SCHÉMA PRÉVISIONNEL DES FORMATIONS EN LYCÉES 2007

Transcription

SCHÉMA PRÉVISIONNEL DES FORMATIONS EN LYCÉES 2007
SCHÉMA RÉGIONAL
DE LA FORMATION TOUT AU LONG DE
LA VIE
Livret :
SCHÉMA PRÉVISIONNEL
DES FORMATIONS
EN LYCÉES 2007-2013
Avant-projet du 10 avril 2007
1
2
SYNOPSIS
Avant propos
5
Les collectivités sont amenées à accroître leur implication dans le service public de
l’éducation dans un contexte qui appelle une action renforcée pour réduire les inégalités,
soutenir le développement et favoriser l’insertion, ...
Introduction
Guide de lecture .................................................................................................... 11
1/ Concourir à l’insertion sociale en adoptant une vision globale de la
formation de la personne : hommes-femmes, citoyens, professionnels
Synthèse : diagnostic et propositions ...................................................................... 15
• Diagnostic : La jeunesse représente une véritable ressource pour l'avenir, la
vie scolaire doit l'y préparer, ...
• Proposition : Donner les moyens aux jeunes d'accéder à l'autonomie et de
prendre une part active à la vie collective, ...
Axes d’intervention :
• Développer la participation des lycéens et leur accès à l’autonomie par les nouveaux
médias
...................................................................................................21
• Soutenir la prise de responsabilité et valoriser l’esprit d’entreprendre des lycéens .. 23
• Favoriser l’apprentissage actif de la citoyenneté en soutenant les initiatives
d’animation de la vie lycéenne ............................................................................... 24
• Élargir les champs de l’éducation et l’ouverture des établissements
............... 28
2/ Rendre les franciliens acteurs de leur projet personnel et de formation
Synthèse : diagnostic et propositions ...................................................................... 35
• Diagnostic : L’orientation scolaire et professionnelle, un déficit de
démocratie, ...
• Proposition : Mettre en place les conditions d’une orientation progressive et
choisie tout au long de la vie, ...
Axes d’intervention :
• Développer l’éducation à l’orientation dès le collège
......................................... 41
• Mieux répondre aux besoins d’information des jeunes sur les filières de formation, les
métiers et les débouchés
..............................................................43
• Mettre en réseau les acteurs régionaux de l’information et de l’orientation et mailler le
territoire régional
...................................................................................45
• Relier l’école et le monde du travail
..................................................................... 47
3/ Améliorer le niveau de formation et de qualification et favoriser
l’insertion durable
Synthèse : diagnostic et propositions ........................................................................53
• Diagnostic : L’évolution des sciences, des techniques et des organisations va
exiger une formation professionnelle et personnelle plus importante, ...
• Proposition : Élever le niveau de formation, mieux garantir l'insertion,
compléter la qualification des jeunes par des compétences d'avenir, ...
Axes d’intervention :
• Renforcer le trépied de l’insertion : qualification, maîtrise des TIC et maîtrise des
langues
.............................................................................................................59
• Élever le niveau de formation et offrir une carte des formations débouchant sur des
métiers porteurs ou permettant l’accès à des métiers variés
....................... 64
• Aménager les lycées afin qu’ils renforcent la réussite des jeunes ............................. 86
3
4/ Établir des partenariats avec le monde professionnel et socioéconomique
Synthèse : diagnostic et propositions ........................................................................93
• Diagnostic : La relation avec le monde socio-économique dès la formation
améliore les perspectives d’insertion des jeunes, ...
• Proposition : Articuler développement économique et humain dès la formation
initiale, ...
Axes d’intervention :
•... Approfondir les échanges et le partenariat avec le monde socio-économique au
niveau régional
95
• Soutenir les échanges et les partenariats avec le monde socio-économique au niveau
des lycées
97
5/ Sécuriser et valoriser les parcours de formation et d’insertion par la
complémentarité des voies et mode de formation
Synthèse : diagnostic et propositions .....................................................................103
• Diagnostic : Les discontinuités des parcours de formation sont une des causes
du décrochage scolaire qui fragilise les individus face à l’emploi, ...
