le cuir triomphant
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le cuir triomphant
Si vous désirez être tenu au courant de nos publications, il vous suffit de nous adresser un courriel à l'adresse suivante : For the update on our activities and publications, you have only to send us your name and email address to: Éditions Dominique Leroy 3, rue Docteur André Ragot, 89100 Sens, France Tél. : 33 (0)3 86 64 15 24 - email : [email protected] Site internet : Dominique Leroy eBook Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'Article L. 122—5, d'une part que « les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (Article L. 122—4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les Articles 425 et suivants du Code Pénal. All rights reserved. No part of this book may be reproduced in any form, by any means, without the prior written consent of the publisher. © 1980 by Éditions Dominique Leroy, Paris, France pour l’édition papier. © 2010 by Éditions Dominique Leroy, France pour l’édition numérique. ISBN PDF 978-2-86688-379-9 Dépôt légal : janvier 2010 Solange triomphait. La Chaise Cloutée. CHAPITRE XI FÊTES ET TRIOMPHE Les fêtes d'esclaves s'étaient achevées sur l'atroce scène que nous n'avons pas eu le courage de narrer à la fin du précédent chapitre et les fêtes des vassales allaient avoir lieu, puis ensuite chacun rejoindrait son home et ses affaires jusqu'à la prochaine réunion. Néanmoins deux jours de promenades furent pris pour délasser chacun. Le second jour Solange et Miss Brooks demeurèrent à l'habitation pour préparer les derniers détails des cérémonies de la vassalité qui devaient se dérouler le lendemain. Et aussi, car la coquetterie ne perd jamais ses droits, pour essayer entre elles, avec Carlotta, Glory et May comme femmes de chambre, quelquesunes des prestigieuses tenues que les deux maîtresses devaient revêtir le lendemain, selon les différentes cérémonies. Pour cela les trois esclaves avaient revêtu, si l'on peut dire, de nouvelles et charmantes tenues. Des gaines-corsets, toujours avec des montures d'acier sous cuir verni, serraient les tailles des malheureuses à les faire crier. Ces corsets étaient garnis dans le bas d'un mignon volant de soie blanche. Le reste des corps était nu. Au bras droit, au-dessus du coude les esclaves avaient passé un bracelet de corail rose. Elles étaient chaussées de souliers élégants, dont les talons avaient dix-huit centimètres de haut et dont le dessus n'était qu'un croisement de lanières de cuir verni, tandis que les mollets portaient des chaussettes rouges à carreaux blancs. En haut de la cuisse droite, chacune des esclaves avait reçu un ruban rouge, de soie, large de cinq centimètres, formant une sorte de jarretière ornée d'un nœud superbe. L'ensemble était délicieux. Quant aux maîtresses, un éclectisme exquis leur avait dicté la composition de leurs tenues. S'étant mises toutes deux entièrement nues, les trois esclaves s'étaient affairées à les vêtir, à les parer selon les instructions qu'elles en recevaient. Diana fut habillée la première et Solange ensuite. Miss Brooks passa de longs bas de soie grise qui moulaient ses jambes sculpturales et qui montaient à mi-cuisses où ils étaient maintenus bien tirés par un caoutchouc dissimulé dans le renforcement supérieur des bas. Là-dessus elle chaussa des escarpins de cuir verni d'un noir étincelant, découvrant bien le pied mince que les hauts talons cambraient à ravir. Ensuite sa taille fut prise et amincie dans une gaine de caoutchouc, baleinée solidement et par-dessus on lui passa un ensemble très ajusté où le satin rouge se mariait exquisément avec le chevreau glacé. Cet ensemble couvrait ses seins superbes et descendait de chaque côté des hanches par un arrondi qui se prolongeait en pointe par une trame perlée et chaque pointe était garnie d'une double pendeloque de corail et de perles. Afin que cette base demeurât