La salsa - Université du Maine

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La salsa - Université du Maine
La salsa
Table des matières
La musique .......................................................................................................................................... 2
La formation typique de la salsa comprend : .................................................................................. 2
Racines musicales cubaines............................................................................................................. 2
Le son............................................................................................................................................... 3
Diffusion de cette musique à New York .......................................................................................... 3
Les différents styles musicaux:........................................................................................................ 4
La clave ............................................................................................................................................ 5
Quelques artistes et groupes fondamentaux:................................................................................. 5
Quelques instruments ..................................................................................................................... 6
La danse............................................................................................................................................... 7
Minutage ......................................................................................................................................... 7
Principes de base............................................................................................................................. 7
Pas de base ...................................................................................................................................... 7
Les différents styles de danse ......................................................................................................... 8
Le mot « salsa » .................................................................................................................................. 9
Quelques définitions ......................................................................................................................... 10
Contradanza .................................................................................................................................. 10
Le danzón ...................................................................................................................................... 10
Son cubain ..................................................................................................................................... 10
Mambo .......................................................................................................................................... 11
Le cha- cha- cha ............................................................................................................................. 11
La rumba........................................................................................................................................ 11
Merengue ...................................................................................................................................... 12
Bachata .......................................................................................................................................... 12
Lexique de salsa................................................................................................................................. 13
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La salsa, mot espagnol qui signifie "sauce", désigne à la fois une danse, un genre musical mais
également une famille de genre musicaux (musique latino- américaine), d'où une certaine complexité.
D'où vient la salsa?
Si l'on parle des origines musicales, la Salsa vient donc bien de Cuba.
Par contre, si la question porte sur son lieu de naissance en tant que mouvance musicale, la réponse est plutôt
New York, plus précisément les quartiers hispanophones de Manhattan, également connus sous le nom de
Spanish Harlem, ou la "Salsa" voit le jour vers la fin des années 60 sous ce nom, et où Fania Records, le grand
label discographique indissociable de cette mouvance musicale, a ses quartiers généraux.
Enfin, si l'on cherche plutôt à savoir dans quel(s) pays la Salsa est populaire, écoutée, dansée, et d'où viennent
les artistes qui font de la Salsa, il s'agit alors d'un ensemble que l'on peut appeler la "zone d'influence Caraïbe",
qui inclut la plupart des pays hispanophones des Caraïbes, une partie de l'Amérique Centrale, la Colombie, le
Venezuela, et dans une certaine mesure l'Equateur et le Pérou, ainsi que les communautés émigrées aux EtatsUnis de tous ces pays.
La musique
La formation typique de la salsa comprend :
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une section rythmique : basse, piano, congas, bongos, timbales
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une section cuivre: trompettes, trombones, saxophones ;
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des voix : chant et chœurs
souvent des percussions: clave, guïro, maracas...
(des instruments à vent ou à cordes: flûte(s) et violon(s), dans les formations de type charanga, issues
du danzon, ainsi que dans la timba)
Durant les années 1970, la plupart des groupes tenteront, en faisant varier ces paramètres, de créer « leur »
son.
Racines musicales cubaines
Ce qu'on appelle aujourd'hui salsa est un terme aussi large que jazz ou rock.
Difficile à définir et sujet à controverses, ce complexe musical est plus qu'un genre musical, une fusion ou un
style musical. Il est issu de nombreux rythmes tels que le son, le mambo et la guaracha de Cuba, la plena et la
bomba de Porto Rico, et différents styles tels que la charanga, le conjunto, le sexteto et d'autres. Mais il est
principalement basé sur une fusion de son montuno et de mambo. Les premières chansons sont Donde estabas
anoche (1925, Ignacio Pineiro) et Echale salsita (1933, Ignacio Pineiro). Par confusion ou but commercial, on
utilise parfois le terme 'salsa' pour y englober d'autres genres incompatibles tel que le merengue, le cha cha
cha, voire la latin-house, la cumbia, la bachata.
Le terme salsa englobe cette variété de styles rythmiques et de formes musicales. Pour étudier les racines de la
salsa, nous devons nous tourner vers Cuba à cause de ses contributions énormes à ce type de musique. Des
pays comme les É.-U., Porto Rico, le Venezuela, le Mexique, la Colombie et la République dominicaine ont aussi
contribué au développement de la salsa, mais c'est à Cuba que furent développées ses bases.
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Techniquement, la salsa peut être décrite comme un terme général qui regroupe toutes ces musiques,
lesquelles sont toutes structurées autour d'une cellule rythmique appelée clave. Ce qui distingue le rythme de
la salsa est cette structure rythmique dans laquelle présence et rythme sont strictement maintenus par les
musiciens et les arrangeurs, qui créent ainsi une base rythmique unique dans les styles musicaux d'origine afrocaraïbe.
