l`elevage du tilapia nilotica

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l`elevage du tilapia nilotica
L'ELEVAGE DU TILAPIA NILOTICA
Manuel pour les Animateurs Piscicoles en RCA
HAUT COMMISSARIAT CHARGE DES EAUX, FORETS,
CHASSES, PECHES ET DU TOURISME.
Project CAF/80/002 :
“VULGARISATION DE LA PISCICULTURE EN RCA.”
Cours de Formation no 2.
Lietar Carlos
Expert-Associé FAO,
Charge de la Formation.
Programme des Nations Unies
Organisation des Nations Unies
pour le Développement
pour l'Alimentation et l'Agriculture
PNUD
FAO
BANGUI MARS 1984
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TABLE DE MATIERES
Introduction
Pag. 2
1. Le choix du site
Pag. 3
2. Les différents bassins piscicoles
Pag. 6
3. Construction d'un bassin piscicole
Pag. 9
4. L'élevage du Tilapia nilotica en monocolture mixte
Pag. 15
Bibliographie
Pag. 31
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Introduction
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La pisciculture peut être définie comme l'élevage de poissons. Elle peut se pratiquer dans l'eau
douce, saumatre ou dans l'eau de mer. Dans ce manuel, qui s'adresse principalement aux
animateurs piscicoles en République Centrafricaine, on s'occupera seulement de la pisciculture
en étang, du Tilapia nilotica, qui est un des principaux poïssons d'élevage en Afrique.
Un bassin de pisciculture est en fait une pièce d'eau qu'on peut remplir et vider selon les besoins.
Pour cela, le bassin est muni d'une entrée d'eau et d'une sortie d'eau (le moine). La profondeur
minimale de l'eau est de 50 centimètres. Même si le Tilapia peut vivre dans une eau fermée, il est
nécessaire d'avoir une source d'eau apropriée pour maintenir l'eau du bassin au niveau voulu.
Quand un pisciculteur a plusieurs bassins groupés qu'il exploite économiquement, on peut parler
d'une ferme piscicole. Dans ce cas il aura probablement différents types de bassins pour le
stockage d'alevins, la reproduction et le grossissement, selon le type d'élevage qu'il veut
pratiquer.
Le but principal de la pisciculture en République Centrafricaine est la production d'un aliment
riche en protéines pour la consommation locale. Ceci est très important pour beaucoup de
villages éloignés ou il est difficile de trouver d'autre sources de viande ou de poisson. Le
pisciculteur produit ses poissons sur place et peut nourrir sa famille correctement.
Il peut aussi vendre une partie de ses poissons et augmenter ainsi les revenus de la famille. Si l'on
pratique une bonne méthode de fertilisation d'eau et d'alimentation, la pisciculture peut être très
productive. La transformation de sous-produits agricoles en poisson est souvent plus favorable
dans la pisciculture qu'en élevage de poules ou de porcs. Avec 3 kilos de tourteau de coton on
produit en moyenne un kilo de Tilapia. Les meilleurs rendements obtenus en République
Centrafricaine dépassent 100kg de Tilapia par an et par are d'étang et cela non seulement dans les
stations piscicoles mais aussi chez des pisciculteurs privés. Les rendements sont évidemment liés
au savoir faire du pisciculteur et à la quantité et qualité des aliments dont il dispose.
Une méthode pour obtenir de bons rendements est l'élevage associé, dont on parlera plus loin. En
fait il y a très peu de gens en République Centrafricaine qui ont comme seul métier la
pisciculture. Ce n'est d'ailleurs pas le but recherché. Il faut chercher à intégrer la pisciculture dans
la production agricole chaque fois que les circonstances le permettent. Le petit schema ci-dessous
vous aidera à comprendre:
De la récolte des cultures une partie va directement au paysan, une partie peut être utilisée par les
canards ou cochons et les sous-produits peuvent être donnés aux poissons cu mis dans le
compost. Le fumier des élevages est riche en élements nutritifs et quand il est mis dans l'eau, il
va stimuler le développement du plancton. L'eau va devenir verte. le plancton est la nourriture
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naturelle du Tilapia nilotica. Grace aux sous-produits des cultures et au fumier de l'élevage, le
paysan ajoute a ses revenus une bonne récolte de poissons, au bénéfice de sa famille.
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On distingue trois niveaux de production dans la pisciculture. La méthode intensive, semiintensive et extensive. Dans la pisciculture extensive, le poisson n'est pas nourri par le
pisciculteur. Le poisson mange seulement la nourriture naturelle qu'il trouve dans l'eau. On peut
aider le développement de cette nourriture naturelle (plancton) avec un compost. Les rendements
seront moyens. La méthode intensive (ou industrielle) exige beaucoup plus d'effort de la part du
pisciculteur. Ici, toute la croissance du poisson est due aux aliments distribués par le pisciculteur.
Les rendements sont maximum. Le coût de l'alimentation est plus élevé, mais la recette le
dépasse largement.
1. Le choix du site
Avant d'entamer la construction d'un étang, il faut être sûr qu'on peut faire la pisciculture à l'endroit
où on veut s'installer. Si on ne fait pas attention on risque de dépenser beaucoup d'énergie et d'argent
pour un maigre résultat.
Quand on fait la prospection il faut envisager les points suivants:
- Disponibilité d'eau
- Un terrain en pente douce
- Un sol imperméable
- Accessibilité du terrain
- Un terrain exposé au soleil
- Possibilité de construire à moindre coût
- Possibilité de construire plusieurs bassins
- Disponibilité d'aliments pour le poisson
- Proximité du village.
1.1. Disponibilité d'eau
Pour en tirer le maximum de profit il faut que l'étang puisse être en production pendant toute
l'année. Il faut done une alimentation en eau pendant toute l'année. Il faut de l'eau pour remplir les
étangs et pour maintenir l'eau à niveau. On doit compenser les pertes d'eau par évaporation et par
infiltration. C'est pendant la saison sèche quand il y a peu d'eau, que les pertes sont grandes. Pour
maintenir sous eau une pisciculture d'un hectare, il faut 2 à 5 litres d'eau par seconde. Ce débit d'eau
est done à contrôler pendant la saison sèche.
D'autre part, il faut aussi vérifier s'il n'y a pas de risques d'inondation. Les gens qui habitent sur
place sont les mieux informés. Ils savent s'il y a de grandes crues. On peut aussi vérifier les marques
d'eau sur les berges et les ponts.
Il ne faut pas construire un étang où il y a des risques d'inondation. Non seulement on peut perdre
tous les poissons, mais aussi les digues peuvent être emportées.
1.2. Un terrain en pente douce
Une pente douce de 2 à 3 % convient le mieux. On aura moins de terre à enlever pendant la
construction et on pourra facilement mettre l'étang à sec. S'il n'y a pas de pente on aura des
difficultés pour remplir ou pour vidanger l'étang.
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Une pente trop forte ne convient pas non plus.
La digue en aval va être très grande, fragile et coùteuse pour seulement une petite superficie sous
cau
1.3. Un sol imperméable
Le sol doit bien maintenir l'eau. Il ne peut done pas être trop sablonneux au graveleux. Il faut qu'il
contienne suffisamment d argile. Pour tester rapidement si le sol convient on prend une polgnée de
terre humide et on la pétrit en boule. Si en la manipulant quelques temps on s'aperçoit qu'elle reste
bien en boule c'est que le sol convient. Il faut aussi contrôler en profondeur si le sol convient.
Une méthode très sûre est la suivante :
On creuse un trou de 60 à 70 cm et le matin, on le remplit d'eau. Le soir une partie de l'eau sera
infiltrée. On remplit le trou de nouveau complètement. Si le lendemain matin la plupart de l'eau est
encore dans le trou, on peut être sûr que le sol retient bien l'eau.
1.4. Accessibilité du terrain.
Un bon pisciculteur va tous les jours contrôler son étang. Il donne au moins une fois par jour à
manger à ses poissons, chaque semaine il recharge le compost, il coupe les herbes sur les digues,
etc… Il faut donc que l'étang ne soit pas trop loin de la case du pisciculteur et qu'il n'y a pas de
barriéres infranchissables entre l'étang et la maison (rivière en saison de pluie, par exemple). Il est
d'ailleurs conseillé d'habiter le plus près possible de son étang pour le surveiller contre les voleurs.
1.5. Un terrain exposé au soleil.
Le Tilapia aime les eaux chaudes. Il grossit et il se reproduit le mieux à une température de 22 à
23C°.
A 15C° la reproduction s'arrête et le grossissement sera très ralenti.
Il ne faut pas non plus que la température monte au dessus de 30C°, mais quand l'étang a une
profondeur d'eau minimale de 50cm, il n'y a absolument pas de crainte à avoir.
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Il y a une deuxième raison pour laquelle l'étang doit être bien exposé au soleil. C'est sous l'action
des rayons solaires que le phytoplancton ou le plancton végétal se développe. Ce plancton forme
l'alimentation naturelle de notre poisson. C'est le plancton qui colore l'eau de l'étang en vert. Si l'eau
de l'étang est bien verte, c'est qu'il y a beaucoup de plancton. Ce plancton est l'alimentation de base
de nos poissons.
Pour ces deux raisons on évitera done de laisser des arbres qui font de l'ombre sur l'étang et on
