Antioxydants et infertilité masculine
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Antioxydants et infertilité masculine
Mini-revue mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie 2011 ; 13 (4) : 275-83 Antioxydants et infertilité masculine Antioxidants and male infertility Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Céline Faure1,2 Charlotte Dupont1,2 Nathalie Sermondade1,2 Rachel Lévy1,2 1 AP-HP, hôpital Jean-Verdier, service d’histologie-embryologiecytogénétique-biologie de la reproduction - CECOS, avenue du 14 juillet, 93140 Bondy, France <[email protected]> 2 Université Paris-13, Cnam, CRNH IdF, UMR U557 Inserm, U1125 Inra, unité de recherche en épidémiologie nutritionnelle, 93017 Bobigny, France doi:10.1684/mte.2012.0377 médecine thérapeutique Médecine de la Reproduction Gynécologie Endocrinologie Tirés à part : C. Faure Résumé. Environ 15 % des couples en désir d’enfants sont confrontés à l’infertilité. Le stress oxydant a été impliqué dans l’étiologie de l’infertilité masculine, en particulier d’origine idiopathique. Des compléments alimentaires comprenant des antioxydants sont souvent prescrits dans cette indication. L’efficacité d’une supplémentation en antioxydants a été démontrée dans plusieurs études, en particulier lorsque les hommes avaient un taux élevé de radicaux libres dans leur sperme. Cependant, dans plusieurs cas, aucun effet bénéfique n’a été démontré. Des effets délétères peuvent même apparaître dans les traitements de longue durée ou à fortes doses. En effet, les antioxydants font partie de notre alimentation de façon naturelle ou sont présents dans des aliments enrichis. Notre revue analyse les bénéfices et les risques liés à la prescription d’une supplémentation en antioxydants chez des hommes infertiles. Mots clés : antioxydants, infertilité masculine, sperme, carence, surdosage Abstract. About 15% of couples in desire of child are affected by infertility. Oxidative stress has been involved in unexplained subfertility with a male factor. Thus, oral antioxidant supplementation has been prescribed. Antioxidants demonstrated their interest on sperm improvement in several studies, in particular in men with high levels of reactive oxygen species (ROS) in their sperm. However, in many cases, no beneficial effect was obtained after antioxidant supplementation. Negative effects could be observed in long-term treatment or with excessive doses. Actually, antioxidants are provided in diet or can be found in enriched food. The current revue analyzes the benefits and the risks related to oral antioxidant supplement in subfertile men. Key words: antioxidants, male infertility, sperm, deficiency, excess E nviron 15 % des couples en désir d’enfants sont confrontés à l’infertilité. Pour près de la moitié de ces couples, l’infertilité masculine est directement impliquée ou est un facteur contribuant [1]. La cause du facteur masculin peut être multiple, souvent complexe. Cependant, les récentes études convergent vers le rôle central du stress oxydatif et son rôle pathogène dans l’infertilité masculine. Dans des conditions physiologiques, de petites quantités d’espèces oxygénées réactives (EOR) sont produites par les spermatozoïdes et plusieurs piégeurs agissent pour réduire la concentration de ces EOR dans le plasma séminal. Ces EOR sont nécessaires pour la capacitation, la réaction acrosomique et, enfin, la fécondation [2]. Cependant, une production excessive d’EOR et/ou une diminution de leur séquestration conduit à un excès de stress oxydatif dans le sperme, avec, pour conséquences, des altérations de l’ADN nucléaire des spermatozoïdes, une réduction de leur mobilité et une atteinte d’intégrité de leur membrane [3-6]. Les antioxydants pourraient aider à équilibrer la balance entre la production d’EOR et leur capture, améliorant ainsi la qualité des spermatozoïdes. Suivant ce principe, une supplémentation en antioxydants est souvent préconisée dans le traitement de l’infertilité masculine. Ces antioxydants sont souvent prescrits en association, de façon empirique, sans contrôle préalable de l’implication du stress oxydatif, sans évaluation d’une potentielle carence en un antioxydant précis, alors que de nombreux patients consomment déjà certains antioxydants via des aliments enrichis, ou d’autres compléments alimentaires. Enfin, ces antioxydants sont prescrits sans limite de temps et aucune surveillance particulière n’est recommandée. Cette