La chirurgie réfractive de la cataracte
Transcription
La chirurgie réfractive de la cataracte
SECTION SPÉCIALE COMMANDITÉE PAR ALCON CANADA INC. La chirurgie réfractive de la cataracte : des technologies novatrices élargissent les choix des patients canadiens Forum Gestion des soins de santé 2016, Vol. 29(6) 235-242 ª 2016 Collège canadien des leaders en santé. Tous droits réservés. Réimpressions et autorisation sagepub.com/journalsPermissions.nav DOI : 10.1177/0840470416674401 hmf.sagepub.com Richard Potvin, M. Sc., OD1 Résumé La chirurgie de la cataracte a toujours consisté à extraire le cristallin opacifié de l’œil pour le remplacer par une lentille artificielle. Cette intervention rend la vision du patient plus nette, sans pour autant corriger l’erreur de réfraction, c’est-à-dire la nécessité de porter des lunettes ou des lentilles cornéennes après l’opération. Les instruments diagnostiques et chirurgicaux modernes permettent désormais de corriger ces erreurs de réfraction au moment de l’opération, ce qui a fait émerger une nouvelle notion, celle de la chirurgie réfractive de la cataracte. Même si cette correction n’est pas nécessaire sur le plan médical, de nombreux patients se réjouissent de la possibilité de ne plus porter de lunettes ou d’en porter moins après l’opération, même s’ils doivent engager des frais. Introduction Même si la correction des erreurs de réfraction n’est pas un service assuré au Canada, les patients en connaissent l’existence et, souvent, les technologies qui s’y rattachent. Bon nombre sont prêts à payer les frais supplémentaires liés à l’utilisation de ces nouvelles technologies pour réduire leurs risques de porter des lunettes après l’opération. Cependant, à moins que ces technologies ne leur soient offertes, ils n’auront pas le choix. Un établissement qui dispose d’une technologie novatrice est mieux en mesure d’offrir une « chirurgie réfractive de la cataracte » aux patients, et peut-être d’améliorer leur expérience chirurgicale globale et leurs résultats cliniques. Selon l’orientation que prennent les agences de santé provinciales, les patients devraient avoir la possibilité d’opter pour une chirurgie réfractive de la cataracte. Par exemple, le nouveau programme ontarien Priorité aux patients : Plan d’action en matière de soins de santé stipule expressément : « Ce plan est conçu pour répondre à une promesse claire en matière de santé : donner la priorité aux gens et aux patients en améliorant leur expérience relative aux soins de santé et leurs résultats au chapitre de la santé. »1 Dans la mesure où il est démontré que de nouvelles technologies peuvent être bénéfiques aux patients, celles-ci devraient leur être offertes à un coût qui ne pénalisera pas le dispensateur. Par ailleurs, les dispensateurs doivent respecter leurs obligations fiduciaires envers les patients2, distinguer clairement les services assurés des services non assurés et facturer convenablement les services non assurés3. Historique La chirurgie de la cataracte est l’une des opérations les plus courantes en Amérique du Nord, en grande partie à cause du vieillissement de la population. D’après l’évolution de la démographie, les volumes devraient augmenter considérablement d’ici dix ans. En 1991, on estimait que 11,5 % de la population canadienne était âgée de 65 ans ou plus. Cette proportion était passée à 14,4 % en 2011, et d’ici 2031, un Canadien sur cinq devrait avoir plus de 65 ans4. Hatch et coll. ont utilisé des données en population ontariennes similaires pour prédire que le volume annuel de chirurgies de la cataracte dans cette province passerait de 175 000 cas en 2014 à 250 000 en 2026, soit une augmentation de 43 %5. En fonction de ces chiffres, les établissements qui offrent cette intervention devraient prévoir une augmentation marquée du volume de chirurgies de la cataracte dans un avenir rapproché. Ainsi, le gouvernement devra dégager plus de fonds pour répondre à la demande de la population vieillissante du Canada. La chirurgie de la cataracte a beaucoup évolué depuis 30 ans. Jusqu’à la fin des années 1970, l’opération s’associait à une hospitalisation, à une très grande incision de l’œil et à une longue convalescence. Aujourd’hui, le patient peut s’attendre à subir toute l’intervention dans un cadre ambulatoire et, souvent, à reprendre ses activités quotidiennes la journée même. Les incisions sont beaucoup plus petites et le traumatisme relatif de l’œil, beaucoup plus limité, tandis que les médicaments prophylactiques réduisent considérablement le risque d’infection. L’objectif de l’intervention a aussi changé. Avant 1980, l’opération était généralement suivie du port permanent de lunettes très épaisses. En 1981, la Food and Drug Administration a approuvé les premières lentilles intraoculaires (LIO)6. Selon une étude réalisée à cette période, 85 % des patients présentaient une meilleure acuité visuelle corrigée de loin d’au moins 20/40 (logMAR 0,3 ou 6/12) après l’opération7, mais n’avaient plus besoin de lunettes épaisses. Une base de données européenne à jour sur les résultats cliniques après la chirurgie 1 Science in Vision, Akron (New York) États-Unis Auteure-ressource Richard Potvin, Science in Vision, Akron (New York) États-Unis Courriel : [email protected] 236 de la cataracte contient le dossier de près d’un million d’opérations. D’après les résultats, la norme de soins recommandée prévoit que 97 % des patients sans comorbidité oculaire obtiennent une meilleure acuité visuelle corrigée de loin de 20/40 (logMAR 0,3)8. Le taux de réussite de la chirurgie moderne de la cataracte