juillet-août-sept.

Transcription

juillet-août-sept.
Juillet - Août - Septembre 2012 - 91e année – n° 3/4
Ressources humaines
z
L’avancement
z
La réforme de l'ESORSEM
z
Le changement d’armée
z
Les limites d’âge de maintien
ENTRETIEN
Jean-Yves Le Drian
devant la Commission de la Défense nationale
CONFÉDÉRATION INTERALLIÉE DES OFFICIERS DE RÉSERVE
La France à la tête de la CIOR pour deux ans
Défilé du 14 JUILLET
Avec les réservistes de la fanfare du 27e BCA
www.toutlequipement.com
Prochainement,
la boutique
fait peau neuve !
Inscrivez-vous dès maintenant pour
profiter des nombreux avantages
à l’occasion de l’ouverture
de la nouvelle boutique.
Pendant
les travaux,
la vente
continue !
Chacun de vos achats contribue à soutenir notre action :
verse 5% de vos achats à l’
Contactez la boutique en écrivant à [email protected]
C’est aux civils [ Georges Clemenceau ]
de défendre la guerre
Comité de parrainage
M. Jean-Yves LE DRIAN
Ministre de la Défense
M. Kader ARIF
Ministre délégué auprès du ministre de la Défense,
chargé des Anciens combattants
M. Francis DELON,
Secrétaire général de la Défense nationale
M. Laurent COLLET-BILLON
Délégué général pour l’Armement
M. l’amiral Edouard GUILLAUD
Chef d’état-major des Armées
M. le général d’armée Bertrand RACT-MADOUX
Chef d’état-major de l’armée de Terre
M. l’amiral Bernard ROGEL
Chef d’état-major de la Marine
M. le général d’armée aérienne Denis MERCIER
Chef d’état-major de l’armée de l’Air
M. le général d’armée Jacques MIGNAUX
Directeur général de la Gendarmerie nationale
M. le médecin général des armées Gérard NÉDELLEC
Directeur central du Service de santé des armées
M. l’ingénieur général Vincent GAUTHIER
Directeur central du Service des essences des armées
M. le commissaire général de corps aérien Jean-Marc COFFIN
Directeur central du Service du commissariat des armées
M. le général de corps d’armée Hervé CHARPENTIER
Gouverneur militaire de Paris,
Commandant la région Terre Ile-de-France
M. le général de division aérienne Jean-Luc JARRY
Coordinateur interarmées des réserves
M. le contre-amiral Antoine de ROQUEFEUIL
Secrétaire général du CSRM
M. le général de brigade Pierre VUILLAUME
Délégué aux réserves de l’armée de Terre
M. le contre-amiral Benoît LUGAN
Délégué aux réserves de la Marine
M. le colonel Guislain PARSY
Délégué aux réserves de l’armée de l’Air
M. le médecin en chef Serge CUEFF
Délégué aux réserves du Service de santé des armées
M. le général de division Jean DANÈDE
Délégué aux réserves de la Gendarmerie nationale
M. le colonel Michel RENAUT
Délégué aux réserves de la DGA
M. l’ingénieur en chef de 1re classe
Alban HEULHARD de MONTIGNY
Délégué aux réserves du Service
des Essences des Armées
C’est aux militaires [ Maréchal Alphonse Juin ]
de défendre la paix
En couverture
Photos de la couverture : © Denys Chappey
5 Editorial
Par le colonel (R) Jacques Vitrolles,
président de l’UNOR
6 Actualité
z La médaille de la sécurité
intérieure
z La réserve citoyenne à Bruxelles
z Promotion dans les ordres
nationaux
z Pentatlon militaire : la nouvelle
équipe de France
z Un nouveau CEMAA
z In memoriam
10
Actualités internationales
ux côtés des victimes syriennes
zA
z Le CEMAA devient SACT !
z La Bundeswehr contre
le terrorisme
12 CIOR
z La France à la tête de la CIOR pour
deux ans
z Message du président de la CIOR
2012-2014
15 Sous la loupe
z Création du Centre interarmées
des actions sur l'environnement
16Entretien
z Jean-Yves Le Drian devant
la Commission de la Défense
nationale
20 Sur le terrain
z Au 14 Juillet avec les réservistes
de la fanfare du 27e BCA
Dossier - Ressources
humaines
22
z L’avancement
z La limite d’âge
z La réforme des ORSEM
z Focus sur la promotion
« Colonel Pierre Messmer »
z L e changement d’armée
z T émoignage d’un aviateur devenu
terrien
32 Associations nationales
z UNOR : la marche de Nimègue
z ANOLIR : rencontre franco-suisse
34 Associations territoriales
z Éditorial du médecin en chef (h)
Jean-Yves Gourvil,
premier vice-président de l’UNOR
z UNOR 58 : remise de drapeau
z UORRM : 24e CITOORM
z AOR Bretagne : avec les futurs OR
à Coëtquidan
z AOR-NC : hommage aux anciens
combattants ; la délégation au
National Reserves Day
z AOR 71 : opération « Maquisard »
z UNOR 55 : un honoraire
de l’ALAT récompensé
42 Lu pour vous
z Entretien avec le colonel Jean-Luc
Lefebvre
z Notre sélection
48 Publications officielles
50 Courriers des lecteurs
REVUE D’INFORMATION ET DE LIAISON DE L’UNION NATIONALE DES OFFICIERS DE RÉSERVE ET DES ORGANISATIONS DE RÉSERVISTES
(4 numéros/an)
|
|
|
|
Administration-rédaction : 12, rue Marie-Laurencin, 75012 Paris - Tél. : 01 43 47 40 16 – Télécopie : 01 49 28 02 87 - Courriel : [email protected] | Site internet : www.unor.org |
Directeur de la publication : colonel (R) Jacques Vitrolles, président de l’Union nationale des officiers de réserve et des organisations de réservistes |
Rédacteur en chef : capitaine (R) Lionel Pétillon | Photographe : Denys Chappey | Dépôt légal : 3 e trimestre 2012 | N° Commission paritaire : 0514 G 84894 |
(1) Ancien titre : L’Officier de Réserve
Conception, réalisation et impression : Imprimerie Decombat, 63360 Gerzat | Publicité : siège de la rédaction | I.S.S.N. n° 004.2242.
La rédaction n’est pas responsable des documents qui lui sont adressés et n’est en aucun cas tenue de les retourner. Si l’auteur souhaite être publié (texte et photos), il est impératif qu’il inscrive à la main la mention
« bon pour publication ». Les textes sélectionnés ne donnent pas lieu à rétribution, et peuvent subir des modifications en vue d’une parution. Les textes publiés n’engagent que leurs auteurs.
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x3
(1)
Activités
[ 3e trimestre 2012 ]
L’agenda du Président de l’UNOR
Août
29 juillet-7 août
24 août
Congrès d'été de la CIOR à Copenhague
Baptême de la promotion ORSEM « Colonel Pierre Messmer » à l’École militaire
Septembre
12 septembre
13 septembre
14 septembre
15 septembre
20 septembre
Réunion du collège des réservistes du CSRM
Réception chez le gouverneur militaire de Paris
Réunion du bureau
Cérémonie au Fort-Neuf de Vincennes (conseil de région IDF)
Participation à la commémoration des combats de Sidi-Brahim
Assemblée plénière de la Commission Armées Jeunesse à Paris, représenté par le COL (er) de France
Octobre
12 octobre
25 octobre
27 octobre
28 octobre
80e anniversaire de la FNASOR
Signature de la convention financière avec la DRH-MD
90e anniversaire de l'AOR de Béthune (62)
Cérémonie de clôture du Raid Côte-d'Or à Seurre (21)
Grand prix de France de tir à Versailles (78),
représenté par le CDC (R) Paul-Jean Chouteau
Novembre
9 novembre
15-17 novembre
22-26 novembre
23 novembre
24 novembre
Réunion du bureau
Réunion intermédiaire CIOR à Paris
75econgrès national de l'UNOR à Mulhouse (68)
Conseil d'administration de l'UNOR
Assemblée générale de l'UNOR
Décembre
14 décembre
Réunion pour l’attribution des prix littéraires de l’UNOR
4 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
Editorial [ Colonel (R) Jacques Vitrolles ]
Président de l’UNOR
Chers camarades, chers amis,
© Lionel Pétillon
L
es quelques mois qui viennent de
s’écouler ont été riches en évènements mais sont également porteurs
d’inquiétude pour nous tous, réservistes
opérationnels, honoraires, citoyens et
membres de notre tissu associatif.
Je rappelais dans mon précédent éditorial la nécessité d’une politique globale
de sécurité à construire sur le très long
terme dont la Défense en est un des
piliers essentiels. Trois mois après,
nous sommes en réalité confrontés à
un double phénomène :
z Le premier est la mise en place d’une
commission destinée à réviser le Livre
Blanc et à définir le futur contrat
opérationnel de nos armées.
Naturellement, ce travail de réflexion
ne sera pas sans incidence sur la
réserve. Il ne faudrait pas, dans ce
cadre-là, que la définition des menaces
devienne la conséquence d’une enveloppe financière prédéterminée.
z Le second est celui de l’aspect
budgétaire de plus en plus contraint
qui pourrait remettre en cause les
nombreux efforts faits depuis quelques
années.
La réserve est nécessaire mais encore
faut-il la financer. Nombre de nos camarades sous ESR sont lassés des éternelles
difficultés de gestion allant jusqu’au
défaut de paiement des activités.
Ces deux phénomènes vont à l’encontre
de la fidélisation recherchée et
conduisent certains d’entre nous vers
un sentiment d’inquiétude grandissant,
voire d’abandon.
Confrontée à cette situation, l’UNOR
avec l’ensemble de ses associations doit
continuer à véhiculer le message de la
nécessité d’une réserve issue du milieu
civil, préservatrice d’un lien arméesNation essentiel.
C’est donc bien d’une décision politique
dont nous avons besoin aujourd’hui.
Nous devrons faire entendre notre voix
auprès de nos élus pour préserver un système qui a fait ses preuves. Nous devrons
nous concentrer sur des actions de
communication et de lobbying efficaces.
Depuis le mois d’août dernier, la France
a pris la présidence de la CIOR à la fin
du congrès de Copenhague. L’équipe
mise en place par son président
s’y est préparée avec application et
professionnalisme.
Nous devrons les soutenir au cours
des deux années qui viennent. C’est
notre image qui est en jeu, celle de la
France et celle de l’UNOR. Permettezmoi de souhaiter à cette équipe
une pleine réussite. Ce doit être un
formidable outil de communication
dont nous devrons exploiter toutes
les ressources.
Pour sa part, la délégation continuera
avec des moyens réduits, à participer
à certains comités notamment
dans l’académie des langues et la
compétition sportive au sein de
laquelle la France a fait son retour
après une année d’absence.
Enfin, le dernier trimestre de cette
année sera marqué par la tenue de
notre 75e congrès national à Mulhouse
en novembre. L’équipe d’organisateurs
a fait un travail formidable et je suis
certain que ce congrès sera d’une
excellente tenue.
J’ai souhaité qu’à cette occasion,
nous puissions aborder lors de notre
séance plénière des sujets d’actualité :
l’évolution à court et moyen terme de la
politique d’emploi des réserves d’une
part, et les transformations annoncées
du CSRM d’autre part.
Espérons que ces thèmes susciteront
un débat fructueux et des échanges
dynamiques avec nos conférenciers.
Ce congrès doit être pour notre
Union l’occasion de démontrer sa
volonté de collaboration avec le
commandement tout en préservant sa
liberté d’expression.
Ces quelques lignes démontrent à
l’évidence que notre mobilisation sur
tous ces sujets ne devra pas faiblir.
Ensemble, nous pourrons ainsi
peser sur les décisions à venir qui
conditionnent notre futur et celui de
cette réserve à laquelle nous tenons.
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x5
Actualités
[ Phaléristique ]
La médaille de la sécurité intérieure
Une nouvelle médaille, créée en mars, est destinée à récompenser toute personne s'étant
distinguée dans une action relevant de la sécurité intérieure.
© DR
Trois échelons
La médaille de la sécurité intérieure
comprend trois échelons (or, argent
et bronze) et des agrafes, portant
des inscriptions définies par le
ministre de l'Intérieur : Secrétariat
général, Administration préfectorale,
L'échelon or de la médaille
de la sécurité intérieure.
6 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
© DR
I
nstaurée par le décret du 28
mars 2012, portant création de la
médaille de la sécurité intérieure,
cette décoration récompense
les services particulièrement
honorables,
notamment
un
engagement exceptionnel, une
intervention dans un contexte
particulier, une action humanitaire,
ou l'accomplissement d'une action
ponctuelle ou continue dépassant
le cadre normal du service,
rendus par toute personne, au
cours de sa carrière ou dans le
cadre d'un engagement citoyen
ou bénévole, pour des missions
ou actions signalées relevant de la
sécurité intérieure, en France ou à
l'étranger.
général, le 1er janvier et le 14 juillet.
La première promotion (16 avril)
comptait 37 récipiendaires dont huit
gendarmes.
n
En bref…
Caïman : le premier des huit hélicoptères attendus au centre de formation
interarmées NH90 au Cannet-desMaures (Var) s’est posé fin juillet.
L’appareil est destiné à la formation
du personnel technico-logistique.
L’échelon bronze de la médaille
de la sécurité intérieure.
Fonction publique territoriale, Elu,
Police nationale, Gendarmerie nationale,
Sécurité civile, Police municipale,
Sécurité routière, Associations,
Engagement citoyen, Action humanitaire,
Acte de courage et de dévouement.
Elle est suspendue à un ruban bleu
blanc rouge en biseau de 37 mm de
large, surmontant une couronne
d’olivier et de chêne. Le ruban
est agrémenté d’une palme pour
l’échelon argent et d’une couronne
de laurier pour l’échelon or.
La médaille de la sécurité intérieure
peut être attribuée à l'ensemble des
personnels relevant du ministère
de l'Intérieur, aux personnels civils
et militaires, professionnels ou
volontaires, placés pour emploi sous
l'autorité du ministère de l'Intérieur,
aux policiers municipaux, aux
volontaires ou bénévoles qui
œuvrent dans des associations pour
des missions relevant de la sécurité
intérieure, à toute personne,
française ou étrangère, s'étant
distinguée par une action relevant
de la sécurité intérieure.
Les promotions interviennent, en
Suivez l’actualité de la Défense sur
votre Smartphone en vous connectant
à l’adresse suivante : m.defense.gouv.fr.
Sept réservistes ont renforcé dans
le courant du premier semestre le
CERHS (centre expert des ressources
humaines et de la soldes ; ex-CTAC
de Nancy) pendant six semaines. Ils
ont procédé au traitement de près de
10 000 dossiers de paiement faisant
suite aux difficultés de mise en œuvre
du logiciel de solde Louvois.
D’autre part, dix réservistes ont
renforcé la chancellerie de l’EMA particulièrement sollicitée cette année.
Ils ont traité plus de 5 000 citations et
récompenses sur une durée de cinq
mois. [Source : TIM 235, juin 2012]
La Princesse Caroline de Monaco
est depuis le 29 juin la nouvelle marraine du 17e RGP.
Les sites de la Grande Guerre
ainsi que les plages du débarquement en Normandie concourent
pour être reconnus au patrimoine de
l’UNESCO en 2014 pour leurs 100e et
70e anniversaires respectif.
Actualités
Actualités
La réserve citoyenne à Bruxelles
Avant l’été, le vice-amiral d’escadre Xavier Païtard, chef des représentations militaires françaises
à l’UE et à l’OTAN, a organisé une réunion à Bruxelles sur le thème de la réserve citoyenne.
C
ette réunion qui a rassemblé
une trentaine de personnes
d'horizons très divers (institutions
européennes, OTAN, agences, monde
Louvois : l’armée de l’air a décidé de
repousser d’un semestre (mars 2013)
la bascule vers le système Louvois initialement programmé pour cet automne.
Le 152e RI (Colmar) a perçu ses premiers véhicules blindés de combat
de l’infanterie (VBCI) le 25 juin :
deux en version véhicules de poste
de commandement et seize véhicules
de combat d'infanterie.
La CABAT, Cellule d’aide aux blessés de
l’armée de Terre, a reçu le 11 juillet sa
première citation collective pour son
action des mains du CEMAT. C’est la
première fois qu’une unité non-combattante reçoit une citation collective.
L’A400M, récemment baptisé Atlas,
a effectué un vol en formation avec
la Patrouille de France au-dessus des
Pyrénées début août. La date de sa
première livraison à la France a été
repoussée au 2e trimestre 2013.
La création du DTA/33 e RIMa
(détachement Terre Antilles) a été
officialisée le 5 juillet suite à la dissolution du 41e BIMa de Guadeloupe et du
33e RIMa de Martinique. Il reprend le
drapeau et les traditions du 33e RIMa
au sein des forces armées aux Antilles
(FAA). Stationné au Fort Desaix à Fortde-France, il accueillera tous les quatre
mois, deux compagnies tournantes
venues de l’Hexagone.
civil, think tank) était précédée d'une
introduction de l’amiral sur « l’Europe
de la Défense après Chicago ».
Cette réunion a été suivie d'une
intervention du général de Langlois
sur la réserve citoyenne permettant
aux invités de découvrir une initiative
nouvelle pour les Français résidant
en Belgique.
De nouvelles rencontres seront
organisées dès cet automne, permettant de développer une réflexion
novatrice sur des sujets de Défense.
Une réserve en progression
Pour mémoire, rappelons que la
réserve citoyenne est uniquement
composée de citoyens qui souhaitent
contribuer à l'effort de défense de
leur pays sans toutefois accomplir
d'activités militaires.
Contrairement aux réservistes opérationnels qui ont la qualité de militaire
lorsqu'ils servent dans le cadre de
leur ESR ou des mesures d’appel, les
réservistes citoyens agissent en qualité de collaborateurs bénévoles du
service public. Ces réservistes sont
agréés par une armée ou une
formation rattachée et se voient
attribuer un grade à titre honorifique
qui ne leur permet pas d’exercer
un commandement.
Au 31 décembre 2011, leur nombre
était de 2 660 (contre 2 576 en 2010),
soit une progression de 3,3%. Hors
gendarmerie nationale, le nombre
de réservistes citoyens s'élève à 1 890
(contre 1 962 en 2010). La féminisation de la réserve citoyenne continue
de progresser et s’élève à 16,0%
(contre 15,1% en 2010 et 13,8% en
2009). Enfin, les catégories sont ainsi
réparties : 89% officiers, 10,4% sousofficiers et 0,6% militaires du rang. n
Source : La Lettre de la RMF UE ; Bilan social 2011
[ Ordres nationaux ]
A l’honneur…
Pour faire suite à l’article dans notre précédent numéro...
N'
appartenant pas à l'armée
d'active : il convient de
modifier ou rajouter les
promotions suivantes :
z nommés au grade de chevalier
dans l'ordre national de la Légion
d'honneur : le LTN (H) Bernard
Campagne de l'AORT de Lille et
le COL (H) Robert Bonioni de
l'ANOH.
z promus au grade d'officier dans
l'ordre national du Mérite : le
LCL (R) Dominique Dubarry de
l'AOR de Paris ; le LCL (R) Pascal
Hugedé, président de la région
Basse-Normandie, le MC (R) Xavier
Wagner du GORSSA ; l'aumônier
militaire (H) Xavier Leborgne de
l'AOR 64.
z nommés au grade de chevalier
dans l'ordre national du Mérite :
le LCL (rc) Jean-Pierre Brasseur,
président de l'AOR de Bordeaux ; le
LCL (R) Philippe Cazaban, membre
de l'UNOR ; le CBA (H) Jean Cienki,
président de l'AOR de Reims.
L’UNOR adresse ses félicitations
aux récipiendaires.
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x7
Actualités
[ Pentathlon militaire ]
Une nouvelle équipe de France
Cette année, la France avait engagé des équipes composées d’officiers et de sous-officiers
à la compétition internationale de pentathlon militaire à Copenhague (Danemark).
J
usqu’à présent seulement armée
par des officiers de réserve,
l’équipe de France de pentathlon
militaire s’est à de multiples reprises
très bien distinguée lors de la compétition qui se déroule dans le cadre du
congrès d’été de la Confédération interalliée des officiers de réserve (CIOR).
Une équipe en devenir
Cette année, à Copenhague (Danemark), l’équipe de France a engagé
conjointement des officiers de réserve
à plusieurs reprises titrés et trois sousofficiers de réserve, sportifs de bon niveau
mais novices sur cette compétition.
Ces sous-officiers sont membres de
l’AESOR (Association européenne des
sous-officiers de réserve).
L’équipe française qui nous avait habi-
tué à la plus haute marche des podiums
a connu de moins bonnes performances
cette année. Les résultats demeurent
malgré tout corrects avec notamment une seconde place à l’épreuve
de tir pour l’équipe « France 2 »,
et une 8e place au classement général.
Cette année encore, le niveau des
compétiteurs était très élevé, du fait
probablement de la stabilité et de
l’expérience des équipes adverses.
Le bilan de cette première expérience
d’une nouvelle équipe de France
est quant à lui très positif puisqu’il
a permis de forger un remarquable
esprit de cohésion entre officiers
et sous-officiers de réserve. Cette
innovation a posé les fondements de la
nouvelle équipe qui prépare d’ores-etdéjà l’avenir, voire les titres futurs, en
s’entraînant et en reprenant le chemin
de la compétition après une année
blanche qui a probablement impacté
les résultats de 2012.
n
En bref…
Le collège Henri-Wallon de
Lanester (Morbihan), suivant un
exemple initié à La Seyne-sur-Mer, a
créé une option classe de 3e option
Défense sécurité globale (CDSG)
en relation avec la base Fusco de
Lorient. Les 24 élèves approfondiront un enseignement civique et de
défense nationale : protection civile,
prévention des risques sanitaires,
cybercriminalité, contrefaçon, histoire
et sécurité civile.
© DR
Le guide des cercles et mess militaires en France, mis à jour, a été
publié cet été par le SGA. Le BuS
n°83 est téléchargeable à l’adresse suivante : http://www.defense.gouv.fr/
familles/actualites/publication-dubus-n-83-sur-les-cercles-et-mess
L'équipe de France militaire de pentathlon photographiée lors du stage de préparation. De gauche
à droite, rang du haut : SGT Antoine Bouvet 2e RIMA (catégorie Novice 1re année de compétition),
MDL Juilien Niord, 511e RT (catégorie Novice 1re année de compétition), MDL David Montmey, 511e RT
(catégorie Novice 1re année de compétition). Rang du bas : LCL Dominique Chevrot (directeur de stage
et chef de la délégation),CNE Olivier Rey, 54e RA (catégorie Expérimenté 4e année de compétition), CNE
Stéphane Augé, DMD 65 (catégorie vétéran plus de 4 ans de compétition et 2 titres de champion du
monde),CNE Christophe Adrien, DMD 75 (catégorie vétéran plus de 4 ans de compétition et 3 titres de
champion du monde), CNE Jean-Philippe Labadie, DMD 78 (entraineur de tir et compétiteur remplaçant).
8 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
Baptême de promotion à Angers, le
18 juillet, pour les 17 premiers élèvesofficiers du corps des Ingénieurs
militaires d’infrastructure (IMI) au
terme de leur année de formation militaire. En septembre, ils ont intégré le
Centre de formation et de recherche
(CER) d’Angers où ils suivront, pendant trois ans, le cursus des Arts et
Métiers ParisTech.
Le pôle expertise du Service de
médecine hyperbare et expertise
plongée (SMHEP) a été inauguré
à l’hôpital militaire Sainte-Anne à
Toulon mi-juillet.
Actualités
[ Armée de l’air ]
Un nouveau CEMAA
Sur décision du Conseil des ministres du 1er août, le général de corps aérien Denis Mercier
a été nommé chef d’état-major de l’armée de l’air (CEMAA).
E
ntré à l’École de l’air en 1979
(promotion « Capitaine Caroff
de Kervezec »), le général Denis
Mercier (52 ans) a piloté sur Mirage
les écoles d’officiers de l’armée de
l’air à Salon-de-Provence (20082010). Il était enfin chef du cabinet
militaire du ministre de la Défense
depuis 2010.
Le site Internet de l’Institution nationale des Invalides (INI) a été créé cette
année. Il a pour vocation de mieux
faire connaitre l’Institution, ses missions au service du monde combattant
et des grands blessés : www.invalides.fr
L’acteur Christian Marin est décédé
le 5 septembre à l'âge 83 ans. Il avait
notamment incarné le rôle du lieutenant Laverdure dans la série télévisée
Les Chevaliers du ciel (1967-1969) et
celui du gendarme Merlot dans la saga
de gendarmes à Saint-Tropez.
Le Transall C160 R18 « Ville de
Kolwezi » est entré en dépôt au musée
de l'Air et de l'Espace de Paris-Le
Bourget, le mercredi 22 août. Cet
appareil était l’unique C-160 à avoir
accompagné les trois C-130 Hercules
zaïrois lors du parachutage des légionnaires sur Kolwezi, le 19 mai 1978.
L'ingénieur général de 1re classe de
l'armement Yves Demay a été nommé
directeur général de l'École polytechnique le 1er août. C’est la première fois
depuis la création de l'X que l'école est
dirigée par un IGA.
© Armée de l’air
Le dernier missile air-air S530D de
l’armée de l’air a été tiré jeudi 1er
mars à l’occasion de la campagne de
tir organisée par le centre d’expertise
de l’armement embarqué (CEAE)
implanté sur la BA 120 de Cazaux.
