Maux de dos
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Maux de dos
D S L E S La colonne vertébrale : un assemblage bien pensé O S S I P É C I E R A L M A U X La source du mal Éviter les maux de dos Quand la douleur demeure : les maux de dos chroniques Écouter son corps D E La prévention au travail : conseils pratiques à retenir D O S Rôle de l’employeur en matière de prévention Les travailleurs du domaine de la mécanique du bâtiment doivent souvent travailler accroupis ou les bras en extension au-dessus de la tête. Les postures de travail imposées ou les charges à déplacer viennent solliciter plusieurs parties du corps. Une de ces parties est particulièrement vulnérable : le dos. En effet, selon les statistiques, entre 75 et 80 % de la population souffriront de maux de dos à une période ou l’autre de leur vie. Les maux de dos sont d’ailleurs parmi les principales causes d’absence du travail. Il y a quelques années, une étude publiée par l’Institut de recherche en santé et sécurité du travail (IRSST) mentionnait qu’en tenant compte des facteurs de risque et de gravité, les entrepreneurs spécialisés de la construction constituent des cibles importantes pour la prévention des maux de dos. Ainsi, devant l’ampleur du phénomène, la Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec (CMMTQ) trouvait intéressant de consacrer la 3e édition de ses dossiers spéciaux à la prévention des maux de dos. tion n e v é r p a L ie ! v a l r u o c’est p MARS 2003 La colonne vertébrale : un assemblage bien pensé Sans entrer dans les détails, il est nécessaire de comprendre de quoi est formée la colonne vertébrale afin de mieux saisir la dynamique des maux de dos et l’importance de prendre des mesures préventives pour les éviter ou en réduire l’impact. Ainsi, la colonne vertébrale est constituée de 24 vertèbres qui ont pour rôle de supporter le tronc et de protéger la moelle épinière. Élément essentiel du système nerveux central, la moelle épinière est un cordon de tissus nerveux qui transmet les informations du cerveau aux différentes parties du corps. Lorsque la moelle épinière est touchée, sa capacité de transmettre les signaux aux régions contrôlées ou de recevoir les influx nerveux est affectée et peut se traduire par des engourdissements ou de la paralysie. • En 2000, plus de 35 000 travailleurs ont été La colonne indemnisés pour une est l’une des parties les plus affection vertébrale. importantes du corps humain • Pendant cette même année, puisqu’elle la CSST estime à quelque lui donne 425,6 millions $ son support les sommes déboursées principal. pour les affections Ce qui est vertébrales. Statistiques de la CSST • En 2000, les travailleurs souffrant d’une entorse ont dû s’absenter de leur travail pour une période moyenne de 39,1 jours. La période d’absence moyenne pour les fractures passait à 127,3 jours et à 168,7 jours pour une hernie discale. particulièrement remarquable c’est que, malgré le poids qu’elle doit supporter, elle demeure flexible et relativement souple. Si on l’examine de plus près, la colonne vertébrale est composée de 7 vertèbres cervicales au niveau du cou, de 12 vertèbres dorsales dans la partie supérieure et médiane du tronc et de 5 vertèbres lombaires situées dans sa partie inférieure. Entre chaque vertèbre, les disques intervertébraux forment des coussins qui agissent comme amortisseurs. Ceux-ci sont composés d’une partie extérieure formée de fibres dures et d’une partie interne gélatineuse. Ces disques, insérés entre chaque vertèbre, facilitent les mouvements et donnent à la colonne sa flexibilité à la colonne. Par ailleurs, les vertèbres sont empilées les unes par dessus les autres, de sorte que celles du niveau inférieur supportent celles qui sont au-dessus. Cet assemblage ne pourrait tenir en place sans les ligaments qui relient ensemble les segments osseux. Les ligaments sont des tissus très peu élastiques qui servent à retenir la structure. Le tout est complété par les muscles qui guident et permettent de contrôler les mouvements afin d’éviter que ceux-ci dépassent l’amplitude maximale permise par les ligaments. Il faut donc retenir que la