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Extrait du livre...
Elisabeth LUC
Si le Pavillon des Fleurs m’était conté...
Histoire de l’Association de Vacances Arts et Joie,
de l’Auberge de Mizoën
au Pavillon des Fleurs
1
Si le Pavillon des Fleurs m’était conté
SOMMAIRE
Page 5
Préface
L’Association arts et Joie
Page 9
Chapitre I
Son origine : L’Auberge de Mizoën
Page 11
Chapitre II
Lucien BOURCIER, son fondateur
Page 17
Chapitre III
Brève histoire du Tourisme et des Loisirs
Page 21
Chapitre IV
Histoire des Maisons Familiales
de Vacances d’Arts et Joie
Page 25
Chapitre V
Le fonctionnement de l’Association
Page 57
Chapitre VI
Les Fédérations du Tourisme Social
La Fédération Loisirs, Vacances, Tourisme (L.V.T)
Page 63
Chapitre VII
Le Financement des Maisons
Page 69
Chapitre VIII
Les Stages de Formation
Page 71
L’Association Vacances Lac et Montagnes Arts et Joie
Le Pavillon des Fleurs
Page 75
Chapitre I
De l’achat du Pavillon des Fleurs à la rénovation 2002
Page 77
Chapitre II
Les travaux de rénovation
Page 109
Chapitre III
Les Animations et Activités
Page 127
Chapitre IV
Les temps forts : les anniversaires au Pavillon des Fleurs
Page 137
Chapitre V
La gestion actuelle : témoignage de la Présidente
Page 147
1er Partie
2ème Partie
Epilogue
Page 155
3
Si le Pavillon des Fleurs m’était conté
Environ 1912 : Le Pavillon des Fleurs, autrefois le Café-Glacier Portier
4
PREFACE
Lorsqu’à l’automne 2009, le Conseil
d’Administration du Pavillon des Fleurs
à Menthon-Saint-Bernard me demanda
d’écrire un livre sur l’Association Arts et
Joie et le Centre de Vacances « Le Pavillon
des Fleurs, » je fus touchée et très heureuse
de me voir confier cette tâche.
Les membres du Conseil avaient réalisé
que, lorsque leur équipe ne pourrait
plus s’occuper de gérer ce centre de
vacances, il ne resterait aucune trace de
l’Association Vacances Lac et Montagne
Arts et Joie. D’autre part, les vacanciers
leur posaient souvent des questions sur
l’origine du Pavillon des Fleurs, entre
autres, comment s’était fait le financement
de cette maison, d’où l’idée d’écrire un
livre retraçant le passé et l’histoire des
Maisons Familiales de Vacances « Arts et
Joie ».
J’étais une des plus anciennes d’Arts et
Joie, je m’en étais occupée pendant
trente ans avec Yves, mon mari, décédé
il y a trois ans et demi. Je vivais seule et
j’avais du temps. La préparation de ce
livre allait m’occuper durant le long
hiver qui, chez nous à Guillestre dans
les Hautes Alpes, dure six mois.
J’acceptais avec joie de me mettre à
l’ouvrage.
J’adhérais tout à fait au projet de ce
livre. Pour moi, le passé a beaucoup
d’importance. C’est notre passé qui nous
construit, car la vie est un jeu
d’influences. Nous sommes ce que nous
sommes grâce à nos parents, bien sûr, à
notre hérédité, et à notre éducation,
mais aussi grâce à nos rencontres.
Qui ne s’est dit, « je ne serais pas ce que
je suis si je n’avais pas rencontré ce prof,
cet ami ou cette amie, ce couple, cette
famille ?»
Lorsque nous avons découvert les
Maisons Familiales de Vacances, nous
avons rencontré des gens de tous milieux
sociaux, qui exerçaient différents métiers
ou diverses professions, qui venaient de
toutes régions, avec chacun leur accent. Il
y avait « ceux qui croyaient au ciel et ceux
qui n’y croyaient pas, » des soumis et
des rebelles, des timides et des
bavards, des manuels et des intellos, et
c’est ce brassage extraordinaire, dans
une ambiance de vacances, de nature,
de loisirs et de disponibilité, qui nous a
donné cette ouverture d’esprit. Cela a
suscité de nombreux échanges : de la
gaieté, des discussions, toute une
fraternité, une amitié. Tout cela a
enrichi chacun de nous. Nous ne
repartions pas comme nous étions
arrivés.
Alors je me suis replongée avec joie dans
ces années de jeunesse pour raconter
5
Si le Pavillon des Fleurs m’était conté
l’histoire de ces maisons qui furent,
pour Yves et moi, la moitié de notre vie.
L’Association a eu douze maisons, pas
toutes à la fois bien sûr, mais pendant
quelques années, nous en avons géré cinq
de front. J’en ai dirigé trois, et je suis
allée en vacances dans trois autres. J’en
connais donc très bien six. Pour les
autres, j’ai pu les décrire de façon
sommaire, mais j’ai demandé des
témoignages aux directrices, aux
économes qui les avaient gérées et
aux vacanciers qui les avaient fréquentées.
