Accompagner les usages numériques des jeunes

Transcription

Accompagner les usages numériques des jeunes
Numéro 22
Septembre/Décembre 2014
IJ92
■ Sous les projecteurs
Le Point Information Jeunesse de
Malakoff. Page 10
L’info jeunesse du 92 sous toutes ses facettes
DOSSIER
Accompagner les usages
numériques des jeunes
© Thinkstock
NUMÉRO
SPÉCIAL !
edito
Même si la période estivale
s’achève sans avoir vraiment
offert ses plus beaux rayons
de soleil, j’espère que ces
moments de vacances vous
auront apporté suffisamment
de repos pour entamer la
rentrée sereinement.
Pour vous y aider, les
structures I.J. se mobilisent
autour du dispositif « S.O.S.
rentrée » destiné à
accompagner les jeunes sans
affectation dans leurs
démarches auprès des
établissements scolaires.
Certaines d’entre elles
proposent différents services
de mise en relation :
- entre parents et jeunes à la
recherche d’un Job de Babysitter ;
- entre jeunes et entreprises à
la recherche d’un stage.
Avant de vous laisser
découvrir ce numéro spécial
dédié à l’I.J. 3.0., ainsi qu’à
l’omniprésence des T.I.C.
chez nos jeunes citoyen(ne)s
du numérique, permettezmoi de vous souhaiter - au
nom du conseil
d’administration, et de la
coordinatrice de l’association
I.J. 92 - une très bonne
rentrée pleine d’énergie !
IJ92
L’Information Jeunesse : un réseau au
plus près des attentes des jeunes !
■ Visite du Parlement
Européen de Bruxelles à La
Garenne-Colombes
Le projet « Vers une citoyenneté européenne
», porté par le PIJ de La Garenne Colombes
et les volontaires en Service Civique de l’association La Garenne-jeunesse, s’inscrit dans
la continuité des actions réalisées par le PIJ
au mois de juillet visant à sensibiliser les
jeunes à la citoyenneté Européenne. Destiné
aux jeunes Garennois de 14 à 20 ans, ce séjour du 20 au 23 octobre 2014 dans la capitale de l’Europe vise à contribuer à
développer une identité européenne, fondée
sur une histoire, des valeurs et une culture
commune, à renforcer la tolérance et la compréhension entre jeunes européens, dans le
respect des différences linguistiques et culturelles. La visite du quartier européen, du
Parlement Européen et du Parlementarium
seront l’occasion d’aborder l’histoire de la
sommaire
■ Réseau IJ 92 en action ! PAGES 2/4
■ Gros plan sur… Entretien avec
Sabrina PAPELARD, service
coopération internationale : le
PAGE 5
dispositif IJS
■ Dossier thématique.
Accompagner les usages
numériques des jeunes. Regards
PAGES 6/16
croisés.
■ Remue-méninges.
« Cyber-Prev ».
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Retrouvons-nous aussi en
ligne via www.ij92.net ou sur
notre compte Facebook !
■ Sous les projecteurs. Le Point
Information Jeunesse de Malakoff.
Muriel MENVIELLE,
Présidente de l’association IJ92
■ Agenda et Arrivées/Départs
2
construction européenne, de comprendre
ses institutions, et de les comparer avec les
institutions française. En parallèle, un volet
Art et Culture abordera la création artistique
et l’histoire des arts à travers quatre visites :
le parc Mini Europe, le Centre belge de la
Bande Dessinée, l’Atomium et La GrandPlace.
■ Contact : PIJ de La Garenne-Colombes ● Tél. :
01 56 05 03 15 ● Mail : [email protected]
© Ville de Garenne-Colombes
L’heure de la
rentrée a aussi
sonné pour
l’Information
Jeunesse AltoSéquanaise !
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IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014
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■ Journées JBUS «En route
vers de nouveaux publics» à
Rueil-Malmaison - 10 et 11
juillet 2014
Les 10 et 11 juillet derniers, ont eu lieu à
Rueil Malmaison deux journées visant à
sensibiliser le public sur les thèmes de la
santé et de l'environnement, de favoriser
l'identification de partenaires locaux et de
permettre aux partenaires participant à l'action d'informer le public sur leurs missions et
leur actualité. Les intervenants avaient investi pour l'occasion le quartier Mazurières
dans les Hauts de Rueil.
IJ SCOPE 92
RÉSEAU IJ 92 EN ACTION
Les partenaires ont proposé au public de
suivre un parcours ludique à travers différents stands : des animations du JBUS
(jeux, projections de courts-métrages, un
atelier modelage), des informations
multi-thèmes (équilibre alimentaire, vaccination, risques liés au soleil, sommeil,
tabac, don d'organes, audition) par les infirmières du service prévention santé de
la ville, une présentation du dispositif Junior Association par l'association IJ 92, la
projection d'une vidéo sur la prévention
du diabète et une présentation de supports photos, vidéos, multimédia et PAO
réalisés avec les jeunes par l'association
Control'Z. Enfin, par l'Information Jeunesse, une exposition sur les risques auditifs liés à l’écoute de la musique intitulée
« Ça bourdonne dans tes cages à miel ! »,
un atelier jardinage plantes aromatiques,
des jeux de société sur l'équilibre alimentaire, l'écologie et la confection de
■ Fête de la musique à
Antony
badges autour des thèmes de la journée.
Au final, les familles et les enfants des
Clubs de jeunes se sont pris au jeu des activités, tout en engrangeant de nombreuses informations utiles. Cette action a
donné la possibilité au public de confronter ses pratiques et ses comportements
vis-à-vis de la santé et a été l'occasion
pour tous d’échanges constructifs.
■ Contact : BIJ de Rueil-Malmaison.
● Tél. : 01 47 32 66 32 ● Mail : [email protected]
■ Les projets de jeunes à
l’honneur à Issy-lesMoulineaux…
Dans le cadre du soutien apporté aux
initiatives des jeunes, la Ville d’Issy-lesMoulineaux attribue des aides financières destinées à encourager et à
favoriser leur réalisation. Ainsi chaque
année, 6 projets portés par des « 16 à
30 ans » sont cofinancés par « la Bourse
de l’aventure ». Le BIJ de la ville, plus
connu sous le nom d’Espace Jeunes
Anne Frank, accompagne les jeunes et
coordonne ce dispositif. Une exposition
sera consacrée aux lauréats 2014 du
mardi 2 au vendredi 24 décembre. Cet
évènement sera l’occasion pour les
jeunes de s’inspirer de l’expérience des
■ … et à Bois-Colombes
Dans le cadre de la remise des récompenses pour les jeunes bacheliers 2014
et de la semaine de la solidarité internationale, le BIJ de Bois-Colombes organisera le vendredi 21 novembre
dans la salle du conseil municipal de la
Mairie de 18h30 à 20h30, une exposition des projets 2014 portés par les
jeunes de ville ayant reçu une aide de
la ville et du Conseil Général des
Hauts-de-Seine. Chaque jeune porteur
Le 28 juin le 11-espace jeunes a participé à
la Fête de la musique à Antony, en
proposant une après-midi d’animations
pour les jeunes avec des scènes musique et
danse amateurs, un baby-foot humain, un
stand égalité filles-garçons, un stand jeu
vidéo et un stand de présentation
information jeunesse.
Des actions de prévention-santé ont été
menées avec la distribution de bouchons
auditifs et de préservatifs.
■ Contact : Le 11-Espace jeunes ● Tél. : 01 40
96 73 77 ● Mail : [email protected]
■ Conférence parentsétudiants sur les systèmes
éducatifs des pays
anglophones à Levallois
L’Espace Jeunesse, en partenariat avec
Admission Accomplie, organise une
conférence parents-étudiants où seront
présentés les systèmes éducatifs en
Grande-Bretagne, Canada, Irlande et
USA, les examens à préparer et les processus d’admission, le jeudi 16 octobre à
19h, salle Naldini, 55, rue Paul Vaillant
Couturier.
■ Contact : Espace Jeunesse de Levallois
● Tél. : 01 47 15 76 80 ● Mail : espacejeunesse
@ville-levallois.fr
lauréats et d’échanger avec eux le 5 décembre à partir de 19h, pour partir soimême en 2015 vers l’aventure !
■ Contact : Espace Jeunes Anne Franck
● Tél. : 01 41 23 83 50 ● Mail : [email protected]
disposera d’un stand d’exposition avec
affiches, posters, photos, légendes, et
vidéo à l’appui. L’association New Cityzen, qui promeut l’engagement citoyen, présentera des témoignages de
projets solidaires, à travers la diffusion
de reportages réalisés dans le monde
(Pérou, Allemagne,…), ainsi qu’une
diffusion des interviews des jeunes
porteurs 2014.
