Métiers de l`Humanitaire

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Métiers de l`Humanitaire
SUIO – Mars 2009
Métiers de l’Humanitaire
BIBLIOGRAPHIE (documents disponibles au SUIO)
ETUDIANT
- N°522 les métiers de l’humanitaire et de la solidarité
ONISEP
- Parcours n°58 : l’humanitaire
CIDJ
- N°5.61 bénévolat
- N°2.09 travailler
QUELQUES METIERS
- Administrateur de mission humanitaire
- Chargé du suivi des programmes humanitaires
- Collecteur de fonds
- Coordinateur
- Développeur local et urbain
- Personnel médical en mission humanitaire
- Responsable technique
- Conseiller en agro-développement international
- Instituteur, Professeur d’enseignement général ou Professeur technique
- Fundraiser
- Responsable des ressources humaines
- Responsable géographique
- Webmaster
- Logisticien
- Chargé de communication
SUIO – Mars 2009
En plus des bénévoles et des salariés, 2 000 volontaires partent chaque année en mission à
l’étranger pour l’une des 800 associations françaises de solidarité internationale.
Alliant voyage, aventure et don de soi, l’humanitaire séduit. Chaque année, des milliers de
jeunes frappent aux portes des ONG (Organisations Non Gouvernementales) dans l’espoir
d’obtenir leur ticket pour le Darfour, la Roumanie, le Sri Lanka… Très peu auront finalement
la possibilité de partir. Un exemple : sur 7 000 candidatures reçues en 2006 par l’ONG
Solidarités, seules 140 ont débouché sur une mission.
La vocation ne suffit pas
Une enquête réalisée par IPSOS pour le CLONG (Comité de Liaison des ONG) a permis de
brosser le portrait robot du volontaire de la solidarité internationale : jeune (entre 25 et 34 ans)
et très diplômé (73% des volontaires possèdent au moins un Bac + 3 et 39% sont issus d’une
grande école ou d’un master). Plus sensible que le reste de la population aux problématiques
citoyennes, il est souvent engagé dans un mouvement associatif, religieux, politique ou
syndical avant sa première mission. Mais il ne suffit pas d’avoir un grand cœur et une forte
motivation pour être sélectionné : il faut avoir une compétence à faire valoir.
Médecins et infirmiers en tête
Côté compétences, les besoins varient selon les associations et la nature des missions (urgence
ou de développement). « Les profils médicaux, notamment les médecins et infirmiers, sont les
plus recherchés », indique Eric Gazeau, ancien humanitaire et directeur de l’association
Résonances humanitaires qui accompagne le retour à la vie « ordinaire » des expatriés du
secteur. Viennent ensuite les logisticiens qui représentent par exemple un quart des départs
chez Action contre la faim et Médecins sans frontières. « Ce sont généralement des personnes
polyvalentes avec un sens pratique développé », note Eric Gazeau.
Les associations recrutent également des généralistes issus d’écoles de commerce ou de
Sciences Po pour faire de la coordination sur le terrain, gérer les projets de A à Z et encadrer
les équipes. Enfin, elles recherchent des experts, ingénieurs agronomes et hydrauliciens en
particulier, capables d’apporter une expertise dans les missions de développement. « Les
ONG exigent de plus en plus une expérience professionnelle d’au moins deux ans avant
d’envoyer quelqu’un en mission. Il n’y a pas de raison pour qu’un jeune diplômé
inexpérimenté pique le travail d’un professionnel local », prévient Eric Gazeau.
Un statut assez précaire
C’est le statut de volontaire qui est le plus souvent proposé aux « partants ». Il permet de
bénéficier d’une formation avant le départ, d’une couverture sociale et d’une prise en charge
des frais pendant la mission. La rémunération, par contre, est relativement faible (150 à 800 €
par mois) et n’inclut pas de cotisations chômage. « Nous nous battons pour qu’au-delà de
deux ans de mission, les humanitaires puissent devenir salariés, ce qui leur éviterait d’être
déclassés au retour et de ne pouvoir compter que sur le RMI », indique Eric Gazeau.
Pour l’heure, les ONG emploient un nombre très réduit de salariés : chez Médecins du monde
par exemple, ils ne sont que 243, dont seulement 24 sur le terrain. Ces postes concernent
essentiellement des métiers du siège et sont souvent réservés à des humanitaires expérimentés
qui ont choisi de revenir en France après de longues années passées en mission.