• Proposition : Faciliter et accompagner les transitions pour permettre des
parcours de formation réussis, ...
Axes d’intervention :
• Sécuriser les parcours en offrant aux jeunes le meilleur des dispositifs et
développer des outils de suivi et de capitalisation ............................................ 107
• Sécuriser les parcours aux charnières les plus sujettes à rupture..................... .110
6/ Réduire les inégalités et lutter contre les discriminations
Synthèse : diagnostic et proposition .....................................................................115
• Diagnostic : Les inégalités territoriales, sociales et culturelles pèsent
lourdement sur les inégalités de réussite, ...
• Proposition : Donner à chaque jeune les moyens de réussir, ...
Axes d’intervention :
• Développer la lutte contre le décrochage scolaire et faciliter la reprise de formation 123
• Initier des actions de soutien à l’accompagnement éducatif pour ceux pour qui l’accès
à la réussite est le plus difficile
............................................................... 125
• Renforcer l’aide sociale individuelle pour pallier les inégalités ................................. 128
• Permettre à chacun de choisir sa formation quel que soit son domicile et son origine
sociale .................................................................................................................. 130
• Améliorer l’accueil des élèves handicapés............................................................... 134
La démarche de mise en œuvre du schéma des lycées 2007-2013 ..................139
CONCLUSION ........................................................................................................147
Table des matières détaillée..............................................................................................151
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AVANT PROPOS
La décennie à venir sera sans nul doute celle de l’implication des collectivités
territoriales dans la formation et les Régions seront à l’avant-garde de cette
évolution.
Avec près de 500 000 lycéens en Ile-de-France, l’Etat et la Région en tant qu’acteurs
institutionnels principaux jouent respectivement et de manière complémentaire un
rôle dans l’avenir de l’éducation et de la formation des jeunes franciliens. Il est de
leur responsabilité de créer les conditions de la réussite dans une école de la
République. Même si l’Etat conserve la responsabilité première de promouvoir une
école de la réussite et l’accès à la culture générale pour tous, la Région est de plus
en plus impliquée dans le champ de la formation. Ainsi, la formation professionnelle,
l’apprentissage, les formations sanitaires et sociales ou artistiques relèvent, à des
degrés divers, de l’intervention majeure des Conseils Régionaux.
Dans un contexte où la formation « tout au long de la vie » devient à la fois un outil
indispensable pour faire face aux évolutions de la société et une chance de
connaissance permanente, où la variété des modes et voies de formation offerts est
un gage d’amélioration des performances du système éducatif, la vaste
réorganisation des pouvoirs publics engagée tant par la déconcentration de l’État
que par la décentralisation constitue un enjeu majeur pour un développement
durable et solidaire du pays.
En trente ans, notre système éducatif a dû répondre à des défis importants. La
massification des études secondaires et supérieures, ainsi que l’élévation du niveau
de formation de la population, ont été réussies. Pour autant, la part du déterminisme
social dans la réussite des parcours de formation n’a malheureusement pas fléchi.
L’enjeu des années à venir est plus que jamais la démocratisation. Si aujourd’hui les
enfants d’ouvriers atteignent le niveau du baccalauréat dans des proportions plus
importantes que par le passé - fortement par le biais du baccalauréat professionnel leur taux de poursuite d’étude dans l’enseignement supérieur reste faible. De plus, la
proportion d’enfants des milieux défavorisés dans les classes préparatoires et les
grandes écoles a diminué ces dix dernières années. Et il ne faut pas oublier une
catégorie plus récente d’enfants de famille durablement sans emploi dont la situation
scolaire est encore plus préoccupante.
Or, il y a urgence. Sociale d’abord pour donner de l’espoir aux enfants et aux jeunes
des familles des classes moyennes et défavorisées qui ont, lors des révoltes
urbaines de novembre 2005 ou des manifestations contre le contrat première
embauche (CPE) au printemps 2006, exprimé leurs angoisses légitimes face à
l’avenir. Sociétale ensuite car comment répondre aux défis d’aujourd’hui sans lutter
contre l’échec scolaire, les sorties sans qualification, les inégalités notamment envers
les femmes, sans augmenter le nombre de jeunes dans l’enseignement supérieur,
sans former plus de scientifiques alors même que nos performances en la matière
sont inférieures à celles des grands pays industrialisés et même de certains grands
pays émergents.
