Brad et Cassie - Tome 1 - Séduis-moi

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Brad et Cassie - Tome 1 - Séduis-moi
Brad & Cassie
Episode 1 : Séduis-moi
De Sharon Kena
Tous droits réservés, y compris droit de reproduction totale ou partielle, sous toutes formes.
©2013Les Editions Sharon Kena
www.leseditionssharonkena.com
ISBN : 978-2-36540-297-2
Prête pour ma soirée, je me contemple dans le miroir sur pied qui me renvoie un reflet satisfaisant.
Je porte un jean taille basse et un top moulant de couleur chocolat. Mes longs cheveux blonds sont
noués en une haute queue-de-cheval, laissant ainsi ma nuque dénudée et mes anneaux noirs pendre
librement à mes oreilles.
J'entends la porte de ma chambre s'ouvrir mais ne me retourne pas, certaine de l'identité de
l'arrivant. Je vois rapidement apparaître Brad derrière moi dans la glace. Il effleure mes épaules en
lorgnant ma tenue. Je lui tends le collier que j'ai dans ma main ; il l'accroche autour de mon cou en
prenant soin de caresser chaque parcelle de ma peau. Je frémis à son contact.
Où vas-tu ? demande-t-il avant de déposer un léger baiser sur mon épaule gauche.
Au bowling, réponds-je en me détournant de la psyché pour lui faire face.
Brad, de deux ans mon aîné, est très séduisant. À dix-neuf ans, il arbore un air sûr de lui et
déterminé. Son allure de rebelle fait fondre toutes les filles, ses cheveux bruns courts, la barbe de
quelques jours... Je trouve qu'il ressemble à John Hensley[1], l'un de mes acteurs préférés, bien qu'il
réfute ma comparaison.
Avec qui ? s'intéresse-t-il.
Ludivine, Steven, Jérémy et Kevin, l'informé-je en attrapant ma veste en jean posée sur mon lit.
Je viens avec, décide-t-il.
Ce que je savais déjà. Il me fait le coup à chaque fois !
Nous quittons ma chambre pour aller informer nos parents de notre départ. Francis, le père de
Brad, est rassuré de savoir que son fils me conduit au bowling et me ramènera ensuite. Il le pense
responsable, croyant qu'il veille sur moi... Comme il se trompe ! Ma mère, Doris, nous souhaite une
bonne soirée avant que nous quittions la demeure familiale.
Francis et ma mère se sont mariés il y a dix ans et se fréquentent depuis quinze ans. Nous avons,
pour ainsi dire, grandi ensemble Brad et moi. Au début, on se considérait comme frère et sœur,
maintenant ce n'est absolument plus le cas. Quand j'ai commencé à avoir une jolie poitrine, il m'a vue
différemment. Depuis, le regard qu'il darde sur moi a changé et le mien sur lui également.
Brad m'ouvre la portière de sa superbe Golf noire rabaissée et je m'installe à l'intérieur. Je suis
quasiment la seule fille qu'il laisse s'y assoir, la traitant comme son plus précieux trésor. Sa petite
amie aurait de quoi être jalouse, toutefois il n'en a pas en ce moment.
La route se fait dans le silence, je me permets néanmoins de lui lancer quelques regards, ce qui le
fait sourire. Un vrai jeu de séduction s'est installé entre nous bien que je sache parfaitement qu'il ne
se passera jamais rien. Il est plus ou moins mon frère même si nous n'avons pas le même sang.
Quand nous pénétrons dans l'établissement, nous enfilons les chaussures adéquates et rejoignons
mes amis.
Encore accompagnée ! soupire d'agacement Kevin.
Je lève les yeux au ciel sans lui répondre. La présence de Brad l'incommode puisqu'il voit en lui
mon grand frère et ne peut ainsi pas me séduire comme il aimerait le faire – informations glanées
auprès de Jérémy.
Cassie ! se réjouit Ludivine, qui n'est maintenant plus la seule fille, en se penchant vers moi
pour me biser sur les joues. Tu veux bien être ma partenaire ?
J'accepte volontiers et nous débutons notre partie. Kevin joue en équipe avec Jérémy et Steven
avec Brad. Je reconnais volontiers que je me débrouille comme un manche, mais je m'amuse et c'est
le principal. Alors que je m'apprête à tirer, Brad se place derrière moi, réclamant mon attention. Il
me chuchote à l'oreille qu'il va m'aider à orienter la boule, ce qui est perdu d'avance quand je vois
l'effet que me procure cette promiscuité. Il me plaque contre lui et me positionne pour le lancer... que
je rate, bien sûr ! Quand nous constatons que je n'ai pas touché une seule quille, il dépose un baiser
sur ma joue, me promettant qu'un jour j'y parviendrai. Puis il me libère de son étreinte et je ressens un
grand vide. Je déteste cette sensation, c'est pourquoi j'évite de me retrouver contre lui. Il me fait
beaucoup d'effet et je tente de me convaincre que c'est le résultat de son intense jeu de séduction. Et
rien d'autre.
La partie se termine sur notre échec à Ludivine et moi, Brad et Steven la gagnant.
Nous nous installons pour un dernier verre, Brad en profite pour passer son bras sur le dossier du
fauteuil derrière moi. Je tente d'en faire abstraction comme à chaque fois et me concentre sur la
conversation de notre groupe. Il est question des vacances d'été qui viennent de débuter et de ce que
nous allons faire durant toutes ces semaines de libre.
Derrière moi, je sens les doigts de Brad effleurer le bas de mon dos. J'en frissonne mais ne lui
donne pas la satisfaction de le voir. Il me pense hermétique à ses tentatives d'approche, bien qu'il ne
se lasse pas, et je veux que cela continue. Je me donne d'ailleurs beaucoup de mal pour ne rien
laisser transparaître, multipliant les petits amis pour brouiller les pistes. Ses doigts se glissent à
l'arrière de mon jean, saisissant la ficelle de mon string sur laquelle il tire délicatement en me fixant,
ignorant complètement les autres qui, heureusement, ne voient rien de son manège. Je sens une douce
chaleur envahir l’intérieur de mes cuisses. Il est temps que je mette fin à ce jeu dangereux.
Kevin ? On peut se voir en privé ? J'ai un truc à te dire.
Euh... oui, répond-il, étonné, en rougissant.
Brad approche ses lèvres de mon oreille alors que je n'ai encore esquissé aucun mouvement.
Ne fais pas ça.
Je l'ignore avec superbe et entraîne Kevin dans un coin isolé.
Ma technique quand je commence à éprouver du désir pour Brad, c'est de me trouver un petit ami
et Kevin est le candidat parfait. Il est nouveau dans la bande, étant ami avec Jérémy depuis peu. C'est
horrible de penser ainsi, mais quand je n'aurai plus besoin de ses services, la situation ne sera pas
compliquée.
À l'abri des oreilles de nos camarades, je feins de m'intéresser à lui et l'interroge sur la raison de
son animosité envers mon « frère ».
Il est tout le temps là !
Ma mère veut qu'il me surveille, mens-je.
Il soupire en comprenant qu'il ne sera jamais débarrassé de lui.
Mais sa présence ne m'empêche pas de faire ce dont j'ai envie, minaudé-je en me rapprochant
de lui.
Il laisse échapper un sourire en m'enlaçant. Sans tourner la tête, je peux sentir le regard brûlant de
Brad sur moi. Lentement, j'approche mes lèvres de celles de Kevin et l'embrasse longuement,
caressant sa langue de la mienne sans la moindre pudeur pour que celui qui nous fixe puisse ne rien
manquer du spectacle.
Nous regagnons la table, main dans la main, et je m'assois à côté de lui, délaissant
intentionnellement Brad qui darde sur moi un regard amusé. La conversation reprend, bien que je ne
l'écoute pas, me noyant dans les yeux noisette de mon voisin d'en face. La sonnerie de son téléphone
met fin à notre petit jeu ; il décroche en souriant. J'aimerais savoir qui l'appelle mais ne peux pas
l'entendre.