■ Contact : BIJ de Bois-Colombes ● Tél. : 01
47 80 30 05 ● Mail : [email protected]
IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014
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IJ SCOPE 92
RÉSEAU IJ 92 EN ACTION
ÉVÉNEMENTS À VENIR
■ Les rencontres
départementale et
régionale des Juniors
Associations
Dans le cadre de ses missions d'animation du réseau départemental des
Juniors Associations, le Relais départemental, constitué de la Direction
Départementale de la Cohésion Sociale, de la Ligue de l'Enseignement,
de la Fédération des Centres Sociaux
et d'IJ 92, organise un temps de rencontre annuel en direction des Juniors
Associations des Hauts-de-Seine, le
samedi 4 octobre prochain à l’Espace
Jeunes Anne Frank à Issy-lesMoulineaux.
A travers la mise en place de différents
ateliers, cette manifestation sera l’occasion pour les jeunes des 14 Juniors
■ Collectif « Envie
d’Europe 92 » : restitution
départementale du
séminaire Européen
En avril 2014, le collectif « Envie d’Europe
92 », constitué de 11 structures jeunesse
alto-séquanaises*, a convié des professionnels jeunesse issus de 8 pays européens à un séminaire de contact portant
sur l’accès à la culture et aux pratiques artistiques et culturelles.
Financé dans le cadre du programme
Erasmus+ et par la Direction Départementale de la Cohésion sociale, ce séminaire avait pour objectif de faire émerger
de futurs projets européens. Une restitu-
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IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014
Associations du département de se
rencontrer et d'échanger sur leurs projets, de réaliser un bilan annuel des actions réalisées, ou encore de s'initier à
différents jeux avec l’association
Strata’j’m.
Un temps sera également dédié à la
préparation la rencontre régionale des
Juniors Associations, qui cette année
sera accueillie par le département de
l'Essonne, le 28 octobre prochain.
■ Contact : Amadou DIEW ● Tél. : 01 46 69
92 14 ● Mail : [email protected]
■ Rassemblement
départemental sur
l'engagement des jeunes
La Direction départementale de la cohésion sociale du 92, dans le cadre d’un
partenariat étroit avec les têtes de réseau que sont l’association IJ 92, la Fédération des centres sociaux et la Ligue
de l’Enseignement convie le 27 novembre prochain les services municipaux et
les associations jeunesse à une matinée
d’échanges sur le thème « Territoires et
engagement des jeunes ».
■ Contact : Christine GABEL, DDCS 92 ● Mail :
[email protected]
■ Chantiers citoyens
jeunes à Colombes
tion départementale visant à échanger
autour cette expérience aura lieu le 9 octobre prochain, de 9h00 à 13h00, à l’Espace bar de la Préfecture des
Hauts-de-Seine à Nanterre.
* (Les BIJ de Levallois et Courbevoie, les
services jeunesse de Levallois et Colombes, les Centres socioculturels des
Fossés-Jean à Colombes, le CSCB à
Sceaux, le CAEL à Bourg-la-Reine, les associations Contrôle-Z, le Plus Petit Cirque
du Monde, la Fédération des centres sociaux et IJ 92).
■ Contact : association IJ 92 ● Tél. : 01 40 97
45 26 ● Mail : [email protected]
Durant les périodes de vacances scolaires, le Bureau Information Jeunesse
organise depuis plusieurs années des
« chantiers citoyens jeunes rémunérés ».
L'essentiel des chantiers de ces deux dernières années consistaient en des travaux
de rafraîchissement (ponçage, enduit,
peinture...) de locaux municipaux, ainsi
que de la réfection des lisses normandes
des quartiers nord et sud des Fossés Jean.
Cet été, le BIJ a souhaité diversifier ces
chantiers et les aborder sous la thématique de la protection de l'environnement, du tri sélectif et du civisme.
En ce sens, en collaboration avec le Service Propreté de la commune, une quarantaine de jeunes se sont relayés
durant le mois de juillet pour maintenir
le quartier des Fossés Jean propre.
Ainsi, le BIJ aura recruté, tous chantiers
confondus, une centaine de jeunes qui
auront travaillé en moyenne 5 jours
pour un salaire de 300 euros.
■ Contact : BIJ de Colombes ● Tél. : 01 47 60 82 60,
[email protected]
IJ SCOPE 92
L'ENTRETIEN AVEC…
Sabrina PAPELARD, chargée du dispositif
Initiatives Jeunes Solidaires (IJS) au
Conseil Général des Hauts-de-Seine
■ Entretien dans lequel elle nous fait part des objectifs du dispositif, des relations
avec le réseau IJ 92 et les perspectives pour 2015.
uels sont les objectifs du dispositif Initiatives Jeunes Solidaires ?
Le dispositif départemental Initiatives
Jeunes Solidaires est un appel à projets destiné aux jeunes de 18 à 30 ans qui habitent, étudient ou travaillent dans les
Hauts-de-Seine et qui souhaitent mener
des projets de solidarité internationale en
partenariat avec une association dont le
siège social est en France. A travers ce dispositif, le Département vise à :
• Encourager l’engagement solidaire de ses
jeunes citoyens alto-séquanais.
• Favoriser l’ouverture au monde ainsi
que l’esprit d’initiative des jeunes de son
territoire.
• Valoriser les apprentissages liés à l’élaboration d’un projet et à l’expérience
vécue tant sur le plan personnel que
professionnel.
• Sensibiliser aux problématiques du développement.
Q
Quels types de projets peuvent être
soutenus ?
Des projets de solidarité internationale,
dont la durée consacrée au projet est
comprise entre 1 à 12 mois sur le lieu de
réalisation, dans l’axe thématique de la
lutte contre la malnutrition et l’extrême
pauvreté. Les actions peuvent se concrétiser sous diverses formes, les plus récurrentes étant l’appui à la construction et
la réhabilitation de bâtiments, l’animation culturelle et sportive, le soutien pédagogique et la sensibilisation aux
problématiques de santé et d'hygiène
(souvent initiée par des étudiants en médecine). On retrouve également les actions favorisant le développement
économique local comme par exemple la
création d’une coopérative ou la mise en
place d'une structure de microcrédit.
Une priorité est accordée aux actions visant les pays ciblés par la politique de
coopération internationale départementale : l’Arménie, le Bénin, le Cambodge,
Haïti et le Mali. Ce dernier n’étant cependant actuellement pas éligible pour
des raisons d’insécurité. En ce qui
concerne les autres pays, les projets doivent se dérouler dans des pays à Indice
de Développement Humain (IDH) faible
et moyen selon le classement du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Bilan du dispositif Initiatives
Jeunes Solidaires
de 2009 à 2014
• 210 projets soutenus
• 935 jeunes alto-séquanais impliqués
• 661 950,25 € attribués par le Conseil
général des Hauts-de-Seine
Sous quelles formes se traduit le soutien apporté aux jeunes ?
Le soutien se traduit, d'une part, sous
forme d’une aide financière de 6 000 €
maximum, dans la limite de 50 % du budget total du projet. Ce montant alloué est
versé en 2 temps (70 % au moment du
départ puis 30 % au retour sur présentation d'un rapport final) à l'association qui
porte le projet en partenariat avec les participants. D'autre part, un accompagnement est proposé au montage du projet,
pour la mise en place d'action de restitution de qualité sur le territoire et la réalisation d'un rapport final.
En amont, les jeunes peuvent être aidés
dans la constitution du dossier de subvention : composition du budget (équilibre, structure,…), clarification ou
valorisation de certaines informations,
orientation vers des actions de restitution
pertinentes afin que les jeunes puissent
échanger sur leurs expériences à travers
différents moyens (presse, expositions,
diffusion vidéo…). Les porteurs de projets sont auditionnés par une commission
de présélection composée d'élus du Département : ils sont informés et conseillés
sur les modalités de cet exercice oral, qui
n’est pas simple pour tous.
Comment travaillez-vous avec le réseau IJ 92 ?
L'accompagnement auprès des jeunes intervient en complément de celui des bureaux d'information jeunesse, notamment
dans l'apport d'informations plus spécifiques liées aux exigences d’un projet de
développement durable d’une institution
publique.
Quelles sont les perspectives d’IJS
pour 2015 ?
Une nouvelle campagne devrait être lancée courant novembre pour la 7ème édition du dispositif. 2015, sera, nous en
sommes convaincus, aussi riche de belles
"expériences" !
■ Contact : Sabrina Papelard ● Tél. : 01 76 68 84
37 ● Mail : [email protected]
IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014
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Le numérique dans
l’Information Jeunesse
Dans le cadre de sa mission éducative, le réseau Information Jeunesse propose des services et développe des initiatives afin de
lutter contre la fracture numérique.
