Diagno-photo Diagno-photo présente des cas illustrés pouvant être
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Diagno-photo 1 Dépigmentation Description du cas par Dr Benjamin Barankin, dermatologue Un jeune homme de 16 ans présente plusieurs halos de dépigmentation blancs entourant des nævi sur son tronc. Quel est le diagnostic? Il s’agit de nævi de Sutton. Quelles sont les caractéristiques démographiques le plus souvent associées à ce type de symptômes? Cette affection est plus fréquente chez les enfants et les adolescents; le sexe ou la race ne figurent pas parmi les facteurs de risque. En quoi consiste la prise en charge de ce patient? Le nævus de Sutton est une affection bénigne qui ne constitue qu’un problème esthétique. Comme les mélanomes peuvent parfois régresser et, par conséquent, prendre une couleur blanchâtre, il peut être utile pour un dermatologue d’évaluer la lésion ou de pratiquer une biopsie, au besoin. Clinicien plus • avril 2013 29 Diagno-photo 2 Strie hyperpigmentée Description du cas par Alexander K. C. Leung, pédiatre, et Andrew S. Wong, omnipraticien Un garçon de trois mois présente une strie hyperpigmentée s’étendant du nombril jusqu’au pubis. Quel est le diagnostic? Il s’agit d’une ligne noire. Quelle est sa portée? La ligne noire se caractérise par une strie brune s’étendant du nombril jusqu’au pubis. Elle est plus fréquente chez les personnes à la peau sombre. On l’observe également plus souvent chez les femmes que chez les hommes. On croit que cette lésion est attribuable à un excès d’œstrogène et de progestérone exerçant un effet O stimulateur des mélanocytes. Pendant la période néonatale, elle pourrait être causée par des taux élevés d’œstrogène dans la circulation fœtale du placenta. La ligne noire est fréquente pendant la grossesse, d’où le nom de « stries de la grossesse ». Elle doit être distinguée de l’hyperpigmentation post-inflammatoire et de la ligne de démarcation pigmentaire (hypomélanose d’Ito). Quel est le traitement? Cette affection est bénigne et ne nécessite aucun traitement. n croit que cette lésion est attribuable à un excès d’œstrogène et de progestérone exerçant un effet stimulateur des mélanocytes. 30 Clinicien plus • avril 2013 Diagno-photo 3 Lésions canaliformes Description du cas par Dr Alexander K. C. Leung, pédiatre, et Dr Albert Y. F. Kong, omnipraticien Une jeune femme de 18 ans présente des lésions canaliformes sur les deux pouces. Ces lésions sont asymptomatiques. La patiente n’a jamais gratté ou rongé ses ongles. Elle ne présente aucun antécédent familial de déformation de l’ongle similaire. Quel est le diagnostic? Il s’agit d’une dystrophie unguéale médiane. Qu’est-ce que cela signifie? Également connue sous les noms de dystrophie unguéale médiane canaliforme ou de dystrophie unguéale médiane canaliforme de Heller, la dystrophie unguéale médiane se caractérise par l’apparition d’un canal ou d’une rupture dans la région paramédiane du limbe d’un ou de plusieurs ongles. Les petites fentes ou fissures s’étendant latéralement à partir du centre du canal ou se séparant vers le bord de l’ongle ont l’apparence d’un sapin inversé. Cette affection est habituellement symétrique et elle touche souvent les pouces bien qu’on puisse également l’observer sur d’autres doigts ou orteils. On ignore quelle est la cause exacte de cette affection. On croit qu’elle est attribuable à un dysfonctionnement passager de la matrice unguéale affectant la formation de l’ongle. Dans certains cas, l’habitude de gratter la base des ongles peut en être responsable. La dystrophie unguéale médiane peut être traitée au moyen de l’isotrétinoïne. Des cas d’antécédents familiaux ont également été rapportés. Quel est le traitement? La dystrophie unguéale médiane tend à disparaître spontanément après quelques mois, voire des années. Aucun traitement n’est nécessaire. Clinicien plus • avril 2013 31 Diagno-photo 4 Éruption cutanée Description du cas par Dr Werner Oberholzer, omnipraticien Un enfant de trois ans se présente à votre cabinet avec sa mère en raison d’une éruption cutanée qui perdure depuis trois semaines. L’enfant ne présente aucun antécédent de maladie, de chirurgie et d’allergies, il ne se plaint de rien d’autre. L’éruption cutanée est située du côté droit de l’abdomen et de la poitrine. Elle n’est pas prurigineuse. La mère de l’enfant affirme qu’elle se répand dans cette région. L ’enfant ne présente aucun antécédent de maladie, de chirurgie et d’allergies, il ne se plaint de rien d’autre. Quel est le diagnostic? Il s’agit d’un Molluscum contagiosum. Il est causé par un poxvirus à ADN et est transmis par contact cutané direct ou par auto-inoculation. Comment se présente cette affection? Le molluscum contagiosum produit une éruption papulaire composée de multiples lésions ombiliquées. Les lésions individuelles sont discrètes, lisses et bombées. Quel est le traitement? Le Molluscum contagiosum est une maladie spontanément résolutive qui, si elle n’est pas traitée, disparaîtra 32 Clinicien plus • avril 2013 éventuellement d’elle-même. Par conséquent, la première option thérapeutique consiste à ne rien faire. D’après les besoins du patient, on peut avoir recours à l’électrocautérisation, à