Gibier : « De la chasse à l`assiette »
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Gibier : « De la chasse à l`assiette »
DIMANCHE 6 NOVEMBRE 2016 LE BIEN PUBLIC LOISIRS CÔTE-D'OR ET RÉGION 41 DI J ON [ C HA S S E ] Gibier : « De la chasse à l’assiette » La viande de gibier de chasse était à l’honneur à l’occasion de la journée qui lui était consacrée dans le cadre de la Foire internationale et gastronomique de Dijon, sous l’égide de la Fédération des chasseurs de la Côte-d’0r. Indispensables sels minéraux «M algré la poussée du végétalisme, la viande de gibier garde toute sa légitimité à travers ses saveurs, ses qualités nutritionnelles et grâce à la culture cynégétique », a expliqué JeanMarc Belin aux visiteurs qui admiraient les pièces exposées sur la table de Lucullus et appréciaient les terrines proposées à la dégustation. Le premier vice-président de la Fédération des chasseurs de Côte-d’Or, n’a pas manqué de souligner que « l’abondance de gibier résulte des efforts de gestion menés par les chasseurs depuis plusieurs années, en appliquant les principes de la chasse durable et respectueuse ». Au moment du tir « Le respect du gibier, s’effectue déjà au moment du tir. Un petit gibier tiré trop près, une balle de gigue sur un chevreuil… c’est du gâchis ! » « Les anciens s enseignaient qu’il faut laisser “allonger” un petit gibier pour ne pas l’abîmer par une gerbe trop serrée. » « Quant au chevreuil, le chasseur doit s’abstenir de tirer quand il est “de cul”, ou de trois quarts arrière. Dans le cas contraire, c’est une mauvaise balle assurée. » Pour le consommateur, « les recettes de viande de gibier constituent souvent une occasion unique de renouer avec la chasse et la nature ». Avec le concours de la Fédération départementale et nationale des chasseurs, passons en revue une filière qui va à la rencontre des consommateurs « de la chasse à l’assiette ». n La diversité des espèces consommables permet de varier les recettes mais aussi, et surtout, de manger de la viande de gibier toute l’année. Ici, la Table de Lucullus avec un échantillonnage de préparations à base de viande de gibier. Photo Philippe BRUCHOT « 100 grammes de lièvre de faisan ou de perdrix apportent le tiers des besoins journaliers à l’organisme humain en protéines indispensables à la construction des cellules, des muscles avec des besoins accrus chez les jeunes, les sportifs et les personnes âgées », font valoir les diététiciens. « Le gibier est aussi plus riche en sels minéraux d’un intérêt primordial pour l’organisme à savoir le phosphore, le potassium, le fer. La viande de gibier est également riche en magnésium. En revanche, elle contient moins de sodium que les autres viandes ce qui est un bon point supplémentaire pour le consommateur qui a déjà tendance à manger trop salé avec ce que cela suppose d’effets néfastes, notamment sur la tension artérielle. » CONSOMMATION n Six bonnes raisons de déguster du gibier de chasse, selon les professionnels. 1. Diversité des espèces Faisan, sanglier, cerf, biche, perdrix, lièvre, canard… u 2. Originalité des recettes Steak de chevreuil au barbecue, rôti de biche forestière, saucisse de sanu glier, brochette de colvert, perdreau farci aux noix, carré de sanglier au citron confit… u 3. Variété des morceaux Pièces entières, découpes : magret, blancs, cuisses, filet, gigue, rôti, sauté… u 4. Multiplicité des occasions À n’importe quel moment de l’an- née, en toutes occasions… u 5. Qualités nutritionnelles Faible teneur en matières grasses, richesse en protéines et minéraux… u 6. Traçabilité Grâce à la marque « Gibier de Chasse Chasseurs de France » apposée sur les gibiers chassés en France (lire ci-dessous). Jean-Pierre Tissier Une origine garantie La fraîcheur et une bonne maturation « La mise en place de la traçabilité à tous les niveaux de la chaîne de transformation du gibier, permet aujourd’hui aux professionnels et aux particuliers d’identifier, sans équivoque, le gibier produit de la chasse de nos terroirs », soulignent les spécialistes. « De nombreux professionnels travaillent pour augmenter la proportion de viande de gibier mise sur le marché. Les fédérations des chasseurs aident les chasseurs à mettre en place la logistique nécessaire dans le respect de la réglementation ; les professionnels s’organisent et les conseillent pour venir collecter cette viande et la préparer pour les consommateurs. » La marque Gibier de Chasse Chasseurs de France, créée par la Fédération nationale des chasseurs, permet « d’identifier un gibier sauvage tué à la chasse, en France, tout au long de cette filière. C’est un gage de qualité et d’origine pour le consommateur qui veut un produit local et authentique ». « Le chasseur ne peut commercialiser ou céder, à titre gracieux, quesonpropregibierfrais,c’est-à-direceluiissudesachasse,donc pendant les périodes officielles d’ouverture des espèces commercialisées. Pour les grands gibiers, la traçabilité est individuelle via les bracelets de marquage. Cette identification va suivre la carcasse tout au long de sa commercialisation. » « Le petit gibier entier (perdrix, faisan, lièvre, canard) comme les pièces de grand gibier (sanglier, biche, cerf, chevreuil) doivent avoir leur odeur naturelle, sans excès. De retour de la chasse, et même si rien ne s’oppose à sa consommation immédiate, la chair du gibier a besoin d’un délai pour arriver à maturation. Celle-ci lui donnera sa tendreté et sa jutosité et le gibier dévoilera alors toutes ses saveurs », indiquent les professionnels. CDO - 1 n Entier, vidé ou dépouillé « La pièce de gibier non préparée peut reposer 24 à 48 heures dans un endroit frais (cave, réfrigérateur) avant d’être apprêtée puis cuisinée. Il n’est pas recommandé de dépasser cette durée. » « Tout grand gibier doit être impérativement vidé juste après la chasse. Dépouille et plumaison peuvent être pratiquées après la chasse ou plus tard à domicile. » « Une fois préparé (dépouillé ou sans peau, plumé, vidé), le gibier petit ou grand, même gardé au froid, doit être, comme toute autre viande, cuisiné sans retard. Là encore, le délai de 24 heures ne doit pas être dépassé. » n Congélation « Le gibier que l’on veut garder pour le consommer plus tard doit être congelé dans les règles de l’art. La congélation d’une pièce entière, de petit ou de grand gibier, peut être précédée d’une période de repos au frais (réfrigérateur ou cave) de 24 à 48 heures. Le gibier peut être congelé tel quel, ou préparé. Dans ce dernier cas, sa durée de conservation sera légèrement réduite. La température du congélateur doit être à son froid maximum, notamment pour les pièces de grand gibier. Un sac spécial congélation indiquera la date, en clair, de la mise en froid. » « La décongélation de la viande de gibier, préparée ou non, doit se faire au réfrigérateur et elle doit être consommée aussitôt après. » www.bienpublic.com