revue présente les effets des antioxydants sur la fertilité masculine, bénéfiques lors de carence, mais pouvant s’avérer négatifs en cas d’excès. Pour citer cet article : Faure C, Dupont C, Sermondade N, Lévy R. Antioxydants et infertilité masculine. mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie 2011 ; 13 (4) : 275-83 doi:10.1684/mte.2012.0377 275 Mini-revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Zinc Le zinc est une métalloprotéine, cofacteur pour les protéines de liaison à l’ADN (protéines en doigt de zinc) et pour de nombreuses métalloenzymes impliquées dans la synthèse de l’ADN. Ses propriétés anti-apoptotiques sont reconnues [7]. Les sources de zinc sont principalement les huîtres, les céréales complètes et le fromage. On peut aussi absorber du zinc dans de nombreux produits enrichis (jus de fruits par exemple), par contact des aliments avec certains articles ménagers en caoutchouc synthétique ainsi que dans certaines pastilles contribuant à lutter contre la plaque dentaire. La concentration en zinc dans le plasma séminal est plus élevée que dans les autres tissus [8]. C’est la prostate qui sécrète le zinc du plasma séminal. Le zinc a un rôle important dans le développement des testicules et les paramètres spermatiques (concentration, mobilité et vitalité des spermatozoïdes) [9]. Il influence la consommation en oxygène des spermatozoïdes [10], la réaction acrosomique [11], la décondensation de la chromatine [12]. Il a un effet protecteur (antioxidant-like) contre les anions superoxydes [13]. La concentration en zinc dans le plasma séminal influencerait ainsi la qualité du sperme [14]. La carence en zinc La carence en zinc est associée a un hypogonadisme, une déplétion en testostérone (due à l’altération de l’activité de l’enzyme de conversion de l’angiotensine), une diminution du volume des testicules, un développement inadéquate des caractères sexuels secondaires et une atrophie des tubules séminifères (avec altération de la spermatogenèse [15-17]. Des études plus récentes émettent aussi l’hypothèse que l’insuffisance d’apport en zinc altèrerait les défenses antioxydantes, compromettant le mécanisme de réparation de l’ADN et exposant les spermatozoïdes aux dommages oxydatifs [18, 19]. Des études cliniques chez des hommes dépourvus expérimentalement en zinc ont montré une diminution de la sécrétion de testostérone par les cellules de Leydig [16, 20]. La concentration en zinc dans le plasma séminal semble souvent plus faible chez les hommes infertiles comparés à des hommes fertiles [9], mais les études sont contradictoires [21]. La supplémentation en zinc Des études de supplémentation en zinc d’hommes partenaires de couples infertiles rapportent un effet bénéfique : augmentation du nombre de spermatozoïdes, amélioration de leur mobilité et de l’intégrité de leur membrane ainsi qu’une augmentation de la concentration en testostérone [22]. D’autres auteurs montrent l’effet positif de la supplémentation combinée en zinc et acide folique [23]. 276 Un excès de zinc À l’inverse, un excès de zinc aurait un effet délétère sur la fertilité masculine. De fortes supplémentations en zinc diminueraient la concentration en spermatozoïdes et leur mobilité [20, 24, 25] et augmenteraient la nécrospermie [26]. Evenson et al. ont aussi montré que des niveaux élevés en zinc contribueraient à déstabiliser les ponts disulfures de l’ADN ainsi que la complexation du zinc sur la chromatine des spermatozoïdes [27]. Plus récemment, chez des souris supplémentées avec différentes doses de zinc, une corrélation négative entre quantité de zinc et nombre et mobilité des spermatozoïdes a été observée. La dissection des animaux fortement supplémentés en zinc a révélé une dégénérescence des tubes séminifères et une fibrose des tissus intestinaux [28]. En 2011, une supplémentation élevée en zinc a un effet délétère sur la qualité de l’ADN des spermatozoïdes porcins. Lorsque la concentration en zinc augmente dans la ration alimentaire, une augmentation de la concentration en zinc dans le foie, les testicules, l’épididyme et le plasma séminal est observée [29]. Deux études ont aussi montré l’effet délétère d’une supplémentation en zinc sur le risque de cancer. Les études SUVIMAX et VITAL ont montré qu’une supplémentation en antioxydants (dont 20 mg de zinc par jour) contre placebo entraîne une augmentation du risque de mélanome [30, 31]. D’autres études montrent qu’un excès de zinc peut