Accompagner les usages numériques des jeunes
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Accompagner les usages numériques des jeunes
Numéro 22 Septembre/Décembre 2014 IJ92 ■ Sous les projecteurs Le Point Information Jeunesse de Malakoff. Page 10 L’info jeunesse du 92 sous toutes ses facettes DOSSIER Accompagner les usages numériques des jeunes © Thinkstock NUMÉRO SPÉCIAL ! edito Même si la période estivale s’achève sans avoir vraiment offert ses plus beaux rayons de soleil, j’espère que ces moments de vacances vous auront apporté suffisamment de repos pour entamer la rentrée sereinement. Pour vous y aider, les structures I.J. se mobilisent autour du dispositif « S.O.S. rentrée » destiné à accompagner les jeunes sans affectation dans leurs démarches auprès des établissements scolaires. Certaines d’entre elles proposent différents services de mise en relation : - entre parents et jeunes à la recherche d’un Job de Babysitter ; - entre jeunes et entreprises à la recherche d’un stage. Avant de vous laisser découvrir ce numéro spécial dédié à l’I.J. 3.0., ainsi qu’à l’omniprésence des T.I.C. chez nos jeunes citoyen(ne)s du numérique, permettezmoi de vous souhaiter - au nom du conseil d’administration, et de la coordinatrice de l’association I.J. 92 - une très bonne rentrée pleine d’énergie ! IJ92 L’Information Jeunesse : un réseau au plus près des attentes des jeunes ! ■ Visite du Parlement Européen de Bruxelles à La Garenne-Colombes Le projet « Vers une citoyenneté européenne », porté par le PIJ de La Garenne Colombes et les volontaires en Service Civique de l’association La Garenne-jeunesse, s’inscrit dans la continuité des actions réalisées par le PIJ au mois de juillet visant à sensibiliser les jeunes à la citoyenneté Européenne. Destiné aux jeunes Garennois de 14 à 20 ans, ce séjour du 20 au 23 octobre 2014 dans la capitale de l’Europe vise à contribuer à développer une identité européenne, fondée sur une histoire, des valeurs et une culture commune, à renforcer la tolérance et la compréhension entre jeunes européens, dans le respect des différences linguistiques et culturelles. La visite du quartier européen, du Parlement Européen et du Parlementarium seront l’occasion d’aborder l’histoire de la sommaire ■ Réseau IJ 92 en action ! PAGES 2/4 ■ Gros plan sur… Entretien avec Sabrina PAPELARD, service coopération internationale : le PAGE 5 dispositif IJS ■ Dossier thématique. Accompagner les usages numériques des jeunes. Regards PAGES 6/16 croisés. ■ Remue-méninges. « Cyber-Prev ». PAGE 17 Retrouvons-nous aussi en ligne via www.ij92.net ou sur notre compte Facebook ! ■ Sous les projecteurs. Le Point Information Jeunesse de Malakoff. Muriel MENVIELLE, Présidente de l’association IJ92 ■ Agenda et Arrivées/Départs 2 construction européenne, de comprendre ses institutions, et de les comparer avec les institutions française. En parallèle, un volet Art et Culture abordera la création artistique et l’histoire des arts à travers quatre visites : le parc Mini Europe, le Centre belge de la Bande Dessinée, l’Atomium et La GrandPlace. ■ Contact : PIJ de La Garenne-Colombes ● Tél. : 01 56 05 03 15 ● Mail : [email protected] © Ville de Garenne-Colombes L’heure de la rentrée a aussi sonné pour l’Information Jeunesse AltoSéquanaise ! PAGE 18 IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 PAGE 19 ■ Journées JBUS «En route vers de nouveaux publics» à Rueil-Malmaison - 10 et 11 juillet 2014 Les 10 et 11 juillet derniers, ont eu lieu à Rueil Malmaison deux journées visant à sensibiliser le public sur les thèmes de la santé et de l'environnement, de favoriser l'identification de partenaires locaux et de permettre aux partenaires participant à l'action d'informer le public sur leurs missions et leur actualité. Les intervenants avaient investi pour l'occasion le quartier Mazurières dans les Hauts de Rueil. IJ SCOPE 92 RÉSEAU IJ 92 EN ACTION Les partenaires ont proposé au public de suivre un parcours ludique à travers différents stands : des animations du JBUS (jeux, projections de courts-métrages, un atelier modelage), des informations multi-thèmes (équilibre alimentaire, vaccination, risques liés au soleil, sommeil, tabac, don d'organes, audition) par les infirmières du service prévention santé de la ville, une présentation du dispositif Junior Association par l'association IJ 92, la projection d'une vidéo sur la prévention du diabète et une présentation de supports photos, vidéos, multimédia et PAO réalisés avec les jeunes par l'association Control'Z. Enfin, par l'Information Jeunesse, une exposition sur les risques auditifs liés à l’écoute de la musique intitulée « Ça bourdonne dans tes cages à miel ! », un atelier jardinage plantes aromatiques, des jeux de société sur l'équilibre alimentaire, l'écologie et la confection de ■ Fête de la musique à Antony badges autour des thèmes de la journée. Au final, les familles et les enfants des Clubs de jeunes se sont pris au jeu des activités, tout en engrangeant de nombreuses informations utiles. Cette action a donné la possibilité au public de confronter ses pratiques et ses comportements vis-à-vis de la santé et a été l'occasion pour tous d’échanges constructifs. ■ Contact : BIJ de Rueil-Malmaison. ● Tél. : 01 47 32 66 32 ● Mail : [email protected] ■ Les projets de jeunes à l’honneur à Issy-lesMoulineaux… Dans le cadre du soutien apporté aux initiatives des jeunes, la Ville d’Issy-lesMoulineaux attribue des aides financières destinées à encourager et à favoriser leur réalisation. Ainsi chaque année, 6 projets portés par des « 16 à 30 ans » sont cofinancés par « la Bourse de l’aventure ». Le BIJ de la ville, plus connu sous le nom d’Espace Jeunes Anne Frank, accompagne les jeunes et coordonne ce dispositif. Une exposition sera consacrée aux lauréats 2014 du mardi 2 au vendredi 24 décembre. Cet évènement sera l’occasion pour les jeunes de s’inspirer de l’expérience des ■ … et à Bois-Colombes Dans le cadre de la remise des récompenses pour les jeunes bacheliers 2014 et de la semaine de la solidarité internationale, le BIJ de Bois-Colombes organisera le vendredi 21 novembre dans la salle du conseil municipal de la Mairie de 18h30 à 20h30, une exposition des projets 2014 portés par les jeunes de ville ayant reçu une aide de la ville et du Conseil Général des Hauts-de-Seine. Chaque jeune porteur Le 28 juin le 11-espace jeunes a participé à la Fête de la musique à Antony, en proposant une après-midi d’animations pour les jeunes avec des scènes musique et danse amateurs, un baby-foot humain, un stand égalité filles-garçons, un stand jeu vidéo et un stand de présentation information jeunesse. Des actions de prévention-santé ont été menées avec la distribution de bouchons auditifs et de préservatifs. ■ Contact : Le 11-Espace jeunes ● Tél. : 01 40 96 73 77 ● Mail : [email protected] ■ Conférence parentsétudiants sur les systèmes éducatifs des pays anglophones à Levallois L’Espace Jeunesse, en partenariat avec Admission Accomplie, organise une conférence parents-étudiants où seront présentés les systèmes éducatifs en Grande-Bretagne, Canada, Irlande et USA, les examens à préparer et les processus d’admission, le jeudi 16 octobre à 19h, salle Naldini, 55, rue Paul Vaillant Couturier. ■ Contact : Espace Jeunesse de Levallois ● Tél. : 01 47 15 76 80 ● Mail : espacejeunesse @ville-levallois.fr lauréats et d’échanger avec eux le 5 décembre à partir de 19h, pour partir soimême en 2015 vers l’aventure ! ■ Contact : Espace Jeunes Anne Franck ● Tél. : 01 41 23 83 50 ● Mail : [email protected] disposera d’un stand d’exposition avec affiches, posters, photos, légendes, et vidéo à l’appui. L’association New Cityzen, qui promeut l’engagement citoyen, présentera des témoignages de projets solidaires, à travers la diffusion de reportages réalisés dans le monde (Pérou, Allemagne,…), ainsi qu’une diffusion des interviews des jeunes porteurs 2014. ■ Contact : BIJ de Bois-Colombes ● Tél. : 01 47 80 30 05 ● Mail : [email protected] IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 3 IJ SCOPE 92 RÉSEAU IJ 92 EN ACTION ÉVÉNEMENTS À VENIR ■ Les rencontres départementale et régionale des Juniors Associations Dans le cadre de ses missions d'animation du réseau départemental des Juniors Associations, le Relais départemental, constitué de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale, de la Ligue de l'Enseignement, de la Fédération des Centres Sociaux et d'IJ 92, organise un temps de rencontre annuel en direction des Juniors Associations des Hauts-de-Seine, le samedi 4 octobre prochain à