La musique cubaine est une fusion d'harmonies, de mélodies, de rythmes et d'instruments d'Afrique et
e
d'Europe. Cette fusion continue d'éléments dès le XVI siècle a donné naissance à une multitude complexe et
fascinante de formes musicales, donnant à la salsa sa variété d'aspects, d'instrumentations, de pas de danse,
de formes poétiques, de structures et de phrases rythmiques et mélodiques.
Un facteur majeur dans le développement de la salsa est sa connexion profonde avec plusieurs styles de
percussion, ceci plus particulièrement à Cuba, où les peuples africains réduits en esclavage purent préserver
leurs traditions sacrées et séculaires de percussion.
Cette intégration de la percussion dans la culture populaire est peut-être la caractéristique dominante des
musiques afro-cubaines -- et de toutes les musiques afro-centristes. L'héritage rythmique de la salsa est
directement lié à la musique populaire cubaine.
L'histoire de cette musique commence donc en Afrique ou plutôt dans les Caraïbes avec l'arrivée des esclaves
africains. Ensuite est née la Rumba, dans la province de Matanzas au milieu des années 1800; puis l'ancêtre
probablement le plus proche de la salsa que nous connaissons le Son.
Le son
Cette musique, construite sur un rythme à quatre temps, est née à Cuba à la fin du 19ème siècle est
initialement jouée par un trio de musiciens : un « tres » (guitare à 3 double cordes), des bongos et parfois des
claves et un instrument de basse (la marimbula).
Au fil des siècles, le son évolue et se joue avec 6 musiciens. Le tempo s’accélère et en 1930, on voit naître le son
montuno, fondé par le cubain Arsenio Rodriguez par une fusion entre le guaguanco (l’une des formes de la
rumba) et le son. Les instruments se modernisent (piano, basse ou, contrebasse, cuivres…).
Diffusion de cette musique à New York
La création de l'État libre et associé de Porto Rico en 1952 déclenchera de grandes sorties migratoires de cette
île vers la côte Est des États-Unis, et spécialement vers le Spanish Harlem (El Barrio), une partie du quartier
« East Harlem » de Manhattan à New York entre la 1re et la 5e avenue et les 96e et 125e rues Est (on les baptise
Nuyorican).
Ainsi, de nombreux musiciens portoricains jouent à New York les rythmes latins à la mode. Ces rythmes
proviennent majoritairement de Cuba, alors centre de la vie culturelle des Caraïbes de par sa situation
géographique.
Mais après la révolution cubaine achevée en 1959, de nombreux cubains émigrent aussi aux États-Unis (New
York et Miami). Cuba, par l'embargo, perd son rôle culturel central, laissant à New York ce rôle de pôle
d'attraction.
La musique à New York sera alors majoritairement d'inspiration cubaine, jouée par des musiciens de toutes les
Caraïbes. En particulier, le combo de Cortijo et son chanteur Ismael « Maelo » Rivera cumulent les premières
en jouant ces rythmes lors d'une tournée à New York. Les portoricains ne délaissent pas pour autant leurs
propres rythmes (bomba, plena…).
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New York voit défiler plusieurs modes venues de Cuba :
le mambo en 1949 (après avoir transité par le Mexique)
le cha-cha-cha en 1954
la pachanga en 1964,
le boogaloo en 1966 (proche du rhythm'n'blues, destiné à contrer la musique des Beatles).
Vers 1967, les musiciens vont revenir à des sources plus latines, le son montuno particulièrement.
Les musiciens new-yorkais vont innover en utilisant également des bongos et en ajoutant un ou plusieurs
trombones à la section cuivre.
En 1964, Johnny Pacheco crée le label « Fania Records » avec son avocat Jerry Masucci. Un orchestre voit le
jour, la Fania All Stars, réunissant les meilleurs musiciens et chanteurs de la maison du label Fania.
Le premier concert du groupe a lieu en 1968 et fait salle comble. Il met en scène les musiciens de la Fania All
Stars ainsi que des artistes invités tels que Tito Puente, Eddie Palmieri, Richie Ray & Bobby Cruz, Papo Lucca.
Après de nombreux autres concerts, l’orchestre se produit au Yankee Stadium (60 000 places) le 24 août 1973.
À partir de cette date, sous cette impulsion, le nom de « salsa » sera massivement utilisé commercialement
pour désigner ce mouvement.