au Canada devrait se comparer à celui de l’Europe. Au Canada, la chirurgie standard de la cataracte est un service assuré, qui couvre l’exérèse du cristallin opacifié de l’œil et son remplacement par une lentille artificielle (une lentille intraoculaire, ou LIO). C’est l’intervention « nécessaire sur le plan médical », qui ne tient pas compte du port de lunettes par la suite. Ainsi, les tests diagnostiques ou les interventions supplémentaires visant à réduire la dépendance aux lunettes, effectués avant, pendant ou après la chirurgie de la cataracte, ne sont pas assurés. Il est à souligner qu’un fort pourcentage de patients du Canada est susceptible de se réjouir de la possibilité d’éviter ou de limiter le port de lunettes après la chirurgie de la cataracte. L’accès aux LIO et aux technologies chirurgicales qui réduirait leurs risques de porter de lunettes les intéressera, même s’ils doivent engager des frais. Cette correction d’erreurs de réfraction, telles que la myopie (vision floue de loin), l’hypermétropie (vision floue de près), l’astigmatisme (déséquilibre directionnel de la focalisation de l’œil) et la presbytie (perte du pouvoir d’accommodation de près, liée à l’âge), par des LIO est souvent désignée par le terme chirurgie réfractive de la cataracte. L’article suivant décrit certaines innovations technologiques récentes dans le domaine de la chirurgie de la cataracte et en expose les avantages potentiels dans le contexte des services assurés et non assurés. Les possibilités que présentent ces technologies pour les établissements de santé canadiens sont également précisées. L’évolution de la chirurgie moderne de la cataracte Avant 1970, la technique standard pour extraire le cristallin consistait à pratiquer une large incision dans la cornée (partie claire de l’œil), à ouvrir la capsule (enveloppe du cristallin) et à extraire le cristallin en un ou deux morceaux. Depuis l’avènement de la phacoémulsification (PKE), le cristallin est émietté par des ultrasons, puis les fragments sont évacués par un système d’irrigation et d’aspiration intégré à la sonde à ultrasons. Un soluté physiologique est pompé dans l’œil, puis aspiré hors de l’œil avec les fragments de cristallin. Cette innovation chirurgicale favorise des incisions beaucoup plus petites et réduit le traumatisme de l’opération. La taille des incisions a diminué depuis les premières PKE, et les technologies de contrôle des liquides et des ultrasons se sont améliorées, mais l’intervention générale a peu évolué. Les LIO ont également évolué. Les lentilles stériles standard, qui font partie du service assuré au Canada, procurent aux patients la meilleure vision corrigée. Cependant, le port de lunettes risque de s’imposer pour corriger l’erreur de réfraction résiduelle de près ou l’astigmatisme. L’arrivée des LIO Forum Gestion des soins de santé multifocales a permis aux patients de pratiquement laisser tomber les lunettes pour les travaux de près ou de loin, tandis que l’avènement des LIO toriques a permis de corriger l’astigmatisme. Ces lentilles ne font pas partie des services assurés. Un exposé détaillé de ces lentilles dépasse la portée du présent article, mais l’intérêt du patient est souvent stimulé par le désir d’être moins dépendant des lunettes, satisfait par la pose d’une LIO torique ou multifocale. L’élaboration de formules pour mieux prédire la puissance des LIO à implanter, un peu comme pour déterminer la prescription d’une paire de lunettes, est une autre percée importante, mais plus discrète, dans le domaine de la chirurgie de la cataracte. L’œil humain est un système optique qui ressemble à un appareil-photo. Et, comme un appareil-photo, si l’œil n’accommode pas (qu’il voit mal de près ou de loin), les images sont floues. Avec l’appareil-photo, on règle le focus de la lentille ou on change de lentille. Avant la chirurgie de la cataracte, le patient peut corriger le flou par l’« ajout » d’une lentille, sous forme de lentille cornéenne ou de lunettes. Lors de la chirurgie de la cataracte, le chirurgien peut incorporer cette correction directement dans l’œil, en remplaçant le cristallin par une LIO d’une puissance différente. Si la puissance de la lentille est bien sélectionnée, le patient profitera peut-être d’une vision nette sans porter de lunettes après l’opération. Le calcul de cette puissance comporte des difficultés. En effet, les mesures sont effectuées avant l’intervention, alors que le patient possède encore son cristallin. La chirurgie de la cataracte consiste à extraire d’abord le cristallin, puis à le remplacer par une LIO beaucoup plus mince. Il est à la fois difficile de prédire et important de déterminer la position exacte de la LIO dans l’œil après l’opération pour établir si le patient devra porter des lunettes, ce qui explique une partie de la variabilité des résultats. Une partie des technologies décrites dans le présent article vise à atténuer ce problème. Cette difficulté dans la précision des calculs se répète à chaque opération, car la formule repose sur des données tirées de populations moyennes, et la variabilité interindividuelle est substantielle. Cependant, les plus grandes difficultés pour bien calculer la puissance de la LIO s’associent généralement à deux situations. La première concerne la correction de l’astigmatisme, un élément courant de l’erreur de réfraction de l’œil, et la deuxième, les yeux qui ont déjà subi des opérations de réfraction, telles que la kératomileusie in situ au laser (LASIK). Il n’est pas évident d’obtenir une évaluation précise de l’astigmatisme, car avant l’opération, il