C’est l’enjeu de la nouvelle configuration des pouvoirs publics qui se fait jour.
L’articulation différente des responsabilités entre l’Etat, dont le rôle n’est pas remis
en cause, et les collectivités territoriales qui voient le leur renforcé, doit permettre le
5
renouveau de l’action publique. Dans ce contexte, la première tâche de la région
sera de continuer à assumer ses responsabilités.
ASSUMER PLEINEMENT L’EXERCICE DES COMPÉTENCES RÉGIONALES
En matière d’éducation, après 20 ans de décentralisation, l’ensemble des régions
atteint la maturité dans l’exercice des compétences transférées. Le titre du colloque
de l’Association des Régions de France (ARF) de Lille de juin dernier l’illustre : « Du
transfert des lycées aux projets régionaux pour la jeunesse ».
Comme les autres régions, l’Île-de-France entend assumer pleinement l’exercice des
compétences qui lui ont été transférées avec une volonté de voir progresser l’équité
et la réussite. Aucun jeune de notre région, et notamment des quartiers populaires,
ne doit pouvoir penser qu’il est oublié des progrès en éducation et en formation, et
au contraire doit penser qu’il peut avoir accès à la filière de son choix. Chacun doit
pouvoir également bénéficier d’une culture générale commune, de qualité, quelle que
soit la formation suivie, adaptée aux exigences de la vie moderne et répondant aux
besoins de formation du citoyen responsable et acteur de la société.
UN IMPORTANT DISPOSITIF DE PLANIFICATION RÉGIONALE
Le nouveau Schéma Prévisionnel des Formations en Lycées 2007-2013 s’inscrit
dans un contexte caractérisé par une extension des compétences de planification
des régions.
Un effort de planification très important a été engagé qui se traduit dans le nouveau
Schéma Directeur de la Région Île-de-France (SDRIF), adopté en février 2007.
Parallèlement à ces orientations sur l’aménagement, notre Région s’est également
engagée dans l’élaboration d’un Schéma Régional de Développement Économique
(SRDE), adopté en octobre 2006.
L’enjeu est d’articuler développement économique, développement social,
préservation de l’environnement et prévention des risques dans le sens d’un
développement durable. C’est pourquoi la Région doit apporter une contribution, en
partenariat avec l’Education Nationale, à l’éducation à l’environnement.
Quant au Schéma Régional de Développement Économique (SRDE), il soutient le
développement de l’Île-de-France dans le contexte nouveau de la société de la
connaissance, de la « numérisation » accélérée de la société et de l’accroissement
des échanges et de la concurrence internationale.
Enfin, le contrat de projets Etat-Région pour la période 2007-2013, adopté en février
2007, met en avant la nécessité de valoriser les ressources humaines franciliennes
et d’anticiper les mutations économiques, environnementales.
C’est dans ce contexte général de réflexion, pour un meilleur développement de l’Îlede-France et une réduction des inégalités dans notre Région, que s’inscrit le
nouveau Schéma régional de la formation tout au long de la vie.
6
CONTEXTE DU NOUVEAU SCHÉMA PRÉVISIONNEL DES FORMATIONS EN
LYCÉES 2007-2013
Un champ de compétences plus large
Notre nouveau Schéma régional de la formation tout au long de la vie s’inscrit dans
la continuité du Schéma 2000-2006 et intègre les données nouvelles qui découlent
du 2ème volet de la décentralisation.
La loi du 13 août 2004, qui définit « l’éducation [comme] un service public national,
dont l’organisation et le fonctionnement sont assurés par l’Etat, sous réserve des
compétences attribuées … aux collectivités territoriales pour les associer au
développement de ce service public », a étendu les compétences de la Région en
matière de formation. Elle a, maintenant, un champ de responsabilités élargi aux
publics adultes, aux formations sanitaires et sociales, aux formations artistiques et à
la coresponsabilité du Schéma de l’AFPA. De ce fait, le nouveau Schéma régional de
la formation tout au long de la vie est constitué de 3 documents complémentaires :
•
•
•
Le Schéma Prévisionnel des Formations en Lycées 2007-2013 ;
Un Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles
(PRDFP) des jeunes et des adultes ;
Des orientations pour l’enseignement supérieur.