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Administrateur de mission humanitaire
Niveau d’études : Bac + 4
C’est le gestionnaire de la mission. Il tient la comptabilité, rédige les rapports financiers,
s’occupe des contrats de travail des personnels recrutés sur place. Aux côtés du chef de
mission, il représente l’association auprès des organisations mécènes ou des autorités
gouvernementales. L’administrateur doit s’engager au moins six mois pour assurer la
continuité de la mission.
Ses qualités : assurance, diplomatie, rigueur pour bien tenir les comptes
Sa formation : écoles de commerce et de gestion généralistes ou spécialisées comme
Bioforce à Vénissieux ou l’EICD à Lyon.
Chargé du suivi des programmes humanitaires
Niveau d’études : Bac + 5
Au siège de l’organisation, il définit les stratégies et les moyens à mettre en œuvre pour les
différents programmes à venir. Il constitue des dossiers qu’il soumettra aux bailleurs de
fonds. Il est l’interlocuteur du coordinateur qui le tient informé des opérations et à qui il
apporte des conseils et des moyens humains et matériels. Il se rend souvent sur le terrain pour
évaluer le travail effectué.
Ses qualités : de la rigueur et du sang-froid pour réagir rapidement face aux situations
difficiles.
Sa formation : école de commerce ou institut d’études politiques. Deux ans d’expérience sur
le terrain.
Collecteur de fonds
Niveau d’études : Bac + 5
Le collecteur de fonds est un maillon essentiel de l’organisation humanitaire. Il monte des
dossiers financiers argumentés pour solliciter des fonds publics (Etat, Union Européenne…)
ou privés (entreprises, mécènes…). Il sollicite aussi la générosité du public en organisant des
évènements ou des mobilisations citoyennes. Il exerce directement au sein d’une ONG ou
pour le compte d’une agence spécialisée dans la collecte de fonds.
Ses qualités : rigueur et grande capacité d’analyse
Sa formation : il est diplômé d’une école de commerce et maîtrise toutes les techniques du
marketing direct.
Coordinateur
Niveau d’études : Bac + 5 à Bac + 9
Dénommé aussi chef de mission, il supervise l’ensemble de la mission sur le terrain. Ses
responsabilités varient selon le projet et la taille des équipes. Il est en constante relation avec
le siège et représente son association dans les réunions avec les organisations internationales
et les pouvoirs publics.
Ses qualités : des nerfs solides, de l’autorité et de la diplomatie, ainsi qu’un bon sens du
relationnel.
Sa formation : expérimenté (médecin, ingénieur, logisticien…) et volontaire. Anglais
indispensable.
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Développeur local et urbain
Niveau d’études : Bac + 5
Spécialisé dans un domaine : l’agriculture, la santé, l’éducation…, il intervient sur des projets
précis d’aide au développement. Par exemple, le développeur local rural apporte son aide à la
valorisation des ressources naturelles. Ou encore, le développeur local urbain mène des
actions de sensibilisation, de conseil ou de formation en matière de santé, d’aménagement du
territoire ou d’enseignement. Ces missions sont généralement confiées à de jeunes
volontaires.
Ses qualités : ouverture d’esprit pour s’adapter à d’autres schémas culturels. Débrouillardise
et sens de l’analyse pour trouver des solutions au cas par cas.
Sa formation : diplôme d’école d’ingénieurs ou master à l’université, notamment en
partenariat avec le Gemdev (Groupement d’intérêt scientifique pour l’étude de la
mondialisation et le développement).
Personnel médical en mission humanitaire
Niveau d’études : Bac + 3 à Bac + 11
Médecins généralistes ou infirmiers, tous expérimentés, leur rôle consiste avant tout à soigner
les populations civiles confrontées à des situations d’urgence : épidémie, famine, etc. Ils
assurent également des missions de prévention en informant par exemple sur les maladies
infectieuses ou sexuellement transmissibles. Ils sont aussi amenés à former et à encadrer les
personnels locaux.
Ses qualités : résistance physique et psychologique, goût du contact, autonomie, maîtrise de
l’anglais.
Sa formation : diplôme de médecin, de sage-femme, d’infirmier ou autre spécialité
paramédicale.
Responsable technique
Niveau d’études : Bac + 4 et plus
Au siège d’une ONG, il apporte une aide technique aux volontaires, avant ou pendant la
mission, pour répondre à tout problème : épidémie dans un camp de réfugiés, perte de
matériel, etc. On distingue trois principaux domaines techniques : techniques médicales,
approvisionnement, appui technique non médical (véhicules, télécommunications, etc).