est difficile de mesurer avec fiabilité l’arrière de la cornée (membrane transparente antérieure de l’œil), l’une des surfaces qui contribue à cette anomalie. De plus, comme le cristallin opacifié est extrait lors de l’opération, l’astigmatisme qui s’y trouve, mesuré pendant la planification de l’opération, disparaı̂t avant l’implantation de la LIO. Divers calculs permettent de réduire les effets de ce processus. Dans un œil ayant subi une opération LASIK ou une kératotomie radiaire (KR), la plupart des formules de calcul présument une courbure normale de la cornée et une relation normale entre la courbe avant et arrière. Des opérations comme Potvin la LASIK et la KR perturbent ces deux calculs, et les changements relatifs sont difficiles à compenser avec efficacité. De nombreuses formules spéciales pour calculer la puissance de la LIO visent à régler ce problème, mais l’erreur de réfraction après la LASIK ou la KR est beaucoup plus variable qu’au sein de la population normale9. Les technologies décrites ci-dessous ont peu de répercussions sur la chirurgie standard de la cataracte (c’est-à-dire l’exérèse du cristallin opacifié). Elles sont d’abord conçues pour la chirurgie réfractive de la cataracte et pour réduire l’erreur de réfraction après l’opération, par effet direct (p. ex., l’utilisation d’un système au laser femtoseconde) ou secondaire (p. ex., la mesure d’un aberromètre intraopératoire). Puisque, au Canada, la correction des erreurs de réfraction n’est pas considérée comme nécessaire sur le plan médical lors de la chirurgie de la cataracte, les technologies ne sont pas assurées à cet effet, qu’elle soit d’ordre diagnostique ou « actif ». Les technologies novatrices de la chirurgie réfractive de la cataracte Le développement technologique est foisonnant dans le domaine de la chirurgie de la cataracte. Dans la plupart des cas, il prend la forme d’améliorations graduelles à l’équipement chirurgical standard. Dans d’autres cas, l’innovation est toutefois bien réelle et en modifie le mode d’exécution. Trois technologies font partie de ce groupe : le laser femotoseconde, l’aberrométrie intraopératoire et les systèmes guidés par l’image. Elles sont exposées ci-dessous. Le laser femtoseconde Le laser femtoseconde est utilisé depuis plus de dix ans sur les tissus cornéens, avec une précision et une innocuité remarquables. Cette technologie laser est désormais intégrée à l’automatisation de la plupart des gestes les plus exigeants de la chirurgie de la cataracte, soit la capsulotomie, la fragmentation du cristallin et les incisions de la cornée. En raison de l’utilisation généralisée du laser femtoseconde pour la chirurgie de la cataracte, de nombreuses recherches cliniques ont été réalisées et ont fourni de l’information importante sur l’innocuité et l’efficacité de la chirurgie de la cataracte assistée par laser femtoseconde (CCALFS). Certaines des principales caractéristiques du laser femtoseconde pour la chirurgie de la cataracte sont décrites ci-dessous, conjointement avec des données cliniques pertinentes. L’imagerie. Pour utiliser le laser en toute sécurité sur l’œil, il faut contrôler l’emplacement de chaque impulsion laser. Le laser femtoseconde fait appel à l’imagerie à haute résolution pour visualiser les structures intraoculaires, tant lors de la planification de l’opération que de la localisation intraopératoire des structures oculaires. Ces appareils d’imagerie favorisent le positionnement précis du rayon laser, au micromètre près10. Ils contribuent également à déterminer l’intégrité de l’incision cornéenne et à visualiser l’emplacement de la LIO, afin de procéder à la fragmentation du cristallin assistée par laser11. 237 Une caméra à haute résolution est également intégrée au système pour que le chirurgien puisse visualiser l’œil et planifier l’emplacement général de toutes les incisions. La capsulotomie de la capsule antérieure du cristallin. On peut soutenir que l’une des étapes les plus difficiles de la chirurgie de la cataracte consiste à créer une capsulotomie antérieure parfaitement circulaire, c’est-à-dire le « trou » pratiqué à l’avant de la capsule pour extraire le cristallin et implanter la LIO. Une capsulotomie précise favoriserait un meilleur positionnement de la LIO, une diminution des aberrations et peut-être une meilleure qualité visuelle12,13. Fait à noter, la capsulotomie laser est plus précise sur le plan de la dimension, du positionnement et de la forme que la capsulotomie manuelle12,14. Puisque la capsulotomie fait partie de la chirurgie standard de la cataracte, le recours au laser femtoseconde pour pratiquer la capsulotomie est un service assuré. Les complications. Le taux de complications liées à l’utilisation des systèmes laser semble attribuable à la courbe d’apprentissage, à des réglages d’énergie laser trop élevés ou à l’absence de stabilité oculaire15-17. Ces facteurs à court terme sont liés à l’adoption de nouvelles technologies, que l’expérience pourra corriger. La fragmentation du cristallin. En général, le cristallin qu’il faut extraire lors de la chirurgie de la cataracte est fragmenté par ultrasons. Les impulsions laser facilitent énormément cette intervention, car elles agissent un peu comme si elles perforaient du papier pour le déchirer plus facilement (mais en trois dimensions). Ces impulsions peuvent accélérer l’intervention, limiter la quantité d’énergie utilisée et réduire le traumatisme aux structures adjacentes18. La fragmentation laser peut réduire considérablement la puissance ou l’énergie ultrasonique utilisée et la durée de la PKE pour