En France, l`Institut de recherche criminelle de la gendarmerie
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En France, l`Institut de recherche criminelle de la gendarmerie
© ISO Management Systems, www.iso.org/ims INTERNATIONAL En France, l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale obtient l’accréditation ISO/CEI 17025 par Bruno Vanden-Berghe L’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) dont les compétences sont largement reconnues dans son domaine, s’est lancé dans une démarche d’accréditation selon ISO/ CEI 17025, Exigences générales concernant la compétence des laboratoires d’étalonnages et d’essais, à titre de validation supplémentaire de ses qualifications et de son niveau de service élevé. Le Lieutenant-colonel Bruno Vanden-Berghe est Directeur adjoint de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale. E-mail bruno.vanden-berghe@ gendarmerie.interieur.gouv.fr Les exigences de la norme ISO/CEI 17025:2005 sont appliquées sur les scènes d’infraction. Le but d’un programme d’accréditation d’un laboratoire d’analyse est d’établir la confiance tant dans l’aptitude du laboratoire à fournir des prestations d’essais de qualité que dans le maintien ou l’amé- 18 ISO Management Systems juillet-août 2009 lioration du processus qualité conformément à la norme ISO/ CEI 17025:2005, Exigences générales concernant la compétence des laboratoires d’étalonnages et d’essais. Il vise également à attester la fourniture d’un service qui répond aux besoins des demandeurs, à savoir, satisfaire les demandes d’essais en fournissant des conclusions et des résultats clairs et fiables dans des © ISO Management Systems, www.iso.org/ims INTERNATIONAL En Europe, les premières démarches engagées en matière d’assurance qualité se sont manifestées sous forme de certifications en sciences forensiques développées au Royaume-Uni par The Forensic Science Society. Aux États-Unis, la California Association of Criminalists débute la démarche vers la fin des années 1980. Ces deux pays sont particulièrement en avance sur le reste du monde en matière d’assurance qualité dans les laboratoires forensiques, ceci étant principalement dû à l’influence du système judiciaire accusatoire. délais et avec des coûts acceptables. Enfin, pour un laboratoire de criminalistique, il est le gage d’un travail réalisé en conformité avec le cadre juridique, les normes existantes et les bonnes pratiques développées par les groupes de travail de l’European Network of Forensic Science Institutes (ENFSI) 1). 1) L’ENFSI, réseau européen des instituts de sciences criminalistiques, a été créé en octobre 1995, réunissant 25 membres composés de professionnels de la criminalistique et de personnes de 17 pays européens. L’ENFSI est une organisation pluridisciplinaire qui s’intéresse à tous les secteurs de la criminalistique, de la recherche aux méthodes de police technique et scientifique en passant par les différents aspects juridiques. Le but de l’ENFSI est « de s’assurer que la qualité du développement et la diffusion des sciences criminalistiques en Europe sont à la pointe au niveau mondial .» Pour atteindre ses objectifs, l’ENFSI a mis en place des comités et des groupes de travail d’experts qui participent à des rencontres européennes de science criminalistique. À l’heure actuelle, l’ENFSI comporte près de 1000 scientifiques de 32 nationalités. Web www.enfsi.org L’accréditation des laboratoires est un sujet de plus en plus discuté dans le contexte de l’assurance qualité. La démarche est aussi importante que la certification de personnel, la normalisation des méthodes et l’étalonnage de l’appareillage. (Ci-dessus) Les experts de l’IRCGN font des prélèvements pour analyse judiciaire. (Ci-dessous) Reconstitution en trois dimensions par ordinateur des indices de l’infraction. Il devient urgent pour la direction de l’Institut de se doter d’un outil de management moderne Quel besoin pousse un laboratoire de criminalistique, tel l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), à se lancer dans la démarche d’accréditation de ses activités, alors même qu’un dispositif juridique basé sur la reconnaissance du statut d’expert judiciaire existe déjà ? Cet article a pour but d’en expliquer les raisons et d’exposer le concept général d’accréditation d’un laboratoire de criminalistique, à travers l’expérience vécue par l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, situé à Rosny-sous-Bois, en France. ISO Management Systems – juillet-août 2009 19 © ISO