les marais, une fascination éternelle Une pépinière de
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les marais, une fascination éternelle Une pépinière de
RehaU _ editorial n0 01 > Protection du paysage Rothenthurm : les marais, une fascination éternelle > Architecture Une pépinière de talents pour la relève des entreprises > Maison tropicale de Frutigen Du caviar « made in Switzerland » > Entretien avec le prof. Hansjürg Leibundgut Pompes à chaleur, panneaux solaires, sondes : « Dans les technologies du bâtiment, la révolution est en marche. » * 1/10 _ REHAU unlimited 03 ReHAU fait bouger les gens. Ce sont les gens qui font bouger ReHAU. Rainer Schulz, CeO du groupe ReHAU Unlimited n0 01 Abonnez-vous gratuitement sur : www.rehau.com/unlimited ReHAU _ Éditorial MENtioNs LégALEs UNLiMitED n° 01 Un magazine REHAU Ag + Co Editeur REHAU Ag + Co Parution trimestrielle tirage : 10 000 ex. Responsable de projet Nils Wagner Rédactrice en chef Birgitta Willmann Collaborateur de ce numéro René Lüchinger Photographies Christian grund Concept de mise en pages Direction artistique simone Fennel Concept rédactionnel Lüchinger Publishing gmbH Lithographie DRUCKPRoDUKt Buchmann impression Mayr Miesbach gmbH Chère lectrice, cher lecteur, De nos jours, le développement durable est dans toutes les bouches. Nous aussi, nous en parlons. Et ce, depuis déjà plus de 60 ans. Depuis toujours, nous nous efforçons d’assumer nos responsabilités en tant qu’employeur et entreprise industrielle par une politique commerciale avisée et axée sur le long terme. Depuis la fondation de l’entreprise par Helmut Wagner en 1948, nous plaçons au cœur de l’ensemble de nos réflexions l’innovation et le perfectionnement des matériaux et des produits. A nos débuts, il s’agissait en premier lieu de remplacer des matériaux onéreux et rares par des polymères. Aujourd’hui, nous sommes fiers que nos solutions intelligentes intégrées dans les domaines de la technique du bâtiment, des infrastructures ou de la mobilité contribuent à ménager nos ressources en énergie et en matières premières. Ce que permettent nos systèmes et nos produits vous est présenté dans les enquêtes contenues dans ce nouveau magazine, que nous avons baptisé « Unlimited ». Un titre bien adapté à notre devise « REHAU fait bouger les gens. Ce sont les gens qui font bouger REHAU ». Unlimited place sous les projecteurs tous ceux qui fabriquent, transforment et prescrivent nos produits. Nous voulons vous montrer de quelle façon les systèmes REHAU aident à respecter notre environnement. Car nous voulons tous préserver notre planète pour les générations futures. Cette première édition d’Unlimited est consacrée à la thématique de l’eau. Nous le savons, il n’y a pas de vie possible sans eau. C’est pourquoi nous devons mettre tout en œuvre pour prendre soin de cette ressource vitale, qui se raréfie de jour en jour. Les eaux usées doivent être collectées et traitées, l’eau potable transportée en toute sécurité sur de longues distances, l’eau de pluie réintégrée de manière contrôlée dans le cycle naturel. REHAU soutient tous ces processus et contribue ainsi à garantir une exploitation responsable et durable de ce précieux élément. J’espère que notre magazine Unlimited sera pour vous l’occasion de découvrir l’entreprise REHAU sous un tout nouveau jour. Je vous en souhaite une excellente lecture. nils Wagner, responsable de projet 01 _ ReHAU Unlimited 03 Sommaire > Éditorial news les gens Chiffres Sites 03 05 19 30 31 développement durable Site marécageux de Rothenthurm. H 20 Roman von Urbanowicz et la gestion de l’eau. Page 23 Page 8 Formation Un investissement dans l’avenir. Page 14 interview entretien avec le prof. Hansjürg leibundgut sur les nouvelles techniques du bâtiment. Page 26 04 ReHAU Unlimited _ 01 Pisciculture le caviar de Frutigen. Page 20 ReHAU _ news > Hygiène > technologie verte Le budget Développement de Daimler s’élève à quatre milliards d’euros, dont la moitié est consacrée aux « techniques et produits verts ». thomas Weber, membre du directoire de Daimler, l’a confirmé dans une interview. A stuttgart, cette somme constitue un investissement sur l’avenir, au regard de la raréfaction et du renchérissement constant des carburants. Le Étoile à moteur électrique tout être humain a droit à l’eau potable. L’Assemblée générale des Nations-Unies l’a reconnu dans une résolution adoptée en juillet 2010 à New York. Une étape importante, compte tenu du fait que 1,5 milliard de citoyens sur terre n’ont pas d’accès direct à cette ressource vitale. Pour résoudre ce problème, des recherches intensives sont menées en vue d’une désinfection de l’eau sûre, durable et économiquement viable. Un groupe de recherche de l’institut Ferdinand Braun de Leibniz et de l’Université technique de Berlin (tU) qui travaille depuis longtemps sur le sujet a annoncé des avancées. La solution : éclairer l’eau au moyen de diodes électroluminescentes ultraviolettes (UV-LED). Employée à une eau Potable groupe s’arme : il existe déjà des smart à moteur électrique et avant la fin de l’année, les premiers moteurs hybrides seront commercialisés sur les véhicules moyenne et longue distance Mercedes Classe B. thomas Weber pense qu’à l’avenir, une consommation certifiée de 3,2 l/100 km sera également possible pour les modèles de la Classe s. Ce dirigeant appelle donc les sous-traitants à faire preuve de créativité dans cette période de mutation du secteur automobile et à « exploiter cette chance considérable », les constructeurs automobiles ne pouvant pas tout faire eux-mêmes. Assurément séduisant : le taux de sous-traitance Daimler s’élève actuellement à 70%. www.mercedes-benz.ch/b-klasse dose et à une longueur d’onde correctes, la lumière ultraviolette permet de désactiver des micro-organismes tels que bactéries, virus et spores. L’irradiation détruit le patrimoine héréditaire, empêchant ainsi la prolifération des organismes. Cette constatation n’est pas nouvelle, mais la nouveauté réside dans la méthode d’obtention de la lumière ultraviolette. Jusqu’à présent, cette lumière était produite par des lampes à vapeur de mercure à basse pression polluantes. La nouvelle méthode utilise des diodes luminescentes à semi-conducteurs à l’AlgaN (nitrure de gallium-aluminium) ; les chercheurs s’efforcent actuellement d’en augmenter les performances et le rendement. si le succès était avéré, il s’agirait d’une alternative prometteuse et économique aux lampes à vapeur de mercure traditionnelles ; en d’autres termes, une possibilité de désinfecter l’eau durablement dans les pays pauvres. www.wgl.de 01 _ REHAU Unlimited 05 ReHAU _ news > Ressources > electro-mobilité Le petit bolide blanc, un Citroën Berlingo, fait la fierté de la nouvelle flotte automobile de REHAU. L’entreprise a posé des jalons en complétant son parc automobile d’une variante à moteur électrique de la VW t5, d’un Berlingo et d’une trottinette électrique. Les véhicules électriques sont destinés aux déplacements internes sur le site concerné et disposent de leur propre station-service. « Le rendement énergétique est notre moteur » : tel est le mot d’ordre Flotte ReHAU www.evaporiticosbolivia.org ordinateurs et téléphones portables, véhicules hybrides et électriques : tous sont tributaires de batteries longue durée. Depuis quelques années, ils sont équipés de batteries à lithium-ion. Et comme le besoin mondial de ce métal léger ne cesse de croître, sa disponibilité est soudain devenue un enjeu crucial. Les plus importantes réserves mondiales de lithium se trouvent en Bolivie. C’est là-bas, sur les hauts plateaux au sud-ouest du pays, que se situe le désert de sel (salar) d’Uyuni, recouvrant le plus grand lac salé du monde. sous une épaisse croûte de sel et renfermé dans une l’or des lacs salés couche de saumure repose probablement le plus vaste gisement de lithium du monde, estimé à 5,4 millions de tonnes. Et même si d’autres Etats extracteurs de lithium comme le Chili, l’Argentine ou la Chine peuvent encore augmenter leurs capacités, l’intérêt porté aux réserves boliviennes grandit de jour en jour. Mais cette fois, le gouvernement bolivien a voulu se préparer et ne pas brader son lithium aux pays étrangers sans réfléchir, comme ce fut le cas pour le minerai d’argent. sous l’impulsion du président Evo Morales, dont le gouvernement a placé les matières premières sous le contrôle de l’Etat, des projets boliviens d’exploitation du lithium sont désormais planifiés. Dans les cercles spécialisés, le pays andin est déjà surnommé « l’Arabie saoudite du lithium ». 