonhomme
est bouffi et n´assure plus que le strict minimum. Les combats
qu´il livre à l´écran ne sont dès lors constitués que de quelques
moulinets de bras lorgnant plus du côté du catfight que de
l´Aïkido. Des doublures (parfois asiatiques !) assurent le reste
et réalisent différentes roulades dont on le sait maintenant
incapable… Steven Seagal conserve cependant son aura intacte
et poursuit d´exploiter son image en DVD avec un insolent
succès. Les recettes sont bien évidemment toujours les mêmes
et l´acteur n´a de cesse d´interpréter, avec plus ou moins de
conviction, un agent ou ex-agent de la C.I.A oeuvrant en milieu
urbain… Difficile avec ce type de rôle d´aborder le domaine du
cinéma fantastique si cher à DeVil Dead. Pourtant tout arrive et
notre Casimir martial donne enfin avec ATTACK FORCE
l´occasion de faire parler de lui dans nos colonnes !
Malgré ce virage fantastique, déjà initié dans PIEGE EN
EAUX PROFONDES via des individus informatiquement
hypnotisés, un film avec Steven Seagal reste un film avec
Steven Seagal. D´autant qu´encore une fois, notre homme
entasse les casquettes sur son improbable coiffure et sera ici
crédité en tant qu´acteur bien sûr, mais aussi producteur
exécutif et même scénariste. La formule ne varie donc guère et
Seagal endosse comme à son habitude le rôle d´un agent hors
norme à la ligne de conduite si irréprochable qu´elle en devient
problématique. Tel le David Hasseloff de ALERTE A
MALIBU, l´acteur se voit par ailleurs adjoindre les services
d´une jeune et belle demoiselle qui n´a d´yeux que pour lui, son
corps d´athlète et son charisme inaltérable. Cette ingénue que
l´on imagine aveugle est interprétée par Lisa Lovbrand, actrice
qui trouve ici son meilleur rôle puisqu´elle n´avait jusqu´à
présent œuvré qu´au titre de figurante… Le reste du casting
sera du même tonneau, ce qui expliquera sans aucun doute la
piètre qualité générale de l´interprétation.
Mais qu´importe car encore une fois, un long métrage du
Maître de l´Aïkido ne se regarde pas pour ses larmoyantes
performances d´acteurs. L´objectif est avant tout de nous offrir
une action soutenue ponctuée d´un soupçon de fesse et d´une
pincée de phrases choc. Pari réussi car en terme d´altercations
viriles, ATTACK FORCE se pose là. Mieux encore, le film se
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paye même le luxe d´être le plus gore du bonhomme avec pas
moins de 14 gros plans (quand on aime, on compte) sur de très
larges plaies. Mais d´où nous vient une telle débauche d´effets
saignants ? Tout simplement des fameux individus drogués au
CTX qui libèrent via cette substance une rage et une violence
réellement surhumaine. L´occasion donc d´aligner les combats
à armes blanches et bien évidemment les prises de bec avec un
Seagal malheureusement de plus en plus pataud… Handicapé
par un impressionnant surpoids depuis le début des années
2000, notre héros ne prendra plus la peine de lever la patte et
devra se contenter d´activer ses petites mains boursouflées. Là
encore, l´effort est trop important et l´acteur sue abondamment
avant de virer au rouge. Pour palier au problème, la plupart des
altercations nous seront montrées en gros plans et au ralenti. La
confusion visuelle crée alors l´illusion de la frénésie mais ne
nous leurrons pas : Le fier combattant de DESIGNE POUR
MOURIR n´est plus et nous n´avons plus là qu´un bien triste
simulacre…
Reste que la mise en scène est efficace et multiplie la
violence des coups portés. Les murs explosés sont légions et
les individus virevoltants sous les coups ne se comptent plus.