Ils m’ont envoyé leurs impressions,
ou des poèmes, des chansons, des
pastiches. Ces textes apparaîtront en
regard de la description de chaque
maison, soit en original soit en italique,
pour respecter la propriété intellectuelle de
l’auteur.
D’autres écrits ont été extraits de
certains numéros de la « bavette » et
gardent ainsi toute la fraîcheur et la
véracité du moment. Certains m’ont
envoyé des photos qui seront insérées
selon le même principe. Plusieurs s’y
reconnaîtront ou reconnaîtront les amis,
même s’ils ont vieilli ! Ils se retrouveront
avec plaisir, jeunes et beaux… Tous ces
apports enrichiront le livre.
Peut-être certains textes ou chansons
pourront-ils apparaître un peu naïfs ou
désuets
aux
jeunes
ménages
d’aujourd’hui, mais je tiens à dire que
c’était une époque, celle de l’après-guerre,
6
on reconstruisait la France, on avait
l’enthousiasme facile, on était si heureux
d’être libres, d’être en paix qu’un rien
nous enchantait. Oui, c’était une époque,
et une époque fait l’Histoire. Et puis,
l’humour,
fort
heureusement,
ne
manquait pas et certains copains en
avaient une bonne dose !!
Pour le 1er chapitre, l’origine de
l’Association, l’Auberge de Mizoën, je me
suis inspirée de la brochure « l’Auberge
de Mizoën 1937 – 1998 » écrite par André
MERCIER, gestionnaire de cette Auberge
pendant 40 ans. Avec son accord, je l’ai
résumée, peut-être même en empruntant
parfois « texto » des phrases de l’auteur,
en ne pensant pas toujours à les mettre
entre guillemets, je lui demande de bien
vouloir m’en excuser.
Pour les chapitres suivants, j’ai consulté
toutes les « Bavettes », La Bavette était le
journal de l’Association Arts et Joie
Maisons Familiales de Vacances où
écrivaient tous ceux qui s’en occupaient,
(j’y reviendrai par la suite). Puis, je me
suis référée à mes propres documents,
que fort heureusement j’avais conservés
en partie : préparations de réunions,
discours à l’occasion d’anniversaires,
d’inaugurations, etc. Enfin, j’ai fait appel à
ma mémoire, assez fidèle, même si,
comme pour tout un chacun, elle a
tendance à être sélective.
Dans la 2ème partie du livre, je raconte
plus longuement l’histoire du Pavillon
PREFACE
des Fleurs, et mes treize années de
présidence, fertiles en péripéties et
démêlés de toutes sortes avec les pouvoirs
publics pour parvenir à rénover cette
maison.
Ensuite, le Conseil d’Administration
prendra la relève pour raconter
l’évolution du Pavillon jusqu’à ce jour et
ses projets.
fidèle en cela à ce qui fut et est encore
le moteur de notre Association, le
travail d’équipe.
Le texte de ce livre est ponctué
d’impressions affectives reflétant mon
vécu personnel au sein des différentes
fonctions que j’ai occupées dans
l’association : administratrice, directrice,
responsable de commission, et Présidente.
Je remercie ici tous ceux qui m’ont
envoyé des textes, des poèmes, des
chansons, des photos. Ce livre est
ainsi le reflet de ceux qui ont travaillé
ou participé à l’histoire d’Arts et Joie,
Pour cette spontanéité et cette touche
personnelle, je demande l’indulgence
des lecteurs ….
Elisabeth LUC dite Babeth
Elisabeth LUC
7
1ère partie
L’Association Arts et Joie
Le village de Mizoën. L’Auberge est à droite de l’église
9
Si le Pavillon des Fleurs m’était conté
10
SON ORIGINE
L’AUBERGE DE MIZOEN
L’Association Arts et Joie est née de
la branche loisirs de la C.F.T.C.
(Confédération Française des Travailleurs
Chrétiens) syndicat devenu par la suite la
C.F.D.T. (Confédération Française des
Travailleurs) que nous connaissons
aujourd’hui.
L’année 1936, avec l’apparition de la
semaine de 40 heures et des congés
payés, suscita, parmi les syndicalistes,
l’idée d’une organisation de ces nouveaux
loisirs.
L’un d’eux, Claude BAILLY, constitua,
avec d’autres camarades, l’Association
Arts et Joie Service Loisirs de la C.F.T.C.,
dont les statuts furent déposés à la
Préfecture de Lyon le 4 juin 1937.
Leur but premier fut de rechercher une
maison pouvant recevoir des jeunes en
vacances. Ils furent aidés en cela par
cinq
scouts
routiers
qui
s’intéressaient à cette nouvelle
question des loisirs. Leur choix se fixa
en Oisans. Ils trouvèrent à Vaujany, un
ancien presbytère, mais l’année
suivante, ce presbytère s’avéra trop
petit.
En scrutant les alentours, l’équipe
remarqua le clocher de l’église de
Mizoën, perché sur son promontoire,
qui dominait la vallée. Ils trouvèrent là,
encore un ancien presbytère, vide
depuis longtemps. Un bail de location
fut signé en 1937, et le bâtiment prit le
nom d’Auberge de Mizoën.
