L`histoire de l`industrie au Mexique et à Mexico L`histoire de l

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L`histoire de l`industrie au Mexique et à Mexico L`histoire de l
Lina Neuhausser
Compte rendu Action 3 au Mexique 20 février - 31mars 2009
L’architecture industrielle au Mexique, fin XIXe début XXe siècle
L’histoire de l’industrie au Mexique et à Mexico
Au début du XIXe siècle le Mexique appartient encore à la couronne espagnole ; et
Mexico est une grande ville du pouvoir européen en Amérique, c’est la capitale de la
Nouvelle Espagne.
L’indépendance du Mexique est déclarée en 1821, mais le pays doit attendre la stabilité
politique avant d’entamer son industrialisation. Celle-ci commence au milieu des années
1830, par les usines textiles de La Constancia Mexicana, à Puebla en 1835 et la Fama
Montañesa, à Mexico en 1836.
Le développement industriel est encouragé par une politique d’incitation à l’investissement,
avec notamment la création de la Banco de Avio, dans les années 1830.
Un grand nombre d’usines s’implantent ainsi autour des villes mexicaines, en
particulier autour de Mexico et Puebla. Ces villes constituaient en effet le principal marché de
consommation. De plus cette proximité permettait de bénéficier du réseau routier, et plus tard
des voies ferrées permettant le transport des marchandises.
La machinerie des premières usines fonctionnant grâce à l’énergie hydraulique, elles
s’installent naturellement à proximité de cours d’eau à débit régulier, tout comme les moulins.
Certains moulins ou ancien moulin sont même transformés en usine, c’est le cas de l’usine
textile de La Fama Montañesa à Tlalpan, près de Mexico qui est construite sur emplacement
de trois moulins appartenant à une hacienda.
La ville de Mexico étant située dans la plaine aucune usine ne peut s’y installer car le débit de
l’eau y est insuffisant. Les premières fabriques se sont donc implantées hors de la ville, sur
des coteaux, dans les haciendas environnantes.
A cause de cette nécessité de s’implanter à proximité d’un cours d’eau les usines ont tendance
à s’implanter dans les mêmes secteurs, sur les fleuves San Francisco et Atoyac à Puebla et
autour des sources de Tlalpan à Mexico. Ainsi en 1843 le département de Mexico comporte
17 usines textiles qui sont majoritairement situées au sud du centre urbain de Mexico, à San
Angel, Tlalpan, Chalco et Tlanpantla1.
Construire hors de la ville avait également pour avantage de permettre un
développement spatial sans entrave.
1
Gustavo Garza et Erika Aguilar, “Evolucion industriel de la ciudad de México, in Carlos Alba Vega coord.,
Historia y desarrollo industrial de México, Confederacion de camaras industriales, México, 1988, p.173.
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Ces premières usines sont conçues pour être « autonomes » : se sont de véritables
petits villages comprenant les dortoirs ou les habitations des ouvriers, une église et parfois
même une infirmerie, une cantine, des potages, des vergés, etc. Elles vont souvent générer des
« centre urbain », comme les usines de Peña Pobre à Mexico ou la zona fabril de los
pescaditos à Puebla par exemple, entourées de leurs quartiers ouvriers et aujourd’hui intégrées
à la ville. Mais il existe aussi de véritable villes ouvrières, liées à une usine, comprenant
l’usine, les habitat ouvriers, les équipements de loisirs, école, église, centre de soin, etc. tel
que El Leon ou encore Metepec.
Ces usines sont liées à la ville par des routes et dès le XIXe siècle par des lignes de
chemin de fer qui permettent surtout d’acheminer la production.
La « première industrialisation », du Mexique date donc des années 1830, elle touche
surtout le secteur textile et la papeterie. Les usines s’implantent sur d’anciennes haciendas, ou
d’anciens moulins, en secteur rural à proximité des principales agglomérations.
Les années 1880 correspondent également à une forte croissance de l’industrie,
encouragée par la politique protectionniste et d’incitation à l’investissement de Porfirio Diaz,
au pouvoir depuis 1877. De nombreuses machines à vapeur sont alors importées d’Europe et
des Etats-Unis pour l’industrie, de nouvelles usines sont construites dans tout le pays, et la
construction d’un vaste réseau ferré est lancée.
Ainsi dès l’ouverture de la voie ferrée Mexico-Veracruz, en 1873, les matières
premières et les produits finis peuvent être acheminés rapidement jusqu’au port. Et bientôt le
Mexique dispose de lignes qui lient la capitale aux grandes villes de la république, et
jusqu’aux frontières (principalement celle des Etats Unis).
L’investissement dans les infrastructures contribue à la croissance des villes. De plus
les grands nœuds ferroviaires favorisent l’installation d’établissements industriels dans la
ville, notamment des entrepôts.
Les investissements portent également sur les équipements. La fin du XIXe siècle voit
la modernisation des usines, notamment dans le secteur textile, avec l’importation de
machines d’Europe. Quelques unes de ces nouvelles machines seront d’ailleurs utilisées
jusqu'à la fin du XXe siècle, comme dans La Constancia par exemple.
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Cette seconde
« vague » d’industrialisation
est profondément marquée par
l’investissement étranger. En effet, 34,5% des usines textiles de la période de porfirienne sont
étrangères, en majorité espagnoles, françaises, anglaises, nord-américaines mais aussi turques,
belges et italiennes2.
La révolution mexicaine de 1911, marque la fin du mandat de Porfirio Diaz, ainsi que
la fin de cette seconde période de croissance.
Par la suite, la répartition des terres des haciendas, à partir de 1937, ainsi que l’exode rural, le
coût de la modernisation, la concurrence, etc., mènera ce système à sa perte. Les haciendas
rurales et leurs usines seront alors souvent abandonnées dès les années 1950 environ, tel celle
de San Felix.
Parallèlement
au
déclin
de
ce
modèle traditionnel
de
nouveau
secteurs
se
développent (industrie alimentaire, industrie automobile, etc.) en périphérie des grandes
agglomération et dans la zone frontalière avec les Etats-Unis.
Les années 1980 voient le début de la désindustrialisation, des secteurs traditionnels de
l’industrie, crées au XIXe siècle : l’industrie textile, papetière, sucrière, du tabac, et des
alcools (haciendas).
2
Eugenia Sotelo, Luis Jauregui, La Industria mexicana y su historia: siglos 18, 19 y 20, Universidad Nacional
Autonoma de Mexico, Mexico, 1997, p114.
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