enlèvera toute végétation flottante de l'étang (comme les néauphars).
1.6. Possibilité de construire à moindre coût.
On a déjà vu qu'on ne va pas construire un étang là oùla pente est très forte parce que la digue en
aval devrait être très grande et donc coûteuse pour un étang de superficie réduite. (Pour chaque
travail on compare l'effort nécessaire avec le bénéfice qu'on peut en tirer).
Si on a le choix on va done préférer un terrain découvert à un terrain plein de troncs d'arbres qu'il
faut enlever avec toutes les racines. On va aussi choisir un terrain sans rochers ou gros cailloux.
1.7. Possibilité de construire plusieurs bassins.
Il est préférable de se grouper pour construire avec les autres villageois plusieurs bassins les uns
àcôté des autres. Le travail fait en commun est moins lourd et la surveillance sera mieux assurée. En
plus, si le pisciculteur exploite bien son premier étang il aura de bons résultats et cela lui donnera
envic de construire un deuxième bassin. Quand on a plusieurs bassins on peut faire plus de vidanges
et avoir du poisson pendant toute l'année. Il faut done prévoir un terrain assez grand et un débit
d'eau correspondant à cette surface.
1.8. Disponibilité d'aliments.
Ce point devient très important quand on veut faire la pisciculture intensive, c'est-à-dire qu'on va
apporter au poisson toute la nourriture dont il a besoin pour obtenir une croissance maximale,ou si
on veut faire l'élevage associé avec des poulets, canards ou cochons à qui il faut apporter une
alimentation complète. Dans ce cas il faut d'abord faire une étude du marchépour voir quels sousproduits agricoles sont disponibles àquel moment de l'année, quelle quantité et à quel prix.
1.9. Proximité du village.
Si l'on produit intensivement du poisson, on aura un surplus de poissons les jours de la vidange. La
famille ne pourra pas consommer tout. Une partie du poisson devra etre vendue. Dans ce cas il est
commode d'avoir le marché tout près. De poisson est difficile à conserver une fois qu'il est récolté.
Il faut pouvoir l'écouler le plus vite possible à moindre frais.
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2. Les différents bassins piscicoles
On peut classer les bassins piscicoles selon l'origine de l'eau qu'ils utilisent.
2.1. Etangs de source et étangs dans la nappe phréatique.
- Ces étangs ont une source d'eau dans l'étang même ou très proche de l'étang, ou ils sont alimentés
par la nappe phréatique. Le niveau d'eau dans ces étangs dépend du débit de la source ou du niveau
de la nappe phréatique. Ces étangs sont en fait des trous creusés dans le sol. Ils seront souvent trop
peu profonds puisqu'on ne peut pas assècher complètement l'assiette de l'étang, de façon qu'on
travaille dans la boue ce qui rend le creusage difficile.
1. Niveau phréatique pendant une saison exceptionnellement sèche
2. Niveau phréatique pendant une saison sèche normale
3. Niveau phréatique pendant une saison de pluie normale
4. Niveau phréatique pendant une saison de pluie exceptionnelle (Le terrain devient
marécageux)
On ne peut pas vidanger l'étang complètement, sauf à la cuvette ce qui demande un grand effort
puisque la nappe phréatique remplace toujours l'eau qu'on enlève.
On se contentera souvent de vidanges partielles à la ligne, à l'épervier ou à la senne, ce qui a comme
désavantage qu'on ne controle pas tout à fait le stock de poissons dans le bassin.
- Un autre désavantage de ces étangs est que l'eau de source et l' eau de la nappe phréatique est très
pauvre en oxygène. Il es' toujours mieux, s'il s'agit d'un étang de source, de faire couler d'abord dans
un canal d'alimentation avant de la laisser entrer dans le bassin afin que l'oxygène de l'air puisse se
dissoudre dans l eau.
2.2. Etangs alimentés par la pluie.
Il n'y a pas de source ni de marigot qui alimente ces bassins. Souvent il s'agit d'une petite dépression
dans un terrain imperméable qui se remplit avec l'eau de pluie et l'eau qui coule des collines après
une pluie. Les gens construisent une digue du côté bas pour conserver un plus grand volume d'eau.
Pendant la saison sèche, ces bassins tarissent complètement.
2.3. Etangs alimentés par un cours d'eau.
Cette catégorie d'étangs peut-être divisée en
1. Etangs de barrage
2. Etangs en dérivation
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2.3.1. Les étangs de barrage
Quand on a une petite rivière encaissée, on peut barrer le passage d'eau de façon que la masse d'eau
retenue par le barrage forme un étang Devant le barrage on installe un moine pour vidanger l'étang.
Un ou plusieurs déversoirs sont à prévoir pour évacuer le trop plein d'eau en cas de crue ou de fortes
pluies. Les déversoirs doivent être en mesure d'évacuer même les plus fortes crues, sinon tout le
barrage risque d'être emporté. Le point le plus important avant de commencer la construction d'un
étang de barrage est de connaître le niveau maximum et le débit maximum de la rivière pendant la
saison de pluies après une forte pluie. Sur les grands cours d'eau qui grossissent fort en saison de
pluie, il est préférable de faire des étangs en dérivation plutôt que des étangs de barrage. En plus de
ce manque de contrôle sur le débit d'eau qui entre dans l'étang, on ne peut pas non plus empêcher les
poissons qui vivent en amont du cours d'eau d'entrer dans le bassin. On ne peut non plus mettre des
grillages devant les déversoirs pour éviter que les poissons s'échappent quand le déversoir
fonctionne. Le grillage risque de se boucher avec des feuilles, branches et de la boue en suspension
dans l'eau. L'eau va monter et risque de casser la digue.
2.3.2. Etangs en dérivation
Contrairement aux étangs de barrage, qui retiennent toute l'eau du marigot; les étangs en dérivation
n'utilisent qu'une partie de l'eau. On va done dévier une partie du marigot dans un canal
d'alimentation qui ammènera l'eau aux bassins. La prise d'eau sur le marigot se construit d'habitude
devant un petit barrage de déviation. Ce barrage assure un niveau d'eau constant dans le canal
d'alimentation. Tout le surplus d'eau dont on n'a pas besoin passe par le déversoir du barrage. Les
bassins alimentés par un canal en dérivation peuvent être construits en parallèle ou en série.
2.3.2.1. Etangs en parallèle
Chaque étang en parallèle a une prise d'eau individuelle sur le canal d'alimentation. Chaque étang
peut être rempli et vidangé indépendamment des autres étangs.
2.3.2.2. Etangs en série
Les étangs en série n ont pas de prise d'eau indépendant. Les bassins se trouvent l'un en dessous de
l'autre. L'eàu parcount d'abord tous les bassins qui se trouvent l'un en dessous de l'autre. L'eau
parcourt d'abord tous les bassins A, B et C situés plus haut avant d'arriver dans le dernier bassin D.
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Etang de barrage avec déversoir en fonction
Etangs en dérivation
1. Barrage de dérivation
2. Déversoir du barrage
3. Canal de dérivation
4. Lit du marigot qui sert de canal d'évacuation
5,6,7. Etangs en parallèle
7,8,9. Etangs en série
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3. Construction d'un bassin piscicole
Le terrain est choisi : on a de l'eau en permanente, le sol est imperméable et le terrain est en pente
douce. On veut construire un étang en forme de carré de 15m sur 15m avec un profondeur minimum
de 100 cm, c'est-à-dire 70cm d'eau et 30 cm de revanche.
Il faut que
1. Le canal d'alimentation soit au moins 70cm plus haut que le fond de l'étang à l'entrée d'eau
2. Le fond de l'étang soit bien plus haut que le marigot afin de pouvoir vidanger l'étang
complètement
3. L assiette de l'étang soit en pente régulière vers la sortie.
3.1. La coupe d'un étang bien creusé
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Canal d'alimentation avec tuyau d'alimentation.
L'assiette de l'étang en pente régulière
Tuyau de vidange à l'endroit le plus profond
Tuyau de trop plein
Digue solide avec les talus en pente
Le marigot qui est plus bas que le fond de l'étang.
3.2 La coupe d'un étang mal creusé
1.
2.
3.
4.
Le canal est trop bas
L'assiette de l'étang n'est pas en pente régulière
Les digues sont trop raides, elles vont s'écrouler petit à petit
Le marigot est trop haut par rapport au fond de l'étang.
3.3. Les travaux à faire.
1. Creuser le canal d'amenée d'eau
2. On va piqueter un grand carré de 21 m sur 21m. On met des piquets dans les coins et on les
raccorde avec une ficelle. Ce carré nous indique les côtés exterieurs des digues.
3. On nettoie ce carré. On déracine les troncs d'arbres, on enlève les buissons et on coupe
l'herbe.
4. On enlève les 10 à 20cm de terre noire et le reste des racines.
On nutilisera jamais cette terre pour monter la digue.
5. On piquetera alors l'intérieur des digues, c'est-à-dire l'assiette de l'étang. Il faudra laisser plus
d'espace pour la digue en aval puisqu'elle sera plus haute.
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6. On commence alors à creuser l'assiette de l'étang et on utilise la terre enlevée pour construire
les digues. On prend soin que l'assiette de l'étang ait une petite pente vers le bas.
3.4. La construction d'une digue.
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