extraire la cataracte par rapport à la PKE standard (sans laser)18-20. L’accélération de la PKE est particulièrement évidente en cas de cataractes plus denses21. Une énergie de PKE plus élevée accroı̂t le risque d’inflammation. Dans une étude comparant la CCALFS à la PKE standard, l’inflammation postopératoire était plus légère dans le groupe opéré au laser22. La CCALFS peut également réduire la perte de cellules endothéliales au début de la période postopératoire, ce qui peut être bénéfique pour les patients ayant des troubles endothéliaux de la cornée18,23. Puisque la fragmentation du cristallin est un volet standard de la chirurgie et qu’elle est nécessaire sur le plan médical, le laser femtoseconde est un service assuré dans le cadre de cette intervention. Les incisions. La formation d’incisions précises contribue à réduire le risque de suintement de la plaie et à améliorer la vision après la chirurgie de la cataracte. Par rapport aux incisions créées manuellement, les incisions au laser assurent une meilleure intégrité de la plaie24 et des taux similaires d’astigmatisme induits par la chirurgie25, qui sont les deux principales mesures de la qualité des incision. Puisqu’elles sont nécessaires sur le plan médical pour la chirurgie de la cataracte, ces incisions sont assurées. Toutefois, le laser femtoseconde 238 intéresserait peut-être davantage les patients, car il crée des incisions marquées peu profondes qui réduisent l’astigmatisme cornéen. Les incisions laser arquées, créées pour traiter l’astigmatisme résiduel, donnaient des résultats analogues à ceux des LIO toriques, contrairement aux incisions de relaxation effectuées manuellement26,27. Ces incisions au laser femtoseconde sont effectuées lors de la chirurgie réfractive de la cataracte et ne sont donc pas nécessaires sur le plan médical. C’est pourquoi elles ne sont pas assurées. Les résultats cliniques. Plusieurs études ont cherché à déterminer si la plus grande précision du laser femtoseconde procure une meilleure vision aux patients après une chirurgie de la cataracte. Selon une récente méta-analyse, la CCALFS donne des résultats analogues ou supérieurs à la PKE standard18. D’après une étude récente, la proportion de CCALFS assurant une acuité visuelle non corrigée d’au moins 20/25 (6/7,5) était 12 % plus élevée que dans le groupe opéré sans instrumentation28. La réfraction après l’opération détermine si le patient devra porter des lunettes correctrices pour avoir une vision nette. Une étude a fait état d’un équivalent sphérique de réfraction moyen plus bas dans le groupe ayant subi l’intervention au laser que dans celui ayant subi la PKE standard28. L’équivalent sphérique de réfraction du groupe laser se stabilisait également plus rapidement29, probablement à cause d’un positionnement plus stable de la lentille30. Dans une étude, la proportion d’yeux ayant 0,50 D par rapport à la réfraction visée était 21 % plus élevée dans le groupe laser, tandis que dans une autre, il était environ 10 % plus faible que dans le groupe PKE standard29,31. L’innocuité et les limites du laser femtoseconde. En général, l’innocuité de la CCALFS semble comparable à celle de la chirurgie de la cataracte manuelle32. Il est probable que le profil d’innocuité s’améliore à mesure que les chirurgiens se familiariseront avec ces instruments, que les interventions chirurgicales évolueront et que les technologies s’amélioreront en fonction des commentaires des chirurgiens33. Pour résumer, il est démontré que la CCALFS est d’une innocuité comparable à la chirurgie standard de la cataracte et qu’elle présente certains avantages cliniques par rapport à celle-ci. De plus, utilisée dans le cadre des capsulotomies automatisées, elle peut favoriser une vision plus nette. Les incisions arquées au laser peuvent réduire l’astigmatisme à des degrés inatteignables par les incisions manuelles. La réduction de l’énergie par ultrasons utilisée pour la fragmentation laser peut être bénéfique dans les cas plus complexes, tels que les troubles endothéliaux ou les cataractes plus denses. Il sera également possible de mieux prévenir les complications puisque l’intégrité de la principale incision sera mieux respectée. Ces avantages potentiels peuvent être utiles aux chirurgiens et bénéfiques aux patients. Nous répétons qu’il est important de distinguer les divers rôles du laser femtoseconde pour la chirurgie de la cataracte. Lorsque le laser femtoseconde est utilisé pour poser un geste chirurgical nécessaire sur le plan médical, c’est un service assuré. Lorsqu’il est utilisé lors d’une chirurgie réfractive de la Forum Gestion des soins de santé cataracte, des frais d’exécution de gestes chirurgicaux non nécessaires sur le plan médical et de tests diagnostiques connexes peuvent être imputés au patient. L’aberrométrie intraopératoire L’importance de mesurer avec précision la puissance de focalisation (réfractive) de la LIO implantée après la chirurgie de la cataracte a été soulignée plus haut. Étant donné cette difficulté, les chercheurs ont mis au point des méthodes pour mesurer la puissance de l’œil pendant la chirurgie, après l’exérèse du cristallin. La méthode dépend d’une technologie mise au point pour mesurer les yeux afin d’améliorer des chirurgies réfractives de la cornée comme la LASIK. Des instruments du nom d’aberromètre peuvent mesurer le front d’onde de l’œil, une représentation complexe des propriétés optiques de l’ensemble de l’œil. La technologie modifiée pour mesurer le front d’onde à l’aide d’un système monté sur microscope chirurgical se nomme aberrométrie intraopératoire. Le