137 DP charte GIZC Parc marin Iroise

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137 DP charte GIZC Parc marin Iroise
Juin 2010
CHARTE REGIONALE DES ESPACES CÔTIERS BRETONS
Le Parc naturel marin d’Iroise s’engage au côté de
la Région
La Bretagne est la première Région française à se doter d’une politique
pour la gestion intégrée de la zone côtière (GIZC) : la charte des espaces
côtiers bretons. La mise en œuvre de ce document de référence requiert
l’implication de tous les acteurs du littoral. Avec la signature de la charte
des espaces côtiers bretons par le Parc naturel marin d’Iroise, le
mercredi 30 juin, c’est un acteur de poids qui rejoint les
120 professionnels de la mer et du tourisme, élus, associations et
scientifiques qui se sont déjà engagés auprès de Jean-Yves Le Drian pour
porter ce projet d’avenir. Un atout pour atteindre les objectifs ambitieux
fixés pour contribuer à une gestion durable du littoral breton.
Pêche, conchyliculture, construction navale, biotechnologies mais aussi tourisme,
loisirs ou constructions immobilières, toutes ces activités ont un impact sur l’espace
côtier. Alors que 95% de sa population vit à moins de 60 km de la mer, en Bretagne
-plus qu’ailleurs- chacun a un rôle à jouer pour préserver et valoriser la zone côtière.
Cependant, la Région Bretagne a bien compris que, les intérêts recherchés étant
souvent contradictoires, seules des actions cohérentes menées avec une vision
d’ensemble partagée permettront le développement durable de la zone côtière. C’est
en ce sens qu’elle a initié la mise en œuvre de la Charte des espaces côtiers bretons.
L’adoption de la charte par les élus régionaux et son lancement, en avril 2008, n’était
que la première étape d’un processus qui s’inscrit dans la durée, et dont l’objectif est
de mobiliser et de faire collaborer l’ensemble des acteurs autour d’actions en faveur
d’un développement durable de la zone côtière bretonne.
Aujourd’hui, la signature de cette charte par le premier parc naturel marin de France,
le Parc naturel marin d’Iroise, constitue un atout majeur ; ses compétences sont un
véritable plus pour atteindre les objectifs fixés. Les acteurs du Parc marin d’Iroise se
sont plus particulièrement engagés à travailler conjointement avec la Région sur
plusieurs axes :
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le maintien de l’équilibre des écosystèmes de l’Iroise, territoire précieux et
sensible, riche d’un patrimoine naturel exceptionnel, et qui constitue une zone
refuge pour de nombreuses espèces ;
•
le déploiement d’une nouvelle gouvernance, par une approche intégrée, où tous
les usagers et les professionnels de la mer sont associés à la définition du plan de
gestion et de protection, et non plus seulement consultés. Cette approche
participative constitue l’originalité du Parc naturel marin d’Iroise.
•
la préservation d’un juste équilibre entre protection des richesses naturelles de
l’Iroise et développement raisonné des activités pour ne pas en faire un
sanctuaire.
Conseil Régional de Bretagne
Accueil presse : 02 99 27 13 54 – Fax : 02 99 27 13 34 - [email protected]
Contacts : Odile Bruley – 02 99 27 13 55 – 06 76 87 49 57 & Rose-Marie Louis – 02 99 27 97 76
www.bretagne.fr
Le Parc naturel marin d’Iroise
Premier du genre en France, le Parc naturel marin d’Iroise a été créé par décret en
septembre 2007. Situé à la pointe du Finistère sur l’espace marin compris entre l’île
de Sein, Ouessant et les limites de la mer territoriale, il couvre une superficie de
3 500 km², soit l’équivalent de la moitié du département du Finistère.
La création du Parc naturel marin d’Iroise ne signe pas la mise sous cloche de cet espace
naturel, mais l’avènement d’un nouveau mode de gestion environnementale :
si la connaissance et la protection du milieu marin sont au coeur de la stratégie de
gestion du parc, il n’a pas pour objet de transformer cet espace en sanctuaire. Il doit
préserver l’équilibre entre la protection des richesses naturelles de l’Iroise et le
développement raisonné des activités qui en dépendent.