colonne vertébrale n’est pas seulement qu’un assemblage d’os et que d’autres éléments influencent l’état de santé de l’individu et sa capacité à conserver un dos en santé. La source du mal La colonne vertébrale forme un système complexe et fascinant. En effet, lorsque la douleur s’installe, il n’est pas facile d’en cibler l’origine. D’ailleurs, avant qu’un diagnostic soit posé, les personnes affectées diront simplement « J’ai mal au dos » et ce, peu importe que la douleur soit intense ou légère. Toutefois, dans les deux cas, le mal de dos est un symptôme ou un signal qu’un des éléments composant la colonne est affecté. Sans prétendre vous donner l’ensemble des problèmes qui peuvent survenir, voici quelques cas types. D E U X Le « tour de rein » L’histoire de la personne qui se penche pour ramasser un objet et qui « barre » sur place n’est pas nouvelle. Pourtant, la victime de ce type de mal de dos n’a souvent rien fait de particulier cette journée-là. Il arrive parfois que le lumbago, communément appelé « tour de rein », se manifeste après un effort pour soulever un objet lourd. Pourtant, le mouvement a été fait à maintes reprises sans provoquer de douleur. Ce qu’il faut comprendre, c’est que le dos a choisi cet instant précis pour dire qu’il en avait assez. Le fait de négliger sa posture, de forcer un peu n’importe comment ou de ne pas renforcer ses muscles nous affecte peu lorsqu’on est jeune. Cependant, l’usure fait sa marque et, au moment où la douleur s’installe, ce sont souvent les actions passées qui nous rattrapent brusquement, le geste n’en étant que le déclencheur. Le nerf sciatique La douleur peut souvent être associée à ce qu’on appelle communément un nerf coincé. Le phénomène se produit lorsque quelque chose frotte sur le nerf ou le compresse. Parfois, la douleur se situe même à un endroit différent de son origine. Par exemple, une irritation ou une pression exercée sur le nerf dans la région lombaire peut causer une douleur à la jambe ou au pied. C’est ainsi qu’une douleur ressentie de la région lombaire à la jambe en passant par les fesses et le derrière de la hanche est généralement liée à une irritation des racines nerveuses qui forment le nerf sciatique. Problèmes de disques Les disques intervertébraux sont régulièrement sollicités. D‘ailleurs, le poids du haut du corps exerce à lui seul une pression. La pression devient évidemment plus forte lorsque nous transportons une charge additionnelle. Si, en plus, la charge est mal répartie ou qu’un mouvement de torsion est appliqué au corps, le stress imposé au disque s’accroît, augmentant ainsi les risques de blessure au dos. Deux phénomènes sont particulièrement reconnus comme causes majeures des maux de dos : la hernie discale et la dégénérescence discale. L’expression « avoir un disque déplacé » est souvent utilisée pour décrire un type de lésion relatif aux disques intervertébraux. Pourtant, elle est pour le moins incorrecte, car ces derniers sont solidement attachés aux vertèbres du dessus et du dessous. Ils ne peuvent donc pas se déplacer. Ce qui se passe plutôt dans ce cas, c’est que l’anneau fibreux qui forme l’extérieur du disque est endommagé et laisse passer une portion de la partie intérieure gélatineuse qui vient alors comprimer une racine nerveuse, ce qui peut se traduire par une douleur au dos ou dans une autre partie du corps. Ce phénomène est connu sous le nom de hernie discale. La dégénérescence discale survient avec le temps quand le disque, qui est en grande partie composé d’eau, commence à perdre cette eau, ce qui le rend plus fragile. Le disque perdant du volume et devenant plus dur peut alors causer une usure des joints qui relient chaque vertèbre, réduisant ainsi la flexibilité de la colonne et causant alors une douleur au dos. Les muscles Au niveau de la colonne, la flexibilité dépend des muscles pour le mouvement et des ligaments pour le renforcement des liens et la limitation des déplacements. Le contrôle des mouvements est donc assumé par les muscles qui T R O I S Les mots pour le dire Malgré le poids qu’elle doit supporter et les efforts qu’on lui impose, la colonne vertébrale est