06 ReHAU Unlimited _ 01 sous lequel les nouveaux véhicules ont été présentés au personnel. Avec le passage partiel à des véhicules propulsés par des moteurs électriques, l’entreprise réagit à l’appel du gouvernement fédéral visant une reconversion progressive vers des énergies renouvelables. Et elle veut y mettre son empreinte : les stratégies d’entreprise et de développement du spécialiste des polymères s’orientent vers les tendances majeures que sont le rendement énergétique et la mobilité électrique. Ces stratégies prennent vie. Non seulement dans les nouvelles voitures électriques, mais également par la réduction des émissions de Co2 grâce à une construction économisant l’énergie. La nouvelle flotte blanche, avec pour emblème la voiture verte dotée de sa prise, représente donc plus qu’un moyen de déplacement : elle est aussi un témoignage en faveur de l’écologie, du développement durable et de la recherche. www.rehau.de ReHAU _ news > Bateaux écologiques > Énergie solaire Le fait que des pétroliers hors d’âge puissent provoquer des catastrophes écologiques est bien connu. En revanche, on ignore davantage que l’ensemble de la navigation produit 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Et la tendance est à la hausse. Depuis quelque temps, la pression s’intensifie donc sur la construction navale internationale, afin d’obtenir des bateaux respectueux de l’environnement. Le Japon a fait le premier pas. Plusieurs entreprises nippones ont commencé à développer les premiers navires écologiques du monde. Et comme pour la voiture mais à grande ampleur, les moteurs hybrides et électriques ainsi que les piles à combustible jouent là un rôle essentiel. Une filiale du constructeur de mécanique lourde iHi veut équiper un ferry de 30 mètres destiné au transport de passagers, d’une batterie lithium-ion trois cents fois plus grande qu’une batterie Ferry branché Et la recherche avance : suite à leurs travaux en commun sur la production d’énergie solaire au moyen de photopiles organiques, le Frauenhofer institut für solare Energiesysteme et le Freiburger Materialforschungszentrum annoncent des réussites. L’équipe de recherche a réussi à obtenir le meilleur coefficient de remplissage pour les photopiles organiques flexibles. Le coefficient de remplissage mesure la qualité de la photopile et indique sa capacité à concentrer les porteurs de de voiture. D’après l’entreprise, ce premier ferry « branché » du monde, pouvant embarquer 800 passagers, devrait parcourir 80 kilomètres au maximum avec une recharge. La concurrence, Mitsui-Engeneering & shipbuilding, est en train de développer un système de motorisation hybride diesel-électrique pour les cargos longue distance. Et pour finir, NYK mise sur les énergies alternatives éolienne et solaire. D’ici à 2030, cette société compte mettre à l’eau le « NYK super Eco ship 2020 », qui sera doté d’au moins huit voiles et de 31 000 m2 de panneaux solaires. Reste à espérer que les chercheurs maintiennent le cap d’ici-là. Polymères énergétiques www.japanmarkt.de © NYK Line charge créés par la lumière. L’objectif était de développer des photopiles aussi légères et flexibles que possible. Le FMF a mené ses recherches sur des plastiques conducteurs utilisables dans le photovoltaïque organique, qui constitue un jeune domaine de recherche en comparaison avec le photovoltaïque classique au silicium, qui a beaucoup avancé au cours des dernières années. Contrairement aux cellules photovoltaïques habituelles à semi-conducteurs anorganiques déjà installées sur le marché, les photopiles organiques utilisent des matériaux organiques tels que les polymères pour transformer la lumière solaire en énergie électrique. www.ise.fraunhofer.de www.fmf.uni-freiburg.de 01 _ REHAU Unlimited 07 ReHAU _ développement durable 08 REHAU Unlimited _ 1/10 ReHAU _ développement durable Un paradis sauvé TexTe Birgitta Willmann phoTos Christian Grund > il s’en est fallu de peu pour que le site marécageux de Rothenthurm ne se transforme en place d’armes. Aujourd’hui, tout est mis en œuvre pour préserver ce paysage unique. Annemarie Sandor : protectrice des marais. 01 _ REHAU Unlimited 09 le haut-marais de Rothenthurm : un paysage d’intérêt national. les prairies maigres, hauts lieux de biodiversité. Un écosystème fragile, peuplé d’oiseaux rares. Un sol pauvre, à la végétation peu exigeante. 10 ReHAU Unlimited _ 01 ReHAU _ développement durable Pluie, froid, brouillard : le temps idéal – pas forcément pour les amateurs de longues randonnées, mais pour la végétation des hauts-marais, un biotope avide d’eau et d’humidité. Du côté de Rothenthurm, dans le canton de schwyz, la météo se montre clémente pour le haut-marais. La terre est tellement imbibée d’eau que les vastes prairies couvertes de fleurs mauves et blanches se gorgent jusqu’à plus soif. Le sol s’enfonce sous le pied, donnant la sensation de fouler un épais tapis, ponctué ça et là par quelques bosquets. « Le haut-marais est surtout constitué de sphaigne, qui se gorge d’eau de pluie comme une éponge », explique Annemarie sandor, biologiste. Résultat : un sol toujours humide, dans lequel rien ne se décompose et qui ne cesse donc de se surélever, jusqu’à atteindre plusieurs mètres au-dessus du paysage environnant – d’où le nom de « haut-marais ». Annemarie sandor travaille pour le canton de schwyz. Elle est à la fois l’instigatrice et la responsable d’un plan de protection du site marécageux de Rothenthurm, une zone de 1138 hectares située entre Rothenthurm et Biberbrugg, qui constitue le plus grand haut-marais de suisse. Depuis 1996, celui-ci est classé parmi les sites marécageux d’une beauté particulière et d’intérêt national, au terme d’un parcours inscrit dans l’histoire de la suisse. Au début des années 80, l’armée souhaitait en effet construire une place d’armes au cœur du haut-marais de BiberbruggRothenthurm. Ecologistes, agriculteurs et habitants montent alors au créneau et organisent la résistance en rassemblant des signatures en vue d’un référendum, qui a lieu en 1987. Contre toute attente, 58% des votants approuvent l’initiative, si bien que la protection des marais suisses est inscrite dans la Constitution : les marais et les sites marécageux d’une beauté particulière et présentant un intérêt national sont placés sous protection. « Les marais et les sites marécageux d’une beauté particulière et présentant un intérêt national sont placés sous protection. Dans ces zones protégées, il est interdit d’aménager des installations de quelque nature que ce soit et de modifier le terrain sous une forme ou sous