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LE FEU AVEC LES PIRATES & DANY LOGAN E JOHNNY HALLYDAY Super 45 tours vénézuélien (réplique) Orfeon EPV-5 (26 € pc, JBM, 54 rue St-Lazare, 75009 Paris) Certains disques sont si rares que les collectionneurs les mieux avisés finissent par se demander s’ils ont vraiment existé ! C’est le cas d’un super 45 tours vénézuélien dont jamais aucun exemplaire n’a été proposé à la vente, ni en convention, ni sur la toile ! Les spécialistes estiment que, quoique fabriqué, le EP n’a jamais été véritablement commercialisé. Mais c’était compter sans un grand expert, en l’occurrence Bernard Fosset, qui a fourni à JBM la pochette, recto-verso, et l’étiquette originale, pouvant ainsi proposer une réplique fidèle de cet authentique Graal qui hante tous ceux qui traquent les belles éditions étrangères des productions hallydéennes. Conçu fin 1961 par Orfeon, distributeur des disques Vogue au Vénézuéla, ce vinyle reprend « Souvenirs, Souvenirs », « A New Orleans », « Tutti Frutti » et « 24000 Baisers », ici annoncé sous son titre original italien, « 24 Mila Baci ». Les fautes d’orthographe commises à l’époque par les Vénézuéliens ont naturellement été conservées. Avant même sa mise en vente, cette édition est d’ores et déjà certifiée pièce de collection ! Jean-William THOURY JOHN MAYALL’S BLUESBREAKERS Live In 1967 Forty Below 008 Eric Clapton était certainement le plus doué, Jeff Beck le plus bluffant, Paul Kossoff le plus touchant, mais personne ne saurait contester le fait que, de tous les héros de la guitare apparus grâce au boom du blues britannique, Peter Green fut le plus émouvant, le plus sensible, celui qui savait vous remuer au plus profond de votre être. C’est également un guitariste inventif qui, à la tête du premier Fleetwood Mac, laisse des pièces d’une force inouïe, novatrices et inspirées. Juste avant de lancer sa formation, Fleetwood Mac n 1961, il n’est pas facile pour un jeune groupe français de rock’n’roll de s’imposer, les Chaussettes Noires et les Chats Sauvages ont placé la barre très très haut ! Les Pirates y parviennent cependant fort bien, grimpant sur la troisième marche du podium grâce à un répertoire souvent brûlant, une image séduisante, un chanteur particulièrement attachant, Dany Logan (Daniel Deshayes, 1942-1984). Parisiens, les guitaristes Django (Jean-Pierre Malléjac, 1943-2004) et Hector (JeanPierre Orfino), le bassiste Johnny (Jean Veidly) et le batteur Michel Oks fréquentent le Golf Drouot. Engagés par Bel-Air, cornaqués par Léo Missir, ils conquièrent tous les fans de rock avec des super 45 tours décapants. Leurs adaptations des classiques sont si personnelles qu’il est parfois difficile de discerner les originaux ! « Oublie Larry », « Le Jet », « Tu Mets Le Feu », « Mon Petit Ange », « Je Te Dis Merci » et « Caroline » brillent à jamais parmi les classiques du rock d’ici. Indispensables, ils figurent dans ce 33 tours au donc, il remplace Eric Clapton au poste de soliste des Bluesbreakers, le groupe de John Mayall (chant, harmonica, orgue) qui comprend alors John McVie (basse) et Mick Fleetwood (batterie). Ce personnel historique ne joue ensemble que trois mois. Entre le 1er février et le 5 mai 1967, Tom Huissen, un admirateur néerlandais résidant à Londres, capte grâce à un magnétophone les Bluesbreakers en concert dans cinq clubs, Ram Jam, Marquee, Klook’s Kleek, Bromley, Manor House. Le document demeure inédit jusqu’à ce que John Mayall le retrouve et le confie à Eric Come afin d’être optimisé. En dehors du merveilleux « Hard Road » (février 1967), en studio, il était impossible d’apprécier le travail de Peter Green au sein des Bluesbreakers dans le cadre libérateur d’un concert. Après 48 ans d’attente, voici enfin de quoi régaler les fans du guitariste ! Armé de sa guitare Gibson Les Paul tigrée, Peter Green illumine chaque morceau. Peu soucieux d’assurer la promotion de leur album, les Bluesbreakers n’en jouent que deux extraits, deux titres de Freddie King, « The Stumble » et « Someday After Awhile (You’ll Be Sorry) ». Décidément fans, ils puisent à la même source « Have You Ever Loved A Woman » (aussi