Parmi les musiciens et chanteurs de la Fania All Stars on retrouve : Johnny Pacheco, Ray Barretto, Willie Colón,
Bobby Valentín, Larry Harlow, Roberto Roena, Celia Cruz, Hector Lavoe, Cheo Feliciano, Ismael Miranda, Justo
Betancourt, Ismael Quintana, Pete "El Conde" Rodríguez, Santos Colon.
Les différents styles musicaux:
A ses débuts, dans les années 70, la Salsa était un style musical nouveau, dont les principales caractéristiques
étaient: généralement un rythme et une structure de Guaguancó, une orchestration de charanga dans laquelle
on remplace les violons par une section de cuivres, des textes largement narratifs, à thématique souvent afrocaribéenne, et la présence du soneo. Malgré la diversité et l'originalité individuelle des divers artistes des
débuts, la présence de ces éléments dans leurs productions est manifeste et constitue un "tronc commun" que
que l'on qualifie de "Salsa classique" (salsa dura, salsa gorda).
Au cours des années, on a vu se développer plusieurs courants:
La Salsa consciente: ou Salsa à texte. Hector Lavoe, Rubén Blades et Willie Colon sont les principaux
artistes représentatifs de cette tendance, qui se caractérise par des textes riches, poétiques, avec un fort
contenu revendicatif, social, voire politique. Elle prend forme vers le milieu des années 70.
La Salsa romántica ou erótica: appelée Salsa monga (molle) par ses détracteurs, ce style allie mélodie
douces et romantiques à des rythmes souvent lents, et des textes romantiques voire érotiques. L'art du soneo
est souvent abandonné au profit de voix qui "collent" avec la thématique des chansons. La Salsa romántica
inclut de nombreuses reprises de boléros, d'ou le sobriquet de bolero rítmico. Cette tendance prend forme
dans les années 80, pour culminer vers le début des années 90.
La Salsa new-yorkaise moderne: ce style, largement initié par le compositeur-arrangeur new-yorkais
Sergio George, reste, au niveau des textes, dans le registre de la romántica, mais revient vers une Salsa plus
rythmée, en s'inspirant en partie de la Timba cubaine rythmiquement, de la pop américaine pour les mélodies,
et intégrant des éléments de hip-hop voire de ragga pour certains artistes résolument "fusion" comme le
groupe DLG. Souvent décriée comme n'étant plus de la Salsa, cette tendance a pour mérite d'être
extrêmement populaire auprès d'un public latino jeune, qui de ce fait revient vers la Salsa.
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La "salsa cubaine": La Timba
À Cuba, le mot salsa est très peu utilisé pour parler de musique. On continuera à parler de Casino ou de Son.
Celui-ci sera modernisé par le groupe de Juan Formell, Los Van Van et s'appellera d'abord songo, avant de
devenir la Timba à la fin des années 1980, avec NG La Banda. Ce style musical se caractérise par une forte
composante rythmique et des influences de jazz et de funk.
La Salsa colombienne
Dans les années 80, alors qu'aux Etats-Unis, la Salsa connait une période de creux qui semble annoncer sa fin,
la vague salsera frappe la Colombie, la ville de Cali élue comme capitale. La salsa colombienne, dans son
ensemble reste encore aujourd'hui proche des racines "classiques", avec des textes largement narratifs, et dans
sa diversité, conserve un son qui lui est propre.
Bien sûr la salsa ne se limite pas à ces quelques parties du monde, elle est aussi jouée dans toute
l'Amérique Latine mais aussi en Europe et en Asie. Elle est en constante évolution et fusionne souvent avec de
nouveaux courants musicaux.
La clave
La caractéristique la plus extraordinaire et unique de la musique cubaine, de la salsa et d'autres musiques
latino-américaine comme la musique brésilienne est le concept binaire de cellule rythmique appelé clave.
Cette cellule est souvent jouée avec l'instrument connu comme claves qui consiste en deux morceaux de bois
cylindriques que l'on frappe ensemble, ou par d'autres instruments.
Quelques artistes et groupes fondamentaux:
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Les classiques
Johnny Pacheco
Ismael Rivera
Ismael Miranda
Eddie Palmieri
Cheo Feliciano
Celia Cruz
Oscar d'León
Larry Harlow
Willie Colón
Rubén Blades
El Gran Combo de Puerto Rico
La Sonora Ponceña
Willie Rosario
Bobby Valentín
Pete "El Conde" Rodriguez
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Les Cubains
Los Van Van (Juan Formell y…)
Bamboleo
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Les Colombiens
El Grupo Galé
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Les Portoricains / new-yorkais
- Salsa romántica:
Gilberto Santa Rosa
Frankie Ruiz
Eddie Santiago
Tito Rojas
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- Salsa new-yorkaise moderne:
Marc Anthony
Victor Manuelle
D.L.G (Dark Latin Groove)
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Quelques instruments
bombardino
guiro
Palitos
bongos
panderetas
guitare
congas
cuatro
Maracas
timbales
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La danse
Danse improvisée qui respecte des pas de base qui se danse généralement à deux mais peut aussi se danser
seul ou à plusieurs: en ligne ou en couple, en rueda ou encore avec un leader et deux partenaires.