Pour assurer la cohérence de l’action régionale dans ces trois domaines, ces 3 livrets
sont établis sur la base d’un « socle » commun de 6 principes stratégiques.
Un atout : le bilan du Schéma des Formations 2000-2006
Si le contexte est nouveau, le bilan du Schéma des Formations 2000-2006, qui a été
présenté au Conseil Régional le 15 décembre 2005, constitue un atout. Il montre en
effet qu’ayant défini des orientations cohérentes, notre Région s’est attachée très
sérieusement à faire ce qu’elle avait annoncé. Elle a mis en œuvre le Schéma qu’elle
s’était donné. Grâce à cette approche cohérente et à cette mise en œuvre
pragmatique et obstinée, des résultats tangibles ont été obtenus, notamment grâce
au choix de l’innovation pédagogique et éducative. Cette démarche, qui s’est révélée
efficiente, guide notre nouveau Schéma régional de la formation tout au long de la
vie.
UN ÉTAT DES LIEUX QUI APPELLE UNE ACTION RENFORCÉE DE LA RÉGION
Mais il faut prendre également en compte l’évolution du contexte général dans lequel
nous sommes. Il est différent d’il y a 6 ans.
Un contexte social marqué par l’accentuation des inégalités
La crise des banlieues a rappelé que l’Île-de-France doit faire face à l’accentuation
des inégalités sociales et géographiques. Tout ceci met en exergue, la fonction
éducatrice et socialisatrice de l’école, que la Région doit soutenir dans un territoire
où la cohésion sociale se trouve menacée, où les difficultés d’insertion des jeunes
dans le monde du travail nourrissent une certaine incompréhension entre
générations. La perception des inégalités participe d’un désappointement vis-à-vis de
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la mise en œuvre des principes fondateurs de la République. Au contraire, l’école
doit assurer l’égalité, la justice et le respect de tous.
Dans notre région se renforcent également les inégalités territoriales, sociales,
culturelles et technologiques. Ces disparités sociales et géographiques se traduisent
par des différences flagrantes de réussite suivant les origines sociales des élèves.
Ces freins sociaux et culturels à la réussite de tous sont à l’origine du décrochage
scolaire et des sorties sans qualification pour lesquels trois facteurs prépondérants
peuvent être identifiés :
•
•
•
•
•
Les discontinuités des parcours scolaires et de formation, en particulier lors du
passage du collège au lycée, lors des changements d’établissements, mais
également lors du passage du lycée à l’enseignement supérieur ;
Les inadéquations entre l’affectation et les attentes des jeunes, ainsi que le
manque d’information pour construire un vrai projet personnel ;
L’insuffisance des dispositifs consacrés à un suivi personnalisé des élèves en
difficulté ;
Le manque de passerelles permettant une réorientation choisie et accepté par
l’élève ;
Les difficultés d’organisation du travail scolaire, souvent en rapport avec une
incompréhension de la culture scolaire.
Un contexte économique difficile où la croissance doit être soutenue
Au plan économique, c’est la mondialisation, l’évolution de la répartition
géographique des fonctions, la « numérisation » accélérée de la société qu’il faut
prendre en compte.
L’Île-de-France reste une région forte, mais la compétition mondiale s’intensifie dans
les segments qui ont fait la force économique et industrielle francilienne jusqu’ici. De
ce fait, sa croissance est moindre que celles d’autres grandes métropoles
européennes et est inférieure à la moyenne nationale.