L´amateur (peu regardant) de violence graphique en aura donc
pour son compte avec un crescendo se clôturant par plus de
trente minutes d´échauffourées non-stop ! L´ensemble est
plutôt bien filmé par un Michael Keusch rôdé puisqu´il mettra
en boite trois opus Seagalien en moins de deux ans. Un
véritable record pour un curriculum vitae que beaucoup doivent
envier… Le métrage bénéficie par ailleurs d´une photographie
à laquelle nous n´étions pas habitués pour ce genre de barbarie
sur pellicule. BLADE et UNDERWORLD ne sont pas très loin
et nous retrouvons les teintes sombres et l´image contrastée qui
caractérisent ces métrages. Mais ce n´est pas tout car ATTACK
FORCE ponctionne aussi des deux films précités les tenues
vestimentaires (amateurs de cuirs, vous voilà servis), le design
soigné des armes et les attitudes « poseuses » des héros. Le
plagiat se veut par instants si manifeste qu´on en vient vite à
penser que les drogués sont en fait des vampires… Ce n´est
bien entendu pas le cas et les canines seront oubliées au profit
d´étranges pupilles clignotantes.
Afin de poursuivre sur le plan du visuel, nous aborderons
l´architecture des lieux présentés. Qu´il s´agisse d´étroites
ruelles, de discothèques ou de bâtiments religieux, tous
confèrent au métrage une touche appréciable, là encore unique
dans la filmographie du cogneur grassouillet. Si unique
d´ailleurs qu´elle ne manquera pas d´interpeller le spectateur
français. En effet, bien que l´action se déroule majoritairement
à Paris, il nous sera totalement impossible de reconnaître la
capitale autrement que par un malheureux stock-shot de la
Tour Eiffel… En réalité, le métrage fût tourné en Roumanie et
bien que Bucarest se prête fort bien aux ambiances
vampiriques, elle ne ressemble que très peu à notre bien-aimé
Paname ! Dans le même esprit, la seconde portion du film se
déroule à Bastia dont on nous dit qu´« il s´agit d´une petite
ville à quelques kilomètres de Bordeaux ». Bien que la France
puisse paraître bien petite à l´échelle américaine, la bévue est
de taille et ne manquera pas de faire sourire.
Outre cela, force est de constater que tout n´est pas rose au
pays des mandales. Malgré l´action omniprésente, la
photographie soignée, la mise en scène efficace et les décors
attrayants, ATTACK FORCE est un film grandement pénalisé
par un scénario tout simplement surnaturel. Incompréhensible,
celui-ci s´enlise dans d´abracadabrantes trahisons, alliances et
rivalités au sein même d´une armée que l´on perçoit comme
bien chaotique. Tout le monde trahit tout le monde, personne
n´aime personne et chacun œuvre pour une cause inconnue
mais distincte. Fort heureusement, un fil rouge subsiste en la
personne de Steven Seagal qui, dans le doute, élimine
l´ensemble du casting. Difficile enfin de ne pas évoquer les
nombreuses incohérences, les cicatrices changeant de place
d´un plan à l´autre, les tenues vestimentaires variables et les
dialogues dénués de sens dont regorge le métrage… Un
véritable festival qui colle un malheureux uppercut à une
œuvre déjà fort bancale.
Bien que présentée dans un séduisant écrin, l´œuvre empeste
donc le travail réalisé à la va-vite et dans le désordre le plus
total. Le bilan ne peut être que mitigé avec toutefois un triste
constat : Nous tenons là le haut du panier de la filmographie
récente de notre bibendum cogneur. Un haut de panier certes
peu reluisant mais qui a au moins le mérite de se montrer plus
original qu´à l´accoutumée et surtout bien plus nerveux.
ATTACK FORCE semble donc être un indispensable pour les
fans persévérants du monsieur et une petite curiosité maladroite
pour les autres…
Comme ce fût le cas pour la plupart des Steven Seagal « new
age », c´est Columbia TriStar / Sony qui régale en DVD. Avant
d´attaquer le contenu même du disque, nous nous attarderons
sur la jaquette ô combien évocatrice de la chose. Survolons tout
d´abord l´impressionnant recto nous dévoilant une «
photographie » si trafiquée qu´elle en devient mensongère.
Rétablissons donc la vérité en rappelant que Steven Seagal n´a
plus vingt ans et que le corps qui nous est montré ici n´est pas
le sien ! Amusant, le verso l´est tout autant puisqu´il trahit
l´embarras de l´éditeur face à un film entrant de plain-pied dans
le domaine du fantastique. Jugeant sans aucun doute que le
public « classique » de l´acteur n´est pas prêt à un tel spectacle,
on nous livre ici un synopsis incroyablement minimaliste
faisant tout simplement fi des éléments surnaturels du
métrage… Nous n´en tiendrons cependant pas rigueur à
l´éditeur qui soigne par ailleurs sa galette.