une autre. Font exception, les installations servant à assurer la protection conformément au but visé et à la poursuite de l’exploitation à des fins agricoles. » s’il marque une victoire sur l’armée, le résultat du vote dénote surtout l’engagement des suisses pour la biodiversité et la protection de la nature. L’initiative de Rothenthurm a jeté les bases de la protection des marais en suisse, fait unique au monde de par son inscription dans la Constitution. La nature en bénéficie directement, puisqu’en cas de doute lors d’une prise de décision, la balance penche désormais systématiquement en faveur des marais. Des mesures de grande envergure sont également prises afin de protéger, voire de restaurer certains d’entre eux. Annemarie sandor sait ce qu’il en coûte. Les plantes, papillons et oiseaux des prairies maigres n’ont aucun secret pour elle. Elle explique que tarier des prés, rousserole verderolle et pipit farlouse sont autant d’oiseaux qui nidifient sur le sol. Les prairies ne doivent, par conséquent, être fauchées que tard dans l’année, pour ne pas détruire les couvées. Le marais abrite aussi des espèces de libellules et de papillons rares, à l’instar du nacré de la canneberge, qui ne se reproduit que sur la canneberge comme son nom l’indique. « Les espèces animales et végétales qui s’installent dans cet écosystème fragile sont peu nombreuses et très spécialisées, car le sol est très pauvre », ajoute-t-elle. S’il marque une victoire sur l’armée, le résultat du vote dénote surtout l’engagement des Suisses pour la biodiversité et la protection de la nature. Dans les prairies, de grandes herbes sont surmontées d’une houppe de poils blancs : il s’agit de la linaigrette vaginée, typique des hauts-marais. La végétation doit se contenter de peu et développer des stratégies de survie pour pallier à l’acidité du sol. Le rossolis trouve par exemple sa subsistance en capturant des mouches : une vraie plante carnivore. Jusqu’au milieu du siècle dernier, les haut-marais étaient systématiquement pillés pour leur tourbe, que les plus démunis utilisaient comme combustible une fois séchée. L’initiative de Rothenthurm a mis fin à cette exploitation, mais il subsiste des fossés d’assèchement bien visibles, qui strient le paysage. Le canton de schwyz fait néanmoins son possible pour restaurer les le b.a.-ba des marais les marais sont des milieux naturels où l’eau peine à ruisseler sur le sol et reste donc toujours présente en excédent. On distingue deux types de marais : les hauts-marais et les bas-marais. leS HAUtS-mARAiS sont constitués de tourbières. le manque d’oxygène empêche la décomposition des plantes dans le sol, qui s’élève peu à peu au-dessus du niveau de la nappe phréatique (environ 1 mm par an en Suisse). il faut ainsi plusieurs milliers d’années pour qu’une tourbière se forme sur plusieurs mètres d’épaisseur à partir de sphaignes imbibées d’eau. le sol des hauts-marais est non seulement très humide, mais aussi très pauvre et très acide. les plantes des strates supérieures de la tourbe se nourrissent exclusivement d’eau de pluie, très pauvre en nutriments, et de substances véhiculées par les airs. Seules quelques espèces végétales très spécifiques parviennent à se satisfaire de ces conditions drastiques. leS BAS-mARAiS sont alimentés par la pluie et par d’autres ressources aquatiques telles que ruisseaux, eaux d’écoulement, inondations, etc. les plantes sont mieux alimentées, car leurs racines parviennent jusqu’aux nappes phréatiques ou aux eaux d’écoulement. la végétation est donc plus productive et plus variée que dans les hauts-marais. 01 _ REHAU Unlimited 11 ReHAU _ développement durable hauts-marais dans leur état initial. il s’agit là d’une tâche titanesque pour ce petit canton, dont le territoire englobe aussi les sites marécageux de schwantenau, Breitriet/Unteriberg, Lauerzersee, Frauenwinkel et ibergeregg ; soit 19 hauts-marais et 104 basmarais au total, tous classés réserves naturelles et par conséquent soumis à une étroite surveillance. Dans ce canton, la construction d’une route à travers une zone marécageuse peut devenir une véritable question politique. En 2007, l’heure fut à la réfection de la vieille route cantonale H8 entre les hameaux de Zweite Altmatt et de Dritte Altmatt, près de Rothenthurm. Ce tronçon ne traversait pas le marais luimême, mais passait dans une zone de protection des nappes phréatiques. tout fut donc mis en œuvre pour capter et assainir les eaux polluées qui ruisselaient de la chaussée, sans regarder à la dépense. Annemarie sandor a été impliquée dès les prémices du projet à titre de représentante des intérêts du marais, de même que guido schuler, de l’office cantonal des ponts et chaussées, pour qui « l’assainissement d’une route en zone marécageuse était une première. » tout est mis en œuvre pour restaurer l’état initial du marais. Les études préliminaires ont été extrêmement approfondies. La nature devait être préservée coûte que coûte. Aussi la nouvelle route a-t-elle été conçue de sorte que les eaux de pluie polluées ne s’évacuent plus dans les talus, mais soient captées dans des canalisations, puis dirigées vers un bassin de rétention naturel doté d’un système de filtrage écologique, où elles s’infiltrent avant d’être déversées dans un ruisseau. « Les sphaignes, en particulier, sont extrêmement sensibles à la pollution des eaux », explique Michiel Hartmann de la société Pöyry, spécialiste de l’environnement qui a accompagné le projet. Aucun effort n’a été ménagé pour éviter que des eaux polluées entrent en contact avec le sol : sous le lit de gravier de la route, un épais feutre empêche toute infiltration. De même, toutes les canalisations utilisées sont à double enveloppe pour assurer une étanchéité parfaite. Les travaux, qui ont duré 18 mois et coûté quelques 3,2 millions de francs suisses, étaient par ailleurs soumis à des consignes drastiques concernant la compatibilité environnementale des matériaux utilisés. Annemarie sandor pense déjà à la prochaine phase des travaux prévue pour 2012 ou 2013, qui portera cette fois sur le tronçon d’environ 1 km, situé après Dritte Altmatt. Cette portion de la chaussée traverse le marais, empiète sur sa surface et menace le courant des nappes phréatiques, si bien qu’elle doit être montée sur pilotis – un véritable casse-tête pour les ingénieurs. Annemarie sandor sait que les charges sont colossales, mais met en avant la mission de protection des marais confiée par la Confédération : une feuille de route qui ne tolère pas le moindre écart. > 12 ReHAU Unlimited _ 01 la végétation des hauts-marais: des plantes ultraspécialisées. ReHAU _ développement durable la contribution de ReHAU : la réfection de la route cantonale entre Zweite Altmatt et dritte Altmatt (Rothenthurm, SZ) imposait une rénovation du système de drainage de la chaussée, qui datait des années 70. Or, ce tronçon de 600 mètres traverse deux zones de protection des eaux. les matériaux utilisés devaient donc répondre à des exigences particulières. il fallait notamment un système de canalisation à double enveloppe étanche, composé de conduites et de regards. Au total, 1900 mètres de conduites et 43 regards d’égout et d’inspection ont ainsi été posés. > Solutions ReHAU utilisées : AWASCHACHt dn 1000/625 en polypropylène (PP) Ces regards répondent aux exigences les plus strictes en termes de capacité de charge, de durée de vie et de qualité des matériaux. ils séduisent par leur légèreté, leur pose facile (système d’assemblage), leur faible entretien et leur couleur claire, qui facilite les