8 août Fête de St Dominique à Quiberon
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8 août Fête de St Dominique à Quiberon
SAINT DOMINIQUE Saint-Pierre Quiberon, le 8 août 2015 Lectures : Is 52, 7-10 2Tm 4, 1-8 Lc 10, 1-9 Mot d’accueil Je remercie Sœur Corinne qui, au nom de sa communauté, m’a invité pour présider cette fête de saint Dominique, en cette année ou l’Ordre célèbre le huitième centenaire de sa fondation en 1215. C’est le Christ, mort et ressuscité, qui nous rassemble ce matin ; ce Christ que saint Dominique a annoncé, selon sa grâce propre, en vivant dans une grande pauvreté et en prêchant l’évangile. C’est ce même Christ, mendiant d’amour, qui nous rassemble, qui nous appelle, qui nous interpelle, qui frappe à la porte de notre cœur, ce matin. Au début de cette eucharistie, reconnaissons humblement que nous sommes pécheurs et demandons au Seigneur de venir purifier nos cœurs pour y accueillir les grâces qu’Il veut y déposer. Je confesse à Dieu… SAINT DOMINIQUE Saint-Pierre Quiberon, le 8 août 2015 Lectures : Is 52, 7-10 2Tm 4, 1-8 Lc 10, 1-9 Mes chères Sœurs, Chers Frères et Sœurs, Le règne de Dieu est tout proche de vous ! Il est si proche, ce règne de Dieu qu’il est déjà là, dans nos cœurs, au milieu de nous, et en même temps comme saint Dominique il nous faut le prêcher, l’annoncer. Aujourd’hui, comme au XIIIème siècle, il nous faut bien réaliser que c’est une chance exceptionnelle d’avoir la foi, d’être chrétien. Nous sommes détenteurs d’un message extraordinaire qui, il faut bien le reconnaître n’intéresse pas grand monde pour ne pas dire personne parce que les gens ne connaissent pas ou ne veulent pas connaître la teneur de ce message. Un temps viendra où l’on ne supportera plus l’enseignement solide, nous a prévenus saint Paul dans la deuxième lecture ; mais, au gré de leur caprice, les gens iront chercher une foule de maîtres pour calmer leur démangeaison d’entendre du nouveau. Ils refuseront d’entendre la vérité pour se tourner vers des récits mythologiques… Ces conseils de l’Apôtre sont pour nous. Et saint Paul continue : Mais toi, en toute chose garde ton bon sens, supporte la souffrance, travaille à l’annonce de l’Évangile… Voilà ce que Dieu attend de nous. Il ne nous est pas bon d’avoir peur, de nous terrer, de nous cacher. Nous avons souvent tendance à penser que notre époque est terrible et redoutable et surtout que c’était tellement mieux autrefois. Je ne suis pas sûr que la situation des chrétiens était beaucoup plus confortable que la nôtre au début du XXème siècle, au moment du gouvernement Combe, avec entre autres choses les expulsions des religieux, ou au XIIIème siècle, au temps de saint Dominique, ou encore au VIème siècle, au temps de saint Benoît ! Saint Dominique, que nous célébrons ce matin, est un jeune et respectable chanoine d’Osma en Espagne. À ce titre, il accompagne par deux fois son évêque en ambassade au Danemark. Est-ce pour cela qu’il se sent appelé à aller évangéliser les tribus nomades de Russie. C’est toujours impressionnant de remarquer combien les informations circulaient à cette époque, et de constater aussi l’importance des voyages que l’on était capable d’entreprendre alors que l’on ne se déplaçait qu’à pied ou à cheval ! Le pape Innocent III, informé de ce projet, préfère envoyer Dominique dans la région de Toulouse combattre l’hérésie cathare. Il s’agissait d’une doctrine dualiste, spiritualiste, qui opposait le Bien et le Mal, le Mal étant identifié à la matière dont l’homme devait se détacher pour s’unir à Dieu. Les Cathares prêchaient un retour à la pureté originelle du christianisme et menaient une vie austère et chaste. C’était une résurgence du manichéisme des premiers siècles de l’Église. Aujourd’hui, nous connaissons sans doute un excès inverse, avec un laxisme à outrance et une indifférence religieuse. Dominique comprend, à son époque et cela est vrai encore aujourd’hui, qu’on ne ramène les hommes au Christ qu’en leur prêchant l’Évangile et en s’efforçant de vivre au milieu du monde selon l’Évangile. C’est ainsi qu’il commence d’abord seul, puis avec des disciples, sa vie pauvre et itinérante de prédicateur et que naquit l’ordre des Frères Prêcheurs, il y a huit cents ans ! Ouvert à l’action de l’Esprit, Dominique a su interpréter les signes des temps et répondre, par l’obéissance au Pape et de manière éclairée, aux exigences de son époque. C’est sans aucun doute, ici, que saint Dominique nous provoque tous, prêtres, religieux, laïcs. Il ne s’agit pas pour nous, sauf grâce exceptionnelle, de fonder un Ordre, mais plus simplement de nous interroger ce matin dans le fond de notre cœur, en toute vérité, devant le Seigneur et de nous poser quelques questions : Sommes-nous bien à l’écoute du Saint-Esprit, avec toute la souplesse et la disponibilité que cela peut parfois exiger ? Avons-nous la foi réellement chevillée au corps et faisons-nous le nécessaire pour nourrir et fortifier notre foi ? Avons-nous compris que notre foi est la source de notre joie ? Avons-nous également compris que notre vraie liberté réside dans notre adhésion, notre obéissance au plan de Dieu sur nous ? Il s’agit, Frères et Sœurs, comme saint Dominique et tant d’autres avant et après lui, de distinguer, pour moi comme pour vous, ce que le Seigneur attend de moi aujourd’hui. Il ne veut pas que nous soyons tous dominicains, c’est certain, mais là où je suis, le Seigneur m’attend et compte sur moi. Par la lecture de l’Écriture et par une prière silencieuse, écoutons ce que le Seigneur attend de nous. Dans l’Église, les dons de la grâce sont variés, mais c’est le même Esprit. Les services sont variés, mais c’est le même Seigneur. Les activités sont variées, mais c’est le même Dieu qui agit en tout et en tous. À chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue du bien. (1Cor 12, 4-7). Le règne de Dieu est tout proche de nous ! Et Dieu attend que nous y apportions notre contribution. Telle est la grâce qu’il nous faut demander ce matin. Amen.