en place, une résille la complétait couvrant les fesses nues et le devant des cuisses. Le haut de l'ensemble était orné d'une nouvelle résille perlée prenant en pointe au milieu du dos, s'amincissant sous les bras et terminée, dans le dos, comme sur la poitrine, par deux pointes montantes qui, pour être maintenues bien en place, étaient fixées à un collier de perles et de boules de corail. Diana Brooks acheva sa tenue par des gants souples de chevreau glacé qui montaient à mi-bras. Le costume de Solange, aussi élégant, était plus somptueux, comme il sied à la parure d'une suzeraine. La jeune femme était haut bottée de cuir verni, bien collant aux jambes dont chaque mouvement était un miroitement délicieux à contempler. Sa taille dut subir l'emprise d'un corset de cuir verni, souple quoique soigneusement baleiné et très serré, prenant sous les seins qui demeuraient nus et dont les pointes furent soigneusement passées au carmin. Ce corset était orné par-devant d'un plastron de diamants jetant aux regards des milliers de feux et le busc était paré de grosses boules de jais, sauf celle du haut de corail rouge et celle du bas d'acier blanc. Ce plastron se terminait très bas, en pointe par-devant et de chaque côté des hanches, le corset était orné d'une boule d'acier pareille à celle qui parait le bas du busc. Les épaules de Solange furent recouvertes d'épaulettes de diamants qui partaient d'un haut collier de même composition et se terminaient par deux hauts de manches bouffants en velours rouge qui maintenaient ainsi les épaulettes endiamantées à leur place. Un gros cabochon de corail pourpre était fixé à la base du collier, par-devant, et par une boucle formée d'un losange de jais se rattachait au haut du busc du corset, à la boule de corail. Puis ses esclaves la coiffèrent d'un diadème de diamants orné d'un frontal où les brillants entouraient un motif de corail pourpre. De chaque côté du 46 © 1980 - 2010 by Éditions Dominique Leroy, France. diadème, à hauteur des oreilles pendaient deux pendeloques de corail et de diamant. Par-dessus cet ensemble. déjà splendide, Solange passa une jupe de velours rouge, très longue, terminée en haut par quatre pointes se fixant au corset par les boules posées sur les hanches ; celle qui agrémentait la base du busc et par une broche de diamants au milieu du dos du corset, cachant ainsi aux regards la croupe de la suzeraine, mais découvrant le devant des cuisses et le haut des bottes. La double traîne de la robe fut relevée et quand Solange eut passé ses gants de chevreau glacé, la prit sur son bras gauche. Les esclaves lui mirent au poignet droit deux superbes bracelets de platine. Ainsi Solange semblait un bijou vivant qui eut été à la fois l'écrin et le joyau. Tandis que les deux maîtresses s'admiraient et se congratulaient, une voix, celle de Carlotta, murmura bien bas : « Quel carnaval ! » — Que dis-tu ? demanda Solange qui avait malheureusement entendu. — Rien ! rien ! bonne maîtresse, je vous jure ! répliqua vivement l'esclave, affolée à la pensée que la maîtresse l'avait entendue. — Et non seulement tu nous insultes, mais encore tu te permets de me mentir ? tu es donc incorrigible ? Tu vas être punie sur l'heure ! L'esclave, ne connaissant que trop les châtiments terribles qu'infligeait sans hésiter la bonne maîtresse, se jeta à ses pieds, baisant ses chaussures, l'adjurant de n'en rien faire, qu'elle l'admirait au contraire, que certainement elle avait mal entendu, prenant ses compagnes à témoin, mais celles-ci, n'ayant aussi que trop clairement entendu, se gardèrent bien de la soutenir ou d'affirmer à Solange qu'il pouvait y avoir une erreur quelconque. Alors la maîtresse frappa sur un gong et quelques instants après Jim parut, de plus en plus souriant. — Jim, dit Solange, ta bonne amie n'a pas été polie avec nous ! — Correction ! répliqua le noir avec un large sourire. — C'est bien ton