Créés en 2001, les “Points cyb” ont pour vocation de « permettre la promotion et l’accès aux nouvelles technologies », avec pour
objectifs d’améliorer l’accès des jeunes à l’information, de créer
des services de proximité et d’en permettre l’initiation, de favoriser l’expression et la citoyenneté des jeunes, de développer les
pratiques artistiques et culturelles grâce à l’outil multimédia. En
2009, ERYICA, l’Agence européenne pour l’information et le
conseil des jeunes, a doté le réseau Information Jeunesse de “Principes pour l’information jeunesse en ligne” ; en plus du rôle de
l’Information Jeunesse qui consiste à aider les jeunes à trouver les
bonnes informations et à prendre leurs décisions eux-mêmes, l’information jeunesse en ligne aide les jeunes à optimiser les avantages d’Internet et à en minimiser les risques potentiels, en
développant leur esprit critique. Garantir aux jeunes un accès à
des informations fiables en répondant à leurs besoins est au coeur
des missions de l’Informateur Jeunesse.
Au quotidien, les Bureaux et Points Information Jeunesse accompagnent les jeunes afin qu’ils s’approprient l’outil informatique et
le multimédia dans leurs projets personnels ou professionnels.
La présence croissante des professionnels de l’Information Jeunesse sur le web, à travers les réseaux sociaux ou les sites internet, constitue une communication adaptée aux pratiques des
jeunes.
Dans les Hauts-de-Seine, ce sont :
• 7 Bureaux et Points Information Jeunesse labellisés Point Cyb.
• 10 Bureaux et Points Information Jeunesse disposant de page
Facebook ou Twitter.
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IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014
Le numérique est désormais omniprésent dans notre société. Avec le
développement du très haut débit et du wifi, l’internet mobile et l’utilisation
massive des objets connectés se généralise, particulièrement chez les jeunes.
Adeptes des technologies de l’information et de la communication, le web est
aujourd’hui une réalité constitutive de leur quotidien.
Autant de transformations qui, si elles ouvrent de nouvelles perspectives,
posent également de nouveaux enjeux, et interrogent les modalités de
leur accompagnement.
Comment les jeunes utilisent-ils internet au quotidien ? Peut-on
réellement parler de génération Y ? Quels sont les risques possibles de
ces usages, comment les prévenir ou réagir ? Quelles sont les réponses
apportées par les politiques publiques pour faciliter l’accès au numérique ?
A travers différentes interviews d’acteurs intervenant dans le champ du numérique,
ce dossier s’attache à réaliser un panorama des réalités et des enjeux des différents
usages des jeunes en matière de TICE, ainsi qu’à apporter des éléments de réponses
quand aux accompagnements possibles de ces usages.
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Dossier spécial : accompagner les usages numériques des jeunes
Entretien avec
Jean-Luc Raymond,
Consultant indépendant
Jean- Luc Raymond est
Consultant indépendant et
associé de la SCOP Société
Anonym e
Coopaname
(Paris), Coopérative d’Activités et d’Emploi (entreprise
du s ecteur de l’Economie
Sociale et Solidaire, s tructure innovante, Consultant formateur en projets
numériques citoyen et conception éditoriale, Consultant en stratégies numériques. Il est chargé de cours
Universités (CELSA Paris Sorbonne,
Paris Est Marne-la-Vallée, Paris 3 Sorbonne Nouvelle…) en Communication
Institutionnelle et Sociologie des Médias Informatisés.
Il est missionné depuis décembre 2009
par la Délégation aux Usages Internet
(Secrétariat d’Etat au numérique ; Ministère de l’économie, du redressement
productif et du numérique) comme animateur du réseau et coordinateur éditorial des deux portails
nationaux consacrés
aux Espaces Publics
Numériques :
www.netpublic.fr
et www.netemploi.fr .
8
Comment peut-on définir les
usages numériques des jeunes aujourd’hui ?
Je préfère le terme de pratiques, employé par les sociologues. Peu d’études
longitudinales sont réalisées sur la
question, hormis l’enquête annuelle
« La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans
la société française » réalisée par le
CREDOC (Centre de Recherche pour
l’Etude et l’Observation des Conditions
de Vie) pour ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes).
“ Aujourd’hui, on peut
observer une certaine
désaffection des jeunes à
l’égard de Facebook, liée à
des pratiques davantage
segmentées, et la montée en
charge de l’utilisation
d’applications comme
Snapchat ou Line. ”
Ce qui a changé est lié à un phénomène très français : le bas coût des
connexions internet pour ce public,
ce qui a pu contribuer significativement à l’explosion des pratiques liées aux outils mobiles.
Au début des années 2000, la
tendance dominante était
celle des blogs, en parallèle de la messagerie instantanée MSN (puis
Messenger). Puis, un
transfert s’est opéré sur
Facebook, qui comprend
une messagerie instantanée et qui permet davantage de fonctionnalités,
avec la notion de profil, de
statut, d’invitations…
IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014
Aujourd’hui, on peut observer une
certaine désaffection des jeunes à
l’égard de Facebook, liée à des pratiques davantage segmentées, et la
montée en charge de l’utilisation d’applications comme Snapchat ou Line,
qui permettent d’échanger des contenus avec une ou plusieurs personnes,
de manière instantanée et éphémère,
sois disant « effaçables », ou encore
ASK FM.
On observe également une poussée
de l’utilisation d’outils plus spécialisés,
avec notamment Instagram, une application de partage de photos et de
vidéos, souvent lié au suivi des stars ;
les stars arrivent, les ados suivent !
Autre pratique, celle de l’utilisation
massive des médias vidéo, et particulièrement YouTube, site qui permet
d’envoyer, de regarder et de partager
des séquences vidéo ; c’est le moteur
de recherche le plus utilisé par les
jeunes au quotidien !
Au sein de la population jeune, les
pratiques sont circonscrites par les
pairs ; on observe des petites communautés très reliées entre elles, avec des
jeux d’identité, de cache-cache.
Comment peut-on définir les
usages numériques des jeunes aujourd’hui ?
L’utilisation de Twitter n’est pas un
phénomène de masse et se caractérise
davantage par vagues, liées au suivi
de l’actualité des stars ou aux « live
tweets » d’émissions TV.
Les jeunes n’y sont pas actifs très longtemps ; ils ne comprennent pas forcément l’intérêt.
Et en ce qui concerne la place du
numérique dans la recherche
d’emploi ?
Il existe une certaine pression sociale sur
l’importance d’être présent et actif sur
les réseaux sociaux pour trouver un emploi. On observe une présence de plus
en plus tôt des jeunes sur les réseaux sociaux professionnels ; la recherche
d’emploi en ligne s’effectue à travers
des applications comme Linkedin, qui
comptabilise 8 millions d’utilisateurs,
JobiJoba, ou encore Doyoubuzz.
Cette présence nécessite d’être
construite par l’élaboration de stratégies au lobg cours, comme le démontre notamment les travaux des
sociologues Dominique PASQUIER et
Eva ILLOUZ.
Dossier spécial : accompagner les usages numériques des jeunes
Peut-on aujourd’hui parler de culture numérique ?
On entend de plus en plus le terme de
« culture numérique » ; cela correspond à un état de prise en compte
d’une histoire, d’un patrimoine du numérique. Le numérique n’est pas
quelque chose de nouveau; des expositions dédiées au Jeu vidéo à la Cité
des Sciences ou au Grand Palais en témoignent. Dans les cursus universitaires, la culture numérique commence
à émerger.
Aujourd’hui, l’enjeu se situe autour de
la question des « compétences numériques » (e-skills) et des usages que les
jeunes font des outils.
Le concept de « Génération Y » est surtout un concept marketing, beaucoup de
jeunes possèdent des outils, mais ne savent pas les utiliser ; c’est la fracture numérique de second niveau, dite « fracture
d’usages ».
Depuis 10 ans, les notions de compétences et de culture numérique sont associées à travers le B2I et le C2I.
Actuellement, la question de l’apprentissage du code sur les Temps d’Accueils Périscolaires (TAP) suscite un
vaste débat ; le code pour le code n’a
pas de sens, savoir comment fonctionne internet, apprendre à structurer
sa pensée dans une dimension collaborative et contributive en est tout aussi
important.
La lecture numérique, hypertextuelle,
permet de comprendre les enjeux des
acteurs, de décrypter le rapport à la publicité des mots. Par ailleurs, Internet a
renforcé l’image, mais aussi l’écrit ; il
est nécessaire de construire une écriture numérique, c'est-à-dire une narration conforme au média utilisé, pour
être lu et être visible en ligne.
“ Aujourd’hui, l’enjeu se
situe autour de la question
des « compétences
numériques » (e-skills) et
des usages que les jeunes
font des outils. Le concept
de « Génération Y » est
surtout un concept
marketing, beaucoup de
jeunes possèdent des outils,
mais ne savent pas les
utiliser ; c’est la fracture
numérique de second
niveau, dite « fracture
d’usages ». ”
Comment accompagner le développement de ces compétences ?
Cet apprentissage peut être réalisé par
le faire, avec les Lab/Fab Lab. Il peut
également passer par le ludo-éducatif,
avec des jeux comme Minecraft, ou
encore basé sur la créativité, avec la
construction collective d’un savoir partagé en ligne, comme a Grande Bibliothèque du Droit, site « Wikipédia » du
Droit réalisé en collaboration avec des
étudiants de l’Université Paris 1.