inspections. des sols humides, pauvres et acides. la faune et la flore marécageuses Faune tarier des prés Caille des blés Vanneau huppé Coucou gris Pipit des arbres Pipit farlouse Rousserole verderolle Pouillot fitis Pie-grièche écorcheur Bruant jaune Papillons diurnes Azuré des paluds nacré de la canneberge Solitaire mélitée noirâtre nacré de la Sanguisorbe Fadet des tourbières libellules leucorrhine douteuse Cordulégastre annelé Sympétrum noir Sympétrum à côtés striés Cordulie arctique Agrion porte-coupe Agrion élégant Orthétrum bleuissant Petite nymphe au corps de feu Collecteurs AWAdUKt en polypropylène (PP) Sn10, dn 160 – 400 le système de canalisation haute performance allie deux systèmes en polypropylène Sn10 : des tubes soudés, protégés par des canalisations extérieures équipées de raccords de sécurité étanches. AWASCHACHt dn 1000/625 : Canalisations AWAdUKt : Flore Sphaigne Rossolis Canneberge linaigrette vaginée et linaigrette à feuilles étroites laîche à bec Andromède à feuilles de polium Souchet gazonnant 01 _ REHAU Unlimited 13 ReHAU _ Formation L’architecture primée du bureau WeberWürschinger de Berlin : « Best architects 2011 ». 014 REHAU Unlimited _ 1/10 ReHAU _ Formation Centre de formation avec vue TexTe Birgitta Willmann phoTos Christian Grund > Prolin – le nom du centre de formation REHAU symbolise le développement durable dans l’architecture et la promotion de la relève. Un investissement dans la jeunesse. Qu’est-ce qui compte le plus dans un nouveau centre de formation des apprentis ? Christian Uhl ne réfléchit pas longtemps : « Le nouveau baby-foot, » répond avec un grand sourire le jeune homme de 22 ans en tenue de travail grise. sa condisciple Jessica Wittmann, qui se tient près de lui dans l’immense atelier baigné de lumière où s’alignent des douzaines d’établis, sourit aussi. En s’efforçant de couvrir le bruit de fond des fraiseuses et des postes de soudage en action deux établis plus loin, elle dit : « J’apprécie avant tout la lumière, qui égaie tout. » Avec plus de 70 camarades, les deux apprentis ont investi Prolin, le nouveau centre de formation de REHAU, en juin 2010. Depuis septembre, la bâtisse en brique rouge située au cœur du site de l’entreprise, abrite plus de 170 jeunes en formation. Le bâtiment industriel du XiXe siècle restauré et doté d’une annexe moderne, attire tous les regards. Depuis peu, un fronton impressionnant s’élève majestueusement vers le ciel et confère à Prolin son originalité. Pour REHAU, le centre de formation n’est toutefois pas qu’un objet de prestige. selon Nils Wagner, directeur de la Corporate Architecture : « il est l’expression des valeurs de l’entreprise et un tribut au site de REHAU et à sa culture locale. » Le fait est qu’en 2007, REHAU a voulu et dû investir dans la formation des apprentis, conformément à sa philosophie d’entreprise privilégiant la promotion et la formation du personnel. Par ailleurs, il fallait réaffecter l’ancienne tissanderie rachetée plus de trente ans auparavant par REHAU et utilisée depuis comme entrepôt. Et il était évident de retravailler avec le bureau d’architecture WeberWürschinger de Berlin, avec lequel deux autres projets avaient déjà été réalisés. Au fil des réunions, des semaines et des mois, tous les détails ont été planifiés, ajustés et mis au point. Car les exigences posées au bâtiment à restructurer étaient élevées : il devait pouvoir héberger toutes les personnes à former, tant dans le domaine technique que commercial. Les formateurs voulaient de la lumière et de l’espace, notamment Michael von Hertell, qui s’est énormément investi dans le projet en qualité de chef de projet et de responsable de la formation technique chez REHAU. « Par le passé, nous n’avions pas de véritable espace pour nos employés commerciaux en formation, dit-il dans son bureau. il nous fallait tout simplement beaucoup plus de place. » Finalement, au moins 1300 m2 ont été aménagés sur trois niveaux et Michael von Hertell peut maintenant garder un œil sur ses protégés depuis son bureau, qui est séparé de l’atelier par une vitre. Ces jeunes collaborateurs hautement qualifiés sont l’avenir de l’entreprise. Avec la répartition sur trois étages, les architectes ont aussi créé symboliquement trois niveaux d’utilisation différents : Possibilités de formation chez ReHAU : FiliÈReS de FORmAtiOn > technicien de laboratoire en chimie > Assistant commercial pour l’industrie > electronicien > informaticien spécialisé > mécanicien industriel > mécatronicien > mécanicien d’outillage > mécanicien des procédés industriels > technicien audiovisuel > dessinateur technique ÉtUdeS en FORmAtiOn COmBinÉe (apprentissage et études en alternance) Systèmes et matériaux/mécanicien industriel > informatique/ informaticien spécialisé > Systèmes et matériaux/mécanicien des procédés industriels > Génie industriel/mécatronicien > economie d’entreprise/Assistant commercial pour l’industrie > Génie industriel/ Assistant commercial pour l’industrie > management international/ Assistant commercial pour l’industrie > droit économique/Assistant commercial pour l’industrie 01 _ REHAU Unlimited 15 ReHAU _ Formation majestueux : une architecture moderne pour des apprentis assoiffés de connaissance. 16 ReHAU Unlimited _ 01 design cool : la cafétéria de Prolin. Souder, fraiser, scier : un atelier moderne. détente à la mi-journée : l’art du farniente. Baigné de lumière : transparence dans l’architecture. 01 _ REHAU Unlimited 17 ReHAU _ Formation l’atelier de 600 m2 dédié aux métiers techniques de mécatronicien, mécanicien d’outillage ou de mécanicien des procédés industriels se situe au rez-de-chaussée ; la cafétéria jouxtant la cuisine et les vestiaires est au premier et les salles de séminaire ainsi que les bureaux des informaticiens occupent le deuxième étage. Les niveaux se distinguent également les uns des autres par la couleur : les ateliers sont rehaussés de bleu, les espaces de détente de rouge et de rose et « le niveau intellectuel » de vert. Une autre spécificité de Prolin est d’exploiter toute la gamme des solutions intégrées de REHAU, dans laquelle l’utilisation d’énergies renouvelables joue un rôle-clé, notamment avec les pompes à chaleur et les sondes géothermiques. Ces jeunes collaborateurs hautenent qualifiés sont l’avenir de l’entreprise. Malte Klindt, DRH pour l’Europe Centrale, est persuadé qu’en persistant dans son projet Prolin de 3 millions d’euros, même pendant les années de crise 2008 et 2009, REHAU a confirmé que « la formation joue un rôle déterminant chez le spécialiste des polymères » et que « Prolin en est un des éléments phares ». Depuis que REHAU a formé en 1953 le premier apprenti, bien des choses ont changé, mais l’engagement de l’entreprise dans la formation des jeunes collaborateurs reste immuable. Ceux-ci, hautement qualifiés et généralement fidèles à l’entreprise, incarnent l’avenir, d’après Malte Klindt. il n’est donc pas surprenant que REHAU propose des formations sur tous ses sites. Un bon endroit pour apprendre, car celles et ceux qui achèvent leur formation avec des notes bonnes ou satisfaisantes sont engagés par la suite. Cela se sait et les places d’apprentissage sont prises d’assaut. Malte Klindt le confirme : « En ce moment, nous avons plus d’apprentis que jamais. » Et après leur formation, ils sauront assurément – comme tous leurs prédécesseurs – ce que signifie « Prolin ». La L-proline (ou proline) est un acide aminé, donc un élément de la protéine, qui a pour formule C5H9No2. < la contribution de ReHAU : Pour la transformation en atelier de formation