Si on veut construire une digue d'un mètre de hauteur, il faut que la banquette du sommet ait
une largeur d'au moins un mètre.
La pente à l'intérieur du bassin, qui sera sous eau doit avoir une pente de 50% ou une pente
1.2, c'està-dire que pour une hauteur d'un mètre la base sera deux mètres
La pente à l'extérieur du bassin peut être plus raide, mais jamais plus que 100%, c'est-à-dire
que pour une hauteur d'un mètre la base sera aussi un mètre. Coupe d'une digue d'un mètre
de hauteur
1. Sommet de la digue : 1 mètre
2. Base de la digue : 4 mètres
3. Pente 1/2 à l'intérieur du bassin
4. Pente 1/1 à l'extérieur du bassin.
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Pour construire une telle digue on va d'abord piqueter la base. On tend les cordes à 20cm de hauteur
et on ammène la terre que l'on va bien damer jusqu'à la hauteur de la corde. Pour bien compacter la
terre on va la mouiller légèrement.
Lorsque la première couche est bien compactee, on déplace les piquets. Du côté intérieur on les
déplace de 40cm et du coté extérieur on les déplace de 20cm, de façon que la deuxième couche aura
comme base 3m40.
A la fin on obtient une digue en forme d'escalier.
Maintenant on va égaliser les marches et recouvrir la digue avec la terre noire qu'on avait mise de
coté au début. Dans cette terre fertile on va planter une herbe de couverture, comme le paspalum,
pour limiter l'érosion des eaux de pluies.
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Attention !
Là où le soln'est pas assez argileux on construit des digues avec un talus moins raide et avec un
noyau d'argile.
3.5. Tuyaux de vidange, d'entrée d'eau et du trop plein.


Avant de fermer la digue à l'endroit le plus bas de l'étang, il faut d'abord placer le tuyau de
vidange et le tuyau de trop plein.
A l'entrée de l'eau il faut installer le tuyau d'entrée d'eau. On placera un grillage ou une boite
percée devant ce tuyau pour empêcher que des poissons indésirables n'entrent dans le bassin.
On peut aussi mettre une caisse de capture
Le tuyau de vidange sera évidemment fermé avec un bouchon ou un morceau de bois.
 Le trop plein sera aussi pourvu d'un grillage pour éviter que les poissons du bassin sortent
quand le trop plein fonctionne.
Il faut toujours surveiller que les grillages ne se bouchent pas. Un tuyau de trop plein bouché n'a
plus d'utilité. L'eau va monter dans le bassin et passer au dessus des digues !
Pour éviter que le grillage du trop plein se bouche trop vite. on va l'incliner un peu. On va mettre
l'ouverture à l'intérieur du bassin juste en dessous du niveau d'eau et l'ouverture à l'extérieur du
bassin juste au dessus du niveau d'eau.

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Le bassin est presque prêt. Il faut seulement encore creuser des petits drains dans l'assiette pour
mieux canaliser l'eau vers le tuyau de vidange.
3.6. Le moine.
A la place d'un simple tuyau avec bouchon, on peut aussi installer un moine.
Un moine est une construction en béton avec des planches pour règler la hauteur de l'eau dans
l'étang. Cette construction est difficile et chère. Elle évite des pertes de poissons à la vidange mais
elle ne peut être rentable que dans des bassins d'une certaine taille. Il faut demander l'aide d'un
moniteur si vous voulez construire un moine.
Coupe verticale d'un moine
Vue de dessus
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Vue générale
Le moine permet de :
1. de règler le niveau d'eau dans l'étang
2. d'évacuer le trop plein d'eau à travers un grillage que l'on place au dessus des planchettes
3. de vidanger complètement l'étang en enlevant les planchettes.
3.7. Comment obtenir une pente douce.
On a besoin d'un niveau de maçon et d'une planche à deux pieds inégaux
La planche de deux mètres a un pied de 10cm et un pied de 12cm. Avec le niveau de maçon on met
la planche horizontale. La pente entre l'extrémité des deux pieds est de 2cm sur 2 mètres, ou 1cm
par mètre, ou 1%

Pour un canal d'alimentation, une pente de 1% convient très bien. Une pente plus forte
donnerait trop d'érosion.