avis ? — Certainement, maîtresse ! — Et Joë ? qu'en pourrait-il penser, lui ? — Correction plus forte ! . — Alors, appelle-le et pendez-moi cette insolente à la barre qui se trouve scellée dans le mur du palier, près des escaliers... pendez-la par les pieds naturellement, ensuite vous lui enchaînerez les poignets et vous mettrez sous elle la petite table basse, laquée rouge pour qu'elle puisse s'y appuyer, quand cela sera fait, nous irons la fesser nousmêmes... quant à vous, Glory et May, allez dans l'armoire de droite de ma chambre et rapportez-m' en les deux martinets que vous y trouverez pendus ! ils vont nous servir à épousseter les fesses de cette fille aussi stupide que malapprise. En larmes, Carlotta fut entraînée par les deux noirs et attachée ainsi que la maîtresse venait de l'ordonner. Et les deux maîtresses, armées de solides martinets, se mirent à flageller abondamment la malheureuse dont la croupe, brutalisée si souvent par les cravaches de ses noirs amants, demeurait d'une extraordinaire sensibilité, à telle enseigne que la première fouaillée, durement assénée par Solange, lui arracha un hurlement de bête égorgée. Néanmoins, la pauvre Carlotta dut subir vingt violentes cinglées, puis 48 © 1980 - 2010 by Éditions Dominique Leroy, France. ayant été détachée, elle fut ramenée dans la chambre et là, devant les deux maîtresses et sous les yeux épouvantés de May et de Glory, livrée aux assauts amoureux des deux noirs, puis elle dut ravaler sa honte indicible et ses larmes pour reprendre son service de femme de chambre, car les maîtresses avaient d'autres tenues à essayer. Quelques heures plus tard, les essayages de la journée terminés, Diana, fatiguée, se retira dans sa chambre et Solange dans ce qu'elle avait nommé son studio en plein air, installé sur une terrasse dominant la maison d'habitation. Là, sous un dais formant une tente rectangulaire, protégée par quatre rideaux retombant, mais assez écartés pour que l'air et la lumière entrassent largement, sur un tapis de haute laine, Solange avait fait installer un lit de repos. Coiffée d'un diadème d'aigrettes et de brillants, un splendide collier autour du cou, ayant caché sa magnifique nudité sous une très courte tunique de soie brodée, aux manches courtes, jambes gainées de soie grise, chaussée de mules de satin, elle s'en fut s'étendre et appela May et Glory afin qu'elles disposassent la table à fumer humaine. À cet ordre, May se mit entièrement nue, ne gardant que ses mignonnes chaussures à lanières de cuir verni et elle vint s'accroupir à la tête du lit de repos, les mains au sol, tête penchée en avant. Glory prit un plateau et y ayant disposé cigarettes, allumettes et cendrier, le posa sur les épaules de sa sœur, puis s'éloigna de quelques pas, prête à accourir au premier appel de sa maîtresse. Solange, allongée, une cravache près d'elle, alluma une cigarette et se mit à fumer lentement. La prosternation renversée. Pour continuer la lecture, pour acquérir ce livre numérique : retournez sur le site de votre Librairie numérique DOMINIQUE LEROY ebook Du même auteur et du même dessinateur, à paraître: DRESSAGE BAGNE DE FEMMES SERVITUDE DOLLY, ESCLAVE DESPOTISME FÉMININ DOLORÈS AMAZONE LA MADONE DU CUIR VERNI Dans la même collection, du même dessinateur, ouvrages disponibles en ebook (livre numérique) : Juana Lapaz L’INQUISITEUR MODERNE SÉVÉRITÉS PERVERSES Dans la même collection, à paraître : L.N. Dangtal CAPRICES SEXUELS ou Les Dessous de la Volupté René-Michel Desergy LA GUINGUETTE AUX ORTIES Allan Kardy LES DEUX CAMILLE Edith Kindler ESCLAVAGE LA REINE CRAVACHE ou La Batteuse d’hommes Aimé Van Rod LE DOMINATEUR ou L’École des Vierges Désiré Van Rowel CINGLANTES ÉPREUVES LE CHÂTEAU DES CUISANTS SOUVENIRS BRÛLANTS PLAISIRS ÉDITIONS DOMINIQUE LEROY ebook Chez le même éditeur, eBooks disponibles en téléchargement To the same publisher, eBooks available to download L’Enfer