système ORA avec technologie VerifEyeþ (Alcon Laboratories Inc.) est un aberromètre intraopératoire approuvé au Canada qui fournit des mesures en temps réel de la puissance de l’œil après l’exérèse du cristallin. Il est conçu pour réduire les erreurs potentielles liées aux mesures préopératoires et pour tenir compte des changements oculaires découlant de la chirurgie34. Comme on l’a remarqué plus tôt, on a observé des « surprises » de réfraction de plus de 1,0 D dans 13 % des yeux d’une vaste base de données européenne de résultats cliniques8. Les causes peuvent être variables, mais il peut s’agir d’aberrations, auquel cas la géométrie de l’œil diffère suffisamment de la norme pour fausser le calcul de la puissance de la LIO. L’aberrométrie intraopératoire est alors utile35. Cependant, pour déterminer les aberrations, il faudrait utiliser l’instrument dans la majorité des opérations et rechercher les différences entre la puissance la LIO calculée avant l’opération et celle calculée pendant l’opération par rapport à la vision définitive après l’opération. On a souligné plus tôt que les erreurs de mesures préopératoires risquent d’être plus marquées si une chirurgie cornéenne a déjà été exécutée. C’est particulièrement important au sein de ce groupe de patients. En effet, s’ils ont subi une chirurgie de réfraction, ils souhaitent probablement éviter ou limiter le port de lunettes. D’après les résultats, l’aberrométrie intraopératoire peut être utile pour ces patients, car ses résultats sont similaires ou supérieurs à ceux obtenus au moyen des méthodes de calcul préopératoires modernes34,36. L’autre difficulté pour calculer la mesure de la LIO consiste à bien orienter les LIO toriques afin de corriger l’astigmatisme. Le système ORA se fonde sur un algorithme exclusif pour déterminer la puissance de la lentille et déterminer l’orientation de la lentille torique34,35. Une étude a démontré que l’ajout du système ORA contribue à réduire l’astigmatisme résiduel et à accroı̂tre l’acuité visuelle non corrigée de loin lors de l’implantation des lentilles toriques35. Le système ORA serait également utile pour déterminer la position définitive des LIO Potvin Figure 1. Superposition graphique d’un aberromètre intraopératoire (simulation du point de vue du chirurgien au microscope) toriques37. La figure 1 présente la mesure de la puissance cylindrique de l’œil (3,65) transmise au chirurgien par le microscope chirurgical présenté en superposition graphique. Pour être efficace, le chirurgien qui utilise l’aberrométrie intraopératoire doit avoir du temps et de l’expérience35. Divers facteurs peuvent influer sur les mesures, tels que la formation de la plaie, l’hydratation et le maintien de mouvements oculaires minimes ou l’application d’une pression suffisante, mais pas trop importante, avec le dispositif d’immobilisation oculaire34,35,38,39. Le chirurgien doit éviter de manipuler les structures oculaires pendant les mesures, car une anomalie physiologique de la pression intraoculaire et de la profondeur de la chambre antérieure faussent l’optique de l’œil en état de stabilité postopératoire38,39. Il faut observer ces facteurs et en tenir compte pour réduire la variabilité interindividuelle, qui peut représenter une faiblesse de l’appareil34,38,39. L’aberrométrie intraopératoire fournit des données supplémentaires au chirurgien sur la réfraction de l’œil après l’exérèse du cristallin et l’implantation de la LIO. Elle réduit la variabilité de la réfraction après l’opération. Comme elle ne touche que la réfraction de l’œil après l’opération, elle est considérée comme un service non assuré au Canada. L’orientation chirurgicale guidée par l’image La correction de l’astigmatisme lors de la chirurgie de la cataracte se généralise40. Que ce soit à l’aide d’une incision au laser femtoseconde ou d’une LIO torique, l’orientation de la correction oculaire est essentielle à un bon résultat postopératoire. À cet égard, la cyclotorsion, c’est-à-dire la tendance de l’œil à imprimer une rotation lorsque le patient passe de la position assise (où sont mesurées la réfraction et des caractéristiques comme la courbe de la cornée) à la position couchée (où est exécutée l’opération), pose problème. Les chirurgiens recourent à diverses techniques de marquage pour préciser l’orientation de la LIO ou des incisions. Bon nombre sont manuelles et exigent l’utilisation d’un prémarqueur ou d’un marqueur. 239 Figure 2. Le système guidé par l’image VERION, vue de référence La technologie des caméras numériques à haute résolution a favorisé la création de systèmes informatisés guidés par l’image qui peuvent révéler des caractéristiques précises de l’œil (p. ex., la position des principaux vaisseaux sanguins) pour déterminer l’orientation de l’œil lors des mesures préopératoires, puis pendant l’opération. Il devient alors inutile de marquer l’œil, et les mesures obtenues sont plus précises qu’avec un marqueur. Le système guidé par l’image VERION (Alcon Laboratories Inc.) est un exemple de cette nouvelle technologie. Il est composé de trois éléments distincts, mais intégrés. Le premier est l’unité de référence VERION, qui enregistre l’orientation de l’œil tout en prenant des mesures préopératoires, telles que la kératométrie et le diamètre horizontal total de la cornée, pour calculer la puissance de la LIO (figure 2)41. D’autres données, comme la longueur de l’œil, s’ajoutent pour calculer la puissance de la LIO. Ces données sont ensuite transmises (à l’intérieur de l’appareil) au module de planification VERION, le deuxième élément qui est