Je ne sais pas trop... répond-il évasivement à son interlocuteur avant de me fixer. Je peux te
ramener maintenant ? me demande-t-il.
Pourquoi ?
Parce que j'ai un truc à faire après.
Je suis prête à parier que son truc, c'est rejoindre une fille.
Kevin me raccompagnera, décidé-je sans demander à l’intéressé si cela lui est possible.
Néanmoins, il acquiesce aussitôt.
J'arrive, déclare Brad avant de raccrocher.
Sans un regard pour personne, il quitte la table, se rendant à son rendez-vous nocturne avec, sans
l'ombre d'un doute, l'une de ses nombreuses amies.
Nous autres ne tardons pas à nous en aller bien que Kevin se sente plus à son aise après le départ
de mon protecteur. Sur le parking du bowling, il me propose un verre chez lui, ce que je ne peux
refuser.
Le jeune homme vient de Paris, il a emménagé avec son père à Palavas-les-Flots après le divorce
de ses parents. Il s'est rapidement fait de Jérémy un ami puisqu'ils fréquentent la même classe. Son
paternel ayant dû remonter en urgence à la capitale, ce soir, mon petit ami est seul chez lui.
Il me fait visiter le pavillon récemment acquis avant de m'inviter dans sa chambre – l'endroit
convoité. Chaque objet semble avoir une place bien précise et tout y est rangé avec ordre, à tous les
coups, il est maniaque.
Sans aucune forme de procès, il se rue sur moi pour m'embrasser. Je n'ai plus de spectateur de
choix pour m'adonner complètement à Kevin, mais le simple souvenir des doigts de Brad effleurant
ma peau suffit à faire naître le désir en moi.
Ne souhaitant aucunement rentrer tard chez moi, je ne perds pas de temps et le déshabille. J'ai des
gestes plutôt assurés – ayant beaucoup d'expérience dans ce domaine puisque je pratique activement
depuis deux ans maintenant – alors que lui semble timide. Lorsque nous sommes tous les deux nus sur
le lit, Kevin caresse ma peau, dessinant de petits cercles invisibles sur mon ventre alors que sa
langue s'enroule autour de la mienne. Lentement, sa main se veut coquine et descend plus bas, frôlant
mon entrejambe avant que l'un de ses doigts s'aventure en moi pour tenter d’éteindre le feu ardant qui
me consume. Il va-et-vient doucement puis insère un second doigt dans mon intimité, accélérant la
cadence ensuite. Je gémis légèrement à ce petit plaisir qu'il m'offre. Il les retire en même temps qu'il
met fin à son baiser et enfile une protection avant de se positionner sur moi. Je me cambre quand il
s'enfouit au plus profond de mon corps en soupirant d'aise. Ses va-et-vient sont longs et lents, me
faisant quelque peu chavirer. J'enfonce mes ongles dans ses fesses lorsqu'il accélère le mouvement
pour me pilonner. L'acte sexuel est en soi presque décevant et court, plus que ce dont j'ai l'habitude.
Mon amant est sans doute encore un débutant. J'aurais aimé plus et soupire presque d'agacement
lorsqu'il se retire. Il n'y avait aucun romantisme et je ne me suis pas sentie précieuse à ses yeux. Ce
n'était que quelques minutes de sexe insignifiant !
Kevin dépose un baiser sur mon épaule, me faisant sursauter. Habituellement, c'est Brad qui se
permet ce genre de caresse et la recevoir d'un autre me perturbe. Je me sens sale.
Désolé, dit-il en constatant qu'il m'a effrayée.
Je ne réponds pas et repasse mes vêtements, pressée tout à coup de rentrer chez moi.
Tu me ramènes ? demandé-je bien que mes mots sonnent plus comme un ordre.
Oui.
Je le suis hors de la maison, déçue par ma soirée. Je me demande même ce que j'espérais en
m'asseyant dans la voiture. Je n'ai qu'une hâte : me glisser sous une douche bien chaude, enlever ses
traces et son odeur de sur moi. Un jour, je trouverai un homme qui me comblera...
En immobilisant le véhicule devant chez moi, Kévin réclame mon numéro de téléphone. Deux
options s'offrent à moi : soit je joue le jeu, le lui donne et reste avec lui quelques jours, soit je refuse
et le quitte immédiatement. Mais comme je n'ai aucune envie de réitérer l'expérience de ce soir et me
moque éperdument de passer pour une garce. Donc...
C'était sympa, Kevin, mais ça s'arrête là ! déclaré-je en sortant de la voiture.
Il est tétanisé et ne répond rien, ce qui me laisse le temps de filer.
Ma mère et mon beau-père sont couchés, il est plus de minuit. Je me demande si Brad est rentré et
vais voir dans sa chambre. Vide. Je ressens un pincement au cœur mais n'y fais pas attention. Je
gagne rapidement la salle de bain et me glisse sous le jet d'eau chaude. Je revois des images de ma
relation intime avec Kevin sans rien ressentir. C'est en repensant aux doigts de Brad sur ma peau que
le désir me consume, m'obligeant à recourir au plaisir solitaire. Alors que l'eau ruisselle sur mon
corps fin, je laisse mes mains vagabonder sur ma poitrine qui se tend lorsque mon imagination
déborde. C'est lui que je vois. Lui en train de caresser mes mamelons excités uniquement à cause du
désir qu'il fait naître en moi. En glissant mes doigts sur mon ventre, c'est lui que j'imagine, toujours
lorsque je les pénètre dans mon intimité, ressentant bien plus de plaisir qu'avec Kevin. En jouissant,
je prononce mentalement son prénom. Suis-je vraiment folle ? Bien que je sache que cela est mal, je
ne parviens pas à me le sortir de la tête. Depuis des mois je tente de me convaincre que c'est son
attrait pour moi qui me fait éprouver de drôles de choses, mais est-ce la réalité ?
Je coupe l'eau et m'enroule dans une serviette blanche avant de sortir de la cabine de douche. Je
sursaute en apercevant Brad adossé contre la porte.
Déjà rentré, constaté-je.
Soirée décevante, réplique-t-il en s'approchant de moi.
Il attrape une serviette avec laquelle il entreprend de m'essuyer les cheveux.
Et toi ?
Pareil, soupiré-je.
C'est parce que tu n'avais pas le bon partenaire.
Je rougis à ces mots. Heureusement qu'il ne me voit pas !
Il laisse tomber la serviette et saisit ma brosse avec laquelle il commence à démêler ma tignasse
blonde.
J'ai l'impression qu'il a toujours été attentif envers moi. Il est sans cesse aux petits soins et d'une
tendresse à me rendre complètement dingue. Ce geste qui n'a pourtant rien d'érotique me fait bien plus
d'effet que le sexe de Kevin en moi.
Quand mes cheveux sont lisses, il pose l'objet sur le meuble et un baiser sur mon épaule, mon
cops, ce traître, réagit au quart de tour.
Habille-toi, tu vas attraper froid.
Une chaude humidité s’insinue entre mes cuisses que je serre dans une vaine tentative, car ce
simple geste suffit à provoquer de délicieux spasmes de plaisir qui m’électrisent de la tête aux pieds.
Je le désire. C'est atroce comme je peux avoir envie de lui en cet instant. Je dois me mordre
l'intérieur de la joue pour ne pas céder à mes pulsions.
Quand j'entends la porte se refermer, je pivote pour constater qu'il n'est plus là.
Jamais je ne pourrai apaiser ma faim de lui.
***
Il est presque neuf heures lorsque nous nous rendons à Europark à Vias Plage. J'ai d'abord essayé
de me soustraire à la sortie familiale avant de tenter de nous faire accompagner de Ludivine. En vain.
Je me retrouve coincée avec Brad et nos parents pour la journée. Tout ce que j'espère c'est qu'on ne
sera pas obligés de les suivre ! Je préfère encore m'éclipser avec lui et m'amuser !