l’Espace Jeunes Anne Frank à Issy-lesMoulineaux. A travers la mise en place de différents ateliers, cette manifestation sera l’occasion pour les jeunes des 14 Juniors ■ Collectif « Envie d’Europe 92 » : restitution départementale du séminaire Européen En avril 2014, le collectif « Envie d’Europe 92 », constitué de 11 structures jeunesse alto-séquanaises*, a convié des professionnels jeunesse issus de 8 pays européens à un séminaire de contact portant sur l’accès à la culture et aux pratiques artistiques et culturelles. Financé dans le cadre du programme Erasmus+ et par la Direction Départementale de la Cohésion sociale, ce séminaire avait pour objectif de faire émerger de futurs projets européens. Une restitu- 4 IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 Associations du département de se rencontrer et d'échanger sur leurs projets, de réaliser un bilan annuel des actions réalisées, ou encore de s'initier à différents jeux avec l’association Strata’j’m. Un temps sera également dédié à la préparation la rencontre régionale des Juniors Associations, qui cette année sera accueillie par le département de l'Essonne, le 28 octobre prochain. ■ Contact : Amadou DIEW ● Tél. : 01 46 69 92 14 ● Mail : [email protected] ■ Rassemblement départemental sur l'engagement des jeunes La Direction départementale de la cohésion sociale du 92, dans le cadre d’un partenariat étroit avec les têtes de réseau que sont l’association IJ 92, la Fédération des centres sociaux et la Ligue de l’Enseignement convie le 27 novembre prochain les services municipaux et les associations jeunesse à une matinée d’échanges sur le thème « Territoires et engagement des jeunes ». ■ Contact : Christine GABEL, DDCS 92 ● Mail : [email protected] ■ Chantiers citoyens jeunes à Colombes tion départementale visant à échanger autour cette expérience aura lieu le 9 octobre prochain, de 9h00 à 13h00, à l’Espace bar de la Préfecture des Hauts-de-Seine à Nanterre. * (Les BIJ de Levallois et Courbevoie, les services jeunesse de Levallois et Colombes, les Centres socioculturels des Fossés-Jean à Colombes, le CSCB à Sceaux, le CAEL à Bourg-la-Reine, les associations Contrôle-Z, le Plus Petit Cirque du Monde, la Fédération des centres sociaux et IJ 92). ■ Contact : association IJ 92 ● Tél. : 01 40 97 45 26 ● Mail : [email protected] Durant les périodes de vacances scolaires, le Bureau Information Jeunesse organise depuis plusieurs années des « chantiers citoyens jeunes rémunérés ». L'essentiel des chantiers de ces deux dernières années consistaient en des travaux de rafraîchissement (ponçage, enduit, peinture...) de locaux municipaux, ainsi que de la réfection des lisses normandes des quartiers nord et sud des Fossés Jean. Cet été, le BIJ a souhaité diversifier ces chantiers et les aborder sous la thématique de la protection de l'environnement, du tri sélectif et du civisme. En ce sens, en collaboration avec le Service Propreté de la commune, une quarantaine de jeunes se sont relayés durant le mois de juillet pour maintenir le quartier des Fossés Jean propre. Ainsi, le BIJ aura recruté, tous chantiers confondus, une centaine de jeunes qui auront travaillé en moyenne 5 jours pour un salaire de 300 euros. ■ Contact : BIJ de Colombes ● Tél. : 01 47 60 82 60, [email protected] IJ SCOPE 92 L'ENTRETIEN AVEC… Sabrina PAPELARD, chargée du dispositif Initiatives Jeunes Solidaires (IJS) au Conseil Général des Hauts-de-Seine ■ Entretien dans lequel elle nous fait part des objectifs du dispositif, des relations avec le réseau IJ 92 et les perspectives pour 2015. uels sont les objectifs du dispositif Initiatives Jeunes Solidaires ? Le dispositif départemental Initiatives Jeunes Solidaires est un appel à projets destiné aux jeunes de 18 à 30 ans qui habitent, étudient ou travaillent dans les Hauts-de-Seine et qui souhaitent mener des projets de solidarité internationale en partenariat avec une association dont le siège social est en France. A travers ce dispositif, le Département vise à : • Encourager l’engagement solidaire de ses jeunes citoyens alto-séquanais. • Favoriser l’ouverture au monde ainsi que l’esprit d’initiative des jeunes de son territoire. • Valoriser les apprentissages liés à l’élaboration d’un projet et à l’expérience vécue tant sur le plan personnel que professionnel. • Sensibiliser aux problématiques du développement. Q Quels types de projets peuvent être soutenus ? Des projets de solidarité internationale, dont la durée consacrée au projet est comprise entre 1 à 12 mois sur le lieu de réalisation, dans l’axe thématique de la lutte contre la malnutrition et l’extrême pauvreté. Les actions peuvent se concrétiser sous diverses formes, les plus récurrentes étant l’appui à la construction et la réhabilitation de bâtiments, l’animation culturelle et sportive, le soutien pédagogique et la sensibilisation aux problématiques de santé et d'hygiène (souvent initiée par des étudiants en médecine). On retrouve également les actions favorisant le développement économique local comme par exemple la création d’une coopérative ou la mise en place d'une structure de microcrédit. Une priorité est accordée aux actions visant les pays ciblés par la politique de coopération internationale départementale : l’Arménie, le Bénin, le Cambodge, Haïti et le Mali. Ce dernier n’étant cependant actuellement pas éligible pour des raisons d’insécurité. En ce qui concerne les autres pays, les projets doivent se dérouler dans des pays à Indice de Développement Humain (IDH) faible et moyen selon le classement du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Bilan du dispositif Initiatives Jeunes Solidaires de 2009 à 2014 • 210 projets soutenus • 935 jeunes alto-séquanais impliqués • 661 950,25 € attribués par le Conseil général des Hauts-de-Seine Sous quelles formes se traduit le soutien apporté aux jeunes ? Le soutien se traduit, d'une part, sous forme d’une aide financière de 6 000 € maximum, dans la limite de 50 % du budget total du projet. Ce montant alloué est versé en 2 temps (70 % au moment du départ puis 30 % au retour sur présentation d'un rapport final) à l'association qui porte le projet en partenariat avec les participants. D'autre part, un accompagnement est proposé au montage du projet, pour la mise en place d'action de restitution de qualité sur le territoire et la réalisation d'un rapport final. En amont, les jeunes peuvent être aidés dans la constitution du dossier de subvention : composition du budget (équilibre, structure,…), clarification ou valorisation de certaines informations, orientation vers des actions de restitution pertinentes afin que les jeunes puissent échanger sur leurs expériences à travers différents moyens (presse, expositions, diffusion vidéo…). Les porteurs de projets sont auditionnés par une commission de présélection composée d'élus du Département : ils sont informés et conseillés sur les modalités de cet exercice oral, qui n’est pas simple pour tous. Comment travaillez-vous avec le réseau IJ 92 ? L'accompagnement auprès des jeunes intervient en complément de celui des bureaux d'information jeunesse, notamment dans l'apport d'informations plus spécifiques liées aux exigences d’un projet de développement durable d’une institution publique. Quelles sont les perspectives d’IJS pour 2015 ? Une nouvelle campagne devrait être lancée courant novembre pour la 7ème édition du dispositif. 2015, sera, nous en sommes convaincus, aussi riche de belles "expériences" ! ■ Contact : Sabrina Papelard ● Tél. : 01 76 68 84 37 ● Mail : [email protected] IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 5 Le numérique dans l’Information Jeunesse Dans le cadre de sa mission éducative, le réseau Information Jeunesse propose des services et développe des initiatives afin de lutter contre la fracture numérique. Créés en 2001, les “Points cyb” ont pour vocation de « permettre la promotion et l’accès aux nouvelles technologies », avec pour objectifs d’améliorer l’accès des jeunes à l’information, de créer des services de proximité et d’en permettre l’initiation, de favoriser l’expression et la citoyenneté des jeunes, de développer les pratiques artistiques et culturelles grâce à l’outil multimédia. En 2009, ERYICA, l’Agence européenne pour l’information et le conseil des jeunes, a doté le réseau Information Jeunesse de “Principes pour l’information jeunesse en ligne” ; en plus du rôle de l’Information Jeunesse qui consiste à aider les jeunes à trouver les bonnes informations et à prendre leurs décisions eux-mêmes, l’information jeunesse en ligne aide les jeunes à optimiser les avantages d’Internet et à en minimiser les risques potentiels, en développant leur esprit critique. Garantir aux jeunes un accès à des informations fiables en répondant à leurs besoins est au coeur des missions de l’Informateur Jeunesse. Au quotidien, les Bureaux et Points Information Jeunesse accompagnent les jeunes afin qu’ils s’approprient l’outil informatique et le multimédia dans leurs projets personnels ou professionnels. La présence croissante des professionnels de l’Information Jeunesse sur le web, à travers les réseaux sociaux ou les sites internet, constitue une communication adaptée aux pratiques des jeunes. Dans les Hauts-de-Seine, ce sont : • 7 Bureaux et Points Information Jeunesse labellisés Point Cyb. • 10 Bureaux et Points Information Jeunesse disposant de page Facebook ou Twitter. 