utilisé pour calculer la puissance de la LIO. Le transfert électronique des données réduit la paperasserie et élimine tout risque d’erreur de transcription lors du diagnostic et de la planification de la chirurgie. Pendant le processus de calcul, le module de planification de l’unité de référence VERION permet au chirurgien de déterminer l’emplacement optimal de l’incision pour réduire l’astigmatisme au maximum ou l’orientation optimale d’implantation de la LIO torique. Le troisième élément du système, le marqueur numérique VERION, transfère les données d’imagerie et de planification pertinentes à l’appareil chirurgical, qu’il s’agisse du laser femtoseconde ou d’un microscope opératoire41. S’il s’agit du laser, les données sur l’orientation de l’œil sont intégrées à l’écran de planification informatisé du chirurgien, tandis que s’il s’agit du microscope, les données sont affichées dans le haut de l’oculaire. Les recherches sur le système guidé par l’image VERION démontrent que ce système fournit des mesures prévisibles de la kératométrie et du diamètre horizontal de la cornée42. Une autre étude a établi que le marqueur numérique VERION peut 240 améliorer les résultats des LIO toriques par rapport au marquage manuel de la position de la lentille43. Ce sont là des facteurs essentiels pour stimuler l’adoption de ces systèmes de traitement intégré des images. Les considérations liées aux établissements Comme on l’a signalé plus haut, les récentes innovations technologiques n’ont pas tellement modifié la chirurgie standard de la cataracte. Elles améliorent plutôt la réfraction globale après l’opération. La correction de la réfraction est toutefois exclue des services de chirurgie de la cataracte assurés au Canada. Seuls les patients qui désirent dépendre moins des lunettes et qui sont prêts à payer pour atteindre cet objectif pourraient souhaiter profiter des nouvelles technologies. Un établissement doté de ces technologies novatrices leur permet d’améliorer leur expérience chirurgicale globale et leurs résultats cliniques. Cependant, ces technologies novatrices ont un prix. À cet effet, les plus gros établissements de santé peuvent être avantagés par rapport aux plus petits. On peut postuler qu’un certain pourcentage de patients souhaite payer pour les services non assurés au moment de la chirurgie de la cataracte. Ils peuvent s’être informés en ligne des progrès les plus récents dans le domaine de la chirurgie de la cataracte et s’attendre qu’on les leur propose. Le nombre de patients nécessaire pour justifier les coûts en immobilisation de ces nouvelles technologies atteindra probablement une « masse critique » dans les grands centres (où le volume d’opérations est plus important et où de multiples chirurgiens utilisent les lieux) bien avant les cliniques plus petites (où le volume d’opérations est plus faible et où moins de chirurgiens travaillent). Une analyse coûtsavantages détaillée dépasse la portée du présent article, mais dès que des immobilisations en matériel sont envisagées, les économies d’échelle favorisent généralement les grands établissements. Certaines notions intangibles, telles que la commercialisation, peuvent également entrer en ligne de compte, car les patients privilégient souvent un centre chirurgical doté d’une technologie de pointe. De telles analyses coûts-avantages ont déjà eu lieu pour acheter et justifier l’achat de lasers femtosecondes44, mais leur applicabilité est peut-être limitée au Canada et à des établissements particuliers du pays. Chaque établissement est unique, sert une population différente, propose un groupe de chirurgiens particuliers et possède une infrastructure unique. Des caractéristiques de la nouvelle technologie favorisent aussi souvent les grands centres. Par exemple, un nouvel appareil peut mesurer 20 m2 ou devoir être installé dans une salle distincte. Un grand établissement disposant de multiples salles d’opération et de nombreuses salles d’attente trouvera peut-être l’espace nécessaire plus facilement qu’un centre où officie un seul chirurgien et où la surface totale des planchers est limitée. Le personnel devra évidemment suivre une formation pour utiliser la nouvelle technologie. Lorsque les équipes sont plus importantes et les volumes de patients, plus élevés, il peut être pratique d’affecter du personnel à l’appareil, Forum Gestion des soins de santé ce qui optimise la courbe d’apprentissage et peut même simplifier la formation (p. ex., formation pratique individuelle plutôt que cours magistraux de groupe). Les établissements qui peuvent acheter des technologies novatrices avant de plus petits centres profitent également d’un autre avantage. En effet, ils peuvent annoncer au public qu’ils possèdent cette technologie, se présenter comme précurseurs et l’offrir aux patients de leur circonscription hospitalière. Une telle commercialisation est toutefois soumise à deux restrictions : le matériel promotionnel ne doit pas surévaluer les avantages de la nouvelle technologie et la promotion ne doit absolument pas sous-entendre que la chirurgie standard de la cataracte est inférieure aux normes. Les résultats cliniques peuvent également procurer un avantage concurrentiel. Lorsque la nouvelle technologie est adoptée et que les résultats cliniques sont consignés, l’établissement peut publiciser les mesures de réussite (p. ex., le pourcentage de patients ayant une vision 20/20 [0 logMAR ou 6/6]), ce qui peut stimuler l’intérêt des patients de la circonscription hospitalière et accroı̂tre le pourcentage de patients désireux d’en profiter. La signification