F1 et Mirage 2000. Il fut notamment
commandant de l’escadron de
chasse 1/12 « Cambrésis » (19911994), commandant de la base
aérienne 112 « Marin la Meslée » de
Reims (2002-2004) et commandant
Une armée de l'air
remarquable
Le général Mercier a pris officiellement ses fonctions le 17 septembre
au cours d’une cérémonie qui
s’est déroulée sur la BA 107 de
Villacoublay. Il a été élevé aux rang
et appellation de général d’armée
aérienne ce même jour.
Au cours de son allocution, le
nouveau CEMAA a déclaré : « Je suis
fier d’être aujourd’hui à la tête d’une
armée de l’air remarquable, reconnue
au niveau international, et qui a
prouvé, et prouve encore sa valeur sur
de nombreux théâtres d’opérations. Ce
niveau opérationnel atteint est le fruit des
compétences, des convictions, du courage
que les aviateurs n’ont cessé de montrer
depuis que l’aviation existe. »
Le général Mercier succède au
général Jean-Paul Paloméros qui
occupait la fonction de CEMAA
depuis le 25 août 2009, et désormais
au poste de commandant suprême
allié Transformation à l’OTAN. n
IN MEMORIAM
Deux militaires du 9e RIMa ont été tués le 27 juin au cours d'une opération
contre les orpailleurs clandestins en Guyane. L'adjudant Stéphane Moralia,
29 ans, et le caporal-chef Sébastien Pissot, 34 ans, appartenaient tous
les deux au commando de reconnaissance et d'action de la jungle (CRAJ)
du régiment.
z L’adjudant-chef Franck Bouzet, 45 ans, du 13e bataillon de chasseurs
alpins (13e BCA), a été tué au combat le 7 août à proximité du pont de
Tagab en vallée de Kapisa (Afghanistan).
L’UNOR exprime aux familles et aux proches ses sincères condoléances.
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x9
Actualités internationales
[ Soutien sanitaire ]
Aux côtés des victimes syriennes
Le 9 août, une cinquantaine de spécialistes français ont été projetés près d’Amman (Jordanie)
afin d’apporter des soins aux victimes syriennes.
Cette opération, baptisée Tamour,
a également déployé 150 tonnes de
matériel, essentiellement par un
avion Antonov. n
© J. Salles/ECPAD/EMA
C
e déploiement, à Zaatari,
au nord d'Amman, devait
permettre la mise en place
d’une structure d’accueil et de
soins destinée à apporter une aide
d’urgence aux victimes des combats
en Syrie et un soutien sanitaire aux
réfugiés. En quinze jours d'activités,
le groupement médico-chirurgical
(GMC) français avait déjà réalisé
plus de vingt opérations lourdes et
plus de 700 consultations médicales,
selon un premier bilan fourni par
l'état-major des armées.
Poste médical
et antenne chirurgicale
Ce GMC de 85 personnes est armé
par la 8e antenne chirurgicale aérotransportable de Brest, une unité très
marine du Service de santé des armées
qui fut notamment déployée au Tchad
où elle armait le GMC de la force
Epervier, et par le 1er régiment médical de La Valbonne. La structure est
Le bloc opératoire du GMC.
composée de deux modules : un poste
médical et une antenne chirurgicale.
Un médecin généraliste, un infirmier
et deux aides-soignants, assurent le
fonctionnement du poste médical
qui est en mesure d’effectuer une
centaine de consultations ou de soins
quotidiennement.
L’antenne chirurgicale renforcée est
mise en œuvre par deux chirurgiens,
un médecin et deux infirmiers
anesthésistes, un infirmier de
bloc opératoire, quatre infirmiers
de soins généraux, ainsi que cinq
aides-soignants.
[ OTAN ]
Le CEMAA devient SACT !
Le général Paloméros, jusqu’à cet été chef d’état-major
de l’armée de l’air, devient Commandant suprême allié
Transformation à l’OTAN.
L
e Conseil de l’Atlantique Nord
a approuvé la désignation le 6
août dernier par le président
de la République française du
général d’armée aérienne Jean-Paul
Paloméros au poste de Commandant
suprême allié Transformation
(SAC-T).
Le général Paloméros qui avait été
pressenti à ce poste voilà plusieurs
10 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
mois, était chef d’état-major de
l’armée de l’air française depuis le
24 août 2009. Il a pris ses nouvelles
fonctions fin septembre au Quartier
général
du
Commandement
suprême allié Transformation à
Norfolk (États-Unis).
Le général Paloméros succède à un
autre Français, le général d’armée
aérienne Stéphane Abrial.
n
En bref…
Le réalisateur de Top Gun, Tony
Scott, s'est suicidé le 19 août à l'âge de
68 ans. En plaçant l’acteur Tom Cruise
dans le cockpit d’un F-14 Tomcat, il
avait généré des vocations de pilote
de chasse dans le monde entier. Scott
avait aussi signé les films USS Alabama,
Ennemis d'Etat et Spy Game.
Les commandes mondiales d’armement, une analyse publiée par le
Centre de recherches du Congrès
américain le 24 août, se sont élevées à
$85,3 Md en 2011 contre $44,5 Md en
2010. Les États-Unis empochent $66,3
Md, devant la Russie ($4,8 Md) et la
France ($4,4 Md). Les navires Mistral
commandés par la Russie et la modernisation des Mirage 2000 indiens ont
sans doute contribué à ce résultat.
Depuis que les femmes sont acceptées dans l’armée de terre américaine
(1920), 99 ont atteint le grade de général ; 24 sont actuellement en fonction.
Le GA Bernard Thorette (2s), président de l’association Terre-Fraternité,
a livré en juin dernier les chiffres
concernant les blessés de l’armée de
terre : en 2011, 417 soldats ont été
blessés dont 222 en Afghanistan (34
ont été tués en service dont 25 en
Afghanistan) ; en 2012, 142 soldats
ont été blessés en service dont 62 en
Afghanistan (21 sont morts en service
dont 8 en Afghanistan).
Actualités internationales
[ Allemagne ]
La Bundeswehr contre le terrorisme
L
a crainte de voir une nouvelle fois
leur armée lever les armes contre
la population avait poussé les
Allemands à interdire après-guerre
33 500 réservistes de la Garde
nationale américaine et une centaine
d’avions ont été mis à la disposition
des gouverneurs de Floride, d’Alabama, du Mississippi et de Louisiane
lors du passage de la tempête tropicale Isaac, fin août.
Le Pentagone a acheté en 2011 pour
24 milliards d'équipements, carburant
et services à l'étranger selon un rapport
diffusé auprès du Congrès américain,
soit 6,4% des 374 milliards de dollars
d'achats effectués l’an dernier.
Ces principaux fournisseurs étrangers sont : l'Afghanistan ($6,1 Md),
la Suisse ($2 Md), l'Allemagne ($1,8
Md), le Canada ($1,6 Md), le Koweit
($1,3 Md), le Japon, le Royaume-Uni
et la Corée du Sud ($1 Md chacun).
La France est loin derrière avec seulement $304,36 M, ce qui représente
1 809 actes d'achats.
A la mi-août, 39 soldats occidentaux avaient été tués en 2012 par
des soldats ou policiers afghans, ou
rebelles infiltrés dans leurs rangs, lors
de 28 attaques, dont plusieurs ont eu
lieu cet été, selon un bilan de l'Isaf.
La force Epervier a un nouveau
chef. Le 31 juillet, le colonel Laurent
Rataud a pris le commandement
des Eléments français au Tchad
(EFT), succédant ainsi au colonel
Bernard Oursel.
l’intervention de leur armée sur le
territoire national.
La décision prise le 17 août dernier par
la Cour constitutionnelle allemande
est donc historique puisqu’elle autorise
en effet l’emploi des moyens militaires
sur le territoire national contre d'éventuelles menaces terroristes, sous strictes
conditions cependant.
Jusqu’à présent, seules les forces de
police étaient habilitées à ces interventions. La séparation était ainsi marquée
entre les opérations de défense nationale de l'armée et les opérations de
sécurité intérieure de la police.
Cette décision de la Cour constitutionnelle corrige une décision précédente
de 2006 qui excluait d'une façon générale toute opération de la Bundeswehr
contre un danger intérieur.
Elle complète l'article 35 de la Loi
fondamentale allemande[1] qui autorise le recours à l'armée à l'intérieur
du pays « en cas de catastrophe naturelle
ou d'accident particulièrement grave »,
mais qui n'aborde pas la question des
moyens militaires.
Méfiance à Gauche
Cette décision qui a été saluée par les
ministres de la Défense Thomas de
Maizière et de l'Intérieur Hans-Peter
Friedrich, ainsi que les parlementaires
de l’Union chrétienne-démocrate/
Union chrétienne- sociale (CDU/
CSU), ne fait cependant pas l’unanimité chez les politiques.
Les sociaux-démocrates ont regretté
que les « situations exceptionnelles »
justifiant le recours à l'armée n'aient
pas été davantage précisées alors que
les Verts se sont félicités des « limites
très étroites imposées à l'usage de moyens
© Denys Chappey
L’Allemagne a pris cet été une décision historique en autorisant son armée à intervenir sur son sol.
Un droit qui lui avait été retiré au lendemain de la 2e Guerre mondiale.
militaires ». Enfin, la gauche radicale,
Die Linke, a regretté cette décision
qui « ouvre la porte à une militarisation
croissante de la politique intérieure et la
suppression des droits démocratiques ».
« En dernier recours »
Cette autorisation exclut cependant
« les dangers pouvant émaner d'une
foule qui manifeste ». La Bundeswehr
n'est pas non plus autorisée à
abattre un avion transportant des
civils et qui aurait été détourné par
des terroristes. Elle est seulement
autorisée à procéder à des tirs
d'avertissement pour le contraindre
à atterrir !
Enfin, le déploiement de la force
armée n'est possible qu'en « dernier
recours », selon la Loi fondamentale
allemande. La décision appartiendra
au Gouvernement dans son ensemble
d'estimer « le dernier recours » justifiant
l’intervention de la Bundeswehr. n
Source : AFP et médias
[1] Loi fondamentale allemande du 8 mai 1949, article 35 : « Entraide judiciaire et administrative,
aide en cas de catastrophe ».
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x 11
Confédération interalliée [ Présidence française 2012-2014 ]
Par le lieutenant (R) Yuna Long, officier communication de la PFC 2012-2014
des officiers de réserve
La France à la tête
de la CIOR pour deux ans
Depuis le 3 août, la France a pris la présidence pour deux ans de
la Confédération interalliée des officiers de réserve (CIOR)
à l’issue de son congrès annuel qui s’est tenu à Copenhague.
L
Des nouveaux
défis à relever
Comme chaque année, la CIOR a
organisé un symposium d'une journée
qui se déroule le premier jour de son
congrès d'été. Ce symposium permet
d’aborder des sujets d’actualité internationale en matière civilo-militaire.
Cette année étaient abordés les thèmes
de la cyber-guerre et la réinsertion
des réservistes de retour d’opérations
extérieures (OPEX). À cette occasion,
un accent spécifique a été mis sur la
Défense européenne de demain et
sur la gendarmerie française comme
modèle d’utilisation permanente de
ses réservistes.
Par ailleurs, la nécessité d’aller vers une
défense européenne plus efficiente et
d’y intégrer les réservistes devient de
plus en plus incontournable. En effet,
selon le chef d'état-major des forces
armées danoises, le général Bartram,
la réserve permet de pallier à la
diminution des effectifs dans l’armée
nationale danoise et de « faire mieux
avec moins ».
12 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
© Henry Plimack/CIOR
e symposium et le pentathlon
militaire international (lire
encadré p. 13) ont rythmé le
programme du congrès de la
CIOR qui s’est déroulé du 29
juillet au 4 août 2012 à Copenhague.
Pas moins de 34 nations y ont
participé, dont 28 nations membres
de l’Organisation du traité de
l’Atlantique nord (OTAN).
Prise de parole lors du symposium auquel assistait le colonel (R) Jacques Vitrolles,
président de l’UNOR (2e rang en bas)
Cette constatation vaut aussi pour les
opérations extérieures de l’OTAN
selon le général Skare (Norvège) qui
présidait jusqu’à cet été le Comité des
forces de réserves nationales (CFRN).
Pour ce dernier, « les réservistes bien
entrainés et opérationnels constituent de
plus en plus une charnière dans les besoins
en effectifs de l’OTAN ».
La passation
de la présidence
Le moment fort de ce congrès pour la
CIOR fut le 3 août, le dernier jour de
ce séjour danois. Le président de la
CIOR sortant, le capitaine de vaisseau
(R) de la marine royale norvégienne
Jon Erling Tenvik a en effet remis le
drapeau de la CIOR au commissaire
en chef de 2e classe de la marine
(R) Richard Roll qui devient ainsi le
nouveau président français à la tête
de la Confédération.
Prochain
temps fort
La première étape importante pour
la présidence française de la CIOR
consistera en l’organisation d’une
session internationale, du 15 au 17
novembre à Paris.
Ces réunions biannuelles intermédiaires appelées IBM (Intermediate
Biannual Meeting) sont les premières
d’une série de quatre sur les deux
ans de la PFC. Sont attendus des
© Henry Plimack/CIOR
Le capitaine de vaisseau (R) Jon Erling Tenvik (à gauche), président sortant, transmet le drapeau de la CIOR
au commissaire en chef de la marine (R) Richard Roll.
représentants de 34 pays membres et
membres associés de la CIOR avec la
coopération active de la gendarmerie
nationale et de l’Association nationale
des officiers de réserve de la gendarmerie (ANORGEND) qui animeront
la première journée de cette session.
Celle-ci se clôturera le samedi par une
visite du Sénat avec la rencontre des
sénateurs membres de la commission
des Affaires étrangères, de la Défense
et des forces armées. Ce sera là
une belle opportunité pour cette
présence internationale d’apprendre
à connaître les forces armées et la
culture française puis de partager des
compétences ainsi que des réflexions
autour des thèmes phares de la PFC.
Une stratégie
de communication
La Présidence française de la CIOR
met l’accent sur les thèmes de la
résilience et de la gestion de crise.
Cette réflexion se fera aussi au sein
des travaux des comités de la CIOR.
© Henry Plimack/CIOR
Le pentathlon militaire
Au cours de trois jours d’épreuves, 103 athlètes se sont livrés à fond
pour honorer les couleurs de leurs pays respectifs.
Trois jours de ce congrès ont été dédiés
à la compétition sportive réunissant 103
compétiteurs organisés en 35 équipes.
Après l’épreuve du tir au pistolet et au
fusil, suivie du secourisme en situation de
combat (Combat Casualty Care - 3C) et du
Droit des conflits armés (Law On Armed
Conflicts - LOAC), le parcours Symposium.
Le dernier jour s’est conclu par une course
d’orientation de 15 km sur le site de
chasse de la famille royale à Birkerod. La
victoire revient à l’équipe allemande mais
la concurrence fut rude, notamment avec
les britanniques.
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x 13
Les résultats de ces travaux devront
être communiqués non seulement
au Comité militaire de l’OTAN par la
prise de parole annuelle du président
de la CIOR, mais également être
déclinés sous toutes formes dans le
cadre de formations qualifiantes,
lettres d’information trimestrielles
mises en ligne sur le site Internet
(www.cior.net), symposium d’été et
publications.
Cette stratégie de communication va
dans le sens d’une meilleure visibilité
du rôle primordial joué par les réservistes au moment où la restructuration
n
des armées suit son cours.
© Henry Plimack/CIOR
Confédération interalliée [ Présidence française 2012-2014 ]
des officiers de réserve
Les réservistes de 34 nations, dont 28 nations membres de l’OTAN,
ont participé au symposium de la CIOR à Copenhague cet été.
Préserver et enrichir notre spécificité
© Denys Chappey
Par le commissaire en chef de 2e classe (R) de la marine Richard Roll
Président de la CIOR 2012-2014
Combinant le volontariat associatif et le soutien des ministères nationaux de la Défense, la CIOR
constitue un forum d’échange sans équivalent dans le monde.
Il incombe à la présidence française de préserver et d’enrichir cette spécificité qui constitue
l’identité de la CIOR.
Nos comités forment un outil remarquable de développement professionnel pour les officiers de
réserve. La présidence française se propose de renforcer le contenu des travaux des comités de la
CIOR en mettant l’accent sur les thèmes de la résilience et de la gestion de crise.
Ces thématiques doivent être déclinées en produits cohérents, selon un format professionnel :
symposium d’été, formations qualifiantes, publications. La diffusion ciblée, en particulier
électronique, de ces produits est une priorité.
z Communiquer sur les travaux et événements de la CIOR est aussi une nécessité, afin que notre
expertise soit toujours reconnue et notre rayonnement assuré.
Ceci prendra la forme de lettres d’informations trimestrielles et de mises en ligne régulières sur notre site Internet
(www.cior.net).
z La coopération avec l’état-major militaire international de l’Alliance doit être poursuivie, en s’appuyant sur notre
représentation permanente à l’OTAN.
Mon intervention annuelle devant le Comité militaire de l’OTAN,
occasion d’échanges très fructueux, constitue également un lien
structurant. La coopération avec le Commandement interallié
pour la transformation (ACT) doit continuer à être développée.
z Les excellentes relations entretenues avec la présidence du
Comité des forces de réserve nationales (CFRN) sont le signe
visible d’une coopération équilibrée entre la CIOR et le CFRN,
pour une efficacité accrue, dans le respect des spécificités et valeurs
ajoutées de chacun.
La synchronisation entre la CIOR et son organisation sœur,
la Confédération interalliée des officiers médicaux de réserve
(CIOMR), sera également poursuivie.
Au moment où l’Alliance et ses nations membres ou partenaires
font face à de profonds changements, le monde de la défense a
plus que jamais besoin de ses réservistes.
14 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
[ Influence et environnement ] Sous la loupe
Par le capitaine (R) Lionel Pétillon
Création du CIAE
Le Groupement interarmées des actions civilo-militaires
(GIACM) et le Groupement interarmées des opérations
militaires d’influence (GI-OMI) ont été intégrés au sein
d'un seul organisme.
Environ 270 réservistes
A terme, d’ici à 2014, le CIAE – organisme à vocation interarmées (OVIA)
– s’appuiera sur 170 spécialistes (98%
© SIRPA Terre
L
es militaires le savent bien, le mot
« environnement » ne revêt pas
pour eux la même signification
que pour la plupart des Français !
Le nouveau Centre interarmées des
actions sur l'environnement (CIAE)
créé le 2 juillet en est la parfaite
illustration.
Issu du rapprochement de deux
groupements déjà existants, le CIAE
aura pour objectif de faciliter les
relations des chefs militaires en
opérations avec l’environnement
humain local.
Sa mission consistera à mieux faire
comprendre et accepter l’action
des forces armées françaises en
opération auprès des acteurs locaux
et ainsi gagner leur confiance : aide
directe aux populations, gestion de
chantiers de reconstruction, actions
de communication d’influence
auprès de la population, des élites et
élus locaux, etc.
Un but à atteindre en suivant un
principe simple, a expliqué le
ministère de la Défense : « gagner les
cœurs et les esprits ».
Rappelons que le GIACM, basé à
Lyon, et le GI-OMI, basé à Lille, furent
mis en œuvre par l’armée de Terre
en 1999 et 2000 afin de conduire
des missions de reconnaissance et
de contact avec l’environnement
humain sur les théâtres d’opérations
extérieures.
Le 2 juillet, le GI-OMI et le GIACM ont formé l’ossature du CIAE.
de militaires) majoritairement de
l’armée de terre, mais aussi de l’air, de
la marine et de la gendarmerie grâce
à la mise en commun des capacités
humaines et matérielles du GIACM
et du GI-OMI. Il formera le personnel des trois armées projeté dans les
missions civilo-militaires et dans les
opérations militaires d’influence.
Cette nouvelle unité fonctionnera
également avec l’appui non négligeable de 270 réservistes dont un
certain nombre ont déjà été déployés
sur les théâtres d’opérations, notamment sous la bannière du GIACM.
Un lourd tribuT
La cérémonie de création du CIAE
s’est déroulée le 2 juillet dernier
au quartier général Frère à Lyon
(quartier du GIACM). Elle était
présidée par le général Éric Guyon,
chef de la division emploi du
commandement des forces terrestres
(CFT). À cette occasion, le colonel
Renaud Ancelin (ancien chef de corps
du 92e RI) a pris le commandement
de ce nouvel organisme.
« Pour remplir efficacement la mission, il
est indispensable que le chef militaire sur
le terrain puisse disposer des informations
sur le milieu humain dans lequel il
s’engage », a expliqué le colonel Ancelin.
Le CIAE permettra d’optimiser les savoirfaire dans ce domaine pour que nos Forces
aient une compréhension toujours plus
fine de l’environnement dans lequel
elles évoluent, environnement de plus en
plus complexe ».
Peu connues du grand public, les
équipes tactiques opérations militaires d’influence (ETOMI) et les
actions civilo-militaires (CIMIC), sont
déployées en appui des forces notamment en Afghanistan et au Liban.
Leur présence discrète fut tristement
rappelée à nos mémoires le 9 juin
dernier avec la mort au combat à Nijrab
(Afghanistan), de l’adjudant-chef
Thierry Serrat (GIACM), du maréchal
des logis-chef Stéphane Prudhom,
du maréchal des logis Pierre-Olivier
Lumineau et du brigadier Yoann
Marcillan, tous trois du 40e RA et
membres d’une ETOMI. n
Source : MINDEF
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x 15
Entretien [ Assemblée nationale ]
Synthèse par le capitaine (R) Lionel Pétillon
Une complicité humaine
Le 5 juillet dernier, la Commission de la Défense nationale
et des forces armées de l’Assemblée nationale auditionnait
le ministre de la Défense*. Nous vous proposons de lire ici
quelques-uns des moments forts.
C
L’AFGHANISTAN
La présidente de la Commission
Patricia Adam • Le retrait de nos troupes
d’Afghanistan constitue un double défi logistique
et de sécurité. Quel est l’état d’avancement de ce
retrait ?
Jean-Yves Le Drian •­ Nous retirerons
nos unités combattantes d’ici à la fin
de l’année 2012. Le plan de retrait est
en cours d’achèvement : il sera rendu
bientôt rendu public, uniquement
dans ses grandes orientations pour
des questions évidentes de sécurité.
Cette décision, annoncée par le
président de la République, a été
affirmée et confirmée à Chicago au
sommet de l’OTAN. Elle correspond
à l’état de la situation en Afghanistan.
Il ne s’agit pas d’une décision
émotionnelle mais politique. Nous
étions allés en Afghanistan en 2001
par solidarité avec nos alliés après
des actes de terrorisme majeurs et
alors que l’État afghan, tenu par les
talibans, était ouvertement allié aux
groupes terroristes.
© DR
ette Commission, présidée
depuis la nouvelle élection
par la députée Patricia Adam,
auditionne régulièrement le
ministre de la Défense. Ce
dernier doit répondre aux questions
des députés sur quantité de points liés
à la Défense : l’actualité, les OPEX,
les restructurations, le Livre blanc, le
matériel, les effectifs, les budgets, etc.
De plus, l’armée afghane était
quasiment inexistante. Depuis
deux ans, les talibans, qui ne sont
plus au pouvoir, se sont pour une
partie exfiltrés, les principaux
chefs terroristes ont été supprimés,
notamment au niveau d’Al Qaida,
le gouvernement afghan existe, avec
un président élu dans le cadre d’une
constitution ; quant à l’armée afghane,
elle se solidifie.
France, puisque la Force internationale
d’assistance et de sécurité (FIAS)
achèvera sa mission en 2014 et que,
au fur et à mesure, les forces militaires
étrangères se retireront.
Les États-Unis retireront eux-mêmes
23 000 hommes cette année ; quant
au Canada et aux Pays-Bas, ils ont déjà
retiré l’ensemble de leurs forces.
Nous sommes donc dans l’organisation
de l’après-FIAS, avec, notamment, le
traité franco-afghan, initié par le président Sarkozy, confirmé par le président
Hollande et dont la ratification sera
soumise à l’Assemblée nationale et au
Sénat durant le mois de juillet (NDLR :
ratifié le 24 juillet 2012).
Il s’agit tout d’abord de retirer
nos forces des zones de combat,
essentiellement de la Kapisa, puisque
le district de Surobi est déjà entré
en transition.
Nous avons engagé hier le processus de
transfert de la responsabilité militaire
de la Kapisa aux forces armées afghanes
conformément aux entretiens du pré-
« Nous sommes en discussion avec les autorités du
Kazakhstan, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan pour
évaluer la possibilité d’une sortie par le nord »
Compte tenu de la modification du
paysage, la présence étrangère, fût-elle
bien intentionnée, doit laisser la place
aux forces d’un État souverain. Ce
n’est pas uniquement la position de la
sident Hollande avec son homologue
afghan lors de sa visite aux forces françaises en Afghanistan ; entretiens que
j’ai poursuivi dans des circonstances
plus dramatiques il y a quelques jours.
* Jean-Yves Le Drian a été pendant presque 25 ans membre de la Commission de la Défense (à partir de 1978). La tradition veut que le député de la circonscription
de Lorient en soit membre, tradition perpétuée aujourd’hui par le député Gwendal Rouillard. À cette époque, la Commission était présidée par le général Bigeard,
et le ministre de la Défense était Yvon Bourges.
16 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
© Denys Chappey
Jean-Yves Le Drian salut le départ de son prédécesseur lors de la passation qui s’est déroulée à l’Hôtel de Brienne le 17 mai 2012.
