Voodo Child – Jimi Hendrix

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Voodo Child – Jimi Hendrix
Voodo Child – Jimi Hendrix
Préambule : Cette chanson a été enregistrée en 1968 par le Jimi Hendrix Experience,
groupe formé à Londres en 1966, sur l’album Electric Ladyland, troisième album studio
du groupe, un an avant la mort par overdose de Jimi Hendrix. Le groupe composé de trois
musiciens fixes, Noel Redding et Chas Chandler, s’ouvrait énormément lors des sessions
d’enregistrements à d’autres talents.
Le titre même du groupe annonce par son titre le désir d’Hendrix de ne se rattacher à aucune
tradition ou style musical en particulier : il se laisse la liberté d’être ouvert à toutes formes
d’expériences aussi bien sur le plan musical que celui de sa vie personnelle ; sa musique est
en recherche perpétuelle tout comme lui –même.
Contexte social et politique :
Comme nombre de musiciens des Etats-Unis, Jimi
Hendrix, est profondément touché par le contexte
social de son pays qui traverse une crise importante,
car le pays est non seulement engagé dans la guerre
du Viet-Nâm depuis près de 14 ans, mais en plus, il
est divisé en deux camps farouchement opposés en ce
qui concerne les droits civiques des Afro-américains.
C’est cette même année que le militant pacifiste
Martin Luther King est assassiné.
Dans ce contexte bouillonnant, survolté, dans lequel
la jeunesse cherche désespérément ses repères,
apparaissent plusieurs mouvements de contestation,
tels les Hippies qui tentent de poser de nouvelles
bases pour une société plus juste.
Les musiciens et chanteurs deviennent alors les
portes paroles de toute cette jeunesse et/ou de cette
société qui rejette la guerre, le racisme, l’inégalité
sociale.
Pour plus de détails, voir la fiche sur Hendrix à Woodstock sur ce même site.
JIMI HENDRIX, quelques éléments biographiques
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1942-1970 né à Seattle (Washington) et mort d'overdose à Londres.
Famille pauvre, origine métisse (Afro-Américaine-cherokee)
Guitariste gaucher – apprentissage autodidacte dès l'âge de 15 ans
A Londres en septembre 1966 : formation du trio (guitare, basse, batterie) le Jimi
Hendrix Experience
Festivals: Monterey 68, Woodstock : 69, Ile de Wight : 70
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 JIMI HENDRIX le jeu de la guitare électrique
La guitare électrique comporte 6 cordes métalliques (mi, la, ré, sol, si, mi). Elle utilise un
ampli pour que l’on puisse entendre le son et plusieurs micros qui captent les vibrations des
cordes. L’amplification, le pédalier, relié à la guitare et les micros permettent des effets
électro-acoustiques que Jimi Hendrix a explorés dans toutes leurs possibilités, ouvrant
largement la voie à tous les guitaristes à venir.
Jimi Hendrix va développer et innover les effets sonores possibles avec une guitare
électrique ; on distingue les effets obtenus avec les ampli et la technique de jeu elle-même.
1) effets obtenus grâce aux amplis :
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la distorsion - quand le son n’est plus pur
la saturation – quand l’ampli sort plus de son
qu’il ne le peut.
le delay – quand il y a un sorte de retard par
rapport à l’émission du son, cela crée un
sorte d’écho, ou de réverberation.
la pédale Wah-Wah, qu’on entend très bien
dans l’introduction de Voodo child
le Larsen – retour du son par le micro qui
créée un sifflement
l'effet octavia qui sera spécialement inventé
pour Hendrix.
Ces effets propres à la guitare mis au point par
Hendrix ou exploités jusqu’à leurs limites par ce
musicien, influenceront aussi bien certains
musiciens du jazz que ceux du rock et notamment les groupes de Heavy ou Hard Rock.
Le mot « experience » prend tout son sens ici : jouer de la guitare est une expérience, en
repousser les limites aussi, inviter les gens à l’écouter également.
