la RABATELIÈRE - montaiguvendee.fr
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la RABATELIÈRE La Rabatelière, Jarrie et Raslière formaient une Vicomté. De cette justice relevaient en première instance et en plein exercice : 1° Les paroisses de la Rabatelière et de Saligné en entier ; 2° partie de celles de Boulogne, de Chauché et de la Merlatière. — Un juge sénéchal, un procureur fiscal, un greffier, sept procureurs, dont l'un était à la fois notaire et huissier, et tous les autres notaires qui, en totalité, étaient au nombre de neuf, et deux huissiers. Ce fut à l'un des seigneurs de la Rabatelière que cette petite localité dut d'être érigée en paroisse : en l'année 1640 elle fut formée d'une partie de celles de Chavagnes et de Chauché. L'église, dédiée à saint Charles, a la forme d'une croix latine. Au-dessus de la porte d'entrée et dans l'angle supérieur d'un fronton, on voit les armes de la famille Bruneau à laquelle la paroisse doit son érection. Une petite flèche en ardoises surmonte la toiture également en ardoises. Deux petits autels sont consacrés, l'un à la Sainte-Vierge et l'autre à saint Pierre. Sous les dalles du chœur règne un caveau où reposent les cendres de la famille de Martel. Le presbytère est une maison convenable, un beau jardin et 25 boisselées de terre en forment les dépendances. Une rente de 225 francs, léguée par Madame de Martel, vient en aide au desservant. En 1795, le général Hoche, poursuivant de tous côtés Charette et son armée, ayant le fer d'une main, et l'or de la corruption de l'autre, s'adressa au curé de la Rabastelière pour offrir au général vendéen une transaction. Cet ecclésiastique, nommé Guesdon, avait jadis pris une part active à l'insurrection, était rentré dans sa paroisse sous la sauvegarde des Républicains, et paisible au milieu de son troupeau, il ne voulait plus le voir exposé aux chances d'une guerre d'extermination. Le curé de la Rabastelière parvint jusqu'à Charette ; voici quelles étaient ces propositions : un libre passage au général et à sa famille ; tous les trois mois on lui ferait passer les revenus de sa propriété, et un Million de francs une fois donné ! Charette n'hésita pas ; voici sa réponse au général Hoche : "Je saurai périr les armes à la main ; mais abandonner les braves gens que je commande, non, jamais". La démarche du curé Guesdon fut ainsi inutile. Ce même ecclésiastique fut, quelque temps après, accusé de jouer le rôle de dénonciateur ; cinq Vendéens pénètrent chez lui au milieu de la nuit, ils le saisissent, l'entraînent dans une lande voisine avec ses deux domestiques accusés du même crime, puis là, usant du droit de la guerre qui autorise à fusiller les espions, ils tuent le prêtre et les deux domestiques. Ces détails sont tirés de l'Histoire de la Vendée par Crétineau-Joly. Cet auteur, qui paraît approuver Charette, fut sans doute mal informé, car M. Guesdon jouissait de l'estime générale, et le crime de Charette ne contribua pas peu à lui aliéner les esprits et hâter probablement sa perte. N. B. — Celle chronique paroissiale peut être complétée à l'aide de plusieurs notes et documents qui faisaient défaut à M. l'abbé Aillery. NOTICE SUPPLÉMENTAIRE LES SEIGNEURS FAMILLE RABASTEAU. — La Rabastelière vient de Rabasteau ou Rabastel, Rabastellus, l'un de ses premiers seigneurs. Cette étymologie n'est pas contestable. "Plusieurs familles ainsi nommées ont en effet habité le Bas-Poitou. Au XVe siècle, l'une d'elles s'est distinguée par la science du droit ainsi que par les vertus civiques. Jean Rabasteau fut appelé d'office, par la libéralité royale, du présidial de Fontenay-le-Comte au Parlement de Paris. Il y devint président à mortier et fut même garde des sceaux par intérim ; mais on ignore s'il descendait du personnage qui donna son nom à la Rabastelière. Ce dernier vivait antérieurement au XIIIe siècle, époque à laquelle elle appartenait déjà à la maison de SaintJean-de-l'Aunay que les Hospitaliers de Jérusalem possédaient près de Sainte-Cécile. Il habitait cette paroisse dont un des principaux villages est encore appelé la Rivière-Rabasteau ; et si la Commanderie de l'Aunay, située dans le voisinage, n'a pas été donnée par lui et sur sa propriété, au moins fut-il l'un de ses principaux bienfaiteurs, notamment par le don de la Rabastelière, FAMILLE BRUNEAU. - "Un des commandeurs, Louis de Lorraine, donna la Rabastelière, avec deux autres fiefs, à Pierre Bruneau, qualifié varlet, pour le récompenser de la bravoure avec laquelle il avait assisté les Hospitaliers dans leurs combats contre les Sarrazins. Bruneau, en acceptant cette donation de la Commanderie, s'obligeait d'abord à tenir noblement les domaines dont elle se composait, et aussi à servir L'ordre pendant six années. C'est ce qui résulte d'un acte écrit en latin et daté du 10 mai 1226… A ce Pierre Bruneau, par lequel commence la généalogie de sa famille, et qui mourut sans postérité après avoir fait son testament le 9 septembre 1282, succéda un autre Pierre, probablement son neveu, L'héritier de celui-ci du même nom, qualifié varlet comme son grand'oncle, épousa Catherine de Cléreàu, en 1319 Nicolas, leur fils, prit pour femme, en 1366, Jeanne de Preuilly, nom d'un fief de Touraine, appartenant alors à la famille Frottier, De ce mariage naquit Jean Bruneau, varlet, qui épousa, en 1392, Marie-Anne Buor de la Gerbaudière. Leur fils Millet ou Miles, écuyer, seigneur de la Rabasteliére, se maria, en 1438, avec Perrine de la Noue, maison noble de Bretagne, la même probablement où naquit, en 1551, le célèbre Bras-de-Fer. Christophe Bruneau, écuyer, fils de Miles, qui épousa, en 1480, Jeanne de la Boucherie. Jacques Bruneau, dit de la Rabastelière, fils aîné de Christophe, épousa, en 1503, Jacquette Moreau, dame de la Jaunière, maison noble, près la Roche-sur-Yon ; de cette union : Antoine Bruneau , marié , en 1540 , avec Anne de Thorigné. Leur fils aîné, Charles, l'un des cent gentilshommes de la maison du Roi, seigneur de la Rabastelière, de la Robretière et de Chavagnes. Il prit alliance, en 1584, avec Renée de la Motte de l'Onglée et de Montigny. Charles, deuxième du nom, leur fils, s'unit, le 26 juillet 1614, à Suzanne Tiercelin. C'est le fondateur de l'église paroissiale de la Rabatelière. Par lettres-patentes du mois de mai 1632, la terre de la Rabastelière fut érigée en baronnie, en faveur de Charles Bruneau, seigneur dudit lieu, pour services rendus au Roi en s'enfermant dans la citadelle de 1'Ile-de-Ré, et en la défendant vaillamment sous les ordres du maréchal de Thoiras. Trois ans plus tard, ce brave chevalier recevait de Louis XIII, des lettres de commission, datées de Paris le 10 février 1635, pour lever une compagnie de cavalerie de 90 hommes dont il aura le commandement. Aussitôt formée, cette compagnie est conduite par Charles Bruneau à l'armée que commandait le maréchal de la Force, et elle concourt à la prise de Spire. Le septième janvier 1644, fut accompli le mariage de messire François Bruneau, de la Rabastelière, fils aîné de messire