Il faut donc travailler à aller dans le sens d’un développement humain et durable pour
les Franciliens. C’est tout l’enjeu du Schéma Régional de Développement
Économique (SRDE) auquel le Schéma Prévisionnel des Formations en Lycées
2007-2013 apporte une contribution, car l’évolution de l’économie risque de créer un
décalage entre la qualification d’une partie de la population et les besoins
économiques. Ceci risque d’affecter particulièrement les ouvriers qualifiés et les
employés. L’évolution des emplois rend donc nécessaire une adaptation et une
élévation des compétences, des connaissances et des qualifications.
Or, l’évolution actuelle de l’appareil de formation ne va pas dans ce sens. Le taux
d’accès aux baccalauréats généraux et technologiques ne progresse plus. Le taux
d’accès aux baccalauréats professionnels ne permet pas une réelle augmentation du
nombre de diplômés de l’enseignement supérieur. Et le décrochage scolaire, s’il a
été réduit, reste trop important pour permettre une bonne insertion sociale.
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L’évolution rapide du monde économique nécessite inévitablement un taux bien plus
élevé de réussite en formation initiale, garante d’une réussite de la formation
professionnelle tout au long de la vie. Compléter la formation initiale par des
formations professionnelles continues est indispensable à l’évolution même des
métiers et favorable aux mobilités professionnelles. L’accès à ces formations
professionnelles nécessite une formation initiale solide. Dans un tel monde
changeant, il est essentiel de savoir se construire un projet personnel, de savoir le
faire évoluer, en fonction de ses aspirations, en tenant compte des évolutions, des
réalités économiques et sociales.
LES FINALITÉS DE L’ACTION RÉGIONALE : RÉDUIRE LES INÉGALITÉS ET
SOUTENIR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE
Le nouveau Schéma Prévisionnel des Formations en Lycées 2007-2013doit viser
des finalités sociales pour offrir à chacun sa voie de réussite, rétablir l’égalité des
droits, atteindre l’objectif d’une qualification pour tous et redonner l’espoir dans
l’avenir.
La Région Île-de-France entend occuper toute sa place dans le soutien à l’ensemble
des actions conduites dans les lycées pour prendre en charge la diversité des
publics, leur offrir des approches variées multipliant les occasions d’apprendre par
l’expérience, développer l’éducation de la personne, construire la citoyenneté et
développer ainsi la responsabilité, l’autonomie et la réussite.
Le nouveau Schéma Prévisionnel des Formations en Lycées 2007-2013 doit
également contribuer au développement durable. Pour ce faire, il faut retrouver le
chemin d’une ambition éducative pour tous en réunissant les moyens de réduire les
inégalités sociales, culturelles ou territoriales. Il faut élever le niveau des
compétences, des connaissances et des qualifications, qui est l’atout essentiel de la
ressource humaine de notre région. Un rapport du Conseil d’analyse économique
met en avant le fait qu’une année de formation supplémentaire génèrerait + 0,3 % de
croissance sur 30 ans dans une économie de la connaissance et dans un monde
ouvert.
Aller vers la réussite pour chacun, amener l’ensemble des jeunes à un plus haut
niveau de qualification, c’est donc à la fois répondre aux attentes légitimes des
jeunes et des familles et aux besoins de l’économie et du développement de l’Île-deFrance.
LA PROCÉDURE D’ÉLABORATION
FORMATIONS EN LYCÉES 2007-2013
DU
SCHÉMA
PRÉVISIONNEL
DES
Dans l’esprit de partenariat qui a toujours guidé notre collectivité, la Région a voulu
aller bien au-delà de ce que la loi impose : consulter les Conseils Généraux et le
Conseil Inter-Académique de l’Éducation Nationale sur le texte proposé au vote de
l’Assemblée régionale. Pour cela, elle a engagé des concertations préalables, avant
même qu’un texte ne soit établi. Le 27 février 2006, une large consultation des
partenaires a été engagée par le biais d’une rencontre et d’un appel à contributions.
27 contributions ont été adressées à la Région par des Élus et des groupes
politiques, des Conseils Généraux et des villes, les autorités académiques, des
associations de parents d’élèves, des lycées et des partenaires sociaux.
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Ces contributions ont largement approuvé, dans leurs grandes lignes, la déclinaison
pour le Schéma Prévisionnel des Formations en lycées 2007-2013 des six principes
stratégiques sur lesquels repose le Schéma régional de la formation tout au long de
la vie.