Management Systems, www.iso.org/ims INTERNATIONAL Améliorer le traitement des scènes d’infraction La Section technique d’investigation criminelle de la gendarmerie (la STIC/G) a été créée en 1987 afin d’améliorer le traitement des scènes d’infraction contribuant ainsi à une meilleure élucidation des affaires judiciaires. En 1989, la STIC/G devient l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) afin de se donner la possibilité d’élargir son champ de compétence pour en faire un véritable outil de progrès. processus, celle de l’évaluation du besoin. Pour l’Institut, structure qui étend progressivement son action au sein de la communauté scientifique, il s’agit également de se positionner comme un pôle d’excellence aux compétences de l’Institut de se doter d’un outil de management moderne, plus proche de l’organisation d’une entreprise que d’une unité traditionnelle de la gendarmerie. Aussi, la démarche visant à accréditer le laboratoire et non à certifier les personnels n’estelle pas si aisée à imposer dans l’esprit des criminalistes et juristes français. Examen visuel détaillé d’un chèque falsifié. (Ci-dessus) Examen médico-légal anthropologique d’une dépouille mortelle. (Ci-dessous) Préparation des objets d’essai. Comparaison de traces d’outil pour la détermination de la preuve. En 1993, les premiers contacts informels entre divers chefs de laboratoires de criminalistique européens se tissent. Ils aboutissent à la création de l’ENFSI. L’un des objectifs de ce réseau réside dans la volonté d’amener les laboratoires européens de criminalistique à la démarche qualité, certains par le biais de l’accréditation, d’autres par celui de la certification. Dès 1996, avec l’arrivée d’un qualiticien au sein du laboratoire, une politique d’assurance qualité est engagée. Cette période marque une étape fondamentale dans l’engagement du 20 ISO Management Systems juillet-août 2009 multiples, en obtenant la reconnaissance par un organisme tierce partie, élément indépendant et identifié pour sa rigueur et ses prises de position impartiales. L’imposition de principes de fonctionnement monolithique et d’une méthodologie unique est aussi un moyen particulièrement efficace de cohésion administrative dans une structure, par définition pluridisciplinaire dans l’esprit, et qui se caractérise par ses différences. Enfin, pour une structure débutant à 17 en 1987 et atteignant un effectif de 159 en 1993, il devient urgent pour la direction Cette démarche, qui fait progressivement son chemin dans l’esprit des chefs de l’Institut, consiste à reconnaître le statut d’expert inscrit près les cours d’appel comme la seule étape visant à faire reconnaître les aptitudes d’une personne à réaliser des expertises judiciaires, positionnant de fait l’expert comme un auxiliaire du juge et non de la justice. Les étapes de l’accréditation du laboratoire Notre démarche d’accréditation a commencé par une évaluation du besoin, un préalable indispensable à la normalisation des procédures du laboratoire, suivie de quatre étapes clés: 1. Normalisation des procédures du laboratoire et formalisation d’un manuel qualité © ISO Management Systems, www.iso.org/ims INTERNATIONAL 2. Révision du manuel qualité pour adapter les exigences de la norme ISO/CEI 17025:2005 au fonctionnement de la structure de l’IRCGN – soutenue par l’engagement ferme de la direction dans le processus Figure 1 – IRCGN – organisation À propos de l’IRCGN L’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) est le laboratoire de criminalistique de la Gendarmerie française. Créé en 1987, il a réalisé en 2008 plus de 75 000 dossiers, dont 60 000 au titre du Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). D’un effectif de 249 personnes, il se compose de quatre divisions (voir ci-dessous): Unité d’identification des victimes de catastrophes UGIVC Unité Nationale d’Investigation Criminelle UNIC Directeur DRT Directeur Adjoint DRTA Sous-Directeur SDER Qualilty Assurance ASQ 1. La normalisation et le manuel qualité Confrontées à une expérience européenne minime dans ce domaine, les premières lectures de la norme ISO/CEI 17025:2005 amènent les qualiticiens et la direction de l’Institut Préservation des prélèvements biologiques SCPPB Service central d’analyses génétiques SCAGGEND Division, Service, Organisation DSRG Division criminalistique Physique et Chimie DCPC Division criminalistique Ingénierie et Numérique DCIN Division criminalistique Identification humaine DCIH Enseignement et Relations extérieures ERE