À l'arrière de la voiture, à côté de moi, il regarde le paysage défiler, sa main posée sur le jean
recouvrant sa cuisse. J'en profite pour mettre mon MP3 dans les oreilles et fermer les yeux.
J'ai dû m'assoupir, c'est la main de Brad sur mon avant-bras qui me réveille. Je regarde autour de
moi pour constater que nous sommes arrivés. J'aurais dû rentrer plus tôt hier soir, ça m'aurait évité
d'être fatiguée. Je bâille, faisant sourire mon voisin.
Tu manques de sommeil ? s'amuse-t-il en me faisant un clin d'œil.
Je ne rétorque pas et sors du véhicule pour rejoindre ma mère sur le parking.
Vous venez nous rechercher ce soir ? tenté-je.
Ma question me vaut un regard réprobateur de ma génitrice qui aime ce genre de journée en
famille. Pour moi, c'est un supplice.
On peut peut-être se séparer ? essayé-je tout de même.
En vain.
Ce qui amuse Brad qui ne se cache pas pour rire.
Une fois que nous avons passé l'entrée, Brad me rejoint, passant son bras autour de mon cou.
Live Horror Show ?
Une attraction que je n'ai jamais essayée et qui me fait peur. Apparemment, il s'agit de scènes de
films d'horreur grandeur nature. Plus vraies que vraies. Trop peu pour moi.
Non !
T'es pas drôle, souffle-t-il tout contre mon oreille, me faisant frissonner.
Je ne suis pas là pour être drôle.
Allez, Cassie, c'est une bonne excuse pour semer les parents. Ils ne viendront jamais làdedans.
Je reconnais que c'est un argument de taille et le Live Horror Show devient soudain très attrayant.
Je m'immobilise, l’obligeant ainsi à retirer son bras.
Promets-moi que tu ne me lâcheras pas.
Jamais, souffle-t-il en repoussant une mèche de mes cheveux.
Je me demande si nous parlons toujours du manège.
D'accord, cédé-je, acceptant de m'en remettre totalement à lui.
Brad saisit ma main, déclenchant une décharge électrique dans tout mon corps, et nous rejoignons
nos parents. Il me libère avant de leur annoncer où nous allons. Comme il l'avait prédit, aucun ne
souhaite venir et à nous la liberté.
Lorsque nous nous tenons devant ce qui semble être la maison de tous mes cauchemars, j'ai de
sérieux doutes. Mais Brad ne s'en formalise pas, il me prend la main librement et nous emmène dans
la file d’attente. Je deviens de plus en plus trouillarde malgré qu'il tente de me rassurer en passant ses
bras autour de mon cou, m'attirant contre lui. Il en profite odieusement – et moi aussi.
Tu as promis, lui rappelé-je lorsque c'est notre tour.
Il dépose un baiser sur mon front, il est plus doux que tous ceux que j'ai échangés avec mes petits
amis, et passe son bras autour de mes épaules pour me garder près de lui. Je respire un bon coup
avant de pénétrer dans l'antre du diable, sursaute au moindre bruit alors que Brad rigole.
Si tu as dans l'idée de me séduire, tu t'es trompé d'endroit, lancé-je en me blottissant contre lui.
Tu es sûre ? J'ai l'impression du contraire.
Je lui lance une bourrade dans le torse sans pour autant m'éloigner. Même si habituellement, je fais
tout pour ne pas me retrouver dans cette position, cette fois je refuse de m'écarter. Ma peur fait taire
mon désir, je ne me concentre que sur notre environnement et non sur ce que je ressens.
À chaque bruit – qu'il soit suspect ou non –, je sursaute, et lorsque nous arrivons à la première
salle de scènes d'horreurs, je crois défaillir. Brad est adorable et me guide hors de l'attraction alors
que j'ai enfoui mon visage dans son cou en fermant les yeux.
C'est lorsque je sens l'air sur ma figure que je me risque à les rouvrir. Rassurée de voir que nous
avons terminé l'horrible visite, je soupire de soulagement. Mon protecteur remet mes cheveux en
place en s'assurant que j'aille bien.
Je hoche la tête en guise de réponse.
Je te paye une glace pour me faire pardonner.
Nous marchons jusqu'à la première boutique qui en vend et Brad en achète deux que nous
mangeons assis sur des marches. J'ai pris la mienne au citron, je la savoure en regardant autour de
moi. C'est si bon de ne pas voir débarquer nos parents ; je me demande d'ailleurs où ils sont. En
tournant la tête, j'aperçois Brad qui rit, moqueur.
Quoi ? demandé-je en essuyant ma bouche, certaine d'avoir de la crème partout.
Rien, élude-t-il.
Dis-moi pourquoi tu ris, insisté-je.
Tu fais ça super bien ! me lance-t-il, taquin.
Je suis sûre de virer pivoine et regarde ailleurs pour qu'il ne me dévisage plus.
Tu l'as déjà fait ?
Je repose finalement mes yeux sur lui, exaspérée qu'il ose me demander une chose aussi
personnelle.
Je refuse d'avoir ce genre de conversation avec toi !
J'adorerais que tu me le fasses.
A-t-il bien dit ce que j'ai entendu ? Cette fois, je ne sais plus où me mettre... j'ai juste envie de
disparaître.
Tu me plais, je suis certain que tu le sais, avoue-t-il.
C'est le moment de mettre les choses au clair, de lui dire que rien ne se passera jamais entre nous
puisque nous sommes frère et sœur par alliance.
Alors que je m'apprête à parler, il pose son doigt à la commissure de mes lèvres pour essuyer la
glace au citron. Il le glisse ensuite dans sa bouche pour le lécher. Le geste est si érotique que je
défaillis sur place. Je suis comme subjuguée par cette action qui m'excite, je dois le reconnaître.
Ah ! Vous êtes là ! lance ma mère.
Je détourne mes yeux de ceux de Brad pour constater qu'elle se tient devant nous avec Francis.
Cassie ne se sentait pas très bien après la maison, explique Brad en se levant.
Je l'imite en confirmant ses dires.
J'emboîte le pas de ma famille, repensant à l'aveu de Brad. Jamais il n'avait été aussi explicite.
J'imagine qu'il attend quelque chose en retour, cependant, je ne peux rien lui donner.
Nous passons le restant de la journée avec nos parents auxquels je ne souhaite plus me soustraire.
Me retrouver seule avec Brad serait un cauchemar ! Nous faisons les attractions ensemble ; à l'abri
de Francis et Doris, il s'autorise des gestes tendres, indignes d'un frère. Et j'y prends du plaisir. Trop.
Il faut absolument que je sorte ce soir et que je me trouve un petit ami avec qui passer les
vacances. Ainsi, je me tiendrai à l'écart de Brad.
Cependant, à notre retour à la maison, le jeune homme me propose un cinéma, soi-disant pour se
faire pardonner de m'avoir obligée à le suivre dans la première attraction. Judicieusement, il fait sa
proposition devant nos parents, si bien que je ne peux pas refuser. Je tente tout de même de l'obliger à
accepter la compagnie de Ludivine, Steven et Jérémy.
Pas Kevin ? me taquine-t-il.
Je le fusille du regard, ce qui le fait éclater de rire.
Appelle tes amis, m'autorise-t-il en approchant sa bouche de mon oreille. Si ça peut te
rassurer, susurre-t-il pour que moi seule entende.
Je frissonne, mais ne lui laisse pas l'occasion de le constater et me jette sur mon téléphone.
Moins d'une heure plus tard, nous nous retrouvons tous devant le cinéma dans lequel je
m’engouffre en tirant Ludivine derrière moi, dans une vaine tentative de fuite. Nous choisissons un
film d'aventure, loin de l'horreur, alors que Brad s'amuse à leur raconter notre péripétie du matin. Je
tente de le faire taire en lui donnant des coups de coude, en vain.