6 IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 Le numérique est désormais omniprésent dans notre société. Avec le développement du très haut débit et du wifi, l’internet mobile et l’utilisation massive des objets connectés se généralise, particulièrement chez les jeunes. Adeptes des technologies de l’information et de la communication, le web est aujourd’hui une réalité constitutive de leur quotidien. Autant de transformations qui, si elles ouvrent de nouvelles perspectives, posent également de nouveaux enjeux, et interrogent les modalités de leur accompagnement. Comment les jeunes utilisent-ils internet au quotidien ? Peut-on réellement parler de génération Y ? Quels sont les risques possibles de ces usages, comment les prévenir ou réagir ? Quelles sont les réponses apportées par les politiques publiques pour faciliter l’accès au numérique ? A travers différentes interviews d’acteurs intervenant dans le champ du numérique, ce dossier s’attache à réaliser un panorama des réalités et des enjeux des différents usages des jeunes en matière de TICE, ainsi qu’à apporter des éléments de réponses quand aux accompagnements possibles de ces usages. IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 7 Dossier spécial : accompagner les usages numériques des jeunes Entretien avec Jean-Luc Raymond, Consultant indépendant Jean- Luc Raymond est Consultant indépendant et associé de la SCOP Société Anonym e Coopaname (Paris), Coopérative d’Activités et d’Emploi (entreprise du s ecteur de l’Economie Sociale et Solidaire, s tructure innovante, Consultant formateur en projets numériques citoyen et conception éditoriale, Consultant en stratégies numériques. Il est chargé de cours Universités (CELSA Paris Sorbonne, Paris Est Marne-la-Vallée, Paris 3 Sorbonne Nouvelle…) en Communication Institutionnelle et Sociologie des Médias Informatisés. Il est missionné depuis décembre 2009 par la Délégation aux Usages Internet (Secrétariat d’Etat au numérique ; Ministère de l’économie, du redressement productif et du numérique) comme animateur du réseau et coordinateur éditorial des deux portails nationaux consacrés aux Espaces Publics Numériques : www.netpublic.fr et www.netemploi.fr . 8 Comment peut-on définir les usages numériques des jeunes aujourd’hui ? Je préfère le terme de pratiques, employé par les sociologues. Peu d’études longitudinales sont réalisées sur la question, hormis l’enquête annuelle « La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française » réalisée par le CREDOC (Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de Vie) pour ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes). “ Aujourd’hui, on peut observer une certaine désaffection des jeunes à l’égard de Facebook, liée à des pratiques davantage segmentées, et la montée en charge de l’utilisation d’applications comme Snapchat ou Line. ” Ce qui a changé est lié à un phénomène très français : le bas coût des connexions internet pour ce public, ce qui a pu contribuer significativement à l’explosion des pratiques liées aux outils mobiles. Au début des années 2000, la tendance dominante était celle des blogs, en parallèle de la messagerie instantanée MSN (puis Messenger). Puis, un transfert s’est opéré sur Facebook, qui comprend une messagerie instantanée et qui permet davantage de fonctionnalités, avec la notion de profil, de statut, d’invitations… IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 Aujourd’hui, on peut observer une certaine désaffection des jeunes à l’égard de Facebook, liée à des pratiques davantage segmentées, et la montée en charge de l’utilisation d’applications comme Snapchat ou Line, qui permettent d’échanger des contenus avec une ou plusieurs personnes, de manière instantanée et éphémère, sois disant « effaçables », ou encore ASK FM. On observe également une poussée de l’utilisation d’outils plus spécialisés, avec notamment Instagram, une application de partage de photos et de vidéos, souvent lié au suivi des stars ; les stars arrivent, les ados suivent ! Autre pratique, celle de l’utilisation massive des médias vidéo, et particulièrement YouTube, site qui permet d’envoyer, de regarder et de partager des séquences vidéo ; c’est le moteur de recherche le plus utilisé par les jeunes au quotidien ! Au sein de la population jeune, les pratiques sont circonscrites par les pairs ; on observe des petites communautés très reliées entre elles, avec des jeux d’identité, de cache-cache. Comment peut-on définir les usages numériques des jeunes aujourd’hui ? L’utilisation de Twitter n’est pas un phénomène de masse et se caractérise davantage par vagues, liées au suivi de l’actualité des stars ou aux « live tweets » d’émissions TV. Les jeunes n’y sont pas actifs très longtemps ; ils ne comprennent pas forcément l’intérêt. Et en ce qui concerne la place du numérique dans la recherche d’emploi ? Il existe une certaine pression sociale sur l’importance d’être présent et actif sur les réseaux sociaux pour trouver un emploi. On observe une présence de plus en plus tôt des jeunes sur les réseaux sociaux professionnels ; la recherche d’emploi en ligne s’effectue à travers des applications comme Linkedin, qui comptabilise 8 millions d’utilisateurs, JobiJoba, ou encore Doyoubuzz. Cette présence nécessite d’être construite par l’élaboration de stratégies au lobg cours, comme le démontre notamment les travaux des sociologues Dominique PASQUIER et Eva ILLOUZ. Dossier spécial : accompagner les usages numériques des jeunes Peut-on aujourd’hui parler de culture numérique ? On entend de plus en plus le terme de « culture numérique » ; cela correspond à un état de prise en compte d’une histoire, d’un patrimoine du numérique. Le numérique n’est pas quelque chose de nouveau; des expositions dédiées au Jeu vidéo à la Cité des Sciences ou au Grand Palais en témoignent. Dans les cursus universitaires, la culture numérique commence à émerger. Aujourd’hui, l’enjeu se situe autour de la question des « compétences numériques » (e-skills) et des usages que les jeunes font des outils. Le concept de « Génération Y » est surtout un concept marketing, beaucoup de jeunes possèdent des outils, mais ne savent pas les utiliser ; c’est la fracture numérique de second niveau, dite « fracture d’usages ». Depuis 10 ans, les notions de compétences et de culture numérique sont associées à travers le B2I et le C2I. Actuellement, la question de l’apprentissage du code sur les Temps d’Accueils Périscolaires (TAP) suscite un vaste débat ; le code pour le code n’a pas de sens, savoir comment fonctionne internet, apprendre à structurer sa pensée dans une dimension collaborative et contributive en est tout aussi important. La lecture numérique, hypertextuelle, permet de comprendre les enjeux des acteurs, de décrypter le rapport à la publicité des mots. Par ailleurs, Internet a renforcé l’image, mais aussi l’écrit ; il est nécessaire de construire une écriture numérique, c'est-à-dire une narration conforme au média utilisé, pour être lu et être visible en ligne. “ Aujourd’hui, l’enjeu se situe autour de la question des « compétences numériques » (e-skills) et des usages que les jeunes font des outils. Le concept de « Génération Y » est surtout un concept marketing, beaucoup de jeunes possèdent des outils, mais ne savent pas les utiliser ; c’est la fracture numérique de second niveau, dite « fracture d’usages ». ” Comment accompagner le développement de ces compétences ? Cet apprentissage peut être réalisé par le faire, avec les Lab/Fab Lab. Il peut également passer par le ludo-éducatif, avec des jeux comme Minecraft, ou encore basé sur la créativité, avec la construction collective d’un savoir partagé en ligne, comme a Grande Bibliothèque du Droit, site « Wikipédia » du Droit réalisé en collaboration avec des étudiants de l’Université Paris 1. Quels sont les enjeux à venir autour du numérique? Une première question se situe autour des données et de leur organisation, avec le Big data. La fracture numérique d’usages implique une réflexion autour de l’éducation au traitement des données. Seconde question, celle des capteurs et des objets connectés : au Canada par exemple, une école a intégré dans sa charte un règlement qui encourage et encadre l’utilisation de ces objets par les élèves et l’enseignement. La troisième question est liée à l’émergence de la « Smart city », la ville intelligente ; que fait-on avec les données recueillies ? Comment les citoyens peuvent réellement y participer et rester maîtres de leurs données. L’éducation au numérique par le faire est à réinvestir, c’est une vrai question. Avec les enjeux à venir, les EPN, les Informateurs Jeunesse ont un réel rôle à jouer en la matière : des choses existent, il faut s’en inspirer, expérimenter avec les jeunes sur des projets à longs termes, afin d’en évaluer et d’en sentir l’impact. ■ Contact : [email protected] Actualités et missions : http://www.jeanlucraymond.fr Twitter : http://twitter.com/jeanlucr LinkedIn et blog : http://www.linkedin.com/in/jeanlucraymond Facebook (profil) : http://www.facebook.com/jeanluc.raymond Facebook (page) : http://www.facebook.com/jeanluc.raymond.pro IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 9 Dossier spécial : accompagner les usages numériques des jeunes Entretien avec la Délégation aux Usages de l’Internet Quelles sont les missions de la Délégation aux usages de l’Internet ? La Délégation aux usages de l’Internet (DUI) du Ministère chargé du numérique a pour mission d’accompagner la population française à maîtriser les usages fondamentaux et les nouveaux usages numériques, en proposant des dispositifs publics adaptés aux besoins des citoyens, qui prennent en compte les inégalités d’accès à la culture numérique. E-Inclusion : de quoi parle-t-on ? L’inclusion numérique ou e-inclusion permet, selon le rapport du Conseil National du Numérique (1), de réactualiser la notion de fracture numérique. La notion d’e-inclusion met aussi l’accent sur la fracture culturelle plutôt qu’uniquement sur la fracture matérielle liée à l’inégalité d’accès aux outils et aux infrastructures. La fracture culturelle a de multiples sources : générationnelle, sociale, professionnelle, territoriale, elle concerne la capacité à maîtriser des usages évolutifs et stratégiques pour la vie quoti- dienne, la recherche d’emploi, les apprentissages, les relations sociales, le pouvoir d’agir, la réussite économique de tous… Au-delà de la maîtrise des outils matériels et logiciels et de leurs usages, elle inclue, la question de la littératie numérique c’est-à-dire l’aptitude à comprendre et à utiliser le numérique dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses compétences et capacités (2). C’est ainsi que pour ne pas souffrir d’illectronisme, les citoyens doivent acquérir une culture numérique suffisante pour être intéressés aux enjeux citoyens, économiques, politiques, culturels, sociaux concernés par les transformations numériques. Ils doivent, notamment les jeunes, pouvoir, en conscience, devenir auteurs et acteurs des orientations et du développement des usages. Face aux enjeux du numérique, vers quelles évolutions tendent “ La notion d’e-inclusion met aussi l’accent sur la fracture culturelle plutôt qu’uniquement sur la fracture matérielle liée à l’inégalité d’accès aux outils et aux infrastructures. ” 10 IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 les services proposés par les espaces publics numériques (EPN) ? Les services proposés ont pour objectif de permettre à tous, quel que soit l’âge, la situation professionnelle, etc. de comprendre les enjeux du numérique, d’acquérir une connaissance des usages et une maîtrise technique et cognitive adaptée aux besoins personnels, professionnels et citoyens. Les EPN, adoptent des formes très diversifiées (structures fixes, mobiles, de formation, de ressources, de découverte, de loisirs, de rencontres, d’expérimentation, …) selon leur déploiement au sein d’établissements publics ou privés : médiathèques, maisons de l’emploi, missions locales, relais de services publics, centres sociaux, MJC, Maisons pour tous, Bureaux Information jeunesse, organismes de formation, FabLabs, InfoLabs, foyers ruraux, … Ils diversifient, de plus en plus, leur offre de services et leurs modes d’accompagnement en s’ouvrant à des projets coopératifs co-imagins et coconstruits avec les usagers et en lien avec les collectivités territoriales pour engager des réflexions ou réaliser des actions d’intérêt local qui contribuent, en même temps, à consolider la maîtrise, par tous, des savoirs et des compétences liés aux usages du numérique. Dossier spécial : accompagner les usages numériques des jeunes Comment l’Etat accompagne-t-il ces évolutions ? La Délégation aux usages de l’Internet, pilote plusieurs programmes d’accompagnement qu’elle déploie avec l’appui de pôles de ressources interrégionnaux, tant pour soutenir les laboratoires de fabrication numérique (FabLab, InfoLab, Livinglab…), que pour favoriser l’insertion des jeunes par le numérique. Plus particulièrement, la création d’Emplois d’Avenir numériques dans les EPN en partenariat avec une entreprise marraine ouvre des perspectives sur les questions d’orientation professionnelle, de découverte des métiers, d’innovation co-construite entre les EPN, les jeunes, les entreprises, les centres de formation et les collectivités locales. Les pôles de ressources interrégionnaux détiennent une expertise adaptée au développement de la médiation numérique sur les nouveaux usages et à l’identification et l’accompagnement des jeunes vers leur insertion économique et socioprofessionnelle (inclusion numérique). Un outil d’auto-diagnostic des compétences numériques des jeunes sera bientôt mis à disposition pour compléter le dispositif de reconnaissance des compétences déjà existant avec le PIM Passeport Internet Multimedia et le B2iAdultes. Les jeunes font-ils l’objet d’actions spécifiques ? En plus des actions précitées sur la formation et la reconnaissance des compétences acquises, les jeunes bénéficient dans le cadre du « Programme Priorité Jeunesse », de mesures spécifiques, liées à des démarches d’inclusion numérique, notamment pour l’acquisition de compétences numériques, la sensibilisation aux enjeux et risques de l’Internet, la découverte de nouveaux usages du numérique, tels ceux relevant de la fabrication numérique (transformation de la matière et traitement de données). Ils font également l’objet de mesures facilitant leur participation grâce à une incitation à les faire entrer dans la gouvernance des EPN (programmation, modèle économique, utilité sociale, rayonnement culturel, stratégies de développement au bénéfice des territoires). Une « Consultation sur un label de qualité pour promouvoir la médiation numérique dans les territoires » a été lancée jusqu’au 9 octobre, avec quels objectifs ? Cette consultation nationale vise à réunir des propositions pour soutenir les nombreuses initiatives citoyennes de médiation numérique qui ont émergé ces dernières années, dans les territoires, à côté des espaces publics numériques. Elle cherche en particulier à valoriser le travail des médiateurs numériques et des animateurs multimédia au sein des EPN et à faciliter l’adaptation de cer- “ Les services proposés ont pour objectif de permettre à tous, quel que soit l’âge, la situation professionnelle, etc. de comprendre les enjeux du numérique, d’acquérir une connaissance des usages et une maîtrise technique et cognitive adaptée aux besoins personnels, professionnels et citoyens. ” tains de ces lieux aux nouvelles exigences des territoires et des populations en termes d’accompagnement aux usages : ouverture à la mobilité des ressources humaines et matérielles, à des qualifications renforcées et spécialisées des accompagnateurs, à des postures d’accompagnement ouvertes au projet, à l’innovation, au développement local. ■ (1) « Citoyens d’une société numérique – Accès, Littératie, Médiations, Pouvoir d’agir : pour une nouvelle politique d’inclusion », Conseil National du Numérique, novembre 2013. http://www.cnnumerique.fr/wpcontent/uploads/2013/12/RapportCNNum-10.12-1.pdf (2) Citation dans le rapport du CNNum, Conseil National du Numérique, page 20, la littéracie au-delà de l’usage, « Citoyens d’une société