Environnement Incendies, Explosifs ECX Informatique Électronique INL Biologie BIO Service saisine scellés SCL Toxicologie TOX Signal Image Parole SIP Empreintes digitales EDG Secrétariat SET Balistique BAL Documents DCT Anthropologie/Thanatologie/ Odontologie ATO Moyens généraux MGX Microanalyse MCA Véhicules VHC Entomologie ETM 3 Formalisation de l’engagement de la direction par une déclaration d’intention définissant les portées de l’accréditation visée, sanctionnée par un audit du COFRAC (Comité français d’accréditation) – www.cofrac.fr 4. Décision d’accréditation de l’IRCGN, un succès marquant plus un début qu’une fin en soi. • La division service organisation (DSRG) qui assure le soutien administratif, logistique, financier et juridique de l’ensemble de la structure • La division criminalistique physique et chimie (DCPC) regroupe les activités physico-chimiques, balistique, microanalyse, environnement-incendies-explosifs, toxicologie. • La division criminalistique ingénierie et numérique (DCIN) comprend les activités liées à l’ingénierie et aux nouvelles technologies : informatique-électronique, signal-image-parole, documents, véhicules. • La division criminalistique identification humaine (DCIH) est composée des activités ayant trait à l’identification des personnes : biologie, médecine légale, entomologie, empreintes digitales. à une interprétation stricte de ses exigences. Aussi, les nombreux chapitres du manuel qualité sont-ils l’objet d’une déclinaison rigoureuse de la norme aux principes de fonctionnement de l’IRCGN. Ces chapitres, rédigés par les personnels du service assurance qualité, reprennent méthodiquement tous les aspects du fonctionnement du laboratoire, et notamment la qualification des personnels, la validation IMS – juillet-août 2009 21 © ISO Management Systems, www.iso.org/ims INTERNATIONAL des méthodes, le suivi des équipements et la métrologie, la traçabilité des objets d’essai et des dossiers réalisés, l’environnement de travail, la conformité des locaux et le contrôle des réactifs et des consommables. Ainsi, de profondes réformes, tant en matière administrative qu’au plan infrastructure, sont engagées. Il est un temps pour la préparation et un autre pour la compétition Ce manuel doit être décliné au sein des services de soutien et des divers départements criminalistiques de l’Institut, sous forme de plans qualité. Ceux-ci procèdent à la formalisation précise et documentée des prescriptions spécifiques, des méthodes d’essai exécutées, des dossiers de validation des méthodes. Cependant, cette étape initiale dans le processus d’assurance qualité est perçue comme une contrainte formaliste et d’application trop stricte car les exigences de la norme ISO/ CEI 17025:2005 sont appliquées de manière trop littérale. Le Essais balistiques. Amélioration des indices audio. choix est difficile, l’objectif estil d’améliorer la satisfaction du demandeur (le client) ou faut-il décliner la norme au risque de se départir totalement des raisons d’exister de l’Institut ? Le choix est immédiat pour la direction de l’Institut, le manuel doit être l’expression de la maxime des qualiticiens : « j’écris ce que je fais, je fais ce que j’écris ». 2. Du manuel qualité au « manuel Institut » Cette étape est très certainement la plus importante mais aussi la plus complexe en termes de réalisation du processus d’assurance qualité. Elle est celle de l’expression de la volonté d’imposer un fonctionnement normalisé en prenant en considération les spécificités techniques de chaque dé- partement. Elle nécessite une connaissance absolue des principes de la criminalistique, associée à de solides bases juridiques afin de permettre une analyse du fonctionnement du laboratoire et de réadapter le manuel à l’occasion de révisions successives. Durant cette étape, le changement de nom du manuel, de « qualité » à « Institut », constitue une véritable manifestation de l’appropriation de la démarche qualité et de son application par la direction de l’Institut. Les révisions constituent alors des étapes indispensables, qui ne peuvent être prises en charge qu’au plus haut niveau de la direction de l’Institut, aboutissant à une réalisation concrète du manuel, plus conforme au fonctionnement des départements, plus proche du quotidien des experts, tout en respectant la démarche scientifique et les exigences de la norme ISO/ CEI 17025:2005. Ces révisions 22 ISO Management Systems juillet-août 2009 © ISO Management Systems, www.iso.org/ims INTERNATIONAL analyse la