Côte d`Ivoire

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Côte d`Ivoire
Côte d’Ivoire
Objectifs principaux
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Renforcer l’appui à l’intégration
sur place dans la zone d’accueil
des réfugiés (ZAR), en adoptant
une approche participative impliquant les réfugiés et la communauté d’accueil. Mettre l’accent
sur les projets de microfinance
ainsi que sur l’éducation formelle
et informelle.
Aider le Gouvernement à faire
adopter la Loi sur les réfugiés et
à délivrer des cartes d’identité à
tous les réfugiés âgés de 15 ans
et plus.
Aider les réfugiés libériens nouvellement arrivés à subvenir à
leurs besoins élémentaires, soit
par l’intégration sur place, soit en leur prodiguant une
assistance dans les camps, que ce soit dans le camp
de Nicla ou sur les nouveaux sites dont la construction est prévue pour 2003.
Renforcer l’autosuffisance des réfugiés urbains
déplacés à la suite de la tentative de coup d’État en
accordant des subventions pour la création d’entreprises à environ 500 familles ayant perdu leurs
moyens de subsistance.
Améliorer les taux de scolarisation dans les écoles
primaires de la ZAR. Chercher à obtenir pour les réfugiés des conditions d’accès à l’enseignement secondaire et supérieur identiques à celles dont bénéficient
les ressortissants des pays de la CEDEAO.
Sensibiliser encore davantage la population réfugiée
et les communautés d’accueil au problème du VIH/
SIDA, grâce à une campagne ciblée d’éducation et
de renforcement de l’autonomie.
tative inattendue de coup d’État est venue interrompre
toutes les opérations. Au moment de la rédaction du
présent Appel global, le conflit se poursuit et son issue
est encore incertaine. Il faut s’attendre à d’importants
déplacements de population à travers le pays, qu’il
s’agisse de populations ivoiriennes, de réfugiés ou
d’étrangers, et ce, dans un climat de nationalisme hostile, la responsabilité du coup d’État étant attribuée aux
pays voisins. La destruction de bidonvilles très peuplés
autour de la capitale a déjà jeté sur les routes des milliers de personnes, parmi lesquelles des réfugiés
urbains et des réfugiés qui avaient quitté la ZAR pour la
ville, dans l’espoir d’y trouver plus facilement un emploi.
Le bureau du HCR à Abidjan a lancé un appel d’urgence
pour mobiliser l’aide en faveur des réfugiés urbains,
expulsés de leurs abris et provisoirement relogés dans
des centres sélectionnés. Le HCR recherche des solu-
Chiffres prévisionnels
Contexte
Population
Réfugiés libériens
Faits nouveaux
Le 19 septembre 2002, au beau
milieu des préparatifs pour l’aménagement de huit nouveaux sites
dans la ZAR, destinés à accueillir
20 000 réfugiés libériens, une ten-
Janv. 2003
Déc. 2003
71 000
50 000
Réfugiés sierra-léonais
540
100
Autres réfugiés
560
500
72 100
50 6001
Total
1
Cette diminution est calculée sur la base des prévisions concernant le rapatriement librement consenti de SierraLéonais, le rapatriement spontané de Libériens et les déplacements inopinés de populations vers les pays voisins,
conséquence de la tentative de coup d’État de 2002.
Total des besoins: 8 930 023 dollars E.-U.
Appel global 2003 du HCR
127
tions génératrices de revenus pour ces réfugiés, de
sorte qu’ils puissent trouver un logement pour un prix
abordable, inscrire à nouveau leurs enfants à l’école et
subvenir aux besoins alimentaires de leur famille.
Autre fait marquant de l’année 2002, le recensement
des réfugiés effectué en milieu d’année a révélé une
baisse considérable de la population totale (de 128 500
à 72 000 personnes), en dépit des quelque 25 000 nouvelles arrivées enregistrées en Côte d’Ivoire depuis
2001. Cet écart peut être attribué au rapatriement
spontané ou aux déplacements vers d’autres pays, ainsi
qu’à la faible participation au recensement.