L’Iroise, trésor de mer
Sur ses 300 kilomètres de côtes, mais aussi et surtout sous la surface de l’eau, l’Iroise
est une mer peu profonde qui concentre un grand nombre de paysages représentatifs de
l’environnement marin breton et par extension de l’Atlantique nord-est : dunes,
falaises, archipels, landes, îles, fonds rocheux et sédimentaires… La variété de ses
paysages et l’accès difficile de certains sites font de cette mer une zone refuge pour de
nombreuses espèces, dont certaines sont protégées comme le phoque gris, le requin
pèlerin, le grand dauphin, la sterne…
Une zone d’activités économiques et de loisirs
Près de 200 navires de pêche (principalement de petite pêche et de pêche côtière)
travaillent en Iroise. Selon les périodes de l’année, ce sont entre 220 et 260 bateaux qui
peuvent être présents en même temps sur cet espace maritime. De par la diversité de
ses milieux marins, la quasi-totalité des modes de pêche pratiqués en Bretagne est
représentée en Iroise.
Des milliers d’amateurs -passionnés, sportifs ou dilettantes- pêchent en mer, autour des
îles et sur le littoral de l’Iroise. Plus qu’un simple passe-temps, ces pratiques sont
souvent considérées comme le prolongement d’une tradition ancienne et l’expression
d’un mode de vie empreint de liberté.
D’un point de vue culturel, le patrimoine de l’Iroise apparaît particulièrement riche.
Résultant de l’activité humaine, tant sur mer que sur les îles et sur la frange
continentale du littoral, il a laissé au cours du temps des traces, pour une grande part
encore visibles aujourd’hui, qui constituent un héritage à préserver et à transmettre.
Une richesse à préserver… ensemble
La qualité et la diversité de ses milieux marins font de l’Iroise un territoire précieux et
sensible, riche d’un patrimoine naturel exceptionnel. Le maintien de l’équilibre de
ces écosystèmes se pose aujourd’hui comme un défi qui conditionne la
valorisation patrimoniale d’un espace maritime vulnérable et convoité, sur lequel se
concentrent des activités économiques susceptibles de le fragiliser, voire de le dégrader.
Le parc naturel marin offre une solution pour veiller à la conservation des richesses
naturelles de l’Iroise nécessaire au développement des activités qui rendent cet espace
vivant et attractif. Il est conçu comme un outil permettant de résister aux pressions qui
pourraient hypothéquer le patrimoine naturel et les activités qui en dépendent, causant
ainsi des pertes au coût inestimable.
Un des grands défis du premier parc naturel marin français est d’ouvrir la voie à une
nouvelle gouvernance où tous les usagers et professionnels de la mer sont associés
au plan de gestion et de protection. Contrairement à l’approche réglementaire classique,
où les usagers sont seulement consultés, l’approche intégrée se veut une stratégie
globale de gestion des problématiques du milieu marin. Elle associe à la décision et à
l’action chacun des acteurs concernés. Ce mode de fonctionnement participatif est
l’originalité du Parc naturel marin d’Iroise.
Un outil de gouvernance locale : le conseil de gestion, organe de direction du parc
Le conseil a construit un plan de gestion visant trois principaux objectifs : la
connaissance du milieu marin, la protection de l’espace marin classé et le
développement durable des activités dépendantes de la mer.
Ces orientations de gestion sont le fil conducteur de toutes les actions du parc :
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approfondissement et diffusion de la connaissance des écosystèmes marins,
maintien en bon état de conservation des populations des espèces protégées, rares
ou menacées et de leurs habitats,
réduction des pollutions d'origine terrestre ainsi que du risque de pollutions
maritimes et portuaires diffuses ou accidentelles,
maîtrise des activités d'extraction de matériaux,
exploitation durable des ressources halieutiques,
soutien de la pêche côtière professionnelle,
exploitation durable des champs d'algues,
soutien aux activités maritimes sur les îles afin d'y maintenir une population
d'habitants permanents,
conservation et valorisation du patrimoine paysager, architectural, maritime et
archéologique, notamment sous-marin, et des savoir-faire locaux,
développement raisonné des activités touristiques, nautiques et de loisirs,
compatibles avec la protection des écosystèmes marins.