La pente de l'assiette d'un grand étang sera aussi ± 1%, pour les petits étangs elle peut être un
peu plus forte (2%).
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4. L'élevage de Tilapia nilotica en monoculture mixte
4.1. Le Tilapia nilotica : Biologie
4.1.1. Morphologie
1. Nageoire dorsale
2. Nageoire caudale
3. Nageoire anale
4. Nageoires ventrales
5. Nageoires pectorales
6. Première ligne latérale
7. Deuxième ligne latérale
8. Opercules
9. Bouche
10.Narine
11.Oeil
4.1.2. Pourquoi élever le Tilapia nilotica ?
Enumérons quelques conditions auxquelles doit répondre un bon poisson de pisciculture.
1. Il doit accepter de vivre avec d'autres poissons dans un espace assez restreint, puisqu'on veut
élever beaucoup de poissons sur une petite superficie.
2. Il doit avoir une croissance rapide : plus vite le poisson est grand, plus vite le pisciculteur
peut récolter.
3. Il doit se nourrir avec des aliments faciles à trouver et pas trop chers.
4. Il doit se reproduire facilement. Si non il faut avoir une source d'alevins pour pouvoir
recommencer.
5. Il doit résister aux manipulations et au transport.
6. Il ne doit pas être trop sensible aux maladies.
7. Il doit être apprécié par le consommateur.
Comment réagit le Tilapia nilotica
1. Il aime vivre avec ses congénères. On peut en mettre deux par mètre carré ou même plus si
on les nourrit avec un aliment complet.
2. Bien nourri, il dépasse les 100 grammes en six mois.
3. Il se nourrit de tout. Le plancton qui est produit par le fumier et le compost, des sousproduits agricoles comme le son de riz et le tourteau de coton, les déchets de la cuisine,
etc…
4. Il se reproduit sans problèmes en captivité. La reproduction est même tellement abondante
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que l'on élève parfois seulement les mâles pour éviter la reproduction ( et parce que les
mâles grossissent plus vite que les femelles) ou qu'on ajoute des prédateurs pour éliminer la
reproduction.
5. C'est un poisson solide. Il peut rester vivant pendant quelque temps après être sorti de l'eau.
Il supporte bien le transport à condition de surveiller l'aérateur de l'eau.
6. Il a très peu de maladies si les conditions de vie sont normales (deux par mètre carré, bonne
température, suffisamment d'oxygène dans l'eau, suffisamment de nourriture)
7. Il est très apprécié par le consommateur.
4.1.3. La respiration
Quand on sort de l'eau un Tilapia ou un poisson en général, après un peu, de temps, ils meurent.
Comme l'homme ne peut pas respirer dans l'eau, le poisson ne peut normalement pas respirer dans
l'air (il y a des exceptions). Pourtant homme et poisson ont besoin du même oxygène (02) pour
vivre. De même que l'homme qui a des poumons qui peuvent prendre l'oxygène (02) dans l'air, le
poisson à des branchies capables de prendre l'oxygène (02) dissous dans l'eau.
Les mouvements des opercules du poisson fait que l'eau est aspiréc dans la bouche, passe à travers
les branchies et sort sous les opercules.
Quand on regarde sous les opercules d'un poisson on voit un grand nombre de lamelles très rouges
(à cause du sang). C'est au niveau de ces lamelles rouges que l'oxygène dissous dans l'eau passe à
travers la fine membrane qui recouvre les lamelles, dans le sang du poisson. Le sang transporte
l'oxygène partout dans le corps du poisson où il est utilisé pour les diverses fonctions du corps
(croissance, mouvements, reproduction, etc…). La consommation de l'oxygène par le poisson
produit comme déchet le gaz carbonique (CO2) qui est toxique et qui doit donc être enlevé du corps.
C'est de nouveau le sang qui se charge du gaz carbonique (CO2), le transporte vers les branchies ou
il est rejeté dans l'eau.
Schéma de la respiration
1. L'eau chargée d'oxygène (O2) dissous, entre en contact avec les lamelles branchiales.
2. L'oxygène (O2) de l'eau, traverse la fine membrane des lamelles branchiales et passe dans le
sang
3. Le sang ammène l'oxygène vers tous les organes du corps où il est échangé contre le gaz
carbonique (CO2)
4. C'est le coeur qui pompe lesang à travers les vaissaux sanguins du corps.
5. Le sang a échangé tout l'oxygène (O2) contre le gaz carbonique (CO2)
6. Arrivé au niveau des branchies, le sang décharge le gaz carbonique (CO2) dans l'eau et se
recharge d'oxygène (02).
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7. L'eau qui sort des opercules du poisson est chargé de gaz carbonique (CO2).
Opercules : C'est sous les opercules que se trouvent les bran chies.
Les branchies du Tilapia se composent de deux fois quatre ares branchiaux, quatre de chaque côté.
Sur les ares branchiaux on trouve les branchiospines et les lamelles branchiales. Les lamelles
branchiales sont donc des organes vitaux pour le poisson.
Le pisciculteur doit y penser quand il vidange son bassin et qu'il veut garder des alevins pour le
réempoissonnement. Sou vent les poissons ont traîné dans une eau très boueuse lors de la vidange.
La boue ( ce sont des fines particules d'argile) va se coller sur la fine peau des lamelles et boucher le
passage de l'oxygène (O2) et du gaz carbonique (CO2).
Le poisson ne résistera pas longtemps. Quand on sort des alevins du bassin, il faut toujours
immédiatement les rincer plusieurs fois dans de l'eau propre. Si les lamelles sont couvertes de boue
le poisson mourra asphyxié.
Donc pour que le poisson puisse respirer il faut que ses branchies soient propres. Mais en est pas
tout. Il faut aussi qu'il y ait de l'oxygène dans l'eau. Quand on met beaucoup d'alevins dans un seeau
d'eau, l'oxygène disponible sera rapidement consommé. On verra tous les alevins à la surface avec la
bouche ouverte. Ils n'essaient pas de prendre l'oxygène de l'air, ils ne peuvent pas puisqu'ils n'ont
pas de poumons. C'est la couche d'eau supérieure qui est en contact avec l'air qu'ils cherchent car la
couche supérieure contient toujours un peu plus d'oxygène que l'eau du fond. Dès que cet oxygène
sera consommé, les poissons mourront. Si l'on veut garder des alevins pour le réempoissonnement,
il faut toujours les mettre à l'ombre.
4.1.4. La voie digestive
La Tilapia nilotica a une grande bouche non protractile avec des petites dents sur la lèvre supérieure
et inférieure. Dans le fond de la bouche commence l'oesophage. De chaque côté on voit quatre arcs
branchiaux chacun pourvu de petites épines : les branchiospines. De l'autre côté des arcs branchiaux
sont fixées les lamelles branchiales qui servent à la respiration. Les arcs branchiaux et les
branchiospines ressemblent a des peignes. L'eau qui entre dans la bouche et qui passe dans les fentes
entre les arcs branchiaux est filtré par les branchiospines. Le phytoplancton (plancton végétal), le
zooplancton (plancton animal), les petits insectes et larves sont retenu par les branchiospines et
canalisés, vers l'oesophage. Selon le régime alimentaire du poisson le nombre et la taille des
branchiospines va varier. Les poissons microphages (comme le Heterotis) ont beaucoup de
branchiospines fines qui sont très serrées, qui leurs permettent de retenir même le tout petit
plancton. Le Tilapia est un mangeur de plancton, il a beaucoup de branchiospines (± 25 par rangée),
mais elles ne sont pas si serrées que chez Heterotis. Les poissons voraces ont souvent de courtes
branchiospines très écartées. Ils ne retiennent pas le plancton.
Dans le fond de la bouche on voit aussi les dents pharyngiens.
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L'oesophage est très court et débouche dans l'estomac et ensuite un très long intestin. (± 8,5 × la
longueur du corps chez Tilapia nilotica).
Chez les voraces l'intestin est beaucoup plus court mais l'estomac est plus développé. C'est dans
l'estomac et l'intestin que se passe la digestion.
4.1.5. La reproduction
Si la température de l'eau monte autour de 20°C les Tilapia vont se choisir un partenaire pour la
reproduction. Du couple, c'est le mâle qui construit le nid. La forme du nid est différente pour
chaque espèce de Tilapia. Chez le T. nilotica le nid a la forme d'une cuvette de 20 à 30 cm de
diamètre, que le mâle aménage de préférence dans un sol sablonneux à une profondeur comprise
entre 30cm et 150cm, selon les possibilités. Quand le mâle a creusé le nid, la femelle vient y
déposer ses oeufs. Le mâle vient alors déposer la laitance sur les oeufs et la femelle reprend les
oeufs fécondés en bouche. La femelle va garder les oeufs fécondés en bouche jusqu'à l'éclosion. On
appelle cela : "INCUBATION BUCCALE" Par le jeu des machoires, les oeufs sont mélangés avec
de l'eau fraiche bien oxygènée.
Les larves de Tilapia nilotica écloses restent dans la bouche de la mère jusqu'à ce qu'elles soient
capable de nager. La mère libère alors ses petits, mais ils restent à proximité des parents et
apprennent à se nourrir. En cas de danger, toutes les larves se refugent dans la bouche de la mère.
Une femelle mature (3 à 4 mois) peut pondre une fois toutes les 3–4 semaines. C'est pour cela que
les femelles de T. nilotica grossissent sensiblement moins vite que les mâles :
1. Elles produisent une grande quantité d'oeufs
2. Pendant toute la période de l'incubation buccale la femelle se nourrit mal.
Il est assez difficile de reconnaître les mâles des femelles chez T. nilotica, surtout quand il sont
petit. Il faut qu'ils pèsent plus de 30 grammes avant de les pouvoir reconnaître à l'oeil d'une façon
certaine.
Les différences sont :
1. La hauteur du corps est plus grande chez le mâle que chez la femelle.
2. La femelle a une couleur légèrement plus foncée et bleuatre.
3. Les bas de joues de femelles sont gonflés à cause de l'incubation buccale.
4. La papille urogénitale est légèrement différent chez les deux sexes.
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La papille urogénitale est un organe qui sert à l'excrétion de l'urine et à l'expulsion des produits
sexuels. C'est une petite excroissance située à l'arrière de l'anus, percée d'un petit trou par lequel le
poisson mâle peut uniner et faire sortir le sperme et le poisson femelle peut uniner et expulser les
oeufs.
4.2. La préparation du bassin. avant l'empoissonnement
4.2.1. Controle avant la mise sous eau