numérique. Accès, Littératie, Médiations, Pouvoir d’Agir, pour une nouvelle politique d’inclusion », de « la littéracie à l’ère de l’information », OCDE, 2000, http://www.oecd.org/fr/éducation/ etudes-pays/39438013.pdf IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 11 Dossier spécial : accompagner les usages numériques des jeunes Interview de Alla KULIKOVA, responsable du pôle prévention, des actions de sensibilisation et des projets européens à l’association e-Enfance. Quelles sont les missions d’e-Enfance ? E-enfance est une association de protection de l’enfance sur internet, créée en 2005. Sa mission principale est d’assurer la protection de l’enfance sur internet et sur les outils connectés ; ordinateur, téléphone portable, jeux vidéos… ; tous les outils numériques qui se connectent à internet, qui permettent d’être en lien avec les autres personnes et d’avoir accès à des contenus via internet. Reconnue d’utilité publique, l’association e-Enfance exerce une mission de sensibilisation aux bons usages sur internet, principalement auprès des enfants et des adolescents, mais également auprès des parents ainsi que des professionnels qui les encadrent. L’association assure également une mission d’expertise auprès des institutions publiques, du secteur de l’industrie et de l’Europe ; nous sommes souvent auditionnés sur les questions liées aux usages numériques des jeunes, aux problèmes auxquels sont confrontés les parents et les professionnels par rapport à ces différents usages, mais aussi, au-delà des risques, sur la façon d’assurer une meilleure éducation numérique. www.e-enfance.org En direction de quels publics intervenez-vous? Nous intervenons auprès de 3 types de public: les jeunes, les parents et les professionnels. Agréée par le Ministère d’Education nationale, l’association e-Enfance propose des actions de sensibilisation pour des enfants et les adolescents âgés de 8 ans à 17 ans. Nous intervenons principalement auprès des collégiens, les 1114 ans, âge où la prévention est vraiment efficace. Ces interventions sont réalisées sur toute la France et sont gratuites, dans le cadre d’une convention signée avec le Ministère de l’Education Nationale. Elles peuvent notamment correspondre à un programme de sensibilisation déterminé par le CESC d’un établissement sur les questions de santé et de citoyenneté : sommeil et écrans, usages excessifs, les médias et le regard critique, le respect de soi et des autres, les problèmes de violences et de cyber-harcèlement. En parallèle, nous proposons des conférences et des cafés-débats à destination des parents dont les enfants ont bénéficié de nos actions. Ces temps sont enrichissants pour les parents présents mais les parents qui y assistent, mais les familles qui en auraient le plus besoin ne se déplacent pas forcément. Afin de les toucher, nous remettons une plaquette à leur attention aux enfants que nos intervenants rencontrent en séance. Par ailleurs, depuis 3 ans, nous avons créé un site internet en partenariat avec le Secrétariat d’Etat à la Famille, « www.info-familles.netecoute.fr », constitué d’une foire aux questions permettant de s’informer sur les usages des enfants en ligne et d’obtenir des conseils spécialisés. Nous intervenons également sur le temps extra-scolaire, à la demande des accueils de loisirs, d’associations, de foyers, de centres d’accueil ou d’hébergement. Nos interventions y sont moins balisées qu’en établissement, le public n’étant pas aussi homogène que dans une classe. L’idée est de construire une intervention “sur-mesure” qui sera adaptée aussi bien sur dans son contenu que sur sa forme aux besoins et problématiques identifiées par les professionnels, et qui permettra de répondre efficacement aux questions des jeunes. Quelles sont vos méthodes d’intervention ? Nos interventions sont des ateliers interactifs basés sur différents supports 12 IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 et qui laissent une part importante à la discussion et au débat. Nous nous appuyons toujours sur un support visuel, qu’il s’agisse d’un réseau social, d’une application mobile, d’un contenu sur internet : nous utilisons les mêmes outils que les jeunes, afin de créer une échange vivant dans un univers qu’ils connaissent et affectionnent. Les techniques d’animations sont variées et adaptées au groupe que nos intervenants ont en face d’eux. Par exemple, lors d’une séance d’une heure trente, l’intervenant diffuse une vidéo, puis l’analyse avec le groupe, ou encore travaille à partir d’une photo et la fait évoluer sur différents supports : “Là c’est chez toi, là sur le téléphone d’un ami, là sur un abribus, quelle différence il y a-t-il ?” Nous cherchons à faire prendre conscience aux jeunes de la perception de l’image selon les différents contextes, notamment des images privées ou dénudées qu’ils peuvent s’échanger entre eux. Ce travail permet d’éveiller leur esprit critique par rapport au partage des contenus personnels, et de les faire réfléchir à l’importance des médias qui traitent les images et les informations d’une certaine manière. Dossier spécial : accompagner les usages numériques des jeunes Nous utilisons également des saynètes et des mises en situation pour travailler sur le cyber-harcèlement et les usages excessifs. Un quizz permet de consolider les acquis à la fin de chaque thème. En plus de la prise de conscience de la diffusion massive des contenus sur internet, l’objectif de nos interventions est d’apporter des connaissances techniques aux enfants et aux jeunes. En effet, contrairement à ce qu’on a tendance à penser, ces “natifs du numérique” (digital native) ne maîtrisent pas toujours les fonctionnalités des outils qu’ils utilisent pourtant énormément. Face à un problème sur Internet, les jeunes ne savent souvent pas comment réagir, ni auprès de qui chercher de l’aide. Sur Facebook ou Snapchat, ils publient des photos, commentent, taguent des vidéos, mais ils ne peuvent pas bien paramétrer leur compte pour qu’une publication ne soit visible que par un certain groupes de personnes, ou ne savent pas comment bloquer un utilisateur nuisible ou signaler un contenu inapproprié. Et concernant les professionnels ? Nous proposons une formation d’une journée à destination des professionnels de l’éducation, infirmières, assistantes sociales, animateurs jeunesse, éducateurs spécialisés... En partant du panorama des usages des jeunes en ligne, l’objectif est de les démystifier, d’expliquer comment prévenir les risques qui y sont associés, mais également d’en montrer la richesse. Il est important de ne pas perdre de vue tous les aspects positifs que les jeunes en tirent. Certains professionnels peuvent avoir des a priori forts sur les usages des jeunes et les risques auxquels ils sont exposés. Nous nous efforçons à les rassurer. Il n’y a pas une manière unique d’accompagner les jeunes sur ces questions : le professionnel est le seul à savoir qui sont les jeunes qu’il encadre, quelle approche peut fonctionner avec eux. C’est pourquoi nous partons toujours de la réalité du terrain, des problématiques identifiées par les professionnels et des situations concrètes auxquelles ils sont confrontés, afin de les analyser ensemble et leur proposer une palette d’outils dont ils puissent s’inspirer et trouver ainsi leur façon d’accompagner les jeunes dans les usages numériques. Vous parlez de bénéfices, quels sont-ils ? Ils sont extrêmement nombreux ! Les enfants et les jeunes effectuent de nombreuses recherches pour l’école, et pour eux, et cela participe donc à l’élaboration de leur culture générale et à la construction de leur personnalité. L’adolescence est une période délicate remplie de changements hormonaux et corporels, où le jeune se sent souvent seul face à sa famille dans laquelle il ne se reconnaît plus, et le portable lui permet alors de rester en contact avec ses pairs, de se sentir exister auprès de ses ami-e-s, d’être en lien avec eux en permanence et de renforcer ainsi le sentiment d’appartenance à un groupe. C’est également la période de la construction identitaire, et les usages numériques sont pour le jeune l’occasion d’expérimenter différentes personnalités sur des sites, des forums, des jeux, et donc de repousser les limites, de franchir des interdits, pour se tester dans “ Nous utilisons également des saynètes et des mises en situation pour travailler sur le cyber-harcèlement et les usages excessifs. Un quizz permet de consolider les acquis à la fin de chaque thème. En plus de la prise de conscience de la diffusion massive des