Quels sont les enjeux à venir autour du numérique?
Une première question se situe
autour des données et de leur
organisation, avec le Big data. La fracture numérique d’usages implique une
réflexion autour de l’éducation au traitement des données.
Seconde question, celle des capteurs et
des objets connectés : au Canada par
exemple, une école a intégré dans sa
charte un règlement qui encourage et
encadre l’utilisation de ces objets par
les élèves et l’enseignement.
La troisième question est liée à l’émergence de la « Smart city », la ville intelligente ; que fait-on avec les
données recueillies ? Comment les citoyens peuvent réellement y participer
et rester maîtres de leurs données.
L’éducation au numérique par le faire
est à réinvestir, c’est une vrai question.
Avec les enjeux à venir, les EPN, les Informateurs Jeunesse ont un réel rôle à
jouer en la matière : des choses existent, il faut s’en inspirer, expérimenter
avec les jeunes sur des projets à longs
termes, afin d’en évaluer et d’en sentir
l’impact. ■
Contact : [email protected]
Actualités et missions :
http://www.jeanlucraymond.fr
Twitter : http://twitter.com/jeanlucr
LinkedIn et blog : http://www.linkedin.com/in/jeanlucraymond
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IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014
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Dossier spécial : accompagner les usages numériques des jeunes
Entretien avec
la Délégation aux
Usages de l’Internet
Quelles sont les missions de la Délégation aux usages de l’Internet ?
La Délégation aux usages de l’Internet
(DUI) du Ministère chargé du numérique a pour mission d’accompagner la
population française à maîtriser les
usages fondamentaux et les nouveaux
usages numériques, en proposant des
dispositifs publics adaptés aux besoins
des citoyens, qui prennent en compte
les inégalités d’accès à la culture numérique.
E-Inclusion : de quoi parle-t-on ?
L’inclusion numérique ou e-inclusion
permet, selon le rapport du Conseil National du Numérique (1), de réactualiser
la notion de fracture numérique. La notion d’e-inclusion met aussi l’accent sur
la fracture culturelle plutôt qu’uniquement sur la fracture matérielle liée à
l’inégalité d’accès aux outils et aux infrastructures.
La fracture culturelle a de multiples
sources : générationnelle, sociale, professionnelle, territoriale, elle concerne
la capacité à maîtriser des usages évolutifs et stratégiques pour la vie quoti-
dienne, la recherche d’emploi, les apprentissages, les relations sociales, le
pouvoir d’agir, la réussite économique
de tous…
Au-delà de la maîtrise des outils matériels et logiciels et de leurs usages,
elle inclue, la question de la littératie
numérique c’est-à-dire l’aptitude à
comprendre et à utiliser le numérique
dans la vie courante, à la maison, au
travail et dans la collectivité en vue
d’atteindre des buts personnels et
d’étendre ses compétences et capacités (2).
C’est ainsi que pour ne pas souffrir
d’illectronisme, les citoyens doivent
acquérir une culture numérique suffisante pour être intéressés aux enjeux
citoyens, économiques, politiques,
culturels, sociaux concernés par les
transformations numériques. Ils doivent, notamment les jeunes, pouvoir,
en conscience, devenir auteurs et acteurs des orientations et du développement des usages.
Face aux enjeux du numérique,
vers quelles évolutions tendent
“ La notion d’e-inclusion met
aussi l’accent sur la fracture
culturelle plutôt
qu’uniquement sur la
fracture matérielle liée à
l’inégalité d’accès aux outils
et aux infrastructures. ”
10 IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014
les services proposés par les espaces publics numériques (EPN) ?
Les services proposés ont pour objectif de permettre à tous, quel que soit
l’âge, la situation professionnelle, etc.
de comprendre les enjeux du numérique, d’acquérir une connaissance
des usages et une maîtrise technique
et cognitive adaptée aux besoins personnels, professionnels et citoyens.
Les EPN, adoptent des formes très diversifiées (structures fixes, mobiles, de
formation, de ressources, de découverte, de loisirs, de rencontres, d’expérimentation, …) selon leur déploiement au sein d’établissements publics
ou privés : médiathèques, maisons de
l’emploi, missions locales, relais de services publics, centres sociaux, MJC, Maisons pour tous, Bureaux Information
jeunesse, organismes de formation, FabLabs, InfoLabs, foyers ruraux, …
Ils diversifient, de plus en plus, leur offre de services et leurs modes d’accompagnement en s’ouvrant à des
projets coopératifs co-imagins et coconstruits avec les usagers et en lien
avec les collectivités territoriales pour
engager des réflexions ou réaliser des
actions d’intérêt local qui contribuent, en même temps, à
consolider la maîtrise, par
tous, des savoirs et des
compétences liés aux
usages du numérique.
Dossier spécial : accompagner les usages numériques des jeunes
Comment l’Etat accompagne-t-il
ces évolutions ?
La Délégation aux usages de l’Internet, pilote plusieurs programmes d’accompagnement qu’elle déploie avec
l’appui de pôles de ressources interrégionnaux, tant pour soutenir les laboratoires de fabrication numérique
(FabLab, InfoLab, Livinglab…), que
pour favoriser l’insertion des jeunes
par le numérique.
Plus particulièrement, la création
d’Emplois d’Avenir numériques dans
les EPN en partenariat avec une entreprise marraine ouvre des perspectives
sur les questions d’orientation professionnelle, de découverte des métiers,
d’innovation co-construite entre les
EPN, les jeunes, les entreprises, les
centres de formation et les collectivités locales. Les pôles de ressources interrégionnaux
détiennent
une
expertise adaptée au développement
de la médiation numérique sur les
nouveaux usages et à l’identification
et l’accompagnement des jeunes vers
leur insertion économique et socioprofessionnelle (inclusion numérique).
Un outil d’auto-diagnostic des compétences numériques des jeunes sera
bientôt mis à disposition pour compléter le dispositif de reconnaissance des
compétences déjà existant avec le PIM
Passeport Internet Multimedia et le
B2iAdultes.
Les jeunes font-ils l’objet d’actions spécifiques ?
En plus des actions précitées sur la formation et la reconnaissance des compétences acquises, les jeunes bénéficient
dans le cadre du « Programme Priorité
Jeunesse », de mesures spécifiques,
liées à des démarches d’inclusion numérique, notamment pour l’acquisition
de compétences numériques, la sensibilisation aux enjeux et risques de l’Internet, la découverte de nouveaux
usages du numérique, tels ceux relevant de la fabrication numérique
(transformation de la matière et traitement de données). Ils font également
l’objet de mesures facilitant leur participation grâce à une incitation à les
faire entrer dans la gouvernance des
EPN (programmation, modèle économique, utilité sociale, rayonnement culturel, stratégies de développement au
bénéfice des territoires).
Une « Consultation sur un label
de qualité pour promouvoir la
médiation numérique dans les
territoires » a été lancée jusqu’au
9 octobre, avec quels objectifs ?
Cette consultation nationale vise à
réunir des propositions pour soutenir
les nombreuses initiatives citoyennes
de médiation numérique qui ont
émergé ces dernières années, dans les
territoires, à côté des espaces publics
numériques.
Elle cherche en particulier à valoriser le
travail des médiateurs numériques et
des animateurs multimédia au sein des
EPN et à faciliter l’adaptation de cer-
“ Les services proposés
ont pour objectif de
permettre à tous, quel que
soit l’âge, la situation
professionnelle, etc. de
comprendre les enjeux du
numérique, d’acquérir
une connaissance des
usages et une maîtrise
technique et cognitive
adaptée aux besoins
personnels, professionnels
et citoyens. ”
tains de ces lieux aux nouvelles exigences des territoires et des populations en termes d’accompagnement
aux usages : ouverture à la mobilité
des ressources humaines et matérielles, à des qualifications renforcées
et spécialisées des accompagnateurs,
à des postures d’accompagnement
ouvertes au projet, à l’innovation, au
développement local. ■
(1) « Citoyens d’une société numérique – Accès, Littératie, Médiations,
Pouvoir d’agir : pour une nouvelle politique d’inclusion », Conseil National
du Numérique, novembre 2013.
http://www.cnnumerique.fr/wpcontent/uploads/2013/12/RapportCNNum-10.12-1.pdf
(2) Citation dans le rapport du
CNNum, Conseil National du Numérique, page 20, la littéracie au-delà de
l’usage, « Citoyens d’une société numérique. Accès, Littératie, Médiations,
Pouvoir d’Agir, pour une nouvelle politique d’inclusion », de « la littéracie à
l’ère de l’information », OCDE, 2000,
http://www.oecd.org/fr/éducation/
etudes-pays/39438013.pdf
IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 11
Dossier spécial : accompagner les usages numériques des jeunes
Interview de Alla
KULIKOVA, responsable du pôle prévention, des actions de
sensibilisation et des
projets européens à
l’association e-Enfance.