Est-ce que l'étang est bien nettoyé ?
Toutes les herbes et les nénuphars doivent être enlevés.
Est-ce que les digues sont solides ?
Les talus, ont-ils la bonne pente ?
Est-ce qu'il y a un grillage à l'entrée d'eau pour empêcher que d'autres poissons n'entrent dans
le bassin.
Est-ce qu'il y a un grillage devant le trop plein ?
Est ce que le compost est rempli ?
4.2.2. La mise sous eau

On va laisser entrer l'eau dans l'étang. Sous l'entrée d'eau on met un morceau de tôle ou des
cailloux pour éviter que l'eau creuse un trou.

Il faut bien contrôler si les digues tiennent bien. On fait le tour de l'étang pour vérifier qu'il
n'y a pas de fuites.
La profondeur minimale doit être 50cm.

4.3. La mise en charge
4.3.1. Manipuler les alevins avec précaution


Les alevins qu'on va mettre dans le bassin doivent y arriver en bon état. C'est de leur survie
que dépendra entre autres la réussite de la production.
Quand on doit prendre des alevins dans la main pour les trier sur taille ou espèce, il faut
toujours avoir les mains mouillées. Les écailles des poissons sont recouverted'une petite
couche muqueuse qui protège le poisson contre les attaques des bactéries et des
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


champignons. Quand on prend un poisson avec les mains sèches on enlève cette couche de
mucus, elle reste collée à nos mains. C'est là que les parasites vont attaquer le poisson.
On cherchera à travailler pendant les heures fraiches de la journée. C'est-à-dire tôt le matin.
On mettra toujours les alevins à l'ombre pour éviter que l'eau du récipient ne chauffe et perde
encore plus vite son oxygène. On laisse les alevins hors l'eau le moins longtemps possible.
On renouvelle l'eau du récipient si elle est trop boueuse ou trop chaude.
On manipule les alevins le moins possible.
Quand on met les alevins dans le bassin, on met d'abord le récipient dans l'eau. On le verse
doucement de façon que l'eau du bassin et l'eau du récipient se mélangent petit à petit.
4.3.2. Seulement du Tilapia nilotica
On veut faire l'élevage mixe : de Tilapia nilotica en monoculture.
Monoculture veut dire qu'on va élever seulement une espèce à la fois : le Tilapia nilotica.
Le mot mixe indique qu'on va avoir plusieurs classes d'âge mélangées dans l'étang. On met
seulement des alevins au début, mais ils vont se reproduire. On veut qu'ils se reproduisent pour
avoir des alevins pour recommencer après la vidange. On va donc trier les alevins par espèce. On va
enlever toutes les autres espèces comme le Hemichromis, le Tilapia zillii, etc…
Quelles sont les différences entre un T. nilotica et un T. zillii
T. zillii
- Couleur
du corps
de la queue
- Forme
- Tête
- Le nid
- Nombre de branchiospines
- Croissance en étang
T. nilotica
jaune bordée de rouge
le corps est plus haut
la tête est plus grosse
plusieurs trous par nid (4–5)
petit nombre 10 – 15
faible
noir et blanc
noir et blanc strié verticalement
seul trou en forme de cuvette
grand nombre 20 – 25
forte
4.3.3. Deux alevins par mètre carré
Il ne faut pas en mettre plus ni moins.

Si on en met plus il vont être trop serré. Il ne faut pas oublier qu'ils vont se reproduire. Avec
le temps l'étang devient de plus en plus peuplé. Ce n'est pas favorable à la croissance du
poisson. Ils devront se partager la nourriture naturelle qui sera insuffisante et ils se gêneront
les uns les autres. Ils vont arrêter de grossir. Ce phénomène s'appelle nanisme: les poissons
ne grandissent pas, ils restent comme des nains.