Si elles n’ont pas masqué les grands clivages que l’on connaît bien, sur la question
de l’apprentissage ou des moyens accordés à l’Éducation nationale, elles ont surtout
apporté des contributions intéressantes à la réflexion et ont nourri l’élaboration du
présent schéma.
S’appuyant sur les acquis du Schéma des Formations 2000-2006, sur le diagnostic
de la situation aujourd’hui, sur les contributions qui ont été adressées et sur les
travaux de la Commission des lycées et des politiques éducatives, l’Exécutif est en
mesure de proposer le nouveau Schéma prévisionnel des Formations en lycées
2007-2013.
10
INTRODUCTION
UN « SOCLE » DE PRINCIPES STRATÉGIQUES, GAGE DE COHÉRENCE DU
SCHÉMA RÉGIONAL DE LA FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE
Dans le cadre des compétences élargies de la Région en matière de formation, il est
impératif d’assurer la cohérence de l’ensemble des actions conduites.
C’est la raison pour laquelle, le Schéma régional de la formation tout au long de la
vie a retenu un « socle » de principes stratégiques, repris par les trois documents de
planification des formations, dont le présent Schéma Prévisionnel des Formations en
Lycées 2007-2013. Ce livret vaut Schéma Prévisionnel des Formations en Lycées au
titre de l’article L 214-1 du Code de l’éducation.
Le nouveau Schéma Prévisionnel des Formations en lycées 2007-2013 est donc
construit sur la base de ces 6 principes stratégiques :
•
•
•
•
•
•
Concourir à l’insertion sociale en adoptant une vision globale de la formation
de la personne : hommes-femmes, citoyens, professionnels ;
Rendre les franciliens acteurs de leur projet personnel et de formation ;
Améliorer le niveau de formation et de qualification et favoriser l’insertion
professionnelle durable ;
Établir des partenariats forts avec le monde professionnel et socioéconomique ;
Sécuriser et valoriser les parcours de formation et d’insertion en particulier par
la complémentarité des différents modes et voies de formation ;
Lutter contre les inégalités et les discriminations.
Ces principes ont structuré la préparation du Schéma et organisent sa présentation.
COMMENT LIRE LE SCHÉMA PRÉVISIONNEL DES FORMATIONS EN
LYCÉES 2007-2013
Assumer la plénitude des compétences face à des situations diversifiées
nécessite d’intervenir dans de nombreux domaines, d’où un Schéma
Prévisionnel des Formations en Lycées 2007-2013 d’un certain volume. Afin
que la lisibilité de la politique régionale n’en pâtisse pas, le document est
structuré de telle façon qu’il autorise aussi bien une lecture synthétique
qu’une lecture plus approfondie.
Le Schéma Prévisionnel des Formations en Lycées 2007-2013, établi au titre de
l’article L 214.1 du Code de l’Éducation, est structuré par les 6 principes
stratégiques qui viennent d’être rappelés.
Pour chacun de ces principes stratégiques, le texte commence par une
« synthèse : diagnostic et propositions », d’environ 5 pages, qui permet
d’avoir une vue globale du diagnostic posé sur la situation et des
principales propositions régionales quant à ce principe stratégique. Ce
niveau de lecture synthétique figure en bleu et se repère par une barre verticale
en marge.
11
Après cette synthèse, le texte en caractères noirs, développe « les axes
d’intervention et les pistes d’action ». Pour chaque axe d’intervention, sont
présentés successivement :
ƒ
le constat,
ƒ
les objectifs,
ƒ
les pistes d’action.
L’ensemble de ces éléments constitue le Schéma Prévisionnel des Formations
en Lycées 2007-2013 soumis à l’Assemblée délibérante.
Des pistes d’action peuvent relever de plusieurs principes stratégiques.
Elles ont été rattachées au principe auquel elles apportent une contribution
essentielle. Les mêmes pistes peuvent figurer également, sous forme de renvoi,
dans d’autres principes stratégiques qu’elles contribuent à mettre en œuvre.