Pour évaluer les résultats obtenus dans le Parc naturel marin d'Iroise au regard des
objectifs fixés, il est nécessaire de disposer d’indicateurs de suivi permanents. Ces
indicateurs de suivi doivent éclairer le conseil de gestion sur l’état du milieu marin et
ainsi constituer des leviers efficaces pour orienter les actions de gestion dans le parc.
Une équipe de 20 personnes
L’équipe du Parc naturel marin d’Iroise est composée de 20 personnes : administrateur
des affaires maritimes, ingénieurs, techniciens, contrôleurs et agents de
l’environnement et des affaires maritimes, répartis sur ses deux sites, Le Conquet
(siège) et Douarnenez (antenne Sud).
Cette équipe engage des actions concrètes, sur le terrain, pour améliorer la
connaissance du milieu et soutenir les activités dépendantes de la mer dans le respect
de la protection de l’environnement marin. Ces actions sont validées par le Conseil de
gestion, avec tous les élus, partenaires et acteurs de terrain, institutionnels ou
associatifs. Elle a vocation à être présente sur le terrain pour accompagner les projets
intéressants pour l’Iroise et réaliser des observations générales du milieu marin.
Elle apporte son soutien à toutes les initiatives concourant à une meilleure
connaissance de l’environnement marin et au développement durable des activités
maritimes. L’équipe du Parc naturel marin d’Iroise fait partie intégrante de l’Agence des
aires marines protégées, qui fournit au parc des moyens techniques et financiers pour
accomplir ses missions.
Pourquoi définir une charte des espaces côtiers
bretons ?
La Région n’est pas dotée de compétences spécifiques en matière de gestion des espaces
côtiers mais, consciente des atouts que représentent le littoral et la mer pour son
économie et sa qualité de vie, et forte de la pertinence géographique de son territoire,
elle souhaite contribuer à la mise en œuvre d’une gestion intégrée des zones
côtières.
Une charte pour coordonner les activités maritimes et littorales
Le nombre d’individus et d’activités qui ne cesse d’augmenter sur les côtes bretonnes
crée des problèmes de cohabitation (incompatibilité des usages) et cause des
dégradations plus ou moins réversibles du potentiel écologique, social et
économique du littoral. L’absence de projet commun pour l’avenir du littoral ne fait
qu’accentuer la situation.
La Région souhaite y remédier et contribuer au développement de nouveaux
modes de gestion du littoral, de ses richesses et de ses usages en mettant en
place la charte des espaces côtiers bretons qui s’appuie sur le concept de gestion
intégrée des zones côtières. Cette charte, véritable stratégie régionale, définit
l’ensemble des enjeux, les principales menaces et les leviers d’actions pour construire
une vision commune de l’avenir du littoral breton. Elle permettra de faire cohabiter
tous les usages par la mise en cohérence de l’ensemble des actions locales et la
définition des rôles et moyens de chaque intervenant, qu’il s’agisse de collectivités, de
professionnels ou d’associations.
Une charte élaborée dans le consensus
Après avoir annoncé sa volonté d’établir une charte des espaces côtiers bretons en juin
2005, la Région s’est lancée dans une phase d’études et de réflexion pour établir un état
des lieux. Elle a recensé l’ensemble des acteurs et des démarches de gestion de la zone
côtière en Bretagne puis réuni au sein d’un réseau, les projets locaux s’inscrivant dans
une logique de gestion intégrée de la zone côtière, afin de mieux saisir les besoins et les
difficultés de mise en œuvre des projets mais aussi tenter d’apporter dès à présent des
réponses aux problèmes rencontrés sur le terrain.