somme toute très résistante. Cependant, les mauvaises postures, les chocs et les efforts accumulés depuis la naissance laissent des traces et l’usure finit par s’imposer. Les disques intervertébraux et les ligaments se détériorent ce qui se traduit parfois par diverses manifestations de douleur. C’est alors que la lombalgie et la dorsalgie, par exemple, font leur apparition. À quoi ces termes font-ils référence ? Il faut comprendre que ces mots n’identifient pas une maladie et ne pose pas un diagnostic, mais décrivent plutôt un symptôme. En fait, l’expression « algie » est dérivée du terme grec qui veut dire douleur. La lombalgie désigne donc une douleur lombaire, ce qui la situe dans le bas du dos. Le terme n’identifie pas la cause, mais plutôt l’effet. détermineront l’amplitude du mouvement et la vitesse à laquelle ce dernier sera effectué. Il faut donc que les muscles soient en mesure de remplir leur fonction et éviter qu’un mouvement trop intense vienne affecter la résistance des ligaments. Deux éléments sont à prendre en considération lorsque l’on veut déterminer la capacité du muscle à remplir pleinement son rôle : la force et l’endurance à l’effort. Avec l’âge, la colonne peut subir une certaine usure au niveau des ligaments et des disques. Le muscle, de son côté, sera moins affecté s’il est entretenu, d’où l’importance de compenser les effets du vieillissement en portant une plus grande attention à la santé de ses muscles. Les muscles sont contrôlés par les ordres que le cerveau envoie par le système nerveux. Ainsi, ils travailleront de façon dynamique lorsqu’ils seront appelés à se contracter et à se détendre en alternance. La période de détente permet alors au sang de faire circuler l’oxygène qui nourrit le muscle et de maintenir sa force normale. Par ailleurs, lorsque le travail impose au muscle de rester contracté constamment, il en résulte une fatigue du muscle qui se traduira par un certain inconfort et qui se transformera, petit à petit, en douleur. Ainsi, lorsque la posture de travail implique d’être penché, accroupi ou d’avoir le dos arqué, il est important de prendre de courtes poses régulières afin de permettre le relâchement de la tension musculaire. Des étirements dans le sens contraire de la contraction sont alors recommandés pour éliminer la fatigue du muscle. Par exemple, si on travaille penché, il suffira de se relever et de s’étirer vers l’arrière quelques fois pour se détendre. De la même façon, si le travail implique d’avoir le dos arqué, comme c’est le cas lorsqu’on travaille au-dessus de sa tête dans un escabeau, le fait de descendre sur le plancher et de se pencher vers l’avant à quelques reprises permettra de relaxer et pourra éviter l’apparition de douleurs. Éviter les maux de dos La majorité des problèmes de dos ne sont pas occasionnés par un événement soudain, mais résultent plutôt de l’usure causée par les charges imposées à la colonne au fil des ans. Les lésions mineures s’accumulent et, lentement mais sûrement, ouvriront la voie à une dégénérescence de la colonne. Par ailleurs, il arrive aussi que les blessures soient provoquées par un accident particulier mais, encore là, la condition générale de la colonne jouera un rôle important sur la facilité à récupérer et sur le risque de développer un mal de dos chronique. Ainsi, les maux de dos sont souvent associés à des mauvaises postures. Lorsque ces dernières sont combinées à un soutien abdominal insuffisant, il pourra en résulter un étirement des ligaments qui entraînera éventuellement une déviation de la colonne. La douleur s’installe d’abord sous forme de raideur passagère, puis de façon permanente. Q U A T R E Parmi les autres causes, les efforts excessifs sont aussi fréquemment mentionnés. Une charge additionnelle imposée à la colonne vertébrale peut se traduire par une déchirure musculaire, une inflammation musculaire ou une hernie discale. Le manque d’exercice et l’excédent de poids sont aussi pointés du doigt lorsqu’il s’agit d‘identifier des responsables. Enfin, une minorité des maux de dos, soit environ 10 %, serait due à des maladies telles que l’arthrose ou la méningite