contenus sur internet, l’objectif de nos interventions est d’apporter des connaissances techniques aux enfants et aux jeunes. ” un cadre qui est rassurant, car on est derrière un écran, à l’abri. Ce sont donc des espaces d’expression et d’expérimentation où l’on se défoule et se dépasse : ces possibilités offertes sur internet sont grisantes ! A quels moments peut-on parler de risques, de dérives ? Au regard de la définition même d’internet, tout usage, toute pratique peut occasionner une dérive. Un commentaire publié peut être mal interprété, la photo publiée peut être modifiée, utilisée à son insu, et avoir une diffusion beaucoup plus large que souhaitée initialement. On pense souvent que les plus jeunes sont les plus exposés aux risques sur internet, ce qui n’est pas juste. En effet, les études montrent que sur Internet, comme dans toute pratique, les risques augmentent avec la pratique et les compétences (étude EUKids Online II). Ainsi, un adolescent de 15 ans maîtrise mieux l’outil numérique qu’un enfant de 10, il en aura donc un usage plus aventureux, et sera par conséquent plus exposé aux risques. Heureusement, la plupart du temps tout se passe bien ! En revanche, quand un jeune se retrouve dans une situation dangereuse sur Internet ou les téléphones portables, il peut avoir du mal à la maîtriser. IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 13 Dossier spécial : accompagner les usages numériques des jeunes Ainsi, le cyber-harcèlement constitue un des problèmes qui préoccupe le plus les établissements scolaires. C’est le fait d’utiliser internet et les outils connectés pour nuire à une personne de manière répétée dans le temps. http://www.agircontreleharcelementalecole.gouv.fr/quest-ce-quele-harcelement/le-cyberharcelement/ Photo humiliante diffusée sur les téléphones portables, rumeurs propagées sur les réseaux sociaux, injures ou commentaires dégradants publiés en ligne persécutent le jeune jusqu’à chez lui. Le cyber-harcèlement et le harcèlement traditionnel vont souvent de pair et aux publications humiliantes s’ajoutent des brimades verbales, voire des violences physiques. Le cyber-harcèlement peut conduire à des situations de grande détresse, de solitude chez ces jeunes, avec le sentimentde ne rien pouvoir faire pour stopper cette diffusion préjudiciable. Bien souvent, le jeune n’ose pas demander de l’aide à ses parents, à cause du sentiment de culpabilité et de honte, mais aussi parce qu’il pense qu’ils ne pourront pas l’aider sur Internet. Justement, quelles sont les aides possibles lors de telles situations ? La première chose que les jeunes souhaitent en cas de problème en ligne, c’est supprimer le contenu, et que rien ne soit jamais arrivé. Au-delà des aspects techniques, il est important d’accompagner le jeune, d’évaluer la gravité de l’impact psychologique, du stress engendré par la situation, et ne jamais le sous-estimer. Sa façon de donner le change peut cacher un traumatisme profond et un malaise réel. Il est nécessaire d’apporter un soutien psychologique, de recréer un cadre sécurisant, et surtout d’impliquer les parents à cette démarche. Par conséquent, il est important de ne pas minimiser les incidents qui arrivent sur les réseaux sociaux ou sur les téléphones, une assistance rapide et appropriée permet d’éviter que la situation ne s’aggrave. Le premier réflexe est donc d’en parler, de partager ses soucis. Il faut absolument garder les preuves des incidents, en réalisant des captures d’écran des contenus préjudiciables. Ces preuves permettront de déposer plainte à la police ou gendarmerie si cela s’avère nécessaire, ou des les cas les plus graves. Il faut également se servir des outils fournis par les sites et les applications, et qui permettent de supprimer un contenu, bloquer un utilisateur ou faire un signalement. La plupart des réseaux sociaux utilisés par les jeunes ont mis en place des procédures de signalement : Facebook, Twitter, YouTube, Ask.fm, le jeu Moviestarplanet. Un centre d’aide est parfois accessible et permet d’être guidé pas-à-pas pour ce signalement. L’équipe de modération du site va vérifier le signalement et supprimer le contenu s’il est abusif. Cette action peut être rapide ou prendre un certain de temps, cela dépend du site et des moyens qu’il a mis en place pour traîter les signalements ainsi que de la gravité du cas signalé. Si malgré le signalement au site le contenu abusif est toujours en ligne, il est possible de demander de l’aide en contactant Net Ecoute 0800 200 000 www.netecoute.fr. C’est le numéro vert national pour la protection des jeunes en ligne, mis en place par la Commission Européenne dans le cadre du programme pour un Internet plus sûr, et opéré en France par l’association e-Enfance. Grâce aux partenariats qu’e-Enfance a établi avec de nombreux réseaux sociaux, nous pouvons parfois accélérer le traitement des signalements qui malgré la démarche de l’utilisateur n’auront pas été supprimés. Nous essayons d’obtenir un retrait sous quelques jours, souvent 48h. Nous avons donc la possibilité d’agir très rapidement dans les situations graves. 14 IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 Au-delà des signalements en ligne, quels sont les autres fonctions de Net Ecoute.fr 0800 200 000 ? Créé en 2008, ce service gratuit permet aux jeunes, à leurs parents et aux professionnels d’obtenir des conseils et de l’aide sur les questions de la sécurité des mineurs en ligne. Nous traitons donc les appels concernant le cyberharcèlement, qui représentent environ 1 appel sur 3, mais également les autres sujets : utilisation abusive des informations personnelles, contenus inappropriés, usage excessif des écrans, paiements dans les jeux en ligne. A part appeler le numéro vert 0800 200 000, il est possible de contacter les conseillers par mail, chat et Skype. Ce service propose une écoute, un soutien psychologique, une aide technique, mais aussi des conseils d’ordre juridique, la démarche à effectuer en cas de dépôt de plainte, etc. Net Ecoute a des partenariats avec d’autres lignes d’assistance permettant de transférer les appelants en fonction de l’aide nécessaire. Nous travaillons avec un réseau de psychologues cliniciens autour des usages excessifs des jeux vidéo et des écrans, vers qui nous pouvons relayer les parents. Un partenariat avec le numéro 119-Enfance en danger permet de transférer l’appel d’un enfant en danger, et avec d’autres numéros d’écoute pour les problèmes d’adolescence ne concernant pas Internet. ■ Liens Facebook et Twitter : https://fr-fr.facebook.com/eenfance https://fr-fr.facebook.com/netecoute https://twitter.com/eenfance Dossier spécial : accompagner les usages numériques des jeunes Entretien avec Florence SYLVESTRE, Directrice du projet Environnement Numérique des Collèges (ENC) La politique des Technologies de l'Information et de la Communication appliquée à l'enseignement par le Conseil général dans les collèges des Hauts-de-Seine. Pouvez-vous nous présenter le projet Environnement Numérique des Collèges ? Ce projet est porté en partenariat avec l’Education Nationale et les différentes instances académiques. Le Conseil général prend en charge l’ensemble des besoins numériques des 93 collèges publics du département de la connexion internet aux services, avec un portail Environnement Numérique de Travail, en passant par la mise à disposition des matériels ainsi que leur maintenance. L’Education Nationale assure la formation des personnels ainsi que la partie pédagogique. Le déploiement du projet ENC à débuté en 2010, sur une période de 4 ans. A ce jour, 80% des collèges sont équipés en infrastructures et 100% disposent du portail ENT. Qu’est-ce qu’un collège « ENC » ? Aujourd’hui, un collège ENC, c’est un collège disposant d’une connexion internet en fibre à 20 méga, de 120 ordinateurs, de 2 ou 3 classes nomades avec des chariots équipés de 16 ordinateurs portables, de 10 tableaux numériques ou vidéo-projecteurs interactifs, et de 15 vidéo-projecteurs standards. Par ailleurs, 20 collèges sont équipés de dispositifs de balado-diffusion, utilisés en langues et dans la mise en œuvre de nombreux projets transversaux et interdisciplinaires. Egalement, nous avons entrepris une expérimentation avec des tablettes. Equipées de 70 logiciels pédagogiques validés par l’Académie, celles-ci ont été déployées dans 3 collèges au printemps 2014. Ce projet est ambitieux et complexe à mettre en place, à la fois en termes pédagogiques et techniques. Un collège ENC, c’est aussi une hotline pour la maintenance, nécessaire pour assurer la