Ils équipèrent la Maison à moindres
frais dans les salles de vente de Lyon et
de Grenoble. Dès l’été, la Maison faisait le
plein. Le confort était rudimentaire, mais
le site montagnard dominant le Lac du
Chambon, les randonnées en montagne,
les chants et les veillées compensaient
largement l’inconfort.
Suzanne SAINT OYAN assura dans
l’immédiat le rôle de Mère aubergiste, et
continua pendant de longues années à
assumer cette fonction avec compétence et
dévouement.
Au début de la guerre de 1939-1945, les
syndicats ayant été mis à l’index, Claude
BAILLY assuma la continuité et la
survie de l’Auberge jusqu’en 1943.
La nourriture fut en grande partie
assurée grâce aux relations nouées avec
les gens du pays. En 1944, avec le repli
des troupes allemandes, plusieurs
maisons du village furent détruites,
mais l’Auberge fut épargnée !
La guerre terminée, les syndicats
rétablis dans leurs droits, Arts et Joie
Service Loisirs de la C.F.T.C. reprit ses
activités.
Moi-même, l’été 1946, je passais des
v ac an ce s à Mizoën, et j e f u s
enthousiasmée par l’Auberge, le cadre
montagneux, les randonnées, les chants,
les veillées, et l’ambiance de franche
11
Si le Pavillon des Fleurs m’était conté
camaraderie entre garçons et filles. Pour
moi qui avais fait du scoutisme, je
retrouvais là tout ce que j’aimais.
Parallèlement, à côté de l’Auberge de
Mizoën qui ne fonctionnait que l’été, la
branche loisirs d’Arts et Joie, à Lyon,
proposait toute l’année des activités aux
jeunes : le groupe ski organisait des
sorties tout l’hiver et au printemps. Le
groupe montagne proposait des
randonnées et, par la suite, une école
d’escalade qui s’entraînait à PY FROID
aux environs de Lyon.
Un groupe pédestre des marcheurs du
dimanche organisait des sorties dans la
région lyonnaise, une section photos avec
un photographe professionnel, réalisait
des soirées projection.
Enfin, une bibliothèque existait aussi où
circulaient une centaine de livres.
A l’Auberge de Mizoën, malgré un
budget modeste et grâce à une gestion
rigoureuse, l’équipe réalisa l’agrandissement
du réfectoire, la création d’un dortoir
pour les garçons, enfin la construction
d’un chalet avec dortoirs et sanitaires
« La Marmotte » qui fut inauguré le 10
août 1958.
Claude BAILLY se retira de la gestion
et de la Présidence de l’Association Arts
et J oi e en 1 9 4 7 . L e C o n s e i l
d’Administration élit Louis BERGER
en qualité de Président et, sur
demande expresse de Claude BAILLY,
12
André MERCIER en qualité de
responsable de la gestion de l’Auberge
de Mizoën. Ce dernier accepta cette
lourde charge, qu’il assuma pendant
quarante ans avec un soin et un
dévouement reconnus par tous. Il fut
aidé en cela par une équipe de bénévoles
parmi lesquels René DROUOT, dit « le
grand René » qui apporta créations et
initiatives.
Des équipes de travaux, garçons et
filles, aidaient à l’ouverture et à la
fermeture de la Maison. Il est évident
que, sans ces bénévoles, l’Auberge
n’aurait pu fonctionner.
L’année 1964 vit la rupture entre la
C.F.T.C. et la C.F.D.T.
L’AUBERGE DE MIZOEN
l’activité Montagne. La formation de
moniteurs de randonnées, voire de
guides de Haute Montagne, fut envisagée
pour la saison d’été.
Le financement de deux stages permit
à Charles DUPUY et Pierre LEROUX de
suivre la formation d’aspirant guide de
Chamonix, qu’ils réussirent.
En reconnaissance, ils assurèrent
l’encadrement des randonnées et des
courses de haute montagne pendant
plusieurs saisons à Mizoën.
Jeunes de Mizoën
Le Conseil d’Administration d’Arts et Joie
envisagea une modification des statuts,
abandonnant toute référence à la C.F.T.C.
Cette même année fut crée l’Association
Arts et Joie Loisirs, dont j’ai déjà parlé, qui
eut pour premier Président Maurice
BOUSSANT, remplacé par la suite par Guy
FAUVET.
A Arts et Joie Mizoën, André PACCOT
avait succédé à Louis BERGER. Par la
suite Jacques MOSSAZ le remplaça, et
c’est sous sa houlette qu’en 1973 fut
réalisée l’opération d’adjoindre à
l’Auberge une maison du village,
presque mitoyenne avec La Marmotte,
ce qui permit l’agrandissement du
chalet. Jacques MOSSAZ fut aidé par de
nombreux bénévoles.
Ces nouvelles structures permirent un
meilleur accueil, un développement de
D’autres présidents se succédèrent :
Marius CROZET, Georges TRUCHON,
René ALLAIN. D’autres Pères et Mères
Aubergistes : Georges et Noëlle DEHAN,
Albert et Michèle PINATEL, Denis et
Marie-Claude LAINE, Alain et Josiane
RIVOIRON.