recevabilité tant d’un point de vue des techniques utilisées que de l’interprétation des résultats et des conclusions émises dans les divers rapports d’expertises. sont également déclinées au sein des plans qualité des départements et des services. Dix années se sont alors écoulées depuis les premiers balbutiements de 1996. Pour le directeur de l’IRCGN, se pose une question importante : l’Institut est-il prêt à franchir le pas ? Comme dans tous les grands programmes d’entraînement, il est un temps pour la préparation et un autre pour la compétition. Comme toute équipe se préparant à la compétition, les efforts fournis doivent, à (Ci-dessus) Document judiciaire revêtu d’un sceau. (Ci-dessous) Utilisation de la détection radar. et indépendante, a fortiori dans l’objectif de tester l’efficacité de son organisation et de contrôler ses compétences. Le COFRAC est alors un organisme peu connu du monde de la criminalistique. L’IRCGN franchit cependant le pas en juin 2006. Les représentants de cet organisme sont accueillis à l’Institut, où une présentation complète des activités est réalisée et une visite des laboratoires est organisée. un moment ou à un autre, être l’objet d’un rendez-vous sur objectif sinon les bonnes volontés s’étiolent avec le temps. Forts de l’expérience de la structure managériale en place et rassurés par les résultats obtenus à l’occasion des audits internes, la direction de l’Institut s’engage résolument dans la perspective et renforce la structure qualité. Un planning prévisionnel est élaboré à l’occasion de la revue de direction en novembre 2005. Il définit les objectifs à atteindre et les délais pour leurs réa- lisations. À cette occasion, le choix des départements concernés est arrêté : les activités de la balistique, de la comparaison d’écriture et des faux documents, du traitement du signal audio, de l’entomologie sont les premières qui peuvent être engagées dans la procédure. 3. La déclaration d’intention et le processus avec le COFRAC Pour une unité de gendarmerie comme l’Institut, il n’est pas aisé de solliciter le concours d’une structure non militaire, externe Pour le COFRAC aussi il s’agit d’une première, puisque l’IRCGN est le premier laboratoire de criminalistique à envisager le processus de mise en œuvre d’ISO/CEI 17025:2005. La déclaration d’intention établie par le directeur de l’Institut est le point de départ de la procédure. Elle confirme la volonté de s’engager dans la voie de l’accréditation. Elle est rapidement suivie par l’élaboration des projets de portées d’accréditation. Ces documents établis pour chaque département engagé, sont l’expression détaillée des domaines à accréditer. Ils comportent les éléments descriptifs des différentes méthodes d’essai proposées. Ces projets de portées sont ensuite soumis au COFRAC qui en L’acceptation des projets de portées est alors le préambule à des échanges réguliers entre les responsables du COFRAC et l’Institut, à l’occasion de la désignation de l’équipe d’audit, tant lors des propositions que des refus des noms des auditeurs potentiels. L’analyse des documents qualité par les auditeurs techniques est une étape fondamentale dans le processus puisqu’elle valide la recevabilité technique et conditionne le passage à l’audit proprement dit. La phase d’audits est certainement, pour les audités, la phase la plus prégnante et la plus stressante, même si les experts de l’Institut sont compétents et maîtrisent parfaitement les techniques employées. Cette étape d’audit est, pour les personnels des divers départements, considérée comme la véritable épreuve Il s’agit cette fois pour les audités de démontrer, étape par étape, à l’auditeur que les méthodes d’essai sont exécutées à la lettre, que les procédures sont assimilées et qu’ils sont non seulement capables d’en exploiter les résultats mais aussi d’en expliquer les principes. Pour résumer, l’expert est en mesure de défendre ses dossiers en audience d’assises – car il s’agit bien de la finalité de la réalisation de tout dossier soumis à l’IRCGN. ISO Management Systems – juillet-août 2009 23 © ISO Management Systems, www.iso.org/ims INTERNATIONAL Aussi, cette étape d’audit est, pour les personnels des divers départements, considérée comme la véritable épreuve, nécessitant un engagement fort. Il s’agit de gagner la confiance de l’auditeur quant à la maîtrise de la technique employée et la capacité à en interpréter et exploiter les résultats. L’auditeur établit au fur et à mesure les non-conformités, critiques ou non, afin de référencer les différences qu’il détecte par rapport aux exigences de la norme ISO/CEI 17025:2005 ou l’application des procédures et méthodes d’essai. 