fiabilité de l’outil dans le cadre d’un usage quotidien du numérique. C’est enfin le portail ENT, l’Environnement numérique de travail, qui met en réseau l’ensemble des acteurs de la communauté éducative, avec 15 profils d’utilisateurs : parents, élèves, en- seignants, conseillères d’orientation psychologues, CPE… Tous les personnels intervenant dans l’établissement sont raccordés à ce portail, accessible 24h/24h par internet. Justement, quels sont les services numériques proposés par l’ENT ? Les services proposés sont de 3 natures : un premier volet dédié à la communication, destiné à donner de la visibilité à l’établissement. Un deuxième volet a trait à la vie scolaire. Enfin, le volet pédagogique propose une multitude de ressources en ligne aux établissements, ainsi qu’un outil : le cahier de texte numérique, qui permet de faire l’appel, de diffuser des cours, de ramasser des copies en ligne… Le module de travail collaboratif permet de partager des documents, un agenda, de créer un forum entre professionnels ou avec les élèves… L’ENT est « l’intranet » des établissements. “ Le Conseil général prend en charge l’ensemble des besoins numériques des 93 collèges publics du département de la connexion internet aux services, avec un portail Environnement Numérique de Travail, en passant par la mise à disposition des matériels ainsi que leur maintenance. L’Education Nationale assure la formation des personnels ainsi que la partie pédagogique.” IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 15 Dossier spécial : accompagner les usages numériques des jeunes Quels sont les bénéfices de ce programme ? Le programme a permis de contribuer à la modernisation du système éducatif, et de changer les pratiques de gestion et de communication, externe et interne, de l’établissement. Sur la partie pédagogique, le numérique favorise l’individualisation du travail, et permet aux élèves d’être davantage acteurs de leur scolarité. Par exemple, le balado-diffuseur est un dispositif très apprécié, en langues ainsi qu’en théâtre ou en lettres : il permet à l’élève d’écouter, de s’enregistrer, de se corriger, de pratiquer davantage l’oral. Par ailleurs, le tableau numérique a permis de donner une image dynamique de l’école, et la vidéo est un support de plus en plus utilisé. Aujourd’hui, on parle beaucoup de pédagogie inversée. C’est un concept séduisant mais qui nécessite de repenser les pratiques aux niveaux des enseignants et des élèves, afin que le numérique soit encore plus un outil d’aide à la réussite scolaire. Avant le projet, nous étions sur des usages ponctuels du numérique, aujourd’hui nous sommes sur des usages quotidiens : en mars 2014, nous avons atteint 1 000 000 de visites par mois sur le portail ENT. Suite à une enquête réalisée, 93% des parents et 80% des enseignants se déclarent satisfaits. Comment le Département contribue-t-il à réduire la fracture numérique ? Dans le cadre d’un partenariat avec l’ESAT Ecodair, 2 campagnes de remises d’ordinateurs ont été menées en 2013 ; 380 ordinateurs reconditionnés ont été remis à des collégiens en difficultés. Quelles perspectives à venir pour le projet ENC ? Nos objectifs sont de terminer le déploiement des infrastructures sur les 13 derniers collèges pour 2014, de prolonger l’expérimentation tablettes sur 3 nouveaux collèges, de finaliser le dispositif de vidéo projection par salle et, en parallèle, de travailler avec l’Education Nationale afin de développer les services pédagogiques. ■ Contact : Florence Sylvestre • Mail : [email protected] 16 IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 IJ SCOPE 92 REMUE-MÉNINGES « Cyber-Prev » ■ Sensibiliser aux bonnes pratiques des réseaux sociaux et d’Internet. réer en 2012 par les professionnels des réseaux Information Jeunesse et de la Maison des Adolescents du Val-deMarne, « Cyber-prev » est un outil multimédia qui permet d’animer de manière interactive des actions de prévention aux usages et bonnes pratiques des réseaux sociaux et d’Internet. Constitué de « prezis »* thématiques, Cyber-Prev permet d’aborder avec les jeunes toutes les questions relatives aux pratiques positives et risquées des réseaux sociaux, pour un surf sécurisé. Réfléchir sur les aspects positifs des contacts sur les réseaux sociaux, la place des écrans au quotidien, l’impact éventuel sur la vie familiale ou sa santé, les contenus publiés et l’identité numérique, savoir se protéger et sécuriser son profil, se respecter mutuellement, porter un regard critique sur la fiabilité les informations qui circulent sur le net, connaître la C législation concernant le téléchargement, le droit à l’image ou le harcèlement… autant d’aspects que « Cyber-Prev » permet d’aborder avec les jeunes. Utilisé auprès des parents ou des professionnels, cet outil d’animation permet de rapprocher les générations en sensibilisant les adultes à mieux appréhender la place spécifique des réseaux sociaux à l’adolescence, ainsi qu’à leur encadrement. Autant d’éléments pour instaurer un dialogue avec les enfants et les jeunes autour de pratiques constitutives de leur quotidien. Une formation aux bonnes pratiques des réseaux sociaux et à l’animation de l’outil « Cyber-Prev 2.0», destinée aux professionnels des réseaux Information Jeunesse et des Maisons des Adolescents du Val-de-Marne et des Hauts-de-Seine, réalisée en partenariat avec CADRIJ 94, IJ 92, la MDA 94, la MDA 92 et le pro- gramme J-BUS, aura lieu à partir de septembre 2014. 3 modules permettront aux participants d'acquérir des connaissances théoriques, techniques et pratiques sur les réseaux sociaux et les jeux vidéos, ainsi que de développer des compétences dans l’animation collective de l’outil. Cette formation s’attachera à donner des "clés" aux professionnels, nécessaires à la compréhension des usages numériques des enfants et des jeunes. Elle favorisera la mise en œuvre d’actions d’animations de prévention et de sensibilisation aux plus proche des besoins et des problématiques identifiées au niveau local. ■ *logiciel de présentation animée ■ Contacts : IJ 92, [email protected] ; MDA 92, [email protected], CADRIJ 94, [email protected] ; MDA 94, [email protected] Cyber-Prev permet d’aborder avec les jeunes toutes les questions relatives aux pratiques positives et risquées des réseaux sociaux, pour un surf sécurisé. IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 17 IJ SCOPE 92 SOUS LES PROJECTEURS Le PIJ de Malakoff sous les projecteurs ■ Le PIJ de Malakoff a été labellisé en juin 2013, inauguré en octobre de la même année. L’équipe est constituée de deux informateurs jeunesse et d’un responsable. Entretien avec ce dernier : Hakim Ouachek. uels sont les espaces dédiés à votre public ? Le PIJ a une surface de 55 m². Depuis son ouverture, plusieurs configurations ont été testées ; celle de la rentrée 2014 correspondrait davantage aux attentes du public. Le PIJ est constitué de trois espaces : une salle de premier accueil, où les jeunes sont accueillis par un informateur, qui étudie la demande pour soit rediriger le jeune, soit prendre en charge ses besoins sur place. Cette salle sert également de salle d’autodocumentation avec les classeurs du CIDJ et divers magazines thématiques à disposition. La deuxième salle contient les 2 postes informatiques accessibles au public, dédiée aux entretiens collectifs ou à caractère non confidentiel. Le troisième espace est le bureau des informateurs et sert également aux entretiens de confidentialité. Q Quel public fréquente principalement le PIJ ? La majorité du public est composée aux deux tiers des 18-22 ans, étudiants, jeunes actifs et demandeurs d’emploi. La structure touche uniformément l’ensemble des quartiers de Malakoff. En dehors de cette tranche d’âge, une offre destinée aux moins de 17 ans est actuellement à l’étude pour toucher davantage ce public. Les demandes des plus de 22 ans portent surtout sur les dispositifs de mobilité à l’international. Les parents effectuent des visites ponctuelles afin de faire découvrir par la suite la structure à leurs enfants. La ville ayant une bonne offre d’accueil public, le PIJ peut se concentrer sur son cœur de cible sans avoir de fréquentation d’adultes ou de seniors. Quelles sont les actions phares du BIJ ? En événementiel, nous réalisons le Forum jobs d’été et la Semaine de la Jeunesse. Pour les Jobs d’été, il s’agit d’une journée organisée en co-pilotage avec la Mission Locale de Malakoff. La dernière édition, 18 IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 qui a eut lieu le mercredi 2 avril dernier dans la