Quelque 2 000 soldats passeront Noël
à la maison. Ils seront remplacés par
des forces afghanes encadrées par le
commandement militaire américain
RC Est, commandement régional de
ce secteur oriental de l’Afghanistan.
Nos matériels seront concentrés
au camp de Warehouse (NDLR :
2 500 containers). Je tiens d’ailleurs
à préciser que c’est un accident et
non un attentat qui y a eu lieu hier ;
un réservoir de combustible a brûlé.
C’est un lieu protégé d’où notre
matériel sera rapatrié à partir du
début de l’année prochaine.
Vous n’êtes pas sans savoir que la voie
du Pakistan a été rouverte après des
discussions intenses entre les ÉtatsUnis et les autorités d’Islamabad.
C’est la voie la plus simple mais le
port de Karachi est très encombré
et la sécurité incertaine.
Même si les tarifs exigés par les
Pakistanais pour le transit des
matériels ont baissé, il n’est peutêtre pas souhaitable de passer
uniquement par là. C’est pourquoi
nous sommes en discussion avec
les autorités du Kazakhstan, de
l’Ouzbékistan et du Tadjikistan pour
évaluer la possibilité d’une sortie
par le nord.
Je me rendrai prochainement dans la
zone pour formaliser des accords que
prépare M. Stanislas de Laboulaye,
ambassadeur spécial nommé par le
Quai d’Orsay pour couvrir le volet
diplomatique du transit de nos forces
et de notre équipement.
« L’hôpital de Kaboul, qui est de grande qualité,
restera sous responsabilité française. Nous
poursuivrons également nos missions de formation
et d’encadrement, notamment dans la gendarmerie
sur le site de Wardak. »
Nous avons pris l’engagement à
Chicago d’assumer notre mission au
sein de la FIAS jusqu’à la fin de son
mandat en 2014, j’ai renouvelé cet
engagement auprès du général Allen,
commandant de la FIAS, lors de mon
dernier voyage en Afghanistan.
C’est ainsi que l’hôpital de Kaboul,
qui est de grande qualité, restera
sous responsabilité française. Nous
poursuivrons également nos missions
de formation et d’encadrement,
notamment dans la gendarmerie sur
le site de Wardak.
Enfin, nous avons pris l’engagement
d’assurer le fonctionnement de l’aéroport international de Kaboul jusqu’à la
fin – nous prendrons cette responsabilité au 1er octobre prochain – ce
qui est très important, même si celui
de Bagram est aussi essentiel.
Au-delà, c’est le traité franco-afghan
qui s’appliquera : il comporte une
partie importante dédiée à la formation, y compris de l’encadrement
militaire. Les étapes de ce processus
ont été validées à Chicago dans une
très bonne compréhension et, sur
le plan pratique, par le général Allen,
avec lequel j’ai eu des entretiens
approfondis.
Je demeurerai discret sur les détails
du calendrier pour des questions
évidentes de sécurité, le risque zéro
n’existant nulle part, en Afghanistan
moins qu’ailleurs. J’ai dit au chef
d’état-major des armées que la sécurité
devait primer sur le calendrier,
je le confirme. (…)
Le député Christophe Léonard •
Pouvez-vous préciser quel est le nombre de
militaires français actuellement présents en
Afghanistan ?
Jean-Yves Le Drian ­• Il y avait
3 600 soldats français en Afghanistan
au début de l’année. À l’issue du
Et la réserve ?
Lors de son intervention, le ministre
de la Défense a prononcé une seule
fois le mot « réserve ». Il répondait à la
question du député Christophe Léonard :
« Qu’envisagez-vous de faire pour renforcer le
lien nécessaire entre la nation et l’armée ? »
Jean-Yves Le Drian : « Je propose que le lien
armée-Nation fasse l’objet de discussions dans le
cadre de la rédaction du Livre blanc. Il faut repenser la Journée défense et citoyenneté et s’intéresser
à la manière dont les réserves sont organisées. »
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x 17
Entretien [ Assemblée nationale ]
retrait des forces combattantes et
de leur équipement, il restera 400
à 500 personnes pour assurer le
fonctionnement de l’hôpital de Kaia
et de l’aéroport de Kaboul, ainsi que
les actions de formation, jusqu’à la fin
du déploiement de la FIAS.
L’OTAN
Jean-Yves Le Drian •­ Au sommet de
l’OTAN à Chicago, nous avions trois
objectifs. Tout d’abord, montrer que
la France est un allié responsable,
pleinement engagé dans l’Alliance.
En même temps, marquer notre
autonomie au sein de celle-ci. Enfin,
affirmer la sincérité comme l’ampleur
de notre ambition européenne en
matière de défense. Nous avons été
entendus sur ces trois sujets.
En ce qui concerne le commandement
intégré, la position du président
de la République n’a pas varié.
Nous sommes entrés dans le
commandement intégré de manière
quelque peu précipitée. Notre objectif
– la Commission de la Défense pourra
en débattre si elle le souhaite – est
d’évaluer cette décision au regard des
deux critères qui avaient été avancés
par le précédent président de la
République pour justifier sa décision :
d’une part, un regain d’influence
de la position française ; d’autre
part, une affirmation plus forte de
l’Europe de la défense.
« L’Europe doit donc prendre ses propres
responsabilités dans l’Alliance, sous peine de devenir
un simple client à l’OTAN – argent contre sécurité. »
Cette évaluation sera aussi pragmatique que sereine. Des progrès
ont-ils été réalisés en ces domaines ?
Est-il possible de faire mieux encore ?
Une personnalité sera désignée par
le président de la République pour
réaliser cette évaluation.
(…)
Le Livre blanc
Gérard Longuet : « En ce qui concerne le Livre blanc, à quels moments,
dans l’histoire, y en a-t-il eu ? À des moments clés de l’évolution de la donne
géostratégique internationale, à savoir en 1972, 1994, 2008 et 2012 :
z en 1972, il s’agissait de tirer les conséquences de la mise en œuvre de notre
stratégie de dissuasion ;
z en 1994, de tirer celles de la chute du Mur et de la suppression envisagée du
service national ;
z en 2008, il fallait intégrer les conséquences du 11 Septembre et de la mondialisation.
Depuis 2008, les printemps arabes, la réorientation stratégique américaine, qui est
loin d’être négligeable, et la crise, sans compter les leçons à tirer de l’expérience
afghane, impliquent de repenser l’ensemble de la donne.
La commission du Livre blanc, qui se mettra en place dans les jours qui viennent,
travaillera jusqu’à la fin de l’année pour définir risques, menaces, types de
réponse, choix stratégiques de la France – seule ou avec d’autres. Ce débat doit
être ouvert. Les Commissions de la défense de l’Assemblée nationale et du Sénat
seront parties prenantes de la commission du Livre blanc.
Pour éviter que cette dernière, qui traitera de sujets confidentiels, ne travaille
en vase clos, il faudra trouver une bonne articulation entre ses travaux et ceux
du Parlement d’ici à la fin de l’année.
Cette entreprise s’inscrira dans la perspective de la loi de programmation militaire,
qui prendra la suite de l’actuelle LPM, et sera soumise au Parlement avant l’été
2013 pour déterminer de manière cohérente le budget de la défense pour 2014,
premier budget qui s’inscrira dans le cadre de la nouvelle LPM.
J’ai invité un représentant allemand et un représentant britannique à participer
aux travaux, sauf quelques particularités comme dans le domaine nucléaire.
18 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
Nous avons également cherché, à
Chicago, à concilier les deux initiatives
prises depuis 2010 en matière de
mutualisation et de partage des
capacités et qui peuvent apparaître
contradictoires. La première, c’est
l’initiative de l’OTAN, engagée
en février 2011, par le secrétaire
général, M. Rasmussen, sur la
« défense intelligente » (Smart Defence) ;
la seconde, lancée par l’Agence
européenne de défense en 2010, est
« l’initiative de mutualisation et
partage » (Pooling and Sharing). Dans
les deux cas, il s’agit de voir ce que nous
pouvons faire ensemble pour moins
cher et sans perdre en efficacité.
Nous avons validé vingt-deux projets,
qui ne sont pas tous spectaculaires –
la France en conduira deux – dans le
cadre de la défense intelligente –, il y
en a treize dans le cadre de l’initiative
européenne – dont le plus important
est l’avion ravitailleur.
Notre volonté est de créer une synergie
entre les deux initiatives pour les
rendre cohérentes entre elles – ce
serait un excellent thème de travail
pour votre Commission.
En ce qui concerne la défense
européenne, nous avons insisté à
Chicago sur la nécessité de renforcer
notre propre logique à l’intérieur de
l’OTAN, d’autant que la posture de
défense américaine change au profit
de l’affirmation de l’Asie-Pacifique
comme priorité stratégique.
J’ai eu l’occasion de rencontrer à trois
reprises le secrétaire d’État américain
à la Défense, qui me l’a répété à
chaque fois.
L’Europe doit donc prendre ses
propres responsabilités dans l’Alliance,
sous peine de devenir un simple client
à l’OTAN – argent contre sécurité.
Nous devons veiller à ne pas mener
une politique qui aboutirait à
déresponsabiliser l’Europe et à y
Le ministre de la défense aux côtés de Kader
Arif, ministre délégué auprès du ministre de la
Défense, chargé des Anciens combattants.
affaiblir l’esprit de défense. D’ailleurs,
notre interlocuteur le plus favorable
sur ce plan – je vous renvoie aux
conclusions de Chicago –, ce sont
les États-Unis, qui tiennent sur le
sujet un discours nouveau, ce qu’ils
reconnaissent d’ailleurs, alors que les
réserves les plus importantes viennent
d’Europe.
Nous sommes devant la nécessité
de relancer l’Europe de la défense,
qui est aujourd’hui au point mort.
Or, en dépit de la diminution de
l’engagement américain en Europe,
les risques demeurent très élevés,
qu’ils soient anciens ou nouveaux – en
provenance du Sahel notamment.
Malheureusement, tous nos partenaires
ne partagent pas la même analyse.
Après Chicago, l’heure est venue de
reprendre des initiatives.
Le député Francis Hillmeyer ­• Vous
avez, monsieur le Ministre, qualifié de «
précipité » le retour de la France au sein
du commandement intégré de l’OTAN.
Or de discussions que certains membres
de la Commission et moi-même avons pu
avoir avec des responsables américains et
des collègues de l’assemblée parlementaire
de l’OTAN, il ressort que ce retour a eu des
retombées positives pour l’image de notre
armée et de notre pays, notamment avec la
prise de commandement du général Abrial à
Norfolk. Comment l’évaluation de ce retour
sera-t-elle conduite ?
Jean-Yves Le Drian •­ Une personnalité
sera désignée par le président de
la République. Elle aura deux ou
LES EFFECTIFS
Jean-Yves Le Drian •­ Le président
de la République s’était engagé,
dans un discours sur la Défense,
le 11 mars 2012, c’est-à-dire avant
l’élection présidentielle, à ce que
tous les ministères assument leur
part de redressement des comptes
publics, exception faite de trois jugés
prioritaires.
La Défense assumera donc la sienne,
au même titre que les autres, ni plus
ni moins. Elle ne sera pas une variable
d’ajustement. Cela vaut également
pour la question des personnels : nous
sommes dans le cadre de la loi de
programmation militaire votée sous
la majorité précédente, je l’applique
la Défense ne serait pas une variable
d’ajustement : comment le fait de ne pas
aller au-delà de 54 923 suppressions de
poste serait-il compatible avec les nouvelles
orientations en matière de fonction publique
d’État, qui répartit l’effort sur tous les
ministères exception faite de la Justice, de
l’Intérieur et de l’Éducation nationale ?
L’effort demandé ne risque-t-il pas d’être
supérieur ?
Jean-Yves Le Drian •­ La réduction des
effectifs de la Défense jusqu’à la fin
de l’actuelle loi de programmation
militaire porte sur 54 923 postes, ni
plus ni moins, je le répète.
Je n’anticipe pas sur le format des
forces de la prochaine LPM : il
appartiendra à la Commission du Livre
blanc d’évaluer la situation dans sa
totalité, en incluant donc les missions
réservées à nos forces, celles que nous
ferons en mutualisation et celles que
nous ne ferons pas.
« Nous sommes dans le cadre de la loi de
programmation militaire votée sous la majorité
précédente, je l’applique jusqu’à son terme, notamment
en ce qui concerne les 54 923 suppressions de postes. »
jusqu’à son terme, notamment en ce
qui concerne les 54 923 suppressions
de postes, qui ne sont pas faciles
à dégager lorsque, comme c’est
désormais le cas, on « entre dans le
dur ». J’espère pouvoir bénéficier,
comme c’est la tradition sous toutes les
majorités, de « complicités » internes
au sein de cette Commission, pour
défendre notre point de vue. (…)
Patricia Adam ­• Monsieur le Ministre,
vous pouvez compter sur cette Commission
pour vous accompagner dans votre
démarche et apporter notre soutien aux
décisions qui seront prises dans la prochaine
loi de programmation militaire.
Le député Philippe Folliot ­• Monsieur le
Ministre, vous pouvez compter sur le groupe
Union des démocrates et indépendants pour
se montrer constructif.
En ce qui concerne l’évolution des effectifs,
vous nous avez donné l’assurance que
La donne change. Je l’ai déjà dit
ailleurs qu’ici : nous devons viser un
ensemble de défense cohérent et il
appartiendra à la Commission du Livre
blanc d’évaluer les choix à faire. Rien
ne serait pire que le saupoudrage.
Nos forces doivent être entraînées :
à quoi sert-il d’avoir de nombreux
soldats s’ils ne sont pas performants ?
Je suis soucieux de la condition
opérationnelle de nos forces, qu’il
s’agisse des soldats ou des matériels. n
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
© Denys Chappey
© Denys Chappey
trois mois pour rendre, en toute
indépendance, un avis sur notre retour
dans le commandement intégré de
l’OTAN, qui sera rendu public.
x 19
Sur le terrain [ Défilé du 14 Juillet ]
Par le capitaine (R) Lionel Pétillon
Aves les fanfaristes
du 27e BCA
Toute particulièrement applaudie cette année, la fanfare du
27e bataillon de chasseurs alpins, placée au cœur du défilé
du 14 Juillet, était notamment animée par sept réservistes.
P
© Denys Chappey
our la première fois depuis près
de 40 ans, l’ensemble des corps
« chasseurs » a défilé sur les
Champs-Élysées à l’occasion
du 14 Juillet : les 7e, 13e et 27e
bataillons de chasseurs alpins, et le 16e
bataillon de chasseurs, aujourd’hui
unité d’infanterie mécanisée, sont les
derniers héritiers, avec l’École militaire
de haute de montagne (EMHM) de
Chamonix, de la longue épopée des
chasseurs à pied, alpins, cyclistes,
portés et mécanisés, et parachutistes.
Ils ont défilé aux ordres du général
de brigade Hervé Wattecamp, comLes musiciens du 27e BCA placés sous les ordres de leur chef de musique, l’adjudant-chef Éric Moron.
© Denys Chappey
mandant la 27e Brigade d’infanterie
de montagne (BIM), à la vitesse de
135 pas/minute – le fameux « pas
chasseurs » –. Ils étaient tous impeccablement placés derrière la fanfare
du 27e bataillon de chasseurs alpins
(BCA), dans leur tenue Solférino (lire
encadré) qui filait au rythme entrainant du « Téméraire ».
Le chasseur de 1re classe Arnaud Ellena
et son père l’adjudant Michel Ellena.
[1]
Plus de 100
représentations par an
La fanfare du 27e BCA est l’ambassadrice de tous les bataillons de
chasseurs alpins, à pied et mécanisés.
Depuis plus de 140 ans, elle assure le
devoir de mémoire et de représentativité au sein même des quartiers
militaires, mais aussi lors des cérémonies commémoratives.
Elle contribue non seulement au
maintien du lien armées-Nation
mais aussi au rayonnement culturel
et traditionnel des armées françaises
en participant à de grandes manifestations en France comme à l’étranger.
Selon une ancienne tradition d’aprèsguerre, et depuis novembre 2004, la
fanfare du 27e BCA offre des concerts
gratuits tous les 27 de chaque mois
dans une commune de Haute-Savoie
et investit les lieux publics (écoles,
La fanfare du 27e BCA intègre dans sa formation le cor des alpes, instrument traditionnel des alpages, employé à l’origine par les bergers en montagne.
Cet instrument de 4,65 m de long servait non seulement au rappel des troupeaux mais aussi comme moyen de communication et d’alerte, pouvant porter jusqu’à 10 km.
Ses sonorités particulières permettent de compléter l’étendue du répertoire de la fanfare. Quatre cors des alpes ont défilé ce 14 Juillet.
20 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
© Denys Chappey
La fanfare du 27e BCA a soulevé les applaudissements des Parisiens venus assister au défilé.
Vous êtres musicien et vous souhaitez intégrer
la fanfare du 27e BCA, contacter l’adjudant-chef
Éric Moron, chef de musique ([email protected]),
ou bien la cellule réserve ([email protected]) ;
04 50 33 46 42). Site Internet :
http://fanfare27bca.free.fr/accueil.html
© Denys Chappey
Une contibution indispensable
En ce 14 juillet 2012, sept fanfaristes
réservistes étaient sur les rangs aux
côtés de leurs camarades d’active à
arpenté les pavés des Champs-Elysées,
comme ils le sont une centaine de fois
tout au long de l’année (pour une
vingtaine de jours soldés seulement !).
Anecdote : un père et son fils
réservistes participaient au défilé.
Leur chef de musique, l’adjudantchef Éric Moron, rappelle que sans les
réservistes il ne pourrait aligner que
17 postes de musiciens d’active (en
fait seulement quinze postes sont réa-
lisés depuis cinq ans). Heureusement,
grâce à ces soldats (ils ont tous suivi les
formations militaires indispensables)
et musiciens polyvalents capables de
jouer de plusieurs instruments, il peut
répondre aux nombreuses sollicitations de prestations.
Alors, si le piccolo, les trompettes, les
percussions, le saxophone, le baryton,
la basse, les cors de chasse et les cors
des Alpes[1] de la fanfare du 27e BCA
continuent de résonner, c’est un peu
grâce aux réservistes ! n
Les musiciens habillés du treillis lors des répétitions sur la piste de Nexter à Satory (78).
© Denys Chappey
maisons de retraite, marchés,
etc.) de ses sonorités martiales. La
fanfare donne ainsi environ 140
représentations par an.
À bord des Bateaux-Mouche le 13 juillet, les
cors du 27e BCA font raisonner « Le Téméraire »
en passant devant la Tour Eiffel.
Vivre libre ou mourir
La fanfare du 27e BCA, c’est :
zLieu d’implantation : Cran-Gevrier
(Haute-Savoie).
z Date de création : 30 janvier 1871.
z Subordination organique : 27e BCA.
z Devise : « vivre libre ou mourir ».
z Effectif total de l’unité : 38.
z Effectif défilant : 34 (le chef de détachement, le clairon-major et 32 fanfaristes).
z Autorité défilant en tête : adjudant-chef
Éric Moron, chef de musique.
zTenue de défilé : tenue Solférino,
composée de tenue bleue de chasseur à
pied, de knickers, d’un blouson ou d’une
chemisette, de la tarte des alpins, de
chaussures de montagne, de chaussettes
de laine et de la fourragère rouge aux
couleurs de la Légion d’honneur.
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x 21
Dossier - Ressources humaines [ L’avancement ]
Par le capitaine (R) Lionel Pétillon
Entre les lignes
du tableau…
La lecture du tableau d’avancement (TA) soulève parfois autant
de satisfactions que de questions. Comment et qui décide de cet
avancement ? L’âge a-t-il une importance ? Quelle différence
avec l’active ? Réponses dans ce dossier.
© Denys Chappey
D
ans son préambule, l’instruction N° 7215/DEF/EMA/
RH/PRH relative à l'avancement des officiers, émise le 2
septembre 2011 par le bureau
« politique des ressources humaines »
de l’EMA rappelle ce qui suit :
« L'avancement des militaires repose
sur des actes de commandement qui
consistent à évaluer les aptitudes et
le potentiel des officiers concernés,
indépendamment de toute
considération d'âge, d'ancienneté,
de perspective de carrière, voire de
politique d'avancement supposée.
Dans le présent texte, seront
dénommés officiers des armées :
les officiers d'active et de la réserve
opérationnelle et assimilés de l'armée
de terre, de la marine, de l'armée de
l'air, du service de santé des armées,
du service des essences des armées et
du service du commissariat des armées
ainsi que les chefs de musique. (...)
Pour faciliter la compréhension du
présent texte, l'année de promotion
dans le grade est appelée année A.
Les travaux d'élaboration et la
publication du tableau d'avancement
(TA) est l'année A-1 pour les
militaires d'active et l'année A
pour les militaires de la réserve
opérationnelle. »
L’annexe I : mémento relatif à l'avancement interarmées des officiers, intéresse
particulièrement les réservistes. En
voici les extraits les plus significatifs.
22 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
Cadre général
L'avancement de grade des officiers
d'active s'effectue conformément à
l'article L.4136-1. du code de la Défense :
« l'avancement a lieu soit au choix, soit au
choix et à l'ancienneté, soit à l'ancienneté »,
dans les conditions fixées pour chaque
grade par les statuts particuliers régissant chacun des corps d'officiers.
L'avancement de grade des officiers
de la réserve opérationnelle s'effectue
conformément à l'article R.4221-23.
du code de la Défense : « l'avancement
de grade des réservistes est prononcé uniquement au choix », dans les conditions
fixées par un arrêté du ministre de
la Défense, pour être proposable au
grade supérieur.
L'avancement à titre exceptionnel ainsi
que l'avancement à l'ancienneté ne
sont pas décrits dans le présent guide.
L'avancement a lieu de façon continue,
de grade à grade. L'avancement ne
peut avoir lieu qu'en considération du
grade détenu à titre définitif.
Tous les officiers réunissant les
conditions fixées par les statuts particuliers pour une promotion au choix
doivent impérativement faire l'objet
d'une proposition. Cette proposition
s'effectue dans le cadre du travail
d'avancement auquel collaborent les
différents échelons de la hiérarchie.
Conditions requises
Les statuts particuliers fixent, pour
chaque corps et pour chaque grade,
les conditions requises pour être
promu à un grade supérieur.
Nul ne peut être promu à un grade
s'il ne compte dans le grade inférieur
un minimum de durée de service,
fixé pour chaque corps par le statut
particulier.
L'officier de la réserve opérationnelle ne peut être promu au grade
supérieur que s'il compte, dans le
grade, une ancienneté au moins
égale à celle de l'officier de carrière
du même corps et du même grade le
moins ancien en grade promu, à titre
normal, la même année.
Dans certains cas, l'avancement de
grade est subordonné à des conditions de diplôme, de temps minimum
à passer dans le grade supérieur avant
la limite d'âge.
© Denys Chappey
Pour certain corps, l'accès à certains
grades est subordonné à la condition
que les intéressés n'aient pas dépassé
dans le grade inférieur un niveau
d'ancienneté déterminé (créneau
d'avancement).
Les statuts particuliers peuvent en
outre prévoir des conditions de durée
d'activité ou de service spécifiques. (…)
La commission d’avancement
La commission prévue à l'article
L.4136-3. du code de la Défense, est
chargée de présenter au ministre de
la Défense tous les éléments d'appréciation qui lui sont nécessaires. Cette
commission, dont la composition est
fonction du corps statutaire, se réunit
sur convocation de son président au
cours de l'année de proposition.
Les délibérations sont dirigées par le
président et font l'objet d'un procèsverbal. Elles se traduisent par des
propositions d'inscription au tableau
d'avancement. Ces propositions sont
ensuite présentées au ministre de la
Défense qui arrête la liste des officiers
à promouvoir.
Pour les officiers de la réserve
opérationnelle, l'article R.4221-26.
du code de la Défense prévoit une
commission d'avancement, distincte
de l'active, qui donne un avis au
ministre de la Défense.
Établissement du tableau
Nul ne peut être promu au choix, à un
grade autre que ceux d'officiers généraux, s'il n'est inscrit sur un tableau
d'avancement établi au moins une
fois par an. Peuvent, seuls, figurer au
tableau d'avancement les officiers qui
sont susceptibles de remplir toutes les
conditions statutaires au 31 décembre
de l'année de leur promotion.
Les officiers sont inscrits sur le tableau
d'avancement, arrêté par le ministre de
la Défense, par armées et formations
rattachées par corps et par grade. Les
officiers retenus par le ministre de
la Défense y sont classés par ordre
d'ancienneté décroissant dans le grade
détenu ou par ordre de mérite. Pour
certains corps, les officiers sont inscrits
au tableau dans l'ordre imposé, pour
les promotions à un grade donné, par
les dispositions statutaires.
Si le tableau d'avancement précédent
n'a pas été épuisé, les officiers qui n'ont
pas encore été promus sont reportés en
tête du nouveau tableau dans l'ordre
de leur inscription initiale.
Les officiers qui ont changé de corps
ou d'armée après leur inscription au
tableau d'avancement sont promus
après les militaires de même ancien-
neté de grade du corps d'accueil,
inscrits au tableau d'avancement pour
le même grade. S'ils ne remplissent
pas les conditions statutaires du corps
d'accueil pour être promus, ils bénéficient d'un report d'inscription sur le
TA du corps d'accueil.
Le tableau est publié au Journal officiel
de la République française, en général
avant le 31 décembre de l'année de
proposition, par les soins de la sousdirection des bureaux des cabinets du
ministre de la Défense.