spinale. Encore une fois, nous ne le répéterons jamais assez, il vaut mieux prévenir que guérir. Adopter une bonne posture, faire de l’exercice et respecter les règles de base lorsque le dos est sollicité diminueront grandement les risques de développer des problèmes de colonne. Conserver son dos en santé est un travail de tous les instants. N’attendez pas que la douleur s’installe avant d’agir. Écouter son corps Dans le cadre régulier du travail, il est normal qu’une certaine fatigue et des courbatures soient ressenties. Cette situation peut également se produire après un exercice physique, telle la première ballade à bicyclette de l’année ou le lendemain du grand ménage de la maison. Par conséquent, il ne faut pas s’inquiéter et cesser toute activité au moindre signal de raideur ou de douleur. Cependant, si la douleur apparaît de façon régulière ou ne disparaît pas avec le temps, il faut comprendre qu’il s’agit fort probablement d’un signe du corps que quelque chose cloche. Il est alors sain de tenter d’identifier la situation qui a pu provoquer cet inconfort et d’examiner s’il n’y a pas lieu de modifier le comportement ou les conditions responsables du malaise. À moins qu’il ne s’agisse d’un accident soudain, les problèmes de dos sont souvent précédés de signaux d’avertissement qu’il faut respecter. Soyez attentifs à ces signaux et tentez de distinguer ceux qui sont simplement des inconforts passagers de ceux qui risquent d’affecter votre condition à moyen et long terme. Vous seul êtes en mesure d’établir si le malaise que vous ressentez est normal ou s’il est précurseur d’une détérioration de votre condition physique. Encore une fois, il ne s’agit pas de cesser tout effort qui peut entraîner de la fatigue, mais plutôt de ne pas faire l’autruche et de respecter ses limites. Exercices de prévention Il existe certains exercices spécifiques qui peuvent aider à diminuer les problèmes de dos. Ils servent à raffermir les muscles du dos, de l’abdomen, des hanches et des cuisses et à leur donner plus de souplesse. De plus, certaines activités à la portée de tous peuvent contribuer à préserver une bonne condition physique, telles la natation, la marche et la bicyclette. Une simple recherche sur Internet ou à la bibliothèque vous permettra d’obtenir divers programmes d’exercices spécialisés. Cependant, avant de commencer, il est recommandé d’en discuter avec son médecin afin de vérifier s’il n’y aurait pas de contre-indications. Enfin, avant chaque session, il est primordial de s’accorder une période d’échauffement. C I N Q Grouille avant que ça rouille ! Un des grands développement survenus dans le traitement des maux de dos résulte de la remise en question du repos complet, qui était auparavant la norme dès que le mal faisait son apparition. Les spécialistes se sont finalement aperçus que la réduction ou l’élimination totale de l’activité physique nuisait à la réhabilitation. Car, au bout d’un certain temps, les muscles s’atrophiaient et rendaient plus difficile le retour à la forme habituelle. Ceci ne signifie pas qu’un repos de deux ou trois jours n’est pas réparateur. Au contraire, cela peut enlever la pression sur la colonne et permettre aux muscles de récupérer. Cependant, les spécialistes visent maintenant à permettre à leurs patients de reprendre leurs activités physiques habituelles le plus rapidement possible. Des programmes de conditionnement adaptés à la situation de la personne sont souvent proposés et des résultats intéressants sont obtenus et cela, même chez ceux qui souffrent depuis longtemps de maux de dos chroniques. Quand la douleur demeure : les maux de dos chroniques Plusieurs personnes souffriront de maux de dos au cours de leur vie. Même si la douleur se manifeste de façon aïgue, il arrivera qu’elle disparaisse d’elle-même au bout de quelques jours. Cependant, si elle persiste plus de trois jours, il est temps de consulter un médecin. Une prise en charge rapide du problème peut faciliter le diagnostic et permettre de maximiser l’efficacité du traitement. Malgré l’intervention du médecin, si la douleur persiste toujours, on parlera de maux de dos chroniques