Il se place à côté de moi, et Ludivine de l'autre. Me voilà bien entourée ! J'entends Jérémy et
Steven discuter de la manière dont j'ai rompu avec Kevin – après avoir couché avec lui. Je me sens
un peu honteuse, néanmoins, ils savent que c'est ma façon de faire, pensant que je ne souhaite pas
m'attacher ou me protéger de quelque chose. Ils ne m'interrogent jamais et ça m'arrange.
La lumière se tamise lorsque les publicités débutent puis s'éteint complètement aux premières
notes du film. Brad me sourit avant de reporter son attention sur l'écran géant. Me plonger dans le
long-métrage m'est impossible en le sachant à côté de moi. Je lui jette plusieurs regards à la dérobée,
il est concentré et rit à certaines scènes. Je pose mon coude sur l'accoudoir entre nous et ma tête sur
ma main. Quelques minutes après moi, il prend la même position. Nos doigts se touchent. Je ne recule
pas, au contraire, je le laisse les entrelacer à l'abri des regards. Le désir naît au creux de mon ventre,
rendant urgent le besoin de me trouver un petit ami. Je n'ose ni bouger ni respirer durant les deux
heures de projection. Quand les lumières se rallument, Brad se lève, me privant du contact de sa
peau. Je me sens vide. Encore.
Devant le cinéma, Ludivine propose d'aller boire un verre dans un pub, ce que j'accepte
volontiers. Nous marchons alors jusqu'au café le plus proche et commandons des bières. Je pars en
quête d'un joli garçon en fouillant la salle du regard, sentant celui, perçant, de Brad sur moi.
Tu cherches quelqu'un ? finit-il par me demander.
Non, mens-je en reportant mon attention sur ma boisson.
Jérémy se met à m'interroger sur ma rupture express avec son nouvel ami. N'ayant aucune envie de
m'attarder sur le sujet, je réponds simplement que ça ne collait pas entre nous.
Au lit, tu veux dire ? insiste-t-il néanmoins.
Je le connais depuis la maternelle – tout comme Steven et Ludivine –, toutefois j'ai une sainte
horreur qu'il me taquine de la sorte alors je le fusille du regard.
Allez, Cassie, donne-nous des précisions, tente Brad, amusé.
Le contraire m'aurait été ! Il prend toujours un malin plaisir à me rendre dingue !
Oui, au lit, répliqué-je finalement à mon ami.
Je le savais ! lance Jérémy.
Je ne relève pas, refusant de passer le restant de ma soirée à débattre sur ma vie sexuelle.
Des précisions, peut-être ? tente Brad en approchant son visage du mien.
Non, tranché-je avant de vider le contenu de mon verre.
Jérémy commence à me raconter que Kevin a été blessé, qu'il tenait à moi... Je ne l'écoute que
d'une oreille, réalisant que venir dans cet établissement était une mauvaise idée.
Je veux rentrer ! décidé-je en regardant Brad pour qu'il me ramène.
Déjà ? s'étonne-t-il.
S'il te plaît.
D'accord.
Je souris en me levant pour quitter ma place.
Une fois dans la rue, je m'agrippe au bras qu'il me tend et marche jusqu'à la voiture. Mes amis ne
nous accompagnent pas, souhaitant profiter encore de leur soirée.
Brad me questionne sur la raison de ma morosité soudaine, je garde le silence. Il m'est impossible
de lui expliquer que j'aurais voulu trouver un nouvel amant pour ne plus penser à lui.
Nous rentrons chez nous en silence. Et je regagne ma chambre sans perdre un instant. Il ne me suit
pas, je l'entends repartir, presque certaine qu'il est allé retrouver l'une de ses amies.
Après une douche rapide, je me glisse dans sa chambre pour confirmer mes pensées : il n'est pas
là. Je réalise que je ne suis pas venue souvent dans cette pièce et décide d'y jeter un œil. Son lit est
défait, je me demande s'il lui arrive de le faire. Des vêtements trônent un peu partout, que ce soit plié
sur une chaise ou en boule sur le parquet. J'ouvre le tiroir de sa table de chevet en me traitant de sale
curieuse et y trouve une boîte de préservatifs, du gel anal et des revues pornographiques.
Charmant ! pensé-je.
Attirée par le désir de savoir ce qu'il aime le plus dans un lit, je prends le premier magazine en
main et le feuillète. Des filles nues sous tous les angles, seules ou accompagnées d'hommes et de
femmes. Elles n'ont vraiment aucune pudeur à s'exhiber ainsi, les doigts ou un objet dans la partie la
plus intime de leur anatomie ou sa voisine. Je me demande alors si Brad a déjà pratiqué la sodomie,
s'il aime ça. J'en arrive à me traiter de conne d'avoir de telles réflexions. Je remets la revue dans la
table de nuit et ferme le tiroir en me promettant de ne plus remettre un pied dans cette pièce.
Néanmoins, mon regard est attiré par un morceau de papier qui dépasse sous l'oreiller. Je le tire
délicatement pour constater que c'est une photo. Une photo de moi prise sur la plage il y a un an. Je la
replace, complètement troublée.
Brad a été explicite aujourd'hui avec moi, cependant, il est quand même parti retrouver une autre
femme. Je n'aurais pas dû réclamer à rentrer, j'ai besoin de me vider la tête.
Je sors hâtivement de la chambre pour retourner dans la mienne et m'allonge dans mon lit avec
mon téléphone en main. Je tape sur le clavier numérique un SMS que j'envoie à Brad :
Elle est bonne ?
Je n'obtiens aucune réponse. Ce qui quelque part confirme ce que je pense sur son occupation
actuelle.
Je finis par m'endormir, l'objet en main, et sursaute quand il vibre dans ma paume.
C'est toi que je veux.
Mon cœur s'emballe instantanément.
Ne souhaitant pas poursuivre le jeu que j'ai moi-même lancé, je ne réponds pas. Mais il vibre à
nouveau quelques minutes après.
Demain, on sortira tous les deux en discothèque et je ne veux aucun refus, aucun ami.
Je souris avant de lui répondre.
Je ne suis pas un second choix.
Mon téléphone ne vibre plus. Je me demande si je l'ai vexé, lui qui, habituellement, prend tout à la
rigolade.
***
Brad a passé la journée au lit, j'imagine qu'il est rentré tard ou tôt dans la matinée. Quoi qu'il en
soit, je me prépare pour ma sortie entre amis. Nous avons décidé d'aller danser. À vrai dire c'est mon
idée, seulement pour énerver celui qui me l'a proposé. J'ai passé une jupe noire plutôt courte et un top
assorti vraiment indécent. D'ailleurs, j'ai prévu un gilet pour traverser le salon, sans quoi ma mère ne
me laissera pas sortir dans cette tenue. J'enfile mes chaussures à talons quand Brad pénètre dans ma
chambre. Il semble encore endormi.
Tu es jolie, lance-t-il.
Je ne réponds pas et me mets sur mes jambes. Je suis prête à partir et je refuse qu'il vienne gâcher
ma soirée. Je dois absolument me trouver un petit ami et ce n’est pas avec lui dans les parages que j'y
parviendrai.
Il s'avance jusqu'à se coller dans mon dos pour me plaquer contre lui en posant sa main sur mon
ventre. J'en ai le souffle coupé mais pas seulement. Ce geste m'excite. Sa main sur ma peau me brûle
de l'intérieur, j'en ai mal de ne pas le sentir en moi. Sans me relâcher, il abaisse son visage jusqu'à
mon épaule qu'il embrasse. Il trace un sillon de baisers jusqu'à mon oreille où il glisse sa langue, me
rendant complètement flageolante contre lui. Je ferme les yeux pour savourer le plaisir intense que je
ressens en cet instant. Sa main se glisse sous mon vêtement, s'aventurant sur la peau nue de mon
ventre. Mon intimité est en fusion et je peine à le lui cacher. Jamais il n'avait été si démonstratif et s'il
continue je ne pourrai pas résister longtemps. Il embrasse ma clavicule tout en montant sa main plus
haut, jusqu'à frôler le tissu de mon soutien-gorge, puis murmure à mon oreille :
Je suis sûr que tu me désires... que tu es mouillée...