des nouvelles technologies pour les patients L’utilisation des technologies décrites ci-dessus s’est généralisée ces dernières années, et les patients canadiens atteints de cataractes sont susceptibles de les connaı̂tre. D’après un sondage Harris réalisé en 2011, on estimait que 60 % des adultes avaient fait des recherches en ligne sur la santé. Il est fort probable que ce pourcentage ait augmenté depuis cinq ans45. Même si la correction des erreurs de réfraction n’est pas un service assuré au Canada, les patients voudront peut-être payer pour intégrer ces technologies à leur opération, dans l’espoir de ne plus avoir à porter de lunettes. À moins que ces technologies ne leur soient offertes, ils n’auront pas ces choix. D’après l’orientation que prennent les agences de santé provinciales, les patients devraient pourtant avoir ces choix. Par exemple, le nouveau programme ontarien, Priorité aux patients : Plan d’action en matière de soins de santé stipule expressément : « Ce plan est conçu pour répondre à une promesse claire en matière de santé : donner la priorité aux gens et aux patients en améliorant leur expérience relative aux soins de santé et leurs résultats au chapitre de la santé. »1 Dans la mesure où il est démontré que les nouvelles technologies peuvent être bénéfiques aux patients, il faut les leur offrir à un coût qui ne pénalisera pas le dispensateur. Cependant, il est important que les chirurgiens et les établissements prodiguent des soins justes et transparents aux patients46. Conclusions Il existe plusieurs nouvelles technologies novatrices pour réduire la réfraction après une chirurgie de la cataracte. Elles n’ont qu’un effet minime sur la prestation de la chirurgie standard de la cataracte (assurée) au Canada. Cependant, de Potvin nombreux patients souhaitent réduire leur risque de porter des lunettes après l’opération et sont prêts à payer les frais liés aux mesures diagnostiques, au matériel et aux lentilles non assurés pour réaliser cet objectif. L’offre de nouvelles technologies qui permettent aux patients de faire un tel choix semble conforme à l’approche des soins axée sur les patients adoptée au Canada, bien qu’il soit essentiel de leur présenter les services assurés et non assurés de manière juste et transparente. Remarque de l’auteur Science in Vision a préparé le présent manuscrit en vertu d’un contrat avec Alcon Canada Inc. Références 1. Ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario. Priorité aux patients : Plan d’action en matière de soins de santé. Consulté le 31 mai 2016, à l’adresse www.health.gov.on.ca/fr/ms/ ecfa/healthy_change/. Mis à jour le 23 mars 2016. 2. Code of Ethics of the Eye Physicians and Surgeons of Ontario (EPSO). 2014. 3. Énoncé de la SCO relativement aux valeurs des services non assurés au Canada. Consulté le 26 mars 2014, à l’adresse www. cos-sco.ca/wp-content/uploads/2012/09/UninsuredServices COSstatement_FRE_Apr2010.pdf 4. Gouvernement du Canada – Mesures destin ées aux aı̂n és. Tableau 1. Consulté le 3 juin, à l’adresse www.seniors.gc.ca/ fra/rapport/index.shtml. 2014. 5. Hatch WV, Campbell Ede L, Bell CM, El-Defrawy SR, Campbell RJ. Projecting the growth of cataract surgery during the next 25 years. Arch Ophthalmol. 2012;130(11):1479-81. 6. Stark WJ, Worthen DM, Holladay JT et coll. The FDA report on intraocular lenses. Ophthalmology. 1983;90(4):311-7. 7. Stark WJ Jr, Maumenee AE, Datiles M et coll. Intraocular lenses: complications and visual results. Trans Am Ophthalmol Soc. 1983;81:280-309. 8. Lundström M, Barry P, Henry Y, Rosen P, Stenevi U. Evidencebased guidelines for cataract surgery: guidelines based on data in the European registry of quality outcomes for cataract and refractive surgery database. J Cataract Refract Surg. 2012;38(6): 1086-93. 9. Chen X, Yuan F, Wu L. Metaanalysis of intraocular lens power calculation after laser refractive surgery in myopic eyes. J Cataract Refract Surg. 2016;42(1):163-170. 10. Nagy ZZ, Filkorn T, Takács AI et coll. Anterior segment OCT imaging after femtosecond laser cataract surgery. J Refract Surg. 2013;29(2):110-2. 11. Das S, Kummelil MK, Kharbanda V et coll. Microscope integrated intraoperative spectral domain optical coherence tomography for cataract surgery: uses and applications. Curr Eye Res. 2016;41(5):643-52. 12. Mastropasqua L, Toto L, Mattei PA et coll. Optical coherence tomography and 3-dimensional confocal structured imaging system-guided femtosecond laser capsulotomy versus manual continuous curvilinear capsulorhexis. J Cataract Refract Surg. 2014;40(12):2035-43. 241 13. Miháltz K, Knorz MC, Alió JL et coll. Internal aberrations and optical quality after femtosecond laser anterior capsulotomy in cataract surgery. J Refract Surg. 2011;27(10):711-6. 14. Nagy ZZ, Kránitz K, Takacs AI, Miháltz K, Kovács I, Knorz MC. Comparison of intraocular lens decentration parameters after femtosecond and manual capsulotomies. J Refract Surg. 2011;27(8): 564-9. 15. Abell RG, Davies PE, Phelan D, Goemann K, McPherson ZE, Vote BJ. Anterior capsulotomy integrity after femtosecond laserassisted cataract surgery. Ophthalmology. 2014;121(1):17-24. 16. Mastropasqua L, Toto L, Calienno R et coll. Scanning electron microscopy evaluation of capsulorhexis in femtosecond laserassisted cataract surgery. J Cataract Refract Surg. 2013;39(10): 1581-6. 17. Toto L, Calienno R, Curcio C et coll. Induced inflammation and apoptosis in femtosecond laser-assisted capsulotomies and manual capsulorhexes: an immunohistochemical study. J Refract Surg. 2015;31(5):290-4. 