Maux de dos

Transcription

Maux de dos
D
S
L E S
La colonne
vertébrale :
un
assemblage
bien
pensé
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P É C I
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M A U X
La source
du mal
Éviter
les maux
de dos
Quand la
douleur
demeure :
les maux
de dos
chroniques
Écouter
son corps
D E
La
prévention
au
travail :
conseils
pratiques
à retenir
D O S
Rôle de
l’employeur
en matière
de
prévention
Les travailleurs du domaine de la mécanique du bâtiment
doivent souvent travailler accroupis ou les bras en extension
au-dessus de la tête. Les postures de travail imposées ou
les charges à déplacer viennent solliciter plusieurs parties
du corps. Une de ces parties est particulièrement vulnérable :
le dos. En effet, selon les statistiques, entre 75 et 80 % de la
population souffriront de maux de dos à une période ou l’autre
de leur vie. Les maux de dos sont d’ailleurs parmi les principales
causes d’absence du travail.
Il y a quelques années, une étude publiée par l’Institut de
recherche en santé et sécurité du travail (IRSST) mentionnait
qu’en tenant compte des facteurs de risque et de gravité,
les entrepreneurs spécialisés de la construction constituent
des cibles importantes pour la prévention des maux de dos.
Ainsi, devant l’ampleur du phénomène, la Corporation des
maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec (CMMTQ)
trouvait intéressant de consacrer la 3e édition de ses
dossiers spéciaux à la prévention des maux de dos.
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MARS 2003
La colonne vertébrale : un assemblage bien pensé
Sans entrer dans les détails, il est nécessaire de
comprendre de quoi est formée la colonne vertébrale afin de mieux saisir la dynamique des maux
de dos et l’importance de prendre des mesures
préventives pour les éviter ou en réduire l’impact.
Ainsi, la colonne vertébrale est constituée de
24 vertèbres qui ont pour rôle de supporter le tronc
et de protéger la moelle épinière. Élément essentiel
du système nerveux central, la moelle épinière est
un cordon de tissus nerveux qui transmet les
informations du cerveau aux différentes parties
du corps. Lorsque la moelle épinière est touchée,
sa capacité de transmettre les signaux aux régions
contrôlées ou
de recevoir les
influx nerveux
est affectée et
peut se traduire
par des engourdissements ou
de la paralysie.
• En 2000, plus de
35 000 travailleurs ont été
La colonne
indemnisés pour une
est l’une des
parties les plus
affection vertébrale.
importantes du
corps humain
• Pendant cette même année,
puisqu’elle
la CSST estime à quelque
lui donne
425,6 millions $
son support
les sommes déboursées
principal.
pour les affections
Ce qui est
vertébrales.
Statistiques
de la CSST
• En 2000, les travailleurs
souffrant d’une entorse
ont dû s’absenter
de leur travail
pour une période
moyenne de 39,1 jours.
La période d’absence
moyenne pour
les fractures
passait
à 127,3
jours
et à 168,7
jours pour
une hernie discale.
particulièrement remarquable c’est que, malgré le
poids qu’elle doit supporter, elle demeure flexible et
relativement souple.
Si on l’examine de plus près, la colonne vertébrale
est composée de 7 vertèbres cervicales au niveau
du cou, de 12 vertèbres dorsales dans la partie
supérieure et médiane du tronc et de 5 vertèbres
lombaires situées dans sa partie inférieure.
Entre chaque vertèbre, les disques intervertébraux
forment des coussins qui agissent comme amortisseurs. Ceux-ci sont composés d’une partie extérieure formée de fibres dures et d’une partie
interne gélatineuse. Ces disques, insérés entre
chaque vertèbre, facilitent les mouvements et
donnent à la colonne sa flexibilité à la colonne.
Par ailleurs, les vertèbres sont empilées les unes
par dessus les autres, de sorte que celles du niveau
inférieur supportent celles qui sont au-dessus.
Cet assemblage ne pourrait tenir en place sans les
ligaments qui relient ensemble les segments osseux.
Les ligaments sont des tissus très peu élastiques qui
servent à retenir la structure. Le tout est complété
par les muscles qui guident et permettent de
contrôler les mouvements afin d’éviter que
ceux-ci dépassent l’amplitude maximale permise
par les ligaments.