Prolin, l’ancienne tissanderie devait être entièrement mise à nue. le bâtiment est non seulement aménagé d’une façon aussi moderne et fonctionnelle que possible d’un point de vue architectural, mais également équipé de solutions intégrées ReHAU à haut rendement énergétique. l’utilisation d’énergies renouvelables joue là un rôle essentiel. > Solutions intégrées ReHAU utilisées : Système de fenêtres ReHAU thermo design 70 avec panneaux isolants en aluminium. Pour obtenir une isolation optimale et réduire les dépenses énergétiques dans le chauffage et la climatisation. Sondes RAUGeO pour l’utilisation de la géothermie dans le chauffage et la climatisation du bâtiment. les sondes géothermiques forent le sous-sol en profondeur pour y puiser l’énergie qui sera transportée par la pompe à chaleur. Pompes à chaleur ReHAU pour le chauffage et la climatisation du bâtiment et la préparation d’eau chaude sanitaire. l’énergie géothermique est transportée à l’intérieur du bâtiment au moyen de la pompe à chaleur. Chauffage et rafraîchissement par le sol ReHAU. les chauffages par le sol répartissent au mieux la chaleur dans la pièce en utilisant peu d’énergie. Ces systèmes permettent de chauffer et de rafraîchir. thermo design 70 ReHAU : la formation chez ReHAU ReHAU forme des apprentis depuis 1949. en 2010, ils étaient déjà 573 par an, c’est-à-dire 16% de plus qu’en 2000. les filières de formation les plus appréciées sont celles d’assistant commercial pour l’industrie et de mécanicien des procédés industriels. Au cours des dix dernières années, l’Union Générale de l’industrie de la transformation du Plastique (« Gesamtverband der kunststoffverarbeitenden industrie » - GKV) a décerné 25 fois des prix à des jeunes ayant achevé avec succès leur formation chez ReHAU, dont cinq fois le premier prix ! 18 ReHAU Unlimited _ 01 Chauffage par le sol ReHAU : RehaU _ Les hommes TexTe Birgitta Willmann phoTos Christian Grund « J’ai été franchement étonné lorsque j’ai appris que j’avais été nommé meilleur apprenti d’Allemagne 2009 dans le domaine de l’ingénierie des process de fabrication. Cela m’a fait bizarre. En fait, au début, on n’y croit pas. Lorsque j’ai réalisé que je ne rêvais pas, je me suis senti vraiment fier. J’ai oublié le nombre de points obtenus, 97 ou 98, sur 100 possibles. L’équivalent d’un 5,8, si vous préférez. Je faisais partie d’un groupe de cinq apprentis qui avaient décidé de passer l’examen final de manière anticipée, à savoir au bout de six mois. Au cours du dernier trimestre, nous avons systématiquement revu, en entreprise, tout le programme à assimiler pour l’examen, à la fois au niveau théorique et pratique. Je révisais également à la maison – mais pas plus d’une demiheure par jour. Le fait d’avoir terminé l’école secondaire m’a également aidé. En particulier pour le programme proposé en physique et en maths, qui avait déjà été couvert à l’école secondaire – à quelques petites exceptions près. En fait, je n’ai jamais été un très bon élève. Mes anciens profs ne vont jamais croire que j’aie pu décrocher un si bon diplôme de formation professionnelle. Je pense que cela vient du fait que je n’ai jamais vraiment compris en quoi la théorie dont on nous rabâchait les oreilles à l’école était si importante. Au centre de formation professionnelle, tout a été différent. A partir du moment où l’on comprend comment mettre les maths et la physique en application, le fait d’apprendre prend subitement tout son sens. Je pense d’ailleurs qu’il vaut mieux être un peu plus âgé pour entamer un apprentissage. Christoph Riedmüller Je vis chez mes parents avec mes deux frères aînés. L’été, je passe mes weekends et mes vacances sur ma moto, un roadster. Avec un de mes frères et plusieurs amis, nous avons déjà bien bourlingué, dans les Dolomites, les Pyrénées, en Corse et en sardaigne. lieu de naissance : Burgoberbach début de la formation : 9/2006 Profession : technicien de fabrication Plasturgie & Caoutchouc Site ReHAU : Feuchtwangen, atelier 15 Hobby : moto Ayant obtenu mon diplôme plus tôt que le reste de ma promotion, j’ai pu choisir le secteur où je voulais travailler chez REHAU. Je travaille donc désormais à l’atelier 15 de Feuchtwangen, où nous fabriquons des pare-chocs en utilisant la technique du moulage à injection pour des grands noms de l’industrie automobile allemande. Le fait que tous les apprentis aient été engagés est assez spécial à REHAU. Et bien sûr, REHAU nous offre la possibilité de travailler à l’étranger. Pour quelques semaines ou plusieurs mois, pourquoi pas, je suis partant. » < (22) en FORmAtiOn 01 _ REHAU Unlimited 19 les bassins d’élevage, berceaux de 30 000 esturgeons. les eaux chaudes du lötschberg, propices à la pisciculture. Un jeune esturgeon, avec ses quatre barbillons. Une espèce primitive : les esturgeons dans leur bassin. 20 ReHAU Unlimited _ 01 la maison tropicale de Frutigen, un projet exemplaire. ReHAU _ Pisciculture Un poisson d’un autre âge TexTe Birgitta Willmann phoTos Christian Grund > En recyclant les eaux chaudes du Lötschberg pour la pisciculture, la Maison tropicale de Frutigen fait figure de pionnier et d’exemple. Esturgeon sibérien (acipenser baerii baerii) Leur indolence en fendant l’eau, leurs barbillons qui traînent négligemment sur le fond, leurs mouvements de nageoires nonchalants, leur immobilité dans les profondeurs du bassin comme s’ils faisaient la sieste, leur mépris total pour les regards curieux des visiteurs, le nez écrasé contre les parois de verre blindé : une visite d’une petite heure suffit à se prendre d’affection pour les esturgeons de la Maison tropicale de Frutigen. Avec leur bouche dissimulée sous leur drôle de rostre et leur silhouette que l’œil pourrait confondre de loin avec celle d’un requin, ces poissons semblent un peu primitifs, comme venus d’un autre âge. « Pas étonnant, réplique samuel Moser, responsable de la recherche et du développement à la Maison tropicale. ils Le projet séduit par son concept énergétique mûrement réfléchi, qui ne laisse rien au hasard. comptent parmi les plus vieilles espèces qui vivent aujourd’hui sur terre. ils sont apparus avant les dinosaures ! » La plupart des 27 espèces d’esturgeons sont toutefois menacées d’extinction – non par l’évolution, mais par la cupidité de l’homme, avide de leur savoureuse chair et, surtout, de leurs œufs. Le caviar, qui se monnaie à prix d’or, a signé l’arrêt de mort du plus gros poisson d’eau douce au monde. A la fin des années 70, 20 000 tonnes d’esturgeons étaient encore capturées en mer Caspienne chaque année. En 2000, la pêche n’était plus que de 3000 tonnes. taille maximale de 2 mètres Rostre Quatre barbillons Poids d’environ 200 kg Cinq rangées de plaques osseuses Branchies en éventail Nageoire allongée asymétrique La Maison tropicale de Frutigen en produit 45 tonnes par an. « D’après les estimations les plus prudentes, nous devrions pouvoir vendre notre première production de caviar digne de ce nom d’ici deux ou trois ans », indique samuel Moser, le regard plein de tendresse pour ses « bébés » qui nagent derrière la vitre. D’ici là, les poissons devraient en effet avoir atteint leur maturité sexuelle et produire les œufs tant convoités. il faudra 60 000 individus pour assurer la production. Pour l’heure, seuls 30 000 jeunes vivent dans les bassins existants. il s’agit pour la plupart d’esturgeons de sibérie, qui donnent un délicieux caviar et présentent l’avantage de parvenir à maturité sexuelle en seulement six ans. A l’âge adulte, ils mesurent environ 2 mètres pour 100 kg. Leurs modestes besoins et leur