Charles, deuxième du nom, et de dame Suzanne Tiercelin, avec dame Charlotte de Pompadour, fille unique de messire de Pompadour, chevalier, seigneur de Laurière conseiller du Roi en ses Conseils d'État et privé, capitaine pour Sa Majesté de l'une de ses compagnies d'ordonnance, et de dame de Fumel." Déjà, il avait suivi sur les champs de bataille les traces de son père ; et l'année même de son mariage, il reçut la lieutenance d'une compagnie de gens d'armes par brevet du duc d'Enghien, daté de Philisbourg. Le 3 août de l'année suivante, il tomba à Nordlingen, frappé de cinq blessures, en combattant à la tête de sa compagnie, et son cœur, enfermé dans une boîte de plomb, apporté à la Rabastelière et déposé dans l'église1 avec cette épitaphe La France, l'Allemagne et les cieux et les arts, Les soldats et le monde ont fait comme six parts De ce grand Chevallier ; car une si grand'chose Dedans un seul tombeau ne pouvant être enclose. La France a eu le cœur qu'elle avait élevé ; L'Allemagne le corps qu'elle avait éprouvé ; Les cieux en ont l'esprit et les arts la mémoire ; Les soldats le regret et le monde la gloire, Son père, Charles, deuxième du nom, se maria en secondes noces à Marie de la Baume, Pierre, l'aîné des quatre enfants nés de ce nouveau mariage, n'eut pas de postérité de son union avec Marguerite Le Normand."2 Sous Pierre Bruneau, un meurtre ensanglanta le château de la Rabatelière. Le 23 octobre 1759, le seigneur de la Rabatelière avait à dîner plusieurs gentilshommes de ses amis. Après le repas, l'un des convives, M. de Montsorbier, de la Brallière, en Boulogne, sortait du château par la porte de l'Éperon, quand le seigneur de Saint-Fulgent, qui nourrissait contre lui une haine secrète, le frappa à l'improviste de quatre coups de son épée et l'étendit mort. Dès qu'il le vit tombé, le meurtrier monta à cheval et se sauva. A la requête de la veuve de la victime Mme Anne de la Barre, les officiers de justice de la Rabatelière, accompagnés de Trastour du Chêne, des Essarts et de Choblet, de Saint-Sulpicele-Verdon, maîtres chirurgiens jurés, se rendirent dès le lendemain au château, où ils trouvèrent le corps du défunt couvert de sang répandu par la bouche, les narines, et par quatre blessures dont deux à la poitrine, une au flanc gauche et l'autre à la main du même côté. Il était habillé d'un justaucorps brun avec des boutons d'or, une culotte de chamois, des bottines, un chapeau et une perruque. Auprès, était son petit sabre ou couteau de chasse, sur lequel il n'y avait aucune trace de sang. Le meurtrier s'étant caché ou absenté, son procès lui fut fait par contumace ; un huissier général, assisté d'un sergent et d'un trompette juré qu'on dut faire venir d'ailleurs, se transporta à la Rabatelière, le 20 février 1720, sur les trois heures après midi ; là, en place publique, par un seul cri et son de trompe, assigna le seigneur de Saint-Fulgent, et attacha, avec un clou, à la porte de l'auditoire, copie de l'arrêt portant assignation, le tout en présence de plusieurs personnes qui refusèrent de se nommer, malgré l'interpellation à elles faite, après nouveau cri public et son de trompe. 1 En 1873, le cœur de François Bruneau a été retrouvé dans une petite cavité du pilier du sanctuaire, côté de l'épître. Il est maintenant recouvert par la plaque en bronze de son père, Charles deuxième. (Note de M. l'abbé E, Hillairet, curé de la Rabatelière) 2 M. Mourain de Sourdeval, — La Rabastelière. 1871. Même exploit le lendemain devant la grande porte du château de Saint-Fulgent et en présence de témoins qui n'osèrent non plus se nommer ni signer, par crainte du seigneur de Saint-Fulgent. Ces formalités accomplies, le jugement par contumace fut enfin rendu le 12 juin 1720. En voici le libellé : "L'accusé est atteint et convaincu d'avoir tué et homicidé à coups d'épée le sieur de Montsorbier, pour réparation de quoi l'avons condamné à avoir la tête tranchée sur un échafaud qui, pour cet effet, sera dressé sur la place publique de la Rabatelière, l'avons condamné, en outre, en 12,000 livres de dommages-intérêts et réparation civile envers la dame de la Barre, veuve Montsorbier ; en 100 livres d'amende envers le seigneur de cette cour, et 20 livres pour les réparations de ce parquet et auditoire, et aux dépens du procès, que nous avons liquidés, sur les pièces, à la somme de 300 livres, nos épices et levée des présentes non comprises. Et sera la sentence exécutée par effigie dans un tableau attaché par l'exécuteur de la haute justice à un poteau planté, pour cet effet, sur la place publique de ce lieu de la Rabastelière, pour y rester un jour de jeudi, depuis neuf heures du matin jusques à six heures du soir." En marge du jugement est écrit : "Aujourd'hui, 19 septembre 1720, la présente sentence a été publiée à haute et intelligible voix, sur la place publique, au devant de la porte du parquet des vicomté et châtellenie de la Rabatelière, Jarrie et la Raslière, par moi greffier ordinaire desdites cours. Ce fait, l'effigie y mentionnée, étant dans un tableau, a été attachée à un poteau dressé, pour cet effet, en ladite place, par François Fresneau, exécuteur de la haute justice de Fontenay-le-Comte, conformément et en exécution de la dite sentence, les jours et an que dessus. Signé Henri Rochelet, greffier." Le condamné réussit à obtenir des lettres de grâce au mois de juillet 1723.3 "Les affaires de Pierre Bruneau s'embarrassèrent au point que ses terres furent saisies en 1718. Pierre Bruneau vendit d'abord, le 23 janvier 1720, sa vicomté de la Jarrie et autres domaines. Ce sacrifice était insuffisant pour solder toutes les dettes faites par son père, par lui-même et par la famille. Afin de les acquitter, il dût aliéner encore la vicomté de la Rabastelière, les seigneuries de Chavagnes, la Robertière, la Manselière, c'est-à-dire tout ce qui lui restait, à raison de 150,000 livres, à M. et Mme Montaudouin, L'acte fut passé à Nantes, le 10 octobre 1725," (M. Mourain dc Sourdeval.) Les Bruneau portaient : d'argent à sept merlettes de sable posées, 3, 3 et 1, En 1621, les armes, par suite d'alliances, se composaient : d'argent à sept merlettes de sable. Partie d'argent à deux herses d'azur posées en potence, accompagnées de quatre merlettes de sable, écartelés de gueules à trois lions d'argent, au troisième quartier d'argent à sept merlettes de gueules au franc canton de même ; au quatrième comme au premier, et sur le tout d'azur au lion d'or semé d'étoiles de même, qui sont les armes de Culant. FAMILLE DE MONTAUDOUIN. - Messire René de Montaudouin, écuyer, conseiller-secrétaire du Roi, maison et couronne de France et de ses finances, nouveau seigneur de la Rabastelière, la Clartière, Chavagnes et autres lieux, avait épousé Marie Bertrand. Il eut de ce mariage 7 enfants dont trois fils, René, seigneur de la Rabastelière, Nicolas, seigneur de la Clartière, près Machecoul, et Thomas, seigneur de la Bonnetière. René épousa, le 9 octobre 1754, Jeanne-Elisabeth Picot d'Eprémesnil, leur fille unique, Marie