Ses qualités : réactif et disponible, il est toujours prêt à partir pour prêter main forte aux
équipes sur le terrain
Sa formation : elle varie selon le domaine d’exercice. Il peut être médecin, ingénieur,
logisticien, etc.
Conseiller en agro-développement international
Lorsqu’il travaille pour le compte d’ONG (Organisations Non Gouvernementales), le
conseiller en agro-développement international est sollicité pour ses capacités à déterminer et
mettre en place un projet de développement durable dans des pays d’Afrique, d’Amérique
Latine ou d’Asie du Sud-Est. Bien plus qu’un conseiller technique agricole ou un agronome,
c’est quelqu’un qui sait faire face à des problématiques tant sociales qu’économiques ou
scientifiques. Son intervention peut par exemple se traduire par la création d’urgence de
périmètres vivriers ou maraîchers, par le développement de solidarité entre exploitations
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agricoles familiales, ou par la formation d’agriculteurs et à l’utilisation de la culture attelée ou
mécanique.
Profil : Parce qu’il est amené à se déplacer fréquemment et qu’il n’est pas toujours assisté, le
conseiller en agro-développement international doit, d’une part, faire preuve d’autonomie et
savoir s’adapter à des situations souvent complexes, notamment lorsqu’il se trouve dans un
environnement social, culturel et économique différent du sien. C’est donc une personne de
terrain, préparée à l’expatriation, qui sait être polyvalente en mettant en connexion diverses
connaissances et compétences.
Formation : Elle est pluridisciplinaire et mène à un diplôme Bac + 5 dispensé en école
d’ingénieurs. Une spécialisation préparée à l’université (telle q’un Master spécialisé en
agronomie ou économie) peut éventuellement conduire à l’exercice de ce métier.
Débouchés : Pour ce type de poste, les embauches ne sont pas exponentielles. Toutefois, le
métier tend à se développer du fait que de réels besoins se font ressentir. Une partie des
recrutements se concentre dans le secteur privé : fondations d’entreprises et bureaux d’études
nationaux et internationaux. Mais la majorité des emplois se trouvent en ONG, dans le
domaine de l’aide alimentaire d’urgence et surtout, dans le domaine de projets de
développement durable. Un certain nombre de postes de haut niveau existent dans les
représentations institutionnelles (UE, PNUD – Programme des Nations-Unies pour le
Développement, etc).
Instituteur, professeur d’enseignement général ou professeur
technique
Son rôle : L’enseignant volontaire peut mener plusieurs actions différentes : alphabétiser des
enfants ou des adultes en brousse, dans des camps de réfugiés, dans des bidonvilles, etc ;
enseigner comme il le ferait en France dans une école, un collège ou un lycée ; tenir le rôle de
conseiller pédagogique auprès des enseignants locaux ; s’occuper de l’élaboration de matériel
pédagogique. La tendance actuelle est à une baisse de l’enseignement direct et à une hausse
de l’encadrement. Aussi, le travail s’effectue plus en amont : formation de formateurs ou
d’inspecteurs, formation d’enseignant FLE (Français Langue Etrangère), le but étant, à terme,
d’envoyer le moins de volontaires possible et d’encourager les populations à se prendre en
charge.
Son cursus : Tout dépend des missions. On peut lui demander les diplômes d’Etat requis en
France pour enseigner : Cape (certificat d’aptitude au professorat), Capes (certificat d’aptitude
au professorat du second degré), Capet (certificat d’aptitude au professorat d’enseignement
technique). Une formation universitaire (licence, master ou doctorat), un BTS ou une école
d’ingénieur peuvent suffire si l’on fait preuve de qualités pédagogiques. Une expérience
professionnelle est souvent nécessaire. Elle peut être remplacée par une expérience en
animation (camps de jeunes, colonies) et la possession du Bafa. La pratique d’une ou deux
langues étrangères ou une formation FLE peuvent être exigées selon les missions. Les qualités
requises, outre celles propres à l’enseignement, sont l’adaptabilité, la patience, l’écoute, la
souplesse et une grande solidité psychologique.
Le fundraiser
Son rôle : Le métier de fundraiser est directement importé des pays anglo-saxons où la
recherche de fonds privés est une histoire ancienne et bien rôdée. En France, les associations
ont toujours hésité à parler d'argent, notion qui heurte celle de bénévolat. Le fundraiser doit
surfer sur la rigueur d'une collecte de fonds en respectant l'engagement associatif.