2) Technique de jeu :
Le bending : il tire sur une corde pour faire
monter le son
Le Taping : il tape sur les cordes
Le Vibrato : petite manette en métal qui varie la
hauteur du son
Le glissando : il glisse sur les notes
Virtuosité : capacité à exploiter la technique de
jeu presque sans limite
3) La stratocastère de Jimi
Hendrix utilisait la stratocastère de chez Fender,
ce qui était rare à l’époque, car c’était surtout
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Gibsons qui était la référence pour les guitaristes. Quand Leo Fender a créé une guitare
avec trois micros au lieu de deux, Jimi tout de suite l’a adoptée car il a immédiatement
deviné comment il pourrait en explorer toutes les ressources. Comme tous les guitaristes
professionnels, il possédait des dizaines de guitares ; à la fin de sa courte vie, il s’est
attaché à une guitare noire (voir photo) sa « black beauty ».
On dit souvent que Hendrix brûlait ses guitares sur scène : c’est faux !
C’est arrivé seulement une fois, dans un contexte très particulier et pour faire passer un
message fort : on est que de passage ici bas, rien ne nous appartient vraiment, même ce
qu’on aime le plus au monde, il faudra le laisser en mourant ; c’était un mot fort dit lors
du festival de Monterey.
Aujourd’hui, Fender sort toujours de nouvelles guitares et les guitares d’Hendrix donnent
par fois leurs noms à ces nouveaux modèles.
Schéma simplifié : guitare, pédalier, ampli
 Voodo Child : analyse de la chanson
Hendrix écrivait les textes de ses chansons lui-même ; il écrivait aussi des textes pour le
plaisir ; il avait un monde intérieur d’une très grande richesse. Il explorait tout ce qui
pouvait lui permettre d’explorer les mondes intérieurs, l’imagination, la créativité ; même
dans son habillement Hendrix recherchait des choses nouvelles. Voodo child a été écrit le
jour même où elle a été enregistrée en studio avec les musiciens. C’est un texte un peu
bizarre, un peu magique.
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Voodo Child
Les paroles et le sens du texte
Well, I stand up next to a mountain
Et Bien, je suis debout à coté d'une montagne
And I chop it down with the edge of my
hand X 2
Et je l'ai applatie avec la paume de la main
Well, I pick up all the pieces and make an
island
Et Bien, je recupère les morceaux et j'en fait
une île
Might even raise just a little sand
Ca devrait même élever juste un peu de sable
'Cause I'm a voodoo child
Parce que j'suis un enfant vaudou
Lord knows I'm a voodoo child
Dieu sait que je suis un enfant vaudou
I didn't mean to take you up all your sweet
time
J'ai pas voulu te prendre tout ton agréable
temps
I'll give it right back to you one of these
days
Je te le rendrai un de ces jours
I said, I didn't mean to take you up all
your sweet time
J'ai dis, je voulais pas te prendre ton
agréable temps
I'll give it right back to you one of these
days
Je te le rendrai un de ces jours
And if I don't meet you no more in this
world
Et si je ne te rencontre plus dans ce monde
Then I'll, I'll meet you in the next one
Alors je, je te rencontrerai dans le suivant
And don't be late, don't be late
Et sois pas en retard, sois pas en retard
'Cause I'm a voodoo child
Parce que je suis un enfant vaudou
Lord knows I'm a voodoo child
Dieu sait que je suis un enfant vaudou
I'm a voodoo child
Je suis un enfant vaudou.
Le texte est assez sibyllin ; on ne comprend pas grand-chose ; il faut savoir que Hendrix est
un féru de sciences fiction, et probablement que ce texte avait un sens tout particulier pour lui.
En tous cas, à travers le titre, il se déclare enfant vaudou, donc un peu sorcier, un peu
magicien
Le vaudou était l’ancienne religion d’un puissant pays appelé le Dahomey (actuel Togo).
Cette religion qui a été plus au moins conservée par les anciens esclaves comme un moyen de
résister à leurs esclavagistes blancs et à leur volonté de les christianiser d’office, rattache donc
directement Hendrix a ses racines africaines qu’il revendique.
L’air de rien, il fait passer ses idées étranges dans la chanson : « si je ne te revois pas dans ce
monde, je te verrai dans le suivant et ne sois pas en retard »
Vodoo child et la musique :
Le style : Cette chanson est puissamment influencée par le blues : on en retrouve la
couleur, tout au long de la chanson. Elle commence par une courte introduction (guitare avec
effet wah-wah et rythmique). Puis arrive le Riff qui se répètera tout au long de la chanson et
qui lui donne sa couleur blues. Le Sib et le Réb sont des notes mobiles dites « notes bleues »
Déf : un riff, dans le rock ou le blues, est un motif qui revient régulièrement et qui donne une
couleur ou une signature à une chanson.