Michelle, mourut jeune et la Rabastelière passa à la fille de Nicolas Montaudouin, 3 Echo du Bocage Vendéen, 5 année, n°1, p. 102 et suiv, Art. D-M sur des notes extraites des Archives mêmes du Château de la Rabatelière. "Cette héritière, nommée Thérèse, était dans sa 18 e année, lorsqu'elle épousa, en 1780, dans l'église de Sainte-Croix de Nantes, René-Elisabeth de Martel, chevalier, seigneur du Pé et baron de Rié, âgé de 27 ans. Il décéda en 1785, laissant une fille unique, dont la mort suivit de près la sienne. La jeune veuve ne se remaria pas, et elle ne suivit pas à l'étranger presque tous les membres de la famille Montaudouin, qui a fourni dix-sept noms à la liste des émigrés. Elle passa à Nantes le temps de la Révolution, et lorsque la pacification de la Vendée lui permit de revenir à la Rabastelièrc, elle honora son veuvage par de nombreux bienfaits, employant sa grande fortune au soulagement des misères répandues autour d'elle par la guerre civile, ainsi qu'à la réparation de son château dévasté et de l'église paroissiale incendiée. Mme de Martel vivait modestement et n'était riche que pour l'infortune. Elle est morte en 1827, laissant une mémoire vénérée. Elle avait eu un frère, Thomas René Montaudouin, seigneur de la Clartière, mort peu de temps après son retour de l'émigration ; aussi M. de Martel n'avait-il jamais pris le titre de seigneur de la Rabastelière."4 FAMILLE DE LA POEZE. — En 1828, la terre de la Rabastelière fut acquise des héritiers de M de Martel par le comte Charles-Henri-Marie de la Poeze, d'une famille originaire de l'Anjou, et alors établie en Touraine, mais qui, au XVIIIe siècle, fut représentée en Bas-Poitou par divers de ses membres. Les registres paroissiaux de Saint-Gilles, Saint-Gervais, Aizenay et Chauché en font foi. En 1398, la veuve de Pierre Daniau, seigneur châtelain de SaintGilles-sur-Vie, dame Jehanne de la Poëze, tutrice de Josias Daniau, son fils, habitait le château de Saint-Gilles.5 Un Parménas de la Poëze, cité comme seigneur de la Naulière en 1612, a dû être l'hôte de Louis XIII en 1622, ce monarque descendit à Aizenay chez M. de la Noulière.6 Le comte Olivier de la Poëze, à l'occasion de son mariage avec Mlle de la Roche-Lambert, a reçu en dot la terre de la Rabatelière. Chambellan de l'Empereur Napoléon III, il a été élu plusieurs fois député au Corps législatif et membre du Conseil général de la Vendée. Le château de la Rabatelière est aujourd'hui la propriété de M. le vicomte Yves-CharlesMarie de la Poëze. Ce château remonte au XVIe siècle. Sa masse imposante paraît avoir perdu le caractère primitif, par suite des incendies et reconstructions dont on voit les traces. me ÉRECTION DE LA PAROISSE PROCES VERBAL DE VISITE 7 novembre 1626 "L'an de grâce 1626 et le samedi 7 novembre à nous René Mauvilain prestre licentié es saints décrets chanoine de leglise catedrale de Lucon et promoteur aux causes doffice de la cour de l'officialité a esté presenté de la part de Messire Charles Bruneau chevalier seigneur de la Rabastelière et de Chavagnes certaine requeste exposant a Monseigneur le reverend evesque du dit Lucon que la maison de la Rabastelière en la paroisse du dit Chauché estait si 4 M. Mourain de Sourdeval. — La Rabasteliére. Abbé Pontdevie. — La Châtellenie de Saini-Gilles-sur-Vie. 6 Mémoire d'Héroard. 5 esloignée de son eglise paroisiale du dit Chauché et les les chemins si difficilles principalement l’hiver et a cause des rochers et abondance des eaux et distance du lieu entre le dit bourg et sa dite maison de la Rabastelière que luy et sa famille ne pouvoint assister aux messes dobligation ains le plus souvant perdent le service divin à leur grand regret requerant partant qu'il plaise à Monseigneur souffrir et permettre au dit sieur de la Rabastelière de faire construire et bastir une eglise proche sa dite maison de la Rabastelière avec fons baptismaux et que pour estre élevée et demeurer perpetuellement en tiltre deglise paroisiale de la Rabastelière tant le dit lieu et hotel signeurial de la Rabastelière que la métérie proche et moulins a vant et eau avec le vilage de la Creschère et leurs appartenances fusent retranchés de leglise et paroisse de Choché et assubjectis à la nouvelle eglise paroischiale de la Rabastelière offrant de doster le curé de revenu suffisant pour l'entretien d'un prestre curé sen reportant a Monseigneur lévesque ce reservant à luy et a ses futurs successeurs seigneurs de la Rabastelière le droit de patronage et presentation et proche de sa maison de la Rabastelière en tiltre deglise paroisiale a laquelle nous avons soubmis et soubmettons par ces presentes chatel et seigneurie de la Rabastelière meteries moulins et apartenances dicelles avec le vilage de la Creschère et tout ce qui est plus à plain exprimé par le proces verbal icelle declaration exempte a l'avenir de la jurisdiction du curé de Chauché consentans que le dit sieur et son principal héritier sieur de la Rabastelière aient et se reserve le dit droit de nous presenter un prestre idoine et capable pour estre par nous institué en la dit cure vaquance advenant à la charge neantmoins de paier annuellement 16 boiseau de blé seigle mesure de Montaigu au curé de Chauché et successeurs curés pour désinteresser et dassigner la dit vante sur sa maison et seigneurie jusques a ce qu'il en aie acquis une de pareille valeur en bon fonds qu'il garentira et que le dit sieur paira par chacun an au prestre pourveu de la dit cure de la Rabastelière cent cinquante livre par forme de pension annuelle jusques à tant qu'il aie pourveu par union de chapelles legat ou autrement et de nsê avis et consentemant et qu'il fera bastir une maison presbiterale avec jardins sortables à la condition d'un curé et la plus proche de leglise que faire ce pourra ensembre intretiendra la dit eglise de luminaires ornemans et touste autre chose necessaire pour lentretien du service divin. Ce que le dit sieur de la Rabastelière viendra accepter ou répudier dans quinzaine à peine de nulite. Donné et fait en sa maison épiscopale à Luçon le 7 du mois de décembre 1626 ainsi signé en la minute Emeri de Bragelongne evesque de Luçon sellé le 9 de décembre 1626 par moy coumis." Le Maire, PERMISSION DE MONSEIGNEUR LEVESQUE DE LUÇON DE CONSTRUIRE UNE ÉGLISE PAROISSIALE AU LIEU OU IL PLAIRA AU SEIGNEUR DE LA RABASTELIÈRE 9 décembre 1626 "Emeri de Bragelongne par permission divine evesque et baron de Luçon à tous ceux qui ces présentes lettres verront scavoir faisons que veu la requeste à nous présentée par Charles Bruneau chevalier seigneur de la Rabastelière et de Chavagnes portant que sa maison de la Rabastelière située en la paroisse de Chauché estait si esloignée de son église paroissiale les chemins si difficilles notenmant en hiver que luy et sa famille ne pouvoient estre asses tost rendus pour assister au service divin es jours dobligation ains en estoint le plus souvent frustrés requerant partant luy estre sur ce pourveu et en ce faisant permis de faire ériger et construire une église proche de sa maison