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Etre fundraiser se pratique soit en agence soit en interne dans les associations. L'objectif est la
mise en oeuvre de moyens de communication, de moyens techniques de prospection, des
fichiers pour toucher une cible qui répond en donnant de l'argent.
Son cursus : Il (ou elle) doit avoir des compétences en gestion et en marketing. Mais comme
pour tout métier neuf, il n'existe pas de règles. C'est votre personnalité qui fera le principal car
il faut être, encore une fois, motivé pour résister aux sirènes des entreprises privées qui offrent
des salaires parfois trois fois plus importants.
Le responsable des ressources humaines
Son rôle : Le responsable des RH intervient à trois stades différents : le recrutement, la
préparation des volontaires au départ et la gestion du retour. Il peut gérer seul ces trois étapes
ou, le plus courant dans les associations importantes, diriger toute une équipe (avec des
responsables siège, des responsables terrain, des responsables du débriefing, etc.). Le
responsable du personnel ou assistant ressources humaines a pour tâche d'appliquer la
politique de ressources humaines décidée dans l'ONG (valable pour l'entreprise) : plans de
formation, recrutements mais aussi gestion des problèmes de paies, etc. C'est une fonction très
relationnelle.
Son cursus : Il est très variable. Les ONG peuvent exiger de solides compétences en
ressources humaines comme dans une entreprise classique ou préférer un ancien de
l'association, aguerri au terrain, qui connaît les rouages des missions, les qualités requises et
perçoit parfaitement l'esprit de la maison.
Bon à savoir : Conséquence de la nécessaire transparence financière des ONG, les
comptables et à un niveau supérieur, les contrôleurs de gestion, occupent une place de plus en
plus importante dans les associations.
Le responsable géographique
Son rôle : il assure le suivi des programmes rattachés à son aire géographique, depuis leur
initiation jusqu'à leur achèvement. Avant leur lancement, il est chargé de les présenter aux
bailleurs de fonds et d'obtenir les financements nécessaires à leur mise en route, puis d'évaluer
les besoins en expatriés et de présenter la situation aux volontaires avant le départ. Ensuite, il
suit les différentes actions sur le terrain. Il est le principal interlocuteur du chef de mission et
doit répondre à tous les problèmes qui peuvent se poser au sein de chaque programme. C'est
une relation quasi quotidienne, surtout dans les missions d'urgence. Enfin, au retour des
volontaires, il participe au debriefing. Une grande part de son travail est consacrée à la
collecte d'informations et à leur analyse.
Les déplacements sur le terrain sont très fréquents (participation aux missions exploratoires,
recherche d'informations, rencontre des autorités locales, suivi des programmes sur place).
Son cursus : Là encore, il n'y a pas de profil précis. Sciences Po ou une bonne école de
gestion peuvent être une porte d'entrée. il faut de toute manière de bonnes notions de
géopolitiques et une très grande ouverture sur le monde pour pouvoir analyser les situations et
éventuellement prévenir les crises. Et surtout, il faut une solide expérience préalable du
terrain, indispensable pour acquérir un savoir-faire et pour comprendre les problèmes qui se
posent dans une mission. Les qualités principales sont la patience, l'ouverture d'esprit et la
curiosité. Mais il faut aussi savoir déléguer, car c'est un travail de groupe, et être rigoureux,
notamment pour maîtriser les chiffres.
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Le Webmaster
La fonction a explosé ces derniers temps. Entreprises, collectivités, associations, fondations :
le webmaster est devenu le salarié indispensable pour concevoir, actualiser, modifier, adapter
et développer la vitrine qu'est le site Internet. Créatif, imaginatif, mais aussi rigoureux, doté
de bonnes connaissances techniques, familier d'Internet, le webmaster organise un site et gère
les différentes rubriques en les animant (nouvelles informations, construction des pages, des
liens d'accès, photos, etc.). Les ONG ont fait appel à des webmasters, ou ne vont pas tarder,
afin de pouvoir présenter l'organisation, diffuser leurs actions, leurs messages, à travers le
monde entier.
Formation :
Il n'y a pas de formation spécifique, même si les formations en multimédia se sont
multipliées. Une excellente maîtrise de l'outil suffit généralement à vous ouvrir les portes.
Internet, c'est aussi un état d'esprit : visuel, de design, technique. Les maîtres de site sont
souvent jeunes, et donc familiers d'Internet depuis plusieurs années. Une formation en
communication ou en journalisme est recommandée.