Les éléments proposés se fondent sur des travaux dont certains peuvent
souhaiter avoir connaissance. C’est pourquoi on pourra trouver, sur support
numérique, les références, les démarches utilisées pour conduire les analyses,
les données rassemblées et les cartes élaborées pour fonder le diagnostic, les
dispositifs précis déjà mis en œuvre par le passé ou de premières réflexions
pour la concrétisation des pistes d’action proposées au Schéma Prévisionnel
des Formations en Lycées 2007-2013 (les renvois à ces informations,
accessibles sur support numérique, sont signalées dans le texte en caractères
italiques soulignés en pointillé).
L’ESPRIT DE LA DÉMARCHE RÉGIONALE
Si la Région entend assumer la plénitude des responsabilités qui lui sont propres, la
Région se situe délibérément dans un esprit de partenariat.
L’extension du champ des interventions que la Région engage a pour corollaire un
respect des compétences des partenaires et en tout premier lieu de celles de l’État.
C’est pourquoi, tout comme l’élaboration du Schéma, sa mise en œuvre sera
partenariale et s’appuiera sur la concertation et la contractualisation. L’action
prendra, le plus souvent, la forme d’un soutien à des initiatives laissant une grande
latitude d’adaptation aux situations locales.
En effet, la principale difficulté du système éducatif tient au fait que la massification
de l’enseignement a accentué la diversité des jeunes accueillis dans les
établissements. Il n’y a évidemment pas de remède unique à des situations
diversifiées et c’est aux établissements et aux équipes éducatives, en fonction des
spécificités des situations qu’ils rencontrent et du potentiel dont ils disposent, de
définir les solutions qui seront les mieux adaptées.
Le souhait d’une démocratie plus participative conduit également à renforcer
l’information des partenaires pour un meilleur suivi de la politique régionale.
12
1er principe stratégique :
concourir à l’insertion sociale en adoptant
une vision globale de la formation de la
personne : hommes-femmes, citoyens,
professionnels
13
14
Synthèse : diagnostic et propositions
En matière d'éducation, la décentralisation a attribué aux Régions une
compétence logistique relative à la construction, la rénovation, l'équipement et
au fonctionnement des lycées et une compétence de planification, en leur
confiant l’élaboration du schéma des formations.
Depuis 2004, les Régions se voient, en outre, investies de fonctions
importantes d’accueil, d’hébergement et de restauration dans les lycées. C’est
l’origine du transfert des personnels techniciens, ouvriers et de services
La Région Île-de-France a délibérément voulu inscrire son action envers les
lycéens et leur famille, dans une politique où les investissements et le
financement du fonctionnement des lycées trouvent leur finalité dans une
contribution à l'éducation des jeunes et un accompagnement de leur accès à la
citoyenneté.
C'est pourquoi la Région s’attache à la qualité de la vie scolaire, souhaite
développer la participation des lycéens aux décisions qui les concernent et
valoriser leur capacité à agir et à innover.
Ceci d’autant que plus de 90 % des jeunes de 16 à 17 ans fréquentent le lycée,
et que plus de 40 % des lycéens deviennent majeurs durant leur scolarité.
Sur la base des actions conduites dans ce sens, au titre de la mise en œuvre du
Schéma Régional des Formations 2000/2006, de nouvelles inflexions se
dégagent de l'analyse prospective de la situation des jeunes.
Dans une région où la cohésion sociale se trouve menacée, la compréhension
de la culture de l'autre, la rencontre entre les générations, la découverte des
principes fondateurs de la République sont à fortifier chez les jeunes
générations. C'est pourquoi la Région entend soutenir la fonction éducatrice et
socialisatrice de l'école et prendre ainsi sa part dans le service public
d'éducation.
La fracture sociale se double bien souvent d’une fracture territoriale. C’est
contre cette tendance, contre le déterminisme de quartier que notre Région
souhaite porter son effort. Il faut pour cela défendre ardemment une meilleure
égalité d’accès à l’offre de formation sur l’ensemble du territoire francilien. Les
critères du marché, de l’offre et de la demande des entreprises notamment, ne
doivent pas être l’unique critère de choix d’implantation d’une formation.
