ambulancier - CCI Champagne
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ambulancier - CCI Champagne
Les dossiers de synthèse de l’observatoire de l’emploi de la santé et de l’action sociale LA PROFESSION D’AMBULANCIER EN CHAMPAGNE-ARDENNE Cahier de l’OPEQ n°136 Avril 2007 OPEQ Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie Champagne-Ardenne 10 rue de Chastillon BP 537 51011 Châlons en Champagne cedex 03.26.69.33.61. Opeq03.26.69.33.69 E-mail : [email protected] -1 Site : www.champagne-ardenne.cci.fr Les dossiers de synthèse de l’observatoire de l’emploi de la santé et de l’action sociale PREAMBULE La loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales a transféré aux Régions la compétence en matière de formations sanitaires et sociales. Dans le cadre de ces nouvelles missions, le Conseil régional de Champagne-Ardenne a confié à l’OPEQ la mise en œuvre de l’observatoire de l’emploi de la santé et de l’action sociale. Dans le cadre de cette nouvelle mission, la réalisation d’un dossier sur l’emploi des ambulanciers nous a été demandée. Il ne s’agit pas là d’une étude bénéficiant d’investigations spécifiques mais de la synthèse à la fois quantitative et qualitative des informations au niveau régional et national. Afin de compléter les informations quantitatives rapidement disponibles, plusieurs contacts ont été pris avec les acteurs nationaux de la branche ainsi que quelques employeurs significatifs du secteur (en volume d’emploi) en région. Le thème de ce dossier s’inscrit dans le contexte particulier de parution de deux nouveaux textes : le premier, le décret n°2006-1746 porte sur la prise en charge des frais de transport exposés par les assurés sociaux en vue d’une meilleure régulation des activités du transports par VSL, le second arrêté du 26 janvier 2006 est relatif aux conditions de formation de l’auxiliaire ambulancier et au diplôme d’ambulancier Plusieurs questions se posent suite à la parution de ces textes ? Quelle sera l’évolution de l’activité du transport sanitaire, du fait des nouvelles modalités de prise en charge des frais de transport ? Le volume d’activité est-il remis en cause par les nouvelles modalités de prise en charge ? D’autres facteurs doivent ils être pris en compte pour estimer l’activité des entreprises ? Quels en sont les impacts sur l’emploi et les qualifications recherchées ? Ce dossier présente donc dans un premier temps l’emploi d’ambulancier en Champagne-ardenne et au niveau national, son évolution ainsi que l’estimation du volume de recrutement annuel. En annexe est proposée la synthèse de l’information mobilisable sur le marché du travail, mais le métier repéré «autres conducteurs de véhicules (taxi, voiture particulière, ambulance…) » est bien plus large que celui d’ambulancier, ces données doivent donc être utilisées avec prudence. Opeq - 2 Les dossiers de synthèse de l’observatoire de l’emploi de la santé et de l’action sociale L’emploi d’ambulancier et son évolution On compterait actuellement près de 30 000 ambulanciers au niveau national1. La profession d’ambulancier s’exerce dans le secteur privé commercial (entreprises de transport sanitaire), dans une moindre mesure associatif (la Croix Rouge par exemple) et dans le secteur public. Au total 25 500 ambulanciers (soit 85 % des effectifs) travaillent dans le secteur privé (marchand surtout et non marchand). Le secteur public hospitalier (hôpitaux, Samu) emploie 4 500 ambulanciers (15 % des effectifs). En 1999, la Champagne-Ardenne compte 852 ambulanciers salariés (et auxilliaires ambulanciers)2 des secteurs publics et privés dont 630 seraient bien strictement ambulanciers. Le nombre de ces professionnels était en net progression au cours des années 90, avec 120 salariés de plus. Evolution de l’emploi par profession entre 1990 et 1999 Evolution 1990-99 Professions Ambulanciers salariés (du privé ou du public) 120 1999 dont - 30 ans dont + 50 ans 852 238 150 Indice de vieillissement 1,6 Source : INSEE, recensement de la population 1999, réalisation OPEQ 2007 Au cours des neuf dernières années (1996 et 2005), le secteur du transport par ambulance privé, tant marchand que non marchand connaît une croissance notable de ses effectifs. Avec 1 221 salariés en 2005 contre 761 en 1996, la progression est de 60 % en 9 ans, soit un taux de croissance annuel moyen de 5.4 % (mais plus proche de 4.7 % si on exclut l’année 2003 qui semble atypique). Parmi