Côte d’Ivoire
Au second semestre 2002, le HCR a repris les discussions avec le Gouvernement, en vue d’aider à l’adoption
de la Loi nationale sur les réfugiés. Un projet de loi
devrait être soumis à l’Assemblée nationale d’ici la fin de
l’année, à moins que les conditions de sécurité n’imposent un report.
À présent, les progrès dans ce domaine risquent d’être
compromis par le sentiment d’hostilité à l’égard des
étrangers qui prévaut depuis le coup d’État.
En ce qui concerne la sélection des nouveaux sites, il
devient de plus en plus difficile de satisfaire à la fois aux
critères du HCR et à ceux du Gouvernement. Le
Gouvernement souhaite confiner les activités des réfugiés non urbains dans la ZAR, mais, en raison de la
superficie limitée de cette zone, il est difficile de trouver
des terrains convenables à une distance suffisante de la
frontière. Lorsque la situation se stabilisera, il faudra
persuader le Gouvernement d’autoriser des installations
en dehors de la ZAR.
De plus, la pénurie de personnel entrave les activités de
suivi dans la ZAR ainsi que le traitement des dossiers de
réinstallation en attente.
Stratégie
Depuis le mois de septembre 2002, le HCR appuie son
homologue gouvernemental, le Service d’aide et d’assistance aux réfugiés et apatrides (SAARA), afin de doter
le Gouvernement des moyens nécessaires pour assurer
la détermination individuelle du statut. De même,
l’Organisation aidera la Commission nationale d’éligibilité,
nouvellement réactivée, à mener à bien les procédures
de détermination du statut.
Contraintes
L’instabilité qui règne actuellement a un impact immédiat sur la mise en œuvre du programme du HCR,
puisque que les déplacements sont limités, certaines
activités suspendues et la planification à long terme difficile. Les activités relatives à l’intégration sur place et à
l’éducation dans la ZAR sont menacées par l’insécurité
persistante, car les réfugiés et les communautés d’accueil pourraient être obligés de fuir. Les troubles intérieurs remettent également en cause la poursuite du
Projet de réhabilitation de la zone d’accueil des réfugiés
(PR-ZAR). Ce programme d’aide internationale mené
sous l’égide du Gouvernement a été consacré à des
projets de développement, destinés à atténuer les effets
de la présence prolongée d’une importante population
réfugiée dans cette zone. Un abandon du PR-ZAR mettrait en péril le succès des programmes d’intégration sur
place du HCR.
Cependant, le changement d’attitude des communautés d’accueil peut sans nul doute être considéré comme
la conséquence la plus grave de cette crise. Depuis des
années, l’intégration sur place était favorisée par une
grande ouverture d’esprit au sein de la société ivoirienne.
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Appel global 2003 du HCR
Protection et solutions
Le HCR cherchera à renforcer le cadre juridique réglementant la protection des réfugiés en soutenant les
efforts du Gouvernement pour faire voter la Loi sur les
réfugiés. Le Gouvernement ayant accepté de délivrer
une carte d’identité équivalant à un permis de séjour à
tous les réfugiés, le HCR fournira l’appui matériel nécessaire à la fabrication et à l’établissement des cartes. Le
renforcement de la protection des réfugiés passera par
la sensibilisation des fonctionnaires, afin de garantir
l’application de la nouvelle législation et la reconnaissance de la carte d’identité de réfugié.
Assistance
Réfugiés libériens : la plupart des réfugiés de Côte
d’Ivoire sont originaires du Libéria, un pays où la guerre
civile continue de faire rage avec la même intensité. En
2003, la réinstallation d’un certain nombre de réfugiés
libériens pourra être envisagée, en particulier par le biais
du système de quotas du gouvernement américain. Le
HCR veillera à ce que les réfugiés aient accès à ces
opportunités. Des effectifs supplémentaires ont été
demandés pour traiter les demandes de réinstallation en
retard.