Je tente de reprendre contenance avant de répliquer, d'une voix consumée par le plaisir :
Tu aimerais vérifier ?
Tu me laisserais faire ?
Sa main ne se glisse pas sous mon soutien-gorge mais redescend. Il fait jouer ses doigts sur mon
ventre alors que je suis incapable de répondre, me noyant dans le désir que je ressens. Lorsque sa
main s'aventure sous ma jupe en caressant mes cuisses, je sens que je vais succomber. De ses doigts
il frôle le tissu de mon string, je n'en peux plus. Je dois mordre l'intérieur de ma joue pour ne pas
gémir. Quand il les glisse sous l'élastique pour caresser ma féminité, je suis au bord de la jouissance.
Je le sens glisser en moi, seulement de quelques millimètres, puis son téléphone sonne, il met fin à
tout, je suis au supplice. Lorsqu'il me lâche pour répondre, je vacille presque.
Qu'est-ce que tu veux ? demande-t-il à son interlocuteur.
Je suis obligée de m'assoir sur mon lit pour reprendre mes esprits. Sans ce coup de fil, j'aurais
enfin obtenu ce que je voulais. Qu'est-ce que je raconte ? Je ne veux rien ! Et surtout pas avec lui !
C'est bon, j'arrive ! décide-t-il avant de raccrocher.
Il se tourne vers moi comme si de rien n'était, comme s'il n'avait pas ses doigts en moi il y a une
minute à peine.
Tu vas où ce soir ? s'enquiert-il.
Je lui donne le nom de la discothèque, aussitôt après, il disparaît.
Je suis incroyablement frustrée.
***
Je ne pensais pas parvenir à me lâcher, néanmoins c'est le cas. Je m'amuse sur la piste de danse,
que ce soit avec Ludivine ou des inconnus très réceptifs. Le reste n'est plus dans ma tête. Je cherche
mon futur petit ami. Mes yeux se posent sur un beau brun qui ne cesse de me reluquer du coin de l'œil.
Il semble légèrement plus âgé que moi, mais quelle importance ! Il est au bar quand je décide de
l'accoster.
Tu danses ? proposé-je en me trémoussant sur le rythme de la musique.
C'est quoi ton nom ? s'intéresse-t-il en souriant.
Cassie.
Il se lève du tabouret avant de se présenter :
Mark. Je suis ici pour les vacances. Et toi ?
Parfait, pensé-je.
Je vis ici.
Je lui prends la main et l'attire sur la piste où je me déhanche abusivement contre lui. Mark semble
apprécier, en tout cas il n'a pas ses mains dans les poches ! Il n'a aucune pudeur en me pressant les
fesses contre lui. Encore moins lorsqu'il m'embrasse alors que nous nous connaissons depuis cinq
minutes à peine. Sa langue caresse agréablement la mienne, me donnant beaucoup de plaisir, mais pas
autant que j'en espérais.
Je l'invite à ma table et le présente à Ludivine, Steven et Jérémy. Mark boit des bières avec nous
et nous faisons connaissance. Le beau brun m'avoue avoir vingt-trois ans, j'imagine qu'il maîtrise le
sujet qui m'intéresse et j'ai hâte de pouvoir le juger par moi-même.
La soirée est un véritable délice. Mon nouveau copain est d'une compagnie très agréable et j'ai
déjà l'idée de passer un bout de la nuit chez lui. Néanmoins, tout bascule vers minuit quand Brad se
joint à nous. Je suis abasourdie en le voyant s'assoir en face de moi. Il fixe la main de Mark presque
posée sur mon sein droit avant de réclamer son attention.
Ôte ta main de ma sœur, s'te plaît !
Tout penaud, mon petit ami obéit en s'excusant.
Je fixe Brad qui ne s'était, jusque là, permis aucune intervention. Il jouait seulement. Maintenant,
j'ai l'impression que les choses ont changé, qu'il prend une autre direction. Il ne s'amuse plus de mon
attitude, il me veut rien qu'à lui.
Tu as terminé ce que tu avais à faire ? le questionné-je, méprisante.
Alors qu'il s'apprête à répliquer, une blonde pulpeuse se jette sur lui.
Hey, Brad ! lance-t-elle avant de lui faire un smack.
L'une de ses amies, j'imagine. Sa présence me rend dingue ! Je détourne mes yeux d'eux pour
embrasser Mark, caressant sa langue de la mienne sans aucune pudeur. Je ne souhaite qu'une chose :
montrer à Brad qu'il perd son temps avec moi. Je ne serai jamais à lui. Lorsque je mets fin au baiser,
je me rends compte que mon soupirant est parti. Je devrais en être soulagée, mais mon cœur se serre.
Je me demande s'il est en compagnie de la jeune femme qui était là il y a encore quelques secondes.
Je n'ose pas poser la question à Ludivine qui ne remarque rien de mon trouble.
Plus d'une heure plus tard, nous quittons la discothèque, et Mark propose de me reconduire chez
moi, ce que j'accepte. Une fois installée dans son 4x4 je lui demande, une lueur espiègle dans les
yeux, s'il ne serait pas plus intéressant d'aller prendre un dernier verre chez lui.
Il n'y réfléchit même pas et accepte. C'est ainsi que dix minutes plus tard, je me retrouve dans une
tente. J'avoue que ce n'est pas vraiment ce que j'espérais. Quand il m'a dit être en vacances à Palavas,
je le voyais dans sa famille ou une maison pleine de mecs.
Le dernier verre se transforme en cannette de bière pas fraîche et presque imbuvable. Je lui fais
rapidement part de mes envies en lui donnant un baiser sans équivoque. Mark m'allonge sur son sac
de couchage sans quitter mes lèvres et glisse ses mains sous ma jupe. Je le trouve bien rapide, surtout
lorsque ses doigts contournent le fin tissu noir afin d'entrer en moi. Il va-et-vient d'abord lentement
puis plus vite en quittant mes lèvres pour embrasser ma gorge. J'éprouve beaucoup de plaisir avec
lui, je gémis lorsque ses doigts se retirent, me privant de lui. Il enlève son tee-shirt pour me dévoiler
un torse parfait. Attirée, je pose mes mains sur sa peau pour le caresser, ses yeux brillent de désir et
moi je veux le sentir en moi immédiatement. Mark m'ôte mon top puis mon soutien-gorge pour
caresser mes seins, passer ses doigts sur mes mamelons dressés par le désir. Le feu me consume, je
commence à ne plus avoir de patience. En un rapide mouvement, il ôte son pantalon encombrant et
offre son érection à ma vue. Je passe mes doigts sur son sexe, le faisant soupirer d'aise.
Tu as une capote ? demandé-je, pressée.
Il en attrape une dans la poche de sa veste et déchire l'emballage avec les dents avant de me le
tendre. Je la sors et l'enroule sur toute la longueur de son membre engorgé. Mark s'approche pour
m'embrasser longuement avant de s'allonger sur moi. Lorsqu'il me pénètre, je laisse échapper un
soupir de bien-être. Il quitte mes lèvres pour nicher sa tête dans mon cou alors qu'il va-et-vient dans
mon intimité, alternant lenteur et rapidité, me faisant gémir de plus en plus fort.
La prochaine fois je t'emmènerai à l'hôtel, ce sera plus pratique pour tester d'autres positions,
souffle-t-il dans mon oreille après avoir joui.
Quelle bonne idée ! J'acquiesce aussitôt, suggérant même que cette prochaine fois soit demain. Il
accepte en souriant et me donne un long baiser avant de me reconduire chez moi.
Machinalement, je regarde dans la chambre de Brad. Vide. Je suis déçue alors que je donnerai tout
pour ne pas l'être. Je me précipite dans la salle de bain pour prendre une douche. J'ai passé une
bonne soirée et il faut que mon humeur soit voilée par son absence. J'en suis malade !