induire une carence en cuivre (par absorption compétitive) et donc une anémie [32, 33]. Enfin, des effets délétères neurologiques (myélopathie et démyélinisation) d’un excès de zinc ont été rapportés par plusieurs études [34, 35]. Ces résultats suggèrent qu’une attention particulière doit être accordée en cas de supplémentation en zinc dans le but d’améliorer la fertilité, car une surdose de zinc peut avoir des effets opposés sur la qualité des spermatozoïdes. Les formules de complémentation destinées à l’amélioration de la fertilité apportent, en moyenne 15 mg de zinc par jour. Ces doses sont au-dessus des recommandations de l’institut de médecine (11 mg/j pour les hommes) [36]. Le zinc nécessite d’être utilisé avec prudence et uniquement lorsqu’une carence spécifique est détectée. Sélénium Le sélénium est présent en concentration élevée dans les organes reproducteurs mâles avec un maximum dans les testicules [37]. Il est incorporé dans les mitochondries des spermatozoïdes, au niveau de la pièce intermédiaire [17]. Chez le rat, la concentration en sélénium est régulée par un mécanisme homéostatique assurant une priorité aux gonades par rapport aux autres tissus [38]. mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 13, n◦ 4, octobre-novembre-décembre 2011 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Le sélénium est un composant de la glutathion peroxydase [39]. Cette enzyme assure un rôle de protection contre les effets délétères des métabolites toxiques et des radicaux libres, prévenant ainsi la peroxydation des lipides des membranes des spermatozoïdes [40]. Plusieurs études montrent une corrélation positive entre la concentration en sélénium dans le plasma séminal et la quantité de spermatozoïdes [37, 41, 42]. Le sélénium se trouve essentiellement dans les viandes et les poissons ainsi que dans l’ail et le poivron. Certaines boissons peuvent être enrichies en sélénium (boisson lactée notamment). Le sélénium se trouve aussi dans de nombreux compléments alimentaires destinés aux « adultes actifs stressés et surmenés » ainsi qu’aux « sportifs avertis et de haut niveau ». La carence en sélénium La carence en sélénium a un effet délétère sur la fonction de reproduction. Elle est associée à un retard de croissance des testicules, une diminution de leur poids, une altération morphologique des spermatozoïdes, une diminution de la concentration en testostérone [43, 44]. La carence en sélénium induit aussi une diminution de la mobilité et une cassure du flagelle du spermatozoïde [45]. La supplémentation en sélénium La supplémentation en sélénium améliore la mobilité et la morphologie des spermatozoïdes, diminue leur peroxydation et a un impact positif sur la fertilité [4648]. Hawkes et al. ont montré une amélioration de la concentration, de la mobilité et des formes normales des spermatozoïdes lors d’une supplémentation en sélénium ; toutefois, si cette supplémentation est prolongée, la mobilité diminue à nouveau [49]. Un excès de sélénium Un excès de sélénium est associé à une diminution de la mobilité et du nombre des spermatozoïdes, ainsi qu’à une augmentation du risque de fausses couches [50]. D’autres études rapportent un effet toxique sur la qualité des spermatozoïdes [51]. Un excès de sélénium (comme sa carence) entraîne des cassures de l’ADN des spermatozoïdes [52] avec production de radicaux libres [53]. La production d’ions superoxydes lors d’excès de sélénium serait dû à l’oxydation du glutathion [54]. Vitamine A La carence sévère en vitamine A reste rare dans les pays industrialisés, car une alimentation « normale » apporte suffisamment de vitamine A. Sa forme active est le rétinol, ou acide rétinoïque, que l’on trouve dans les graisses animales (beurre et œufs) et dans le foie où il est stocké. L’alimentation est riche aussi en précurseurs de vitamine A, comme le -carotène, la lutéine ou le lycopène, que l’on trouve majoritairement dans les carottes, les abricots, le persil et les tomates. Mais un apport insuffisant peut être constaté chez certaines personnes qui suivent un régime et diminuent les graisses animales. La vitamine A est essentielle pour la fertilité masculine. Elle induit la production de testostérone, joue un rôle indispensable dans le maintien des jonctions serrées dans les cellules de Sertoli, contribuant à la barrière hématotesticulaire [55]. Elle intervient au cours de la spermatogenèse (différenciation des spermatogonies), dans l’adhésion