Il faut donc retenir que la colonne vertébrale n’est
pas seulement qu’un assemblage d’os et que
d’autres éléments influencent l’état de santé de
l’individu et sa capacité à conserver un dos en
santé.
La source du mal
La colonne vertébrale forme un
système complexe et fascinant.
En effet, lorsque la douleur
s’installe, il n’est pas facile d’en
cibler l’origine. D’ailleurs, avant
qu’un diagnostic soit posé, les
personnes affectées diront
simplement « J’ai mal au dos »
et ce, peu importe que la douleur
soit intense ou légère. Toutefois,
dans les deux cas, le mal de dos
est un symptôme ou un signal
qu’un des éléments composant
la colonne est affecté. Sans prétendre vous donner l’ensemble
des problèmes qui peuvent
survenir, voici quelques
cas types.
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E
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X
Le « tour de rein »
L’histoire de la personne qui se
penche pour ramasser un objet et
qui « barre » sur place n’est pas
nouvelle. Pourtant, la victime de
ce type de mal de dos n’a souvent
rien fait de particulier cette
journée-là.
Il arrive parfois que le lumbago,
communément appelé « tour
de rein », se manifeste après un
effort pour soulever un objet
lourd. Pourtant, le mouvement a
été fait à maintes reprises sans
provoquer de douleur. Ce qu’il
faut comprendre, c’est que le dos
a choisi cet instant précis pour
dire qu’il en avait assez.
Le fait de négliger sa posture,
de forcer un peu n’importe
comment ou de ne pas renforcer
ses muscles nous affecte peu
lorsqu’on est jeune. Cependant,
l’usure fait sa marque et, au
moment où la douleur s’installe,
ce sont souvent les actions
passées qui nous rattrapent
brusquement, le geste n’en étant
que le déclencheur.
Le nerf sciatique
La douleur peut souvent être
associée à ce qu’on appelle
communément un nerf coincé.
Le phénomène se produit lorsque quelque chose frotte sur le
nerf ou le compresse. Parfois, la
douleur se situe même à un
endroit différent de son origine.
Par exemple, une irritation ou
une pression exercée sur le nerf
dans la région lombaire peut
causer une douleur à la jambe ou
au pied. C’est ainsi qu’une
douleur ressentie de la région
lombaire à la jambe en passant
par les fesses et le derrière de la
hanche est généralement liée à
une irritation des racines
nerveuses qui forment le nerf
sciatique.
Problèmes de disques
Les disques intervertébraux
sont régulièrement sollicités.
D‘ailleurs, le poids du haut du
corps exerce à lui seul une
pression. La pression devient
évidemment plus forte lorsque
nous transportons une charge
additionnelle. Si, en plus,
la charge est mal répartie ou
qu’un mouvement de torsion
est appliqué au corps, le stress
imposé au disque s’accroît,
augmentant ainsi les risques
de blessure au dos. Deux phénomènes sont particulièrement
reconnus comme causes
majeures des maux de dos :
la hernie discale et la dégénérescence discale.
L’expression « avoir un disque
déplacé » est souvent utilisée
pour décrire un type de lésion
relatif aux disques intervertébraux. Pourtant, elle est pour
le moins incorrecte, car ces
derniers sont solidement
attachés aux vertèbres du
dessus et du dessous. Ils ne
peuvent donc pas se déplacer.
Ce qui se passe plutôt dans ce
cas, c’est que l’anneau fibreux
qui forme l’extérieur du disque
est endommagé et laisse passer
une portion de la partie intérieure gélatineuse qui vient
alors comprimer une racine
nerveuse, ce qui peut se traduire
par une douleur au dos ou dans
une autre partie du corps.
Ce phénomène est connu sous
le nom de hernie discale.
La dégénérescence discale
survient avec le temps quand
le disque, qui est en grande
partie composé d’eau, commence
à perdre cette eau, ce qui le rend
plus fragile. Le disque perdant du
volume et devenant plus dur peut
alors causer une usure des joints
qui relient chaque vertèbre,
réduisant ainsi la flexibilité de
la colonne et causant alors une
douleur au dos.
Les muscles
Au niveau de la colonne, la flexibilité dépend des muscles pour
le mouvement et des ligaments
pour le renforcement des liens
et la limitation des déplacements.
Le contrôle des mouvements est
donc assumé par les muscles qui
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R
O
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S
Les mots
pour le dire
Malgré le poids qu’elle doit
supporter et les efforts qu’on
lui impose, la colonne vertébrale
est somme toute très résistante.