de la Bibliothèque nationale de France Ernest Baroche L’ÉCOLE DES BICHES Jean-Baptiste de Boyer d'Argens THÉRÈSE PHILOSOPHE Restif de La Bretonne L’ANTI-JUSTINE ou les délices de l’amour John Cleland MÉMOIRES DE FANNY HILL Vicomtesse de Cœur-Brûlant [Marquise de Mannoury d’Ectot] LES COUSINES DE LA COLONELLE Louise Dormienne [Renée Dunan] LES CAPRICES DU SEXE Alexandre Dumas LE ROMAN DE VIOLETTE Ernest Feydeau SOUVENIRS D’UNE COCODETTE Théophile Gautier OBSCENIA ou Lettres à la Présidente Guy de Maupassant À LA FEUILLE DE ROSE Mirabeau HIC ET HEC ou l’art de varier les plaisirs LE RIDEAU LEVÉ ou l’éducation de Laure Alfred de Musset GAMIANI ou deux nuit d’excès ÉDITIONS DOMINIQUE LEROY ebook Andréa de Nerciat LE DOCTORAT IMPROMPTU Donatien-Alphonse-François de Sade LES 120 JOURNÉES DE SODOME Wilhelmine Schroeder-Devrient MÉMOIRES D’UNE CHANTEUSE ALLEMANDE Spaddy [Renée Dunan] COLETTE OU LES AMUSEMENTS DE BON TON DÉVERGONDAGES Paul Verlaine ŒUVRES LIBRES Oscar Wilde TELENY Collection page après page Arthur Flanagan CONFESSIONS OUTRAGEUSES (Confessions sur la fessée) ÉCH@NGISMES Claude Tille L'ÎLE DU SEXE (Sexopolis) Collection Le Septième Rayon Claudine Chevalier ET POURQUOI PAS ! 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L’éditeur a voulu un ouvrage de luxe, très abondamment illustré par Carlõ, qui déploie toute son imagination fétichiste pour donner corps aux créatures en cuir verni imaginées par Alan Mac Clyde. Milliardaire en dollars, Odon Knut Anderson, le Roi du Cuir, soudoie un curé pour être présenté à la ravissante Solange qu'il épouse aussitôt et qu’il emmène en Californie. Le fétichisme du cuir verni et du chevreau glacé prédomine, comme il se doit. Les bottines, les corsets et les cravaches ne suffisent pas, Carlõ le prouve : il ne se contente jamais de mettre un texte en image, il recrée véritablement une scène, il la rend crédible, presque réalisable, ajoutant ainsi une nouvelle dimension aux fantasmes de l'auteur. Dans certains dessins, on retrouve les sources d’inspiration d’Eric Stanton et de Jim, prouvant à quel point Carlõ influença toute l’école d’illustrateurs américains de bondage d’après-guerre. L'exploit qu'il constitue ne sera d'ailleurs jamais renouvelé, du fait de la censure qui s'abattit sur la France après la Libération. Jusqu'aux années 1970, il ne parut plus aucun livre sado-masochiste aussi abondamment illustré, du moins « à ciel ouvert »... Orné de 5 hors-texte en lavis et 5 hors-texte en couleurs et dans le texte 38 dessins au trait de Carlõ. Jusqu'à la première édition du recueil de dessins CARLÕ présenté par Robert Mérodack et disponible en ebook, le nom de Carlõ évoquait seulement le mythique illustrateur d'introuvables romans libertins publiés dans les années 1930. Avec plus de 340 dessins, cette nouvelle édition présente la quasitotalité d'une œuvre secrète, inaccessible et fascinante. Femmes altières vêtues de chevreau glacé, princes cruels et pirates divers rivalisent d'imagination pour asservir des victimes qui trouvent dans ces traitements de bien bizarres satisfactions. Après avoir révélé, dans Mignonnes Mignonnettes, les photographies coquines contemporaines des dessins de Carlõ, Robert Mérodack étudie cet artiste mystérieux, les ouvrages qu'il a illustrés et l'énorme influence qu'il a exercée aussi bien sur John Willie, le créateur de Sweet Gwendoline que sur Gene Bilbrew, Eric Stanton ou Bill Ward... De cette confrontation résultent des découvertes concernant l'histoire d'un genre méconnu, mais également l'identité réelle des auteurs illustrés par Carlõ. Cependant, même débusqué sous le pseudonyme d'un caricaturiste, Carlõ reste mystérieux. Parce que son œuvre est géniale et inattendue, parce que son humour est aussi cruel que tendre, parce qu'il est devenu à l'illustration ce que Histoire d'O est au roman, ce qu'André Breton appelait « un infracassable noyau de nuit ».