rentabilité à moyen terme en font le poisson illustration: daniel müller 01 _ REHAU Unlimited 21 ReHAU _ Pisciculture d’élevage idéal. A titre de comparaison, le Beluga, la variété d’esturgeon la plus imposante, ne parvient à maturité sexuelle qu’au bout de 20 ans. il mesure alors quatre à cinq mètres et pèse plusieurs centaines de kilos. Mais comment un tel élevage est-il possible à Frutigen ? Et que vient faire ici l’immense serre tropicale qui jouxte les bassins, avec ses bananes, papayes et autres caramboles ? L’histoire est celle d’une véritable aventure, fruit de l’imagination fertile de Peter Hufschmied. il y a bientôt 10 ans, l’homme dirige la construction du tunnel de base Nord du Lötschberg. « En traversant les couches de roche du Lötschberg, l’eau se réchauffe parfois jusqu’à une température de 35°C », nous explique-t-il devant une grande carte montrant une coupe transversale de la montagne. Avec sa température moyenne de 20°C, le liquide capté hors des tubes de circulation à un débit de 100 litres par secondes est beaucoup trop chaud et abondant pour pouvoir être directement déversé dans la Kander sans menacer l’équilibre écologique du fleuve. Peter Hufschmied lui cherche donc une utilité. En 2002, il présente un projet qui permettrait d’exploiter cette eau chaude à bon escient : la création d’un centre de culture et d’aquaculture tropicales qui utiliserait l’énergie du liquide dans un circuit fermé pour l’élevage de poissons d’eau chaude et la culture de fruits tropicaux sous serre, évitant ainsi le coûteux refroidissement des eaux d’écoulement du tunnel. L’idée suit son chemin. En 2004, elle débouche sur un avantprojet, puis sur l’établissement d’un business plan. Le premier coup de pioche est donné six ans après sa naissance, en mai 2008. La Maison tropicale et l’élevage d’esturgeons ouvrent leurs portes à peine 18 mois plus tard, en novembre 2009. la contribution de ReHAU : Le projet séduit par son concept énergétique mûrement réfléchi, qui ne laisse rien au hasard. La majeure partie de l’énergie consommée par la Maison tropicale provient des eaux chaudes du tunnel. grâce à un réseau de 15 km de canalisations souterraines et à des installations de traitement complexes, celles-ci circulent plusieurs fois à travers les bassins des esturgeons. L’hiver, lorsque leur température est insuffisante pour le chauffage, d’autres sources d’énergies renouvelables sont utilisées en complément: la biomasse et l’énergie solaire. La moindre surface exposée aux rayons du soleil est en effet équipée de capteurs solaires. Ces infrastructures, d’un coût total de 30 millions de francs, ont été qualifiées de « plus grand parc énergétique de suisse » par la Berner Zeitung. Leurs performances technologiques hors pair ont été récompensées à plusieurs reprises, notamment par l’« idée suisse Award 2009 ». Capteurs solaires SOleCt : samuel Moser montre les bassins où évoluent les poissons, puis la serre où mangues, kiwis, litchis et papayes attendent la récolte. « Nous sommes à la pointe de ce qui est techniquement faisable et nos produits procurent un plaisir placé sous le signe du développement durable », se félicite-t-il. < 22 ReHAU Unlimited _ 01 la maison tropicale de Frutigen fait appel à des solutions et à des techniques ReHAU dans trois domaines. > Solutions ReHAU utilisée : energie solaire, stockage de chaleur et réseau de canalisations pour l’alimentation du circuit le toit du bâtiment est équipé de capteurs solaires ReHAU SOleCt. Ces équipements haut-de-gamme, à la pointe de la technique, se distinguent par leurs très hautes performances ainsi que par leur esthétique. Ce sont eux qui fournissent l’énergie nécessaire au chauffage et au traitement de l’eau chaude dans l’espace dédié à la gastronomie. deux systèmes de tubes ReHAU différents Au total, 6000 mètres de tubes de drainage en polypropylène AWAdUKt PP Sn4 et Sn10 ont été posés. la serre et le bâtiment dédiés à la gastronomie ont été raccordés au chauffage à distance avec le système RAUtHeRmeX. RAUtHeRmeX : ReHAU _ Compétence « Roman von Urbanowicz, qu’est-ce que la gestion des eaux de pluie ? » TexTe Birgitta Willmann phOTO Christian Grund nom : Roman von Urbanowicz Age : 46 ans domicile : Stein bei Nürnberg Formation : diplôme en gestion d’entreprise Chez ReHAU depuis : mars 1991 Fonction : directeur de la division Infrastructures > Roman von Urbanowicz, vous vous occupez depuis 15 ans de la gestion de l’eau. Votre rapport à l’eau a-t-il changé ? oui et non. Pour être franc, je dois dire que l’eau est omniprésente dans mon travail au quotidien, mais aussi dans le cadre de manifestations. J’y suis donc extrêmement sensibilisé. En privé, je ne joue pas au « gourou » : je pourrais encore améliorer mon utilisation de l’eau. > en europe centrale, n’accordons-nous pas trop peu d’importance à l’eau qui sort du robinet ? sans doute. on ne devient vraiment conscient de la valeur de l’eau que lorsque son accès est limité. Dans d’autres régions climatiques, la situation est radicalement différente. L’eau y est rare. si rare qu’il n’est pas exclu qu’un jour elle soit à l’origine d’une guerre. > Personne n’espère cela. mais l’eau est un « élixir de vie » : sans elle, rien ne va plus sur notre planète. C’est exact, mais l’eau peut aussi être mortelle. Par exemple lors d’inondations ou d’un tsunami. ou songez à l’eau potable contaminée. D’où l’importance d’une gestion professionnelle. Présence sur le terrain : Roman von Urbanowicz. 01 _ REHAU Unlimited 23 ReHAU _ Compétence la contribution de ReHAU : Gestion des eaux pluviales par ReHAU : 01 02 04 01 08 07 03 05 06 surtout si l’on veut conserver propre pour la postérité cette eau qui est précieuse. > Cela signifie-t-il qu’il faut trouver des solutions pour traiter ce problème selon une approche « durable » ? Dans le jargon technique, cela s’appelle la gestion de l’eau. C’est notre métier. Nous distinguons trois secteurs : l’approvisionnement en eau potable, la gestion des eaux pluviales et l’assainissement des eaux usées. > Cela signifie-t-il que vous devez séparer l’eau propre de l’eau non utilisable ? Exactement. L’eau potable doit être protégée. C’est la priorité absolue. Mais cela marche assez bien depuis longtemps déjà, en occident du moins. La situation est plus complexe avec les eaux usées et, surtout, les eaux pluviales. Par ailleurs, la gestion des eaux pluviales est une discipline plus récente. > depuis quand existe-t-elle ? selon moi, on en parle depuis une quinzaine d’années. L’impulsion est surtout venue des pays industrialisés, où le cycle naturel de l’eau a été massivement détruit dans les villes en raison du colmatage du sol. L’eau de pluie ne peut alors plus 24 ReHAU Unlimited _ 01 01 Bouche Avaloir RainSpot 02 Regard de visite AWAntGARd PP dn 1000 03 Collecteur AWAdUKt PP Sn10 blue RAUSiStO 04 Regard de prétraitement des eaux de pluie RAUSiKKO hydroClean 05 Bassin d’infiltration et de rétention RAUSiKKO Box 06 Système complet de regard d’accès et regard d’inspection RAUSiKKO C3 Systemschacht 07 Géosynthétique anti-poinçonnement et d’infiltration RAUmAt 08 Regard d’inspection équipé d’une vanne limiteur de débit RAUSiKKO drosselschacht s’infiltrer, mais part dans les canalisations, puis dans les cours d’eau. Au fil du temps, la nappe phréatique baisse si elle n’est pas alimentée en permanence. > Comment peut-on donc « favoriser » le cycle naturel de l’eau ? Plusieurs instruments sont disponibles. on peut collecter l’eau pluviale, puis l’utiliser et la laisser s’infiltrer dans le sol. Cela va du simple stockage en citerne ou