En sortant de la douche, je m'enroule dans une serviette et regagne ma chambre. Je sursaute en
allumant la lumière. Brad est assis sur mon lit, mains croisées et tête de basse. Je comprends tout de
suite que quelque chose ne va pas.
Il est tard, me fait-il remarquer en se redressant.
Ma mère ne m'a pas donné de couvre-feu, il me semble, raillé-je.
Tu t'es bien amusée ? m'interroge-t-il en s'approchant de moi jusqu'à presque me toucher.
Oui. Et toi ?
Bof, se contente-t-il de répondre. Jusqu'où serions-nous allés si...
Il laisse délibérément sa phrase en suspens.
Si tu n'étais pas parti rejoindre ta pouffe dès qu'elle a claqué des doigts ? proposé-je,
mauvaise.
Il sourit tristement.
Tu ne le sauras jamais, réponds-je finalement à sa question.
Tu as couché avec ta nouvelle conquête ?
Je hausse les épaules, ne souhaitant pas lui répondre, et entreprends de sortir un pyjama de mon
armoire. Je le jette sur mon lit ensuite en réclamant un peu d'intimité.
C'est moi qui fais naître le désir en toi, celui-là même que tu vas assouvir dans les bras d'un
autre.
Je sais qu'il a raison, mais ne réponds rien et le fixe.
Tu peux te taper tous les mecs que tu veux, ça ne changera jamais rien au fait que c'est moi que
tu veux entre tes cuisses.
Là encore, je ne le confirme pas.
Pour ton info, la nana qui m'a appelé quand on... c'est Marie, elle est enceinte et ne sait pas
comment l'annoncer à Doug.
Je me sens nulle soudainement. Doug est son meilleur ami et Marie est la copine de ce dernier
depuis plus de cinq ans.
Je ne pouvais pas savoir, tu n'as rien dit, me défends-je.
Pour être tout à fait honnête, j'ai sauté la blonde de la boîte, mais c'est toi que je voulais.
Il sort de ma chambre après ces dernières paroles et moi je suis perdue. Je ne sais plus quoi
penser.
***
Je suis allongée sur mon lit, un livre en main pour tuer le temps. J'attends Ludivine et sa cousine,
Tracey, qui est en ville pour quelques jours, afin de passer un après-midi entre filles à la plage.
Plongée dans ma lecture, je sursaute quand mon lit s'affaisse pour voir que Brad vient de s'y
assoir.
Qu'est-ce que tu lis ?
Je lui montre la couverture du livre : une romance érotique.
C'est pas plus sympa de pratiquer ?
Sans doute, accepté-je de reconnaître.
L'une de ses mains s'aventure sur ma jambe, remontant jusqu'à ma cuisse, allumant instantanément
un feu brûlant dans mon bas-ventre. Il m'est impossible de lui demander à quoi il joue tant ma gorge
est nouée par l'émotion. Il se rapproche de moi pour pouvoir faire glisser son autre main sur mon
autre cuisse. Son regard capture le mien alors que ses doigts caressent ma peau, me rendant toute
flageolante. Je laisse tomber mon livre quand il saisit l'élastique de mon string pour le faire glisser
jusqu'en bas de mes jambes avant de me le retirer. Les battements de mon cœur s'accélèrent tandis
qu'il remonte ma jupe, dévoilant mon intimité à sa vue. Il écarte mes jambes, me dévorant de ses
prunelles brûlantes avant d'abaisser sa bouche contre mes cuisses où il dépose une myriade de
baisers. Je suis au bord de l'évanouissement. Il s'approche dangereusement de mon intimité alors que
déjà je serre la couette dans mes mains, éprouvant un plaisir intense en sentant son souffle contre ma
peau. Sa langue passe sur mon sexe, m'obligeant à lâcher un gémissement, puis un second, avant de
s'aventurer dans mes replis intimes. Je suffoque tant le plaisir me consume, davantage lorsqu'il
tournoie en moi avant d'ajouter ses doigts à la délicieuse torture qu'il me fait subir. Je gémis à en
perdre la tête, complètement happée par le plaisir qu'il me donne. Sa langue taquine mon clitoris
tandis que ses doigts vont et viennent en moi, m'égarant complètement. J'ai l'impression que plus rien
n'existe. Seul Brad et le plaisir intense qu'il me donne. J'étais loin d'imaginer qu'une telle vague de
bien-être pouvait exister. Il ne relâche pas ses efforts jusqu'à ce que j'atteigne l'orgasme, serrant mes
lèvres en criant pour ne pas prononcer son nom alors qu'il me brûle de le dire.
Brad perd son regard sur moi ensuite, je suis complètement alanguie, repue par le plaisir. Parce
que c'était lui. Je réalise qu'il a raison, il est le seul à pouvoir me combler. Je ne cherche cependant
pas à savoir pourquoi.
Verdict ?
Je ne sais même pas de quoi il parle, encore dans les limbes du plaisir.
La lecture ou la pratique ? précise-t-il sa question en voyant que je ne réponds pas.
La pratique, réponds-je en m'asseyant pour approcher mon visage du sien.
Je suis ton homme pour toute sorte de pratique, susurre-t-il à mon oreille.
Il frôle ma joue de la sienne en se reculant légèrement puis, alors qu'il s'apprête à effleurer mes
lèvres des siennes, la sonnette retentit.
Je soupire de mécontentement. Et lui sourit, il est diablement sexy.
Il quitte mon lit pour aller ouvrir la porte à l'importun. Quand j'ai remis mes idées en place, je
réalise que c'est sans doute Ludivine et Tracey. J'enfile alors rapidement mon maillot de bain, encore
alanguie par mon précédent orgasme.
Brad revient et confirme mes pensées. Il se place derrière moi pour fermer mon haut en prenant
soin d'effleurer ma peau. Il dépose ensuite un baiser sur mon épaule, me faisant frissonner.
Tu passes la soirée avec moi ?
Je ne sais pas, réponds-je en m'écartant pour mettre mes affaires dans mon sac de plage.
Je bosse lundi, j'ai envie de...
De ? ne puis-je m'empêcher de le questionner en pivotant pour le regarder.
Il fait quelques pas jusqu'à moi et prend mon visage en coupe.
De beaucoup de choses, en fait. On en discutera ce soir si tu acceptes un rendez-vous avec
moi.
Où ça ? m'intéressé-je.
Dans ma chambre.
Avec nos parents à côté ça risque d'être glauque, sans compter qu'on est samedi et si on passe
notre soirée dans sa chambre on risque de susciter des interrogations.
Trouve autre chose, répliqué-je en repoussant ses mains.
Je saisis mon sac, prends mes lunettes de soleil et dépose un baiser sur les lèvres de mon
ténébreux séducteur. J'en avais terriblement envie et rien qu'effleurer sa bouche me rend dingue.
Brad sourit.
Je maintiens, Cassie. Je te veux dans ma chambre ce soir.
Je ne relève pas et sors de la pièce pour retrouver Ludivine et Tracey, que je vois pendant les
vacances, au salon.
On y va ! décidé-je.
***
En enfilant ma tenue de soirée – ensemble jupe et top chocolat –, je repense à mon après-midi sur
la plage. Il aurait pu être parfait mais ce n'était pas le cas. Pour deux raisons. D'abord, je ne
parvenais pas à me sortir Brad de la tête et, ensuite, Tracey m'a avoué avoir des vues sur mon frère.
Elle m'a questionnée sur lui, voulant savoir s'il avait une copine, quel était son style de filles. J'ai
joué le jeu sans entrain. Maintenant je n'ai qu'une peur : qu'il sorte avec elle. Tracey m'a demandé de
l'inviter ce soir ; nous allons à une fête sur la plage.
C'est pour moi cette tenue ? lance Brad en entrant dans ma chambre.
Tu m'accompagnes sur la plage ce soir ? lui proposé-je.
Je m'approche de lui en l'informant que Tracey en pince pour lui, juste pour capter sa réaction.
Aucun intérêt pour moi, réplique-t-il.
Un bon point pour lui.