Si on en met, moins que deux par mètre carré, la production va être faible aussi. Toute la
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nourriture de l'étang ne sera pas utilisée. C'est une perte. C'est comme si on plantait du
manioc ou du maïs trop espacé.

Pour empoissonner correctement il faut donc connaître la superficie (G) de son bassin :
Superficie du bassin en m3 × 2 alevins par m2

Si on connait aussi le poids moyen (PM) des alevins, on peut déterminer quel poids en
alevins il faut mettre dans le bassin : MEC = S × 2 P.M.
Exemple : S = 100 m2
PM = 5 gr
M.E.C.
= 100 × 2 × 5
= 1000 gr
= 1 kg
M.E.C.
Mise en charge
4.4. L'alimentation du TILAPIA NILOTICA
4.4.1. Comment cela se passe-t-il dans la nature ?
Les eaux naturelles (les rivières et les marigots) contiennent des poissons, même si ce n'est pas
l'homme qui les a mis dedans. Il y a aussi plein d'autres animaux et plantes. Tous ces animaux et
plantes dans leur milieu forment un système en équilibre qu'on appelle écosystème.
Voici comment cela fonctionne :
1. L'eau de pluie, avant d'arriver dans le marigot, coule sur la terre et se charge de très petites
particules de roches : les minéraux dissous. Toute plante a besoin de ces minéraux pour sa
croissance.
2. C'est dans cette eau là, chargée de minéraux dissous que, sous l'action des rayons solaires, des
plantes se forment. On appelle celà la photosynthèse. Il n'y a pas seulement les plantes qui
poussent sur le fond ou a la surface, il y a aussi des toutes petites plantes qui flottent dans l'eau et
qui donnent une couleur verte à l'eau si elles sont nombreuses. Ces plantes minuscules, invisibles
à l oeil nu, s'appellent : le plancton végétal ou le phytoplancton.
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3. Ces plantes servent de nourriture à des animaux très petits: le plancton animal ou le zooplancton.
Il y a aussi des poissons qui se nourrissent avec le phytoplancton comme la Oarpe argentée et
l'Hétérotis. On les appelle des phytophages. D'autres poissons mangent les plantes aquatiques
comme la Carpe herbivore.
4. Les très petits animaux (le zooplancton) servent à leur tour de nourriture à des animaux plus gros
comme des crevettes, des escargots, des vers ou à des poissons comme le Tilapia Nilotica.
5. Ensuite il y a les poissons qui mangent de préférence ces petits ani-maux et les poissons voraces
qui mangent les autres poissons.
6. Quand les poissons meurent (et aussi quand d'autres organismes aquatiques meurent) ils tombent
dans la vase au fond de l'eau. La, des animaux très petits, invisibles à l'oeil nu (les bactéries) vont
aider à la décomposition et ils vont transfomer le poisson mort en minéraux dissous.
Ces minéraux dissous seront utilisés par les plantes vertes et le cycle recommence.
Chaîne alimentaire dans le milieu aquatique.
Ceci s'appelle une chaine alimentaire :
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4.4.2. Quand le pisciculteur intervient
Quand le pisciculteur enlève les poissons de son bessin, le cycle ne peut pas recommencer comme
auparavant :
- parce qu'il n'y a plus de poissons pour manger les plantes et les animaux,
- parce qu'il n'y a plus de poissons qui tombent dans la vase du fond où les bactéries les
transforment en minéraux dissous et il n'y a done plus (ou moins) de minéraux dissous.
Le pisciculteur enlève donc une partie de la chaine alimentaire et il arrête le cycle.
Il va réempoissonner son bassin afin de redémarrer son élevage, mais il doit aussi ajouter des
minéraux à l'eau, sinon la production sera faible.: Il va fertiliser son bassin avec un compost et s'il
veut obtenir de bonnes productions, il va nourrir ses poissons comme il nourrit ses poussins ou ses
lapins.
Pour que tout marche bien il faut donc :
1. qu'il y ait le plus possible de minéraux dissous dans l'eau,
2. que l'étang soit bien exposé au soleil parce que le plancton végétal et les plantes en ont
besoin pour pousser (on va donc enlever les plantes flottantes),
3. il faut mettre un compost dans l'étang pour donner des minéraux,
4. en plus, on peub nourrir directement le poisson, mais dans ce cas il faut savoir ce que le
poisson mange.
4.4.3. La fertilisation de l'étang
Si on veut que le poisson trouve à manger dans l'étang, il faut qu'on remplace les minéraux dissous.
Ce sont les minéraux dissous et l'énergie solaire qui constituent la base de la nourriture naturelle du
poisson.
Il y a beaucoup de choses qu'on peut mettre dans un étang pour qu'il produise assez de nourriture
naturelle. Ce sont des engrais organiques qui ne coûtent souvent rien sauf l'effort de les ramasser :
- le fumier de volaille, porcs, vaches,
- déchets d'abattoir,
- levure de brasserie,
- des os, restes de repas, des animaux morts,
- graines de coton,
- déchets des cultures,
- fruits avariés,
- épluchures de manioc, légumes, etc…
- balayures de la cuisine, cendres…
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La meilleure solution est de faire du compost. On peut faire le compost à l'intérieur du bassin ou sur
la digue.
- Le compost à l'intérieur du bassin
C'est le plus facile. Dans un coin de l'étang on construit un enclos avec des bambous qui retiennent
ce qu'on y met. On peut aussi construire un enclos rond pas trop loin de la digue facilement
rechargeable.
Dans cet enclos on met des couches de paille alternées avec des couches de fumier et d'autres
engrais organiques mentionnés plus haut. Il ne faut pas oublier le fumier parce qu'il contient
beaucoup de minéraux et aussi des bactéries qui accélèrent la décomposition et la minéralisation du
compost. Chaque semaine il faut ajouter une couche de paille et une couche de déchets.
- Le compost extérieur
On prépare le compost à côté de l'étang, de préférence dans un endroit ombragé protégé de la pluie.
On fait le compost en couches : d'abord des herbes et des feuilles, après du fumier et toutes sortes de
déchets organiques. On ajoute un peu de terre fertile et on arrose. Comme ça on prépare un grand tas
de couches d'herbes et de fumier alternés. Chaque jour on arrose un peu. Après 3 à 4 semaines le
compost est prêt. On peut faire le compost de telle façon que d'un côté on ait du compost prêt à
l'utilisation pendant qu'on ajoute des couches de l'autre côté. Ainsi on a toujours du bon compost.
Ce compost est de meileure qualité. Il est aussi plein de vers et d'autres petits animaux et des larves.
Un autre avantage c'est que le compost extérieur ne prend pas d'oxygène à l'eau.
Dans le compost se produisent des fermentations qui peuvent nécessiter beaucoup d'oxygène dans
l'eau et la mort des poissons.
Quelques dosages pour obtenir de bonnes productions :
- Fumier de volaille ou de porcs : une demie brouette (251) par are et par semaine.
- Sang : 10 litres par are et par semaine.
- Os : 10 Kg par are et par mois d'os frais donnent un bon développement du zooplancton.
- Graines de coton : une brouette par are et par semaine.
- Parches de café : convient mieux à un compost extérieur vu le taux élevé de cellulose.
- Le rouissage du manioc : 10 à 25 Kg par are et par jour. Un excès peut causer des mortalités de
poissons.
- Engrais minéral
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On peut aussi fertiliser son étang avec des engrais minéraux. Vu leur coût prohibitif on va se
contenter de noter seulement quelques dosages indicatifs :