avec fons babtismaux et icelle estre sensée a perpétuité eglise paroisiale de la Rabastelière a laquelle chatel de la Rabastelière les métairies moulins et vilage de la Crechère demeureront assubjectis et tout ce qui en dépend offrand doster la cure de revenu suffisant pour doter un prestre et tel que nous jugerions nécessaire se réservant le dit sieur et à ces futurs successeurs seigneurs du château et signeurie le droit de presenter ledit curé et à nous dinstituer le présenté Et outre de désintéresser le curé pour et a cause de la dite érection novelle et retranchement des vilages et moulins et meteries de la dite paroisse de Chauché sous coumission au pied de la dite requeste portant pouvoir et mendement special a maistre René Mauvilain prestre un promoteur et chanoine en une église catédrale de descendre sur les lieux iceux voir et visiter et du tout nous faire fidel raport de la comodité ou incomodité proces verbal de la visite faict avec le dit sieur son conseil et maistre Guilaume Jouneaudeau prestre curé de Chauché a cette fin appellé du 7 de novembre dernier par lequel nous est aparu la vérité du contenu en la dite requeste et pour la distance des lieux et de la difficulté des chemins Et que le dit curé ne pouvoit consentir la distraction et démembration du dit château de la Rabastelière moulins meteries vilages susdits ni letablissement d'une nouvelle paroisse en la sienne que le dit sieur ne s'obligeast de paier seize boiseau de ble et seigle de rante annuelle et perpétuelle au curé de Chauché pour ses donmages et intéres moienant quoy le dit curé tant pour luy que pour ses successeurs curés renoncoit aux droits qu'il avoit tant au spirituel que temporel suz les dits lieux retranchés de sa paroisse et pouvoit avoir et prétendre dans la dite eglise novellement bastie et sur les contestations les parties sen seroint neantmoins raportée ansê jugement. Nous ayant égard à la susdite requeste et pour bonne et juste cause a ce nous mouvans icelle enterinant avons permis et permettons au dit sieur de la Rabastelière faire bastir et construire une église au lieu désigné par le procès verbal de la visite à Monseigneur le reverend evesque linstitution et a ses successeurs evesques de Luçon. Et outre de desinteresser le curé du dit Chauché et ses successeurs curés pour le retranchement de dites choses en consentant par iceluy curé le dit établissement et érection de la dite église avec renonciation aux droits qu'il et ses dits successeurs curés pouvoint avoir et prétendre a lavenir en la dite église de la Rabastelière et choses susdites et droits y incorporés mesmemant au impatronat au bas de laquelle requeste est ordonne qu'auparavant y faire droit. Il sera informé de l'exposé en icelle et la coumission a nous adressée pour descendre sur les lieux et en faire un raport par vertu de laquelle coumission advenant le mercredi 11 dudit mois et an nous estant transportés au dit lieu de Chauché avons ce requerant le dit sieur de la Rabastelière octroié un mendemant pour assigner le dit curé de Chauché a demain 9 heures du matin au devant la porte principale du dit Chauché pour de là nous transporter au dit lieu de la Rabastelière avenant lequel jour et heure de la dite assignation le jeudi 12 du dit mois et an ce sont comparus audevant de la dite porte de leglise le dit sieur de la Rabastelière par M. Louis Chedaneau son procureur qui a requis lexécution de nsr coumission et semblablement cest comparu en sa personne ché sire Guilaume Jounaudeau prestre curé du dit Chauché qui a desclaré avoir eu coumunication de la requeste portant une coumission contre laquelle il ne veult insister quand a la distance des lieux et difficulté des chemins pour ne pouvoir estre principalement l'hiver assez à temps au cervice mais quil ne pouvoit consentir ni aprouver letablissement dune nouvelle paroisse en la siene ni la substraction ni retranchement de la dite maison et meteries et moulins de la Rabastelière et vilage de la Creschère et leurs apartenances qu'il et ses successeurs curés de Chauché ne fussent désintéresser de leursdroits annuels tant de boicelage mariages cervices batesme enterrements quautres accoutumés estre levés sur les dits lieux et famille lesquels droits annuels le dit Jounaudeau curé estime et estime pour le moins valoir par an la somme de quinze livres tournois le tout réduit à largent." LETTRES PATENTES DU ROI ÉRECTION DE LA PAROISSE DE LA RABASTELIÈRE A LA REQUESTE DE CHARLES SECOND DE LA RABASTELIÈRE QUI A BASTI FONDÉ DOSTÉ ET ORNÉ LA DIT ÉGLISE ET CURE 4 avril 1634 "Louis par la grace de Dieu Roy de France et de Navare à tous presens et a venir Charles Bruneau de la Rabastelière chevalier Baron du dit lieu nous a faict dire et remontrer que la terre de la Rabastelière a esté depuis peu erigée en Baronie et faicte une novelle paroisse eust requis qu'il nous pleust ordonner que les eleus de Moleon envoiroint cette presente année et autres suivantes leur soumission et departemant partie des tailles aux momens et habitans du dit lieu de la Rabastelière lesquels pouvoint suivant les dits departemens assoir et imposer les tailles subvensions et crues sur les contribuables par les asseurs et collecteurs qui seront par eux eleux et nominés suivant les années sans que les maisons et meteries dépendantes du dit lieu de la Rabastelière ensemble celle de la Guichardière de la Benastonnière maisonneufve la Haie, la Chambornière, la Creschère, la Bousle, la Martinière, la Giroulière, la Rouselière, moulins à eau et a vant et autres lieux y anexés et tires des paroisses de Choché et Chavagnes puissent estre encor imposés ains que les dittes paroisses de Choché et Chavaignes seroint deschargèes a proporsion des dites tailles et subsides que vouloint porter les dits lieux anexes et quiceux lieux annexes seroint en tant que besoing seroit distraits dicelles paroisses et unis à celle de la Rabastelière conformement aux consentements tant de lEvesque diocésain que des habitants prestres et curés des paroisses du dit Chauché et Chavaignes. A ces causes appres avoir fait voir en nostre conseil nos lettrespatentes derection dudit lieu de la Rabastelière en baronnie du mois de may mil six cent trente deux acte denregistrem. augreffe de la sénéchaussée de Poitiers du seize juillet mil six cent trante trois Acte de permission dusieur Evesque de Lucon au dit Bruneau de faire construire une Eglise paroissiale au dit lieu de la Rabastelière et de consentement à lannexité desdits lieux du VIIe decembre mil six cent vingt six avec acte de consentement des dits habitans prestres et curé de Chauché et la Rabastelière a la distraction des dits lieux annexés aux choses et conditions y apposées des vingt VIIe juin deuxie et vingt deuxie octobre mil six cent trente trois. De ladvis de nostre dit conseil suivant larrest en Iceluy de XXVIIIe jour de janvier dernier y attache soub le contresect de nostre chancellerie et de nos pleine puissance e tactorité royalle nous avons ordonné et ordonnons que les esleus de Moleon envoyeront