ces effectifs du secteur privé, on peut estimer que le nombre d’ambulanciers (ou aides ambulanciers) est passé de 650 à 1 030 salariés de 1996 à 2005 (à structure d’emploi constante) auxquels s’ajoutent une trentaine d’emplois repérés d’auxiliaires ambulancier. Au total donc, près de 400 emplois salariés privés d’ambulancier ont été créés en 9 ans, soit entre 30 et 60 créations nettes d’emploi par an. Effectifs salariés du secteur privé : activité " Ambulance " 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Ardennes 217 188 198 192 212 231 Aube 209 224 223 235 239 Marne 246 249 275 288 89 96 101 761 757 797 Haute-Marne Région 2003 2004 2005 255 256 308 318 271 273 300 329 340 314 328 332 355 404 389 111 110 127 132 140 156 174 826 875 957 992 1 051 1 197 1 221 Source : assédic 1 Source ONISEP origine non précisée. Source RP99, Insee. Le code métier ne permet pas de distinguer les ambulanciers des auxilliaires ambulanciers, une estimation a donc été réalisée pour affiner le volume annuel de recrutement. 2 Opeq - 3 Les dossiers de synthèse de l’observatoire de l’emploi de la santé et de l’action sociale Evolution des effectifs en Champagne-Ardenne 180 160 140 120 100 80 60 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Activité "Ambulance" 2002 2003 2004 2005 Ensemble des activités Source : assédic Pyramide des âges des ambulanciers Il est à noter que la population des ambulanciers (et aides ambulanciers) est relativement jeune comparée aux autres professions du secteur médical et à la pyramide des âges de la population totale en emploi. Ce constat vaut pour les niveaux régional et national pour lequel un rajeunissement est même constaté sous l’effet de la croissance des effectifs. En 1999, la part des ambulanciers (et aides ambulanciers) salariés des secteurs public et privé âgés de 55 ans et plus représente 4,1 % des effectifs, les salariés de moins de 30 ans 27,9 % des effectifs en Champagne Ardenne. Au niveau national, les effectifs ASH et ambulanciers de plus de 55 ans sont passés de 11 % à 6 % des effectifs de 1993 à 20003. Conditions d’exercice de la profession Ambulancier fait partie des professions réglementées. Pour être exercé ce métier nécessite de répondre à plusieurs conditions et d’être titulaire jusqu’à aujourd’hui du CCA (Certificat de capacité d’ambulancier), maintenant, suite à la parution de l’arrêté du 26 janvier 2006, de disposer du diplôme d’ambulancier délivré par le préfet de région. De même l’auxiliaire ambulancier, qui seconde l’ambulancier, doit satisfaire à certaines conditions et à partir de 2010, être en capacité de fournir une attestation de formation au métier d’auxiliaire ambulancier. De début 2008 à fin 2009 une période transitoire est aménagée pour les auxiliaires en activité. 3 Cf. Etudes et résultats DREES, Ministère de l’emploi et de la solidarité , n°169, avril 2002 Opeq - 4 Les dossiers de synthèse de l’observatoire de l’emploi de la santé et de l’action sociale Parmi les conditions pour prétendre exercer ces professions et bénéficier de ces formations, les candidats doivent disposer : d’une attestation (en cours de validité) de formation aux gestes et soins d’urgence de niveau 1 ou d’une formation équivalente reconnue par le Ministère de la santé, d’un permis de conduire, d’une attestation préfectorale d’aptitude à la conduite d’ambulance, d’un certificat médical de non-contre-indication à la profession d’ambulancier, d’un certificat médical de vaccinations. Si parmi les professionnels en emploi ces nouvelles conditions d’exercice ne semblent pas générer de difficultés, il se pose la question des personnels actuellement sur le marché du travail pour lesquels les certificats actuels ne seront plus valides ou suffisants, même pour l’exercice de la profession d’auxiliaire ambulancier. Pour précision dans la fonction publique hospitalière, le recrutement des conducteurs ambulanciers s’effectue directement par les établissement de santé, sur la base d’un concours sur titres. En termes de progression de carrière dans le secteur privé notamment, il est à noter qu’après quelques années d’exercice, le conducteur ambulancier peut devenir régulateur. Sa fonction consiste alors à recevoir les appels, coordonner les demandes et établir le planning des courses. De manière générale sur la profession d’ambulancier, il est aussi nécessaire d'être très disponible. En effet, les professionnels de ce secteur marquent