Superphosphate 70 grammes par are et par
:
semaine ;
150 grammes par are et par
Azote :
semaine.
On mettra ces engrais chaque semaine dans un panier à fleur d'eau pour que la dissolution se fasse
progressivement.
Il faut utiliser uniquement des engrais minéraux dans des étangs bien étanches avec un minimum de
renouvellement d'eau.
4.4.4. L'alimentation
A côté d'une fertilisation de l'eau, afin d'augmenter la nourriture naturelle du poisson (le plancton
végétal et le plancton animal, les petits insectes et leurs larves, etc…), la meilleure façon pour
obtenir de bonnes productions est d'alimenter les poissons comme on alimente les poules ou les
cochons dans un élevage intensif.
La plupart des nourritures artificielles sont à la fois consommées par le poisson et utiles pour le
développement du plancton.
On peut utiliser presque tous les sous-produits de l'agriculture ainsi que des déchets de
transformation des produits alimentaires :
- son de riz
- son de blé
- son de maïs
- tourteau de coton
- graines de coton pillées
- tourteau d'arachide
- tourteau palmiste
- feuilles de manioc, papaye, etc…
- termites
- drèche de brasserie
- restes de nourriture de la cuisine
On va nourrir nos poissons tous les jours, de préférence même deux à trois fois par jour. On
essayera de les nourrir toujours au même moment, par exemple à sept heures du matin, à midi et à
cinq heures de l'après midi.
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Il n'est pas facile de savoir exactement combien d'aliments il faut donner aux poissons. Pour cela on
va les observer. On va les nourrir toujours au même endroit pour qu'ils s'y habituent. On choisira le
côté peu profond de l'étang pour mieux les voir manger.
Quand on constate que les poissons ne mangent pas tout, on donnera un peu moins le jour prochain.
S'ils finissent vite la nourriture distribuée, on donnera un peu plus le lendemain. Plus le poisson
pousse, plus il a besoin de nourriture. On va donc progressivement augmenter la quantité tout en
faisant attention de ne pas donner trop. Si il reste de la nourriture non consommée sur le fond de
l'étang, elle risque de fermenter et de consommer l'oxygène dissous dans l'eau. En plus, la nourriture
non consommée représente de l'argent perdu.
Pour mieux suivre la consommation des aliments on marque l'endroit dans l'étang où on nourrit,
avec un cadre en bambou.
Comme ça, en déposant les aliments toujours à un endroit bien précis, on peut savoir si il reste des
aliments sur le fond, ou si on ne le voit pas on peut fouiller de temps à autre avec la main pour
constater si on ne donne pas trop.
4.5. La surveillance de l'étang pendant la production
Une fois l'étang remplie et empoissonné, le travail n'est pas fini. Le pisciculteur doit entretenir son
étang pendant toute la production. Chaque semaine il va recharger le compost et chaque jour il va
distribuer des aliments. Il profitera de ces occasions pour contrôler l'état général de son bassin.
4.5.1. Le maintien du niveau d'eau
Le niveau d'eau de l'étang doit rester pendant toute la production au même niveau. Il faut respecter
une certaine revanche (hauteur de garde). C'est à dire que le niveau d'eau ne doit pas atteindre le
sommet des digues. La "revanche" est la distance comprise entre le niveau d'eau et le sommet des
digues. Pour des petits étangs une revanche de 20cm est suffisante. Pour les grands étangs et pour
les étangs dont on contrôle mal l'arrivée d'eau, il faut respecter une revanche plus importante. Pour
l'élevage du Tilapia il n'est pas utile que l'étang soit parcouru par un courant d'eau. Il faut seulement
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y laisser entrer l'eau nécessaire pour maintenir le même niveau.
Chaque jour le pisciculteur doit nettoyer les grillages de l'arrivée et de la sortie d'eau, vérifier le
niveau et son bon écoulement dans le système d'arrivée et le déversoir. Il faut contrôler aussi les
digues. Si on constate une fuite d'eau, il faut diminuer le niveau d'eau jusqu'au niveau de la fuite et
amener de l'argile pour boucher les trous de la fuite. Le mieux est d'ouvrir la digue à l'endroit de la
fuite et de refaire la digue avec de l'argile bien tassée. Les fuites sont souvent annoncé par des
suintements à la base des digues. Les suintements ne sont en général pas graves mais il faut les
surveiller.
4.5.2. Le renouvellement d'eau
Comme on l'a déjà marqué dans le paragraphe précédent, il ne faut pas que le bassin soit parcouru
par trop d'eau. Ceci entrainerait des pertes d'aliments et de plancton. Le tilapia est un poisson qui se
porte bien dans les eaux chaudes des zones tropicales mais il se peut, quand il fait très chaud ou
quand on alimente trop, ou quand on a trop fertilisé l'étang, qu'il y a un manque d'oxygène dans l'eau
de façon que le poisson ne sait plus respirer (relire § 4.1.3. p 16).
Quand on voit les poissons à la surface, la bouche ouverte, il faut intervenir rapidement. Il faut
diminuer l'alimentation et arrêter la fertilisation de l'étang pendant plusieurs semaines et il faut
augmenter le taux d'oxygène de l'eau. On va donc laisser entrer plus d'eau fraiche dans le bassin et le
surplus d'eau partira par le trop plein. Il est bon que l'eau qui entre tombe d'une certaine hauteur de
façon que plus d'oxygène est mélangé dans l'eau du bassin. Chaque matin, plusieurs jours de suite,
on va augmenter l'entrée d'eau dans le bassin pendant deux à trois heures, jusqu'a ce qu'on voit que
les poissons ne manquent plus d'oxygène.
4.5.3. Le contrôle de la végétation aquatique
Les plantes qui poussent dans l'eau ou en bordure de l'eau nuisent à la production piscicole, surtout
si elles apparaissent en abondance. D'une part elles fixent à leur profit des éléments fertilisants, sans
pour autant être comestible pour le T. nilotica, et, d'autre part, elles ombragent l'eau et freinent ainsi
le développement du plancton végétal. On ne va pas s'inquiéter pour un nénuphar, mais il faut éviter
que des parties entiers de l'étang sont envahie par des herbes ou des plantes recouvrants la surface
d'eau.
La flore aquatique.
Pour se débarasser des plantes il faut d'abord veiller à ce qu'il y ait toujours au moins 50 cm d'eau
dans les endroits les moins profonds de l'étang. De cette façon on empeche les plantes des berges de
se développer puisqu'elles ne peuvent pas pousser quand elles sont recouvertes d'eau, et on freinera
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aussi la croissance des plantes immergées puisqu'elles n'auront pas beaucoup de lumière à cette
profondeur. Une méthode pour lutter contre la végétation aquatique qui se développe dans le fond
des bassins est de provoquer un développement abondant de phytoplancton (plancton végétal).
Quand on fertilise bian un étang (avec un compost), l'eau daviendra vere et la lumiere ne pourra plus
pénétrer en profondeur, de façon que toute activité de photosynthèse s'arrèts : les plantes immergées
ne pourront plus se développer.
Lorsque l'étang se trouve quanmême envahi de plantes aquatiques, le pisciculteur doit y remédier.
La méthode la plus simple est d'arracher touts plante nuisible. Toutefois, quand elles sont trop
nombreuses, il ne doit pas les laissar trainer dans l'eau. Leur décomposition pourrait entrainer une
trop importante réduction de l'oxygène dissous dans l'eau, provoquant la mortalité par asphixie des