Minutage
Le principe est d'alterner les pas gauche (g) et droite (d). Pour la cavalière, les pas sont inversés : (d) et (g)
ensuite). La légère difficulté est de les bouger sur le rythme de la musique : gauche-droite-gauche (pause) et
droite-gauche-droite (pause) ((d)(g)(d) (pause) et (g)(d)(g) pour les cavalières).
Le quatrième temps est une pause : certains comptent « 1,2,3 ... 5,6,7 ... » (ou « 1,2,3, ET 4,5,6 ET ») au lieu de
« 1,2,3,4 (5,6,7,8) »). Bien qu'on ne la "compte" pas, il est très important de marquer la pause.
Il existe également une façon marginale de danser en marquant les temps de la clave avec les pieds, ce qui est
plus compliqué.
Principes de base
Quelque soit le pas de base choisi:
• le temps 4 et le temps 8 sont des temps de pause
• le cavalier sur le 1 commence toujours avec le pied gauche (et à 5 avec le pied droit)
• la cavalière sur le 1 avec le pied droit (et à 5 avec le pied gauche)
• l'alternance des pieds est respectée : gauche, droite, gauche et droite, gauche, droite (pour le cavalier)
Pas de base
La salsa se danse en 8 temps avec 6 temps dansés et 2 temps de pause. Les pas se comptent ainsi :
«1,2,3,( ),5,6,7,( )». Les temps 4 et 8 ne sont pas comptés car ce sont les temps de pause.
Les pas du cavalier et de la cavalière s'effectuent en miroir : lorsque le cavalier effectue les pas des 4 premiers
temps, la cavalière effectue ceux des 4 derniers, qui sont inversés ; par exemple, si le cavalier déplace son pied
gauche, la cavalière déplace son pied droit.
Quelques pas de base et des variantes:
le « pas de mambo » s'effectue ainsi : Temps 1 (pour le cavalier, la cavalière commence par le temps
5), on avance le pied gauche en avant puis on décolle le pied droit, Temps 2, on repose le pied droit, Temps 3,
on ramène derrière le pied gauche, et Temps 4, on marque une pause.
Les quatre autres temps sont inversés : Temps 5, on recule le pied droit (la cavalière effectue ce pas-là, lorsque
le cavalier effectue le Temps 1, avancer le pied gauche, ce qui évite aux danseurs de se marcher sur les pieds)
et on décolle le pied gauche, Temps 6, on repose le pied gauche, Temps 7, on ramène devant le pied droit, et
Temps 8, on marque de nouveau une pause.
le « pas de salsa » : quasiment identique au pas de mambo ; Le principe est ici "derrière/derrière" au
lieu de "derrière/devant" : Temps 1 on recule le pied gauche (au lieu de l'avancer comme dans le mambo, et
donc on l'avance sur le 3e, et c'est le pied droit qu'on avance sur le temps 5 au lieu de le reculer, et donc on le
recule sur le temps 7). Souvent, on "croise" légèrement les pas (voir ci-après, « pas croisé ») ;
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le « pas croisé » : quasiment identique au pas de salsa, le principe est "derrière/derrière". Temps 1 à 4,
même principe que pour le pas de salsa, en reculant le pied gauche, on le décale un peu à droite. Temps 5 à 8 :
Même chose avec le pied droit, que l'on recule donc également et qu'on décale un peu à gauche ;
le « pas de rumba » (ou de guaguanco, ou pas de côté) : ici on se déplace sur les côtés
("gauche/droite" au lieu d'avancer/reculer ("devant/derrière") pour le pas de mambo); pied gauche à gauche
puis pied droit à droite. Variante : On peut aussi aller plusieurs fois à gauche, puis plusieurs fois à droite ;
le « pas de rumba croisé »: sur le temps 3 on croise devant le pied gauche (pour le garçon) devant le
pied droit; sur le temps 7 on croise le pied droit sur le pied gauche.
le « pas marché » : c'est un peu comme le pas de mambo, mais sur le temps 2 on avance le pied droit,
sur le temps 5 on avance le pied droit (au lieu de le reculer), et sur le temps 6 on avance le pied gauche.
Il est essentiel pour un danseur de salsa de maîtriser les pas de bases et le timing (sur la musique) avant de
pouvoir réaliser des figures.