André MERCIER se retira de la gestion
de Mizoën en 1986. Il créa ensuite, avec
une petite équipe, l’Association « Les
Anciens de Mizoën » avec deux
manifestations annuelles : une sortie en
car, en juin ou à l’automne à « Mizo », et
une rencontre dans une salle de la
presqu’île à Lyon, autour d’un buffet
sympathique.
Furent célébrés les 25 ans, les 40 ans de
l’Auberge, et le 13 septembre 1987, les
50 ans auxquels participèrent un groupe
d’anciens des Maisons Familiales d’Arts
et Joie venus en car depuis Menthon
Saint Bernard où ils séjournaient.
13
Si le Pavillon des Fleurs m’était conté
Couverture de La Bavette
14
L’AUBERGE DE MIZOEN
Mais les effectifs de l’Association se
réduisirent au point qu’en mars 2001, la
dissolution de cette dernière fut
envisagée. Malgré la célébration des 60
ans de Mizoën qui suscita un certain
enthousiasme, un sondage effectué
auprès des adhérents confirma leur
désintérêt, et après une ultime rencontre
le Samedi 23 octobre 2001 qui réunit 60
participants, l’Association fut dissoute
fin décembre 2001.
L’Auberge de Mizoën continua
d’attirer de nombreux vacanciers.
J’en profite pour faire le lien de ces
anciens des Maisons Familiales avec
l’Auberge de Mizoën. Lorsque les
premiers jeunes garçons et filles de
Mizoën se marièrent, ils se mirent à
Nicole et André Mercier
chercher une maison où les jeunes
foyers pourraient passer des vacances
avec leurs enfants.
C’est alors qu’en 1949, Lucien
BOURCIER, qui avait séjourné avec ces
jeunes à Mizoën, pendant des vacances,
conscient de ce besoin, lança, avec une
poignée de militants, la première
Maison Familiale de Vacances, à Crolles,
dans l’Isère.
Ce n’était que la première, bien
d’autres devaient suivre… L’histoire de
ces maisons vous sera contée, dans un
des chapitres suivants, puis plus
longuement, l’histoire de la dernière,
« Le Pavillon des Fleurs » à Menthon
Saint-Bernard, dans la deuxième partie
de ce livre.
Arts et Joie avait créé un journal qui
paraissait sous le double titre « Le
Grimoire » et « L’Echo de Mizoën » qui
relatait les activités d’Arts et Joie Loisirs
d’une part et le compte-rendu des
vacances d’été à Mizoën d’autre part ;
beaucoup de jeunes participaient à la
rédaction de ce journal en envoyant des
articles, récits de balades ou articles
culturels.
J’ai d’ailleurs été frappée par le souci
culturel que révélait ce journal, mais
n’oublions pas que ces associations
étaient issues de la CFTC, et les
syndicats ont un rôle éducatif et
formateur auprès de leurs adhérents.
15
Si le Pavillon des Fleurs m’était conté
exister dans le cadre associatif, et
l’Administration la redressa sur la TVA,
l’impôt sur les sociétés, etc.
La vente de la Marmotte fut actée, et
par voie de conséquence, la dissolution
de l’Association Arts et Joie Auberge de
Mizoën fut prononcée.
Le produit de la vente sera partagé,
suite à la décision de l’Assemblée
Générale extraordinaire, du 13 octobre
2005, entre trois associations :
♦ V.L.E.MA.J.
(Le Pavillon des Fleurs) : 290 000 €
♦ L’École LAMACHE :
34 450 €
♦ A.J.D. (Association Jeunesse
Lucien Bourcier et son épouse, Philomène
Lorsque Arts et Joie Maisons
Familiales décida de créer un journal, la
Bavette, on l’adjoignit au journal déjà
existant.
Au cours des années suivantes, le
manque de responsables commença à se
faire sentir, et le Conseil d’Administration
envisagea de louer « La Marmotte ».
Le chalet fut loué à une structure de
type commercial, « L’Emparis » qui en
fit un gîte d’étape et gîte de séjour, sous
le label « Gîtes de France.»
Mais, suite à l’évolution de la fiscalité,
l’Auberge de Mizoën ne pouvait plus
16
Défavorisée) :
16 500 €
Ce don fait au Pavillon des Fleurs fut
consacré à l’achèvement de la rénovation
du chalet :
♦ Rénovation complète de la salle
d’animation du rez-de-chaussée
avec aménagement d’un coin sono
et d’un espace puériculture
♦ Réfection du 1er étage (peinture des
chambres et des couloirs
♦ Aménagement du 2ème étage en salle
de séminaire qui fut appelée, en
reconnaissance, Salle Mizoën.
2ème partie
L’Association Vacances Lac et Montagnes
LE PAVILLON DES FLEURS
A MENTHONMENTHON-SAINTSAINT-BERNARD
Le Pavillon des Fleurs aujourd’hui
75
Si le Pavillon des Fleurs m’était conté
Le Pavillon des Fleurs en 1965 au moment de son acquisition
76
DE L’ACHAT DU PAVILLON DES FLEURS
A LA RENOVATION EN 1991
Comme je l’ai déjà mentionné, Le
Pavillon des Fleurs fut découvert en
1964 par Robert BLANCHON et Yves
LUC. Au retour d’une pêche à la truite
dans le Fier à Thônes, ils décidèrent
d’aller faire un plongeon dans le lac
d’Annecy.