Je noue mes mains autour de son cou. Il semble surpris par mon geste, mais seulement quelques
secondes, il referme ensuite ses bras autour de moi pour me serrer contre lui.
Tu viens avec moi et on finit la nuit dans ta chambre ensuite.
Il me considère un instant.
Tu as bu ? s'intéresse-t-il.
Non, mais si tu me demandes si je suis ivre, c'est oui... de plaisir.
Il esquisse un sourire.
Ton mec sera là ?
Oui, seulement pour se faire jeter.
Intéressant, souffle-t-il en passant ses mains sur mes fesses. Quels sont tes projets ?
M'en trouver un autre.
T'en as pas marre de jouer à ça ? m'interroge-t-il en brisant l'étreinte, visiblement peiné.
Je ne joue plus, assuré-je.
Mais mes mots ne réussissent pas à le calmer.
Tu viendras ?
J'en sais rien.
Je veux que tu viennes, insisté-je lourdement.
D'accord. Tu pars et tu rentres avec moi quand je le décide.
Ok.
Il cède et m'informe aller se préparer. J'en profite pour appeler Ludivine afin de la prévenir qu'il
est inutile qu'elle passe me prendre. Elle glousse en m'assurant que la présence de mon frère fera la
joie de sa cousine. Elle n'a pas idée à quel point elle fera également la mienne.
Brad revient dans mon antre une vingtaine de minutes plus tard, il porte un jogging noir, il est juste
à tomber.
On y va ?
Je le suis avec plaisir et, après que nos parents nous aient souhaité une bonne soirée, nous partons
à bord de sa Golf.
T'as pas peur de prendre froid ? s'amuse Brad en posant sa main chaude sur ma cuisse.
Ma réaction est imminente, je brûle de désir.
Aucun risque si tu restes à mes côtés.
Il sourit en reposant sa main sur le volant, reportant son attention sur la route.
Nous allons rejoindre Ludivine et sa cousine sur la plage. Alors que la première m'interroge sur
Mark, la seconde s'empare du bras de Brad pour s'éloigner avec lui. Je la trouve culottée ! Étant
donné qu'il m'a assuré qu'elle ne représentait aucun intérêt pour lui, je ne m'interpose pas. D'ailleurs,
j'aurais l'air de quoi ?
Ludivine et moi allons chercher à boire et nous nous asseyons sur un gros rocher quand Mark
arrive à notre hauteur.
Salut, les filles ! lance-t-il avant de tenter de m'embrasser.
Je tourne la tête, il ne fait que frôler ma joue avant de me questionner du regard.
Je veux autre chose que ce que tu sembles disposé à me donner, expliqué-je.
Comment ça ?
N'insiste pas, rétorqué-je en voyant Tracey et Brad venir vers nous. C'est terminé.
Mark obéit et s'éloigne, je ne devais pas l'intéresser autant que ça.
Ça y est ? me questionne Brad en s'arrêtant devant moi, me dévorant du regard.
Oui.
Tu lui as trouvé un remplaçant ?
Oui.
Lequel de ces blaireaux va se faire avoir ? demande-t-il en faisant un tour d'horizon.
Je me lève et lui demande de me suivre à l'écart des deux filles, le regard des autres m'important
peu.
C'est celui-là, regarde, dis-je en prenant sa main pour l'attirer auprès de moi.
Lequel ?
Celui que je vais embrasser dans moins de vingt secondes.
Ne fais pas ça, me supplie-t-il alors que je lâche sa main. Cassie...
Je pose mes mains sur son torse par-dessus son tee-shirt sans quitter son regard. Il s'attend à ce
que je parte d'ici quelques secondes, mais c'est l'inverse qui se produit, j'écrase mes lèvres sur les
siennes. Je sens ses bras se refermer autour de ma taille alors que je glisse mes mains derrière sa
nuque. Brad ne fait aucun geste qui pourrait me faire reculer, c'est moi qui dois forcer la barrière de
ses lèvres pour glisser ma langue dans sa bouche. Lorsque je rencontre la sienne, je défaillis
complètement, électrisée par ce contact bouleversant. Je me laisse transporter par notre baiser quand
je le sens se détendre contre moi. Il me fait bien plus d'effet que tout ce que j'ai connu jusqu'à présent,
me transportant sur une autre planète, celle du plaisir suprême.
Nous y mettons fin pour reprendre notre souffle, c'est là que je rencontre le regard interrogateur de
Brad.
J'en ai marre de jouer, soufflé-je en caressant sa nuque.
Très bon choix. Maintenant, on peut rentrer ?
Comme tu veux.
Nous regagnons la voiture côte à côte, j'en profite pour le questionner sur sa discussion avec
Tracey. Il me la relate, m'expliquant qu'elle a tenté de le séduire et que lui s'ennuyait, n'ayant que
pour seule envie : celle de me rejoindre.
Lorsque nous rentrons, il est plus de vingt-trois heures et nos parents sont couchés, nous pouvons
alors nous installer dans la chambre de Brad.
De quoi voulais-tu discuter ? demandé-je sans regarder l'intérieur de la pièce que je connais
déjà.
Je n'ai absolument pas envie de parler, me répond-il en s'avançant vers moi.
J'ai l'impression d'être au septième ciel lorsque ses doigts caressent mes lèvres. Il capture ma
bouche pour un baiser fiévreux tout en m'enlaçant contre lui. Je défaillis quand sa langue danse contre
la mienne, me contraignant à m'agripper à lui pour ne pas vaciller. Mon cœur tambourine dans ma
poitrine à ce simple contact, je n'ose à peine imaginer ce que je ressentirai lorsqu'il sera en moi. Je
ne repousse plus l'idée, maintenant elle m'apparaît comme la suite logique.
Brad me conduit jusqu'à son lit et allume la lampe de chevet. J'en profite pour regarder autour de
moi où rien n'a changé. Mon compagnon retire sa veste de jogging puis son débardeur, me laissant
sans voix devant son corps parfait. Il a les bras et les épaules tatoués, ce à quoi je n'avais jamais
porté la moindre attention. À tort.
Quand il se tient devant moi, je caresse sa peau, percevant facilement son trouble lorsqu'il ferme
un instant ses paupières. Mes doigts commencent leur exploration sur ses épaules, puis glissent
jusqu'à ses tétons que je caresse. Tandis qu'il passe sa main dans mes cheveux, je lève les yeux pour
le contempler. Jamais il ne m'a paru aussi beau et désirable. Je pose ma bouche sur son mamelon
droit pour le titiller de ma langue et l'embrasser durant plusieurs secondes avant de réserver le même
sort au gauche. Brad gémit en rejetant la tête en arrière, plaquant sa main derrière ma nuque. Je
dépose une traînée de baisers jusqu'à son ventre tout en descendant son pantalon. Je perçois sa
respiration s'accélérer, la mienne également. Il retire ses vêtements pour me faciliter la tâche alors
que je m'assois sur le bord de son lit. Son sexe en érection éveille en moi des désirs interdits, j'ai
envie de lui comme jamais auparavant. Je retire mon top, lui dévoilant ma poitrine nue, et prends son
membre entre mes doigts, le faisant soupirer d'aise. Il laisse échapper un « oh » lorsque mes lèvres
frôlent sa virilité, puis ma langue en parcourt toute la longueur avant que je le prenne dans ma
bouche. Brad l'ignore, mais c'est la première fois que je pratique une fellation. Je pense m'y prendre
correctement en l'entendant murmurer mon prénom. Je le suce avidement, alternant lenteur et rapidité,
me fiant à ses réactions. Après l'avoir retiré de ma bouche, Brad m'oblige à m'allonger, me délestant
de ma jupe et mon string. Sentir ses mains sur moi me fait complètement perdre la tête. Je suis
totalement prête à l'accueillir.
Tu as une capote ? lancé-je pour lui faire comprendre que je suis au bord de la liquéfaction.
Je ne veux pas de ça entre nous, susurre-t-il de sa voix rendue rauque par le plaisir.