Internet et humanitaire : des emplois ?
Les ONG n'ont pas échappé à la déferlante Internet, elles ont, comme beaucoup d'entreprises,
créé leurs sites présentant leur organisation, leurs actions, leurs statuts, leurs besoins...
"L'humanitaire a beaucoup a gagné avec Internet, dans la mesure où il peut devenir, pour les
ONG, un média de témoignages, d'explications de nos actions, et nous offrir une liberté que
nous n'avons pas vis-à-vis de ce que les médias diffusent", note François Young, chargé de
financement chez Médecins du monde. A l'heure actuelle, le site de MDM est encore peu
développé." Nous en sommes encore au stade d'une grosse plaquette de présentation, le
personnel et les moyens doivent suivre, mais ce sera le premier outil interactif nous
permettant de créer une newsletter et de récolter des fonds." MDM a tout de même déjà la
possibilité d'attirer les dons avec une page don en ligne garantissant la confidentialité des
codes et numéros de carte aux personnes souhaitant effectuer un versement en ligne. Quant
aux métiers générés par l'utilisation d'Internet dans les ONG, François Young tient à rester
prudent : "il n'y aura pas beaucoup de postes. Notre but n'est pas de créer des emplois au
siège, surtout pour gérer ces aspects là. Nous allons confier ce travail à des agences, et même
s'il faudra un webmaster dans chaque organisation, le nombre de personnes sera limité."
Logistique : le polyvalent
Longtemps maillon faible de la chaîne humanitaire d'urgence, la logistique est l'un des
secteurs qui a le plus bénéficié de la professionnalisation accrue ces dernières années. La part
qu'occupent désormais les logisticiens au sein des ONG en témoigne : ils sont plus d'une
centaine à MSF et MDM. Hommes à tout faire, hommes-orchestre, les dénominations sont
multiples pour désigner ceux qu'on appelle, dans le jargon des ONG, les logs. Eléments
incontournables d'une mission, ce sont eux qui prennent en charge toute l'organisation
matérielle de la mission depuis l'acheminement des denrées jusqu'à l'intendance quotidienne
des volontaires. Du généraliste (qui devra aussi bien savoir mettre les mains dans le cambouis
que jouer les fins négociateurs auprès des autorités locales) au spécialiste, qui ne prendra en
charge qu'un secteur précis (sanitation, réhabilitation, etc.), le domaine d'intervention des logs
est des plus vastes.
Le polyvalent
Son rôle : il gère, au sens large du terme, l'intendance d'une mission : achats de denrées,
acheminement des marchandises, gestion des stocks, gestion du parc véhicules, maintenance
du matériel, établissement des liaisons radio, réhabilitation de structures (hôpital, dispensaire,
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centre de nutrition, etc.), organisation de camps de réfugiés. Ses attributions varient beaucoup
en fonction de la taille et de la nature de la mission.
Homme de terrain avant tout, il peut aussi assumer certaines tâches administratives
(négociations des contrats locaux avec des entreprises, relations avec les autorités locales,
tenues de caisses de terrain). Sur les petites missions, son poste peut d'ailleurs fusionner avec
celui d'administrateur.
Le logisticien est souvent chargé du recrutement d'une équipe locale (ouvriers, garagistes,
mécaniciens, etc.) et de son encadrement.
Son cursus : en dehors de Bioforce, l'école des logisticiens qui dispense une formation à la
fois théorique (première année) et pratique (stage de terrain en deuxième et troisième années)
à ses élèves, il n'y a pas de cursus type. En revanche, une spécialisation dans un domaine
précis (mécanique, télécommunications, gestion des transports, etc.) est très souvent requise.
L'accent est surtout mis sur les qualités personnelles du candidat. Reflet de la diversité des
tâches qu'il assume, le logisticien doit posséder toute une palette de qualités, un vrai mouton à
cinq pattes, dit-on même au service du recrutement d'Atlas logistique : sens pratique et
qualités manuelles, débrouillardise, adaptabilité et souplesse, patience, sens de l'organisation,
diplomatie et doigté, auxquelles il faut ajouter des qualités relationnelles.
Chargé de communication
Toutes les grandes et moyennes OSI (Organisation de Solidarité Internationale) se sont dotées
depuis les années 90, de service de communication. Qui dit financement des OSI par le public
dit obligatoirement sensibilisation de l’opinion publique à telle ou telle mission des
associations.