qui peuvent, à la limite, devenir cause d’invalidité. Dans ces situations, il est possible que la cause de la douleur soit difficile à trouver puisqu’elle peut mettre en cause autant les ligaments, les muscles, les disques, les os ou provenir des nerfs connectés à la moelle épinière. Pour trouver l’origine du mal, plusieurs examens peuvent être effectués et certains sont complexes. Ainsi, il arrivera parfois que les examens traditionnels, tels que les radiographies, ne révèlent rien malgré la douleur ressentie. Il faut alors pousser l’investigation plus loin. Il est cependant clair que le succès d’une telle approche repose sur la volonté de l’individu et nécessite de sa part des efforts et une certaine persévérance pour obtenir les résultats escomptés d’un programme de réhabilitation physique. S I X Si vous souffrez de maux de dos chroniques, il ne faut donc pas hésiter à consulter un médecin qui pourra, au besoin, vous référer à un spécialiste. De plus, selon la cause des maux de dos, il pourra vous recommander le médicament approprié (simple anti-douleur ou anti-inflammatoire), l’application de chaleur ou de froid ainsi qu’un programme d’exercice adapté à votre situation. Dans les cas extrêmes, si aucun autre traitement ne donne de résultats, le médecin examinera la possibilité de procéder à une intervention chirurgicale. Toutefois, il s’agit d’une solution de dernier recours qui mérite réflexion. Ce qu’on s’accorde généralement pour dire, c’est qu’il n’y a pas de remède miracle pour guérir les maux de dos. Il existe plutôt des traitements qui permettront d’en limiter les désagréments. Le but recherché est de diminuer la douleur ressentie et de ralentir le processus dégénératif de la colonne. Le médecin traitant devra donc sans tarder cibler les problèmes qui requièrent une attention immédiate et, par la suite, développer des moyens de prévenir de nouveaux événements. « Dos droit, genoux fléchis » La prévention au travail : conseils pratiques à retenir On peut affirmer sans problème que chaque fois qu’on soulève ou qu’on déplace un objet, on risque de se blesser. Sans nécessairement en faire une maladie, il faut admettre que, en général, la manutention exige un certain effort. Il est donc important de bien connaître les méthodes de travail sécuritaires qui permettront de limiter les risques de manière efficace. Voici donc dix conseils de base applicables à la manutention manuelle qui aideront le travailleur à préserver sa santé physique : 1. Respectez une limite de charge raisonnable en la réduisant au besoin. Rappelez-vous qu’on peut aussi répartir le poids d’une charge en demandant l’aide d’une autre personne. 2. Alternez les charges lourdes avec d’autres plus légères pour permettre une meilleure répartition de l’effort. 3. Choisissez la méthode la plus appropriée : faire glisser des objets plutôt que les soulever ou pousser plutôt que tirer peut réduire l’effort demandé. 4. Stabilisez la charge pour éviter des faux mouvements et assurez-vous d’avoir une bonne prise sur l’objet à manipuler. 5. Assurez-vous, dans la mesure du possible, que l’effort est bien réparti sur votre colonne. Lorsque la pression de la charge est appliquée sur un seul côté du corps, on augmente les risques. 6. Approchez-vous de la charge à soulever plutôt que de travailler à bout de bras. 7. Prévoyez un espace libre pour circuler avec la charge et assurez votre équilibre avant de commencer à soulever la charge. 8. Évitez les mouvements de torsion pendant que vous manipulez la charge. 9. Prévoyez quelques échauffements avant d’imposer un stress important aux muscles. 