la cryothérapie, à la cantharidine ou à d’autres traitements locaux qui comportent cependant un risque de cicatrice. Des traitements antiviraux et immunomodulateurs ont récemment été ajoutés aux options thérapeutiques. Diagno-photo 5 Déformations bilatérales Description du cas par Dr Alexander K. C. Leung, pédiatre, et Dre Justine H. S. Fong, omnipraticienne Un enfant de deux ans présente des déformations bilatérales aux troisièmes et aux quatrièmes orteils. Ces déformations ont été constatées à la naissance. Le père de l’enfant, âgé de 30 ans, présente des déformations similaires aux troisièmes orteils. Quel est le diagnostic? Quel est le traitement? Il d’agit de clinodactylie. Dans environ 25 % des cas, cette affection disparaît spontanément. Une chirurgie doit être envisagée chez les enfants qui présentent une déformation grave à l’âge de six ans. Qu’est-ce que cela signifie? La clinodactylie se caractérise par une flexion et par une déviation vers l’extérieur des articulations interphalangiennes proximales des orteils. Habituellement bilatérale, cette affection est causée par une rigidité congénitale du tendon du muscle long fléchisseur des orteils et du tendon du muscle court fléchisseur plantaire. Les troisièmes et les quatrièmes orteils sont souvent touchés. Cette affection est dotée d’un mode de transmission autosomique dominant avec pénétrance incomplète. La plupart des cas sont asymptomatiques. Cependant, une pression anormale exercée sur les têtes des métatarsiens adjacents peut entraîner la formation de cals. Une ténotomie du tendon du muscle long fléchisseur des orteils et du tendon du muscle court fléchisseur plantaire constitue le traitement de choix. Clinicien plus • avril 2013 35 Diagno-photo 6 Lésions croûteuses Description du cas par Dr Alexander K. C. Leung, pédiatre, et Dr James C. W. Kong, omnipraticien Un garçon d’un an présente de multiples lésions croûteuses sur la face postérieure de la cuisse gauche. Il fréquente la garderie. L es foules, une mauvaise hygiène ou un traumatisme cutané mineur négligé augmentent le risque d’infection. Quel est le diagnostic? Il s’agit d’Impetigo contagiosum (impétigo croûteux). Qu’est-ce que cela signifie? L’Impetigo contagiosum est une infection de la peau contagieuse, superficielle et courante, qui est causée par un streptocoque bêta-hémolytique du groupe A, par Staphylococcus aureus ou par les deux. Les foules, une mauvaise hygiène ou un traumatisme cutané mineur négligé augmentent le risque d’infection. L’Impetigo contagiosum apparaît d’abord sous forme de macule ou de papule érythémateuse de petite taille qui évolue rapidement pour former une vésicule ou une pustule. Par la suite, la lésion se rompt en libérant un liquide jaune trouble qui sèche pour former une épaisse croûte dorée et collée, un signe typique d’Impetigo contagiosum. De nouvelles lésions satellites apparaissent habituellement à proximité, par 36 Clinicien plus • avril 2013 auto-inoculation. On observe fréquemment une lymphadénopathie. L’Impetigo contagiosum attribuable à un streptocoque bêta-hémolytique du groupe A peut entraîner un psoriasis en gouttes, la scarlatine et une glomérulonéphrite post-streptococcique. Quel est le traitement? Un nettoyage en douceur et le retrait des croûtes peuvent être utiles pour prévenir la propagation locale de la maladie. Chez les personnes en santé, les antibiotiques topiques, comme la néomycine, la polymyxine et la bacitracine, ou l’acide fusidique à 2 % sont utiles dans le traitement d’une forme légère et localisée de la maladie. Dans les cas compliqués ou d’infection répandue, un traitement oral au moyen d’une bêta-lactamine, comme la dicloxacilline, les céphalosporines ou la clindamycine, est nécessaire. Les antibiotiques oraux ne permettent pas de prévenir la glomérulonéphrite post-streptococcique causée par les souches néphritigènes de streptocoques. Diagno-photo 7 Hypertrophie mammaire Description du cas par Dr Jerzy K. Pawlak, omnipraticien Un homme de 58 ans présente une hypertrophie mammaire bilatérale. Quel est le diagnostic? Il s’agit d’une gynécomastie (hypertrophie mammaire chez les hommes). Quelle est la cause? La gynécomastie compte plusieurs causes et elle est associée à plusieurs facteurs : • L’âge (p. ex. : puberté, âge avancé [augmentation du taux d’œstrogènes et chute du taux d’androgènes]); • Les troubles endocriniens (p. ex. : thyrotoxicose, hypothyroïdie, maladies hypophysaires, maladie d’Addison, tumeurs testiculaires, carcinome surrénalien ou déficience isolée en gonadotrophines); • Les troubles chromosomiques (p. ex. : syndrome de Klinefelter [carotype 47,XXY]); • Les troubles métaboliques (p. ex. : insuffisance hépatique); • Le cancer (p. ex. : carcinome des poumons); • Les traitements phramacologiques (p. ex. : traitement œstrogénique, spironolactone, digoxine, agents alcoylants, griséofulvine, méthyldopa, phénothiazines, isoniazide, bloqueurs des canaux calciques, antidépresseurs tricycliques, stéroïdes anabolisants tricycliques et adrénocorticostéroïdes). Ce patient a des antécédents d’alcoolisme et d’hépatite consécutive à un traitement avec la spironolactone. 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