la presente année et suivantes les commissions et départements partie aux manans et habitans du dit lieu de la Rabastelière pour asseoir et imposer les tailles subventions et crues sur les contribuables en la mesme forme et manière que les aue parrocs de la ditte election ce faisant celle de Chauché Chavaigne dont elle a esté distraitte seront dautant deschargées. Cy donnons en mandement a nos amez et féaux coners les gens tenant une cour des aides à Paris président trésoriers de France et generaux de nos finances au Bureau establis à Poictiers que ces presentes ils faient register et executer nonobstant opposition ou appellation quelqoncque car tel est nostre plaisir et affin que ce soit chose ferme et stable a tousiours nous avons fait mettre nostre scel a ces presentes sauf en aue chose nostre droit et lAltruy donné a Paris au mois de feuvrier l'an de grace mil six cent trante quattre et de nostre regne le vingt-quatrième Ainsy signé par le Roy de Lommenie et scellé de cire verte en laces de soye. Registrée en la cour des aides oy le procureur du roy pour iouir par les impetrons du contenu et estre executées selon les forme et tener suivant l'arrest du jourdhuy a Paris le quatrième iour davril mil six cent trante quattre ainsy signé Boucher etc. etc." FONDATIONS "Les chapelles qui sont unies et. incorporées à la cure de la Rabastelière sont la Grand-Noé desservie autrefois, Saint-Saturnin et Notre-Dame de Bonne-Nouvelle et celle de Saint-Lorens lequoy lespres sont en la prée de Riece qui est desservie par Jac de Peré. Il y a quelques rantes qui ne ce paient pas que doit M. le Baron de Pontchateau. Il y a une maison et un jardin et sept ou huit journaux de ving qui sont proche Doulon et sapelle le lieu la Grand-Noé. Il y a outre la chapelle de Saint-Michel autrefois desservie dans leglise de la Trinité. Les domaines sont la plus part en Bois de Cené qui vont den prés des aires de marais quelque six ou sept ving et une maison et jardin dans la ville de Machecou. Toutes ces choses ont été donnés par le seigneur Baron de la Rabastelière et joinctes et annexces â la cure qu'il a fait faire et bastir comme leglise et donc tous les ornemants de la dite eglise toutes les dites choses faites pour la gloire de lieu et par lotorité de levesque de Lucon et celle de levesque de Nantes Philipes Cospeau pour l'union des trois chapelles pour obliger aussi les curés du dit lieu de la Rabastelière de prier Dieu pour les ames des deffunts parens du dit seigneur et de luy vivant et pour cela sont obliges les curés de dire chaque sepmaine deux messes pour les trepasses et a chaque fin des maises cotidiennes ces mots requiescant in pace. Cest ce quoy sont obligés les dits curés et pour le lieu et emplacement de la cure et jardin donneront tous les ans a Nouel une poule et cinc sols. Le premier curé est Claude Toumasau qui cest obligé soubs son seing et a promis devant Dieu dentretenir les choses ci desus. Il y a les copies des fondations des dits chapelles au chasteau de la Rabastelière qui ont ete dottés par les predecesseurs des dits seigneurs du cote de sa mere dame Renée de la Motte du Vauclerc dame de Longlee Montigni, la Morinière la Haie et le droit de présenter est au nom des seygneurs et non affecté au terres. La cure a été totallement faitte bastir par le dit seygneur Baron de la Rabastelière Charles second et fourni de son bien et de ces deniers touttes les choses qui sont a leglise et a la cure sont les dittes choses batimants et jardin dans le fonds et fief du seygneur. L'an 1633. Contract de cinc boisceaux de seigle de rante sur les biens de Pierre Charrier demeurant a Benaston legués par Melle de la Giroulière a la fabrisc de l’Eglise de SaintCharles de la Rabastelière. L'an 1633. Contract de cinc boiseaux de seigle donnes par dame Marie Bruneau de la Rabastelière fame en première noces de Charles du Plantis seygneur du Landreau et de la Guionnière et en seconde de Jacques Foucher seygneur du Gué et de Sainte-Flaive et de Longeville a la fabric de l’église de Saint-Charles de la Rabastelière assignes sur la meterie de la Fosse en la paroisse de la Guionnière. Le contract fait le 14 decembre 1633 par Rousseau et Néran, notaires des Herbiers — le dit Rousseau a la minute. ÉTAT NOMINATIF DES CURÉ, VICAIRES, PRÊTRES DE LA RABASTELIÈRES depuis 1637 jusqu'à ce jour 1637. — Claude THOUMAZEAU, premier curé de la Rabastelière. 1638. — Mathurin Bretaud, vicaire. 1639. — V. Bousseau, id. 1639. — Mathurin Bretaud, id. 1639. Bossis, id. 1639. — A.Bobin, id. 1640. — P. Penisson, id. 1641. — A. Bobin, id. 1641. J. Drefflues, id. 1643. R. Beaulieu, id. 1644. — P. Symon, id. 1646. — Louis Merland, id. 1648. — Julien Grégoire, id. 1648. — I. Lorieau, id. 1649. — Maurice Forget, vicaire en l'an 1649, du 13 septembre. 1653. — Maurice Forget, signe recteur de la Rabastelière. 1659. "Je, père Roch de Mesières, prédicateur capucin, missionnaire apostolique dans les diocézes de Luçon et de la Rochelle, preschant le caresme à la Rabastelière et adjacentes, quoy qu'indigne atteste et certifie par ce presant acte à tous ceux qui le voiront que j'ai donné l'absolution de l'hérésie à Perrine et Jeanne Guilbaud, de la paroisse de Saint-André-Gouldois, sur le rapport que m'a fait missire Louis Martin, vicaire du dit Saint-André, quelles étaient de longtemps dans le dessein de se convertir à notre religion apostolique et romaine, les ayant préalablement, duement interrogées en présence de M. le curé de la Rabastelière et les ayant reconnues véritablement converties et dans le dessein d'abjurer leur hérésie, les ai inscriptes au nombre des fidelles au commencement de la grande messe de la paroisse en présence de tous les habitants. En foy de quoy j'ay inscript et signé ce présant acte. Ainsy signé Frère Roch ; Basty, procureur fiscal ; Bossis, huissier ; Maurice Forget, recteur de la Rabatelière." 1661. — M. TEXIER, curé de la Rabastelière. 1671. — I. HUCHELOU, curé. 1673. F. OLLUIVEAU, curé. "Veu pendant le cours de notre visite ce dixième novembre mil six cent soixantetreize. "HENRY, Ev. de Luçon." 1690. — F. THOUMAZEAU, curé de la Rabastelière. "Veu. le cinquième septembre 1695. B. Caritte, archidiacre. Veu le 28 août 1696. "HENRY, Ev. de Luçon." "Il est à remarquer que cette année (I709), il y a eu un hyver si rigoureux que presque tous les arbres ont péri par la gelée aussi bien que le bled ce qui a causé un cher temps. Le bled seigle de la mesure de Saint-Fulgent a valu trois livres quinze sols. Cet hyver commença au commencement de février 1709, a duré quinze jours qui a fait porter un deuil à toute la terre qui n'a jamais été veu. Noyers, chatiniers, poiriers, presque tous les pommiers, jusqu'aux housins, se trouva gelé, les vignes mêmes. Le vin de Chavaignes a valu cent vingt livres le tonneau. "Veu dans le cours de notre visite à la Rabastelière, le 13 mars 1719. "JEAN-FRANÇOIS, Ev. de Luçon." 1724. — MARTIN, curé de la Rabastelière. Le procès-verbal de la consécration, perdu, a été retrouvé par M. Martin. Cette consécration aurait du être mentionnée par le premier curé de la Rabatelière. 