Il n'est établi chaque année qu'un
seul tableau d'avancement par
corps statutaire. Toutefois, si les
circonstances l'exigent, le ministre
de la Défense peut, en cours d'année,
décider la publication d'un tableau
complémentaire. Dans ce cas, le
Les limites d’âge de maintien dans la réserve Terre
Le code de la Défense (article L.4221-2) dispose que l’âge limite de maintien (ALM)
d’un cadre de réserve est celui du cadre d’active de même grade, augmenté de 5
ans. Celui des militaires du rang de réserve reste fixé à 50 ans.
Par ailleurs, le décret n°2011-754 du 28 juin 2011 relatif au relèvement des limites
d’âge et portant mesures transitoires s’applique également aux cadres de la réserve
opérationnelle. En conséquence, la mise à jour des ALM a fait l’objet d’un traitement
automatisé dans Concerto comme suit :
Tout administré, réserviste avant le 1er juillet 2011 et dont la limite d'âge de maintien
dans la réserve était supérieure au 1er juillet 2011 a fait l'objet d'un relèvement de
limite d'âge à l'instar du personnel d'active.
Source : DRHAT
Année au cours de laquelle était atteinte la limite d’âge pour
les militaires de la réserve avant parution du décret n°2011-754
Entre le 1er janvier 2012 et le 31 décembre 2012
Entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2013
Entre le 1er janvier 2014 et le 31 décembre 2014
Entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2015
A partir du 1er janvier 2016
Durée
supplémentaire
+ 8 mois
+ 12 mois
+ 16 mois
+ 20 mois
+ 24 mois
NOTA : le militaire de carrière ou sous contrat, radié des contrôles de l’armée d’active postérieurement au 30 juin
2011, a déjà fait l’objet d’un relèvement de la limite d’âge en qualité de personnel d’active. Sa limite d’âge de
maintien est augmentée de 5 ans dans la réserve.
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x 23
tableau est établi suivant les directives
et au vu des documents déjà utilisés
pour l'établissement du tableau.
Dans le cadre de l'avancement à
titre exceptionnel, des tableaux
d'avancement complémentaires
peuvent être établis. (...)
Les promotions au choix ont lieu
dans l'ordre d'inscription au tableau
d'avancement.
Les promotions à l'ancienneté ont
lieu dans chaque corps dans l'ordre
de la liste d'ancienneté.
À l'exception des promotions à
l'ancienneté qui ont lieu à la date
anniversaire de la prise de rang dans
le grade précédent, l'échelonnement
© Denys Chappey
Dossier - Ressources humaines [ L’avancement ]
des promotions est arrêté par le
ministre de la Défense.
En application de l'article R.4136-1.
du code de la Défense, les militaires
ne peuvent être promus que le
premier jour d'un mois civil.
Le décompte des points
Dispositions relatives aux officiers de la réserve opérationnelle (appendice VI.E) :
1. Avancement des officiers de la réserve opérationnelle : l'avancement des officiers
de réserve s'effectue au choix pour tous les grades.
2. Rattachement des officiers de réserve : conformément à l'article R. 4211-1.
du code de la Défense, les officiers de la réserve opérationnelle sont rattachés
aux différents corps statutaires. Les travaux d'avancement (mention d'appui et
classement) s'effectuent par corps et par grade.
3. Avancement des sous-lieutenants et des lieutenants : les sous-lieutenants et les
lieutenants de la réserve opérationnelle font l'objet de l'ensemble des travaux
d'avancement : classement annuel, attribution d'un IRIs (indice relatif interarmées)
et d'une mention d'appui.
4. Modalités de prise en compte des activités et des services effectués pour
l'avancement : une journée d'activité au titre d'un engagement à servir dans la
réserve (ESR) est comptée pour 12 points.
Les services militaires effectifs accomplis en qualité d'officier dans l'armée active
seront traduits en points comme suit :
z Services actifs dans les grades de commandant et de lieutenant-colonel : les 3
premières années sont comptées pour 240 points (1 mois = 7 pts, 1 trimestre = 20
pts, 1 an = 80 pts) ; au-delà de la 3e année, chaque mois supplémentaire est compté
pour 10 points.
z Services actifs dans les grades de lieutenant et de capitaine : les 3 premières années
sont comptées pour 180 points (1 mois = 5 pts, 1 trimestre = 15 pts, 1 an = 60 pts);
au-delà de la 3e année, chaque mois supplémentaire est compté pour 10 points.
z Services actifs dans le grade de sous-lieutenant : chaque mois est compté pour 5 points.
5. Nombre minimum de points pour une proposition d’avancement : parmi les
candidats réunissant les conditions statutaires d'ancienneté de grade et d'âge,
précisées annuellement, seuls sont proposables pour le grade supérieur :
z les commandants ou lieutenants colonels totalisant au moins 240 points d'activités
dans le grade dont au moins 120 points acquis dans la réserve ;
z les lieutenants ou capitaines totalisant au moins 180 points d'activités dans le grade
dont au moins 60 points acquis dans la réserve ;
z les conditions relatives aux sous-lieutenants sont définies annuellement (par la
direction des ressources humaines de l'armée de terre-DRHAT, pour l’AdT).
24 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
Décompte de l'ancienneté
de grade
L'ancienneté de grade des officiers
prise en compte pour l'avancement
est déterminée par la totalité du
temps passé en position d'activité ou
de détachement auquel s'ajoute, le
cas échéant, le temps ou une fraction
du temps passé dans certaines situations de la position de non-activité (cf.
art. L.4138-11. à L.4138-16. du code
de la Défense).
Les différentes positions et situations
statutaires dans lesquelles les militaires
d'active peuvent être placés ne s'appliquent pas aux officiers de réserve.
Ceux-ci sont, par définition, en activité.
Doivent donc être prises en compte
pour le décompte de l'ancienneté de
grade des officiers de réserve :
- l'ancienneté dans le grade antérieurement acquise au titre de l'active ;
- l'ancienneté dans le grade acquise
depuis la date de nomination ou de
promotion au titre d'un engagement
à servir dans la réserve opérationnelle (ESR).
L'article R.4221-24. du code de la
Défense prévoit en effet que « l'ancienneté de grade d'un militaire de la réserve
compte de la date de sa nomination ou de
sa promotion à ce grade, soit dans l'armée
professionnelle, soit dans la réserve ».
L'ancienneté dans le grade est
totalement interrompue en cas de
suspension de l'ESR, pour la durée
de la suspension, ainsi qu'en cas de
période sans ESR, pour la durée de
cette période. Ne peuvent de même
être comptabilisées les cinq années de
disponibilité auxquelles sont astreints
les anciens militaires d'active (quel que
n
soit le statut alors détenu). [ L’avancement ] Dossier - Ressources humaines
Par le capitaine (R) Lionel Pétillon
Focus sur l’armée de terre
Dans son numéro de février, la revue TIM a consacré une étude
comparée sur l’avancement des officiers et sous-officiers de
réserve de l’armée de terre en 2012.
R
appelons qu’au 31 décembre
2011, la réserve opérationnelle comptait 57 187
volontaires ayant souscrit
un ESR dont 16 006 pour
l’armée de terre (28% des effectifs)
ainsi répartis : 4 414 officiers, 4 903
sous-officiers et 6 689 militaires du
rang. Ces hommes et femmes ont
effectué 22,9 jours d’activité en
moyenne dans l’année.
Les officiers
Leur tableau s’inscrit dans la
continuité de celui de l’année
précédente. Ainsi, il se caractérise
par une baisse du volume des promus,
265 contre 302, avec des ratios de
sélection qui restent élevés pour les
grades des officiers supérieurs.
z Colonel : le ratio défavorable
concernant ce grade s’explique par le
peu de proposables remplissant tous
les critères nécessaires à l’avancement :
notation, activités, diplômes,
ancienneté dans la réserve.
z Lieutenant-colonel : il y a stabilité du
nombre de promus avec un nombre
de proposables équivalent et un ratio
légèrement plus favorable que pour
les colonels.
z Commandant : le ratio s’est
détérioré par rapport à l’an
passé compte tenu du volume de
proposables. Il révèle l’importance
de la détention du diplôme du 1er
cycle de l’enseignement militaire
supérieur, qui est indispensable mais
néanmoins pas suffisant.
z Capitaine : une légère baisse apparaît
mais le ratio reste correct compte tenu
du volume de lieutenants proposé
dans les conditions d’ancienneté
de grade au regard des conditions
d’avancement.
z Lieutenant : avec le ratio le plus
favorable, le volume des retenus
dans ce grade accuse une baisse due
essentiellement au non-respect des
conditions de formation exigées (stage
chef de section ou stage d’initiation
aux techniques d’état-major (SITEM)
et la formation d’adaptation des
officiers de réserve (FAOR) pour ceux
issus du recrutement article R4221-21
du code de la défense.
Les sous-officiers
Le tableau s’inscrit dans la continuité
de celui de l’année précédente. Il se
caractérise par une très légère baisse
du volume des promus, 227 contre 236,
avec des ratios de sélection élevés pour
les grades de major et d’adjudant-chef.
z Major : le ratio défavorable
concernant ce grade s’explique par le
peu de proposables remplissant tous
les critères nécessaires à l’avancement
au grade de major : notation, activités,
diplômes, ancienneté dans la réserve.
z Adjudant-chef : la même démarche
a été appliquée pour ce grade, mais
avec un ratio plus favorable compte
tenu du volume de proposables.
z Adjudant : il est apparu que le
volume de proposables était assez
faible notamment du fait d’un
nombre insuffisant de sergents chefs
diplômés du BAS2.
z Sergent-chef : le volume important
accuse néanmoins une baisse par
rapport à 2010. Celle-ci est due pour
l’essentiel à un manque d’activités
n
effectuées. Source : TIM n°231/février 2012 – DRHAT
L’avancement des officiers de réserve
TA 2011
Colonel
Lieutenant-colonel
Commandant
Capitaine
Lieutenant
Retenus
COA*
CTA*
18
28
43
79
59
4
7
14
7
6
Total
Ratio
Rappel
TA
précédent
22
35
57
86
65
1/9
1/7,9
1/7,7
1/3,4
1/2
28
32
60
97
85
* COA : corps des officiers des armes – CTA : corps technique et administratif
L’avancement des sous-officiers de réserve
TA 2011
2011
Ratio
Major
Adjudant-chef
Adjudant
Sergent-chef
29
41
39
118
1/9,4
1/4,8
1/3,7
1/3,1
Rappel TA
précédent
28
39
39
130
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x 25
Dossier - Ressources humaines [ Formation ]
L’ESORSEM :
l’enseignement à distance
Depuis quelques années, l’ESORSEM* constate une attrition
des candidats. Elle a proposé donc une réorganisation
significative du processus de préparation et de recrutement
au cours supérieur des ORSEM.
© Denys Chappey
U
ne note du CESAT[1] du 11
juin 2012 signée du général
de brigade Pierre Vuillaume,
délégué aux réserves de
l’armée de terre (DRAT) et
commandant l’ESORSEM, détaille
en 14 pages, annexes comprises, les
évolutions notoires qui devrait être
prises en compte dès septembre 2012.
Cette note a « pour objet de présenter
(…) la réorganisation du processus de
préparation et de recrutement au cours
supérieur des ORSEM telle qu’elle a
été validée par le général major général
de l’armée de terre, dans l’attente de
la parution de la circulaire officielle,
fixant l’organisation générale du nouveau
dispositif.
Le nombre de candidats ne cesse de
diminuer compte tenu de la raréfaction
de la population des officiers de réserve
issus du service national d’une part et des
conditions exigées pour la présentation au
concours d’autre part (détenir le grade de
capitaine et avoir effectué au moins 15
jours d’activités chaque année pendant
les trois dernières années).
De plus, le processus de sélection sur
concours, génère un « stress » qui
décourage bon nombre de candidats. Le
taux de chute entre le nombre d’inscrits à
la préparation au concours et le nombre
de candidats composant réellement est de
Plaque signalétique à l’entrée de l’ESORSEM
à l’École militaire.
plus de 30% depuis plusieurs années.
Enfin, les derniers rapports du jury de
concours mettent en exergue une baisse
significative des connaissances militaires
des candidats qui sont de plus en plus
nombreux à n’avoir jamais travaillé dans
un environnement opérationnel.
C’est pourquoi, pour pallier le manque
de candidats et maintenir le niveau
opérationnel nécessaire aux officiers
de réserve, il a été envisagé une
modification du système de sélection
par concours. Ce nouveau dispositif
restera sélectif mais la préparation à
l’accès au stage sera plus progressive
et exigeante. Il s’agit de densifier la
préparation, de contraindre les candidats
à mieux travailler entre les périodes
d’enseignement dirigé (PED), d’évaluer
« pas à pas » les connaissances acquises
tout en les accompagnant grâce à
la plateforme d’enseignement à distance
(EAD) et à l’appui des instructeurs
/tuteurs. »
Nous vous invitons à découvrir
ci-dessous les extraits essentiels du
nouveau dispositif.
ORganisation proposée
Il s’agit de refondre le dispositif du
cycle de préparation (EAD et PED)
pour le transformer en formation
continue comportant des rendezvous sur objectifs et des évaluations
notées des connaissances acquises, soit
douze jours d’activités réparties en six
week-end. En fonction du RETEX de
la première année, le nombre de
PED pourrait éventuellement être
porté à sept.
L’appropriation des connaissances
s’effectue au moyen de la plateforme
EAD.
* ESORSEM : École supérieure des officiers de réserve spécialistes d’état-major - [1] CESAT : collège de l’enseignement supérieur de l’armée de terre ; note du
11/06/2012 n°500285/DEF/RH-AT/CESAT/ESORSEM/FORM/CDT - [2] CSORSEM : Cours supérieur des officiers de réserve spécialistes état-major –
26 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
© Denys Chappey
Le GCA Margueron, major général de l’armée de terre, et le GBR Jumelet, commandant du Collège de l'enseignement supérieur
de l'armée de terre (CESAT) passent en revue la promotion 2012 du CSORSEM.
Les PED sont mises à profit pour
évaluer les connaissances acquises,
corriger les devoirs et poursuivre la
formation des candidats et leur fixer
les objectifs pour la PED suivante.
Ce dispositif conduit les candidats
à travailler plus efficacement entre
chaque PED, ce qui garantit donc le
niveau de ceux qui seront admis à
suivre le stage CSORSEM[2].
Principes d’évaluation
Les candidats sont évalués sous deux
formes :
z Un contrôle continu :
- travail écrit personnel effectué
à domicile ;
- tests écrits organisés en début
de PED.
z Un examen final :
- épreuves écrites et orales en fin
de cycle.
© CESAT/ESORSEM
Modalités de la formation
La formation est organisée autour de
cours dispensés par enseignement à
distance qui sont complétés par des
cours, des exercices d'entraînement
et un dispositif de contrôle continu
avec des instructeurs durant six
PED organisées sur deux jours en fin
de semaine.
Les stagiaires sont suivis par un
professeur référent tout au long de
la préparation. Les officiers résidant
à l'étranger et dans les départements
et collectivités d'outre-mer (DOMCOM) sont suivis par un instructeur
référent à partir de la métropole. Ils
peuvent, cependant, être instruits
par des instructeurs en fonction des
possibilités locales.
Statistiques de l’évolution du concours du CSORSEM.
Modalités d’accession
au CSORSEM
Sont déclarés admis à suivre le cours
supérieur des ORSEM tous les candidats ayant obtenu une note égale ou
supérieure à 10/20 de moyenne générale calculée à partir des résultats du
contrôle continu et de l’examen final,
dont le détail est explicité ci-après.
Les officiers totalisant une moyenne
comprise en 9/20 et 10/20 peuvent
être étudiés en vue de leur admission
par une commission de notation qui
se réunit sous la responsabilité du
directeur de l’ESORSEM.
La commission de notation se réunit
à la demande du directeur de l’ESORSEM pour étudier les cas particuliers.
Le professeur référent établit un
dossier de présentation du candidat
comprenant le relevé de notes et
une appréciation générale et un avis
d’opportunité.
La commission de notation regroupe :
- le directeur de l’ESORSEM, président ;
- le chef du bureau formation ;
- 2 professeurs référents.
Cette commission doit statuer
sur l’admission ou non au plus
tard 10 jours après la remise des
moyennes générales au directeur
de l’ESORSEM.
Le contrôle continu
Le contrôle continu est organisé
sous forme de tests de connaissances,
d’exercices pratiques à réaliser à
domicile et durant les PED sous
la même forme que les épreuves
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x 27
Dossier - Ressources humaines [ Formation ]
écrites de l’examen final. Le contrôle
continu correspond à 60% de la note
finale.
Le but est d’apprécier le travail et
l’implication des candidats dans
l’acquisition des différentes phases
de la MEDO[3] et des méthodes et
techniques d’état-major.
[3]
L'EXAMEN
L’examen comprend trois épreuves
écrites et une évaluation orale
d’aptitude. Il se déroule durant la
PED 6 : épreuves écrites le samedi et
épreuve orale le dimanche.
Le but est d’apprécier le candidat
sur ses capacités de compréhension
d'analyse, de synthèse sur un
problème tactique par la maîtrise
de la MEDO et d’en appréhender
le terrain. Évaluer la rigueur de
raisonnement, de jugement du
candidat et sa rapidité de rédaction
dans le cadre d'un travail d'étatmajor. n
MEDO : méthode d'élaboration de la décision opérationnelle
Promotion « Colonel Messmer »
Par le capitaine (R) Olivier Rey - Président de promotion CSORSEM 2012
© Denys Chappey
Du 6 au 24 août, le Cours supérieur des officiers de réserve spécialistes état-major (CSORSEM) a accueilli 31 stagiaires.
Parmi les stagiaires, on notait aussi la présence de et en présence du GCA Hervé Charpentier, Gouverneur
six étrangers alliés ou amis (deux américains, un militaire de Paris.
canadien, un danois, un allemand et un suisse) et L’UNOR était représentée par le colonel (er) de France,
de deux officiers issus de la délégation française délégué général, sous l’autorité du Président, le colonel
MILCOMP de la CIOR* : le LCL(R) Dominique Jacques (R) Vitrolles qui s’est vu offrir l’insigne de promotion.
Chevrot, chef de délégation et moi-même.
Cette année a été particulièrement active
Messmer, le réserviste
pour nous en enchainant l’entraînement Le nom du parrain de notre promotion était « Colonel Pierre
à Draguignan, la compétition militaire à Messmer ». Au dos de notre insigne, est inscrite la devise que
Copenhague (lire notre article en p. 8-9) et celui-ci avait choisi de faire graver sur son épée d’académicien,
le CSORSEM à l’École militaire. L’occasion présentée pour l’occasion par la famille : « pour me trouver
nous fut donnée de mettre en œuvre l’apophtegme moi-même, je pars et je combats ».
coubertinien : mens fervida in corpore lacertoso, « un esprit ardent Certes l’homme politique est connu, tout comme l’homme
dans un corps musclé » !
de lettres. Le CSORSEM a mis davantage en avant cet homme
d’aventure, le résistant, le légionnaire de la 13e DBLE ayant
participé, entre autres, aux combats d’Afrique et de Bir Akeim
MoyenNE d'âge 45 ans
Les origines des stagiaires étaient triples : 28% issus en 1942 dont on fête cette année le 70e anniversaire, ou encore
de l’active, 68% du contingent et seulement 4% au débarquement de Normandie en 1944. Un homme qui a
de la FIOR (Formation initiale des officiers de réserve). eu un parcours d’officier de
Pour une grosse moitié, les officiers, tous terriens et d’une réserve et qui a également
servi les Affaires étrangères
moyenne d’âge de 45 ans, sont affectés en état-major.
Les buts de ce stage étaient de faire acquérir des en Afrique comme en
compétences techniques d’état-major, de développer une Indochine.
culture d’officier d’état-major et de susciter une cohésion La promotion 2009 du IVe
bataillon de l’ESM (École
de groupe au sein de la promotion.
spéciale militaire de SaintCyr Coëtquidan) qui forme
L’UNOR présente au baptême
Après deux semaines d’instruction à l’École militaire, un les officiers de réserve avait
séjour à l’École supérieure et d'application du génie (ESAG) déjà honoré le commandant
d’Angers a permis de réaliser un exercice Janus et de mettre Pierre Messmer.
Le chant retenu pour lui
en application nos acquis.
Le baptême de promotion a conclu le stage le 24 août sous rendre hommage a été
Le CNE (R) Olivier Rey offre
au Col (R) Jacques Vitrolles
l’autorité du GCA Margueron, major général de l’armée naturellement celui de
l’insigne de la promotion CSORSEM
de terre, du GBR Jumelet, commandant du Collège de la 13 DBLE, « Sous le soleil
« Colonel Messmer ».
l'enseignement supérieur de l'armée de terre (CESAT), brûlant d’Afrique ».
*
MILCOMP : Military Competition – CIOR : Confédération interalliée des officiers de réserve – AESOR : Association européenne des sous-officiers de réserve.
28 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
[ Sur le terrain ] Dossier - Ressources humaines
Par le capitaine (R) Philippe Hansch
D’aviateur à terrien
omme beaucoup d’étudiants
au temps du Service national, je
cherchais à reculer l’échéance
qui marque une pause dans le
continuum des études. J’optais
alors pour une Préparation militaire
Air me permettant de retarder l’heure
du SN jusqu’à l’obtention d’une
maîtrise en droit des affaires.
Récompensé par une mention « très
bien » à l’issue de la PM Air, vient le
temps des classes et le premier choix :
celui de ne pas faire les EOR. Je
décide en effet de renoncer au statut
d’aspirant pour effectuer un service
en cohérence avec mon expérience
civile : conseiller juridique sur la base
aérienne 133. Aviateur de 2nde classe
au début (contingent 94/11), je finis
mon SN au grade de caporal-chef.
Premiers pas dans la réserve
A l’issue des 10 mois de service, je
réponds favorablement à la sollicitation de la BA 133 pour poursuivre ma
collaboration dans la réserve. Promu
sergent, j’assiste le Bureau reconversion et recrutement.
A cette date, j’envisage de devenir
officier mais la gestion administrative
des réservistes est balbutiante, notamment pour les travaux de chancellerie.
La meilleure source d’information
étant souvent le réseau de réservistes.
Mais des textes existent et me permettent d’intégrer le corps des officiers
de réserve sur titres en 2002… au terme
de six années de demande successives
contrariées par des critères de points
sans cesse augmentés.
Je rejoins en 1999 la cellule communication de la BA 133 au sein de
laquelle je rédige et met en page le
magazine Nancy-Ochey flash.
© DR
C
Ils sont peu nombreux les réservistes à avoir changé d’armée.
Le CNE (R) Philippe Hansch, réserviste opérationnel
depuis 18 ans[1], raconte son expérience.
Le lieutenant Hansch à la tête de la compagnie
de préparation militaire santé.
Me rapprocher de mon domicile
En choisissant de déménager en
2002 à proximité de mon activité
professionnelle, je m’éloigne
géographiquement de la BA 133.
Cela ne facilite pas mes missions
de communication qui demandent
disponibilité, réactivité et s’inscrivent
souvent sur des journées isolées.
Aussi, en 2004, malgré l’attachement
sentimental pour la BA 133 et ses
mirages 2000D, je décide de contacter
la BA 128 de Metz. Premiers contacts
chaleureux : la BA 128 se réjouit de
cette nouvelle recrue potentielle. Un
poste d’officier communication de
réserve est proposé ; le changement
d’affectation serait immédiat. Malgré
cela, la mutation ne se fera pas ; il faut
donc trouver une autre affection pour
continuer à servir notre armée.
Proposer ses services
à d’autres armées
A cette époque, Metz est encore une
place militaire d’importance avec
ses états-majors, ses régiments de
l’armée de terre, son hôpital militaire
et la gendarmerie. Alors, pourquoi
ne pas proposer mes services à
d’autres armées ?
A peine, l’information est-elle connue
du bureau réserve régional que déjà
une offre se présente le 15 mars
2004 : rejoindre le tout jeune 1er
régiment médical installé à ChâtelSaint-Germain. Il cherche à structurer
sa communication. La prise de contact
est enthousiasmante ; il n’y a pas
d’officier communication et un besoin
urgent se fait sentir pour accompagner
la montée en puissance du régiment.
La demande de mutation entre armée
de l’air et armée de terre débute.
L’art de la patience
Il faudra près d’un an pour que le
dossier aboutisse entre les deux
armées. De nombreux appels téléphoniques, de nombreux messages… car
rien ne se fait localement tant que la
gestion centralisée de chaque armée
n’a pas débloqué chaque étape. Fort
logiquement, c’est le bureau réserve
du 1er régiment médical qui gère
la demande. Est-ce une lenteur de
gestion, une incompréhension ? La
transmission des pièces administratives semble éternellement longue.
Que d’appels téléphoniques à Paris,
Dijon, Evreux pour s’enquérir de
l’avancée du dossier.
[1] Le CNE (R) Philippe Hansch, 41 ans, sert comme officier communication au sein du Groupement de soutien de la base de Défense de Metz. Il vient d’achever
son cycle de formation ORSEM dont il est lauréat du concours 2012.