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Le rythme est mis en valeur par une pulsation marquée, hypnotique, qui, combiné au riff qui
revient souvent et à toute l’ambiance si étrange de cette chanson, amène l’auditeur à un état
de transe.
La voix : Hendrix utilise le mi-parler mi-chanter lorsqu’il chante dans Voodo child. Sa voix
est rauque, grave, naturelle. Il semble qu’il improvise le texte au fur et à mesure ; seul le
« Cause I’m a voodo child » est réellement chanté.
La guitare : Mais c’est surtout à la guitare qu’il fait la part belle puisqu’elle revient à trois
reprises improviser dans de très longues plages
musicales qui coupent à chaque fois le texte.
La dernière improvisation à la guitare est absolument
fantastique : tout le génie hendrixien explose dans une
fulgurance inouïe d’effets, de saturations, de
distorsion, de virtuosité, de cris, d’appels, de sons
comme sortis tout droit d’un rêve ou d’un cauchemar,
de traits qui fusent comme des feux d’artifice ; peu à
peu, la guitare semble s’emparer de tout, y compris de
toutes les fibres de notre être, y compris de notre âme ;
elle est comme une expérience inoubliable, qui balaie
tout sur son passage…. bref, assurément ce derniers
solos est l’un des solos les plus puissants du monde
rock… il sonne comme si Hendrix « faisait n’importe
quoi » alors que chaque son est complètement
maîtrisé.
Elle clôt ce monde africain, futuriste et ancien, magique, hypnotique, où les enfants sont des
sorciers qui aplatissent des montagnes de la paume de leur main ; puis la chanson s’estompe
peu à peu sur le riff principal.
En quoi cette oeuvre change notre regard sur le monde ?
Hendrix nous fait pénétrer dans son univers, mélange étrange et bizarre de différents éléments
empruntés à la pluralité de sa culture due à ses origines africaines, afro américaine, cherookee.
Dans cette œuvre, la guitare électrique crée un univers fantastique, bizarre, psychédélique,
mais emprunt d’une forte et bouleversante musicalité emplie de ferveur. Tout s’y mélange
mais avec art ; les rythmes africains anciens, le blues et sa plainte, le riff hypnotique, les solos
de la guitare qui atteignent des sommets de poésie, la voix d’Hendrix qui met en valeur son
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propre texte : Voodo Child est un poème sonore, un poème baroque et futuriste tout à la fois,
qui plonge ses racines dans l’ancien Dahomey…
En quoi y a-t-il continuité ?
Hendrix a toujours expliqué que ses inspirateurs étaient les grands blues men afro américains,
tel Muddy Waters (nous avons écoute et vu Manish men en classe). Il prolonge en la
modifiant cette tradition du blues (voir fiche sur les styles)
Plus de quarante ans après sa mort, la maison de guitare Fender sort de nouvelles guitares qui
rendent un hommage réel au musicien, en créant une guitare qui s’inspire de celle d’Hendrix ;
en effet, celui-ci, gaucher, jouait sur des guitares de droitier dont il remontait les cordes à
l’envers. Cette étrangeté inspire la grande maison Fender à créer de nouvelles guitares qui
auraient sans doute enthousiasmé Hendrix lui-même !
En quoi y-a-t-il rupture ?
Jamais avant Hendrix la guitare électrique n’avait sonné ainsi ; il en révolutionne toutes les
possibilités que l’on peut faire en exploitant les moyens électro-acoustiques de l’instrument et
ouvre complètement la technique de jeu. Son imagination, sa créativité sont toujours en quête
de nouvelles possibilités qui sont toujours au service de la musique. Le son est travaillé
comme jamais avant lui, donnant jusqu’à l’impression d’une texture sonore. La musique et la
guitare était au service de son esprit imaginatif, insolite, original, hors norme.
L’appartement londonien dans lequel Hendrix vécut trois mois : « sa première vraie et seule
maison »
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