Les différents styles de danse
On distingue, parmi les multiples manières de danser la salsa, 3 styles principaux :
le style cubain (danse appelée casino à Cuba), le plus couramment pratiqué en France.
le style colombien, plus nerveux et légèrement sautillant, très pratiqué en Amérique latine
le style dit "portoricain", le plus courant dans le monde latino-américain, dont la caractéristique est de
respecter une ligne de danse.
Le style cubain (ou casino)
Il vient de la danse casino des années 1950 et prend ses racines dans le son cubain : très africain, « dans le sol »,
les gestes sont économisés -- on peut le danser dans des endroits bondés --, les passes épurées, il n'y a pas de
jeux de jambes. Le couple se déplace essentiellement en décrivant des cercles successifs. C'est avant tout une
danse de la rue, populaire, sociale. Il se danse normalement sur le temps "1", au contraire du son cubain
traditionnel où le "1" est suggéré par une mise en suspension du corps.
La rueda de casino, une variante de ce style, consiste en des rondes (rueda) de couples où un meneur annonce
les passes à venir. Tous les danseurs effectuent ces passes en même temps, de sorte que les danseurs changent
fréquemment de partenaire.
Le style colombien
Il est le plus commun en Amérique latine. Beaucoup de pas sont effectués "en miroir", avec très peu de passes
et des pas sautillés. Les jeux de jambes sont généralement plus complexes que pour les autres styles, tirant
parfois vers le twist.
Salsa dite « portoricaine »
L'appelation salsa « portoricaine » (ou « porto ») est typiquement française. Ce style ne vient absolument pas
de Porto Rico mais des États-Unis. Ce style regroupe plusieurs sous-classes principales : le style L.A. se danse
"sur le 1" alors que le style New York et le style Palladium se dansent "sur le 2" ("suspension"-2-3-4,
"suspension"-6-7-8), comme les pas de danse du son cubain dont il est directement issu.
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Le style new-yorkais
Dans le style new-yorkais, on respecte une ligne de danse. Il s'agit du style où la danseuse tourne le plus sur
elle même. On peut le qualifier de plus démonstratif : il inclut en particulier de nombreux jeux de jambes
(shines). Ce style de salsa se danse « sur le temps faible (2e temps) », ce qui signifie que le changement de
direction (le break) s'effectue sur le 2e temps. Il dérive du mambo.
Le style de Los Angeles
Le style de Los Angeles (L.A. Style) est proche du style New Yorkais, mais se danse sur le "1" et peut être
acrobatique.
Cependant, il ne faut pas perdre de vue que la salsa est avant tout une danse spontanée. En définitive, peu
importe le style, tant que les danseurs vibrent ensemble sur la même musique.
Le mot « salsa »
De nombreuses sources désignent le titre du son cubain « Echale Salsita » du Septeto d'Ignacio Piñeiro comme
étant à l'origine du mot salsa. Or, si le son est bien l'ancêtre de la salsa, le mot salsa n'est pas encore utilisé
pour désigner une musique, et dans ce morceau, il a juste la signification du mot espagnol salsa ("sauce").
Dans les années 1940, les cubains désignent par salseros des musiciens qui jouent dans différents groupes,
mais il est encore trop tôt pour parler d'un genre Salsa.
En 1961, Cal Tjader et Eddie Palmieri publient un album intitulé Salsa Del Alma, Soul Sauce, en anglais.
En 1962, Pupi Legarreta sort un album intitulé Salsa Nueva con Pupi Legarreta.
En 1966, lors d'une interview de Richie Ray et Bobby Cruz à la Radio Difusora du Venezuela Richie répond que
leur musique est comme la sauce ketchup, et l'animateur Phidias Danilo Escalona reprend le terme de sauce
(salsa).
Cela dit, le mot SALSA n'est vraiment utilisé qu'à partir de 1973, lorsque Izzy Sanabria (illustrateur des
pochettes de la Fania) l'utilise dans le magazine Latin New York (LNY) comme un mot nouveau pour désigner la
musique latine, et que le label Fania l'utilise à son tour.
En août, le concert des Fania All Stars au Yankee Stadium est filmé et sortira sous le nom « Salsa » en 1976.
Le 17 novembre 1973 (à 18h30) démarre à la télévision new-yorkaise le « SALSA TV SHOW » sur le canal 41
(WXTU). Le DJ Polito Vega anime « 100% Salsa » sur la radio WBNX. Larry Harlow enregistre un album intitulé
« Salsa ». Désormais, cette musique (qui existait depuis quelques années déjà) porte un nom.
