Des pipes pour nos soldats
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Des pipes pour nos soldats
h Jeudi 8 janvier 2015 poitiers en 1915 11 Des pipes pour nos soldats Pour le centenaire de la Première Guerre mondiale, Gérard Simmat et Jean-Marie Augustin nous font vivre Poitiers en 1915. En janvier, les Poitevins sont invités à envoyer des pipes aux soldats. Le magasin de la compagnie Singer au n° 35 rue Gambetta en 1915. L e 2 janvier 1915, la mairie lance un appel aux Poitevins pour envoyer des pipes aux soldats dans les tranchées. « Les nouvelles que M. le général Guignabaudet (ancien commandant de la place de Poitiers) a fait parvenir à M. Marc Niveaux (adjoint, remplaçant le maire Gabriel Morain qui est mobilisé), au sujet de nos soldats du 125e sont des plus satisfaisantes : le 125e a reçu bon nombre de colis envoyés à l’occasion de la Noël ; voilà qui est parfait ! Mais nos « braves guerriers » ont éprouvé une désillusion : les colis ne contenaient pas de pipes ! Ils ont du tabac à profusion, mais pas la moindre pipe pour fumer ! À nous de réparer cet oubli et de répondre au désir de nos vaillants combattants du 125e et du 325e. Les habitants de Poitiers sont fiers à juste titre de leurs deux régiments qui se sont si vaillamment comportés au feu. Ils n’oublieront pas que nos régi- Publicité pour les machines à coudre Singer parue dans L’Avenir de la Vienne, le 6 janvier 1915, avec cette précision : « Fabrication américaine et anglaise ». La firme Singer est en effet soupçonnée de faire fabriquer des machines à coudre en Allemagne. De vaillants combattants du 325e RI pendant l’année 1915. ments d’infanterie ont pour beaucoup contribué à la gloire dont s’est couvert le 9e corps d’armée qui remporte la palme pour le nombre de citations à l’ordre du jour. » « Le maire de Poitiers se chargera de procéder à l’achat et à l’envoi des pipes qui seront distribuées sur le front par le soin des chefs de corps. Le tronc installé au poste de police recevra les oboles des Poitevins pour les pipes de leurs vaillants troupiers. » “ Les dons de pipes sont acceptés comme l’argent ” Le 7 janvier, L’Avenir de la Vienne souligne que les soldats ont du mal à tuer le temps dans les tranchées qui leur servent de gîtes : « Or que faire en un gîte ?… À moins que l’on ne fume (la pipe) ? Et c’est la seule distraction qu’ils puissent s’offrir. Ils ne peuvent guère y faire la bombe. Il est vrai qu’ils peuvent en recevoir de toutes faites. Rappelons que les dons de pipes sont acceptés comme l’argent. Le tronc est en permanence au poste de poli ce. Il n’y a que quatre marches à monter… Allons, Poitevins, un peu de courage ». Le magasin de Mme veuve Célestine Auger, buraliste, au n° 34 rue du Faubourg-du-Pont-Neuf.