poissons. Il est conseillé d'entasser ces plantes sur les digues pour qu'elles se décomposent et de les
mettre au fur et masure dans le compost de l'étang.
4.5.4. Les pêches de contrôle
Les pêches de contrôle ont comme buts principaux la vérification de la croissance et de la taille du
poisson afin de décider du moment de vidange complête ou d'une recolte partielle (pêche
intermédiaire).
Les poissons d'une pêche de contrôle seront toujours remis dans l'étang. On les traitera donc avec
précaution et les manipulations seront reduit au strict minimum. D'habitude il suffit d'estimer si les
poissons (géniteurs) conviennent à la consommation et à la vente et si les alevins sont d'une taille
suffisante pour supporter une vidange et d'être remis dans le bassin (réempoissonnement).
Le pisciculteur peut aussi faire le poids moyen des géniteurs, estimer leur poids total dans le bassin
et ajouter l'alimentation. Les pêches de contrôle se font d'habitude avec un épervier ou un filet, mais
jamais à la ligne puisqu'on ne veut pas blesser le poisson.
4.6. La recolte du poisson
La recolte du poisson peut se faire par plusieurs méthodes. On peut recolter tout le poisson en une
seule fois (vidange complète) ou on peut le faire en plusieurs fois en faisant des pêches
intermédiaires sans vider l'étang avant de vidanger complètement.
4.6.1. Les pêches intermédiaires
Cette méthode permets au pisciculteur de se procurer du poisson pendant la durée de l'élevage. Il
peut le faire avec un filet, un épervier, des nasses ou des lignes. En même temps il peut suivre la
croissance des poissons. Les pêches intermédiaires ne doivent toutefois pas se faire trop tôt,
puisqu'en enlevant les géniteurs trop vite, on dérange la reproduction dans l'étang. Il faut donc
attendre le moment que les premiers alevins apparaissent avant de commencer la pêche.
A chaque recolte il faut enlever qu'une petite quantité de poisson, surtout si on fait beaucoup de
pêches intermédiaires. Le pisciculteur devrait chaque fois noter le poids du poisson qu'il sort du
bassin, afin de les additionner à la production au moment de la vidange complète.
Si ces pêches se font d'une façon modérée, elles permettent de recolter une production totale plus
élevée que si on pratique une seule vidange à la fin du cycle.
4.6.2. La vidange complète
Il n'est pas toujours possible de vider complètement le bassin, mais c'est le meilleur moyen de
cloturer une période de production et en même temps de remettre en état le bassin.
Une vidange se fait toujours tôt le matin, afin de pouvoir travailler pendant les heures de fraicheur.
Ainsi les poissons et surtout les alevins que l'on gardera pour le réempoissonnement souffriront
moins. Le matériel et les outils nécessaires pour la vidange (pelle, bassines, paniers, etc…) seront
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rassembles le soir avant. La vente du poisson sera prévu ou bien au bord de l'étang et dans ce cas on
fera la propagande chez les voisins, ou bien au marché du village et un moyen de transport rapide
sera prévu.
4.7. Les travaux d'entretien après la vidange
4.7.1. L'assec
La mise à sec d'un étang ou l'assec, est la durée que reste un étang sans eau (période entre la vidange
et la remise sous eau). Elle peut être totale ou partielle, de courte ou de longue durée.
L'assec permet, grâce à des phénomènes physico-chimiques et biologiques, les effets bénéfiques
suivants:
1. une mobilisation des éléments nutritifs contenus dans le sol,
2. une minéralisation rapide des débris organiques,
3. la destruction des plantes aquatiques, des germes de maladie, des parasites et de certains
prédateurs du poisson.
Dans les pays tropicaux, la période de mise à sec peut être réduite à quelques jours. Une courte
période est d'ailleurs préférable pour éviter la formation de fissures dans les digues ainsi que dans le
fond de l'étang, due au retrait des argiles. Un léger travail superficiel du fond de l'étang peut aider à
l'aération du sol et aux trois points mentionnés plus haut. Toutefois il ne faut pas labourer
profondément, car cela pourrait provoquer une remonté à la surface de terre stérile, et un
enfouissement en profondeur de la couche superficielle riche en éléments nutritifs. Une culture
(légumineuses ou culture vivrière) pourra être effectuée sur le fond de l'étang pendant une mise à
sec prolongée. Les parties non recoltées seront ensuite enfouies dans le sol avant la remise sous eau.
Le pisciculteur qui adopte cette solution d'exploitation mixte cherchera une culture aussi brève que
possible. Il doit comparer la rentabilité d'une culture intercalaire avec l'exploitation purement
piscicole.
4.7.2. Curage de l'assiette
C'est généralement à l'endroit le plus profond de l'étang (devant le moîne), que la vase tend à
s'accumuler. Il faut sans cesse procéder à l'enlèvement de celle-ci afin que les poissons puissent, lors
de la recolte, y trouver de l'eau la plus propre possible. Cette vase se compose d'une accumulation
de sédiments de la couche superficielle du fond de l'étang et de débris organiques. Elle est donc très
riche en éléments nutritifs et peut être utilisée à côté de l'étang comme engrais pour des cultures
maraichères. Il est aussi possible, afin de ne pas perdre ces éléments nutritifs, de répartir cette boue
sur d'autres endroits de l'assiette sans toutefois en laisser trop.
4.7.3. Réfection des drains
Ceux-ci ont tendance à se combler au cours des productions. Un passage rapide selon le tracé du
réseau initial suffira, mais la boue devra être rejetée au loin et non pas déposée sur les bords de ces
drains.
4.7.4. Remise en état des digues
Au moment de la construction des étangs une pente de 1/2 à l'intérieur de l'étang à été respectée. Au
cours de la production une dégradation s'effectue suite à :
 un affouillement des berges par la population (nids du Tilapia)
 des effondrements par tassement au cours des travaux effectués
 une érosion incessante due aux vagues (dans les grands étangs)
Il faut alors effectuer un rechaussement des digues par apport de nouvelle terre (argile) et refaire la
pente initiale.
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4.7.5. Réparation de l'arrivé d'eau
Il arrive souvent que le conduit d'arrivée d'eau a été mal prévu (trop court) et qu'un affouillement se
produit dans la digue amont de l'étang à l'aplomb du conduit. La meilleure solution est évidemment
de prévoir un conduit suffisamment long, de façon à ce que son extrémité arrive en avant du pied de
la digue. Une pierre plate est déposée sur le fond de l'étang au point de chute du filet d'eau pour
casser le jet de réduire les dégradations par affouillement. Sinon une réparation de la digue s'impose
avec un parement de pierres pour limiter l'érosion de l'eau.
4.7.6. L'entretien du moîne
Lorsqu'il s'agit de moînes en brique ou en maçonnerie, il est nécessaire de vérifier le crépi extérieur.
Si l'on constate :

une altération légère, il faut récrépir

que les joints du ciment sont déjà attaqués, il faut effectuer un rejointage des pierres ou des
briques et recrépir l'ensemble

un état défectueux de quelques planchettes, on procède à leur remplacement.
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Bibliographie
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