des cellules germinales aux cellules de Sertoli et le re-largage des spermatides matures dans la lumière des tubes séminifères [56]. Il existe deux familles de récepteurs à l’acide rétinoïque : RAR (retinoic acid receptor, qui lie tous les isomères trans et le 9-cis de acide rétinoïque) et RXR (retinoid X receptor, qui ne lie que le 9-cis) pouvant homo- ou hétérodimériser [57]. Deux classes de ces récepteurs semblent essentiels dans la fertilité masculine (RAR␣, RXR) puisque leur KO entraîne une stérilité [58, 59]. L’expression de ces récepteurs, localisés sur les différentes cellules des testicules immatures et matures (cellules de Sertoli, cellules germinales et cellules de Leydig), varie au cours du développement des testicules [60, 61] et leur localisation (cytoplasmique/inactif ou translocation dans le noyau/actif) est modifiée selon les différents stades de différenciation des spermatozoïdes [62]. Ces modifications de localisation sont induites par la présence ou la carence de vitamine A. En présence de vitamine A, les récepteurs sont transloqués dans le noyau et sont donc actifs ; en absence de vitamine A, les récepteurs restent cytoplasmiques, donc inactifs, bloqués par FSH. La carence en vitamine A Dès 1963, Howell et al. ont montré une implication de la vitamine A dans la fertilité masculine. Une carence en vitamine A chez des rats mâles se caractérise par une dégénérescence des cellules germinales (les tubes séminifères ne contiennent plus que des cellules de Sertoli, des spermatogonies et un petit nombre de spermatocytes), une diminution de la taille des vésicules séminales et une diminution du taux circulant d’androgènes [63]. Quelques années plus tard, ces résultats sont confirmés montrant que la carence en vitamine A induit l’arrêt de la spermatogenèse au stade prophase de la méiose ; la sévère déplétion en cellules germinales qui en découle entraîne un taux élevé de FSH dans le sérum des rats carencés. Ces effets sont réversibles par une renutrition en vitamine A. Un autre rôle a été attribué pour la vitamine A, observé lors de carence. Les activateurs de l’acrosine et du plasminogène sont des enzymes protéolytiques du spermatozoïde essentielles à la réaction acrosomique (liaison mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 13, n◦ 4, octobre-novembre-décembre 2011 277 Mini-revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. du spermatozoïde à l’oocyte et pénétration de la barrière ovocytaire) ; leur activité chute lors de carence en vitamine A. La vitamine A a donc aussi un rôle dans la capacité fécondante chez l’homme. Enfin, plusieurs études anciennes ont montré une concentration plus faible en vitamine A dans le plasma séminal d’hommes infertiles (sévère oligozoospermie) par rapport à des normozoospermiques. La supplémentation en vitamine A Peu de publications ont testé la supplémentation en vitamine A sur la qualité du sperme. Il s’agit surtout d’une renutrition en vitamine A faisant suite à une carence induite. Cependant, une hypervitaminose A peut être observée lors de prise de suppléments vitaminiques ou lors de certains traitements (hyper-rétinoïdémie thérapeutique dans le traitement de certains cancers, de l’acné ou du psoriasis). La vitamine A a des effets nocifs à forte dose ; elle réduit la masse testiculaire, crée des lésions au niveau de l’épithélium séminifère et perturbe le cycle de la spermatogenèse [64]. À très fortes doses, un blocage complet de la spermatogenèse est observé [65]. Plusieurs articles montrent un effet délétère de l’hypervitaminose A aiguë (forte dose sur une courte durée), mais aussi chronique (faible dose sur une longue période). L’hypervitaminose A chronique est associée à des maux de tête par augmentation de la pression intracrânienne, nausées, vomissements, vertiges ou desquamation de la peau [66]. Les manifestations d’une hypervitaminose A chronique sont l’anxiété et la dépression [66, 67], mais aussi une augmentation de la résorption osseuse, une diminution de la densité osseuse et un risque augmenté de fractures [68, 69]. La vitamine A est donc indispensable à la fertilité masculine, mais peut s’avérer délétère à fortes doses. Il est donc nécessaire d’évaluer ses apports avant de supplémenter les hommes infertiles. Vitamine C La vitamine C, ou acide ascorbique, est un composant essentiel de l’alimentation humaine. La vitamine C est une vitamine hydrosoluble que l’on trouve particulièrement dans les fruits