Son rôle : la communication passe par des campagnes d’affichage (qui ne se souvient pas de
l’affiche d’Action contre la faim avec la petite Leïla avant et après ?) ou des opérations
médiatiques de sensibilisation comme la pyramide de chaussures dressée à Paris, Strasbourg,
Lyon et Marseille organisée par Handicap International pour témoigner des horreurs
engendrées par les mines antipersonnelles. Mais le plus souvent l’actualité retransmise à la
télévision montrant des images terribles, comme celles des réfugiés du Rwanda en 1994, suffit
à déclencher des vagues de dons aux associations urgencières. Le service de communication
sert également à faciliter la prise de conscience et les moyens d’accès des journalistes sur les
opérations des OSI.
Son cursus : dans les grandes OSI, on vous demandera le même profil que dans les grandes
entreprises : école de communication, Sciences Po, ou une formation en sciences sociales.
Une expérience sur le terrain ou associative vous sera très utile.
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LES FORMATIONS
Elles sont nombreuses ! Des écoles privées aux formations universitaires, les études conduites
sur les thèmes liés à l’humanitaire se diversifient. Les programmes des cours sont à lire
attentivement…Il faut choisir une formation en fonction de ses aptitudes et aspirations.
Aucune formation ne vous dispense d’une expérience professionnelle. Ce n’est pas parce
qu’on sort d’une école spécialisée qu’on sera embauché par une ONG ! Lisez bien aussi les
conditions d’admission qui précisent le profil requis. Les frais de la formation peuvent être
pris en charge par les institutions, certaines formations sont rémunérées.
LA SANTE
Spécialités les plus demandées : santé publique, médecine tropicale, épidémiologie et
nutrition. Il existe de nombreux diplômes universitaires (DU), mais aussi des certificats
d’université (CU).
*DU pharmacie et aide humanitaire
Université de Caen – UFR Sciences pharmaceutiques
Internet : http://bureau.pharmacie.univcaen.fr
Courriel : [email protected]
pour les pharmaciens, c’est la seule spécialisation possible, c’est pourquoi ce DU a droit de
cité
*Master Sciences et Technologies mention Biologie-Santé, spécialité professionnelle
Nutrition, Aliment, Santé publique, orientation « Nutrition pour les pays en développement »
Université de Montpellier II – UFR Sciences, département Biochimie-Physiologie
Internet : www.univ-montp2.fr
*Master professionnel Santé publique internationale
ISPED, Institut de Santé Publique, d’Epidémiologie et de Développement – Université Victor
Ségalen Bordeaux II
Internet : www.isped.u-bordeaux2.fr
*Formation nutrition avec Action contre la Faim – Paris
Tél. : 01.43.35.88.88
*Stages à Epicentre – Paris
Internet : www.epicentre.msf.org
Courriel : [email protected]
AGRONOMIE ET HYDROLOGIE
Les écoles de techniciens, ingénieurs agricoles et agronomes dispensent des formations
adéquates.
*ISTOM (Ecole d’ingénieur d’agro développement international – Cergy-Pontoise
Internet : www.istom.net
Courriel : [email protected]
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*CNEARC (Centre National d’Etudes Agronomiques des Régions Chaudes) – Montpellier
Internet : www.cnearc.fr
*ENGREF (Ecole nationale du Génie rural des Eaux et Forêts) – Montpellier
Internet : www.engref.fr
DEVELOPPEMENT
Ces formations s’adressent à des personnes ayant déjà travaillé dans le développement ou
ayant une formation professionnelle
*DUT gestion du développement et de l’action humanitaire
IUT Michel de Montaigne – Université de Bordeaux III
Internet : www.iut.u.bordeaux3.fr
*Diplôme d’ingénierie en développement local
CIEDEL, Centre International d’Etudes pour le Développement Local – Université
Catholique de Lyon
Internet : www.ciedel.org et www.resacoop.org
Courriel : [email protected]
*IFAID (Institut de Formation et d’Appui aux Initiatives de Développement) – Bordeaux
Internet : www.ifaid.org
LOGISTIQUE
Plusieurs chemins mènent au métier de logisticien ! Il existe un DUT de gestion, logistique et
transport, mais aussi des écoles spécialisées dans l’humanitaire comme Bioforce. On peut
aussi posséder un savoir-faire technique spécialisé.
*Bioforce Développement Rhône-Alpes – Vénissieux
Internet : www.bioforce.asso.fr
Courriel : [email protected]
*ESIDEC – Metz
Internet : www.esidec.fr
ADMINISTRATION : ECONOMIE ET GESTION
La plupart des administrateurs ont une formation en gestion ou viennent des écoles de
commerce dont certaines sont spécialisées « humanitaire » comme l’Ecole Internationale de
Commerce et de Développement 3A.