Les perspectives de rapatriement librement consenti
étant très limitées pour les réfugiés libériens, l’intégration sur place apparaît comme la solution durable la plus
appropriée pour la plupart d’entre eux. Les réfugiés se
verront proposer des projets de microcrédit et des formations professionnelles, qui faciliteront les recherches
d’emploi et favoriseront leur autonomie financière. Les
activités d’intégration sur place du HCR menées dans la
zone d’accueil des réfugiés seront conçues et organisées de façon à profiter aux réfugiés, mais également
aux communautés hôtes. Les efforts déployés en ce
sens seront renforcés par le Projet de réhabilitation de la
zone d’accueil des réfugiés, si toutefois les conditions
de sécurité permettent la poursuite de ce projet.
une nouvelle approche de la scolarisation et intensifiera
ses efforts en vue d’intégrer les enfants réfugiés dans
les écoles ivoiriennes. Les progrès de ces activités d’intégration feront l’objet d’un suivi tout au long de l’année
scolaire. Là où des lacunes seront repérées, des
mesures adéquates seront prises, telles que des cours
de français intensifs et des programmes d’apprentissage
accéléré.
Afin d’assister les réfugiés libériens entrés en Côte
d’Ivoire en 2002 et qui continueront sans doute à arriver
en 2003, bien qu’en nombre plus faible, le HCR aménagera des sites d’accueil pour prendre en charge les
besoins des plus vulnérables, qui ne sont pas en mesure
de s’intégrer sur place. Chaque site pourra accueillir
2 500 réfugiés au maximum et sera situé près d’un village
afin de favoriser l’intégration. Les réfugiés y auront
accès aux produits et services de première nécessité,
tels que les vivres, l’eau, les abris, la santé et l’éducation. Avec la participation de divers organismes gouvernementaux, des réfugiés et des communautés d’accueil, une stratégie de désengagement efficace sera
élaborée, pour permettre la suppression progressive de
l’assistance du HCR à mesure que les réfugiés accèderont à l’autosuffisance.
En ce qui concerne les autres objectifs dans le secteur
éducatif, le HCR poursuivra ses négociations avec le
Gouvernement en vue de garantir aux jeunes réfugiés
des conditions d’accès aux établissements publics
d’enseignement secondaire et post-secondaire identiques à celles dont bénéficient les ressortissants des
pays de la CEDEAO.
De plus, le HCR formera ses partenaires d’exécution à
l’organisation d’activités génératrices de revenus et de
services communautaires au profit de groupes vulnérables, dans la ZAR comme dans les zones urbaines.
En 2002, les taux de scolarisation des enfants en âge
d’aller à l’école primaire étaient nettement inférieurs à la
moyenne, ce qui s’explique en partie par les différences
existant entre les systèmes éducatifs anglophone et
francophone. En collaboration avec ses partenaires et
avec le ministère de l’Éducation, le HCR mettra au point
Au titre de son action en Côte d’Ivoire, le HCR continuera d’appuyer des programmes de prévention du
VIH/SIDA, en particulier dans la ZAR. L’Organisation
lancera plusieurs campagnes intensives de sensibilisation au problème du VIH/SIDA, à destination des réfugiés et des communautés d’accueil.
Réfugiés sierra-léonais : avant les événements de
septembre 2002, les réfugiés sierra-léonais en Côte
d’Ivoire ne manifestaient pas le désir de regagner leur
pays. Cependant, leur point de vue ayant évolué depuis
la tentative de coup d’État, et le HCR ayant récemment
décidé d’encourager dans toute la sous-région le rapatriement librement consenti vers la Sierra Leone, cette
option sera proposée aux réfugiés qui désirent regagner
leurs foyers. Les Sierra-Léonais regagnant leur pays
bénéficieront d’une assistance destinée à faciliter leur
transport jusqu’à leur région d’origine et recevront un
colis de rapatriement standard contenant des vivres et
des articles non alimentaires.