1734. — Mgr Emeric de Bragelogne, évêque et baron de Luçon, consacre l'église et l'autel de la Rabastelière, le 4 novembre, fête du patron de la paroisse. Le 4 novembre 1737, un acte est signé : Martin, curé de la Rabastelière et de Chavagne. 1738. — GARREAU, curé de la Rabastelière. "Vu le présent registre dans le cours de notre visite, ce vingt-trois may mil sept cent quarante-trois. JEAN-GUILL., Ev. de Luçon." 1764. — 8 janvier. — J. GILBERT, curé de la Rabastelière. 1786. — Pierre-Marie GUESDON DE LA POUPARDIERE, curé de la Rabatelière. Depuis environ 1792, les actes de naissances, mariages, sépultures ne sont plus signés que par l'agent municipal en fonction. Les feuilles des registres sont ainsi paraphées : Mathurin-Joseph-Severin Pervinquière, membre de l'administration départementale de la Vendée, à Fontenay-le-Peuple, le dix Fructidor, l'an IVe de la République française, une et indivisible. L'an VI, le 25 floréal, la maison ci-devant curiale, incendiée aussi bien que l'église, avec ses servitudes et ses terres, a été adjugée au citoyen Merlet, commissaire du canton de Saint-Fulgent, pour 18,000 livres. Enregistré à Fontenay-le-Peuple, le 11 Prairial. On raconte que l'officier républicain qui avait ordonné d'incendier l'église y pénétra à cheval. Le cheval, épouvanté par les charbons qui tombaient de la charpente enflammée, s'élança vers la petite porte de l'église. La malheureuse bête put s'échapper, mais le cavalier eut la tête brisée contre le palâtre et fut consumé par le feu qu'il avait allumé. 1802. LEHOUSEL, prêtre, desservant de la Rabastelière, décédé le 19 juin 1816 1816. 1838. R. VALTON, prêtre, desservant. MIGNET, prêtre, desservant. 1854. — Drouet, prêtre, coadjuteur. 1862. — DROUET, prêtre, desservant la Rabatelière. 1864. — BESNARD, curé de la Rabatelière. — Alexandre Besnard, son frère, prêtre habitué. 1867. — Charles ALL1N, curé de la Rabatelière, 1873. — Elie HILLA1RET, curé de la Rabatelière. 1877. — Henri Rautureau, prêtre, vicaire. 1889. — R. P. Charles Blanchet, faisant fonction de vicaire. 1890. — R. P. Eugène Leroux, faisant fonction de vicaire. Le premier soin de Mme de Martel, revenue à la Rabatelière, fut de racheter l'église, la cure, et ce qui leur appartenait avant la Révolution. De plus, elle fonda une école de filles avec rente pour l'entretien des religieuses institutrices. L'école de filles de la Rabatelière est la seconde, peut-être la première, établie par le vénérable Père Baudoin. M me de Martel repose dans les caveaux de l'église, ancien lieu de sépulture des châtelains de la Rabatelière. "Hic, sub marmore juxta posito jacet corpus illustrissimæ necnon piissimæ Theresiæ de Montaudoin de la Clartière, Dominæ de la Rabatelière, strenuissimi viri marchionis de Martel equitum cohortis ducis viduæ. Hanc, ab antecessoribus fundatam Ecclesiam in fausto tempore venditam, anno circiter 1792 cura suo fratre redemit. Deinde, sub bello civili incensam suo sumptu in pristinum statum restituit, intùs ornavit multisque doris ditavit. Nannetis obiit us januarii die, anno Domini 1827, oetatis vero suæ 64 et in hoc avitorum suorurn sepulchrum translata fuit. Requiescat in Pace !" (M. l'abbé Hillairet, curé de la Rabatelière). L'ABBÉ GUESDON DE LA POUPARDIÈRE CURÉ DE LA RABASTELIÈRES (Documents inédits) EXTRAIT DES MEMOIRES DE L'ABBE REMAUD, AUMONIER DE CHARETTE. "Comme la mort de cet ecclésiastique a fait dans le temps une très grande sensation et que tous les papiers publics ont chargé le général Charette de l'odieux de son genre de mort, il est peut-être bon que je vous fasse connaître au juste et a l'écrivain pour qui vous destinez, ce rapport comment les choses se sont passées. Voici les faits les plus exacts. M. Guesdon, voyant les affaires des royalistes aller fort mal, se crut perdu et avec lui toute la Vendée. Il fit connaissance alors avec un officier républicain qui commandait le poste de Saint-Fulgent et il lui promit d'amener le général Charette à déposer les armes et à reconnaitre la République. L'officier républicain qui crut avoir fait une bonne découverte, engagea M. Guesdon à suivre la démarche proposée et lui promit la haute protection du Gouvernement. Fier de cette promesse, le curé de la Rabatelière écrivit au général Charette qui me donna aussitôt communication de sa lettre et me chargea d'y répondre. Après avoir pris ses ordres, je répondis effectivement à M. Guesdon et ne mis dans ma lettre que ce qui avait été arrêté par le général. Il était question de gagner du temps et rien de plus. Ce même ecclésiastique, pressé par les républicains, écrivit une seconde et une troisième lettre au général en chef. Toujours même réponse ; on demandait du délai. Enfin il écrivit que pour tout délai on accordait au général Charette huit jours de répit, après lesquels, s'il -ne remettait pas les armes ou s'il n'acceptait pas la proposition qui lui était faite de passer en Suisse ou à Jersey, qu'on ne lui donnerait plus de repos ni le jour ni la nuit. Le général Charette répondit au général Gratien qu'il ne sortirait pas de France, qu'il ne déposerait pas les armes et qu'il combattrait jusqu'à la mort les ennemis de l'Autel et du Trône, Cette lettre, qui fut communiquée à M. Guesdon, le mécontenta au moins autant que les républicains qui l'avaient mis en avant. Voyant qu'il n'avait rien pu gagner sur le général Charette, il se décida à faire sa paix particulière avec les républicains, et pour que personne n'en put douter, il alla lui-même processionnellement avec tous ses paroissiens, en chantant des prières publiques, au-devant d'une colonne qui traversait sa paroisse. Cette conduite de sa part donna de violents soupçons à l'armée royale et particulièrement au général Charette qui le fit examiner de près. Ce jour, deux soldats de l'armée royale, vêtus de l'uniforme républicain, se présentèrent chez lui et lui demandèrent avec beaucoup d'instances s'il ne pouvait pas leur apprendre où était le brigand de général Charette. Il leur répondit qu'il était caché, ce jour-là même, dans une enceinte de la forêt de Grasla, que le fait était constant puisqu'il l'avait fait observer par ses domestiques, "Allez promptement, dit-il, à ces deux soldats déguisés et dites à vos chefs qu'il n'y a pas un moment à perdre pour prendre Charette." Ces deux soldats, dont un était allemand et jouait fort bien son rôle, dirent à M. Guesdon : "Faites-nous le plaisir de donner par écrit les renseignements que vous pouvez avoir sur le lieu qu'occupe actuellement Charette ; sur un avis de votre part, mes chefs ne feront aucune difficulté de marcher sur lui et de l'arrêter," Le malheureux ecclésiastique donna dans le piège et il écrivit que le général Charette était dans une enceinte de la forêt de Grasla, qu'il en était sûr, l'ayant fait observer par ses domestiques. Les deux-soldats royalistes déguisés, au lieu de porter au général républicain la lettre du soldat Guesdon, la portèrent au général Charette qu'elle