Cependant, les mauvaises postures,
les chocs et les efforts accumulés
depuis la naissance laissent des traces
et l’usure
finit par
s’imposer.
Les disques
intervertébraux et les
ligaments
se détériorent
ce qui se traduit
parfois par diverses manifestations
de douleur. C’est alors que la lombalgie
et la dorsalgie, par exemple,
font leur apparition.
À quoi ces termes font-ils référence ?
Il faut comprendre que ces mots
n’identifient pas une maladie et
ne pose pas un diagnostic,
mais décrivent plutôt un symptôme.
En fait, l’expression « algie » est dérivée
du terme grec qui veut dire douleur.
La lombalgie désigne donc une douleur
lombaire, ce qui la situe dans
le bas du dos. Le terme n’identifie pas
la cause, mais plutôt l’effet.
détermineront l’amplitude du
mouvement et la vitesse à
laquelle ce dernier sera effectué.
Il faut donc que les muscles
soient en mesure de remplir
leur fonction et éviter qu’un
mouvement trop intense vienne
affecter la résistance des
ligaments. Deux éléments sont
à prendre en considération
lorsque l’on veut déterminer
la capacité du muscle à remplir
pleinement son rôle : la force et
l’endurance à l’effort.
Avec l’âge, la colonne peut subir
une certaine usure au niveau
des ligaments et des disques.
Le muscle, de son côté, sera
moins affecté s’il est entretenu,
d’où l’importance de compenser
les effets du vieillissement en
portant une plus grande
attention à la santé de
ses muscles.
Les muscles sont contrôlés par
les ordres que le cerveau envoie
par le système nerveux. Ainsi, ils
travailleront de façon dynamique
lorsqu’ils seront appelés à se
contracter et à se détendre en
alternance. La période de détente
permet alors au sang de faire
circuler l’oxygène qui nourrit
le muscle et de maintenir sa
force normale. Par ailleurs,
lorsque le travail impose au
muscle de rester contracté
constamment, il en résulte
une fatigue du muscle qui se
traduira par un certain inconfort
et qui se transformera, petit à
petit, en douleur. Ainsi, lorsque
la posture de travail implique
d’être penché, accroupi ou
d’avoir le dos arqué, il est
important de prendre de
courtes poses régulières afin
de permettre le relâchement
de la tension musculaire.
Des étirements dans le sens
contraire de la contraction
sont alors recommandés pour
éliminer la fatigue du muscle. Par
exemple, si on travaille penché, il
suffira de se relever et de s’étirer
vers l’arrière quelques fois pour
se détendre. De la même façon,
si le travail implique d’avoir le
dos arqué, comme c’est le cas
lorsqu’on travaille au-dessus
de sa tête dans un escabeau,
le fait de descendre sur le
plancher et de se pencher vers
l’avant à quelques reprises
permettra de relaxer et pourra
éviter l’apparition de douleurs.
Éviter les maux de dos
La majorité des problèmes de
dos ne sont pas occasionnés par
un événement soudain, mais
résultent plutôt de l’usure causée
par les charges imposées à la
colonne au fil des ans. Les lésions
mineures s’accumulent et,
lentement mais sûrement,
ouvriront la voie à une
dégénérescence de la colonne.
Par ailleurs, il arrive aussi que
les blessures soient provoquées
par un accident particulier mais,
encore là, la condition générale
de la colonne jouera un rôle
important sur la facilité à
récupérer et sur le risque de
développer un mal de dos
chronique.
Ainsi, les maux de dos sont
souvent associés à des mauvaises
postures. Lorsque ces dernières
sont combinées à un soutien
abdominal insuffisant, il pourra
en résulter un étirement des
ligaments qui entraînera
éventuellement une déviation
de la colonne. La douleur
s’installe d’abord sous forme
de raideur passagère, puis
de façon permanente.
Q
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A
T
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E
Parmi les autres causes, les
efforts excessifs sont aussi
fréquemment mentionnés.
Une charge additionnelle
imposée à la colonne vertébrale
peut se traduire par une déchirure
musculaire, une inflammation
musculaire ou une hernie discale.
Le manque d’exercice et
l’excédent de poids sont aussi
pointés du doigt lorsqu’il s’agit
d‘identifier des responsables.