et les légumes mais aussi dans les abats. Elle est essentielle dans de nombreuses fonctions du corps et a un rôle précis dans l’infertilité masculine. En effet, la production d’EOR par différents organes, notamment les testicules, est un événement physiologique normal ; nous avons vu précédemment que la surproduction d’EOR est délétère pour les spermatozoïdes et est associée à l’infertilité. La vitamine C, facilement oxydable, va donc jouer un rôle d’antioxydant 278 majeur pour les spermatozoïdes. L’acide ascorbique est retrouvé à des niveaux élevés dans le liquide épididymaire et dans le plasma séminal (en concentration huit à dix fois plus élevée que dans le plasma sanguin [70]). Cette concentration élevée dans le plasma séminal a un rôle protecteur des spermatozoïdes contre les EOR et maintient leur intégrité génétique en prévenant les altérations oxydatives de leur ADN [71]. Les testicules et le plasma séminal sont extrêmement sensibles à une diminution du niveau d’acide ascorbique dans le corps [72]. La carence en vitamine C Plusieurs études ont montré chez l’animal une diminution des performances reproductives en présence de faibles niveaux d’acide ascorbique [72]. La carence induit la dégénérescence de l’épithélium testiculaire germinal. Un traitement concomitant en vitamine C a un effet positif sur la croissance des gonades. Cela suggère que l’acide ascorbique a un effet à la fois sur l’intégrité de la structure tubulaire et sur la fonctionnalité des spermatozoïdes. Des études associent la carence ou de faibles concentrations en acide ascorbique avec une diminution du nombre de spermatozoïdes, une diminution de leur mobilité, une augmentation du nombre de spermatozoïdes anormaux et une agglutination dans l’éjaculat [73-75]. Un faible concentration en vitamine C dans le sperme est associée à une diminution des activités enzymatiques des enzymes antioxydantes : superoxyde dismutase, catalase, glutathion réductase et glutathion peroxydase, augmentant les niveaux de peroxyde d’hydrogène et la peroxydation des lipides dans les spermatozoïdes [76]. La supplémentation en vitamine C De nombreuses études de supplémentation montrent un effet positif de l’acide ascorbique pour améliorer la qualité du sperme ; augmentation de la quantité de spermatozoïdes, amélioration de la mobilité et de la morphologie des spermatozoïdes [77]. La supplémentation en vitamine C est aussi très efficace chez les fumeurs [78]. Une étude ne rapporte aucun effet de fortes doses orales d’acide ascorbique sur les paramètres spermatiques d’hommes infertiles [79]. Les effets bénéfiques d’une supplémentation en vitamine C résulteraient de l’élimination des radicaux libres (diminution de la 8-oxoDG dans les spermatozoïdes, marqueur de l’oxydation, et diminution de la peroxydation) [71, 80]. De plus, l’acide ascorbique active à la fois la FSH et la LH, qui vont, à leur tour, stimuler la spermatogenèse et, par conséquent, augmenter la concentration en spermatozoïdes. Enfin, l’élévation de la concentration de la vitamine C, dans le sang et donc dans le sperme, entraîne aussi une élévation de la concentration en testostérone (stimulation de l’activité de stéroïde-déshydrogénase) dans le sang, améliorant ainsi la fertilité [81]. mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 13, n◦ 4, octobre-novembre-décembre 2011 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Un excès d’absorption de vitamine C À l’inverse, un excès d’absorption de vitamine C a des effets négatifs sur la reproduction chez l’homme [82]. L’acide ascorbique agit comme un antioxydant en régénérant la mélatonine. La mélatonine réduit le stress oxydatif en piégeant les radicaux libres mais a aussi une influence sur l’activité sécrétoire des cellules de Leydig en inhibant leur capacité à sécréter des stéroïdes [83]. Il en résulte donc une diminution de sécrétion de testostérone. Mais les réactions toxiques à l’acide ascorbique apparaissent pour des doses supérieures à 4 g/j. La vitamine C est donc majoritairement considérée comme un facteur bénéfique sur la qualité du sperme. La supplémentation en vitamine C doit concerner uniquement les hommes infertiles carencés. Les surdoses excessives, souvent temporaires, car la vitamine C s’élimine en 24 heures dans les urines [84], sont de plus en plus fréquentes, voire chroniques. De nombreux hommes bénéficient en effet, en plus de leur supplémentation pour infertilité, de compléments alimentaires