C’est alors qu’ils se retrouvèrent à
Menthon Saint Bernard et tombèrent
en arrêt devant une pancarte, « hôtel à
vendre.» C’était le Pavillon des Fleurs.
Ils furent éblouis par le site de cette belle
bâtisse. C’était un hôtel de 45 chambres
sur trois étages, qui avait l’allure d’un
manoir, avec terrasses et jardin.
signé. Nous l’avons acheté pour la
somme de 580.000F auxquels il faut
ajouter 210 000F de frais d’aménagement
que l’on a dû faire pour obtenir
l’agrément.
Le 29 mai 1965, une nouvelle
association fut créée « Vacances Lac et
Montagnes Arts et Joie (V.L.E.M.A.J.)
dont le Président était Robert FABRE.
Le 1er juillet 1965, « Le Pavillon des
Fleurs » ouvrait ses portes aux familles.
De retour à Lyon, ils contactèrent
immédiatement Lucien BOURCIER qui
s’empressa de repartir avec eux et Paul
LAVERLOCHÈRE visiter cette
« merveille » Tous les quatre furent
émerveillés par l’implantation
exceptionnelle de cet hôtel, au bord d’un
des plus beaux lacs de France.
Lucien et ses copains en firent une
description enthousiaste au Conseil
d’Administration qui adopta alors, à
l’unanimité, le projet d‘achat de
cette nouvelle Maison.
A u ss i tô t f u r en t en ta m é es l e s
démarches. Le 9 avril 1965, un acte de
vente avec conditions suspensives fut
Le Pavillon des Fleurs en 1965 côté chalet
avant la construction de l’escalier de secours
77
Si le Pavillon des Fleurs m’était conté
L’ancienne plaque du règlement intérieur de l’hôtel
78
LE PAVILLON DES FLEURS
J’avais la tâche et l’honneur d’en
assurer la direction.
La 11ème Maison Familiale de Vacances
d’Arts et Joie était née.
Quelques temps après, Lucien reçut
une convocation de la Mairie de
Menthon, l’invitant à se rendre à une
réunion du Conseil municipal, dont
l’objet était « Le Pavillon des Fleurs .»
Le Maire nous proposait purement et
simplement de nous racheter le Pavillon,
et nous en offrait une somme
astronomique !
Lucien convoque immédiatement un
Conseil d’Administration extraordinaire.
Là, il nous propose deux solutions :
soit nous acceptions l’offre, et avec la
somme coquette, nous rachetons une
autre maison, soit nous nous battions
pour garder le Pavillon des Fleurs.
« Ils furent éblouis par le site de cette
belle bâtisse. »
La décision fut, je crois, unanime.
Nous voulions garder le Pavillon des
Fleurs, et Lucien prépara toute une
argumentation pour défendre la cause !
Il demanda à l’un du Conseil
d’Administration de l’emmener à
Menthon au jour dit, puisqu’il n’avait
pas de voiture. Robert JAQUEMOT se
propose.
Robert m’a donné de vive voix son
témoignage :
« Nous avions l’impression d’être devant un
tribunal, » dit-il. « Lucien parla pendant
trois-quarts d’heure, véritable plaidoirie
pour défendre la cause du tourisme social, et
il fallut tout son charisme et son talent
d’orateur (ou de tribun) pour « emporter le
morceau, » il obtient gain de cause. »
Nous avions résisté à cette sorte de
chantage !
Trois ans après l’ouverture du
Pavillon, nous faisions l’acquisition du
bâtiment dénommé « Le Chalet » qui
comportait 14 chambres, pour l a
somme de 140 000F. Ce bâtiment
servit d’annexe, et augmentait donc
notre capacité d’accueil
Pour financer cet achat, nous avons
bénéficié d’une subvention de la Caisse
Nationale de Sécurité Sociale et de prêts
de différents organismes.
Les remboursements de prêts se sont
terminés en 1985.
79
Si le Pavillon des Fleurs m’était conté
1965 : Groupe d’enfants
1965 : Premiers vacanciers—déguisés
1965 : Les monos
80
LE PAVILLON DES FLEURS
En 1973, le chalet, dont l’état se
dégradait au fil des ans, fut déclaré
i n sal u br e et n o us avon s r eçu
l’interdiction de l’utiliser, ce qui a été
pour nous un manque à gagner : 14
chambres en moins cela diminuait notre
capacité d’accueil.
En 1972, j’avais été élue Présidente. au
Conseil d’Administration, on
commençait à songer à la réfection du
Chalet. Mais le bâtiment principal
commençait également à se détériorer,
les chambres étaient vraiment vétustes.
Des bénévoles de l’équipe maison,
dont Robert GOUBET était le chef
d’équipe, proposèrent leurs services
pour rénover quatre chambres,
peintures et papiers peints. Mais c’était
vraiment peu, vu le nombre de
chambres…
Alors, en 1976, nous avons décidé
d’entreprendre la réfection complète du
Pavillon et du Chalet. Nous avons
déposé à la D.D.A.S.S. d’Annecy,
(Direction Départementale de l’Action
Sanitaire et Sociale de Haute Savoie) un
projet important. Ce projet comportait :
♦ Au
Chalet, nous projetions la
rénovation des chambres et
l ’ a mé n a g e m en t , a u r e z - d e chaussée, de salles d’activités et
d’animation. Et dans les deux
bâtiments, était prévue
l’installation du chauffage.