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x 29
Dossier - Ressources humaines [ Sur le terrain ]
Les enseignements
Si mon changement d’armée ne
relève pas du parcours du combattant,
j’ai tout de même essuyé quelques
difficultés, notamment au niveau
de la chancellerie. Cela provenait
notamment de l’incapacité technique
du logiciel Concerto à prendre en
compte toute la carrière effectuée au
sein d’une autre armée ; problématique qui s’est retrouvée à l’occasion
de qualifications nécessaires pour
certaines missions. Cela fut aussi peut
être lié à des pratiques locales parfois
légèrement différentes.
Fort heureusement, la compréhension
de la DRHAT[2] ou d’autres directions
centrales, a permis de faire avancer les
différents dossiers. L’encadrement de
nombreuses préparations militaires
santé et supérieures terre m’a permis
d’obtenir des équivalences évitant de
recommencer à zéro la carrière de
réserviste dans l’armée de terre.
Encore un nouveau départ
Oui mais voilà… entre le début de
mes démarches et l’aboutissement
de la demande, un OCI (officier
communication et information) a
été nommé ! Pour autant, le poste
de réserviste subsiste. Au premier,
la gestion du quotidien ; au second,
la structuration de la cellule et de
l’édition du magazine Rmed Info…
jusqu’à l’annonce du déménagement
du régiment à la Valbonne.
A l’occasion de réunions organisées sur
Metz, je partage mes questionnements
sur la suite de mon activité de réserve.
Les oreilles attentives du 4e Groupe
© DR
Emplois et mentalités
bien différents
Avec le recul, si l’on doit s’armer de
patience lorsqu’on décide de changer
d’armée, il est aussi impératif de tenir
compte de deux points importants.
z L’emploi : habituée à des missions
de spécialistes, l’armée de l’air
offre un cadre naturel à l’emploi
de réserviste comme complément
individuel. Celui-ci apporte une
qualification, un métier ou un réseau
civil répondant au besoin de l’unité.
Le revers réside dans une mobilisation
souvent par journée ouvrable isolée,
et une spécialisation qui coupe
parfois de l’environnement militaire.
A l’inverse, l’armée de terre dans une
Le capitaine (R) Hansch
en stage CEM à l’École militaire.
[2]
30 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
configuration qui place le militaire au
cœur du métier des armes, aura plus
tendance à considérer le réserviste
comme « un soldat parmi d’autres »,
intégré au sein d’une unité ou d’un
état-major.
z Les cultures : chaque armée a son
vocabulaire pour qualifier ceux qui
appartiennent à une autre. Si un
« gonfleur d’hélices » le reste à vie
aux yeux de certains « biffins »,
© DR
d'escadrons de hussards (GEH) sont
intéressées. Je formalise alors une
nouvelle candidature pour rejoindre
cette unité. Tout va très vite, puisque
je suis affecté en novembre 2010 au
4e GEH (devenu depuis GSBdD de
Metz), le tout en moins de 15 jours
de démarches.
Des différences de gestion apparaissent aussi : si l’armée de terre
dispose d’un cursus organisé pour la
carrière de ses réservistes ; l’armée de
l’air elle, a d’autres pratiques. La mise
en concordance de chacune prend du
temps. Enfin l’arrêté de changement
d’armée est pris le 20 juillet 2005
pour effet au 1er août 2005, suivi le
29 juillet 2005 par l’ordre de mutation émis par le bureau réserve de la
RTNE. L’ESR peut être signé au 1er
régiment médical.
Pendant ce temps, le travail de
chancellerie s’est effectué. A peine
l’ESR signé, la nomination au grade
de lieutenant parait au JO.
Philippe Hansch, alors sous-lieutenant aviateur
à la BA 133.
l’ouverture d’esprit est heureusement
plus grande dans la majorité des
situations, et les derniers doutes
s’évanouissent à la lecture de la
réussite de la mission.
Reste que les cultures ne sont pas
les mêmes entre les armées ; équipements, doctrine et traditions non
plus. L’armée de terre offre la diversité de ses armes comme subtilité
supplémentaire. C’est peut-être cet
apprentissage culturel et environnemental qui est le plus complexe à
anticiper, mais également à intégrer
pour se fondre dans la nouvelle armée
de rattachement. Sans cette adaptabilité, gare aux désillusions !
A l’heure d’une mutualisation
interarmées accrue, la mixité des
personnels offre plus de facilité à ce
rapprochement. De grands exercices
interarmées, comme la présentation
commune terre-air-mer, m’ont beaucoup appris ; tout comme les stages
de formation du cursus ORSEM. n
DRHAT : Direction des ressources humaines de l'armée de terre.
Servir à tout prix
Par le capitaine (R) Lionel Pétillon
Peu de réservistes le savent, mais être admis dans une autre armée, ou un autre service, que celui dont ils relèvent est possible.
Continuer à servir, quitte à ce
que cela se fasse au profit d’une
autre armée, d’un service ou de la
gendarmerie (qui attire beaucoup
grâce à son maillage local), voilà ce
qui motive la plupart des réservistes
qui décident de changer d’armée.
Beaucoup se trouvent en effet dans l’un de ces nouveaux
« déserts militaires » et dans l’incapacité désormais de
poursuivre leur ESR.
D’autres, dont le grade ou la spécialité n’offrent que peu
de possibilités d’ESR dans leur armée, ambitionnent aussi
ce changement pour un meilleur accueil ailleurs.
Alors que faire ? Dire adieu à la casquette pour coiffer le
képi ? Ranger le treillis pour revêtir le « petit blanc » ?
Les bureaux des ressources humaines ne sont pas
toujours bien renseignés sur les
possibilités de « reconversion »
dans une autre armée. Au point
que pour certains réservistes, ce
droit relève du ouï-dire. Légende
ou réalité, quid des textes et
règlements ? Chacun y va de ses questions.
Les conditions et ayants-droit
Le changement d’armée donne lieu à un arrêté puis à la
signature d’un nouvel engagement à servir dans la réserve[1].
Les réservistes de la réserve opérationnelle pouvant être
concernés par le changement d’armée sont :
z les astreints ou disponibles[2]
z ceux sous contrat ESR
En revanche, aucun changement d’armée ne peut être
demandé par :
z les réservistes citoyens,
z les ex-CCT (carrière contrat) ou ex-CTG (contingent)
sans lien avec la réserve militaire,
z les anciens réservistes qui sont arrivés au terme de leur
ESR ou qui ont été radiés de la réserve,
z les réservistes qui souscrivent un contrat
d’engagement dans une armée professionnelle. La réception de leur contrat
d’engagement dans l’armée active entraînera une radiation d’office de la réserve
(article R4211-10 du code cité en référence).
La procédure
La demande de changement d’armée, autrement dit
le dossier de candidature, doit être déposée auprès de
l’organisme d’administration de l’armée d’origine. Si
le bureau réserve de votre unité est
opérationnel, il s’en fera le relais.
Les réservistes soumis à l’obligation de
disponibilité[2] , doivent s’adresser à leur
dernier organisme d’administration
d’active. Les réservistes sous contrat ESR,
doivent s’adresser à leur formation d’emploi
ou à leur organisme d’administration.
Pour qu’un dossier soit accueilli
favorablement par l’armée ou le service souhaité, il est
recommandé d’avoir prospecté au préalable dans les
unités ou bases de l’armée de son choix pour connaître
les possibilités d’emploi dans leur réserve opérationnelle.
En bref et plus particulièrement dans le cas des officiers
dont les postes sont plus limités, il est indispensable d’avoir
déjà trouvé son emploi et être certain qu’il vous sera
toujours ouvert lorsque votre demande sera enfin acceptée,
au terme de 2 à 6 mois de procédure administrative,
au minimum.
Composition du dossier de candidature
L’intéressé doit faire une demande
motivée sur format libre en
indiquant le lieu où il souhaite
servir (si la prospection a bien
entendu été faite). L’adresse
du réserviste doit figurer sur la
demande.
En outre, le dossier de candidature doit contenir un certain
nombre de pièces fournies par le bureau des ressources
humaines et la chancellerie :
zle formulaire « état de renseignements 314/18 » ainsi
rédigé : « ...qui demande son changement d'armée au profit
de…. » ; ou le formulaire unique de demande (FUD)
z un justificatif de la situation militaire : état des services,
état signalétique et des services ou photocopie du livret
matricule,
z un certificat médical d’aptitude datant de moins de six
mois, établi par un médecin militaire,
z la copie des bulletins de notes des trois dernières années,
z le relevé des récompenses et punitions,
z la copie des diplômes militaires et civils détenus.
Enfin, après acceptation de
la demande, sachez que vous
conserverez votre grade et votre
ancienneté de grade dans votre
nouvelle armée. Officiellement, votre statut « d’ancien
d’une autre armée » ne pourra donc pas être la cause d’un
retard d’avancement ou d’un oubli de récompense !
Sources : DRHAT - [1] code de la Défense et notamment l’article R.4211-3 - [2] Sont soumis à l'obligation de disponibilité : les volontaires pendant la durée de validité
de leur engagement dans la réserve opérationnelle ; les anciens militaires de carrière ou sous contrat et les personnes qui ont accompli un volontariat dans les armées,
dans la limite de cinq ans à compter de la fin de leur lien au service.
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x 31
La vie de l’UNOR [ Marche de Nimègue ]
Par le commandant (RC) Jean-Pierre Mezure - Responsable « marches-UNOR »
Une complicité humaine
Un parcours de 160 km, 173 militaires d'active et de réserve…
Nimègue 2012 fut pour le détachement « UNOR France
Défense Nation » un cru particulier avec une fin de parcours
pleine d’émotion et de solidarité.
© UNOR
I
l y a quelques mois, nous recevions
un courrier du second maître
Johanna Le Goff au sujet de son
frère : « Le 25 août 2010, Charles
Le Goff a été victime d'un accident
de la route à vélo. (…) Victime d'un
traumatisme crânien grave, il tombe
dans le coma et est transporté au CHU de
Ponchaillou à Rennes. La situation est
critique et l'équipe médicale nous laisse
peu d'espoir. Le 1er septembre 2010, il
est transporté à l'hôpital de Vannes. Il
est toujours dans le coma. On se relaye
à son chevet. La même peur chaque jour
lorsque nous arrivons : qu'il soit parti...
Le 5 septembre, alors que je m'apprête à
prendre le train pour repartir sur Toulon,
ma sœur m'appelle : Charles a ouvert un
œil. Nous nous accrochons à la moindre
lueur d'espoir et on lui passe de la
musique. Alors des larmes coulent le long
de sa joue. On y croit même si les médecins
eux ne se prononcent pas. Après viennent
des crises neurologiques (convulsions),
très difficiles à voir ne sachant quoi faire
pour le soulager.
Tout réapprendre
Le 20 septembre, il est transporté au centre
de rééducation à Kerpape dans le service «
Macao ». Nous sommes tous heureux car
on sait que toutes les chances s'offrent à lui.
Il a dû tout réapprendre, tout : tenir sa
nuque, se tenir assis, avaler la salive,
se moucher, respirer seul (il a eu une
trachéotomie), manger (sans une sonde
alimentaire) et déglutir !
Aujourd’hui, il est toujours à Kerpape
mais en hôpital de jour depuis janvier
*
http://www.terre-fraternite.fr/
32 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
Charles et Johanna Le Goff entouré de leurs
camarades à Nimègue.
2012. Mes parents lui ont fait une
chambre adaptée chez eux. Il est aphasique
et en fauteuil roulant. Nous gardons
tous espoir pour qu'il continue d'évoluer
mais sommes conscients qu'il gardera
des séquelles. D'après mes parents, j'ai
toujours été un exemple pour mon frère
mais aujourd'hui, c'est lui qui me donne
une grande leçon de la vie. »
Avant d'être réformé, Charles Le Goff
avait été nommé quartier-maître. Sa
carrière militaire s'est brusquement
arrêtée, lui qui était sorti 2 e du
classement à Rochefort.
Quelques pas incertains
Fidèle à l’esprit de solidarité qui anime
les organisateurs du détachement
« UNOR France Défense Nation »,
nous avons décidé de mettre en place
au 155e km une escorte permettant
à ce jeune marin d'effectuer les cinq
derniers kilomètres au milieu de la
foule, applaudi comme tous par les
deux millions de spectateurs. Sa sœur,
équipière, était présente à ses côtés.
A Nimègue, il s'est levé de son fauteuil
pour faire les quelques pas incertains
attendus depuis longtemps dans
sa rééducation.
Tous les Français lui faisant une haie
d'honneur ; sa joie fut immense… Le
miracle eut lieu.
Comme Sylvain, ancien officier
marinier aux commandos marine, les
yeux étaient embués par l’émotion.
A tous ceux qui affriandent honneurs
et mondanités de salon, voici
comment quelques réservistes ont
donné un peu de bonheur à Charles.
Regardez ses yeux sur la photo ;
regardez sa fierté d'avoir revêtu la
tenue CAM depuis son accident !
C’est aussi cela l’esprit de Nimègue :
une performance, pas un exploit ; une
complicité humaine, pas un raid en
solo ; une émotion et une acceptation
de l'autre .
Depuis 1908, la France et donc
l’UNOR ont pour la première
fois associé en deux ans cinq
blessés. La création d’un écusson
du détachement a permis par
les dons reçus sur place, en échange,
de contribuer à l’action de Terren
Fraternité* .
Associations nationales
[ Linguistes de réserve ]
Par le lieutenant-colonel (OLRAT) Charles Bertin – Vice-président de l’ANOLIR
Rencontre franco-suisse
A l’occasion de leur conseil d’administration, les linguistes de l’ANOLIR, l'Association
nationale des officiers de liaison et des interprètes de réserve, sont allés en juin
en Suisse à la rencontre de leurs homologues du Bataillon d’aide au commandement.
P
Présentations et visites
L’organisation de ce CA d’étude,
réalisée conjointement par le colonel
(H) Philippe Lhermitte et le colonel
(CH) Olivier Savoy, comprenait d’une
part, une présentation du bataillon,
de ses activités pendant la période
d’instruction et en opérations, et une
visite de deux casernes dont celle du
colonel de Glaubenberg à 1 543 m
d’altitude, en plein brouillard.
D’autre part, ce faut l’occasion de
présenter des linguistes et des réserves
en France. Pour conclure cette visite,
nous avons eu droit, en fin de séjour,
à une visite de la ville de Lucerne et
du lac des quatre cantons.
pays ont été chaleureux et très
enrichissants. À l’issue de ce CA,
le colonel (CH) Olivier Savoy a
été nommé membre d’honneur
n
de l’ANOLIR.
Connaître la culture des pays
© ANOLIR
ar nature ouverte à la culture
étrangère, l’Association nationale
des officiers de liaison et des
interprètes de réserve (ANOLIR)
organise régulièrement l’un de
ses deux conseils d’administration
a n n u e l s à l ’ é t r a n g e r. C e s C A
prennent alors la forme d’un voyage
d’étude visant à découvrir un aspect
spécifique d’une armée alliée.
Après l’Allemagne et l’Espagne,
lors des précédentes éditions, c’est
donc en Suisse au mois de juin
dernier, et sous la conduite de leur
président le LCL (R) Emmanuel
Nommick, que douze membres du
CA et leurs épouses ont été reçus
pendant quatre jours à Alpnach
(canton d’Obwald). Le FU Bat 41
(Führungsunterstützungsbataillon,
bataillon d’aide au commandement)
s’y entrainait sous les ordres du LCL
Stephan Kilcher, son chef de corps.
De gauche à droite : le LCL Stephan Kilcher, chef
de corps du FU Bat 41, le LCL (R) Emmanuel
Nommick, président de l’ANOLIR, et le COL (H)
Philippe Lhermitte, ancien président de l’ANOLIR
et co-organisateur du CA en Suisse.
Des citoyens-soldats
Comme chacun le sait, l’armée suisse
est une milice dont les unités sont
composées quasiment exclusivement
de citoyens-soldats (environ 140 000)
formés par 3 600 officiers et sousofficiers instructeurs professionnels
dans les écoles militaires.
Les unités comme le FU Bat 41 sont
convoquées pour leur « cours de
répétition » de trois semaines une
fois par an. Ces unités n’ont pas de
casernement attribué, et peuvent
donc s’entrainer à chaque fois dans
des lieux différents. Le FU Bat 41 a
une double spécialité : transmissions
et langues (lire encadré).
Les échanges formels et informels
entre ressortissants de nos deux
La compagnie des linguistes du FU Bat 41
a pour mission l’appui linguistique au
commandement sous toutes ses formes :
accompagnement de délégations, jeux
de rôles lors d’exercices, traduction/
interprétation, appui au renseignement par
la lecture/traduction de documentation en
langues étrangères et interrogatoire de
prisonniers de guerre.
Une trentaine de langues sont représentées,
et le recrutement se fait volontiers
parmi les jeunes issus de l’immigration,
souvent binationaux. L’accent est mis
sur la connaissance de la culture des pays
étrangers.
Alors qu’en France on mise dorénavant
sur le « tout anglais », la Suisse, fidèle à sa
doctrine d’autonomie et d’indépendance,
maintient une véritable politique de
connaissances multilingues, telle que l’a
connue l’armée de terre française jusque
dans les années 1990.
Pour en savoir plus :
• Armée suisse : http://www.vtg.admin.ch/internet/vtg/
fr/home/schweizerarmee.html ; http://fr.wikipedia.org/
wiki/Arm%C3%A9e_suisse
• Brigade d’aide au commandement 41 : http://www.vtg.
admin.ch/internet/vtg/fr/home/verbaende/fub/fubr41.html
• Bataillon d’aide au commandement 41 : http://www.
vtg.admin.ch/internet/vtg/de/home/verbaende/fub/
fubr41/meine/fu.html
• ANOLIR : http://www.anolir.org
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x 33
Associations territoriales
[ Editorial ]
Par le médecin en chef (h) Jean-Yves Gourvil - Premier vice-président, président national des organisations territoriales interarmées
Mes chers camarades,
A
u moment où vous lirez ces
lignes, la rentrée sera faite et
notre congrès de Mulhouse
sera proche. Nos camarades de
l’UORRM nous ont préparé un
superbe programme et je compte sur
vous pour que nous soyons nombreux
à Mulhouse du 23 au 25 novembre.
© Lionel Pétillon
Cette fin d’année est surtout marquée
par les interrogations que nous avons
tous concernant l’avenir de la France.
Un camarade me disait récemment
avec tristesse que la France était
devenue une Nation de second rang.
Je l’ai repris en disant que la France
n’est plus une grande puissance,
même si elle l’a été antérieurement
dans son histoire.
Il n’y a rien de dégradant à reconnaitre
que la France est une puissance
moyenne car qui, sur le plan militaire
en particulier, oserait nous comparer
à la puissance des États-Unis, de la
Russie ou de la Chine.
De plus la société française a évolué et
nombre d’entre nous s’en plaignent.
Nous sommes toujours très sensibles
au prestige et à l’efficacité de nos
armées, mais nous sommes tous
attachés également à l’excellence française en matière de couverture santé.
Et nous savons tous aussi que si nous
devons faire des économies, ce ne doit
pas être au détriment de la formation
de nos enfants et de nos petits-enfants.
Et pourtant, les temps sont durs pour
la France et ses finances. Ce qui est
certain, c’est que nous ne pouvons
plus continuer à vivre à crédit sur
le dos des générations futures qui
auraient raison de nous demander
des comptes. Et encore pour ne
pas être polémique, je ne pose pas
la question de savoir si nous ne
34 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
devrions pas travailler plus et/ou plus
longtemps pour redresser notre pays
et nous mettre au même niveau de
travail que nos voisins.
La réévaluation du financement de
la politique de Défense de la France
est en cours et nous savons que nous
devrons faire des choix. Le problème
est de savoir s’il vaut mieux, pour
contenter tout le monde, prévoir
large et rogner tous les postes de la
Défense ensuite pour entrer dans les
clous, ou s’il vaut mieux un objectif
de défense réaliste, compatible avec
nos moyens (à défaut de l’être avec
nos aspirations) et s’y tenir en cessant
d’être une variable d’ajustement.
Ce n’est pas être « déclinologue »
que d’être réaliste et la modestie ne
devrait pas engendrer la morosité car
les rêves de grandeur déçus sont plus
mal supportés que des objectifs plus
limités mais atteints.
La modestie de nos moyens devrait
aussi nous inciter à d’avantage nous
rapprocher de nos voisins dans le
cadre d’une défense européenne.
Enfin, bien entendu, si les moyens
accordés aux armées diminuent, le
budget des réserves risque de le faire
parallèlement. C’est dire que dans
nos associations nous serons encore
nombreux à être honoraires, mais
ces honoraires sont disponibles pour
promouvoir dans la société l’esprit
de Défense et assurer la promotion
de nos armées.
Sur certains points, mon opinion ne
sera peut-être pas celle de la majorité
d’entre vous et comme notre Union
est multiple et riche de ses différences,
je ne vous en blâmerai pas.
A bientôt à Mulhouse… n
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
UNOR
47
ALSACE
es Officiers d
nd
AOR
Associati
o
Associati
o
AOR
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
es Officiers d
nd
LYON
Le dimanche 24 juin avait lieu à La Charité-sur-Loire l’assemblée générale de l’AOR 58
et la remise de son nouveau drapeau par le colonel (R) Vitrolles, président de l’UNOR.
© AOR 58
L'
De gauche à droite : le colonel (R) Jacques Vitrolles, l'amiral Antoine de Roquefeuil,
le sous-préfet de Cosnes-sur-Loire, et le capitaine de frégate (H) Victor Lengrand.
assemblée générale, a conclu la
réunion en encourageant les réservistes à rencontrer, informer et
sensibiliser les collégiens, lycéens et
étudiants qui sont et seront la relève
de demain.
© AOR 58
assemblée générale a permis de
rassembler beaucoup d’adhérents ainsi que des invités civils
et militaires. Après avoir fait le bilan
des activités de l’association, le capitaine de frégate (H) Victor Lengrand,
président de l’association, a insisté
sur l’importance d’informer et
mobiliser la jeunesse qui représente
l’avenir pour la réserve et le devoir
de mémoire.
Le colonel (R) Jacques Vitrolles,
président de l’Union nationale des
officiers de réserve et des associations de réservistes, a pour sa part
surtout mis l’accent sur le recrutement de ces jeunes réservistes au
service de la nation qui doit être la
priorité majeure des associations.
Le contre-amiral Antoine de
Roquefeuil, secrétaire général du
Conseil supérieur de la réser ve
militaire (CSRM), qui avait fait
l’honneur de sa présence à cette
Le colonel (R) Jacques Vitrolles remet au capitaine de frégate (H) Victor Lengrand
le nouveau drapeau de l’AOR 58.
Une cérémonie simple
et émouvante
A l’issue de l’assemblée générale, tous
les participants se sont dirigés vers
le monument aux morts de tous les
conflits pour une cérémonie simple
et émouvante. C’est en présence du
sous-préfet de Cosnes-sur-Loire, du
DMD de la Nièvre et des membres du
conseil municipal que la cérémonie
de remise du drapeau s’est déroulée.
En effet le capitaine de frégate (H)
Victor Lengrand s’est vu confier par
le président de l’UNOR, avec beaucoup d’émotion, la garde du nouveau
drapeau de l’AOR 58 avec toutes les
valeurs que cela représente.
On pouvait également lire dans les
regards des membres de l’association
une fierté réelle d’être rassemblés
autour de ce nouvel emblème que tous
seront fiers de servir. Puis la cérémonie
s’est terminée par un dépôt de gerbes
avant d’entonner La Marseillaise et de
se retrouver pour un vin d’honneur.n
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x 35
es Officiers d
nd
éserve
eR
UNOR
éserve
eR
Remise de drapeau
es Officiers d
nd
éserve
eR
55
AOSOR
éserve
eR
Bretagne
es Officiers d
nd
Associations
territoriales
PARIS
CALAIS
NORD
ANOLIR
Par le colonel (er) Olivier de France – Délégué général de l’UNOR
Mulhouse
es Officiers d
nd
éserve
eR
AORP
éserve
eR
AOR
es Officiers d
nd
éserve
eR
AOR
es Officiers d
nd
éserve
eR
AOR
es Officiers d
nd
84
éserve
eR
es Officiers d
nd
éserve
eR
58
[ Emblème ]
06
es Officiers d
nd
AOR
ANOLIR
GORSSA
éserve
eR
éserve
eR
1
AOR
éserve
eR
R
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
éserve
eR
d
92
es Officiers d
nd
éserve
eR
éserve
eR
6
AOR
éserve
eR
R
es Officiers d
nd
Associati
o
d
93
MADRID
BRUXELLES
e
41
Associati
o
Associati
o
47
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Une nouvelle épreuve de tir
ALSACE
N
es Officiers d
nd
LYON
Le Concours international de tir et d’orientation des officiers de réserve de la région de
Mulhouse (CITOORM) a encore rassemblé cette année de nombreux participants.
Le classement
Les cinq meilleures équipes au classement
complet du CITOORM 2012 (tirs + CO) :
1/Équipe 1 de la Grenzwachtkorps Basel 1 :
1 094 pts
2/É quipe 1 de l’UOV Schaffhouse :
879 pts
3/Équipe 1 de l’ANARTI : 748 pts
4/Équipe du BCS : 665 pts
5/Équipe de l’ARM : 582 pts
Tous les résultats de détails sont
consultables sur le site internet de
l’UORRM : www.uorrm.fr
36 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
Les épreuves de tir au pistolet 9 mm
se déclinaient en tir de précision à 25 m
et tir de combat à 25 m.
de Lutterbach et avait été minutieusement préparée par l’équipe du Club
d’orientation de Mulhouse (COM)
emmenée par sa présidente, Mme
Joly. Les participants ont pu apprécier
le parcours tracé ainsi que les matériels mis à leur disposition.