Pour poursuivre la mise en œuvre de cette charte, la Région, convaincue qu’une
vision prospective partagée se révèlera plus efficace qu’une réglementation
à appliquer strictement, a parié sur la concertation et le consensus. Elle a
organisé quatre forums départementaux, fin 2006 et début 2007, qui ont réuni plus de
450 personnes. L’occasion de confronter tous les points de vue, de définir les
priorités de chacun et de cerner les aspects pouvant faire l’objet de consensus pour
trouver un équilibre entre les préoccupations de protection du littoral et de valorisation
de ses atouts et ressources. Parallèlement, elle a adressé un questionnaire à tous les
acteurs de la zone côtière et réalisée une enquête d’opinion auprès d’un panel de
800 Bretons.
Ces différentes étapes de concertation ont abouti à l’élaboration d’un projet de charte et
donné lieu à une nouvelle consultation durant l’été 2007. Tous les Bretons étaient
invités à consulter le projet de charte puis à répondre à trois questions : Que pensezvous des enjeux identifiés, des dispositifs proposés et des projets-phares retenus ?
Comment souhaitez-vous participer à la mise en œuvre de cette charte et comment
devons-nous, tous ensemble, collaborer pour qu’elle se concrétise ? Quelles actions et
initiatives êtes-vous prêts à mener pour contribuer à cette charte ?
La Bretagne et la zone côtière en quelques
chiffres
Economie
• 50 000 salariés dans le secteur maritime ; 100 000 emplois sont liés à la mer en
Bretagne
• 6 200 pêcheurs professionnels (soit plus de 30% des emplois de la pêche en France)
• 6 100 personnes employées dans 180 entreprises de mareyage et de transformation
• -47% : c’est la baisse du nombre de marins entre 1988 et 1999, (depuis -2,9% par an)
• 90% de la production nationale d’algues marines
• 750 entreprises de conchyliculture qui emploient 2 400 personnes
• 8,76 millions de tonnes de marchandises transportées dans les 16 ports de commerce
• 13 700 salariés dans la construction et réparation navale, c’est le 4ème secteur
industriel de la Bretagne en termes d’emplois
• Tourisme et activités nautiques
• 8%, c’est la part que représente le tourisme dans le PIB régional
• 20 000 emplois équivalents temps plein
• 100 millions de nuitées par an
• 9 millions de touristes dont 5,8 ont séjourné dans une commune littorale
• 642 clubs nautiques pour 418 000 pratiquants encadrés et 400 000 non-encadrés
Plaisance
• +2,5% : augmentation annuelle du nombre de bateaux immatriculés
• 61 000 places réparties dans 95 ports de plaisance et 145 sites de mouillage
• 11 jours par an, c’est en moyenne le nombre de jours de sorties des bateaux de
plaisance amarrés dans les ports à l’échelle nationale
• 42% des classes de mer ont lieu en Bretagne
Urbanisation
• 260 hab/km2 : c’est densité de population dans les communes littorales bretonnes
(107 hab/km2 à l’échelle régionale et de 108 hab/km2 à l’échelle nationale)
• 28,5% des surfaces construites sur le littoral sont sur le littoral breton (16,3% en
1990)
• 41% de la superficie des cantons littoraux artificialisés (moyenne nationale : 4,8%)
• 40 % de la population bretonne résident dans les communes littorales qui
représentent 18% de la superficie de la Bretagne
• +11,5% : hausse annuelle du prix des maisons en dix ans, +10,5% pour les
appartements
Biodiversité
• Près de 600 espèces d’algues recensées (record national)
• 17 espèces d'oiseaux marins, 4 espèces de limicoles nicheuses, et une trentaine
d'autres espèces de limicoles
• 28% des 1 664 espèces végétales répertoriées en Bretagne sont sur le littoral
• 96,4% des eaux de baignade contrôlées en 2005 jugées conformes aux normes
sanitaires
• Changement climatique
• Au moins 20% des côtes bretonnes s’érodent et environ 65 % des côtes menacées ont
une grande valeur patrimoniale
• 20% des zones soumises à une forte érosion côtière sont artificialisées