Quelles sont les missions
d’e-Enfance ?
E-enfance est une association de protection de l’enfance sur internet, créée en
2005.
Sa mission principale est
d’assurer la protection de l’enfance sur
internet et sur les outils connectés ; ordinateur, téléphone portable, jeux vidéos… ; tous les outils numériques qui
se connectent à internet, qui permettent d’être en lien avec les autres personnes et d’avoir accès à des contenus
via internet.
Reconnue d’utilité publique, l’association e-Enfance exerce une mission de
sensibilisation aux bons usages sur internet, principalement auprès des enfants et des adolescents, mais
également auprès des parents ainsi que
des professionnels qui les encadrent.
L’association assure également une
mission d’expertise auprès des institutions publiques, du secteur de l’industrie et de l’Europe ; nous sommes
souvent auditionnés sur les questions
liées aux usages numériques des
jeunes, aux problèmes auxquels sont
confrontés les parents et les professionnels par rapport à ces différents
usages, mais aussi, au-delà des risques,
sur la façon d’assurer une meilleure
éducation numérique.
www.e-enfance.org
En direction de quels publics intervenez-vous?
Nous intervenons auprès de 3 types de
public: les jeunes, les parents et les professionnels.
Agréée par le Ministère d’Education
nationale, l’association e-Enfance propose des actions de sensibilisation pour
des enfants et les adolescents âgés de 8
ans à 17 ans. Nous intervenons principalement auprès des collégiens, les 1114 ans, âge où la prévention est
vraiment efficace. Ces interventions
sont réalisées sur toute la France et
sont gratuites, dans le cadre d’une
convention signée avec
le Ministère de l’Education Nationale. Elles peuvent
notamment
correspondre à un programme de sensibilisation déterminé par le
CESC d’un établissement
sur les questions de santé
et de citoyenneté : sommeil et écrans, usages
excessifs, les médias et le
regard critique, le respect
de soi et des autres, les
problèmes de violences
et de cyber-harcèlement.
En parallèle, nous proposons des conférences et
des cafés-débats à destination des parents dont
les enfants ont bénéficié
de nos actions. Ces
temps sont enrichissants
pour les parents présents
mais les parents qui y assistent, mais les familles
qui en auraient le plus
besoin ne se déplacent pas forcément.
Afin de les toucher, nous remettons
une plaquette à leur attention aux enfants que nos intervenants rencontrent
en séance. Par ailleurs, depuis 3 ans,
nous avons créé un site internet en partenariat avec le Secrétariat d’Etat à la
Famille, « www.info-familles.netecoute.fr », constitué d’une foire aux
questions permettant de s’informer sur
les usages des enfants en ligne et d’obtenir des conseils spécialisés.
Nous intervenons également sur le
temps extra-scolaire, à la demande des
accueils de loisirs, d’associations, de
foyers, de centres d’accueil ou d’hébergement. Nos interventions y sont
moins balisées qu’en établissement, le
public n’étant pas aussi homogène que
dans une classe. L’idée est de construire
une intervention “sur-mesure” qui sera
adaptée aussi bien sur dans son
contenu que sur sa forme aux besoins
et problématiques identifiées par les
professionnels, et qui permettra de répondre efficacement aux questions des
jeunes.
Quelles sont vos méthodes d’intervention ?
Nos interventions sont des ateliers interactifs basés sur différents supports
12 IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014
et qui laissent une part importante à la
discussion et au débat. Nous nous appuyons toujours sur un support visuel,
qu’il s’agisse d’un réseau social, d’une
application mobile, d’un contenu sur
internet : nous utilisons les mêmes outils que les jeunes, afin de créer une
échange vivant dans un univers qu’ils
connaissent et affectionnent.
Les techniques d’animations sont variées et adaptées au groupe que nos
intervenants ont en face d’eux. Par
exemple, lors d’une séance d’une
heure trente, l’intervenant diffuse une
vidéo, puis l’analyse avec le groupe,
ou encore travaille à partir d’une
photo et la fait évoluer sur différents
supports : “Là c’est chez toi, là sur le
téléphone d’un ami, là sur un abribus,
quelle différence il y a-t-il ?”
Nous cherchons à faire prendre
conscience aux jeunes de la perception de l’image selon les différents
contextes, notamment des images privées ou dénudées qu’ils peuvent
s’échanger entre eux. Ce travail permet d’éveiller leur esprit critique par
rapport au partage des contenus personnels, et de les faire réfléchir à l’importance des médias qui traitent les
images et les informations d’une certaine manière.
Dossier spécial : accompagner les usages numériques des jeunes
Nous utilisons également des saynètes
et des mises en situation pour travailler
sur le cyber-harcèlement et les usages
excessifs. Un quizz permet de consolider les acquis à la fin de chaque thème.
En plus de la prise de conscience de la
diffusion massive des contenus sur internet, l’objectif de nos interventions
est d’apporter des connaissances techniques aux enfants et aux jeunes.
En effet, contrairement à ce qu’on a
tendance à penser, ces “natifs du numérique” (digital native) ne maîtrisent
pas toujours les fonctionnalités des outils qu’ils utilisent pourtant énormément. Face à un problème sur Internet,
les jeunes ne savent souvent pas comment réagir, ni auprès de qui chercher
de l’aide. Sur Facebook ou Snapchat, ils
publient des photos, commentent, taguent des vidéos, mais ils ne peuvent
pas bien paramétrer leur compte pour
qu’une publication ne soit visible que
par un certain groupes de personnes,
ou ne savent pas comment bloquer un
utilisateur nuisible ou signaler un
contenu inapproprié.
Et concernant les professionnels ?
Nous proposons une formation d’une
journée à destination des professionnels de l’éducation, infirmières, assistantes sociales, animateurs jeunesse,
éducateurs spécialisés...
En partant du panorama des usages
des jeunes en ligne, l’objectif est de les
démystifier, d’expliquer comment prévenir les risques qui y sont associés,
mais également d’en montrer la richesse. Il est important de ne pas perdre de vue tous les aspects positifs que
les jeunes en tirent. Certains professionnels peuvent avoir des a priori forts
sur les usages des jeunes et les risques
auxquels ils sont exposés. Nous nous
efforçons à les rassurer.
Il n’y a pas une manière unique d’accompagner les jeunes sur ces questions :
le professionnel est le seul à savoir qui
sont les jeunes qu’il encadre, quelle approche peut fonctionner avec eux.
C’est pourquoi nous partons toujours
de la réalité du terrain, des problématiques identifiées par les professionnels
et des situations concrètes auxquelles
ils sont confrontés, afin de les analyser
ensemble et leur proposer une palette
d’outils dont ils puissent s’inspirer et
trouver ainsi leur façon d’accompagner
les jeunes dans les usages numériques.
Vous parlez de bénéfices, quels
sont-ils ?
Ils sont extrêmement nombreux ! Les
enfants et les jeunes effectuent de
nombreuses recherches pour l’école, et
pour eux, et cela participe donc à l’élaboration de leur culture générale et à
la construction de leur personnalité.
L’adolescence est une période délicate
remplie de changements hormonaux et
corporels, où le jeune se sent souvent
seul face à sa famille dans laquelle il ne
se reconnaît plus, et le portable lui permet alors de rester en contact avec ses
pairs, de se sentir exister auprès de ses
ami-e-s, d’être en lien avec eux en permanence et de renforcer ainsi le sentiment d’appartenance à un groupe.
C’est également la période de la
construction identitaire, et les usages
numériques sont pour le jeune l’occasion d’expérimenter différentes personnalités sur des sites, des forums, des
jeux, et donc de repousser les limites, de
franchir des interdits, pour se tester dans
“ Nous utilisons également
des saynètes et des mises
en situation pour travailler
sur le cyber-harcèlement et
les usages excessifs. Un
quizz permet de consolider
les acquis à la fin de
chaque thème. En plus
de la prise de conscience
de la diffusion massive
des contenus sur internet,
l’objectif de nos
interventions est d’apporter
des connaissances
techniques aux enfants
et aux jeunes. ”
un cadre qui est rassurant, car on est
derrière un écran, à l’abri. Ce sont donc
des espaces d’expression et d’expérimentation où l’on se défoule et se dépasse : ces possibilités offertes sur
internet sont grisantes !
A quels moments peut-on parler
de risques, de dérives ?
Au regard de la définition même d’internet, tout usage, toute pratique peut
occasionner une dérive. Un commentaire publié peut être mal interprété, la
photo publiée peut être modifiée, utilisée à son insu, et avoir une diffusion
beaucoup plus large que souhaitée initialement.
On pense souvent que les plus jeunes
sont les plus exposés aux risques sur internet, ce qui n’est pas juste. En effet,
les études montrent que sur Internet,
comme dans toute pratique, les risques
augmentent avec la pratique et les
compétences (étude EUKids Online II).