Appel global 2003 du HCR
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Côte d’Ivoire
Les réfugiés n’ont pas toujours accès à des terres arables. Ici, des réfugiés libériens travaillent à un projet de riziculture financé par le HCR.
W. Van Hovell / HCR
Autres réfugiés : cette catégorie comprend environ
560 réfugiés originaires de divers pays (principalement
de la région des Grands Lacs), qui vivent pour la plupart
dans les agglomérations d’Abidjan et de Bouaké. Le
HCR continuera à encourager l’intégration sur place de
ces réfugiés, en leur garantissant l’accès à l’éducation,
aux soins médicaux et aux activités génératrices de
revenus. Les personnes qui ont reçu l’assistance du
HCR après leur déplacement soudain en septembre
2002 bénéficieront sans doute d’activités génératrices
et d’abris jusqu’au début de l’année 2003.
Bureaux
Abidjan
Guiglo
Tabou
Partenaires
Organismes gouvernementaux
Bureau national d’études techniques
Service d’aide et d’assistance aux réfugiés et apatrides
ONG
Organisation et mise en œuvre
American Refugee Committee
Association de soutien à l’autopromotion sanitaire urbaine
Structure de gestion
Caritas
Côte d’Ivoire
Olympic Aid
Les membres des bureaux du HCR en Sierra Leone, en
Guinée et au Libéria continueront à organiser régulièrement des réunions sous-régionales, car l’évolution
rapide de la situation dans cette région requiert une
approche coordonnée. Pour l’année 2003, le HCR en
Côte d’Ivoire engagera 74 personnes : 24 fonctionnaires
internationaux (dont 13 responsables régionaux en
poste en Côte d’Ivoire), 45 collaborateurs locaux, deux
administrateurs auxiliaires et trois VNU. La délégation,
installée à Abidjan, est appuyée par les bureaux extérieurs de Guiglo et de Tabou.
Coordination
Le HCR offrira une assistance aux divers groupes de
réfugiés avec le concours de quatre ONG internationales, d’une ONG nationale et de trois institutions des
Nations Unies. De plus, le HCR continuera à siéger dans
plusieurs organes de coordination interorganisations,
parmi lesquels l’Évaluation commune de pays, l’UNDAF
et un Comité spécial pour l’intégration des enfants réfugiés dans les écoles primaires ivoiriennes.
Save the Children (R.-U.)
Autres
Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit
VNU
Budget ( dollars E.-U. )
Activités et services
Protection, suivi et coordination
Abris/autres infrastructures
130
Appel global 2003 du HCR
1 069 468
306 460
Activités génératrices de revenus
221 226
Appui opérationnel (aux partenaires)
382 090
Assainissement
200 000
Assistance juridique
646 358
Besoins domestiques
240 273
Eau
305 100
Education
698 116
Production vivrière
371 830
Santé
425 124
Services communautaires
145 153
Transport/logistique
511 570
Vivres
Le PAM ravitaillera le camp de Nicla et les nouveaux
sites proposés en denrées alimentaires et continuera en
outre à appuyer les activités du HCR en fonction des
besoins, dans les centres de transit ainsi que par l’intermédiaire des programmes « vivres contre travail » et des
programmes de nutrition dans les écoles. Dans le secteur de l’éducation, une collaboration sera maintenue
avec l’UNICEF pour la fourniture de matériel scolaire.
L’OIM coordonnera probablement le transport des réfugiés sierra-léonais vers leur pays d’origine. Le HCR
continuera à collaborer étroitement avec l’OCHA, surtout si les conséquences des troubles civils demeurent
sensibles en Côte d’Ivoire.
Programme annuel
10 000
Total des opérations
5 532 768
Appui au programme
3 397 255
Total
8 930 023

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