ou consomment des produits de plus en plus enrichis (jus de fruits principalement). Vitamine E La vitamine E, ou tocophérol, se trouve principalement dans les huiles végétales, les graines de plantes et les margarines. La vitamine E a une capacité antioxydante en inactivant les EOR et en piégeant les radicaux libres, mais va aussi interagir directement avec les composants des membranes. Elle va donc avoir un effet direct sur la qualité du sperme. La carence en vitamine E La carence en vitamine E est associée à l’infertilité. Une faible concentration en vitamine E dans le sperme se traduit par l’altération de l’ADN des spermatozoïdes [85]. Cooper et al. ont montré chez l’animal, que la carence en vitamine E entraîne une déplétion des testicules en cellules germinales, une diminution de production de sperme et une dégénérescence testiculaire [86]. La supplémentation en vitamine E De nombreuses études (chez l’animal et chez l’homme infertile) rapportent un effet bénéfique de la supplémentation en vitamine E sur la qualité du sperme : diminution de la quantité des TBARS (marqueurs de la peroxydation des lipides) dans le plasma séminal avec amélioration de la mobilité et la vélocité des spermatozoïdes, augmentation de leur concentration et diminution des spermatozoïdes anormaux [48, 87-89]. Kessopoulou et al. ont aussi montré un effet positif sur la pénétration du spermatozoïde dans l’ovocyte [90]. Un excès de vitamine E À l’inverse, un excès de vitamine E a des effets délétères sur la fertilité masculine. Dès 1966, Czyba avait montré que l’injection sous-cutanée de fortes doses de vitamine E induisait une diminution du poids des testicules et perturbait la spermatogenèse [91]. L’excès de vitamine E dans l’alimentation conduit à l’augmentation de la concentration d’␣-tocophérol dans le sperme qui, à son tour, a une influence négative sur les paramètres spermatiques : diminution du nombre total de spermatozoïdes et augmentation du nombre de spermatozoïdes anormaux [92]. Une étude de co-supplémentation en fortes doses de vitamines E et C montre une diminution du nombre des spermatozoïdes et une augmentation des spermatozoïdes anormaux (têtes déformées, gonflées dans la partie distale). La supplémentation en vitamine E peut donc déréguler la spermatogenèse à forte dose [93]. La vitamine E est ubiquitaire et souvent surdosée. Une méta-analyse regroupant 19 études randomisées montre qu’une supplémentation orale en vitamine E augmente significativement toute cause de mortalité [94]. Les signes d’une hypervitaminose E sont l’hypertension, la fatigue et les manifestations dermatologiques [95]. Il faut rappeler que la dose journalière recommandée pour la vitamine E est de 15 mg. La majorité des compléments alimentaires destinés à améliorer la fertilité apportent 30 mg/j. Carnitine Les aliments possédant la plus grande concentration de carnitine sont la viande rouge et les produits laitiers. On en trouve également dans diverses graines (citrouille, tournesol, sésame) et légumes (artichaut, asperge, betterave ou choux). La carnitine est responsable du transport des acides gras à longue chaîne du cytosol vers les mitochondries lors du catabolisme des lipides dans le métabolisme énergétique [96]. La carnitine assiste le métabolisme du spermatozoïde comme source d’énergie et intervient dans sa mobilité et sa maturation [97]. La carnitine a aussi un rôle d’antioxydant protégeant contre les EOR [98]. Les deux principales formes de carnitine sont la Lcarnitine (LC) et la L-acétylcarnitine (LAC) [99]. Les deux formes sont concentrées dans l’épididyme, les spermatozoïdes et le plasma séminal [100]. Il y a une corrélation significative entre la concentration en carnitine dans le plasma séminal et la concentration spermatique, la mobilité, l’intégrité de l’ADN et la capacité de pénétration de la glaire cervicale des spermatozoïdes [101]. mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 13, n◦ 4, octobre-novembre-décembre 2011 279 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Mini-revue La supplémentation De nombreuses études de supplémentation d’hommes infertiles montrent un effet bénéfique de la carnitine sur la fertilité. Les supplémentations en LC ou en LAC semblent avoir le même effet [102]. Après quelques mois de supplémentation en carnitine, une augmentation de la mobilité et du nombre de spermatozoïdes est observée [103-106]. Balercia et al. montrent aussi une augmentation de la