Brad s'allonge sur moi bien trop lentement à mon goût. Il dépose une myriade de baisers dans mon
cou avant de faire glisser sa langue jusqu'à ma poitrine. Il lèche l'un de mes mamelons tendus par le
désir avant de le sucer entre ses lèvres, me faisant gémir. L'autre a droit au même traitement, me
rendant totalement pantelante contre son corps brûlant. Je sens son sexe frôler mon intimité quand il
remonte jusqu'à mes lèvres en embrassant chaque centimètre carré de ma peau. L'attente est
insoutenable.
Viens en moi, soufflé-je en glissant mes mains sur toute la longueur de ses bras.
Il obéit et pénètre son membre gonflé dans mon intimité, me faisant gémir de plaisir. Il s'arrête
aussitôt, me dévorant du regard. Je peux lire le désir dans ses yeux, le bonheur également. Je suis
comme lui : je suis bien.
Brad commence lentement à aller et venir en moi ; mes yeux se révulsent sous l'avalanche de
plaisir qui me consume. Je suis au bord du précipice, je vais jouir, je le sens. Mon compagnon
également. Il met fin aux pénétrations, s'immobilisant dans mon corps afin de reprendre le contrôle de
lui-même, et m'embrasse longuement avant de recommencer ses va-et-vient dans un rythme plus
soutenu. Il ne nous faut pas longtemps pour atteindre l'orgasme. Je me mords l'intérieur de la joue
pour ne pas crier, laissant toutefois échapper quelques gémissements. Je le sens se répandre en moi
tout en fermant les yeux tant je suis sous l'emprise de l'extase.
Quand Brad s'affaisse sur mon corps alangui, je perçois sa respiration saccadée. Je me sens
merveilleusement bien, comme flottant sur un nuage au pays de la jouissance. Pour la première fois
de ma vie, je suis satisfaite.
Mon amant se redresse pour me contempler et esquisse un sourire de satisfaction en me voyant
comblée. Il capture mes lèvres ensuite pour un baiser sensuel où nos langues dansent l'une contre
l'autre.
Brad se retire avant de s'allonger sur le lit à côté de moi ; il ouvre son bras pour que je l'y
rejoigne. Je n'ai aucune envie de regagner ma chambre et le lui dis.
Eh bien, reste ici.
Il remonte la couverture sur nos corps transpirants et dépose un baiser sur ma tempe avant de
m'entourer de ses bras possessifs. Je ne tarde pas à sombrer dans les abymes du sommeil, aucune
ombre au tableau dans ma vie qui prend une tournure inattendue mais tellement délicieuse.
***
Me réveiller à côté de Brad est un véritable bonheur, néanmoins il est presque huit heures et si je
ne veux pas que ma mère nous découvre nus dans le même lit, je dois quitter les bras tendres de mon
amant de la veille.
Quelques minutes après, je me sens bien seule dans mon grand lit froid. Je ne parviens pas à
retrouver le sommeil, me remémorant ma nuit dernière : un vrai délice.
Brad se lève tard et il est plus de seize heures quand je le croise dans la cuisine, devant un bol de
café.
Il faut que je te parle, me glisse-t-il à l'abri des oreilles de nos parents.
Je déteste cette phrase mais acquiesce néanmoins.
C'est la boule au ventre que je l'attends dans ma chambre. J'ai peur que maintenant que je lui ai
cédé, qu'il a obtenu ce qu'il voulait de moi, il ne me trouve plus attrayante.
Quand il rentre dans ma chambre, mon cœur s'accélère et, quand il fond sur moi pour m'embrasser,
je me liquéfie, profitant de sa merveilleuse caresse aux connotations érotiques.
Pourquoi tu t'es sauvée ? souffle-t-il contre ma bouche.
À cause de nos parents.
Un véritable obstacle à notre amour... si amour il y a.
Cassie, écoute, réclame-t-il en me prenant les mains.
Je suis statufiée de peur. Celle de le perdre.
Je ne veux pas d'un plan cul ou d'une relation dans l'ombre. Je veux une vraie relation avec toi,
avec tout ce que cela implique.
Je suis aux anges même si je ne réalise pas encore ce que cela signifie. Alors que je m'apprête à
répondre, il lâche l'une de mes mains et pose un doigt sur ma bouche. Je fonds à ce simple contact.
Tu me donneras ta réponse demain. Je veux que tu réfléchisses avant.
Ce que je lui promets de faire par un hochement de tête.
Tu viendras me retrouver au garage quand tu seras sûre de toi.
Brad travaille dans un garage depuis un an et demi maintenant et je n'y ai jamais mis les pieds,
pourtant il n'a pas lésiné sur les moyens pour m'y faire venir.
Je dois aller voir Marie. Je te dis à plus tard.
Elle a de la chance d'être la copine du meilleur ami de Brad sinon je serais folle de jalousie. Pour
être honnête, je le suis quand même un peu.
Brad, quand tu dis que tu veux une vraie relation, tu y inclus... la fidélité ?
Il esquisse un sourire.
Évidemment. Et tu n'as rien à craindre de Marie ou de qui que ce soit. Tu es la seule.
Je me jette à son cou comme une adolescente et souris en sentant ses bras se refermer autour de
moi.
***
Je n'ai pas vu Brad depuis notre discussion, il est rentré tard de chez Marie et j'étais déjà couchée.
Je n'ai pas passé mon lundi à réfléchir, pour moi la réponse coule de source, c'est la seule possible.
Je ne suis pas stressée dans la voiture qui me conduit au garage. Ne pouvant demander ce service
à personne, j'ai sollicité Ludivine, ma meilleure amie. Elle ignore la raison de ce déplacement mais
le comprendra bien assez tôt, tout comme Tracey qui espère des choses de Brad.
Vous pouvez m'attendre là ? demandé-je en sortant du véhicule. Je n'en ai pas pour longtemps.
Je préfère être seule avec Brad au moment où je lui donnerai ma réponse.
Les portes du garage sont ouvertes, ce qui me permet de localiser rapidement le jeune homme que
je cherche. Ses collègues me voient avant lui et j'ai droit à des sifflements, ce qui fait lever la tête de
Brad du capot. Il porte une combinaison grise, repliée au niveau de la taille, et un tee-shirt noir. Il est
taché de graisse, mais je m'en moque en m'approchant de lui.
Salut, lancé-je en m'arrêtant.
Salut.
Il s'essuie les mains sur un torchon blanc à la base, mais virant plus vers le gris maintenant, avant
de le fourrer dans sa poche.
Je suis prête à assumer, dis-je.
Il sourit, ravi par ma réponse.
Je me colle contre lui malgré ses mises en garde concernant le cambouis sur ses vêtements de
travail. Je m'en moque complètement et me love contre son corps tout en passant mes bras autour de
son cou. La seconde suivante, je pose mes lèvres sur les siennes, ajoutant ma langue dans ce baiser
qui prend une dimension érotique. Nous sommes sifflés par ses collègues mais n'en avons que faire.
Je sens les mains de Brad se glisser sous mon top noir pour caresser mon dos, je frissonne de désir.
Lorsque nous nous détachons l'un de l'autre pour respirer, je vois qu'il regarde derrière moi avant
de replonger ses yeux dans les miens.
Tu es venue avec qui ?
Ludivine, réponds-je.
Elle a la bouche grande ouverte, s'amuse-t-il.
Je comprends que ma meilleure amie nous a vus et qu'il va falloir que je lui explique les choses.
J'espère qu'elle comprendra.
J'ai choisi d'assumer ma relation avec lui afin d'être heureuse au grand jour, de ne pas le perdre. Il
est temps de commencer.
D'abord avec Ludivine, puis avec nos parents...
Fin de l'épisode 1.
Épisode 2 : Reviens-moi.
[1] Acteur américain
Couverture réalisée par Les Editions Sharon Kena
Crédits images : Dreamtime.com
N° éditeur : 917089-36540
dépôt légal : mai 2013