Enfin, une minorité des maux de
dos, soit environ 10 %, serait due
à des maladies telles que
l’arthrose ou la méningite spinale.
Encore une fois, nous ne le
répéterons jamais assez,
il vaut mieux prévenir que guérir.
Adopter une bonne posture,
faire de l’exercice et respecter
les règles de base lorsque
le dos est sollicité diminueront
grandement les risques de
développer des problèmes de
colonne. Conserver son dos en
santé est un travail de tous
les instants. N’attendez pas que
la douleur s’installe avant d’agir.
Écouter son corps
Dans le cadre régulier du travail,
il est normal qu’une certaine
fatigue et des courbatures soient
ressenties. Cette situation peut
également se produire après
un exercice physique, telle la
première ballade à bicyclette de
l’année ou le lendemain du
grand ménage de la maison.
Par conséquent, il ne faut pas
s’inquiéter et cesser toute
activité au moindre signal
de raideur ou de douleur.
Cependant, si la douleur
apparaît de façon régulière ou
ne disparaît pas avec le temps,
il faut comprendre qu’il s’agit
fort probablement d’un signe
du corps que quelque chose
cloche. Il est alors sain de
tenter d’identifier la situation
qui a pu provoquer cet inconfort
et d’examiner s’il n’y a pas lieu
de modifier le comportement ou
les conditions responsables
du malaise.
À moins qu’il ne s’agisse
d’un accident soudain,
les problèmes de dos sont
souvent précédés de signaux
d’avertissement qu’il faut
respecter. Soyez attentifs à ces
signaux et tentez de distinguer
ceux qui sont simplement des
inconforts passagers de ceux
qui risquent d’affecter votre
condition à moyen et long terme.
Vous seul êtes en mesure
d’établir si le malaise que vous
ressentez est normal ou s’il est
précurseur d’une détérioration
de votre condition physique.
Encore une fois, il ne s’agit
pas de cesser tout effort qui
peut entraîner de la fatigue,
mais plutôt de ne pas faire
l’autruche et de respecter
ses limites.
Exercices
de prévention
Il existe certains exercices
spécifiques qui peuvent aider à diminuer
les problèmes de dos. Ils servent à
raffermir les muscles du dos,
de l’abdomen, des hanches et des cuisses
et à leur donner plus de souplesse.
De plus, certaines activités à la portée de
tous peuvent contribuer à préserver
une bonne condition physique, telles la
natation, la marche et la bicyclette.
Une simple recherche sur Internet
ou à la bibliothèque vous permettra
d’obtenir divers programmes
d’exercices spécialisés. Cependant, avant
de commencer, il est recommandé d’en
discuter avec son médecin afin de vérifier
s’il n’y aurait pas de contre-indications.
Enfin, avant
chaque
session, il est
primordial de
s’accorder
une période
d’échauffement.
C
I
N
Q
Grouille
avant que
ça rouille !
Un des grands
développement
survenus
dans le
traitement
des maux de
dos résulte de
la remise en question du
repos complet, qui était auparavant
la norme dès que le mal faisait
son apparition.
Les spécialistes se sont finalement
aperçus que la réduction ou l’élimination
totale de l’activité physique
nuisait à la réhabilitation.
Car, au bout d’un certain temps,
les muscles s’atrophiaient et rendaient
plus difficile le retour à
la forme habituelle.
Ceci ne signifie pas qu’un repos de deux
ou trois jours n’est pas réparateur.
Au contraire, cela peut enlever la pression
sur la colonne et permettre aux muscles
de récupérer. Cependant, les spécialistes
visent maintenant à permettre à leurs
patients de reprendre leurs activités
physiques habituelles
le plus rapidement possible. Des programmes de conditionnement adaptés à
la situation de la personne sont souvent
proposés et des résultats intéressants
sont obtenus et cela, même chez ceux qui
souffrent depuis longtemps de maux
de dos chroniques.
Quand la douleur demeure :
les maux de dos chroniques
Plusieurs personnes souffriront
de maux de dos au cours de
leur vie. Même si la douleur
se manifeste de façon aïgue,
il arrivera qu’elle disparaisse
d’elle-même au bout de quelques
jours. Cependant, si elle persiste
plus de trois jours, il est temps de
consulter un médecin. Une prise
en charge rapide du problème
peut faciliter le diagnostic et
permettre de maximiser
l’efficacité du traitement.