fit frissonner d'horreur. La nouvelle de la trahison du curé de la Rabatelière se répandit dans toute l'armée, et, dès la nuit suivante, l'ordre d'aller l'arrêter fut donné au même soldat allemand qui avait sondé ses dispositions. Le père Potier, des Brouzils, qui servait sous Charette, confirme ce récit en ce que Charette n'avait point donné ordre de tuer le curé Guesdon. Le fait vrai, c'est que le général Charette avait ordonné de conduire M. Guesdon au quartier général, escorté du détachement qui avait reçu ordre de le prendre ; mais au lieu d'exécuter cet ordre tel qu'il avait été donné, on emmena M. Guesdon, son domestique et sa servante environ à une demi-lieue de chez lieu, et en passant dans un champ7 on les massacra tous les trois, La République lui fit décerner des honneurs funèbres ; des troupes nombreuses y assistèrent en armes, et mon malheureux frère8, qui fut sommé de l'enterrer, pensa mourir de frayeur." EXTRAIT DE LA CORRESPONDANCE AUTOGRAPHE DE MGR DE MERCY. — La lettre de l'abbé Brumault9 m'a fait éprouver toutes sortes de sentiments, et tous bien vifs ; elle m'a fait répandre bien des larmes, et, finalement, elle me laissa dans une incertitude bien cruelle et sur la santé de ce cher abbé et sur le sort de nos frères et de tout mon diocèse ; je vois que tout entier, la force aidée de la trahison l'a soumis aux républicains. Les détails que le pauvre Brumault m'a donnés me font frémir ainsi que le tableau désastreux qu'il fait de notre malheureux pays et de toutes les pertes que nous avons faites... mais je m'étonne de le voir si peu d'accord avec l'abbé Remaud, frère du curé de Chavagnes, sur le compte du curé de la Rabatelière. Remaud m'écrit de Londres, du 17 may. Il y a été envoyé, dit-il, par les chefs des royalistes et chouans et pour y traiter d'affaires importantes à la Religion et à la politique et pour porter, à Edimbourg, à Monsieur, les derniers sentiments de l'immortel Charette... L'abbé 7 Ce champ a porté, depuis le meurtre, le nom de Champ-Rouge. Remaud, Pierre-Marie, curé de Chavagnes. 9 L'abbé Jean Brumault de Beauregard, vicaire-général, résidant à Beaufou. 8 Remaud a fait à peu près les mêmes détails que l'abbé Brumault, mais voici en quoi il se contredit avec Brumault. Il parle comme si dans la Vendée il y avait encore un parti royaliste et comme de la possibilité de redonner une grande énergie à ce parti. Brumault au contraire parle de la Vendée comme toute soumise aux républicains. Brumault loue la conduite du curé de la Rabatelière comme ayant porté son peuple à la soumission et à la paix, après que les armes victorieuses des Républicains ont eu tout soumis et qu'il n'y avait plus de moyen de leur résister. Remaud, au contraire, dit que l'on combattait encore avec succès lorsque le curé de la Rabatelière a prêché le désarmement et qu'il est, avec le curé du Poiré (sous-la-Roche), la cause des malheurs et de la perte de Charette : j'ai peine à concilier ces deux versions. Si ces deux curés n'ont prêché la soumission aux vainqueurs que lorsqu'il n'y avait plus d'espoir de leur résister, ils ont fait leur devoir ; le combat et la résistance cessent d'être vertu quand ils sont devenus inutiles et que sans profit pour la cause qu'on défend on ne peut qu'augmenter la masse des malheurs ; il n'y a ni honte ni crime à demander à accepter une paix nécessaire, si l'on ne sacrifie rien de ce que la Religion ordonne de défendre jusques à la mort. Mais, si à l'époque où ces curés ont prêché à leurs peuples le désarmement et la soumission, le parti du Roy pouvoit résister encore et se défendre avec espoir de succès, alors c'est une infidélité envers le Souverain légitime. Il est permis, je l'ai dit, de se soumettre aux tyrans et aux usurpateurs, lorsque réellement le pouvoir public a passé dans leurs mains et dans le païs où ils l'exercent, mais dans un pais où leur pouvoir ne s'étend pas encore, où le légitime Souverain est reconnu et défend ses droits, on ne doit que résistance aux usurpateurs, il y a de la gloire à les combattre ; c'est même un devoir ; il n'est permis de leur céder que lorsque la résistance est inutile et qu'on ne ferait qu'occasionner de nouveaux malheurs sans espoir de servir le Souverain légitime. Remaud prétend que la liberté du culte annoncée et promise par les généraux républicains, par les lettres écrites au curé de la Rabatelière et dont j'ai la copie, n'a été qu'un piège tendu, qu'alors le peuple était encore armé et pouvait se défendre, que c'est dans ces assemblées de religion que les pasteurs ont sollicité leurs paroissiens à abandonner leurs chefs et à mettre bas les armes ; si cela est et qu'il n'existât pas une réelle nécessité résultant de l'impossibilité de résister aux vainqueurs, c'est une véritable prévarication. Mais une autre faute c'est celle qu'ont commise les pasteurs en faisant, pour obtenir la liberté du culte public, la soumission et la déclaration exigée par les décrets des 27 et 28 septembre 1795. Vous sçavez ce que je pense sur cela et j'y tiens plus que jamais ; j'approuve où prévaut la puissance des usurpateurs, la soumission à leur autorité et à leurs lois compatibles avec la pureté de la religion. C'était l'esprit de la loi, du mois d'août 1795, mais je ne crois pas qu'on puisse faire la déclaration prescrite par les décrets des 27 et 28 septembre 1795, parce que ils renferment, pour la liberté du culte, des règles qui asservissent la liberté évangélique, qui attaquent la sainte hiérarchie de l'Église et tendent à introduire le pur presbytérianisme, ce que de vrais catholiques ne peuvent et ne doivent favoriser ni directement ni indirectement. Remaud dit encore que les généraux des différentes armées royalistes dont il est chargé d'interpréter les sentiments à Londres sont si pershuadés d'un accord parfait entre les ministres du culte catholique et ceux qui le protègent par la force des armes, qu'ils l'ont chargé de dire aux évêques de France que si à l'avenir le clergé prêchait le désarmement et la paix, ils seraient forcés de traiter en ennemis de pareils prédicateurs. Il faut donc conclure de là que le parti royaliste existait encore et avec espoir de succès lorsque Remaud est parti, supposition qui paraît détruite par les détails que fait Brumault. Dans sa supposition Remaud a raison, Brumault a raison dans la sienne. C'est donc d'après les circonstances bien établies qu'il faut juger. Cependant Remaud me parait ardent et peut-être parle-t-il plus en soldat et en compagnon d'armes de Charette qu'en pasteur évangélique... (Lettre de Mgr de Mercy, évêque de Luçon, à M. l'abbé Paillou, son vicaire général, à Astorga, en Espagne, datée de Venezia, Campo Sto Stephano, Caza Pepoli viceno la Chieza di San Vitale, le 16 juillet 1796.) EXTRAIT DES MEMOIRES DE MGR DE BEAUREGARD. — "Le curé de la Rabastelière se trouvait sur la lisière des lignes ennemies ; le commandant des bleus, sachant qu'il y avait quelques dépôts de grains chez les cultivateurs, les fit enlever ; la paroisse en fut tout émue, et vint prier