Fiche du film - Cinéma La Grenette
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Fiche du film - Cinéma La Grenette
Fiche n° 1168 Conversation animée avec Noam Chomsky 28 mai - 3juin 2014 Conversa on animée avec Noam Chomsky de Michel Gondry documentaire - anima on - France - 1h28 - sor e 30 avril 2014 A travers une série d'entretiens, Michel Gondry illustre, au sens propre comme au figuré, les théories de Noam Chomsky, ainsi que les moments personnels que Chomsky révèle, dans un film d'animation, où la créativité et l'imagination de Gondry se mettent au service de la rigueur intellectuelle de Chomsky. Il ressort de ces discussions une fascination pour ces 2 génies, on a l’impression qu’on va s’ennuyer mais on ne s’ennuie pas, on a l’impression que ce film est bizarre, il l’est en effet, mais de la bonne manière. Conversation animée avec Noam Chomsky est donc né de la rencontre inattendue entre le réalisateur Michel Gondry -qui sait fabriquer 12 ou 24 images différentes par seconde- et le prof du MIT (Massachussets Institute of Technology) Noam Chomsky, "l’un des esprits les plus brillants du XXe siècle" selon le premier. C’est un défi un peu dingue que s’est lancé le réalisateur, visant à “mettre en parallèle, explique-t-il, ma capacité de création avec sa pensée”. Gondry a donc passé plusieurs heures avec Noam Chomsky, filmant leurs entretiens avec sa caméra 16 mm. Puis il a dessiné ce que lui suggéraient ces échanges, plutôt sérieux, même s'il n'est jamais question de tout com- prendre de la pensée du savant et que Gondry lui-même joue de ce décalage. Où l'on apprend qu'au commencement de la vie -contestataire- de Noam Chomsky fut son refus, à 16 mois, de manger le porridge proposé par l’une de ses tantes. Le théoricien de la grammaire générative raconte l’apparition du langage, la capacité humaine de cognition mais il revient aussi sur sa jeunesse, son éducation, ses convictions et son engagement. A mesure que Chomsky parle, des dessins surgissent, extensions poétiques et artistiques, souvent touchantes et parfois drôles, du cerveau fantasque de Michel Gondry. Ils n’ont passé que quelques heures ensemble mais l’on sent que le courant est passé entre Michel Gondry et Noam Chomsky. Si bien que le linguiste s’est livré sur un terrain très intime, puisqu’il évoque, dans la dernière partie du film, son épouse Carol, décédée cinq ans auparavant. Noam Chomsky ne se remet pas de cette disparition: "Depuis la mort de Carol, je ne fais rien de distrayant. Plus de cinéma ou de théâtre. Pas de restaurants... Je fais ce que j'ai à faire. Il y a tout de même des choses gratifiantes. En travaillant avec des victimes, comme en Turquie..." Son émotion est palpable dans le film, et elle a été telle que Chomsky a même tenu à rendre hommage au cinéaste français: "La nuit dernière, je regardais le film une nouvelle fois, et j’ai été submergé par le talent, la délicatesse, la sensibilité et l’effort de compréhension, plus encore que je ne l’avais été la première fois. Le dessin des deux personnages -Carol et moi- marchant à travers la forêt animée, est accroché dans ma chambre." “Le monde est petit parce qu’on ne le partage pas”, avait lancé un jour Michel Gondry dans une interview à Télérama. Il prouve avec ce film qu’il peut l’agrandir, et nous grandir. Mais pour ne pas rater cette petite merveille, il faudra la jouer serré: seulement 30 salles en France diffuseront Conversation animée avec Noam Chomsky. Biographie de Michel Gondry d’amour qui défie les lois naturelles régissant notre mémoire. Fier de plusieurs récompenses, telles que l’Oscar 2005 du meilleur scénario, le film rencontre un succès mondial et affirme Michel Gondry comme un génie visuel capable d’audaces techniques au service d’un film. Michel Gondry est un réalisateur français né le 8 mai 1963 à Versailles, dans les Yvelines. Ce new-yorkais d’adoption mais de naissance versaillaise a commencé à sévir à la fin des années 80, en réalisant plusieurs clips pour le groupe Oui Oui, dont il était d’ailleurs le batteur. Sa carrière prend un tournant international en 1993 lorsque, après avoir réalisé le clip d’ Iam, le Mia, Björk lui confie la direction de son clip. Toujours aussi imaginatif et original, son talent est reconnu de tous, si bien qu’il est sollicité à la fois par le monde de la musique, The RollingStones, Daft Punk, Radiohead, Massive Attack entre autres, que par le monde de la publicité. Parallèlement, Michel réalise des courts métrages, tels que Pecan Pie en 1995, et la Lettre, le duo comique français Eric et Ramzy, en 1998. Le plus US des réalisateurs français Kaufman lui propose le script de Human Nature, fable écolo sur la civilisation moderne. Gondry réalise alors son premier long métrage. Le film, présenté à Cannes, rencontre un succès mitigé mais Gondry commence à réussir son pari d’adapter son univers graphique aux longs métrages. La confirmation de ce talent interviendra en 2004, avec la réalisation d’ Eternal Sunshine of the spotless Mind. Eternal une histoire Premier long en français La métropole a enfin le bonheur de le voir réaliser un long métrage entièrement français, la science des rêves, en 2006. Également auteur du scénario, Gondry réalise là son film le plus personnel, inspiré de sa propre vie. 2007 le verra retourner aux États-Unis pour réaliser Soyez sympas, Rembobinez, l’histoire des deux vendeurs de vidéo qui décident de faire les remakes des films, dont les vidéos ont été effacées. Gondry fait également partie du projet qui fait suite à Paris je t’aime, intitulé Tokyo, sorti en 2008. En 2011, The green Hornet marque la première incursion du réalisateur dans l'action. Au mois de mai de cette même année, il est le président du jury des courts-métrages et de la Cinéfondation du 64è Festival de Cannes. En 2012, il revient à Cannes avec The We and the I, présenté lors de la Quinzaine des réalisateurs. Si le film repart sans prix, il remporte quelques semaines plus tard le Prix de la Critique au Festival de Deauville. En 2013, c'est avec L’Ecume des jours adapté de Boris Vian, qu'il revient dans les salles obscures. La semaine prochaine sur nos écrans à la Grenette… « Pas son genre » le nouveau film de Lucas Belvaux « State of Grace » de Destin Cretton