Le mot salsa s'est vu donné un tas de définitions différentes : pour certains, il s'agit de la fusion de plusieurs
rythmes (mais il s'agit plutôt d'une confusion avec le « melting pot »); pour d'autres : - un genre musical (dérivé
du son montuno) - une étiquette commerciale - une famille plus ou moins large de genres musicaux, (elle inclut
la plupart des musiques cubaines, la bomba et la plena de Porto Rico, la cumbia et le vallenato de Colombie, la
bachata et le merengue dominicain), mais certains y incluent finalement toutes les musiques tropicales.
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Quelques définitions
Contradanza
Danse qui, avec son dérivé le danzon créé en 1879, est issue de la contredanse française, apportée par les
colons espagnols et français venus d'Haïti en 1791, ainsi que de Louisiane. Ces danses de salon sont introduites
à Cuba à partir de la fin du 18ème siècle.
Le danzón
Danse à figures héritées de la quadrille, du rigodon, la gavotte, le menuet et de la contredanse française
apportée par les Français d'Haïti émigrés à la fin du XVIIIe siècle et métissée aux rythmes africains. Comme la
contredanse, ancienne danse de cour, le danzon se danse en couple mais laisse davantage de place à
l'improvisation.
Le danzon, genre musical comme toute musique à danser est né à Cuba le 1er janvier 1879 avec Miguel Failde
qui interprète sa composition Alturas de Simpson à Matanzas.
Par rapport à la contradanza, le danzon propose des parties plus variées, ce qui permet la nouveauté pour les
pas de danse.
Toujours ryhtmé par le guïro(calebasse évidée et striée, frottée par une baguette), le danzon est d'abord joué
par les tipicas, orchestres incluant instruments à vent, cuivres, cordes, guiro et Timbales , ceux-ci seront
remplacés dans les années 1920 par les charangas, orchestres incluant piano, violons, violoncelles, guiro,
clarinette, flûte, contrebasse et timbales.
En 1910, le directeur d'orchestre José Urfé compose Bombín de Barreto, un danzón auquel il incorpore un
nouveau rythme (nuevo rítmo) dérivé du son cubain, qui servira de base au mambo en 1937.
Le danzónete a introduit dans le danzón une partie chantée.
De grands compositeurs - George Gershwin, Leonard Bernstein - ont intégré le danzón dans leurs œuvres.
Son cubain
Le son est un genre musical cubain apparu entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle.
Dérivé du Changui que Nené Manfugas a introduit à Guantánamo puis en 1882 au carnaval de Santiago de
Cuba, joué à ses débuts par un trio de musiciens : un tres, un bongo et un instrument de basse (la marimbula
au début).
Le son cubain est basé sur un rythme à quatre temps. Il n'a guère de parenté avec son homonyme le son
mexicain.
Le tempo s'accélèrera, et le nombre de musiciens passera à six.
Peu à peu, des orchestres ont délaissé le danzon pour jouer du son.
La mode du son gagne les États-Unis d'Amérique (là bas on l'appelle rhumba. En 1930, Arsenio Rodríguez
fusionne le son avec le guaganco (une des formes de la rumba) et donne naissance au son montuno.
Vers 1950, les portoricains vont eux aussi adopter le son.
Cependant à Cuba, le son ne cessera d'évoluer sans jamais véritablement renier ses racines: son évolution se
fera au gré des influences musicales et technologiques qui pénètrent à Cuba. Le cha cha cha, le mambo, le
songo ou la timba sont en ce sens des descendants directs du son.
À partir de la deuxième moitié des années soixante, le son va constituer la base de ce qu'on nommera, d'abord
à New York, la salsa, synthèse et évolution de plusieurs rythmes cubains et portoricains.
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Mambo
Le Mambo est un genre musical cubain et un style de danse.
Le Mambo est originaire de l’île de Cuba. Son plus proche parent est le Danzon, lui-même dérivé de la Charanga
ou de la tumba francesa qui fut introduite à Cuba par des Haïtiens fuyant la révolution (on s’accorde à dire que
ce genre musical est devenu Danzon dans les années 1920).
En 1938, Orestes Lopez composa un Danzon intitulé "Mambo" qui se terminait par une improvisation sur un
rythme rapide (section musicale jusque-là inconnue dans le Danzon). Arcaño (leader du groupe dont Orestes
Lopez faisait partie) modifia aussi quelque peu la composition instrumentale habituelle des groupes jouant du
Danzon (pour l’essentiel, il remplaça la basse usuelle par une basse de Son), créant ainsi ce qui devait
rapidement être connu sous le nom Danzon-Mambo. Mambo se référait alors à la section rapide placée à la fin
du morceau, tandis que Danzon se référait aux deux sections traditionnelles de la musique du même nom.