10. Prenez quelques instants pour récupérer après un effort plus intensif. S E P T Cette expression « dos droit, genoux fléchis » est la règle d’or de la manutention. Si les genoux ne sont pas fléchis, c’est nécessairement le dos qui doit plier pour rejoindre l’objet à manipuler. Or, la flexion de la colonne n’est pas recommandée puisqu’elle accroît le risque de lésion. En effet, en se penchant ainsi vers l’avant, les muscles du dos sont plus sollicités qu’en position droite et, simultanément, les disques sont comprimés de façon inégale. Cependant, il faut éviter de prendre l’expression au pied de la lettre et de s’accroupir complètement. La position optimale à adopter se caractérise plutôt par un léger fléchissement des genoux. En fait, avant de soulever une charge, il faut toujours écarter les pieds pour s’assurer d’un bon équilibre, garder le parallélisme des épaules avec le bassin et le sol et, bien sûr, minimiser la flexion lombaire en fléchissant les genoux, et ce, sans exagérer. Rôle de l’employeur en matière de prévention En prenant connaissance des divers facteurs qui peuvent provoquer des maux de dos, il est tentant de reporter l’entière responsabilité de ce type de lésion sur le travailleur. Après tout, s’il se tient en forme et s’il développe de bonnes habitudes quant à son maintien et à sa façon de travailler, le travailleur devrait mettre toutes les chances de son côté. Cependant, l’implication de l’employeur a aussi son importance. La manutention manuelle doit pourtant être considérée comme un risque réel. L’employeur doit donc faire une démarche consistant à évaluer les risques de la manutention manuelle sur la santé et l’intégrité physique de ses travailleurs. Cela se fait notamment en établissant le poids de la charge à déplacer et sa stabilité. Lors de la planification du travail, il ne faudra surtout pas sous-estimer le fait que la capacité à soulever une charge peut varier d’un individu à l’autre. La planification des travaux De plus, il faudra tenir compte de l’effort physique requis pour lever et transporter la charge, analyser l’espace requis pour son déplacement tout en tenant compte de l’état du sol. On devra également considérer la fréquence de la manutention, la cadence, la durée et enfin, au besoin, prévoir une alternance entre les objets lourds et ceux plus légers ou des périodes de récupération suffisantes. Lors de la planification initiale, l’employeur devra prévoir son organisation du travail de façon à réduire, le plus possible, les efforts des travailleurs. Si des poids importants sont impliqués, l’utilisation d’appareils mécaniques ou d’équipements de manutention doit être envisagée. On peut également prévoir une manutention en équipe avec un ou plusieurs autres travailleurs. Avant la livraison des matériaux et des équipements, il faudra prendre en compte l’emplacement choisi pour l’entreposage en regard des déplacements qu’aura à faire le travailleur avec une charge. Il faudra aussi faciliter l’accès aux objets à manutentionner et les situer en fonction de leur poids et de leur volume. Cela peut faire la différence entre une opération risquée et une manutention facile. Il faudra aussi faire en sorte que le matériel nécessaire à l’exécution du travail soit placé à portée de mains des travailleurs afin de leur éviter d’avoir à s’étirer pour atteindre des objets ou des outils et… risquer de se blesser au dos. Enfin, il est nécessaire de bien informer les travailleurs. L’information devra porter sur le poids de la charge à déplacer, sur les moyens à prendre pour le faire et surtout à les instruire sur les gestes et postures à adopter pour réaliser en toute sécurité le déplacement manuel de la charge. En résumé, la meilleure façon de prévenir les blessures au dos est de mettre sur pied des mesures de travail sécuritaires, de privilégier, si possible, l’utilisation d’équipement de manutention, de ne pas hésiter à dialoguer avec les travailleurs avant le début de chaque tâche comportant des risques pour le dos et à les informer sur les diverses méthodes de manutention, incluant le travail en équipe. CORPORATION DES MAÎTRES MÉCANICIENS EN TUYAUTERIE DU QUÉBEC 8175, boul. St-Laurent Montréal (Québec) H2P 2M1 Tél. : (514) 382-2668 Fax : (514) 382-1566 Sans frais : 1 800-465-2668 [email protected] www.cmmtq.org La manutention manuelle Malgré la meilleure volonté du monde à utiliser des moyens mécanisés pour manipuler les objets, il existera toujours une foule de situations où la manutention manuelle ne peut être évitée. L’opération en elle-même est si fréquente et si naturelle qu’on oublie qu’elle est une source importante d’accidents qui auraient pu être évités. H U I T