en réservoir en vue de l’arrosage du jardin à une utilisation pour le rinçage des WC ou le lavage du linge. Beaucoup plus complexes sont les systèmes de « Box » sous terre, qui servent de bassins d’infiltration ou de rétention. toujours plus de communes imposent ce type de construction dans le cadre d’une gestion durable des eaux pluviales en vue de préserver l’environnement et de procéder à des économies. > Gérer intelligemment l’eau est donc la solution pour les pays pauvres en ressources hydriques ? oui. si le monde ne progresse pas dans la gestion de l’eau, le fossé entre les continents riches en ressources hydriques et ceux qui en sont démunis va s’élargir ; songez à l’Asie ou à l’Afrique. Cette gestion représente un défi écologique et économique. < ReHAU _ Compétence de l’eau pour l’inde > En inde, les systèmes REHAU contribuent à prévenir les inondations et à stocker la précieuse eau de pluie. H2O. eau potable, de lavage, de pluie, de rinçage ou usée. en Occident, il suffit de tourner le robinet pour que de l’eau propre s’en écoule. les eaux sales sont collectées et décantées, puis réintroduites dans le cycle de l’eau. en inde, la situation est différente. Avec ses 1,1 milliard d’habitants, tout comme la Chine, elle compte parmi les pays les plus peuplés du monde. en même temps, elle est pauvre en eau. Un tragique paradoxe. d’autant plus que la part d’eau par personne ne cesse de diminuer ; en 1951, elle représentait encore près de 5,2 mètres cubes par personne, alors qu’en 2005, elle se réduisait à 1,7 mètre cube. les statistiques sont éloquentes. et comme la démographie ne cesse d’augmenter tout comme les besoins en eau et que les ressources manquent massivement, tant en eau potable qu’en traitement des eaux usées, le pays se dirige inexorablement vers une pénurie. Par conséquent, l’urgence de réaliser une infrastructure de traitement et d’élimination est l’un des plus grands défis du gouvernement indien au cours des prochaines années. Chaque année, le budget de l’etat indien consacré au renouvellement des systèmes d’approvisionnement en eau augmente. de ce fait, l’inde est un marché porteur pour les entreprises étrangères en matière d’équipements et de traitement des eaux usées. depuis plusieurs années, ReHAU dispose de succursales à Bombay et à Bangalore de même qu’une usine à Pune et des bureaux satellites dans les grands centres urbains. nos systèmes de gestion des eaux pluviales RAUSiKKO pourraient s’avérer très intéressants pour les besoins du marché indien et ce, à double titre: d’une part, ils contribuent à détourner les pluies de mousson, susceptibles d’entraîner de dramatiques inondations et, d’autre part, ils permettent de stocker les précieuses eaux de pluie en prévision des périodes de sécheresse. < indie Régime : République fédérale parlementaire Chef de l’etat : présidente Pratibha Patil Surface : 3 287 240 km2 Capital : new delhi densité démographique : 349 habitants/km2 Population : 1,18 milliard d’habitants Croissance économique jusqu’en 2050 : environ 5 à 6% Besoins en eau jusqu’en 2050 : 1,4 milliard de mètres cubes Quantité d’eau par jour : 30 milliards de mètres cubes 01 _ REHAU Unlimited 25 26 ReHAU Unlimited _ 01 ReHAU _ interview « Une révolution est en marche. » TexTe René Lüchinger phoTos Christian Grund > « toute maison a besoin d’eau chaude, de chauffage et d’électricité. Un kit composé de panneaux solaires, d’un ballon d’eau, de sondes et d’une pompe à chaleur offre tout cela », selon Hansjürg Leibundgut, professeur à l’EtH*. > Hansjürg leibundgut, selon vous, l’homme n’aurait besoin ni de pétrole, ni de gaz, ni d’uranium ? Le corps humain ne peut pas ingérer ces substances, qui sont dangereuses et non renouvelables. Au cours de son histoire, l’homo sapiens n’a cessé de rechercher des formes d’énergie pouvant lui être utiles, dédaignant les systèmes en eux-mêmes. La seule chose qui lui importait était ce qu’il pouvait en tirer, à savoir la lumière d’une ampoule, les calculs d’un ordinateur, la chaleur d’un radiateur. > Qu’y a-t-il de mal à cela ? Ce ne sont pas seulement les systèmes énergétiques qui sont en jeu, mais tous les équipements et la chaîne d’approvisionnement, nécessaires pour obtenir la source d’énergie souhaitée à partir d’un élément chimique relativement simple. Que cette énergie provienne de la formation terrestre, comme pour l’uranium par exemple, ou du processus de fusion nucléaire, ne joue ici aucun rôle, a priori. si cela ne posait aucun problème, nous n’aurions aucune raison de chercher une alternative aux sources d’énergie fossiles émettant du Co2 et dont les gisements naturels sont limités, en premier lieu le charbon et le pétrole. Et si nous prenions nos distances par rapport à ce type de production d’énergie ? > l’histoire de l’humanité est celle du gaspillage. tout à fait. Le gaspillage de ressources existant en quantité limitée, tels que le déboisement à grande échelle pour le compte de la construction navale ou l’énorme consommation en charbon des machines à vapeur, a toujours eu des conséquences dramatiques. L’accident de tchernobyl a brutalement éveillé les consciences sur les problèmes liés à l’énergie atomique et nous n’avons toujours fait aucun progrès dans la gestion des déchets radioactifs. Et vous souvenez-vous de la « mort des forêts » ? > evidemment. d’aucuns affirment aujourd’hui que tout cela n’a jamais existé. tout cela a existé et a été résolu sur le plan technique grâce aux catalyseurs et à la désulfuration du fioul. seulement le monde a soif d’énergie et ce, à n’importe quel prix. or, le gaz est un combustible très volatile, quant au pétrole, nous avons vu dernièrement avec la catastrophe du golfe du Mexique ce qui peut arriver lorsque tous les moyens techniques sont bons pour l’obtenir. Et le problème de base n’est toujours pas résolu – on ne peut rien tirer de ces combustibles sans Co2, que l’on essaie maintenant de capter pour le réinjecter dans les profondeurs de la terre. C’est du n’importe quoi. Les faits sont là : nous nous trouvons en pleine crise énergétique. Prof. Hansjürg Leibundgut (61 ans) : Depuis 2005, Hansjürg Leibundgut est professeur en technologie du bâtiment à l’Institut pour la technologie dans l’architecture du département Architecture de l’ETH. Spécialisé dans la technologie des réacteurs et la dynamique des fluides, il a achevé ses études en génie mécanique à l’ETH avec une thèse de doctorat portant sur l’énergie solaire et la technologie de réfrigération à absorption. Après un passage dans le secteur privé, il a pris la direction de l’Office cantonal pour l’énergie et la qualité de l’air de Zurich. Il est depuis 1989 partenaire dans l’entreprise Amstein+Walthert AG. *Université technique Fédérale de Zurich 01 _ REHAU Unlimited 27 ReHAU _ interview l’homme a développé un système énergétique qui fait toujours plus appel à la technique. et c’est justement là son point faible. tout à fait. De nouvelles technologies rendent néanmoins les sources d’énergie fossiles de plus en plus obsolètes. A l’origine, les moulins à vent moulaient seulement des céréales, sans produire d’énergie. or, il est désormais possible de construire des pales longues de 70 mètres rattachées à une nacelle culminant à 120 mètres de hauteur, en s’inspirant de la technologie aéronautique utilisée pour les ailes d’avion. C’est une avancée fantastique. Autre technologie à privilégier, le photovoltaïque. il fut découvert en théorie dès 1857, puis tombé dans l’oubli car on ne connaissait pas les matériaux qui auraient permis d’étendre le champ de ses applications. on