18. Chen X, Xiao W, Ye S, Chen W, Liu Y. Efficacy and safety of femtosecond laser-assisted cataract surgery versus conventional phacoemulsification for cataract: a meta-analysis of randomized controlled trials. Sci Rep. 2015;5:13123. 19. Daya SM, Nanavaty MA, Espinosa-Lagana MM. Translenticular hydrodissection, lens fragmentation, and influence on ultrasound power in femtosecond laser-assisted cataract surgery and refractive lens exchange. J Cataract Refract Surg. 2014;40(1):37-43. 20. Abell RG, Kerr NM, Vote BJ. Toward zero effective phacoemulsification time using femtosecond laser pretreatment. Ophthalmology. 2013;120(5):942-8. 21. Hatch KM, Schultz T, Talamo JH, Dick HB. Femtosecond laserassisted compared with standard cataract surgery for removal of advanced cataracts. J Cataract Refract Surg. 2015;41(9): 1833-8. 22. Abell RG, Allen PL, Vote BJ. Anterior chamber flare after femtosecond laser-assisted cataract surgery. J Cataract Refract Surg. 2013;39(9):1321-6. 23. Abell RG, Kerr NM, Howie AR, Mustaffa Kamal MA, Allen PL, Vote BJ. Effect of femtosecond laser-assisted cataract surgery on the corneal endothelium. J Cataract Refract Surg. 2014;40(11): 1777-83. 24. Mastropasqua L, Toto L, Mastropasqua A et coll. Femtosecond laser versus manual clear corneal incision in cataract surgery. J Refract Surg. 2014;30(1):27-33. 25. Diakonis VF, Yesilirmak N, Cabot F et coll. Comparison of surgically induced astigmatism between femtosecond laser and manual clear corneal incisions for cataract surgery. J Cataract Refract Surg. 2015;41(10):2075-80. 26. Yoo A, Yun S, Kim JY, Kim MJ, Tchah H. Femtosecond laserassisted arcuate keratotomy versustoric IOL implantation for correcting astigmatism. J Refract Surg. 2015;31(9):574-8. 27. Kessel L, Andresen J, Tendal B, Erngaard D, Flesner P, Hjortdal J. Toric intraocular lenses in the correction of astigmatism during cataract surgery: a systematic review and meta-analysis. Ophthalmology. 2016;123(2):275-86. 28. Chee SP, Yang Y, Ti SE. Clinical outcomes in the first two years of femtosecond laser-assisted cataract surgery. Am J Ophthalmol. 2015;159(4):714-9. 242 29. Conrad-Hengerer I, Al Sheikh M, Hengerer FH, Schultz T, Dick HB. Comparison of visual recovery and refractive stability between femtosecond laser-assisted cataract surgery and standard phacoemulsification: six-month follow-up. J Cataract Refract Surg. 2015;41(7):1356-64. 30. Toto L, Mastropasqua R, Mattei PA et coll. Postoperative IOL axial movements and refractive changes after femtosecond laser-assisted cataract surgery versus conventional phacoemulsification. J Refract Surg. 2015;31(8):524-30. 31. Ewe SY, Abell RG, Oakley CL et coll. A comparative cohort study of visual outcomes in femtosecond laser-assisted versus phacoemulsification cataract surgery. Ophthalmology. 2016; 123(1):178-82. 32. Abell RG, Darian-Smith E, Kan JB, Allen PL, Ewe SY, Vote BJ. Femtosecond laser-assisted cataract surgery versus standard phacoemulsification cataract surgery: outcomes and safety in more than 4000 cases at a single center. J Cataract Refract Surg. 2015; 41(1):47-52. 33. Roberts TV, Lawless M, Bali SJ, Hodge C, Sutton G. Surgical outcomes and safety of femtosecond laser cataract surgery: a prospective study of 1500 consecutive cases. Ophthalmology. 2013;120(2):227-33. 34. Ianchulev T, Hoffer KJ, Yoo SH et coll. Intraoperative refractive biometry for predicting intraocular lens power calculation after prior myopic refractive surgery. Ophthalmology. 2014;121(1): 56-60. 35. Hatch KM, Woodcock EC, Talamo JH. Intraocular lens power selection and positioning with and without intraoperative aberrometry. J Refract Surg. 2015;31(4):237-42. 36. Fram NR, Masket S, Wang L. Comparison of Intraoperative aberrometry, OCT-based IOL formula, Haigis-L, and Masket formulae for IOL power calculation after laser vision correction. Ophthalmology. 2015;122(6):1096-101. Forum Gestion des soins de santé 37. Epitropoulos AT. Visual and refractive outcomes of a toric presbyopia-correcting intraocular lens. J Ophthalmol. 2016; 2016:7458210. 38. Stringham J, Pettey J, Olson RJ. Evaluation of variables affecting intraoperative aberrometry. J Cataract Refract Surg. 2012;38(3): 470-4. 39. Huelle JO, Druchkiv V, Habib NE, Richard G, Katz T, Linke SJ. Intraoperative aberrometry-based aphakia refraction in patients with cataract: status and options [publié en ligne le 18 février 2016]. Br J Ophthalmol. doi:10.1136/bjophthalmol-2015307594. 40. Toric IOL Use Reported in the Quarterly Survey of US Cataract Surgeons. Saint-Louis, MO: Market Scope, LLC. 41. MyAlcon.com [page d’accueil]. The VERION™ image guided system: precise surgical planning and proce dures. 2016. Consulté le 25 mai 2016, à l’adresse www.myalcon.com/products/surgical/ verion-guided-system/index.shtml 42. Nemeth G, Szalai E, Hassan Z, Lipecz A, Berta A, Modis L Jr. Repeatability data and agreement of keratometry with the VERION system compared to the IOLMaster. J Refract Surg. 2015; 31(5):333-7. 43. Elhofi AH, Helaly HA. Comparison between digital and manual marking for toric intraocular lenses: a randomized trial. Medicine (Baltimore). 2015;94(38): e1618. 44. Bartlett JD, Miller KM. The economics of femtosecond laserassisted cataract surgery. Curr OpinOphthalmol. 2016;27(1): 76-81. 45. The Harris Poll. 2011. Consulté le 13 juin 2016, à l’adresse www. theharrispoll.com/health-and-life/The_Growing_Influence_and_ Use_Of_Health_Care_Information_Obtained_Online_.html 46. McAlister CN, Ahmed II. Non-insured services provided with insured cataract surgery in Canada: ensuring transparent and fair treatment for patients. CMAJ. 2015;187(11):813-6.