L´image tout d´abord nous est proposée en 16/9ème avec un
ratio d´origine de 1.85. Malgré l´enchaînement par instant
confus et illogique des images, le spectacle nous est
parfaitement restitué. Les contrastes puissants et les couleurs
chatoyantes rendent indéniablement justice au travail de Sonja
Rom (TED BUNDY), responsable de la photographie du film.
Malgré l´obscurité très présente, les défauts numériques se font
très discrets. Nous reprocherons cependant aux noirs de virer
aux gris lors de quelques rares séquences, comme par exemple
l´incompréhensible introduction.
Concernant les pistes sonores, le constat est le même et nous
ne pouvons être que satisfait du résultat. Le spectateur aura
donc le choix entre la version originale anglaise et trois
doublages dont le français. Chacune de ces pistes est proposée
dans un Dolby Digital 5.1 puissant, riche en basses et fort bien
spatialisé. Voilà qui nous permet par conséquent de profiter au
mieux d´une version originale présentant quelques étranges
particularités… En effet, Steven Seagal a dans ATTACK
FORCE plusieurs voix originales. La première est bien la
sienne, plutôt douce, qui tranche avec sa stature et lui permet
de chanter de la Country (avec un certain talent) depuis 2004.
Totalement antagonique, la seconde voix est celle d´un vieil
ivrogne à la gorge rongée par le tabac (ou la chaux vive ?). Si
ce deuxième timbre est aussi celui de l´acteur, nous ne pouvons
qu´être inquiet pour son état de santé. Quoiqu´il en soit, ces
deux voix se côtoient et s´alternent sans honte durant tout le
métrage, provoquant bien évidemment des difficultés de
compréhension. La mauvaise synchronisation des paroles avec
les lèvres du cogneur végétarien nous incite à penser que nous
sommes là en présence d´une post-synchronisation de certaines
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séquences n´ayant pas bénéficié d´une prise de son direct…
Quelle qu´en soit l´explication, le problème est d´autant plus
curieux qu´il touche également l´acteur David Kennedy en
début de film alors qu´il s´adresse à son chef par radio
interposée. Sa voix est donc bien évidemment grésillante et
nasillarde mais étrangement, durant quelques secondes,
l´homme continue de crépiter alors qu´il n´utilise plus sa radio
! Une bévue tout simplement digne d´un HOT SHOTS! ou
d´un TOP SECRET… La Version française ne dispose bien
entendu pas des mêmes « particularités » et Maître Seagal se
voit fort bien doublé par Jean-François Aupied, son doubleur le
plus courant depuis le cultissime PIEGE EN HAUTE MER.
Du côté des bonus, le disque se fait bien moins convaincant.
Nous n´aurons pas plus de commentaire audio que de
démonstration martiale à nous mettre sous la dent. Bien
dommage. Il faudra donc se contenter d´une poignée de bandesannonces proposées en version originale sous-titrée et d'une
bande promotionnelle pour le Blu-ray. Peut être ce vide
éditorial a-t-il du bon et incitera t´il le spectateur de goût à
relancer le film sur le champ pour profiter encore et encore de
ses hallucinants dialogues et de l'intensité du regard de notre
bastonneur ovoïde.
Xavier Desbarats
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Spécifications de l’édition DVD chroniquée
Editeur : Columbia
Zone : 2 - France
Format Disque : Simple face/Double couche
Durée : 91 minutes
Format d’image : 16/9 - 1.85
Format(s) sonore(s) : English (Dolby Digital 5.1),
Francais (Dolby Digital 5.1), Italian (Dolby Digital
5.1), Spanish (Dolby Digital 5.1)
Sous-titrage(s) : English, Francais, Arabian, German,
Hindi, Italian, Portuguese & Spanish,
Liste des bonus de l’édition DVD chroniquée
• Bandes annonces
• Les fous du roi
• Le Pacte du sang
• Rédemption – Gridiron gang
• Bientôt en Blu-Ray
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