un certain intérêt aux principales qualités suivantes : Discrétion Disponibilité Prévenance, qualité d’écoute Résistance physique et capacité à soulever du poids Les emplois d’ambulanciers correspondent en majorité à des temps complets. En effet, les textes relatifs aux contrats de travail à temps partiel impliquent de prévoir 8 jours à l’avance les plannings afin de prévenir le salarié, ce qui constitue une contrainte trop lourde pour être réellement mise en œuvre. Opeq - 5 Les dossiers de synthèse de l’observatoire de l’emploi de la santé et de l’action sociale Les recrutements annuels d’ambulanciers 1 500 postes d’ambulanciers seraient à pourvoir au niveau national chaque année, ce qui représenterait environ 40 postes pour la Champagne-Ardenne. Toutefois compte tenu de ce qui peut être constaté en termes de créations nettes d’emploi cette estimation semble sous-estimée. En effet, les créations d’emploi constatées nécessitent un flux de recrutement plus important du fait des salariés qui quittent la profession (retraite, déménagement, changement de carrière, …). De plus à ces flux de recrutement générés par le secteur privé, doivent être ajoutés les besoins du secteur public (secteur qui emploie pour mémoire 15 % des ambulanciers). D’après les témoignages recueillis, le turn-over dans le public est plus important, une partie des ambulanciers (et auxiliaires ambulanciers) obtenant les concours d’aide soignant notamment, et quittant donc la profession d’ambulancier. Sur ces bases, et compte tenu des mouvements de main-d’œuvre, le volume de recrutement peut être estimé de 50 à 90 par an pour les seuls ambulanciers. En termes de prospective, rappelons que dans cette profession, le vieillissement de la population en emploi n’a que peu d’impact sur la croissance des besoins annuels, la population en exercice étant relativement jeune. A l’inverse le décret relatif à la prise en charge des frais de transport des assurés sociaux aura-t-il un effet négatif sur l’activité du transport ambulancier et par voie de conséquence sur le volume de recrutement annuel ? Pour ce faire des contacts ont été établis avec les organismes professionnels nationaux et plusieurs employeurs de Champagne-Ardenne. De ces entretiens, plusieurs idées convergentes ressortent. Les entreprises ont conscience de l’impact que peut avoir le décret n° 2006-1746 du 23 décembre 2006 sur la prise en charge des frais de transport et donc sur leur activité. Pour autant le décret élargi aussi la nature des transports pris en charge, notamment aux déplacements en taxi par exemple. Par ailleurs, certaines entreprises envisagent encore des recrutements dans les années à venir, du fait d’extension de leur activité par exemple, dans des centres urbains secondaires de leur département d’implantation. Mais aussi les sociétés d’ambulances pourraient compte tenu des nouvelles réformes voir leur activité s’orienter vers de nouveaux marchés tel que le transport à caractère social, notamment le déplacement de personnes âgées (via le vieillissement de la population), fragiles ou dépendantes. De plus, selon la FNTS, le gouvernement a été saisi sur ce projet afin que les entreprises de transport sanitaire puissent répondre à ce type de demande avec leur structure existante. Opeq - 6 Les dossiers de synthèse de l’observatoire de l’emploi de la santé et de l’action sociale Dans le cadre des nouveaux dispositifs, les recrutements concerneront essentiellement des ambulanciers diplômés (diplôme d’ambulanciers) et qualifiés (développement de la professionnalisation). Aujourd’hui comme demain, l’attestation de formation aux premiers secours (AFPS) apparaît faiblement recherchée par les employeurs pour elle-même puisqu’elle est une des conditions préalables à l’accès aux formations d’ambulanciers et d’auxiliaires ambulanciers. En revanche compte tenu des évolutions anticipées en termes d’activité (ce d’autant plus que le décret n° 2006-1746 du 23 décembre 2006 pourrait engendrer un transfert des activités du transport ambulancier vers l’activité de taxi) et des pratiques actuelles des employeurs, plusieurs entreprises nous ont fait part de leur intérêt pour des personnels possédant la double compétence « diplôme d’ambulanciers » et titulaire du permis Taxi. Concernant les modes de recrutement, les entreprises d’ambulances travaillent aujourd’hui en grande partie en partenariat avec les ANPE. A cela s’ajoutent les