Malgré l’intervention du médecin,
si la douleur persiste toujours,
on parlera de maux de dos
chroniques qui peuvent, à la
limite, devenir cause d’invalidité.
Dans ces situations, il est possible
que la cause de la douleur soit
difficile à trouver puisqu’elle
peut mettre en cause autant
les ligaments, les muscles,
les disques, les os ou provenir
des nerfs connectés à la moelle
épinière. Pour trouver l’origine
du mal, plusieurs examens
peuvent être effectués et certains
sont complexes. Ainsi, il arrivera
parfois que les examens
traditionnels, tels que les
radiographies, ne révèlent rien
malgré la douleur ressentie.
Il faut alors pousser
l’investigation plus loin.
Il est cependant clair que
le succès d’une telle approche
repose sur la volonté
de l’individu et nécessite
de sa part des efforts
et une certaine persévérance
pour obtenir les résultats
escomptés d’un programme
de réhabilitation physique.
S
I
X
Si vous souffrez de maux de
dos chroniques, il ne faut donc
pas hésiter à consulter un
médecin qui pourra, au besoin,
vous référer à un spécialiste.
De plus, selon la cause
des maux de dos, il pourra vous
recommander le médicament
approprié (simple anti-douleur
ou anti-inflammatoire),
l’application de chaleur ou de
froid ainsi qu’un programme
d’exercice adapté à votre
situation. Dans les cas extrêmes,
si aucun autre traitement ne
donne de résultats, le médecin
examinera la possibilité de
procéder à une intervention
chirurgicale. Toutefois, il s’agit
d’une solution de dernier recours
qui mérite réflexion.
Ce qu’on s’accorde généralement
pour dire, c’est qu’il n’y a pas de
remède miracle pour guérir les
maux de dos. Il existe plutôt des
traitements qui permettront d’en
limiter les désagréments. Le but
recherché est de diminuer la
douleur ressentie et de ralentir
le processus dégénératif de
la colonne. Le médecin traitant
devra donc sans tarder cibler
les problèmes qui requièrent une
attention immédiate et, par la suite,
développer des moyens de
prévenir de nouveaux événements.
« Dos droit,
genoux fléchis »
La prévention au travail :
conseils pratiques à retenir
On peut affirmer sans problème
que chaque fois qu’on soulève
ou qu’on déplace un objet,
on risque de se blesser. Sans
nécessairement en faire une
maladie, il faut admettre que,
en général, la manutention exige
un certain effort. Il est donc
important de bien connaître les
méthodes de travail sécuritaires
qui permettront de limiter les
risques de manière efficace.
Voici donc dix conseils de base
applicables à la manutention
manuelle qui aideront le
travailleur à préserver sa
santé physique :
1. Respectez une limite de charge
raisonnable en la réduisant au
besoin. Rappelez-vous qu’on
peut aussi répartir le poids
d’une charge en demandant
l’aide d’une autre personne.
2. Alternez les charges lourdes
avec d’autres plus légères
pour permettre une meilleure
répartition de l’effort.
3. Choisissez la méthode la plus
appropriée : faire glisser des
objets plutôt que les soulever
ou pousser plutôt que tirer
peut réduire l’effort demandé.
4. Stabilisez la charge pour
éviter des faux mouvements
et assurez-vous d’avoir
une bonne prise sur l’objet
à manipuler.
5. Assurez-vous, dans la mesure
du possible, que l’effort est
bien réparti sur votre colonne.
Lorsque la pression de
la charge est appliquée
sur un seul côté du corps,
on augmente les risques.
6. Approchez-vous de la charge
à soulever plutôt que de
travailler à bout de bras.
7. Prévoyez un espace libre
pour circuler avec la charge
et assurez votre équilibre
avant de commencer à
soulever la charge.
8. Évitez les mouvements de
torsion pendant que vous
manipulez la charge.
9. Prévoyez quelques
échauffements avant
d’imposer un stress
important aux muscles.
10. Prenez quelques instants
pour récupérer après un
effort plus intensif.
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T
Cette expression « dos droit,
genoux fléchis » est la règle d’or
de la manutention. Si les genoux
ne sont pas fléchis, c’est nécessairement
le dos qui doit plier pour rejoindre
l’objet à manipuler. Or, la flexion
de la colonne n’est pas
recommandée
puisqu’elle
accroît le risque
de lésion.