salle des fêtes municipale, a été un succès. La Semaine de la Jeunesse consiste à faire investir chaque jour par les jeunes des lieux municipaux : le cinéma, la piscine, le théâtre, la salle des fêtes… La programmation est effectuée par les jeunes pour les jeunes. L’ensemble du service, avec ses partenaires, est chargé en amont de susciter des projets auprès de la population. La prochaine édition se déroulera à la fin de l’année civile. Pour les actions, nous proposons différentes bourses à destination de notre public ; les bourses individuelles au BAFA, les chantiers jeunes mineurs qui consistent à réaliser deux jours de chantiers en échange d’une bourse, une aide au financement des voyages avec le dispositif « Carnet de voyage », une aide au départ en vacances et, enfin, une bourse pour tous les autres types de projets culturels, sportifs. Travaillez-vous avec d’autres structures Information Jeunesse ? Nous sommes régulièrement en contact avec le BIJ de Chatillon et les PIJ de Clamart. Avec les structures Sud de Seine (Bagneux, Fontenay et Clamart), nous avons participé à l’organisation du forum intercommunal du logement qui s’est déroulé à Bagneux à l’automne dernier. Enfin, l’association IJ92 constitue une réelle ressource au quotidien. Pouvez-vous nous donner d’autres exemples de partenariat ? Nous travaillons régulièrement avec les services municipaux culturels et sportifs, les associations locales, notamment La majorité du public est composée aux deux tiers des 18-22 ans, étudiants, jeunes actifs et demandeurs d’emploi. sportives, l’OPHLM de la ville, les éducateurs de rue du Club Relais, et la Mission Locale. Quelles sont les perspectives d’évolution de la structure ? Trois axes se dégagent dans nos perspectives : le développement des permanences auprès des deux collèges de la ville et la sensibilisation des élèves sur les actualités du service Jeunesse, l’organisation de soirées débats thématiques dans la structure, et, surtout, sortir de la structure, pour aller à la rencontre du public. ■ Propos recueillis par Siegfried Delarue. ■ Contact : Point Information Jeunesse de Malakoff • Tél. : 01 42 53 85 38 • [email protected] IJ SCOPE 92 AGENDA agenda IJ 92 18 septembre : Module 1 « Cyber Prev », Apports théoriques sur les réseaux sociaux/jeux vidéos, CIDJ 30 septembre : Réunion de Réseau « Le Service Civique et l’IJ », Le PlessisRobinson 2 octobre : Module 2 « Cyber Prev », FaceBook en pratique, CIDJ 9 octobre : Restitution départementale du projet PEJA séminaire de contact, Préfecture des Hauts-de-Seine 6 et 13 novembre : Module 3 « CyberPrev », Animer des espaces de réflexion avec des jeunes sur les bonnes pratiques des réseaux sociaux a l’aide de l’outil, CIDJ 18 et 25 novembre : Module 3 « CyberPrev », Animer des espaces de réflexion avec des jeunes sur les bonnes pratiques des réseaux sociaux a l’aide de l’outil, Groupe 2 9h30-17h00 et 9h30-12h30, CIDJ 27 novembre : Rassemblement départemental sur l'engagement des jeunes, lieu à confirmer 11 décembre : Formation « Les métiers n’ont pas de sexe », lieu à déterminer. ● Contact : association IJ 92, Morgane AUSTRUY, 01 40 97 45 24, [email protected] CIDJ 3 octobre matin : Les réseaux sociaux au service de l’IJ 29 septembre : Journée Outils et Services 30 septembre : Formation initiale du secondaire au supérieur 1er octobre : Montage de projets 14 octobre : Création d’entreprise 22 octobre : Eurodesk 22 octobre : SVE 7 novembre : Accompagner un jeune dans son parcours d’orientation 13 novembre : Journée Outils et Services 14 novembre : Internet et recherche d’emploi 18 novembre : Les outils de présentation 26 novembre : Le marché de l’emploi et les secteurs qui recrutent 28 novembre : Les dispositifs de la Région IDF 2 décembre : Construire son projet professionnel tout au long de sa vie 4 décembre : Egalité Femmes/Hommes 9 décembre : Découverte du réseau 11 décembre : L’accueil des jeunes en situation de handicap ● Contact : CIDJ, 01 44 49 13 18, [email protected]. Réseau IJ 92 3 octobre : Rencontres Parents/baby-sitters à Suresnes, de 18h à 20h, à la Maison de Quartier Gambetta, 27, rue Gambetta (rencontres entre parents et jeunes, possibilité de déposer et/ou consulter une annonce, se documenter sur ses droits, obligations, démarches). ● Contact : Suresnes Information Jeunesse, 01 47 72 35 73 27 septembre : Baby-sitting dating à Sèvres, de 10h30 à 12h30. Deux heures pour trouver un(e) baby-sitter ou des enfants à garder par une mise en relation directe entre les parents et les jeunes. ● Contact : L’Esc@le, BIJ de Sèvres, 01 41 14 12 20 30 septembre : BAFA à Issy-lesMoulineaux. A partir de 19h, réunion d’info et inscription à la session approfondissement d’automne. ● Contact : Espace jeunes Anne Frank, 01 41 23 83 50 Du 1er au 17 octobre : « Octobre rose » à Suresnes. Les trois structures de Suresnes Information Jeunesse proposent, autour d’expositions interactives, informations, documentation et distribution de nœuds roses tout au long du mois d’octobre. ● Contact : Suresnes Information Jeunesse, 01 45 06 41 38 3 octobre : Exposition «La Grande Guerre» à Issy-les-Moulineaux. Exposition qui présente le témoignage original de trois Poilus. Lancement vendredi 3 à 19h, exposition visible du 3 au 27. ● Contact : Espace jeunes Anne Frank, 01 41 23 83 50 Du 9 au 12 octobre : Fête de la science à Rueil-Malmaison (Centre Socio-culturel des Mazurières, 41, rue des Mazurières). Au programme : animations, expositions, débats, informations métiers afin de faire découvrir le monde de la science et ses scientifiques. Contact : BIJ de RueilMalmaison, 01 47 32 82 78 Du 13 au 19 octobre 2014 : Semaine Bleue à Puteaux. Atelier numérique intergénérationnel axé sur le thème créatif et citoyen. ● Contact : BIJ de Puteaux, 01 41 02 95 53 18 octobre : Formation IPSEN (initiation aux premiers secours enfants et nourrissons) à Puteaux. A destination des baby-sitters inscrits au service de mise en relation du BIJ, en partenariat avec la Croix Rouge, les Services Enfance et Jeunesse et petite enfance. ● Contact : BIJ de Puteaux, 01 41 02 95 53 Du 18 au 25 octobre : Formation BAFA à Antony. Le 11 Espace Jeunes propose une session de formation générale BAFA. ● Contact : le 11 Espace Jeunes, 01 40 96 79 77 Du 18 au 25 octobre : Session théorique BAFA à Bois-Colombes. Prise en charge financière à 50%. Inscriptions au BIJ. ● Contact : BIJ de Bois-Colombes, 01 47 80 30 05 Du 18 au 25 octobre : le PIJ propose en partenariat avec l’Ifac une session de formation à la première partie du BAFA. ● Contact : PIJ de La Garenne-Colombes, 01 56 05 03 15 19 octobre : Stage BAFA. Approfondissement «Animations exceptionnelles et partenariats» à Issy-les-Moulineaux. Sur inscription. ● Contact : Espace jeunes Anne Frank, 01 41 23 83 50 15 octobre : Forum et emploi Jobs à RueilMalmaison de 13h30 à 17h30, organisé par la Maison de l’emploi de Rueil-Suresnes, Pôle-emploi, SIJ et le service d’Information Jeunesse de Rueil (Espace Annonce, Espace Commerce, Espace information Bafa , volontariat, droit du travail...), Salle de L'ATRIUM, 81 rue des Bons raisins. ● Contact : Maison de l’emploi RueilSuresnes, 01 57 61 45 80 16 octobre : Conférence parents-étudiants sur les systèmes éducatifs des pays anglophones à Levallois. ● Contact : Espace Jeunes de Levallois, 01 47 15 76 80 Bienvenue à : Nicolas LEMBERT, BIJ de Courbevoie Sébastien BUREAU, Suresnes Information Jeunesse Bonne continuation à : Elodie RIGOT, BIJ de Bois-Colombes Khadija BERREGAD, BIJ de Colombes Jonathan BASSO, Suresnes Information Jeunesse Mohamed SYLLA, Suresnes Information Jeunesse Pour connaître l’agenda du Réseau IJ 92 jusqu’à afin de l’année 2014, connectez-vous sur le site : ij92.net IJSCOPE 92 N°22 — Septembre/Décembre 2014 19 PARTENAIRE A financé cette édition : La Direction Départementale de la Cohésion Sociale des Hauts-de-Seine DDCS 92 IJSCOPE 92 est une publication de l’Association IJ 92 Siège social DDCS 167 / 177 avenue Joliot Curie, 92013 Nanterre Cedex Contact : Morgane AUSTRUY 06 12 99 53 38 – [email protected] www.ij92.net Directrice de la publication : Muriel MENVIELLE Rédactrice en chef : Morgane AUSTRUY Comité de rédaction : Morgane AUSTRUY, Siegfried DELARUE, Choubeila MANGIN Co-rédacteurs : BIJ/Espace Jeunes Anne Frank - Issy-les-Moulineaux, BIJ/PIJ de Rueil-Malmaison, PIJ/La Garenne-Colombes, BIJ/Bois-Colombes, BIJ/Colombes, BIJ/Levallois Crédits photos : réseau IJ 92 et divers, Thinkstock Conception graphique et réalisation : Luc POIGNIEZ, Agence CréaClic ! 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