Tir à l’arc et au plomb
En complément des épreuves du
biathlon d’autres activités étaient également proposées aux compétiteurs :
z tir sportif de vitesse IPSC (International
Practice Shooting Competition) organisée
par Marc Nycz et son équipe et mettant
en œuvre un pistolet Sig et un revolver
mis à disposition par Manurhin.
z lancer de grenades inertes effectué
sur une façade à fenêtres,
z tir à l’arc,
z tir au plomb
La journée s’est terminée par la
remise des récompenses et par un
vin d’honneur au cours duquel le
président de l’UORRM a eu le plaisir
de saluer les personnalités civiles et
militaires présentes parmi lesquelles
M. Habig, vice-président du conseil
général et maire d’Ensisheim,
M. Débenath, président de la FFT 68, le
colonel G. Henry, DMD du Haut-Rhin,
le colonel JC Morlet, commandant le
BCS de la BFA, le GCA (2s) Neuville,
président de l'Office municipal des
sociétés patriotiques et d'anciens
combattants (OMSPAC).
Etaient également présentes les
associations voisines locales d’officiers
et de sous-officiers de réserve
représentées par leurs présidents
et compétiteurs (Colmar, Belfort,
Strasbourg, Mulhouse), et aussi de
l’étranger : Suisse (Schaffhouse,
artilleurs de Bâle, Sté des Officiers
des deux Bâle, Garde-frontières de la
région bâloise) ; Allemagne (Rastatt,
Südhessen) ; Italie, (ANARTI Milan).
Les réservistes opérationnels présents
venaient du 152e régiment d'infanterie
étaient complétés par une équipe
du BCS ainsi que de quelques
formations associatives et du monde
de l’entreprise.
Cette 24 e édition fut encore un
beau succès que l’on doit à l’équipe
d’organisation coordonnée par le CES
(R) P. Albientz. Notez d’ores-et-déjà
que la 25e édition du CITOORM aura
lieu le samedi 21 septembre 2013. n
© Stéphanie Wafflard
© Albert Durr
L
e 15 septembre dernier s’est
déroulée la 24 e édition du
CITOORM organisée par l’Union
des officiers de réserve de la région de
Mulhouse (UORMM) au stand de tir
Ball-Trap Cernay-Alsace. Cette épreuve
consiste en un biathlon comprenant
une épreuve de tir et une course
d’orientation (CO).
Les épreuves de tir au pistolet 9 mm
se déclinaient en tir de précision à
25 m et tir de combat à 25 m. Les
pistolets, le Sig Sauer, ainsi que le
personnel d’instruction et de soutien
au tir avaient été fournies par les
compagnies de gendarmerie de
Mulhouse et de Thann. En y rajoutant
les personnels d’encadrement de
l’UORRM, les meilleures conditions
de sécurité étaient réunies au profit
de tous les compétiteurs.
L’épreuve de tir était complétée
par la course d’orientation (CO)
d’une heure par équipe en tenue de
combat/rangers (type course au score
avec carte CO échelle 1/15000).
L’épreuve s’est déroulée dans la forêt
Photo de famille des lauréats étrangers.
es
nd
UN
AOR
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
55
NORD
UNOR
éserve
eR
es Officiers d
nd
CALAIS
UNOR
es Officiers d
nd
éserve
eR
ANOLIR
Par le lieutenant-colonel
(H) Serge Bader –AOR
Président de l’UORRM
AOR
AOR
Bretagne
AOSOR
es Officiers d
nd
éserve
eR
PARIS
es Officiers d
nd
éserve
eR
Mulhouse
es Officiers d
nd
AORP
es Officiers d
nd
éserve
eR
AOR
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
éserve
eR
AOR
éserve
eR
Associati
o
es Officiers d
nd
[ 24e CITOORM ]
éserve
eR
es Officiers d
nd
06
éserve
eR
éserve
eR
58
éserve
eR
AOR
es Officiers d
nd
Associations
territoriales
ANOLIR
GORSSA
84
éserve
eR
es Officiers d
nd
éserve
eR
92
éserve
eR
AOR
es Officiers d
nd
éserve
eR
es Officiers d
nd
93
MADRID
BRUXELLES
e
41
Associati
o
55
47
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
UNOR
territoriales
CALAIS Associations
NORD
ALSACE
NICE
es Officiers d
nd
AOR
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
AOR
Par le lieutenant-colonel (R) Loïc Conquer
UNOR
es Officiers d
nd
éserve
eR
AOR
es Officiers d
nd
éserve
eR
es Officiers d
nd
UNOR
es Officiers d
nd
éserve
eR
[ La nouvelle réserve ]
AOSOR
es Officiers d
nd
éserve
eR
ANOLIR
es Officiers d
nd
éserve
eR
PARIS
éserve
eR
AORP
es Officiers d
nd
éserve
eR
es Officiers d
nd
éserve
eR
Bretagne
84
éserve
eR
LYON
Une journée Histoire et Défense
Chaque année, des jeunes Français accèdent au statut d’officier de réserve après
avoir effectué la formation FIOR à Coëtquidan. L’UNOR en profite pour s’y présenter.
L
a Formation initiale des officiers de
réserve (FIOR) a succédé à celle
délivrée dans les écoles d’application durant le temps de la conscription.
Pas moins de 25 jeunes gens et jeunes
filles, majoritairement de l’enseignement supérieur, ont ainsi suivi en juillet
dernier la formation à l’École spéciale
militaire de Coëtquidan (ESM).
Pour saluer cet engagement des
nouveaux réservistes comme de leur
encadrement, l’UNOR a mis sur pied
une rencontre de présentation et de
témoignages qui s’est tenue le 12 juillet
au sein du 4e bataillon, placé sous le
commandement du LCL Olivier Le
Segretain du Patis.
Faciliter l’intégration
Le président de la région Bretagne,
le CF (H) Alain Dubois et le celui de
l’AOR 35, le COL (H) Guy Aufrère,
ont établi les contacts avec l’ESM pour
que cette rencontre ait lieu.
Le CNE (R) de l’armée de l’air
Benoît Chaucheprat, président du
comité CIMIC* de la Confédération
interalliée des officiers de réserve
(CIOR) est venu témoigner de son
engagement récent en Afghanistan.
Le LCL (R) Loïc Conquer, également
actif au sein de la CIOR a mis en
valeur le rôle constructif de l’UNOR
dans le maillage des organisations de
réservistes, leurs relations bi et multi
latérales. Concrètement, l’UNOR est
en mesure de faciliter l’intégration de
ces nouvelles recrues dans le monde
des réserves en leur fournissant une
information pertinente et de qualité.
© Promo FIOR
use
AOR
éserve
eR
éserve
eR
R
es Officiers d
nd
06
es Officiers d
nd
AOR
ANOLIR
ORSSA
iers
d
es Officiers d
nd
éserve
eR
éserve
eR
Associati
o
d
éserve
eR
s Officiers
93
MADRID
BRUXELLES
Les stagiaires de la FIOR de juillet dernier
aux côtés des représentants de l’UNOR.
L’UNOR remercie le LCL Le
Segretain du Patis de son engagement
pour le bien des réserves. Souhaitons
qu’une prévision ambitieuse
d’emploi dans la réserve permette
aux promotions 2013 de progresser
dans leur carrière de réserviste. n
* Civil-military cooperation – CIMIC : coopération
civilo-militaire.
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x 37
Associ
Associati
o
Associati
o
Associati
o
ACRDG
GUADELOUPE
es Officiers d
nd
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
PARIS
AOR
La délégation de l’AOR-NC avec, de gauche à droite : l’infirmier de classe normale (R) Olivier Schillé,
l’adjudant (R) Alain Mandelli, le commandant (R) Philippe Palombo, le capitaine (R) Thierry Paolucci,
le lieutenant de vaisseau (R) Robert Bertram et le chirurgien-dentiste en chef (H) Christian Airault.
Avec l’appui de l’Office national
des anciens combattants et victime
de guerre et des Forces armées en
Nouvelle-Calédonie, les commémorations du 11 novembre 2011 furent
marquées par la lecture du parcours
militaire respectif de ces quatre officiers jusqu’à leur ultime sacrifice au
cours de la « Der des Der ».
Un tirailleur oublié
Depuis, Olivier Schillé est retourné
à ses recherches et est parvenu de
nouveau à arracher à l’oubli l’histoire
d’un tirailleur tahitien, le caporal JeanBaptiste Teraiapiti-A-Tautu, dit Ceran.
Mort à 24 ans le 4 janvier 1917 à
Fremantle (près de Perth) en Australie
occidentale, lors de son voyage en
Le capitaine Pierre Maigrot, le lieutenant de vaisseau Léon Collos, les lieutenants Gaspard Bernheim et Adrien Gautier. [2] Ms Wensley a été nommée à ce
poste par Sa Majesté la Reine d’Angleterre en juillet 2008 après avoir occupé plusieurs hautes fonctions diplomatiques, dont ambassadeur d’Australie en France
de 2005 à 2008.
38 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
n
A
es Officiers d
nd
47
Associati
o
Associati
o
AORP
© AOR-NC
55
es Officiers d
nd
Associati
o
Associati
o
AOR
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Acti
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
es Officiers d
nd
06
éserve
eR
Associati
o
Associati
o
Associati
o
84
UNOR
éserve
eR
AOR
es Officiers d
nd
éserve
eR
éserve
eR
Bretagne
es Officiers d
nd
éserve
eR
AOR
93
éserve
eR
Mulhouse
es Officiers d
nd
éserve
eR
AOR
éserve
eR
MADRID
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
AOR
UNOR
éserve
eR
58
éserve
eR
Associati
o
es Officiers d
nd
éserve
eR
éserve
eR
éserve
eR
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
éserve
eR
éserve
eR
AOR
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
ANOLIR
GORSSA
éserve
eR
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
éserve
eR
AOR
92
es Officiers d
nd
BRUXELLES
es Officiers d
nd
éserve
eR
[1]
41
éserve
eR
Un passionné d’histoire
A l’occasion de ce travail de mémoire,
notre camarade a collationné méthodiquement et mis en ligne une base
de données ayant pour ambition de
recenser tous les Océaniens « morts
pour la France » à l’occasion de la
Grande Guerre.
Aux détours de ses recherches historiques, il a notamment découvert
quatre Poilus calédoniens[1] « oubliés
de l’histoire ». Il a alors entrepris des
démarches auprès de la municipalité
de Nouméa afin que leurs noms soient
gravés sur le monument aux Morts de
la capitale calédonienne.
es Officiers d
nd
AOFB
éserve
eR
éserve
eR
éserve
eR
71
es Officiers d
nd
UDOR
éserve
eR
éserve
eR
59-62
06
es Officiers d
nd
IDF
RAMBOUILLET
éserve
eR
éserve
eR
78
66
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
UNOR
éserve
eR
RI
AOR-NC) s’inscrit résolument dans
ers
s Officiers
es Officirégional
son environnement
etn decultive
d
d
nd
un devoir de mémoire
avec
AOR en lien
AOR
l’histoire du Pacifique.
C’est dans le cadre de ce devoir de
mémoire que l’infirmier de classe
normale (R) Olivier Schillé, passionné
d’histoire militaire, a créé un site
Officiers
es Officiers d
des
d
Internet dédié n au
BMP,
le Bataillon
nd
mixte du Pacifique
(www.bmp-1916.
AOR
AOR
com). Le BMP, constitué de tirailleurs
canaques et polynésiens, fut envoyé
en France dès sa constitution en juin
1916. Il est titulaire d’une citation à
l’ordre de l’Armée
pour la prise
du
es Officiers d
es Officiers d
nd
nd
village de Vesles-et-Caumont
(Aisne)
AORIl fut dissout
AOR
le 25 octobre 1918.
en
mai 1919.
04
éserve
eR
’aide human
nd
ire
ita
82
éserve
eR
éserve
eR
63
L'
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
éserve
eR
Officiers
des
d
es Officiers d
nd
éserve
eR
40
éserve
eR
n
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
éserve
eR
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
MADRID
es Officiers d
nd
UNOR
AOSOR
GOR
AOR
AOR
MADRID
ACR
Le caporal Jean-Baptiste Teraiapiti-A-Tautu,
dit Ceran, tirailleur
polynésien
LILLE
CALAIS
31 en Australie
21 depuis 1917 a été retrouvé par un passionné d’histoire,
enterré
membre de l’Association des Officiers de Réserve de Nouvelle-Calédonie.
UNOR
e
UNOR
UNOR
AORAssociation
AOR
152
des officiers
de
Pays de
Région
réserve et des réservistes de
Centre
Loire
AOR
Nouvelle-Calédonie (UNOR-
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
UNOR
AOR
BREST
Mulhouse
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
éserve
eR
UORRM
LENS
éserve
eR
Associati
o
AOR
rv
Rése e
es Officiers d
nd
éserve
eR
es Officiers d
nd
AOR
éserve
eR
ACRA
Hommage aux anciens
es Officiers d
nd
éserve
eR
es Officiers d
nd
59
e
e
ANORI
56
PARIS
éserve
eR
ANORI
éserve
eR
es Officiers d
nd
Par le capitaine (R) Éric Paul - Secrétaire de l’AOR-NC
es Officiers d
nd
GARD
éserve
eR
[ Devoir
de mémoire
]
AOR
AOR
ESSONNE
e
MELUN
es Officiers d
nd
37
ADOR
éserve
eR
NC
es Officiers d
nd
AOR
éserve
eR
AOR
es Officiers d
nd
éserve
eR
es Officiers d
nd
74
e
AOR
éserve
eR
AR
éserve
eR
éserve
eR
95
es Officiers d
nd
Associations
territoriales
EPINAL
NÎMES
es Officiers d
nd
AAORVO
AOR
53
e
SL
AOR
es Officiers d
nd
éserve
eR
éserve
eR
AOR
es Officiers d
nd
éserve
eR
es Officiers d
nd
21
e
31
40
bateau pour rejoindre le front d’Europe, ce brave repose depuis près de
100 ans au Fremantle Cemetery, bien loin
de sa Polynésie natale.
N’étant pas inhumé dans un carré
militaire, sa sépulture courait le risque
de disparaître définitivement comptetenu de la date d’expiration de sa
concession, fixée au 2 juillet 2012.
Fort de cette information, l’ICN (R)
Olivier Schillé a derechef prévenu
l’ambassade et le consulat général
français en Australie courant mai 2012
afin qu’une solution institutionnelle et
pérenne soit trouvée.
Le 30 juin, à l’occasion du déplacement
d’une délégation de l’UNOR-AOR-NC
à Brisbane (lire encadré), dans le
cadre de son jumelage avec la Defense
Reserves Association, il s’est personnellement entretenu de ce dossier avec
son Excellence Mrs Penelope Wensley,
gouverneur du Queensland[2], qui s’est
montrée très sensible et désireuse de
le voir aboutir.
© AOR-NC
Rapatriement mortuaire
Le 5 juillet dernier, Olivier Schillé a
eu l’immense satisfaction de recevoir
Son Excellence Mrs Penelope Wensley,
AC, gouverneur du Queensland.
© AOR-NC
© AOR-NC
Itinéraire des navires partant de Nouméa
à destination du front d’Europe.
un courrier du Bureau des lieux de
mémoire et des nécropoles l’informant de la prise en charge conjointe
de ce dossier par les ministères de
la Défense et des affaires Étrangères
en vue de l’exhumation et du
rapatriement des restes mortuaires
caporal Teraiapiti-A-Tautu vers sa
terre natale.
A deux ans du centenaire du début
de la Première Guerre mondiale,
nous saluons ce magnifique travail de
mémoire de l’ICN (R) Olivier Schillé.
Nous remercions également les
ministères des affaires Étrangères et
de la Défense pour leur réactivité et
leur coordination qui devraient permettre, à terme, de donner à ce grand
ancien l’assurance d’une sépulture
n
perpétuelle bien méritée. Les musiques des Bagpipers et de la Royal
Australian Navy, le samedi 30 juin à l’ANZAC Square.
La JNR australienne
Comme tous les ans, une délégation de l’AOR de Nouvelle-calédonie s’est rendue à
Brisbane pour la journée nationale des réserves de l’armée australienne : National
Reserves Day.
Partis le jeudi 28 juin de Nouméa, nous avons débuté notre périple de fort bonne
manière en nous retrouvant dès le lendemain au cocktail de gala. Une dégustation
de vins du Queensland avait été organisée au mess de la garnison de Brisbane,
dans la caserne Victoria datant de 1864 pour ses premiers bâtiments.
Le musée de la caserne avait aussi ouvert ses portes pour nous, sous la houlette
de son conservateur, le sergent Smith.
Dépôt de gerbes à Ipswich
Le lendemain samedi, nous avons procédé à un dépôt de gerbes organisé devant
le cénotaphe de la place de l’ANZAC (Australian and New Zealand Army Corps)
au centre de Brisbane. La National Reserves Day (NRD) organisée par notre
camarade le Captain (capitaine de vaisseau) Bob Hume, était dédiée cette année
à la guerre de Boërs (1899-1902).
Le lendemain matin, 1er juillet, nous nous sommes rendus à Ipswich, ville proche
de Brisbane, pour un défilé dans le centre-ville suivi d’un dépôt de gerbes et
d’un morning tea à l’invitation du maire, M. Paul Pisasale.
Après la cérémonie et une visite du musée d’Ipswich, un petit voyage en train
nous a rappelé le bon vieux temps de la vapeur et des tenues blanches appréciant
modérément les poussières de charbon !
Le soir venu, quelques-uns d’entre nous ont repris l’avion pour Nouméa,
activités professionnelles obligent… Quelques autres plus chanceux (ou plus
paresseux) ont joué les prolongations avec un séjour touristique et golfique
dans le nord Queensland.
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x 39
Mulhouse
Bretagne
Opération « Maquisards »
es Officiers d
nd
AOR
LYON
Cette année, l'opération « Maquisards » organisée par l'association Maison de la
Résistance et de la libération du Chalonnais, a été intégrée aux activités UNOR.
C
© AOR 71
Des Jeep Willys
Du vendredi 20 au dimanche 22
avril, au sud de Chalon-sur-Saône
(71), deux équipes « Rouge »
ont pourchassé trois commandos
« Maquisards » avides d'embuscades
et de coups de main.
La mobilité de l'un et l'autre des
camps était assurée par une dizaine
de Jeep Willys de collection.
Différentes animations apportaient
du réalisme et la nécessité d'exploiter
au mieux le terrain : bivouac ou
cantonnements en chambres d'hôtes,
Trois générations se sont retrouvées
pour cette première opération « Maquisard »
intégrée aux activités UNOR.
40 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
© AOR 71
ette opération, organisée
avec le soutien de l'AOR
71, consiste sur presque 48
heures, à l'affrontement tactique
entre le camp « Maquisards » et le
camp « Rouge », soit une vingtaine
de participants.
Cette sorte de manœuvre est reconstituée selon le souvenir des maquis de
Corlay et Brancion qui ont écrit une
page d'histoire sur le même secteur
avec le renfort des commandos sur
Jeeps du 3e SAS*.
L’exfiltration par hélicoptère.
repérage de DZ, recherche de caches
en grottes, récupération de largués et
exfiltration par hélicoptère, rations
militaires, remorque PC, etc.
La météo médiocre a contraint à
l’annulation des actions par motoplaneur (observation et largage de la
solde du maquis). Les transmissions
furent assurées par les téléphones
portables et deux pigeons voyageurs.
Le rapprochement
de trois générations
Après regroupement, les dernières
heures furent consacrées à la phase
mémorielle : recueillement à la
chapelle de Corlay, au mémorial
international SAS, à la stèle de Guy
de Combaud, et à la visite du musée
SAS de Sennecey-le-Grand. Nous
sommes convaincus de l'intérêt de
ce type d'activité autrefois pratiqué
dans le cadre de la DOT (Défense
opérationnelle territoire). Elle
rassemble trois générations de
crapahuteurs et convient aux jeunes
en tant qu'école de patriotisme et
d'initiation aux principes militaires
de base. Il apporte beaucoup
aux réservistes demandeurs
d'entraînement « terrain » et
donne aux anciens l'occasion de
transmettre leur expérience et de
retrouver les ambiances passées. Le
niveau tactique et l'effort à fournir
sont adaptés aux souhaits et capacités
n
de chaque cellule. * www.sennecey1944.com
Associat
Associati
o
CALAIS
Associati
o
47
Associati
o
Associati
o
Associati
o
55
AOR
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
58
es Officiers d
nd
ANOLIR
AOSOR
éserve
eR
AOR
Par le lieutenant-colonel (H) François Prévot - Membre de l’AOR 71
PARIS
es Officiers d
nd
éserve
eR
AOR
es Officiers d
nd
AORP
es Officiers d
nd
éserve
eR
AOR
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
éserve
eR
AOR
es Officiers d
nd
84
éserve
eR
71
es Officiers d
nd
éserve
eR
éserve
eR
59-62
éserve
eR
AOR
[ Mémoire et réserve ]
éserve
eR
AOR
es Officiers d
nd
éserve
eR
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
AOR
ANOLIR
06
éserve
eR
Associations
GORSSA
06
92territoriales
es Officiers d
nd
éserve
eR
AOR
es Officiers d
nd
éserve
eR
éserve
eR
éserve
eR
78
AOR
es Officiers d
nd
éserve
eR
AOR
es Officiers d
nd
93
MADRID
BRUXELLES
éserve
eR
es Officiers d
nd
41
Associati
o
66
e
04
93
Associati
o
Associati
o
UNOR
Associations
ALSACE
NICEterritoriales
NORD
es Officiers d
nd
éserve
eR
éserve
eR
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
es Officiers d
nd
AOR
AOR
éserve
eR
Associati
o
UNOR
éserve
eR
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
éserve
eR
UNOR
CALAIS
ANOLIR
es Officiers d
nd
éserve
eR
AOSOR
[ ALAT ]
AOR
es Officiers d
nd
éserve
eR
PARIS
es Officiers d
nd
éserve
eR
AORP
es Officiers d
nd
55
es Officiers d
nd
éserve
eR
éserve
eR
84
IR
éserve
eR
AOR
Associati
o
es Officiers d
nd
Associati
o
sd
06
Associati
o
MADRID
Par le colonel (er) olivier de France – Délégué général de l’UNOR
47
LYON
Un honoraire récompensé
Un réserviste décoré de la médaille de l’aéronautique ! Le fait est suffisamment
rare pour que nous lui accordions une bonne place dans nos colonnes.
es Officiers d
nd
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
06
Associati
o
NORD
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
ALSACE
es Officiers d
nd
© AOR 55
es Officiers d
nd
UNOR
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
AsAssoscoicaitai tio
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
UNOR
éserve
eR
ANOLIRLENS CALAIS
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
UNOR
éserve
eR
es Officiers d
nd
AOR AOSOR
éserve
eR
es Officiers d des Officiers
d
nd
n
éserve
eR
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
éserve
eR
es Officiers d
nd
DUNKERQUE
éserve
eR
éserve
eR
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
AOR
TOURAINE
éserve
eR
éserve
eR
éRséesrevreve
e Re
éserve
eR
éserve
eR
es Officiers d
nd
es Officiers d
es Officiers d
nd
nd
es Officiers d
nd
AOR
éserve
eR
93
es Officiers d
nd
éserve
eR
es Officiers d
nd
éserve
eR
Associati
o
Associati
o
UNOR
éserve
eR
Associati
o
Associati
o
Assssoocciiati
A
atioo
Assssoocciati
A
iatio
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
es Officiers d
nd
éserve
eR
éserve
eR
Associati
o
UORRM
es Officiers d
nd
Officiers
es Officiers d
des
d
nd
es Offffiicciers n
n ddes O iers dd
es Officiers d
n
nd
éserve
eR
es Officiers d
nd
es OeffsicOieffriscdiers
d
nd nd
éserve
eR
éserve
eR
éserve
eR
éserve
eR
éserve
eR
ésersveerve
e Re Ré
éserve
eR
éserve
es Officiers d
nd
es OeffsicOieffriscdiers
d
nd nd
es Officiers d
nd
éserve
eR
es Officiers d
nd
éserve
eR
éserve
eR
41
AssAoscsioacti a
o tio
ACORAM
es Officiers d
nd
éserve
eR
éserve
eR
GORSSA
es Officiers d
nd
éserve
eR
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
21
CALAIS 53
ANOLIR
GORSSA
NORD 74
ALSACE 37 NICE
92
84 56 PARIS
Et aussi…
ciers
d
éserve
eR
éserve
eR
UNOR
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
éserve
eR
éserve
eR
éserve
eR
éserve
eR
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
es Officiers
n des Officiers d
nd
esdOfficiers d
nd
IR
es Officiers d
nd
éserve
eR
es Officiers d
nd
éserve
eR
es Officiers d
nd
éserve
eR
éserve
eR
es Officiers d
nd
éserve
eR
éserve
eR
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
éserve
eR
es Officiers d
ers
d
es Officiers d
nd
éserve
eR
éserve
eR
es Officiers d
nd
59
es OfficiedressdOfficiers d
nd
n
éserve
eR
éserve
eR
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
éserve
eR
éserve
eR
éserve
eR
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
06
rv
Réésseervee
ee R
éserve
e Réserve
eR
éserve
eR
éserve
eR
Officiers
d
fffifciiceirer
esesOO
s sd d
n nd d
56
éserve
eR
ffifcfiiceirer
esesOO
s ds d
n dn d
37
éserve
eR
OeffsicOiefrfisciers
d d
N74
éserve
eR
53
es Officiers d
nd
Associati
o
es Officiers d
nd
AOR
AOR
AOR
otre camarade, le lieutenantAOR
colonel (H) Norbert Kugel,
LENS
président de l’AOR de
Commercy (Meuse) vient en effet
OR
AORmédaille
AOR
ADOR la rare
UORRM
deAOR
se voir décerner
UNOR
MES
MELUN
GARD
PARIS
BREST
GORSSA
ACORAM
UORRM
Mulhouse
de l’Aéronautique.