En effet,
en se penchant
ainsi vers
l’avant,
les muscles
du dos sont plus sollicités
qu’en position droite et,
simultanément, les disques sont
comprimés de façon inégale.
Cependant, il faut éviter de prendre
l’expression au pied de la lettre et
de s’accroupir complètement.
La position optimale à adopter se
caractérise plutôt par un léger
fléchissement des genoux. En fait, avant
de soulever une charge, il faut toujours
écarter les pieds pour s’assurer d’un bon
équilibre, garder le parallélisme des
épaules avec le bassin et le sol et,
bien sûr, minimiser la flexion lombaire
en fléchissant les genoux, et ce,
sans exagérer.
Rôle de l’employeur en matière de prévention
En prenant connaissance des divers facteurs qui
peuvent provoquer des maux de dos, il est tentant
de reporter l’entière responsabilité de ce type de
lésion sur le travailleur. Après tout, s’il se tient en
forme et s’il développe de bonnes habitudes quant
à son maintien et à sa façon de travailler, le
travailleur devrait mettre toutes les chances
de son côté. Cependant, l’implication de l’employeur
a aussi son importance.
La manutention manuelle doit pourtant être
considérée comme un risque réel. L’employeur doit
donc faire une démarche consistant à évaluer les
risques de la manutention manuelle sur la santé et
l’intégrité physique de ses travailleurs. Cela se fait
notamment en établissant le poids de la charge à
déplacer et sa stabilité. Lors de la planification du
travail, il ne faudra surtout pas sous-estimer le fait
que la capacité à soulever une charge peut varier
d’un individu à l’autre.
La planification des travaux
De plus, il faudra tenir compte de l’effort physique
requis pour lever et transporter la charge, analyser
l’espace requis pour son déplacement tout en
tenant compte de l’état du sol.
On devra également considérer
la fréquence de la manutention,
la cadence, la durée et enfin,
au besoin, prévoir une alternance
entre les objets lourds et ceux plus
légers ou des périodes de
récupération suffisantes.
Lors de la planification initiale, l’employeur devra
prévoir son organisation du travail de façon
à réduire, le plus possible, les efforts des
travailleurs. Si des poids importants sont
impliqués, l’utilisation d’appareils mécaniques ou
d’équipements de manutention doit être envisagée.
On peut également prévoir une manutention en
équipe avec un ou plusieurs autres travailleurs.
Avant la livraison des matériaux et des
équipements, il faudra prendre en compte
l’emplacement choisi pour l’entreposage en
regard des déplacements qu’aura à faire le
travailleur avec une charge. Il faudra aussi
faciliter l’accès aux objets à manutentionner et
les situer en fonction de leur poids et de leur
volume. Cela peut faire la différence entre une
opération risquée et une manutention facile.
Il faudra aussi faire en sorte que le matériel
nécessaire à l’exécution du travail soit placé à
portée de mains des travailleurs afin de leur
éviter d’avoir à s’étirer pour atteindre des objets
ou des outils et… risquer de se blesser au dos.
Enfin, il est nécessaire de bien informer
les travailleurs. L’information devra
porter sur le poids de la charge à déplacer,
sur les moyens à prendre pour le faire et
surtout à les instruire sur les gestes et postures
à adopter pour réaliser en toute sécurité
le déplacement manuel de la charge.
En résumé, la meilleure façon de prévenir les
blessures au dos est de mettre sur pied des
mesures de travail sécuritaires, de privilégier,
si possible, l’utilisation d’équipement de
manutention, de ne pas hésiter à dialoguer avec
les travailleurs avant le début de chaque tâche
comportant des risques pour le dos et à
les informer sur les diverses méthodes de
manutention, incluant le travail en équipe.
CORPORATION DES MAÎTRES
MÉCANICIENS EN TUYAUTERIE
DU QUÉBEC
8175, boul. St-Laurent
Montréal (Québec) H2P 2M1
Tél. : (514) 382-2668
Fax : (514) 382-1566
Sans frais : 1 800-465-2668
[email protected]
www.cmmtq.org
La manutention manuelle
Malgré la meilleure volonté du monde à utiliser
des moyens mécanisés pour manipuler les objets,
il existera toujours une foule de situations où
la manutention manuelle ne peut être évitée.
L’opération en elle-même est si fréquente et
si naturelle qu’on oublie qu’elle est une source
importante d’accidents qui auraient pu être évités.
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