Ainsi, un adolescent de 15 ans maîtrise
mieux l’outil numérique qu’un enfant
de 10, il en aura donc un usage plus
aventureux, et sera par conséquent
plus exposé aux risques. Heureusement, la plupart du temps tout se passe
bien !
En revanche, quand un jeune se retrouve dans une situation dangereuse
sur Internet ou les téléphones portables, il peut avoir du mal à la maîtriser.
IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 13
Dossier spécial : accompagner les usages numériques des jeunes
Ainsi, le cyber-harcèlement
constitue un des problèmes
qui préoccupe le plus les établissements
scolaires. C’est le fait d’utiliser internet
et les outils connectés pour nuire à une
personne de manière répétée dans le
temps. http://www.agircontreleharcelementalecole.gouv.fr/quest-ce-quele-harcelement/le-cyberharcelement/
Photo humiliante diffusée sur les téléphones portables, rumeurs propagées
sur les réseaux sociaux, injures ou commentaires dégradants publiés en ligne
persécutent le jeune jusqu’à chez lui. Le
cyber-harcèlement et le harcèlement
traditionnel vont souvent de pair et aux
publications humiliantes s’ajoutent des
brimades verbales, voire des violences
physiques.
Le cyber-harcèlement peut conduire à
des situations de grande détresse, de
solitude chez ces jeunes, avec le sentimentde ne rien pouvoir faire pour stopper cette diffusion préjudiciable. Bien
souvent, le jeune n’ose pas demander
de l’aide à ses parents, à cause du sentiment de culpabilité et de honte, mais
aussi parce qu’il pense qu’ils ne pourront pas l’aider sur Internet.
Justement, quelles sont les aides
possibles lors de telles situations ?
La première chose que les jeunes souhaitent en cas de problème en ligne,
c’est supprimer le contenu, et que rien
ne soit jamais arrivé. Au-delà des aspects techniques, il est important d’accompagner le jeune, d’évaluer la
gravité de l’impact psychologique, du
stress engendré par la situation, et ne
jamais le sous-estimer. Sa façon de
donner le change peut cacher un traumatisme profond et un malaise réel. Il
est nécessaire d’apporter un soutien
psychologique, de recréer un cadre sécurisant, et surtout d’impliquer les parents à cette démarche.
Par conséquent, il est important de ne
pas minimiser les incidents qui arrivent
sur les réseaux sociaux ou sur les téléphones, une assistance rapide et appropriée permet d’éviter que la
situation ne s’aggrave.
Le premier réflexe est donc d’en parler,
de partager ses soucis. Il faut absolument garder les preuves des incidents,
en réalisant des captures d’écran des
contenus préjudiciables. Ces preuves
permettront de déposer plainte à la police ou gendarmerie si cela s’avère nécessaire, ou des les cas les plus graves.
Il faut également se servir des outils
fournis par les sites et les applications,
et qui permettent de supprimer un
contenu, bloquer un utilisateur ou faire
un signalement. La plupart des réseaux
sociaux utilisés par les jeunes ont mis
en place des procédures de signalement : Facebook, Twitter, YouTube,
Ask.fm, le jeu Moviestarplanet. Un
centre d’aide est parfois accessible et
permet d’être guidé pas-à-pas pour ce
signalement.
L’équipe de modération du site va vérifier le signalement et supprimer le
contenu s’il est abusif. Cette action
peut être rapide ou prendre un certain
de temps, cela dépend du site et des
moyens qu’il a mis en place pour traîter
les signalements ainsi que de la gravité
du cas signalé.
Si malgré le signalement au site le
contenu abusif est toujours en ligne, il
est possible de demander de l’aide en
contactant Net Ecoute 0800 200 000
www.netecoute.fr.
C’est le numéro vert national pour la
protection des jeunes en ligne, mis en
place par la Commission Européenne
dans le cadre du programme pour un
Internet plus sûr, et opéré en France
par l’association e-Enfance.
Grâce aux partenariats qu’e-Enfance a
établi avec de nombreux réseaux sociaux, nous pouvons parfois accélérer
le traitement des signalements qui malgré la démarche de l’utilisateur n’auront pas été supprimés. Nous essayons
d’obtenir un retrait sous quelques jours,
souvent 48h. Nous avons donc la possibilité d’agir très rapidement dans les
situations graves.
14 IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014
Au-delà des signalements en ligne,
quels sont les autres fonctions de
Net Ecoute.fr 0800 200 000 ?
Créé en 2008, ce service gratuit permet
aux jeunes, à leurs parents et aux professionnels d’obtenir des conseils et de
l’aide sur les questions de la sécurité
des mineurs en ligne. Nous traitons
donc les appels concernant le cyberharcèlement, qui représentent environ 1
appel sur 3, mais également les autres
sujets : utilisation abusive des informations personnelles, contenus inappropriés, usage excessif des écrans, paiements dans les jeux en ligne.
A part appeler le numéro vert 0800
200 000, il est possible de contacter
les conseillers par mail, chat et Skype.
Ce service propose une écoute, un soutien psychologique, une aide technique,
mais aussi des conseils d’ordre juridique, la démarche à effectuer en cas
de dépôt de plainte, etc.
Net Ecoute a des partenariats avec
d’autres lignes d’assistance permettant
de transférer les appelants en fonction
de l’aide nécessaire. Nous travaillons
avec un réseau de psychologues cliniciens autour des usages excessifs des
jeux vidéo et des écrans, vers qui nous
pouvons relayer les parents.
Un partenariat avec le numéro 119-Enfance en danger permet de transférer
l’appel d’un enfant en danger, et avec
d’autres numéros d’écoute pour les
problèmes d’adolescence ne concernant pas Internet. ■
Liens Facebook et Twitter :
https://fr-fr.facebook.com/eenfance
https://fr-fr.facebook.com/netecoute
https://twitter.com/eenfance
Dossier spécial : accompagner les usages numériques des jeunes
Entretien avec Florence
SYLVESTRE, Directrice
du projet Environnement
Numérique des Collèges
(ENC)
La politique des Technologies de l'Information et de la Communication appliquée à l'enseignement par le
Conseil général dans les collèges des
Hauts-de-Seine.
Pouvez-vous nous présenter le
projet Environnement Numérique
des Collèges ?
Ce projet est porté en partenariat avec
l’Education Nationale et les différentes
instances académiques. Le Conseil général prend en charge l’ensemble des
besoins numériques des 93 collèges
publics du département de la
connexion internet aux services, avec
un portail Environnement Numérique
de Travail, en passant par la mise à disposition des matériels ainsi que leur
maintenance. L’Education Nationale assure la formation des personnels ainsi
que la partie pédagogique.
Le déploiement du projet ENC à débuté en 2010, sur une période de 4
ans. A ce jour, 80% des collèges sont
équipés en infrastructures et 100% disposent du portail ENT.
Qu’est-ce qu’un collège « ENC » ?
Aujourd’hui, un collège ENC, c’est un
collège disposant d’une connexion internet en fibre à 20 méga, de 120 ordinateurs, de 2 ou 3 classes nomades
avec des chariots équipés de 16 ordinateurs portables, de 10 tableaux numériques
ou
vidéo-projecteurs
interactifs, et de 15 vidéo-projecteurs
standards.
Par ailleurs, 20 collèges sont équipés de
dispositifs de balado-diffusion, utilisés
en langues et dans la mise en œuvre de
nombreux projets transversaux et interdisciplinaires.
Egalement, nous
avons entrepris une expérimentation
avec des tablettes. Equipées de 70 logiciels pédagogiques validés par l’Académie, celles-ci ont été déployées dans
3 collèges au printemps 2014. Ce projet est ambitieux et complexe à mettre
en place, à la fois en termes pédagogiques et techniques.
Un collège ENC, c’est aussi une hotline
pour la maintenance, nécessaire pour
assurer la fiabilité de l’outil dans le
cadre d’un usage quotidien du numérique.
C’est enfin le portail ENT, l’Environnement numérique de travail, qui met en
réseau l’ensemble des acteurs de la
communauté éducative, avec 15 profils d’utilisateurs : parents, élèves, en-
seignants, conseillères d’orientation psychologues, CPE…
Tous les personnels intervenant dans
l’établissement sont raccordés à ce portail, accessible 24h/24h par internet.
Justement, quels sont les services
numériques proposés par l’ENT ?
Les services proposés sont de 3 natures : un premier volet dédié à la communication, destiné à donner de la
visibilité à l’établissement.
Un deuxième volet a trait à la vie scolaire. Enfin, le volet pédagogique propose une multitude de ressources en
ligne aux établissements, ainsi qu’un
outil : le cahier de texte numérique, qui
permet de faire l’appel, de diffuser des
cours, de ramasser des copies en
ligne… Le module de travail collaboratif permet de partager des documents, un agenda, de créer un forum
entre professionnels ou avec les
élèves… L’ENT est « l’intranet » des
établissements.