*L’Ecole Internationale de Commerce et de Développement 3A – Lyon
Internet : www.ecole3a.edu
Courriel : [email protected]
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*Master Professionnel Développement économique et analyse de projet
CERDI, Centre d’Etudes et de Recherches sur le Développement International – ClermontFerrand
Internet : www.cerdi.org
*Master Recherche Gestion-Economie, Economie du développement durable
Université Paris X – UFR Sciences Economiques – Nanterre
Internet : www.u-paris10.fr
*Master d’études sociales
travail et développement, mention « études du développement » Spécialité professionnelle
« Crises : interventions d’urgence et actions de développement »
IEDES, Institut d’Etude du Développement Economique et Social – Nogent-sur-Marne
Internet : www.univ-paris1.fr
*Master Economie, Conseil et Gestion publique Spécialité professionnelle Analyse de
projets : industriels, agricoles, sociaux et d’environnement
Université Rennes 1 – Faculté des Sciences Economiques
Internet : www.eco.univ-rennes1.fr
*Master Economie et management internationaux Spécialité professionnelle Ingénierie
Projets et coopération
Université des sciences et technologies de Lille1 – Villeneuve d’Ascq
Internet : http://ustl1.univ-lille1.fr/projetUstl/
*Bioforce Développement Rhône-Alpes – Vénissieux
Internet : www.bioforce.asso.fr
Courriel : [email protected]
SCIENCES HUMAINES, SOCIALES ET POLITIQUES
Les formations pour les généralistes sont nombreuses, même s’il est assez difficile pour eux
de trouver un poste dans l’humanitaire. Se tourner vers les carrières internationales.
*GEMDEV (groupement d’intérêt scientifique pour l’étude de la mondialisation et du
développement)
Centre Malher – Paris
Internet : www.gemdev.org
*Master professionnel Sciences Politiques Spécialité Coopération internationale, action
humanitaire et politiques de développement
Université Paris 1 Sorbonne – UFR Sciences politiques
Internet : www.univ-paris1.fr
*Master droit international et droit européen Spécialité professionnelle action humanitaire
internationale / Spécialité professionnelle juriste international de terrain
Université Aix-Marseille III – UFR Droit et Sciences politiques
Internet : www.univ-cezanne.fr
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*Master professionnel Gestion de l’humanitaire, développement et gestion des ONG
Université Paris XII – Val de Marne – Faculté d’administration et échanges internationaux –
Créteil
Internet : www.univ-paris12.fr
Courriel : [email protected]
Bon à savoir : Très prisée par les recruteurs, la formation de logisticien dans l’humanitaire est
accessible entre autre par un BTS ou un DUT Logistique. Consultez les écoles et les
universités qui préparent à ce métier en allant sur le site de l’Onisep (rubrique les Métiers,
recherche par ordre alphabétique). Pour l’Université d’Orléans, il existe un DUT Gestion
logistique et transport qui se prépare sur nos antennes de Chartres et d’Issoudun.
Au retour : L’Institut Bioforce à Vénissieux (69) propose aux volontaires expatriés de les
aider à valoriser leur parcours et à se positionner sur le marché du travail, à travers par
exemples d’entretiens individuels d’accompagnement.
Les offres d’emploi : Voici quelques sites qui vous permettront de trouver des emplois, des
missions longues ou courtes pour les bénévoles ou les volontaires, et même des stages :
Coordination sud (rubrique Emploi) regroupe les annonces de nombreuses ONG, Planète
urgence recense les missions destinées aux volontaires et aux « salariés solidaires » (rubrique
Trouver sa mission), Bénévoles et France Bénévolat relaient les appels d’associations qui ont
des besoins en bénévoles compétents et disponibles, Atlas-Logistique propose des postes pour
les volontaires (voir la rubrique éponyme), Passerelles et Compétences met en relation
bénévoles et associations, sans oublier les espaces Recrutement des ONG…
LE RECRUTEMENT
Comme partout ailleurs, on demande de la qualification, de l’expérience et de la motivation.
La procédure de recrutement est similaire aux autres secteurs professionnels. Il s’effectue par
le biais des candidatures spontanées, mais aussi par des annonces sur le Net et dans des revues
spécialisées.