Le coût total du projet était de 3 000.000F.
Pour financer ces travaux, nous avons
demandé à la D.D.A.S.S. d’Annecy une
subvention de 40 % et également une
subvention de 40 % à la C.N.A.F. (Caisse
Nationale d’Allocations Familiales).
Le reste était financé par des prêts de
l’INVAC et de la Caisse des Dépôts, et
par un apport personnel de
l’Association provenant de la vente de la
Maison de Thônes.
Les énormes difficultés administratives
et financières que nous avons rencontrées
alors pourraient presque faire l’objet
d’un roman-fleuve (!)
Je n’en donnerai ici qu’un raccourci,
mais je dois dire qu’une grande partie
de mon mandat de Présidente fut
consacrée à l’élaboration de ce dossier.
♦ Au Pavillon, la redistribution des
chambres permettant d’obtenir la
cellule familiale (chambre parents,
chambre enfants) et leur
rénovation avec installation de
douche et toilettes dans chaque
chambre.
♦ La remise en état de la cuisine et de
ses dépendances, l’installation d’un
ascenseur.
Le gros obstacle vint du blocage des
crédits d’Etat en 1978, alors même que nous
venions d’obtenir une promesse de
subvention du Ministère des Affaires
Sociales de 740.000F.
La deuxième difficulté vint de
l’actualisation du coût du projet qui doubla
en trois ans, atteignant six millions de francs
et, de ce fait, n’était plus crédible.
81
Si le Pavillon des Fleurs m’était conté
1970 : Réunion de l’équipe. De gauche à droite : Christian BOUISSOU, Chantal LUC,
André CHALANDON, Marie-Noëlle CHALANDON
82
LE PAVILLON DES FLEURS
Lorsque nous avons appris qu’en 1980
et 1981 aucune subvention ne serait
attribuée sur les projets déposés, alors
nous avons pris la sage décision de
renoncer à notre grand projet et de
nous contenter d’une réfection
beaucoup plus modeste.
En janvier 1980, nous avons fait
procéder à une première tranche de
travaux, sans passer par un architecte,
en engageant des artisans du pays ou
des alentours. Ainsi fut réalisée la
réfection totale des chambres :
plâtrerie, peinture, papiers peints,
sanitaires. D’autre part, nous avons
renouvelé entièrement la literie et le
mobilier.
L’année suivante, nous avons fait
réaliser la deuxième tranche de
travaux : la réfection de la cuisine et de
la plonge, le carrelage du hall et du
couloir, la peinture de la montée
d’escaliers, la pose d’un revêtement de
sol dans les chambres, et la réparation
du toit de la véranda.
Pour financer ces travaux, nous avons
obtenu une subvention de la C.N.A.F.
de 230 000F, un prêt de l’I.N.V.A.C. de
24 000F, et deux prêts de la caisse de
l’I.C.I.R.S.S. de 120 000F et de 200 000 F
à 4% remboursables en dix ans.
Cette caisse de retraite nous envoya
alors régulièrement des groupes de
retraités en juin et en septembre, ce qui
était très intéressant pour nous.
Durant tous ces travaux, on peut dire
que toute l’équipe fut mise à
contribution, les hommes pour
déménager les vieux lits et les vieux
meubles et emménager les neufs, les
femmes pour choisir les couleurs des
peintures, les papiers peints style
« Laura Ashley » On se souvient des
discussions passionnées autour des
échantillons qui circulaient pendant les
réunions du C.A. … En deux ans, le
Pavillon était remis à neuf.
Quant à moi, pendant ces deux ans, je
naviguais entre la Caisse d’Allocations
Familiales à Lyon où j’avais affaire à une
dame très agréable, qui me recevait
toujours aimablement ; le local de la rue
Molière, où le délégué de L.V.T. RhôneAlpes, Lucien PRORIOL, toujours
sympa, m’aidait à constituer mes
dossiers, hélas toujours à recommencer ;
et ma machine à écrire, à la maison, car
les dossiers étaient toujours demandés
en cinq exemplaires. Mais mes enfants
avaient tous quitté le nid, j’avais du
temps, et ce travail m’aidait à passer le
cap, toujours difficile pour une femme,
de se retrouver seule à la maison après
le départ des enfants. Yves travaillait,
bien sûr, et voyageait quatre mois par
an.
Et puis, je rendais compte de tout ce
travail à l’équipe du Conseil, et tout se
faisait dans l’enthousiasme.
On avait la foi.
83
Si le Pavillon des Fleurs m’était conté
1989 : soirée du personnel
84
LE PAVILLON DES FLEURS
Quand même, on avait eu la chance de
trouver avec cette maison dans la baie
de Menthon-Saint-Bernard, « la perle du
lac », c’était une conquête du tourisme
social, on n’allait pas se décourager et
laisser se détériorer cette magnifique
implantation.