Le Mambo devait naître en tant que genre musical à part entière, lorsque furent enregistrés des morceaux ne
jouant que la section finale. Enfin précisons que cette musique, telle qu’on la connaît aujourd’hui, est le fruit de
nombreux raffinements qui ont eu lieu notamment en Amérique du Nord, à qui l’on doit l’introduction
d’instruments provenant du jazz.
Le cha- cha- cha
Genre musical créé par Enrique Jorrin en 1949 avec La Enganadora, premier tube de cha- cha- cha en 1949.
Danse au rythme plus lent et carré que le mambo. C'est un dérivé du danzon et du mambo. Le mot cha- chacha évoque le glissement des pieds des danseurs sur le sol.
La rumba
La rumba est un genre musical cubain, fait de chants et de percussion, qui s'est développé au XIXe siècle dans
les milieux afro-cubains de la capitale, La Havane.
La rumba naît dans les patios des solares et les docks du port à La Havane et à Matanzas au cours des années
1800.
Le mot (peut-être dérivé de l'espagnol rumbo, en route…) désigne les fêtes nocturnes où on se rassemble
(souvent
dans
les
cours
d'immeubles,
les
« solares »)
pour
chanter
et
danser.
C'est une musique faite de chants et de percussions.
Il en existe trois formes :
Columbia : Ancienne forme, dont le rythme est en 6/8. Née à Matanzas. Expression des travaux
agraires et de la sexualité virile, elle est aussi un danse-mime de l'esclave se libérant de ses entraves.
C'est originellement une danse d'hommes virtuose, au rythme rapide. Elle peut servir de joute, chacun son tour
montre son habileté aussitôt suivi par un autre qui essaiera de le surpasser.
Yambú : Le terme dérive de Yambula, la "tierra de les remolinos", terre des tourbillons. Souvenir des
terres africaines des collines Briyumba ou les tourbillons aériens ne sont pas rares encore aujourd'hui.
D'où sa danse traditionnelle qui consiste en tours sur soi, aussi bien des hommes que des femmes. A n'en pas
douter, tourner sur soi-même provoque un état modifié de conscience que les populations africaines
interprétaient comme le possession par l'esprit des ancêtres.
Le Yambu débute par une assez longue introduction appelée « diana ». appel de tambour et arpèges de voix, à
l'imitation des sonneries militaires clairon-caisse. Puis, le "gallo" (le coq) chante une décima, forme poétique
issue du romance andalou, dix vers octosyllabiques, puis c'est le montuno qui progresse jusqu'à sa conclusion
par des choeurs de plus en plus courts et une accélération réelle du tempo, évocation des tourbillons susmentionnés.
Guaguancó : la plus populaire des formes de la rumba à présent.
Les textes narratifs traitent de la vie quotidienne : politique, amour… La danse s'articule autour du « vacunao »
à signification érotique, symbolisé par un geste du danseur ou par un foulard qui va attraper la danseuse, et
que celle-ci cherche à éviter tout le long de la danse.
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Ces trois formes musicales sont construites autour de la clave.
Vers 1930, le son cubain est renommé "rhumba" aux États-Unis, sous l'impulsion de Xavier Cugat, et la rumba
devient une danse de salon, qui fera partie des danses latines en danse sportive (malgré son nom, elle se danse
plutôt sur des boléros cubains ou mexicains).
Dans sa forme actuelle, les figures de base gardent les vieilles images des intentions féminines de dominer les
hommes par leurs charmes. Durant une bonne chorégraphie de rumba, on devrait toujours voir les éléments
d'attraction et de rejet entre l'homme et la femme. Les mouvements érotiques et sensuels de la femme
obtiendront une réponse de désir et de domination masculine .
Merengue
Le merengue est un genre musical et une danse née en République dominicaine (région de Cibao) vers 1850, et
aujourd'hui interprété également par des artistes portoricains.
Le merengue folklorique (merengue típico ou perico ripiao), utilise un accordéon, une güira, une tambora et un
petit tambour à double tête, parfois un marimba, ainsi que le bandurria qui fut supplanté par l'accordéon.
Le merengue est resté une danse de la campagne, critiqué par la bourgeoisie qui préférait la tumba jusqu'à ce
que le dictateur Rafael Leonidas Trujillo Molina ne le déclare "danse nationale officielle".
Dans les années 1970, le merengue s'est modernisé et, sous l'influence de la salsa, les groupes ont incorporé le
piano, des cuivres (trombone) et des bois (saxophone), puis le synthétiseur et basse électrique.