Sur le Web
- Bioforce (www.bioforce.asso.fr) a mis en place une base de données des candidats
volontaires à proposer sur des postes vacants aux ONG à la recherche des candidats
- Site du collectif d’ONG, Coordination SUD (www.coordiantionsud.org) propose des offres
pour des postes à l’étranger et en France. Mises en ligne directement par les associations.
- Certaines associations utilisent leurs propres sites pour recruter, soit en publiant leurs postes
avec un descriptif complet, soit en vous permettant d’envoyer en ligne votre CV :
*Action contre la Faim : www.actioncontrelafaim.org
*Les Volontaires du Progrès : www.afvp.org
*Aide Médicale Internationale : www.amifrance.org
*Handicap International : www.handicap-international.org
*Médecins du Monde : www.medecinsdumonde.org
*Médecins Sans Frontières : www.medecinssansfrontieres.com
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*Solidarités : www.solidarites.org
*Première Urgence : www.premiere-urgence.org
Pour publier leurs annonces, la plupart des associations utilisent les sites destinés aux
expatriés comme :
www.expat.org
www.mission-humanitaire.com/solcowsa.htm
www.webexpat.com/html/emploi/offres/Default.htm
Le site du Ministère des affaires étrangères propose une rubrique intitulée "S'investir dans
l'humanitaire", dans laquelle sont exposées notamment les diverses formations possibles pour
faire carrière dans l'humanitaire.
Internet : www.diplomatie.gouv.fr
Les annonces presse et autres
Les offres sont publiées dans les revues professionnelles comme Infirmière Magazine,
Tribune verte... ; dans le Magazine des Français Expatriés, disponibles dans les kiosques à
journaux.
Aussi, dans des revues axées sur le développement, le Sud, l'action humanitaire comme
Croissance, Le Fraternitaire.
- Centre d'information sur le Volontariat International
77 boulevard Saint-Jacques
75998 Paris cedex 14
Tél. : 08.10.18.28
Internet : www.civiweb.com
- Volontaires des Nations Unies : United Nations Volunteers
Po Box 260111 – D-53153 BONN – Allemagne
Renseignements : [email protected]
Internet : www.unv.org ( site en anglais) et
Internet : http://questions.unicef.fr
Où s’informer ?
Avant de partir, mieux vaut s’informer sur la situation des pays et sur le type d’action que
vous envisagez. Mais aussi sur les différents organismes : leurs actions, objectifs…et, à ce
titre, les publications (lettres d’infos, revues…) et de plus en plus, les sites internet des ONG
sont assez intéressants.
Liens utiles :
- www.coordinationsud.org : Création du collectif d’ONG Coordination SUD, ce site
présente une centaine d’associations membres et informe sur les enjeux de l’actualité
internationale et de la solidarité internationale.
- www.globenet.org : Héberge plusieurs associations tournées vers le développement et la
citoyenneté.
SUIO – Mars 2009
- www.reliefweb.int/w/rwb.nsf : Crée par le Bureau de la Coordination des Affaires
Humanitaires de l’ONU (OCHA), ce site pour anglophone averti et humanitaire expérimenté
est le site des professionnels de l’humanitaire.
- www.oneworld.org : Site mondial sur l’actualité internationale et les ONG (quelque 730
ONG membres de ce site).
- www.acdi-cida.gc.ca/ : Site de l’Agence Canadienne de Développement International. Ce
site regorge d’informations sur la coopération et le développement.
- www.mission-humanitaire.org : C’est un site français entièrement consacré à l’humanitaire
avec plusieurs liens fort utiles et pratiques, notamment leur page « emplois » !
- www.diplomatie.gouv.fr : Site du Ministère des Affaires Etrangères. Informations sur la
coopération.
- www.afd.fr/jahia/Jahia/home/EspacePresse : Site presse le plus complet sur le
développement. L’Agence Française de Développement s’est doté d’un portail presse très
complet.
Centres de documentation
- Ritimo (Réseau des centres de documentation et pour le développement de la solidarité
internationale) est un réseau d’une quarantaine de centres de documentation répartis dans tout
la France. Pour plus d’infos, consulter www.ritimo.org
21 ter, rue Voltaire – 75011 Paris – Tél. : 01.44.64.74.55
- Le Centre de Documentation Internationale pour le Développement, les Libertés et la Paix
(CEDIDELP)
21 ter, rue Voltaire – 75011 Paris – Tél. : 01.40.09.15.81
Internet : www.ritimo.org/cedidelp
Courriel : [email protected]