repris par Graham Bond) et « San-Ho-Zay » totalement revu par le guitariste. Bien que la version dure plus de huit minutes, format 25 cm, « ENTRE TOI & MOI » (JBM 036 31 € pc - JBM, 54 rue St-Lazare, 75009 Paris), qui propose par ailleurs des versions inédites de « Cutie Pie » (avec une étrange introduction chantée par Dany Logan), « Je Bois Du Lait » (captation sauvage en direct !), « Comme Un Fou » et « Spring Twist » (prises différentes). Les publicitaires ont tenté de bénéficier de l’influence des Pirates pour vanter le chocolat Mon Chéri. En dehors de sa mission originale, le morceau « Manger Du Chocolat » vaut le détour. On y souligne la qualité aphrodisiaque du produit : Le chocolat vous stimule croyezmoi ! D’abord utilisé en face B d’un rare 45 tours simple, « Entre Toi Et Moi » d’après « Git It » (Gene Vincent) trouve ici sa légitime place. En bonus, le disque reproduit une interview de Dany Logan par Jacqueline Joubert destinée à Sonorama. A les voir, on jurerait de petits anges. Mais quand ils se déchaînent comme des fous, les Pirates savent mettre le feu et on leur dit merci ! Jean-William THOURY quelle énergie ! Le répertoire comprend quatre emprunts à Otis Rush, « All Your Love (I Miss Loving) », « Double Trouble » (que joue également le Paul Butterfield Blues Band), « So Many Roads » et « I Can’t Quit You Baby ». John Mayall signe « Brand New Start », « Streamline » et reprend « Looking Back » (Johnny Guitar Watson), « Hi Heel Sneakers » (Tommy Tucker), « Stormy Monday » (T-Bone Walker). Même si la prise de son trahit parfois le peu de moyen mis en œuvre, le document est d’une telle puissance/richesse, qu’il ne peut qu’enthousiasmer l’amateur de blues anglais, style ici porté à des sommets. Jean-William THOURY VIVE LE ROCK’N’ROLL The Unruly World Of French Rock’n’Roll 1956 To 1962 RPM Retro 965 La France a découvert Bill Haley en 1954 puis Elvis Presley en 1956. La scène musicale, très marquée par la chanson, et le jazz, a du mal à prendre au sérieux les rythmes binaires venu d’outre-Atlantique. Pour preuve, en 1956, « Rock And Roll Mops » est une parodie composée par Boris Vian et Michel Legrand avec pour interprète Henry Cording alias Henri Salvador. Les premiers pas du rock en France sont le fruit d’adultes tel l’accordéoniste musette Charles Verstraëte et son « Rock Rock » en 1957. Les 6 Trognes avec « Rock A Billy » quant à eux lorgnent du côté du skiffle. En 1958, Gabriel Dalar chante l’adaptation de « Fever » par Boris Vian, « 39 De Fièvre ». La même année deux pionniers du rock hexagonal, Danyel Gérard ici présent avec « Gong-Gong » et le regretté Richard Anthony sortent leurs premiers super 45 tours. Biensûr, c’est Johnny Hallyday qui le premier offre en 1960 des prestations capables de rivaliser avec celles étrangères, en ouvrant la voix pour les Chaussettes Noires, Chats Sauvages, Daltons avec Long Chris et Pingouins. Il se dégage des maquettes de l’idole des jeunes de 1958, comprenant « Je Me Sens Seul » et « Tutti Frutti », enregistrées chez son ami Jean-Pierre Guérin avec Philippe Duval à la guitare, une vraie émotion. N’oublions pas les rockeuses de choc que sont Gélou, Nicole Paquin avec son génial « Mon Mari C’Est Frankenstein », Gillian Hills ici nommée la Brenda Lee française et surtout Jackie Seven et son blouson lamé qui lui donne des airs de Suzi Quatro dix ans avant l’explosion glam-rock. Enfin, mention spéciale au meilleur d’entre nous, Vince Taylor, accompagné par ses PlayBoys dans les endiablés « Baby Let’s Play House » et « Sweet Little Sixteen ». Que vous soyez un spécialiste des débuts du rock ou un novice, cette anthologie donne envie de crier Vive le rock’n’roll ! Jean-Emmanuel DELUXE JUICY LUCY Lie Back And Enjoy It Esoteric 2216 Quand les grands labels se rendent compte que les groupes comme Cream ou l’Experience sont ceux qui vendent le plus d’albums, elles créent des secteurs pour répondre à ce marché spécifique. Decca lance Deram, EMI Harvest et Philips Vertigo. Avec son étiquette créant un effet d’optique (qui peut donner le vertige), Vertigo constitue un catalogue riche de musiques progressives à base de blues, rock ou 69