sait aujourd’hui qu’il faut du silicium et du cuivre, les deux en abondance et faciles à éliminer. Pour ce qui est du silicium, un trou creusé dans le désert suffit pour rendre le matériau à la nature. > la question énergétique est donc résolue, du moins d’un point de vue théorique ? Nous sommes à l’orée d’une explosion technologique. Le rayonnement solaire est 10 000 fois plus puissant que les besoins en énergie de l’humanité toute entière. Pour approvisionner l’Europe, seul un pour cent de sa superficie totale devrait être équipé d’éoliennes et d’installations solaires. Les possibilités touchant l’énergie, le sol ou les installations sont donc illimitées. > Voilà pourquoi vous vous engagez depuis plusieurs années pour une technologie du bâtiment durable. Que pouvons-nous attendre en ce domaine ? La construction d’habitations revient au fond à associer les matériaux les plus divers, tels que la brique, le bois ou le verre, qui doivent être choisis dans la mesure où ils restent disponibles en quantité suffisante, où ils ne sont pas touchés par la corrosion et où ils ne provoquent aucun dégât en retournant à la nature. Puis vient la question décisive de savoir à quelles énergies se vouer. > Que proposez-vous ? Nous avons besoin de chaleur pour ne pas avoir froid en hiver, d’eau chaude et d’électricité. Et cela sans provoquer d’émission de Co2. Le chauffage est bizarrement toujours au centre des préoccupations, alors que l’approvisionnement en eau chaude et en électricité est bien plus délicat. Au XXe siècle, le secteur du bâtiment a négligé les questions d’énergie et très peu de matériaux d’isolation ont été développés. La situation a changé. Un puissant lobby pro Minergie propage actuellement l’idée selon laquelle il est possible d’éliminer toute émission de Co2 rien qu’en optimisant l’isolation de la maison. 28 ReHAU Unlimited _ 01 > Qu’avez-vous contre minergie ? Au début, j’étais enthousiasmé par l’idée. Mais c’est devenu une religion et vous ne pouvez obtenir de subventions aujourd’hui que si vous respectez les standards Minergie et isolez votre maison avec une couche de 16 cm. C’est ridicule. on obtient de meilleurs résultats en associant une isolation de quatre centimètres à un approvisionnement en énergies renouvelables. si je peux produire de l’énergie facilement, à bas coût, tout en préservant l’environnement, pourquoi alors réaliser des travaux d’isolation laids et onéreux ? > Cela va sans dire. Mais comment faire ? il suffit de conserver tout l’excédent d’énergie solaire captée durant l’été pour l’hiver – à l’instar des bûches que l’on conservait autrefois devant la porte du chalet. Aujourd’hui, une sonde géothermique exploite la chaleur de la terre à 300 mètres de profondeur où la température avoisine 17 degrés. Des panneaux solaires sur le toit, un ballon-réservoir, une sonde et une pompe à chaleur suffisent. > Quel est le budget énergétique d’un tel foyer ? En bref, nous transportons la chaleur captée sur le toit sous la terre, où nous la conservons pour y puiser durant l’hiver. Avec l’excédent de chaleur capté durant l’été, la température du sous-sol peut gagner entre trois et quatre degrés par rapport à la température naturelle du sol, normalement d’environ 16 degrés. Le panneau photovoltaïque, qui fournissait jusqu’ici uniquement de l’électricité, fournit désormais également de la chaleur et permet de couvrir les neuf dixièmes du budget énergétique d’un foyer ; le reste étant couvert par l’électricité produite à partir des énergies solaire et éolienne. Le bâtiment fonctionne ainsi à bas coûts sans provoquer d’émission de Co2. Autre point important : les tubes qui relient la sonde aux capteurs hybrides installés sur le toit doivent pouvoir résister à une forte pression, la chaleur étant conservée dans les profondeurs du sous-sol, avec une différence de hauteur de 300 mètres. > Vous attendez-vous à une forte demande pour ce type de systèmes ? Dans les technologies du bâtiment, la révolution est en marche. L’intérêt du public et du secteur de l’industrie va croissant. Les divers départements Développement frappent à notre porte pour faire partie du voyage. Le processus d’ouverture du marché est désormais entre les mains du secteur de l’industrie. Les prix d’acquisition des chauffages par géothermie sont encore un peu plus élevés que les autres, tout comme les tubes spéciaux nécessaires à l’installation. Mais cela va changer. Composé d’un ballon, de capteurs hybrides, d’une sonde et d’une pompe à chaleur, le système géothermique sera très bientôt proposé à un ReHAU _ interview la contribution de ReHAU : le sous-sol du Plateau suisse présente une température moyenne d’environ 16° C à une profondeur de 230 mètres. Recueillie grâce aux capteurs solaires installés sur le toit, la chaleur du soleil est transmise au sol par une sonde géothermique. le sol se réchauffe et peut rendre la chaleur captée au cours de l’été durant les mois d’hiver. Plus le forage pour la sonde est profond, plus le volume de chaleur conservée dans le sous-sol est grand. Grâce à la première sonde géothermique deux zones et à ses tubes spéciaux, ReHAU rend possible l’exploitation de ce réservoir souterrain. > Solutions ReHAU utilisées pour ce système : Profession chercheur Hansjürg leibundgut : la maison de l’avenir. prix plus intéressant que celui des autres systèmes de chauffage ; l’autre avantage étant qu’il consomme peu d’électricité. > Quand va-t-il être abordable ? Ce système est déjà disponible à un prix abordable. Construire aujourd’hui revient à anticiper les prix du pétrole et du gaz dans dix ans, puis à se décider en fonction de ce qui est actuellement calculable. il est évident qu’une fabrication de pompes à chaleur et de capteurs hybrides en masse va entraîner dans les dix prochaines années une baisse d’environ un tiers de leur prix actuel. or, personne n’attend dix ans. Un maître d’ouvrage avisé, qui choisit la pompe à chaleur aujourd’hui, contribue par là-même à augmenter la production et à en réduire les coûts de production. il y aura toujours des maîtres d’ouvrage qui opteront pour une chaudière au gaz ou au fioul. grand bien leur fasse, mais ils seront bientôt les dindons de la farce. < RAUGeO Pe-Xa extrêmement solide, la sonde géothermique verticale en polyéthylène réticulé s’adapte aux terrains difficiles. de plus, elle présente une résistance aux températures élevées, permettant la transmission de chaleur excédentaire en été, et ce sans que la sonde s’en trouve altérée. RAUiSO Pe-Xa les tubes pré-isolés en polyéthylène réticulé garantissent une transmission de la chaleur sans pertes à l’intérieur du bâtiment. Ces tubes sont en outre intégrés dans la partie supérieure de la sonde géothermique, pour que l’énergie ne se diffuse dans le réservoir souterrain qu’à partir d’une profondeur de 150 mètres. Sonde géothermique verticale RAUGeO Pe-Xa : RAUiSO Pe-Xa : 01 _ REHAU Unlimited 29 ReHAU _ Chiffres depuis 1999, 13 000 km de tubes ReHAU AWAdUKt PP Sn10/16 RAUSiStO ont été posés.* * l’équivalent de la distance séparant Berlin de São Paulo. 30 ReHAU Unlimited _ 01 RehaU _ Sites ReHAU dans le monde : AFRiQUe dU SUd Fort Jackson Johannesburg Port Elizabeth AllemAGne Berlin Bielefeld Bochum Brake Feuchtwangen Francfort Hambourg Hanovre Leipzig Marlesreuth Munich Nuremberg Rehau stuttgart triptis Velen Viechtach Visbek Wittmund ARGentine Buenos Aires AUStRAlie Adelaïde Brisbane Melbourne Perth sydney AUtRiCHe graz Linz Neulengbach Vienne CAnAdA Baie d’Urfé Moncton Montréal st. 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