“ Le Conseil général prend
en charge l’ensemble des
besoins numériques des
93 collèges publics du
département de la
connexion internet aux
services, avec un portail
Environnement Numérique
de Travail, en passant par
la mise à disposition des
matériels ainsi que leur
maintenance. L’Education
Nationale assure la
formation des personnels
ainsi que la partie
pédagogique.”
IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 15
Dossier spécial : accompagner les usages numériques des jeunes
Quels sont les bénéfices
de ce programme ?
Le programme a permis de contribuer à
la modernisation du système éducatif,
et de changer les pratiques de gestion
et de communication, externe et interne, de l’établissement. Sur la partie
pédagogique, le numérique favorise
l’individualisation du travail, et permet
aux élèves d’être davantage acteurs de
leur scolarité.
Par exemple, le balado-diffuseur est un
dispositif très apprécié, en langues ainsi
qu’en théâtre ou en lettres : il permet à
l’élève d’écouter, de s’enregistrer, de se
corriger, de pratiquer davantage l’oral.
Par ailleurs, le tableau numérique a
permis de donner une image dynamique de l’école, et la vidéo est un support de plus en plus utilisé.
Aujourd’hui, on parle beaucoup de pédagogie inversée. C’est un concept séduisant mais qui nécessite de repenser
les pratiques aux niveaux des enseignants et des élèves, afin que le numérique soit encore plus un outil d’aide à
la réussite scolaire.
Avant le projet, nous étions sur des
usages ponctuels du numérique, aujourd’hui nous sommes sur des usages
quotidiens : en mars 2014, nous avons
atteint 1 000 000 de visites par mois
sur le portail ENT.
Suite à une enquête réalisée, 93% des
parents et 80% des enseignants se déclarent satisfaits.
Comment le Département contribue-t-il à réduire la fracture numérique ?
Dans le cadre d’un partenariat avec
l’ESAT Ecodair, 2 campagnes de
remises d’ordinateurs ont été menées
en 2013 ; 380 ordinateurs reconditionnés ont été remis à des collégiens en
difficultés.
Quelles perspectives à venir pour
le projet ENC ?
Nos objectifs sont de terminer le déploiement des infrastructures sur les 13
derniers collèges pour 2014, de prolonger l’expérimentation tablettes sur 3
nouveaux collèges, de finaliser le dispositif de vidéo projection par salle et, en
parallèle, de travailler avec l’Education
Nationale afin de développer les
services pédagogiques. ■
Contact : Florence Sylvestre
• Mail : [email protected]
16 IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014
IJ SCOPE 92
REMUE-MÉNINGES
« Cyber-Prev »
■ Sensibiliser aux bonnes pratiques des réseaux sociaux et d’Internet.
réer en 2012 par les professionnels
des réseaux Information Jeunesse et
de la Maison des Adolescents du Val-deMarne, « Cyber-prev » est un outil multimédia qui permet d’animer de manière
interactive des actions de prévention aux
usages et bonnes pratiques des réseaux
sociaux et d’Internet.
Constitué de « prezis »* thématiques,
Cyber-Prev permet d’aborder avec les
jeunes toutes les questions relatives aux
pratiques positives et risquées des réseaux sociaux, pour un surf sécurisé.
Réfléchir sur les aspects positifs des
contacts sur les réseaux sociaux, la place
des écrans au quotidien, l’impact éventuel sur la vie familiale ou sa santé, les
contenus publiés et l’identité numérique,
savoir se protéger et sécuriser son profil,
se respecter mutuellement, porter un regard critique sur la fiabilité les informations qui circulent sur le net, connaître la
C
législation concernant le téléchargement,
le droit à l’image ou le harcèlement… autant d’aspects que « Cyber-Prev » permet d’aborder avec les jeunes.
Utilisé auprès des parents ou des professionnels, cet outil d’animation permet de
rapprocher les générations en sensibilisant les adultes à mieux appréhender la
place spécifique des réseaux sociaux à
l’adolescence, ainsi qu’à leur encadrement. Autant d’éléments pour instaurer
un dialogue avec les enfants et les jeunes
autour de pratiques constitutives de leur
quotidien.
Une formation aux bonnes pratiques des
réseaux sociaux et à l’animation de l’outil « Cyber-Prev 2.0», destinée aux professionnels des réseaux Information
Jeunesse et des Maisons des Adolescents
du Val-de-Marne et des Hauts-de-Seine,
réalisée en partenariat avec CADRIJ 94,
IJ 92, la MDA 94, la MDA 92 et le pro-
gramme J-BUS, aura lieu à partir de septembre 2014.
3 modules permettront aux participants
d'acquérir des connaissances théoriques,
techniques et pratiques sur les réseaux
sociaux et les jeux vidéos, ainsi que de
développer des compétences dans l’animation collective de l’outil. Cette formation s’attachera à donner des "clés" aux
professionnels, nécessaires à la compréhension des usages numériques des enfants et des jeunes. Elle favorisera la mise
en œuvre d’actions d’animations de prévention et de sensibilisation aux plus
proche des besoins et des problématiques identifiées au niveau local. ■
*logiciel de présentation animée
■ Contacts : IJ 92, [email protected] ;
MDA 92, [email protected],
CADRIJ 94, [email protected] ;
MDA 94, [email protected]
Cyber-Prev permet
d’aborder avec les
jeunes toutes les
questions relatives aux
pratiques positives et
risquées des réseaux
sociaux, pour un surf
sécurisé.
IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 17
IJ SCOPE 92
SOUS LES PROJECTEURS
Le PIJ de Malakoff sous les projecteurs
■ Le PIJ de Malakoff a été labellisé en juin 2013, inauguré en octobre de la même
année. L’équipe est constituée de deux informateurs jeunesse et d’un responsable.
Entretien avec ce dernier : Hakim Ouachek.
uels sont les espaces dédiés à
votre public ?
Le PIJ a une surface de 55 m². Depuis son
ouverture, plusieurs configurations ont
été testées ; celle de la rentrée 2014 correspondrait davantage aux attentes du
public. Le PIJ est constitué de trois espaces : une salle de premier accueil, où les
jeunes sont accueillis par un informateur,
qui étudie la demande pour soit rediriger
le jeune, soit prendre en charge ses besoins sur place.
Cette salle sert également de salle d’autodocumentation avec les classeurs du CIDJ
et divers magazines thématiques à disposition. La deuxième salle contient les 2
postes informatiques accessibles au public, dédiée aux entretiens collectifs ou à
caractère non confidentiel. Le troisième
espace est le bureau des informateurs et
sert également aux entretiens de confidentialité.
Q
Quel public fréquente principalement le PIJ ?
La majorité du public est composée aux
deux tiers des 18-22 ans, étudiants,
jeunes actifs et demandeurs d’emploi. La
structure touche uniformément l’ensemble des quartiers de Malakoff. En dehors
de cette tranche d’âge, une offre destinée
aux moins de 17 ans est actuellement à
l’étude pour toucher davantage ce public.
Les demandes des plus de 22 ans portent
surtout sur les dispositifs de mobilité à
l’international.
Les parents effectuent des visites ponctuelles afin de faire découvrir par la suite
la structure à leurs enfants. La ville ayant
une bonne offre d’accueil public, le PIJ
peut se concentrer sur son cœur de cible
sans avoir de fréquentation d’adultes ou
de seniors.
Quelles sont les actions phares du
BIJ ?
En événementiel, nous réalisons le Forum
jobs d’été et la Semaine de la Jeunesse.
Pour les Jobs d’été, il s’agit d’une journée
organisée en co-pilotage avec la Mission
Locale de Malakoff. La dernière édition,
18 IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014
qui a eut lieu le mercredi 2
avril dernier dans la salle
des fêtes municipale, a été
un succès.
La Semaine de la Jeunesse
consiste à faire investir
chaque jour par les jeunes
des lieux municipaux : le
cinéma, la piscine, le théâtre, la salle des fêtes… La
programmation est effectuée par les jeunes pour les
jeunes. L’ensemble du service, avec ses partenaires,
est chargé en amont de
susciter des projets auprès
de la population. La prochaine édition se déroulera
à la fin de l’année civile.
Pour les actions, nous proposons différentes bourses
à destination de notre public ; les bourses individuelles au BAFA, les
chantiers jeunes mineurs
qui consistent à réaliser deux jours de
chantiers en échange d’une bourse, une
aide au financement des voyages avec le
dispositif « Carnet de voyage », une aide
au départ en vacances et, enfin, une
bourse pour tous les autres types de projets culturels, sportifs.
Travaillez-vous avec d’autres structures Information Jeunesse ?
Nous sommes régulièrement en contact
avec le BIJ de Chatillon et les PIJ de Clamart. Avec les structures Sud de Seine
(Bagneux, Fontenay et Clamart), nous
avons participé à l’organisation du forum
intercommunal du logement qui s’est déroulé à Bagneux à l’automne dernier.