candidatures spontanées. A l’avenir, les contrats de professionnalisation devraient progresser de l’avis des organismes nationaux, compte tenu des avantages financiers liés à ce type de contrat (exonération des cotisations patronales attachées à certains publics) et de la participation financière de l’OPCA transports, qui est l’OPCA de la profession. Opeq - 7 Les dossiers de synthèse de l’observatoire de l’emploi de la santé et de l’action sociale EN CONCLUSION Le métier d’ambulancier gagne des effectifs et reste l’objet d’un turn-over soutenu dans le secteur public notamment du fait de l’accès (via les concours) à d’autres professions médicales. Si le décret pose la question à l’avenir du volume d’activité du transport par ambulance, compte tenu de l’augmentation structurelle des besoins, du vieillissement de la population, de l’éloignement des centres de soins dans certains secteurs géographiques et de l’élargissement de la nature des transports pris en charge, les professionnels affirment que leurs besoins de recrutement resteront soutenus, ce que ne dément aucune des sources d’informations qui ont pu être mobilisées. A la fois sur les bases du constat, des témoignages et des éléments prospectifs repérés, les perspectives de recrutement demeurent pérennes pour les années à venir. Opeq - 8 Les dossiers de synthèse de l’observatoire de l’emploi de la santé et de l’action sociale A NN EXES Opeq - 9 Les dossiers de synthèse de l’observatoire de l’emploi de la santé et de l’action sociale Annexe 1 : les établissements privés employeurs Le nombre d’établissements privés employeurs reste relativement constant. La taille des établissements a donc tendance à progresser, compte tenu de l’augmentation des effectifs. Etablissements employeurs : activité "Ambulance" 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Ardennes 41 38 40 39 38 40 40 38 38 39 Aube 34 36 34 36 35 36 34 34 31 32 Marne 30 31 34 34 32 29 28 28 31 32 Haute-Marne 17 17 17 17 17 18 17 17 15 15 122 122 125 126 122 123 119 117 115 118 Région Source : assédic Evolution du nombre d'établissements employeurs en Champagne-Ardenne 120 115 110 105 100 95 90 85 80 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Activité "Ambulance" Source : assédic Opeq - 10 2002 2003 2004 2005 Ensemble des activités Les dossiers de synthèse de l’observatoire de l’emploi de la santé et de l’action sociale Annexe 2 : offres et demandes d’emploi Nombre d'offres d'emploi enregistrées sur le métier de "Conducteur de transport de particuliers" au cours de l'année 2006 Département 4 Offres totales dont offres de cat. A Ardennes 48 25 Aube 30 17 Marne 52 20 Haute-Marne 35 25 165 87 Région Source : DRTEFP , réalisation : OPEQ, 2007 Nombre de demandeurs d'emploi en fin de mois "Conducteur de transport de particuliers" au 31 décembre 2006 Département 5 Demandes cat.1 et 6 dont demandes cat. 1 Ardennes 64 50 Aube 40 40 Marne 76 64 Haute-Marne 35 26 215 180 Région Source : DRTEFP , réalisation : OPEQ, 2007 Le métiers d’ « autres conducteurs de véhicule (taxi, voiture particulière, ambulance…) » est bien plus large que celui d‘ambulancier, ces données ne sont donc reportées ici qu’à titre indicatif. On peut noter que les contrats pérennes (offres de catégorie A contrat de plus de 6 mois) sont relativement nombreux et que par ailleurs les demandeurs d’emploi de catégorie 6 peu nombreux. La nature des emplois proposés semble donc de qualité en termes d’insertion professionnelle. Si on se réfère à l’enquête Besoins en main-d’œuvre 2007 en Champagne-Ardenne6, les employeurs de l’Assédic Champagne-Ardenne envisagent 66 embauches en 2007 sur les métiers « autres conducteurs de véhicule (taxi, voiture particulière, ambulance…) ». Mais le volume semble sousestimé tant au niveau national que régional. Ces projets d’embauche s’accompagnent de difficultés de recrutement. Ainsi plus de 6 projets sur 10 sont jugés difficiles sur cette catégorie d’emplois (60,3%) alors que les recrutements avec difficultés sur l’ensemble des métiers sont estimés à 45,8 %. Une éventuelle inadéquation de profils et qualifications entre les personnes postulant à ces postes et les besoins des entreprises du secteur peut être envisagée. 4 Emplois dont la durée du contrat est supérieure à 6 mois Personnes sans emploi, immédiatement disponibles, à la recherche active d'un emploi à durée indéterminée à temps plein 6 Unédic – Assédic BMO 2007 Crédoc 5 Opeq - 11