Retraité de l’aviation légère
d e l ’ a r m é e d e t e r rUNOR
e ( A L ATACRDG
),
OR
ACRAs’est vu attribuer
Norbert Kugel
MADRID
GUADELOUPE
ORI
ANORI
cette
décoration pour les services
UNOR aéronautiques effectués jusqu’en
UNOR
1994 : heures de vol de combat
IDF
UNOR
AOSORcroix de la Valeur
GORde guerre avec
MADRID
quatre blessures en
LILLEmilitaire, CALAIS
ser vices aériens commandés,
100 points positifs de contrôle
aéronautique, brevet de pilote, UNOR
UNOR
UNOR
travaux dePays
développement
de
de
Région
Centrequatre
L o i r e tactique,
l’aéronautique
AOR
années chef de cours et trois ans
RAMBOUILLET
comme commandant d’escadrille.
médaille lui a été épinglée
leAOR
AOR LaAOR
UNOR
UNOR
AOFB
31DUNKERQUE
août dernier par le colonel
URAINE UDOR
MADRID
06
BRUXELLES
Frédéric Turquet,
commandant
e
le 3 régiment d’hélicoptères de
combat (RHC).
n
AOR
AOR
AOR
AOR
AOR
AOR
AOR
AOSOR
AORP
UNOR
UNOR
UNOR
éserve
eR
AOR
es Officiers d
nd
Associati
o
es Officiers d
nd
NICE
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
UNOR
Centre
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
tio
tio
tio
o
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
é
eR
es Officiers d
nd
é
eR
es Officiers d
nd
é
eR
es Officiers d
nd
e
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Associati
o
Acti
o
es Officiers d
nd
Région
e
ciat
io
éserve
eR
éserve
eR
06
éserve
eR
UNOR
es Officiers d
nd
éserve
eR
es Officiers d
nd
RAMBOUILLET
Officiers
des
d
éserve
eR
éserve
eR
éserve
eR
éserve
eR
éserve
eR
éserve
eR
Loire
es Officiers d
nd
éserve
eR
UNOR
es Officiers d
nd
éserve
eR
es Officiers d
nd
éserve
eR
éserve
eR
es Officiers d
nd
Pays de
47
éserve
eR
éserve
eR
éserve
eR
es Officiers d
nd
éserve
eR
AOR
éserve
eR
és
eR
es Officiers d
nd
es Officiers d
nd
59
es Officiers d
nd
éserve
eR
ire
ita
152e
55
es Officiers d
nd
éserve
eR
es Officiers d
nd
’aide human
nd
RI
éserve
eR
es Officiers d
nd
éserve
eR
éserve
éserve
eR
es Officiers d
nd
éserve
eR
éserve
eR
es Officiers d
nd
éserve
eR
éserve
eR
ciers
d
éserve
eR
éserve
eR
éserve
eR
58
éserve
eR
éserve
eR
es Officiers d
nd
éserve
eR
m m a n d a n t ( H ) importance au rayonnement de notre
AOR Le chef
AORde bataillon
AOR
ADOR (H)
UORRML e c oAOR
AOR
AOR AOR AOR
AOR
AOR
AOR
Yves
Leclercq,
membre
François
Lucchesi-Damart,
groupeACORAM
d’officiers deUORRM
réserve, toujours
NAL
NÎMES
MELUN
GARD
PARIS
Mulhouse
BREST
UNOR
GORSSA
du bureau
du GORL, est
président de l’AOR
LYON Mulhouse
LYON47, nous présent à nos manifestations depuis 2004.
Bretagne
décédé le 17 août. Ancien
a quitté en juillet dernier Pierre avait fait une brillante carrière
UNOR
ACRDG
sous-officier
devenu
officier,
il
fit
à
86
ans.
Ancien
avocat, il était aussi professionnelle en Espagne, initiateur
OR
AOR
ACRAet aux président honoraire de l'IHEDN 47. n du développement de la société
honneur à notre association
MADRID
GUADELOUPE
NNE
ANORI
ANORI
cadres de réserve. Nombre d'entre
française Plasticomnium. Ancien des
UNOR
UNOR
nous l'ont connu dans les activités de
Le capitaine de corvette (H) Arts et Métiers, il avait été pendant
IDF
UNOR
réserve, notamment, comme directeur
Pierre Humbert,
est décédé 18 ans président de la Chambre de
AOSOR Il avait
AOR
de tir surGOR
Lille ou aux Rallyes.
le 22 mai dernier. Resté commerce française de Valencia.
n
MADRID
LILLE
CALAIS
participé,
comme
nombreux
jeunes
de
fidèle
à
sa
formation
de
Daniel
A.Petitjean,
21
sa génération, à la guerre d'Algérie. n fusiller-marin, il attachait une grande
président de l’UNOR-Madrid
OR
x 41
Lu pour vous [ Rencontre avec un auteur ]
Propos recueillis par le colonel (H) Alain J. Roux
Entretien
L’espace : une question
d’autonomie
© Droits réservés
Chercheur en stratégie à l’Institut de recherche stratégique de l’École
militaire (IRSEM), le colonel Jean-Luc Lefebvre est officier de l’armée
de l’air, ingénieur en aéronautique et en télécommunications*. Il est
également l'auteur de l’ouvrage Stratégie spatiale.
Armée & Défense • Comment êtes-vous passé de l'armée de l'air
à l'espace ?
Jean-Luc Lefebvre • En fait, j’ai toujours été passionné
d’aéronautique et plus encore d’astronautique. Comme il
n’y a pas encore d’école d’astronautes, j’ai opté pour l’École
de l’air. C’est par le détour des télécommunications et de ma
spécialisation en télécommunications spatiales que j’ai pu
mettre les pieds sinon dans l’espace, au moins à Kourou où
j’ai été en charge du département « télécommunications »
du Centre spatial guyanais au début des années 1990.
Ceci dit, même détaché au CNES, en poste interarmées
ou maintenant à l’IRSEM, je suis toujours resté un aviateur
fidèle à la culture de l’armée de l’air.
A. & D. • En quoi est-ce important pour la France de rester dans
le peloton de tête en matière spatiale ?
J-L. L. • « Afin de maintenir son rang », comme disait le général De Gaulle ! Il a engagé la France dans deux domaines
fondamentaux : le nucléaire et l’espace.
Si l’on y regarde de près, les cinq membres permanents du
Conseil de sécurité sont à la fois des puissances nucléaires
et spatiales, à la nuance près que la France et le RoyaumeUni le sont à travers l’Agence spatiale européenne pour
ce qui concerne l’autonomie d’accès à l’espace.
Par ailleurs, dans mon livre[*], je me suis amusé à inverser
la formule bien connue « Qui tient le haut tient le bas »
qui demeure valable, l’espace étant le point haut par excellence ! Le paradoxe de cette inversion tient au fait que,
pour longtemps encore, tous les objets placés par l’homme
dans l’espace proviennent de la Terre.
Les éléments les plus critiques des activités spatiales sont
certainement les installations de lancement. Les grandes
nations spatiales en détiennent plusieurs. Le port spatial
européen situé à Kourou, en Guyane française, est unique.
Il est donc assurément aussi stratégique pour l’autonomie
spatiale de l’Europe que peut l’être l'Île Longue pour sa
sécurité. Comme le nucléaire, l’espace est tout simplement
stratégique !
A. & D. • Quelles sont les conséquences si l’on devait « décrocher » ?
J-L. L. • Pour s’en tenir d’abord au domaine militaire, sans
télécommunications spatiales nationales, il n’y a pas de
garantie de cohérence du commandement avec les théâtres
d’opérations éloignés. Sans satellites d’observation, il n’y a
pas d’appréciation autonome de la situation. Sans système
de navigation européen Galileo qui sera bientôt déployé, les
forces dépourvues de moyens de navigation inertiels qui sont
les plus nombreuses restent dépendantes du GPS américain.
Si elle renonce à ses moyens spatiaux, la France ne sera
plus autonome pour sa Défense.
Sur le plan industriel et technologique, nous disposons en
France d’un savoir-faire et de technologies qui nous placent dans le peloton de tête. La compétitivité du lanceur
européen Ariane 5 et des satellites construits par Astrium et
Thalès est exemplaire mais fragile. Les commandes gouvernementales se doivent de soutenir ce secteur d’excellence.
A. & D. • Comment les officiers de réserve peuvent-ils acquérir le
minimum de culture nécessaire sur le sujet ?
J-L. L. • Le CNES organise régulièrement des conférences
accessibles au grand public. Il en est de même à l’École
militaire. Par ailleurs, les sites Internet des agences spatiales
(ESA, NASA, CNES…) sont une mine d’informations,
notamment en matière d’images et de reportages vidéo.
Enfin, je vous conseille de consulter régulièrement le
bloc-notes électronique De la Terre à la Lune[1] qui est une
mine d’informations et de réflexions en matière d’intérêt
stratégique de l’espace, sans cesse renouvelées.
Enfin, si vous m’y conviez[2], j’aurai plaisir à m’adresser à
un auditoire d’officiers de réserve, comme je l’ai déjà fait
avec bonheur à Balard et à Rambouillet.
La question de la défense dans l’espace devient prioritaire.
Après avoir présenté dans notre premier numéro de l’année
2012 l’ouvrage Stratégie spatiale du colonel Lefebvre, nous vous
invitons à découvrir ci-après deux autres livres sur ce thème.
[*] Le colonel Lefebvre qui fut deux fois officier de programme dans sa carrière (Syracuse et SCCOA) est notamment l’auteur de : Stratégie spatiale - Penser la guerre
des étoiles : une vision française. Préface de Jean-Loup Chrétien. Éditions l’Esprit du livre, collection Stratégie & Défense, Sceaux, 2011.
http://terrealalune.blogspot.fr - [2] [email protected]
[1]
42 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
[ Notre sélection ]Lu pour vous
Par le colonel (H) Alain J. Roux
Espace et défense
Auteurs : sous la direction de Pierre Pascallon
et Stéphane Dossé
L’Harmattan - 26 €
Le professeur Pascallon qui
continue la publication des
colloques consacrés aux
questions actuels de Défense
nous permet de découvrir
celui du 15 novembre 2010
tenu à l’Assemblée nationale.
Ce colloque faisait le point sur
l’utilisation de l’espace proche de
la Terre. 27 intervenants dont plus
de 20 spécialistes ont traité de : La
militarisation de l’espace, une réalité ;
L’arsenalisation de l’espace, un projet ;
La gouvernance de l’espace, un rêve.
Les interventions sont courtes et denses
et les sigles – souvent anglo-saxons – sont si
nombreux que le lecteur est lui-même projeté
dans un espace nouveau.
Les nombreux comités, les traités encore plus
nombreux, les projets nationaux et internationaux
font comprendre que l’espace fait bien partie, non
seulement de notre avenir, mais de notre quotidien,
même si la majorité ne le perçoit pas encore.
Ainsi déjà dix États possèdent des lanceurs variés et
60 des satellites de toutes sortes. La France maintient
jusqu’à aujourd’hui (début 2012), une capacité qui
lui permet de paraître encore une grande puissance,
mais seul un effort considérable lui permettra de
garder un rang honorable, car les puissances dites
émergentes font, elles, des efforts réels, et l’Europe
semble bien stagnante.
Répétons ce que nous avons déjà écrit ici : la
connaissance de l’importance des problèmes de
l’espace est indispensable à tous les cadres.
Envol vers 2025
Réflexions prospectives sur la puissance aérospatiale
Auteurs : sous la direction de Grégory Boutherin
et Camille Grand
La Documentation française - 22 €
Dix-huit études composent un livre
passionnant mais à la lecture souvent ardue.
Il faut en effet mémoriser un grand nombre
de sigles et avoir déjà des connaissances
convenables dans les domaines de l’air, de
l’espace, et de la géostratégie contemporaine.
Depuis peu, les spécialistes font un effort
pour communiquer ce qu’il est nécessaire de
savoir pour tous ceux qui ont des responsabilités
dans d’autres secteurs. La Documentation française,
fidèle à sa mission, fournit un outil complétant ceux
parus dans le même vaste domaine. La table des
matières indique les études difficiles à résumer.
Dans la décennie à venir, comment peut-on envisager
l’évolution des thèmes suivants : la puissance aérospatiale
entre guerre conventionnelle et contre-insurrection, le
développement des techniques aérospatiales dans le
monde, l’armée de l’air française face au futur, les
missiles et la défense antimissile ?
De l’ensemble il ressort trois idées fondamentales : le
domaine spatial lié à celui de l’aéronautique classique ne
se discute plus. Quelles que soient les formes de conflits,
la capacité aérospatiale est inséparable de la puissance ;
celui qui se laisse dépasser dans les progrès techniques
de toutes catégories est condamné à disparaître en tant
qu’acteur libre. Ces évidences pour ceux qui travaillent à
la résolution de ces problèmes, et pour ceux qui ont une
culture générale convenable, ne semblent pas guider
certains hauts responsables : c’est pourquoi cet ouvrage
sonne le tocsin si on le lit avec le souci de l’avenir.
Ce livre fait partie de ceux que doivent lire les Français qui
veulent répondre aux discours lénifiants et ne pas rester au
niveau du terrain de joueur de ballon.
Ce livre traite d’un sujet ignoré en France : la détention aux
États-Unis de 380 000 prisonniers de guerre allemands. Un
Auteur :Daniel Costelle
certain nombre de ceux-ci, croyant au national-socialisme,
Editions Acropole - 18,50 €
vont maintenir sous leur joug les autres avec la complicité
relative et aveugle de leurs gardiens.
Les sujets évoqués sont : pourquoi ces prisonniers de guerre sont transférés aux États-Unis ; l’organisation américaine
des camps ; les réseaux nationaux-socialistes qui se constituent à l’intérieur ; comment les différents prisonniers
allemands réagissent ; le changement d’attitude des autorités américaines après la reddition du 3e Reich.
Les jeunes Français découvriront que le transfert en France de ces prisonniers de guerre après 1945 était redouté par
ces derniers, et pourquoi.
Malheureusement, l’auteur fait trop souvent un amalgame entre des faits réels et fortement condamnables, des
assassinats entre autres, et une idée convenue de ceux qu’il désigne par le raccourci abusif de nazi.
Cet ouvrage est destiné à ceux qui veulent mieux connaître tous les aspects de la guerre de 39-45.
Prisonniers nazis en Amérique
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x 43
Lu pour vous [ Notre sélection ]
Chine
L’envers et l’endroit
Auteur : Eric de La Maisonneuve
Éditions du Rocher - 18,90 €
Il y a encore quelques années, les Occidentaux ne
connaissaient guère la Chine que par des clichés. Vers
2005, certains Suisses et quelques Français exprimèrent
leurs inquiétudes par écrit, mais il fallut attendre
la crise de 2008-2009 pour que cette inquiétude se
répande. Que se cache-t-il derrière les apparences d’une
puissance redoutable amplifiée par sa démographie?
Le général de division (2s) de La Maisonneuve, fort
de ses connaissances du terrain, tente en 210 pages
d’analyser les éléments qui forment la Chine actuelle
et son avenir proche.
D’abord une recommandation importante au lecteur : il
faut lire le livre en entier y compris les « remerciements »
avant d’en tirer des conclusions qui ne sont pas
forcément celles, très prudentes, de l’auteur qui,
répétons-le, connaît apparemment son sujet. Trois
parties logiques composent l’ouvrage : la puissance
chinoise, une émergence, une société déstabilisée.
La puissance chinoise croît rapidement mais englobe
quelques fantasmes. La Chine est une très grande
puissance depuis toujours pour les Chinois, qui
travaillent à rattraper le retard des deux derniers
siècles, mais l’apparence n’est pas forcément la solidité.
L’émergence dans le monde est indiscutable d’autant
plus que les dirigeants chinois exploitent les faiblesses de
l'Occident : coût de la main d’œuvre, confiance en soi
liée à un aveuglement méprisant ne tenant pas compte
de la réalité actuelle, recherche d’un profit bancaire
à très court terme, suffisance au sens psychologique.
Oui mais… si la démographie chinoise est l’élément
principal de son potentiel, la Chine est de moins en
moins monobloc. Une jeune élite est séduite par
l’apparence occidentale et sa supériorité technique
actuelle, alors qu’une grande partie de la population
reste pauvre et soumise à une corruption intense.
Une élite dirigeante, consciente de la réalité chinoise,
mais déchirée en plusieurs courants, veut profiter
des atouts de ce grand pays en évitant les à-coups qui
augmentent avec les progrès techniques : la Chine est
peut-être moins dangereuse que ce que l’on craint.
On peut être surpris que l’auteur ne commence à
développer les problèmes démographiques et à décrire
la mentalité traditionnelle qu’à la fin de l’étude,
mais il semble qu’il tienne à souligner que derrière
l’apparence, la réalité est très complexe.
Le général de La Maisonneuve donne un ouvrage facile à
lire et bien utile à tous ceux qui s’intéressent à l’avenir de
notre planète et à celui de notre civilisation : on ne peut
que le recommander.
44 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
Les brigades internationales
de Franco
Auteur : Sylvain Roussillon
Via Romana - 24 €
L’histoire, détaillée, de la guerre civile
d’Espagne (1936-1939) est très mal connue
en France. Elle fut d’une grande violence,
prélude à la Deuxième Guerre mondiale.
L’auteur s’attaque à l’histoire méconnue des
hommes qui vinrent soutenir les Espagnols
nationalistes en lutte contre ce que l’on appelle
la République légale, rouge et anti-chrétienne.
Le livre commence par deux chapitres
qui, à eux seuls, justifient la lecture de cet
ouvrage : la république gâchée, la course à l’abîme.
On y découvre que le général Franco commença par
soutenir le gouvernement républicain puis hésita avant
de s’engager dans la révolte. La description des années
qui précédèrent le soulèvement, plutôt mal organisé et
improvisé, est une synthèse de quelques rares livres traduits en français. Elle donne une impression d’actualité
terrifiante : c'était « le printemps espagnol ».
Ensuite, commence l’étude des nombreux étrangers qui
vinrent soutenir les Espagnols. Un chapitre est consacré
à chaque élément. Le premier, l’Allemand, ne fut pas
immédiat et il semble que c’est le soutien communiste
aux rojos qui déclencha l’aide de Hitler. Les Espagnols
voulaient des armes seulement et n’étaient pas trop favorables aux étrangers. Les militaires allemands eux, furent
des techniciens qui, en échange de leur aide, purent
tirer des leçons militaires qui leurs servirent en 1940.
Les Italiens et surtout Mussolini, fournirent une aide
importante assez bien connue dans l’ensemble, mais
non dans les détails. Le camp de Franco en profita, tout
en gardant son indépendance.
A ce sujet on peut noter dès maintenant que Sylvain
Roussillon détaille bien les différents groupes espagnols,
fort différents, qui composaient le camp nationaliste,
à l’image de ceux du camp républicain, mais sans aller
jusqu’au massacre comme ces derniers le pratiquèrent,
en particulier les communistes contre les anarchistes.
Les Marocains, principalement ceux du protectorat
espagnol, eurent un poids considérable surtout au
début. Ensuite les volontaires de toutes origines, y
compris français, sont décrits ou au moins évoqués.
Ce livre se lit facilement ; de nombreuses notes et
une bibliographie précisant les sources ou donnant
des explications complémentaires, renforcent le côté
sérieux. En le terminant le lecteur, connaissant déjà
l’histoire, se rend compte à quel point le martèlement
médiatique peut fausser la réalité historique.
Ce livre est fortement conseillé,
par sa nouveauté et par son actualité.
[ Notre sélection ]Lu pour vous
Les espions français parlent
Nous regardions la mort en face
Archives et témoignages inédits
des services secrets français
1959-1960 Un sous-lieutenant appelé
dans la guerre d’Algérie
Auteur : sous la direction de Sébastien Laurent
Nouveau Monde éditions – 24 €
Derrière un titre accrocheur pour grand public,
le lecteur découvre un livre sérieux et une mine
d’informations dans quelques domaines de ce que l’on
appelle le « renseignement ». Le sous-titre annonce le
principe et les 616 pages se décomposent en plusieurs
parties, fort différentes mais toutes intéressantes,
traitant d’époques et de périodes allant de 1945
à 1995. 90 pages évoquent certains points de la guerre
d’Indochine
Le chapitre 1 est une vraie découverte : une intoxication particulièrement réussie au Siam en 1947,
qu’un colonel rigide détruira. La partie 2 englobe des
témoignages de responsables sur l’Afrique après les
indépendances. La presque totalité des Français, qui
s’intéressaient aux problèmes rencontrés, ignoraient
ce qui se passait réellement.
La partie 3, le temps de la guerre froide, est plus technique. Enfin la dernière partie comprend, en 170 pages,
huit témoignages de grands responsables de la DST, de
la DSCG, de la Préfecture de Police, principalement
durant l’époque mitterrandienne. Ces responsables
évoquent les organisations, les conflits politiques et de
personnes, et les réussites ! Elle est la plus instructive,
quelles que soient les opinions de chacun. Pour moi,
l’amiral Lacoste est une caution. Des notes résument
succinctement des événements ou des personnes que
les jeunes lecteurs pourraient ignorer.
Une remarque : l’index détaillé des personnages cités,
en fin de volume, ne donne pas tous les éléments que
certains connaissent quand même.
Cet ouvrage, qui en complète de nombreux autres,
passionnera les historiens de secteurs différents
de la deuxième moitié du 20e siècle.
Auteur : Jacques Langard
Édition Le Scorpion - 10,50 €
Le sous-titre résume l’ouvrage et
le lecteur se dit « Encore un ! ».
La lecture commence de façon
assez classique mais on est vite
plongé dans le bain de ces unités
qui faisaient la guerre réellement,
avec dangers et pertes.
L’auteur écrit ses souvenirs, assez
amers, même lorsqu’il parle de
« grosse rigolade ». Une fois de
plus, on constate que chacun des
protagonistes a une expérience unique
due à la période, bien évidemment à ses chefs
et ses subordonnés, aux régions où il opère. A la
frontière marocaine en 1960, l’ennemi est bien
équipé, coriace et a de l’expérience. Surtout, il
possède l’initiative car il est protégé au Maroc.
Jacques Langard ne mâche pas ses mots ; il exprime
ses opinions sans détours. Il est représentatif de la
majorité des appelés qui ne voient pas grand-chose
des différentes populations. Ils ne comprennent
rien à cette affaire ; leur objectif étant de subsister
et de survivre. Cet ouvrage est très vivant, si l’on
ose dire, car l’auteur écrit avec ses tripes et son
cœur, les deux simultanément. Il donne une
bonne image de ces officiers si différents les uns
des autres, réunis dans un même combat avec
des motivations variées. Dans sa conclusion il
reconnaît qu’il a ignoré de nombreux drames,
mais ce n’est pas l’objet du livre.
Cet ouvrage surprendra peut-être ceux qui ne connaissent
la guerre d’Algérie que par ouï-dire, mais les anciens
diront : « Nous avons connu cela, nous aussi ».
Le Suisse Jean-Jacques Langendorf, professeur à l’Institut de
stratégie comparée de Paris, est bien connu des spécialistes
La Suisse face un défi
européens de l’histoire militaire. Il a récemment publié un
Auteur : Jean-Jacques Langendorf petit livre de réflexions qui sont, malheureuseEditions Cabécita - BP 901220 Divonne-les-Bains - 12,50 € ment, encore plus valables en France qu’en Suisse.
Le problème fondamental est celui de l’esprit de
résistance à la décadence et à la culpabilisation psychique pour ne pas dire psychiatrique.
En France, nous admirons la volonté de défense de la Suisse, qui a fait reculer Hitler, et qui depuis se montrait comme une île d’indépendance et de liberté, au prix d’efforts constants. En réalité, ce pays jalousé
commence, lui aussi, à être rongé par l’angélisme et la démission européenne, ce qui entraîne, comme
ailleurs, un amenuisement constant de ses moyens de défense. Or chacun sait que sans moyens de défense,
un pays est rapidement submergé par des invasions de toutes sortes, aussi bien économiques qu’autres.
Cet ouvrage de 79 pages est valable pour la Suisse ; il l’est sûrement pour la France.
Capitulation ou volonté de défense ?
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x 45
Lu pour vous [ Notre sélection ]
La libération de la France
jour après jour
Juin 1944 – mai 1945
Auteur : Dominique Lormier
Cherche-midi - 24 €
Le titre de ce livre aurait dû préciser qu’il s’agit
de la libération militaire de la France, bien
que certains comportements politiques soient
évoqués à l’occasion. L’auteur veut montrer que
la libération du territoire a été, en grande partie,
l’œuvre des Français eux-mêmes ; bien que sans
les Alliés et leur puissance, et aussi courageux
étaient-ils, ils n’auraient rien pu faire seuls.
L’ouvrage comprend donc deux parties étroitement
imbriquées, d'une part les grandes opérations militaires
en Normandie, en Provence, en Lorraine et en
Alsace, dirigées par le commandement allié, et d'autre
part les combats des maquis dans le reste du pays et
particulièrement l’histoire des poches de l’Atlantique.