Restait le Chalet, qui menaçait ruine,
dont le projet de réfection était toujours
déposé à la D.D.A.S.S. d’Annecy.
Là encore, il est impossible d’expliquer
toutes les péripéties de ce dossier, sinon
par la lenteur et la lourdeur de l’appareil
administratif ! Avec l’actualisation, le
coût s’élevait à 3 000 000F. Alors, devant
le blocage prolongé des crédits d’État,
nous avons décidé de réduire le projet
au gros œuvre et à l’aménagement du
rez-de-chaussée, ce qui ramenait le coût
à la somme de 1 300 000F et, de ce fait,
nous permettait de solliciter une
nouvelle subvention de la C.N.A.F.
complétée par un emprunt à l’U.C.E.L.
(Union communautaire des Équipements
de Loisirs)
La subvention, nous l’avons obtenue en
1984 et en septembre de cette même
année, huit ans après le dépôt du
premier dossier, les travaux du Chalet
commençaient pour se terminer en
juillet 1985.
Mais, à part les travaux de rénovation,
que se passa-t-il durant ces années à
l’Association ?
Avec Pierre Perret, le vice-président,
nous avons écrit un éditorial dans « La
Bavette » de janvier 1972 qui n’était pas
optimiste. Les impératifs de sécurité et
de salubrité nous imposaient, sous peine
de ne pas ouvrir l’été 72, des travaux
immédiats représentant plusieurs
millions à trouver d’urgence. Et le
blocage des crédits d’état nous mettait
dans une situation dramatique pour
faire face à ces engagements.
Alors, démissionner au moment où
d’autres M.F.V. étaient contraintes de
fermer leurs portes, c’était augmenter le
nombre de ceux qui ne partaient pas en
vacances (55 % des français ne partaient
pas en vacances).
Nous avons donc redéfini nos buts :
refuser des vacances commercialisées,
offrir aux personnes cette « reprise » que
permet le temps des vacances qui
favorise le « ressourcement » par le
contact avec la nature, le soleil, l’eau, et
la disponibilité qui les rend réceptifs aux
découvertes, aux échanges, au dialogue.
Nous avons décidé de nous battre
encore et d’essayer de tenir, et nous avons
demandé aux vacanciers de nous aider.
Comment ? En faisant eux-mêmes
notre publicité, par exemple, en
sensibilisant le délégué de leur comité
d’entreprise, qui pouvait être intéressé
par une réservation de places dans nos
maisons pour son personnel, ou en
contactant le Maire de leur commune
qui pourrait envisager des classes vertes
85
Si le Pavillon des Fleurs m’était conté
ou des classes de voile à Thônes ou à
Menthon ; ou nous faire connaître
auprès d’un organisme de formation ou
d’une colonie de vacances qui recherche
un lieu de stage ou de camp qu’EyzinPinet pourrait fournir.
Vous pensez que tout ça ne nous
donnerait pas les millions qui nous
manquaient pour faire exécuter les
travaux imposés, sans doute, mais cela
compléterait le plein emploi et nous
permettrait de « boucler ».
Et nous terminions notre éditorial par
cette phrase. « L ‘équité, la solidarité,
l’amitié qui ont permis, aux temps
Un groupe de retraités
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héroïques, de créer, de lancer nos
maisons, doivent aujourd’hui leur
permettre de « tenir ». »
En octobre 1973, nous avons quitté le
local de la rue Président Herriot pour
celui de la rue Molière, qui était aussi
celui de la Délégation Régionale de
L.V.T. Puis, encouragés sans doute par
l’initiative d’autres maisons de la région,
nous avons commencé à envisager de
proposer des séjours de retraités au
Pavillon des Fleurs, en juin et en
septembre, ce qui nous permettrait
d’ouvrir la Maison de Menthon pendant
quatre mois, rapport très appréciable.
LE PAVILLON DES FLEURS
C’est l’été 1974 que nous avons reçu
les premiers groupes de retraités.
Très vite, après un peu de publicité,
nous avons eu des demandes. Mais, il
fallait trouver un encadrement. Les
groupes ne dépassant pas 50 personnes,
c’est à dire, à peine la moitié de l’effectif
d’été, on ne pouvait pas se permettre
d’engager deux salariés à la direction,
une directrice et un économe, comme
l’été. Il fallait donc une seule personne
pour assurer la direction et l’économat.
C’était jouable, car le travail était
moindre du fait qu’il n’y avait pas les
enfants et les moniteurs. Je fis alors
appel aux anciennes directrices qui
rempilèrent, ainsi qu’à des membres du
C.A.
Moi-même, j’assurais chaque année un
ou deux séjours de retraités et je mettais
les nouvelles au courant en les invitant à
faire une semaine avec moi.
Pour toutes, la partie économat était à
apprendre. L’établissement des menus
était une tâche à laquelle elles avaient
participé avec l’économe, pour celles qui
avaient été directrices, mais nouvelle
pour les autres, le ravitaillement,
heureusement simplifié parce qu’on
faisait tout livrer, se limitait à
l’établissement des commandes auquel
participait le chef cuisinier ; la
comptabilité était simplifiée également
car les pensions étaient réglées par le
responsable du groupe, et non
individuellement.