4. L’accréditation – un début À l’issue de ces opérations, les auditeurs établissent un rapport d’audit dans lequel ils référencent leurs non-conformités et s’expriment sur la confiance qu’ils ont dans la compétence du laboratoire à mettre en œuvre les méthodes d’essai présentées et à en interpréter les résultats. Il convient de sou- ligner que cette première phase d’accréditation est réalisée sans arrêt des activités de laboratoire. L’Institut est informé en octobre 2007 par la section Laboratoires du COFRAC qu’il est accrédité selon la norme ISO/CEI 17025:2005, ce qui représente la validation de 28 méthodes d’essai mises en œuvre au sein des départements Balistique, Documents, Signal-Image-Parole et Entomologie. La réussite de ces départements « pionniers » entraîne une dynamique accrue pour l’ensemble de l’IRCGN et encourage les autres départements criminalistiques à se lancer dans une démarche d’accréditation. Les départements Incendies Ex- Le fonctionnement général de l’IRCGN ainsi que le système de management de la qualité font également l’objet d’une analyse rigoureuse et sans complaisance de la part d’un auditeur spécialisé en assurance qualité. À l’occasion de la clôture de l’audit, les auditeurs commentent les non-conformités établies et précisent leur criticité, en accord avec les audités. (ci-dessus) Comparaison microscopique des prélèvements criminels. (à gauche) Utilisation d’un colorimètre pour analyser des échantillons de peinture. plosifs, Toxicologie, Stupéfiants et Microanalyse sont ensuite audités et accrédités en octobre 2008. Avantages Cette synergie s’exprime en termes de qualité mais aussi en termes de gains de productivité, le processus ayant eu également pour effet de formaliser et de simplifier la partie rédactionnelle des dossiers di- 24 ISO Management Systems juillet-août 2009 © ISO Management Systems, www.iso.org/ims INTERNATIONAL minuant ainsi l’impact sur le travail scientifique. Un accroissement de 12 % de l’activité générale est à constater pour 2007. Pour l’Institut, la qualité est devenue un outil de management, une partie intégrante de la culture et de la méthodologie déclinée au quotidien, tant par la sensibilisation des acteurs que par le respect de principes de fonctionnement conformes à la norme. Tous les 15 mois, un audit de surveillance doit avoir lieu et les activités accréditées sont ensuite auditées au minimum tous les cinq ans. Ce contrôle constant permet aux auditeurs du COFRAC de procéder à des vérifications très précises de l’application des méthodes d’essai, du respect du manuel Institut et des textes de référence. C’est aussi dans ces buts que ce manuel fait l’objet de révisions périodiques, tenant compte notamment des non-conformités détectées, des mesures dérogatoires prises ou des actions correctives mises en œuvre, voire enfin de l’état de satisfaction des requérants. Évolution constante La criminalistique est un domaine pluridisciplinaire en évolution constante, d’autant qu’elle est exécutée dans un cadre procédural qui, lui aussi, évolue au rythme des réformes législatives et réglementaires. Ainsi, ce qui était référencé comme une contrainte dans sa phase initiale est devenu un véritable état d’esprit, octroyant aux experts un confort de travail puisque les méthodes d’essai exploitées sont valides, le matériel employé est régulièrement maintenu, le personnel avec lequel il travaille est qualifié, et enfin les résultats obtenus sont exacts. La qualité est devenue une partie intégrante de la culture La structure elle-même semble tendre d’une obligation de moyens à une obligation de résultats, les plus précis possibles, exploités de manière impartia- le, resitués dans leur contexte procédural et interprétés dans le cadre d’une démarche globale d’élucidation du fait délictuel ou criminel, pour une saine administration de la preuve dans le cadre du procès pénal. Depuis octobre 2008, 57 méthodes d’essai régulièrement employées sont accréditées, conférant à l’IRCGN une place de tout premier plan dans le domaine de l’assurance qualité, parmi les laboratoires européens appartenant à l’ENFSI. Reste maintenant à poursuivre l’effort en conservant l’accréditation et, si possible, en atteignant l’objectif de plus de 100 méthodes d’essais validées au cours des audits d’extension suivants. • ISO Management Systems – juillet-août 2009 25