son curé de réclamer ces blés : ce prêtre le fit et en obtint une partie, Charette fut instruit de cet acte de charité, et il lui déplut. Le curé vint me voir, je l'invitai à borner ses rapports avec les bleus ; cependant, deux républicains s'étant présentés chez lui déguisés, il les cacha, dans la crainte qu'on ne les fit mourir. Ces officiers venaient engager le curé à proposer à Charette de déposer les armes et à lui dire qu'on le laisserait se retirer tranquillement en Angleterre. Au lieu de rompre cette négociation, le prêtre communiqua le désir qu'il avait d'en aller parler au général vendéen ; mais un soir, ces envoyés étant partis, on vint l'enlever avec sa domestique, et le lendemain on les trouva morts l'un et l'autre à quelque distance. Tout se répandait rapidement dans la Vendée. Le jour même, je reçus un billet qui me donnait avis de cet évènement, et dans lequel on me disait qu'il me serait annoncé officiellement, que je prisse garde à me compromettre, et que celui qui me serait envoyé aurait aux pieds les boucles des souliers du curé: c'était de nous tous le seul qui en portât. Effectivement, un homme vint à moi et me dit d'un air très sérieux : — "Vous apprendrez avec peine la mort du curé de la Rabastelière." — "C'est un malheur, répondis-je ; il est plus grand, s'il y a de sa faute." Je jetai les yeux sur la chaussure de cet envoyé et j'y vis, en effet, les boucles du curé. Nul doute qu'on ne voulut par là m'engager à me tenir sur mes gardes." (Mémoires de Mgr J. Brumault de Beauregard. Mon séjour en Vendée, — Poitiers, Saurin frères, 1842.) M. Clémenceau de la Serrie a raconté, dans l'un de ses opuscules devenus si rares, cet épisode retentissant de la fin des guerres de Vendée. Des recherches obligeantes dans la bibliothèque de Melle de la Serrie, sa fille, n'ont pu retrouver le volume qui contient ce récit. Voici seulement ce que l'auteur mentionne dans ses Tablettes, sur M. Guesdon : "Dans un de mes ouvrages, j'ai parlé de M. l'abbé Guesdon qui, par la sainteté de sa vie, sa douceur, sa clémence, édifiait ensemble l'armée royale et l'armée républicaine ; j'ai décrit la fin malheureuse de cet ecclésiastique du château et de l'église de la Rabatelière," Il est historiquement vrai qu'à l'époque du trop célèbre épisode, la Vendée, abandonnée et trahie, succombant sous le nombre, était vaincue au point de vue militaire. C'était chevaleresque assurément de la part de Charette de lutter toujours, de lutter jusqu'au bout et de mourir les armes à la main, après avoir tenu si longtemps en échec toutes les forces de la République, après avoir comme belligérant traité avec la Convention et ses généraux. Mais cette résolution digne d'un héros sacrifiait inutilement à l'amour-propre de nombreuses victimes. La sagesse de l'évêque de Luçon autant que son cœur paternel déploraient cette lutte à outrance, cette guerre impossible, qui continuait à décimer, en pure perte, les pauvres diocésains, immolés tant de fois naguère par sanglantes hécatombes. Du fond de son exil, il suppliait avec larmes de séparer la religion d'avec la monarchie, en rappelant que la religion seule a été l'objet des divines promesses, que si dans les circonstances, la Vendée royaliste et militaire a succombé, la religion triomphe, le but principal des guerres de Vendée est atteint, puisque la liberté du culte catholique a été obtenue. Le curé de la Rabatelière se conformait donc dans le principe aux instructions formelles de son évêque en faisant sa soumission politique mais il les avait outrepassées en se soumettant aux derniers décrets, Mgr de Mercy avait un représentant accrédité dans le diocèse, l'abbé de Beauregard. Au grand vicaire général appartenaient l'initiative et la direction. L'abbé Guesdon eût dû suivre les conseils de son sage supérieur, et montrer plus de réserve dans ses rapports avec les généraux républicains, au lieu d'engager lui-même des négociations imprudentes. A-t-il révélé la retraite de Charette ? Le témoignage, si explicite et si circonstancié de Remaud, secrétaire du général, qui assure avoir eu entre les mains toute la correspondance, c'est-à-dire toutes les pièces de conviction, semblerait ne permettre aucun doute à cet égard. La triple exécution de la Rabatelière fut attribuée à Charette par le général Travot. Quelque dénuée de preuves qu'elle soit, l'accusation fut répétée comme un mot d'ordre par tous les patriotes, heureux de ternir à cette occasion la mémoire du héros de la Vendée. Par contre, après lui avoir fait de splendides funérailles, ils se plurent à glorifier, à béatifier à leur manière la vertueuse victime, l'excellent abbé Guesdon, le pasteur modèle de la Rabatelière. L'histoire doit se tenir en garde contre ces jugements peu désintéressés de l'esprit de parti. La cure a été reconstruite en 1879, et un projet d'agrandissement de l'église est préparé par M. Libaudière, architecte à la Roche-sur-Yon. "Depuis quelques années, la paroisse de la Rabatelière a vu s'élever par les soins de son zélé pasteur deux monuments religieux. Le premier, dédié à la Sainte-Famille, se compose d'une petite chapelle ingénieusement adossée à un énorme chêne creux qui en forme l'abside. Par ses dimensions, ce vieux témoin des siècles passés dépasse en grosseur et en élévation le chêne de Saint-Joseph-de-Villedieu, au diocèse d'Angers. Il est en outre plus vigoureux et semble devoir lui survivre. La SainteFamille de la Rabatelière est devenue un lieu de pèlerinage pour la contrée. Une cloche, placée à l'entrée da sanctuaire et que les pèlerins doivent sonner pour avertir ceux qui l'entendent de s'unir à leurs prières, retentit à toute heure du jour et témoigne de l'affluence des pieux visiteurs. Le 5 juillet 1874, Mgr Poirier, évêque de Roseau (Antilles), posait la première pierre de la Sainte-Famille du Chêne. La bénédiction du petit monument a été faite par Mgr Colet, évêque de Luçon, le 11 octobre suivant. Le 2 juillet 1876, Mgr Lecoq venait offrir solennellement à la Sainte-Famille du Chêne trois couronnes d'or, bénites par Pie IX. L'autre monument, plus important, a été édifié en l'honneur de Notre-Dame de la Salette. Bâti en briques sur le flanc d'une colline, au pied de laquelle coule la Maine et faisant face au bourg de la Rabatelière, cet édifice s'étend sur un quadrilatère de près de cent mètres de côtés. Au milieu de l'enceinte sont étagés les trois groupes représentant les diverses attitudes de la sainte Vierge lors de son apparition aux petits pâtres Mélanie et Maximin. Les côtés du quadrilatère sont ornés de constructions diverses dont la principale représente, au sommet, une tour élevée que décorent des statues du Sacré-Cœur, de saint Michel, du Bienheureux Père Montfort, le tout surmonté d'une croix monumentale. Le côté gauche est tout entier consacré aux quinze stations du Rosaire. Les foules se pressent, les jours de fêtes, surtout de Notre-Dame de la Salette, et de nombreux pèlerinages se succèdent, chaque année, à la pieuse colline de la Rabatelière." (M. le comte de Chabot.)