L’équipe de cuisine comportait un
cuisinier et un plongeur, qui faisait aussi
fonction d’aide-cuisinier, et une équipe
de deux filles au ménage et au service.
Ballade en montagne : groupe des « anciens »
87
Si le Pavillon des Fleurs m’était conté
La directrice assurait aussi l’animation,
c’est à dire organisait une ou deux
excursions en car par semaine, et 2 ou 3
soirées par semaine, dont une soirée
dansante.
Je garde un bon souvenir de ces
groupes. C’étaient des personnes âgées,
Le groupe des « Anciens »
mais autonomes. Il y avait quelques
couples, mais beaucoup de personnes
seules qui trouvaient dans l’ambiance
amicale du Pavillon un réconfort et un
bonheur.
Elles étaient contentes de découvrir la
région lors des balades en car, de se
promener au bord du Lac, elles aimaient
chanter et surtout danser, et les soirées
dansantes étaient très appréciées.
Avec l’équipe de cuisine et de ménage,
nous avions de bonnes relations. Il était
très important pour la directrice de faire
équipe avec le cuisinier, puisqu’il n’y
avait pas d’économe.
Et là aussi, je me souviens de bons
cuisiniers avec lesquels on pouvait bien
88
s’entendre, Michel, Hervé, Jackie.
Pendant ces séjours, la directrice aidait
au service à table, elle prenait donc ses
repas avec le personnel, ce qui était une
occasion de contacts.
L’après-midi, je me baignais avec eux,
et l’on discutait ensuite en se
réchauffant au soleil, car l’eau était
froide en septembre, mais le soleil
encore très chaud. La plage était déserte,
à part les week-ends, et l’on avait
l’impression que le lac était à nous !
Bien sûr, il y eut quelques exceptions,
parmi les cuisiniers. Une année, j’ai eu
un « phénomène » qui avait l’art de
mettre le « souk » dans sa cuisine, il y
avait parfois des morceaux de tomates
par terre. Un soir, il me lança un plat de
quenelles, que j’évitais de justesse !!
Le lendemain, il faisait ses bagages…
Heureusement, c’était la fin de la
session, on n’a pas eu besoin de le
remplacer.
Les directrices des séjours de retraités
furent Bernadette LARGERON, Babeth
LUC, Lucienne LAVERLOCHERE,
Isabelle SCHMITT, Jany FAYOLLE.,
Christian LUC, Chantal LUC.
Bernadette LARGERON prit la
direction du premier séjour des Anciens,
en septembre 1987, et continue d’en
assurer la direction durant de longues
années.
LE PAVILLON DES FLEURS
Les années passèrent ainsi à Menthon,
bien occupées par les travaux de
rénovation, comme je l’ai développé
plus haut, et bien sûr par la préparation
des vacances.
Aussi, celui ou celle qui se chargeait
du planning des inscriptions, aiguillait
les familles avec des grands enfants vers
« Le Pavillon des Fleurs » qui avait
développé l’animation ados avec un
animateur
La baignade restait toujours le grand
attrait pour parents et enfants et
occupait une bonne partie de l’aprèsmidi. Enfin, il y avait toujours les
«mordus» de la montagne qui n’avaient
que l’embarras du choix. Mais la
question des pique-nique posait
maintenant des problèmes pour
l’économe et la directrice. En effet, les
Pouvoirs Publics devenaient de plus en
plus exigeants au fil des années.
Ainsi l’Inspection de l’Hygiène venait à
l’improviste faire des contrôles.
Pour ma part, j’eus affaire à
l’inspecteur un jour et, après quelques
questions d’usage, il me demanda
d’ouvrir la chambre froide et je
m’exécutais. « Qu’est-ce que c’est que
ces poulets ? » me demanda-t-il. « Ce
sont les poulets pour le pique-nique de
la balade en montagne de demain »
répondis-je.
J’appris alors qu’on n’avait pas le droit
de donner aux pensionnaires des
poulets cuits de la veille…
Alors là, à quoi servent donc les
chambres froides, ai-je pensé. « Et
qu’est-ce que je leur donne à mes
vacanciers ? » lui demandai-je, sans me
démonter. « Donnez-leur donc une
salade de riz. » « Ah oui, répondis-je,
vous croyez qu’ils vont se contenter
d’une salade de riz, avec le prix de
pension qu’ils paient ? » Je ne sais plus
ce qu’il a répondu…
Il revint dans la cuisine, et alors….pour
la petite histoire, il demanda au cuisinier
d’ouvrir son tiroir de cuisine, et, ô
horreur, découvrit avec stupeur que les
boules de pétanque du cuistot
voisinaient avec les couteaux de cuisine.
J’étais morte de honte, mais aussi morte
de rire intérieurement !!
Un instant, j’ai eu peur qu’il fasse
fermer la maison…Heureusement, il
n’en fut rien… Je ne me souviens même
pas si nous avons eu une amende.
Évidemment après son départ, je
passais un savon au cuisinier, mais nous
avons bien ri quand même, et bien ri au
C.A. lorsque je racontais l’histoire !
Les directrices et les économes s’étaient
succédés depuis l’ouverture. Je suis
heureuse de les citer, dans l’ordre
chronologique approximatif :
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