Les grandes opérations militaires sont résumées. Dans
le reste du pays, les combats des multiples maquis sont
détaillés pour la plupart, particulièrement en Bretagne
et dans le Centre. Les anciens d’Indochine, d’Algérie et
des OPEX s’étonneront des rapports de pertes énoncés :
l’ennemi est massacré, les maquisards ont peu de pertes.
Il est vrai que ces derniers sont conduits par des officiers
de l’ORA (Organisation de résistance de l’armée) et ont
presque tous effectué un service militaire.
Enfin l’histoire peu connue des poches de l’Atlantique,
du Médoc, de Royan et de La Rochelle est décrite avec
un grand luxe de détails : 150 pages sur 420 de textes.
Or jusqu’à maintenant peu de d’ouvrages leur ont été
consacrées.
Ce livre a l’intérêt considérable d’évoquer une partie peu
connue de la libération militaire.
Insurrection
et contre-insurrection
Auteur : sous la direction de Hervé Couteau-Bégarie
Economica – 20 €
Ce numéro de la revue de l’Institut de Stratégie et de la
CFHM, est le dernier que le professeur Hervé CouteauBégarie a revu alors qu’il était aux portes de la mort.
Dans ce volume épais et dense, les difficultés à trouver
des ripostes et des solutions aux contre-insurrections
apparaissent bien.
Quatorze études donnent des exemples historiques
et des réflexions sur la situation actuelle. On peut les
résumer ainsi : la guerre irrégulière est une forme
ancienne de la guerre. Bien menée, elle donne des
résultats considérables avec des moyens faibles ; mais
la contre-insurrection reste toujours possible, avec des
méthodes variées, il est vrai. Des exemples, de la France
à l’Afrique entre autres, peuvent en être donnés.
Aujourd’hui, le développement des techniques de communication et de médiatisation facilite ou complique les
tâches suivant le point de vue : insurrection, ou contreinsurrection. L’Afghanistan en est un bel exemple.
Enfin, deux textes sur les problèmes juridiques
montrent les difficultés des troupes régulières devant
les combattants en civil qui utilisent la population
comme abri. Evidemment la « conquête des cœurs et des
esprits » est évoquée, mais aucune recette n’est donnée
pour combattre des « esprits » absolument différents.
Pour mieux les apprécier, les textes doivent être lus
avec attention.
Cet ouvrage présente un panorama d’un phénomène
ancien, mais d’une actualité brûlante. Comme les cadres
militaires sont particulièrement impliqués dans les tentatives de solutions, nos camarades doivent connaître tous
les problèmes soulevés actuellement.
Cette étude aborde des sujets apparemment connus, mais
souvent décrits sans souci de complémentarité. Précisons que
XIXe - XXIe siècle - Mythes, symboles, réalités
les armes sont utilisées depuis le début de l’humanité pour la
Auteur : Gilles Ragache chasse, pour la défense ou l’agression individuelle, enfin pour
Economica – 27 € la guerre, phénomène collectif:
C’est ce dernier domaine qu’étudie l’auteur et qui peut être
approché de deux manières. La première est de lire une suite intéressante d’exemples concernant la naissance, l’évolution
et l’emploi des armes dans la guerre, de différents points de vue.
Le lecteur, ayant des connaissances historiques moyennes, apprendra déjà beaucoup en découvrant que la création et
l’emploi des armes nouvelles n’est jamais simple.
La deuxième lecture approfondie la première. Elle montre l’importance de l’imagination créative et de la rapidité de réaction des décideurs et, a contrario, la pesanteur de la plupart des structures
techniques et administratives, et bien sûr politiques. La conclusion est que la victoire et la défaite dépendent de
ces pesanteurs beaucoup plus encore que l’on ne se l’imagine communément. On l’aura compris, la 2e partie :
les armes disent la guerre des chefs, est pour nous bien plus instructive que la 3e, les combattants disent leurs armes. Nous
terminerons en en ajoutant que cette étude a été possible car elle exploite les approches historiques récentes.
Armes en guerre
46 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
[ Notre sélection ]Lu pour vous
Saint-Exupéry et la guerre
Auteur : Gilles Ragache
Economica – 27 €
Récipiendaire du Prix de l’UNOR
Raymond Poincaré 2010, Gilles
Ragache étudie ici la vie d’Antoine
de Saint-Exupéry en tant qu’officier
de réserve de l’armée de l’air,
patriote, actif et tenace.
L’auteur se limite principalement
aux épisodes militaires ou
paramilitaires de cet écrivain-pilote
légendaire qui ne concevait pas
la vie autrement que comme un
engagement permanent.
Le chapitre D’abord la France est
particulièrement intéressant et fait ressurgir
la différence entre les parleurs de micro et ceux
qui, tout en exprimant leurs pensées, sont prêts au
véritable sacrifice pour leur idéal. Cette attitude lui
vaudra des ennemis, drapés dans leurs discours, avant
et après sa mort.
Cet ouvrage est à conseiller ; il sera un cadeau
instructif aux jeunes Français.
VOUS ÊTES RÉSERVISTE
OPÉRATIONNEL, HONORAIRE, CITOYEN
REJOIGNEZ-nous
NOUS SOMMES Là POUR VOUS AIDER, VOUS CONSEILLER
ET VOUS FAIRE RENCONTRER D'AUTRES RéSERVISTES
L’UNION NATIONALE DES OFFICIERS DE RÉSERVE
ET DES ORGANISATIONS DE RÉSERVISTES
15 000 membres
Tél. 01 43 47 40 16 - [email protected]
http://www.unor.org
Et aussi
Les femmes de la Royal Air Force
1918-1945 - Engagées vers la victoire
Auteur : Geneviève Moulard
Marines Éditions - 29 €
Ce livre veut ressusciter les vies, pendant la Seconde Guerre
mondiale, de plus de cent milles jeunes femmes britanniques
qui contribuèrent de façon importante à l’effort de guerre de
la Grande-Bretagne. L’intérêt du livre est surtout l’inventaire
détaillé des nombreuses fonctions que remplirent les WAAF
(Womens’s Auxiliary Air Force).
Pour utiliser avec efficacité des avions de guerre, il faut
une organisation à la fois gigantesque et complexe ; c’est
le mérite de cet ouvrage de la faire connaître à l’occasion
d’une description des volontaires féminines. Comme il existe
assez peu de livres qui parlent des rouages de l’aéronautique
militaire, celui-ci sera utile à tous ceux qui s’intéressent au
dernier grand conflit.
Toutefois, cet ouvrage donne l’impression d’être écrit pour
un magazine féminin typique avec ses approximations, et
son style particulier. Les index sont bien faits et le glossaire
particulièrement utile.
Ce livre a des aspects positifs pour ceux qui veulent tout
connaître de la guerre de 1939-1945.
La page 299 fera sursauter quelques bien-pensants !
Les plans secrets de la Seconde
Guerre mondiale Auteur : Michael Kerrigan
Editions Acropole - 24,90 €
Ce livre juxtapose 54 fiches de deux ou quatre pages, abondamment illustrées, de plans ou de projets restés à l’état
d’ébauche lors de la Seconde Guerre mondiale.
L’auteur expose que les différents camps, amis et ennemis,
ont commencé à étudier de nombreux projets, comme
c’est leur mission. Mais nombreux sont ceux qui n’ont pas
été suivis d’exécution, le plus souvent pour des questions
techniques ou de moyens.
Ces plans sont présentés par année de conception ce qui
permet de mieux les remettre dans leur contexte, car il faut
avoir une idée des situations réelles de chaque époque pour
mieux les comprendre. La presque totalité des fiches décrit
des plans d’invasion de nombreux territoires ; quelques-unes
résument des projets techniques. La tentative d’éliminer
Hitler en juillet 44 est rajoutée à l’ensemble.
La nécessité de réduire chaque fiche laisse souvent le lecteur sur sa faim, mais l’objet est de montrer ce que certains
envisageaient comme possible, tant chez les Alliés que chez
leurs ennemis.
Ce livre intéressant est fait pour un grand public habitué
davantage aux titres qu’aux développements.
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x 47
Publications officielles
Remise de la Médaille militaire
Question écrite n° 130219
13 mars 2012 - M. Jean-Paul Garraud
appelle l'attention de M. le ministre de
la Défense et des Anciens combattants
sur la remise de la Médaille militaire.
Depuis de nombreuses années, malgré
des rappels fréquents des autorités, le
cérémonial de la remise officielle de la
médaille militaire est fait dans le nonrespect de l'article R.148 (décret n°
2012-547 du 27 mai 2010) du code de
la Légion d'honneur et de la Médaille
militaire, notamment pour les promus
qui n'appartiennent plus à l'armée
d'active et sont par conséquent classés
sous la dénomination « pour les autres
récipiendaires ».
Pour redonner tout le prestige lié
à cette médaille créée le 22 janvier
1852, il faudrait que sa remise soit
calquée sur celle de la Légion d'honneur. Les devises « Honneur et Patrie
» et « Valeur et Discipline » sont d'ailleurs toutes les deux inscrites sur tous
les navires de la marine nationale.
Le récipiendaire de la Médaille militaire devrait prendre rang, non pas
à la parution du décret au Journal
officiel de la République française, mais uniquement après une
remise officielle accompagnée d'un
procès-verbal (sans droit de chancellerie, cette décoration n'ayant pas
de grade). Le brevet accompagnant
cette décoration serait remis après
justificatif du cérémonial. Cette procédure éviterait vraisemblablement
des remises non réglementaires et
des réclamations dommageables.
Il souhaite par conséquent savoir si
l'article R.148 du code de la Légion
d'honneur et de la Médaille militaire
pourrait être ainsi rédigé : « Section
2 Remise de l'insigne La réception
dans la Médaille militaire s'effectue
selon les modalités suivantes :
1°) Pour les militaires, au cours d'une
cérémonie militaire par l'autorité accomplissant la revue des troupes ou par le militaire
désigné à cet effet ;
2°) Pour les autres récipiendaires, soit selon
les modalités définies au 1° lorsqu'ils le sou-
48 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
haitent et que les circonstances le permettent,
soit par le délégué militaire départemental
ou le commandant d'armes de la garnison
ou un officier de l'armée d'active désigné
selon les circonstances (éloignement, âge,
état de santé du récipiendaire) par l'une
des deux autorités citées. L'autorité chargée
de la remise adresse à haute voix au récipiendaire les paroles suivantes « Au nom
du Président de la République nous vous
conférons la médaille militaire ». Elle lui
attache la médaille sur la poitrine.
3°) Il est adressé au Grand chancelier de
la Légion d'honneur un procès-verbal de
réception portant les signatures du récipiendaire et de la personne qui a procédé
à la réception.
4°) Toutefois, lorsque la médaille a été
remise par le président de la République
ou le ministre de la Défense au lieu et
place de ce procès-verbal, il est établi un
certificat qui reçoit la signature du Grand
chancelier et du récipiendaire.
5°) Nul ne peut porter, avant sa réception officielle, la Médaille militaire. Les
décrets portant les concessions précisent
qu'ils ne prennent effet qu'à compter de
la réception ».
Réponse publiée le 15 mai 2012
Il convient de souligner que la
Légion d'honneur constitue un ordre
national et que nul ne peut en être
membre avant qu'il n'ait été procédé
à sa réception dans l'Ordre. Il est en
conséquence impossible de se prévaloir d'un grade ou d'une dignité,
de porter les insignes, rubans ou
rosettes afférents à cette distinction
avant d'avoir été reçu dans l'Ordre.
Contrairement à la Légion d'honneur, la Médaille militaire n'est pas
élevée au rang d'Ordre. C'est la
raison pour laquelle cette décoration est réputée acquise le jour de
la publication au Journal officiel du
décret qui la concède.
Par ailleurs, l'article R.148 du code
de la Légion d'honneur et de la
Médaille militaire prévoit que : « La
remise de la médaille militaire a lieu
dans les conditions suivantes :
1/ Pour les militaires, au cours d'une
cérémonie militaire, par l'autorité
accomplissant la revue des troupes ou
par le militaire désigné par elle à cet effet ;
2/ Pour les autres récipiendaires,
soit selon les modalités définies au 1/
lorsqu'ils le souhaitent et que les
circonstances le permettent, soit par le
délégué militaire départemental ou le
commandant d'armes de la garnison.
L'autorité chargée de la remise adresse à
haute voix au récipiendaire les paroles
suivantes : « Au nom du président de
la République, nous vous conférons
la médaille militaire. » Elle lui attache
la médaille sur la poitrine. »
Toute modification du code de la
Légion d'honneur et de la Médaille
militaire relève de la compétence du
Grand chancelier de la Légion d'honneur même, si, bien évidemment, le
ministre de la Défense et des Anciens
combattants ne manque pas d'être
consulté pour émettre un avis sur les
évolutions du code lorsque celles-ci
ont un éventuel impact réglementaire ou symbolique relevant de son
champ d'attribution.
Dans ce contexte, le décret n°2010-547
du 27 mars 2010 a révisé le cérémonial
fixé par l'article R.148 du code de la
Légion d'honneur et de la Médaille
militaire, afin de permettre à tous
ceux, et en particulier aux anciens
combattants et retraités militaires, qui
souhaitent se faire remettre la médaille
militaire de bénéficier des meilleures
conditions de remise de cette prestigieuse décoration, troisième dans la
hiérarchie des récompenses nationales
après la Légion d'honneur et l'Ordre
de la Libération.
Le nombre des autorités compétentes
pour remettre la médaille militaire
a ainsi été élargi, de façon à faciliter
la remise aux récipiendaires tout en
conservant un niveau de représentativité élevé, correspondant au prestige
de cette distinction.
À ce jour, une nouvelle modification
de l'article R.148 précité n'est pas
envisagée. n
Publications officielles
Le nombre de déserteurs
Question écrite n° 128108
14 février 2012 - Mme Marie-Jo
Zimmermann attire l'attention
de M. le ministre de la Défense et
des Anciens combattants sur le fait
que la presse a récemment évoqué
une éventuelle augmentation du
nombre des déserteurs au sein de
l'armée française.
À titre indicatif, elle souhaite
connaître le nombre de procédures
de désertion qui ont été ouvertes en
2006 et en 2011. Elle lui demande
également quelle est l'explication
de l'évolution constatée.
Réponse publiée le 15 mai 2012
Les données relatives au nombre
des désertions constatées par
chacune des armées françaises au
titre des années 2006, 2010 et 2011
figurent dans le tableau suivant :
Année
Terre
Marine
Air
2006
2 000[1]
53
55
2010
2 188
51
44
2011
1 902
46
42
Les éléments chiffrés présentés
ci-dessus ne traduisent pas une
aggravation du phénomène de
désertion. Celui-ci, principalement
constaté au sein de la population
contractuelle de l'armée de terre
et notamment celle des militaires
du rang, ne concerne que très
faiblement les autres armées.
Il ne saurait, en tout état de
cause, compromettre la capacité
opérationnelle globale de nos forces
militaires. De nombreuses désertions
résultent du fait que certains
jeunes militaires ayant acquis
sous les drapeaux une première
expérience professionnelle
souhaitent rejoindre le secteur civil,
n'hésitant pas, malgré l'engagement
qu'ils ont signé, à adopter un
comportement délictueux à la suite
d'un refus opposé à leur demande
n
de résiliation de contrat.
[1] Chiffre estimatif, les données statistiques pour 2006 n'étant pas consolidées.
Le potentiel du Super-Étendard
Question écrite n° 120451
25 octobre 2011 - M. Jean-Jacques
Candelier interroge M. le ministre de
la Défense et des Anciens combattants
sur le potentiel du Super-Étendard.
Il lui demande s'il considère que
le potentiel de cet avion d'attaque
est atteint.
Réponse publiée le 14 février 2012
Le Super-Étendard a largement été
utilisé dans l'intervention militaire
française en Libye. Il y a d'ailleurs
démontré que ses capacités opérationnelles étaient toujours intactes.
Cela s'est évidemment traduit par
un accroissement significatif des
heures de vol effectuées. De ce fait,
un contrôle technique minutieux et
diverses opérations de maintenance
sont actuellement pratiqués sur plusieurs de ces appareils au sein des
ateliers industriels de l'aéronautique.
Cela n'a pas d'impact significatif et
durable sur la réalisation des missions puisque l'activité de la chasse
embarquée est globalisée avec le
Rafale dont la deuxième flottille
terminera bientôt sa montée en
puissance, et que le potentiel des
cellules de Super-Étendard doit permettre d'atteindre sa date de retrait
du service au plus tard en 2016.
Enfin, cela ne remet pas non plus
en question les capacités globales du
Super-Étendard qui restera en mesure
d'assurer l'ensemble des missions
qui lui seront confiées jusqu'à son
remplacement définitif.
n
Construction d’un 4e bâtiment de type Mistral
Question écrite n° 123957
13 décembre 2011 - M. Bernard
Carayon appelle l'attention de M. le
ministre de la Défense et des Anciens
combattants sur la possibilité de
construire un quatrième bâtiment
de type Mistral. Il souhaite que le
Gouvernement précise sa position
sur la question.
Réponse publiée le 14 février 2012
Afin de permettre à nos forces
armées d'atteindre les objectifs opé-
rationnels et capacitaires fixés par le
Livre blanc sur la défense et la sécurité
nationale de 2008, il est notamment
prévu de doter la marine nationale
de quatre bâtiments de projection et
de commandement (BPC).
Jusqu'à la fin de l'année 2011, les
capacités d'action amphibie de la
France reposaient pour l'essentiel
sur les BPC Mistral et Tonnerre, ainsi
que sur les transports de chalands
de débarquement (TCD) Foudre
et Siroco.
Le troisième BPC, le Dixmude, construit
dans le cadre du plan de relance de
l'économie française décidé en 2008,
a été remis à la marine nationale le
3 janvier 2012. Il remplace le TCD
Foudre, cédé à la marine chilienne le
23 décembre 2011. Enfin, la livraison
du quatrième BPC est envisagée à
l'horizon 2022, date à laquelle interviendra le retrait du service actif du
TCD Siroco. La construction de ce bâtiment devrait donc débuter à la fin de
l'actuelle décennie. n
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x 49
Courriers des lecteurs
Ils ont écrit
[ L’avancement… au frein à main ]
tous les militaires, que l’on soit d’active ou de
Cnousomme
réserve, officier, sous-officier ou militaire du rang,
avons « toussé », selon l’expression populaire, à
l’annonce de la réduction de 30% du plan d'avancement
des militaires.
Cela veut tout simplement dire qu'un militaire sur trois
qui attend une promotion ne l'obtiendra pas tout de
suite. Cela veut dire aussi que ceux qui sont en limite
d’âge dans le grade ne l’auront jamais !
On nous évoque le « dépyramidage » nécessaire ;
pourquoi ne pas avouer tout simplement une question
de finances… surtout lorsque la mesure émane de Bercy !
J’ai lu beaucoup d’articles sur le sujet et je n’ai pas vu une
seule fois aborder la question concernant les réservistes.
Sommes-nous également impactés par cette mesure ?
Si l’on part du principe que la réserve sert à « renforcer les
capacités des forces armées dont elle est une des composantes »,
il n’y a pas de raisons que nous échappions à cette
nouvelle mesure ; je devrais même dire qu’il n’y aurait
pas de raisons. Nous devons tout partager avec l’active.
A commencer par une certaine amertume…
Chef de bataillon (R) Ludovic. P.
A l’heure où nous imprimons la revue, nous ne disposons pas
des réponses à la question posée par notre lecteur. Notre revue
vous tiendra bien entendu informé de l'évolution de ce dossier.
Ils ont écrit
[ Des rangs clairsemés ]
étais cette année, comme tous les ans depuis que
J'
je suis Parisien d’ailleurs, aux abords des ChampsElysées à l’occasion du défilé du 14 Juillet. Debout sur
mes jambes usées d’officier de réserve honoraire et
âgé, j’ai constaté les rangs clairsemés dans les tribunes
assises (la tribune présidentielle n’était d’ailleurs pas
remplie non plus).
Malgré mes demandes répétées pour accéder à l’une de
ces places assises restée disponible, je n’ai pu bénéficier
de cette faveur… mais ce n’est pas le but de mon courrier.
Je m’interroge seulement sur l’opinion qu’ont les
Français de notre armée. Nos soldats qui assurent
chaque jour des missions compliquées au péril de leur
vie ont-ils encore une quelconque valeur aux yeux de
nos concitoyens ?
Ou bien sont-ce seulement les bénéficiaires des invitations
pour les tribunes assises qui sont lassés d’assister confortablement tous les ans au défilé de notre fête nationale ?
Capitaine de frégate (H) Clément. F.
Pour répondre partiellement à notre camarade, rappelons
quelques chiffres-clés extraits des sondages commandés
par la Défense à propos de l’opinion des Français
sur les armées :
• pour 74% des Français, le défilé du 14 juillet représente
un moment important de la vie nationale. (Ipsos-DICoD,
juillet 2012)
• 90% des Français ont une bonne opinion des armées
françaises. (LH2-DICoD, mars 2012).
• 73% des Français juge le ministère de la Défense
performant et dynamique par. (LH2-DICoD, mars 2012).
• 88% des Français pensent que les armées sont capables
d'assurer la sécurité du pays. (LH2-DICoD, mars 2012)
• 74% des Français estiment que contribuer à ramener
la paix dans une région du monde constitue une mission
prioritaire des forces armées. (LH2-DICoD, mars 2012)
• 69% des français pensent que la France, pour assurer
sa défense, a besoin de la force de dissuasion nucléaire.
(Ipsos-DICoD, juillet 2012)
Ils ont écrit
[ De quelle JNR voulons-nous ? ]
entends souvent parler les uns et les autres de la JNR
J'
(Journée nationale du réserviste) comme le grand
rendez-vous de la réserve militaire. C’est ce qu’elle est
en effet, ou tout du moins se devrait d’être.
Mais quel effort faisons-nous réellement, nous membres
des associations de terre, de mer, de l’air, de la gendarmerie et des services pour promouvoir cette journée et
ce statut particulier du réserviste ?
Hormis quelques AOR bien rodées et certaines associations nationales dynamiques qui consacrent une
énergie folle pour faire rayonner notre engagement, il
faut reconnaitre que nous ne répondons pas toujours
présents à ce rendez-vous. Certes, une date changeante
50 x Armée & Défense juillet-août-septembre 2012
et souvent en pleine semaine ne favorise pas les projets ;
certes, certains déposent une gerbe au monument aux
morts accompagnés par des classes d’enfants, unis dans
un esprit armée-Nation. Mais cela suffit-il vraiment ?
Et si nous commencions déjà par parler de nous et de ce
que nous faisons au service de la France autour de nous, à
nos voisins, à nos collègues de travail, à nos employeurs ?
Sans peur ni tabou ! La démarche ne peut venir que de
nous et nous seuls. Je connais une PME de 20 employés
dans laquelle deux réservistes ont présenté à l’heure du
repas leurs activités sous ESR… et ont créé des vocations.
Qu’en serait-il au sein d’un grand groupe ?
Lieutenant (R) Yann T.
Communiqué aux associations
Votre adhésion permet à l’UNOR
d’agir pour la cause des réserves
et de vous en informer.
Association loi 1901, fondée le 1er janvier 1991
Soutien individuel des officiers de réserve
en associations affiliées
« Vous êtes officier de réserve,
membre d’une association affiliée à l’UNOR,
actuellement en recherche d’emploi… »
2012 (3)
Activités : 8 €€
Communication : 16 €€
… contactez : Guy Béranger
vice-président - 06 63 84 25 55
[email protected]
Ouverte aux responsables des ressources humaines, elle a pour but
de resserrer les liens, par tous les moyens, entre les entreprises,
les collectivités et les institutions afin de favoriser le recrutement, la
reconversion et le reclassement de personnes de tous niveaux.
Jeunes officiers de réserve en association
Elle organise des manifestations avec l’appui de collectivités
territoriales et de l’Etat, favorisant la rencontre entre les demandeurs
d’emploi avec les responsables Carrefours pour l’emploi
des ressources humaines
Ecole militaire - 1 place Joffre
d’entreprises et d’institutions.
Recevez Armée & Défense
pendant 3 ans pour le prix
d’un abonnement annuel (16 €).
BP 56 - 75007 Paris
Consultez votre AOR
www.carrefoursemploi.org
Bulletin d’abonnement (1)
Changement d’adresse (2)
Nom
(lettres CAPITALES, une lettre par case, une case entre deux mots)
Prénom
Adresse
complète
Numéro - Résidence (RES) - Bâtiment (BAT) - Escalier (ESC) - Appartement (APP),
Rue - Avenue (AV) - Boulevard (BD) - Chemin (CH) - Lieu-dit (LD) - Boîte postale (BP)
Code postal
Commune - Pays et/ou secteur postal
z Règlement par chèque bancaire
z Bulletin et chèque de règlement à libeller et à expédier à :
Armée & Défense - UNOR - 12 rue Marie-Laurencin - 75012 Paris (France)
Tarif
(3)
pour 1 an
Abonnement individuel
(1) Cochez la case souhaitée
France
Etranger
Prix au numéro
18 €
20 €
7,52 €
. Signature
(2) Changement d’adresse : joindre votre dernière étiquette Armée & Défense ou
(3) Décision de l’assemblée générale de l’UNOR du 21 mars 2009.
numéro abonné
date effective du changement d’adresse
juillet-août-septembre 2012 Armée & Défense
x 51