En France, Patrick Sébastien a permis la découverte du merengue par sa reprise du titre El Venao qu'il a adapté
en français sous le nom La Fiesta. Juan Luis Guerra a fait connaître internationalement le merengue en 1990
avec Ojalá que llueva Café. Suavemente du portoricain Elvis Crespo est un des plus grands succès. En 2004, Papi
Sánchez, en mélangeant le merengue avec le rap (merenrap), a connu un succès international avec son titre
Enamorame.
Bachata
La Bachata est un rythme dansant originaire de République Dominicaine, plein de folklore. On peut le
considérer comme un mélange de boléro (surtout, le boléro rythmique) avec d'autres influences musicales
d'origine africaine et avec d'autres styles comme le son, le merengue et le cha-cha-cha.
La bachata est jouée par plusieurs guitares (deux ou trois), accompagnées de percussions (bongo, maracas,
guiro) et une basse.
Au tout début, la bachata était dédaignée car c'était une musique qui provenait des classes sociales basses. À
ses débuts, elle était très peu diffusée en radio. Mais l'intérêt a surgi à partir des années 1980, avec l'expansion
des moyens massifs de communication, avec l'apogée du tourisme, et avec l'effort de quelques compositeurs
qui ont vu qu'avait surgi un nouveau genre. Les auteurs comme Juan Luis Guerra et Víctor Víctor dans les
années 1990, et de Luis Días depuis 1980, ont apporté une vision plus moderne et urbaine. L'expansion du
tourisme en République Dominicaine dans les années 1980 a fait donner à la bachata une popularité
internationale, et est devenue un symbole de la République Dominicaine.
Le mouvement basique de la danse est une série de pas simples qui produit un mouvement d'avant en arrière,
ou d'un côté à l'autre. Le caractère de la danse est obtenu par un mouvement sensuel du corps et de la hanche.
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Lexique de salsa.
Bolero
Style musical romantique d'origine cubaine, mais adopté par la suite par les mexicains, puis par
toute l'Amérique Latine. De nombreux boléros ont été adaptés en Salsa romántica. exemple:
Quizás, quizás, quizás (Perhaps, Perhaps)
Casino
Style de danse actuellement dominant à Cuba et à Miami. A Paris, on l'appelle tout simplement
"Salsa cubaine". A forte influence afro, ce style comprend des passes complexes largement
codifiées dans le but de les exécuter dans une rueda.
Charanga
Type d'orchestre cubain datant du début du 20e siècle, dont la composition servira de modèle à
l'orchestre de Salsa, qui se distingue de la Charanga par la présence d'une section de cuivres à la
place des violons.
Clave
Instrument caractéristique des rythmes afro-cubains composé de deux morceaux de bois que l'on
entrechoque. Ce terme désigne également le rythme ainsi obtenu. Il existe plusieurs rythmes de
Clave ; celle que l'on retrouve le plus souvent en Salsa est la clave de Son.
Conga
Grand instrument de percussion ; l'ensemble de deux ou trois congas étant souvent appelé la
tumbadora
Cubaine
(danse)
En France, synonyme de Casino
Mambo (danse) Style de danse New-yorkais, que l'on appelle également Salsa new-yorkaise. Il se caractérise par
de nombreux jeux de pieds (shines), et intègre aujourd'hui beaucoup de danse en couple avec
passes et multiples tours.
Mambo
(musique)
Partie d'un morceau de Salsa consistant en un riff de la section cuivres, répété plusieurs fois.
Mambo
(style musical)
Un des ancêtres de la Salsa. Style musical issu de la fusion de la musique afro-cubaine et des big
bands de Jazz, à New York, dans les années 40. Artistes représentatifs : Tito Puente, Frank Grillo
"Machito", Mario Bauza, Tito Rodriguez.
Rueda
Ou Rueda de Casino, façon de danser la Salsa dans laquelle plusieurs couples dansent en formant
un cercle et en changeant de partenaires. La Rueda se danse principalement à Cuba, à Miami, et
dans tous les endroits où ces styles sont populaires.
Rumba
L'une des variantes de la musique/danse traditionnelle afro-cubaine. A ne pas confondre avec la
Rumba de salon, qui est l'équivalent du boléro en danse sportive. Ce mot s'emploie également en
espagnol d'Amérique pour désigner la fête ou l'ambiance festive.
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Shine
Synonyme de jeu de pieds, en Mambo.
Son
Une des formes de la musique populaire cubaine. Le Son est considéré comme l'un des ancêtres
de la Salsa. Il est surtout connu en France par l'œuvre de Compay Segundo et de Buena Vista
Social Club. Il se danse sur le contretemps, tempo qu'a repris le style new-yorkais et portoricain en
Salsa.
soneo
partie improvisée d'un morceau de salsa chantée par le sonero (dans la salsa
romantica, le sonero est souvent remplacé par un simple chanteur.
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