Enfin, l’association IJ92 constitue une
réelle ressource au quotidien.
Pouvez-vous nous donner d’autres
exemples de partenariat ?
Nous travaillons régulièrement avec les
services municipaux culturels et sportifs,
les associations locales, notamment
La majorité du public est
composée aux deux tiers
des 18-22 ans,
étudiants, jeunes actifs
et demandeurs d’emploi.
sportives, l’OPHLM de la ville, les éducateurs de rue du Club Relais, et la Mission Locale.
Quelles sont les perspectives
d’évolution de la structure ?
Trois axes se dégagent dans nos perspectives : le développement des permanences auprès des deux collèges de la
ville et la sensibilisation des élèves sur les
actualités du service Jeunesse, l’organisation de soirées débats thématiques dans
la structure, et, surtout, sortir de la structure, pour aller à la rencontre du public. ■
Propos recueillis par Siegfried Delarue.
■ Contact : Point Information Jeunesse de
Malakoff • Tél. : 01 42 53 85 38 • [email protected]
IJ SCOPE 92
AGENDA
agenda
IJ 92
18 septembre : Module 1 « Cyber Prev »,
Apports théoriques sur les réseaux
sociaux/jeux vidéos, CIDJ
30 septembre : Réunion de Réseau « Le
Service Civique et l’IJ », Le PlessisRobinson
2 octobre : Module 2 « Cyber Prev »,
FaceBook en pratique, CIDJ
9 octobre : Restitution départementale du
projet PEJA séminaire de contact,
Préfecture des Hauts-de-Seine
6 et 13 novembre : Module 3 « CyberPrev », Animer des espaces de réflexion
avec des jeunes sur les bonnes pratiques
des réseaux sociaux a l’aide de l’outil, CIDJ
18 et 25 novembre : Module 3 « CyberPrev », Animer des espaces de réflexion
avec des jeunes sur les bonnes pratiques
des réseaux sociaux a l’aide de l’outil,
Groupe 2 9h30-17h00 et 9h30-12h30, CIDJ
27 novembre : Rassemblement
départemental sur l'engagement des
jeunes, lieu à confirmer
11 décembre : Formation « Les métiers
n’ont pas de sexe », lieu à déterminer.
● Contact : association IJ 92, Morgane AUSTRUY,
01 40 97 45 24, [email protected]
CIDJ
3 octobre matin : Les réseaux sociaux au
service de l’IJ
29 septembre : Journée Outils et Services
30 septembre : Formation initiale du
secondaire au supérieur
1er octobre : Montage de projets
14 octobre : Création d’entreprise
22 octobre : Eurodesk
22 octobre : SVE
7 novembre : Accompagner un jeune dans
son parcours d’orientation
13 novembre : Journée Outils et Services
14 novembre : Internet et recherche d’emploi
18 novembre : Les outils de présentation
26 novembre : Le marché de l’emploi et les
secteurs qui recrutent
28 novembre : Les dispositifs de la Région IDF
2 décembre : Construire son projet
professionnel tout au long de sa vie
4 décembre : Egalité Femmes/Hommes
9 décembre : Découverte du réseau
11 décembre : L’accueil des jeunes en
situation de handicap
● Contact : CIDJ, 01 44 49 13 18, [email protected].
Réseau IJ 92
3 octobre : Rencontres Parents/baby-sitters
à Suresnes, de 18h à 20h, à la Maison de
Quartier Gambetta, 27, rue Gambetta
(rencontres entre parents et jeunes,
possibilité de déposer et/ou consulter une
annonce, se documenter sur ses droits,
obligations, démarches).
● Contact : Suresnes Information Jeunesse,
01 47 72 35 73
27 septembre : Baby-sitting dating à Sèvres,
de 10h30 à 12h30. Deux heures pour trouver
un(e) baby-sitter ou des enfants à garder par
une mise en relation directe entre les parents
et les jeunes.
● Contact : L’Esc@le, BIJ de Sèvres,
01 41 14 12 20
30 septembre : BAFA à Issy-lesMoulineaux. A partir de 19h, réunion d’info et
inscription à la session approfondissement
d’automne.
● Contact : Espace jeunes Anne Frank,
01 41 23 83 50
Du 1er au 17 octobre : « Octobre rose » à
Suresnes. Les trois structures de Suresnes
Information Jeunesse proposent, autour
d’expositions interactives, informations,
documentation et distribution de nœuds
roses tout au long du mois d’octobre.
● Contact : Suresnes Information Jeunesse,
01 45 06 41 38
3 octobre : Exposition «La Grande Guerre»
à Issy-les-Moulineaux. Exposition qui
présente le témoignage original de trois
Poilus. Lancement vendredi 3 à 19h,
exposition visible du 3 au 27.
● Contact : Espace jeunes Anne Frank,
01 41 23 83 50
Du 9 au 12 octobre : Fête de la science à
Rueil-Malmaison (Centre Socio-culturel des
Mazurières, 41, rue des Mazurières). Au
programme : animations, expositions,
débats, informations métiers afin de faire
découvrir le monde de la science et ses
scientifiques. Contact : BIJ de RueilMalmaison, 01 47 32 82 78
Du 13 au 19 octobre 2014 : Semaine
Bleue à Puteaux. Atelier numérique
intergénérationnel axé sur le thème créatif et
citoyen.
● Contact : BIJ de Puteaux, 01 41 02 95 53
18 octobre : Formation IPSEN (initiation
aux premiers secours enfants et nourrissons)
à Puteaux. A destination des baby-sitters
inscrits au service de mise en relation du BIJ,
en partenariat avec la Croix Rouge, les
Services Enfance et Jeunesse et petite
enfance.
● Contact : BIJ de Puteaux, 01 41 02 95 53
Du 18 au 25 octobre : Formation BAFA à
Antony. Le 11 Espace Jeunes propose une
session de formation générale BAFA.
● Contact : le 11 Espace Jeunes,
01 40 96 79 77
Du 18 au 25 octobre : Session théorique
BAFA à Bois-Colombes. Prise en charge
financière à 50%. Inscriptions au BIJ.
● Contact : BIJ de Bois-Colombes,
01 47 80 30 05
Du 18 au 25 octobre : le PIJ propose en
partenariat avec l’Ifac une session de
formation à la première partie du BAFA.
● Contact : PIJ de La Garenne-Colombes,
01 56 05 03 15
19 octobre : Stage BAFA. Approfondissement
«Animations exceptionnelles et partenariats» à
Issy-les-Moulineaux. Sur inscription.
● Contact : Espace jeunes Anne Frank,
01 41 23 83 50
15 octobre : Forum et emploi Jobs à RueilMalmaison de 13h30 à 17h30, organisé par
la Maison de l’emploi de Rueil-Suresnes,
Pôle-emploi, SIJ et le service d’Information
Jeunesse de Rueil (Espace Annonce, Espace
Commerce, Espace information Bafa ,
volontariat, droit du travail...), Salle de
L'ATRIUM, 81 rue des Bons raisins.
● Contact : Maison de l’emploi RueilSuresnes, 01 57 61 45 80
16 octobre : Conférence parents-étudiants
sur les systèmes éducatifs des pays
anglophones à Levallois.
● Contact : Espace Jeunes de Levallois,
01 47 15 76 80
Bienvenue à :
Nicolas LEMBERT, BIJ de Courbevoie
Sébastien BUREAU, Suresnes Information
Jeunesse
Bonne continuation à :
Elodie RIGOT, BIJ de Bois-Colombes
Khadija BERREGAD, BIJ de Colombes
Jonathan BASSO, Suresnes Information
Jeunesse
Mohamed SYLLA, Suresnes
Information Jeunesse
Pour connaître l’agenda du Réseau
IJ 92 jusqu’à afin de l’année 2014,
connectez-vous sur le site :
ij92.net
IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 19
PARTENAIRE
A financé cette édition :
La Direction Départementale de la Cohésion Sociale des Hauts-de-Seine
DDCS 92
IJSCOPE 92 est une publication de l’Association IJ 92
Siège social
DDCS
167 / 177 avenue Joliot Curie, 92013 Nanterre Cedex
Contact :
Morgane AUSTRUY
06 12 99 53 38 – [email protected]
www.ij92.net
Directrice de la publication :
Muriel MENVIELLE
Rédactrice en chef :
Morgane AUSTRUY
Comité de rédaction :
Morgane AUSTRUY, Siegfried DELARUE, Choubeila MANGIN
Co-rédacteurs :
BIJ/Espace Jeunes Anne Frank - Issy-les-Moulineaux, BIJ/PIJ de Rueil-Malmaison,
PIJ/La Garenne-Colombes, BIJ/Bois-Colombes, BIJ/Colombes, BIJ/Levallois
Crédits photos : réseau IJ 92 et divers, Thinkstock
Conception graphique et réalisation :
Luc POIGNIEZ, Agence CréaClic !
ISSN : 1771-5237
Dépôt légal : à parution
Gratuit

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