capacité antioxydante lorsqu’il y a association de LC et de LAC [107]. Sigman et al. n’ont, cependant, trouvé aucune différence entre le groupe supplémenté en carnitine et le groupe recevant un placebo sur les paramètres spermatiques [108]. Il n’existe pas de publication sur les effets délétères d’un excès de carnitine sur la fertilité masculine mais des doses supérieures à 4 g sont associées à une augmentation des effets secondaires tels que des problèmes gastro-intestinaux [109, 110]. Coenzyme Q10 Les sources alimentaires de coenzyme Q10 sont les poissons (maquereau et sardines), les abats de viande (foie, cœur, reins), les graines complètes et certains végétaux (carottes, oignons, pommes de terre ou épinards) [110, 111]. Le corps en fabrique aussi de façon naturelle. Le coenzyme Q10 joue un rôle essentiel dans les transport d’électrons dans la chaîne respiratoire mitochondriale [112]. Il stabilise et protège la membrane cellulaire contre le stress oxydatif [113]. Le coenzyme Q10 agit aussi comme antioxydant dans la membrane des cellules de l’appareil reproducteur masculin [114]. Il est donc impliqué dans la production d’énergie par les mitochondries, afin d’apporter l’énergie nécessaire dans la pièce intermédiaire des spermatozoïdes [115]. La concentration en coenzyme Q10 dans le plasma séminal serait directement corrélée avec le nombre et la mobilité des spermatozoïdes [116]. Une corrélation positive entre un niveau élevé de coenzyme Q10 séminal et la mobilité et le pouvoir fécondant des spermatozoïdes chez des hommes partenaires de couples en FIV a pu être observée [114]. La supplémentation en coenzyme Q10 Plusieurs études de supplémentation en coenzyme Q10 montrent un effet positif sur la mobilité et le nombre des spermatozoïdes [114, 117]. Lewin et al. ont montré une augmentation du taux de la fertilité chez les couples dont l’homme a été supplémenté en coenzyme Q10, mais sans effet sur les paramètres spermatiques [118]. Les apports optimaux semblent être compris entre 200 et 300 mg/j. Il n’existe pas de publication sur les effets de fortes doses de coenzyme Q10 sur la fertilité. 280 Les compléments alimentaires De nombreux compléments alimentaires indiqués en cas d’infertilité masculine associent ces différents antioxydants ou cofacteurs sous formes de cocktails, à des doses extrêmement variables. Un grand nombre de publications ont souligné l’intérêt des compléments alimentaires en cas d’infertilité masculine, essentiellement d’origine idiopathique. Peu ont fait l’objet d’études randomisées, en double insu contre placebo. Une récente méta-analyse collige 34 essais cliniques portant sur 2 876 couples [119]. Seules trois études rapportent une augmentation significative du taux de naissances vivantes après prise d’antioxydants par rapport à une population témoin : au total, ces trois études se basent sur seulement 20 naissances vivantes (214 couples). L’étude de Zini et al. conclut à un effet bénéfique des compléments alimentaires sur les lésions de l’ADN, en particulier pour les hommes présentant une fragmentation importante de l’ADN spermatique. Leur mécanisme d’action reste cependant à élucider [120]. Cependant, leur prise prolongée, ou inappropriée, en l’absence de carence, peut avoir un effet délétère sur les spermatozoïdes avec une sensibilité accrue de l’ADN spermatique à la décondensation [121]. De plus, de nombreux produits alimentaires sont aujourd’hui supplémentés en différents antioxydants et le risque de surdosage existe. Il est donc nécessaire de vérifier l’apport alimentaire et surtout de mesurer les concentrations de ces différents antioxydants dans le sang des patients consultant pour infertilité avant de prescrire une supplémentation. Enfin, des publications ont observé de nombreux effets secondaires défavorables, jusqu’à une augmentation du risque de cancer de la peau en cas de prise excessive d’antioxydants [30, 31]. Conflits d’intérêts : aucun. Références 1. Jarow JP, Sharlip ID, Belker AM, et al. Best practice policies for male infertility. J Urol 2002 ; 167 : 2138-44. 2. Griveau JF, Le Lannou D. Reactive oxygen species and human spermatozoa: physiology and pathology. Int J Androl 1997 ; 20 : 61-9. 3. Lopes S, Jurisicova A, Sun JG, et al. Reactive oxygen species: potential cause for DNA fragmentation in human spermatozoa. Hum Reprod 1998 ; 13 : 896-900. 4. Aitken RJ, De Iuliis GN, Finnie JM, et al. 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