Il faut au contraire offrir une véritable diversité des formations, qui seule
permet, en luttant contre la spécialisation des territoires d’échapper aux
communautarismes et aux ghettos.
L'allongement de la durée des études et, parallèlement, la difficulté à s'insérer
professionnellement sur un emploi durable, réduisent de fait l'autonomie des
jeunes.
15
Favoriser l’autonomie sociale et économique des jeunes constitue un enjeu de
première importance. Ceci dépend pour partie de leur capacité à maîtriser
l’information, à communiquer, à se former, à s'orienter, …
Lorsqu'on interroge les jeunes lycéens sur leur relation à leur établissement, ils
valorisent la fonction de lieu de vie de leur lycée. Pour certains, c'est même
parfois un des rares lieux de rencontre dans un espace serein et protégé.
Il convient de concilier la mission première des établissements scolaires qui
sont d’abord et avant tout des lieux de transmission des différents types de
savoirs et la nécessaire prise en considération du lycée comme lieu de vie
sociale des jeunes. La conception des lieux de vie scolaire mise en œuvre par la
Région devra continuer à inspirer l’approche de la prise en responsabilité des
fonctions d’accueil, de restauration et d’hébergement. Ce peut-être une
occasion de faire du lycée un pôle d’animation ouvert sur son environnement
social et économique.
Les nombreuses actions proposées aujourd'hui par la Région Île-de-France
souffrent, toutefois, d'une perception d'émiettement et ne renvoient pas
une image structurée et lisible par les jeunes.
Pour construire une véritable synergie entre les nombreuses initiatives de la
Région, il devient indispensable d'étudier comment mieux rassembler,
progressivement, les moyens d'accès aux actions menées par la Région en
direction des lycéens. Des supports matériels innovants et fédérateurs
permettront de faire apparaître la cohérence de l'action de la Région en
direction de la jeunesse.
La modernisation de l'accès à l'information doit prendre en compte la capacité
des jeunes à utiliser et exploiter les nouveaux outils de communication :
Internet, le téléphone mobile, de nouveaux médias qui permettent une réelle
interactivité.
De ce point de vue, la modernisation de tous les accès à l'information sur les
actions proposées par la Région devient une nécessité, pour élargir les horizons
quotidiens des jeunes trop souvent repliés sur leur environnement immédiat et
réduire les inégalités liées aux origines sociales.
Quatre propositions peuvent contribuer à favoriser l’autonomie des jeunes :
•
la création d'un outil personnel pour l'autonomie : la perspective qu’il faut
viser c’est de rassembler la totalité des aides individuelles régionales
offertes aux jeunes sur un support unique de gestion remis à chacun (par
exemple, une carte régionale Jeunes qui pourrait le cas échéant inclure la
carte de transport).
•
la modernisation de l'accès à l'information et l'interactivité qui doit en
découler passent aujourd'hui par l'exploitation plus affirmée d'Internet. La
forte fréquentation du site « lesmetiers.net » démontre l'efficacité de cette
démarche. Il serait utile de créer un portail Internet jeunesse reliant les
sites proposant de l’information utile aux jeunes et à leur famille en Île-deFrance.
16
•
L’utilisation des nouveaux outils de stockage d'informations personnelles
(la Clé USB, les Espaces Numériques de Travail) : outre les informations
stockées par le jeune, ces outils pourraient reprendre les informations
concernant les dispositifs régionaux pour les jeunes comme, par exemple,
les dossiers de candidature de « Projet passion - Lycéens en action », les
formulaires d’inscription, …
•
les jeunes franciliens usent, quel que soit leurs milieux socio-économiques
d'origine, du téléphone mobile, mais leur besoin d'une information à
caractère généraliste ne trouve pas pour l'instant de réponse téléphonique
appropriée, à caractère non commercial. La proposition consiste à relier
les fils info spécialisés sur une plate-forme téléphonique régionale, à
vocation généraliste, pouvant réorienter vers les services spécialisés (fils
info santé, prévention du sida et de la violence, etc.).
Dans une Région au poids et au potentiel économique remarquables, les
jeunes représentent une véritable ressource, par leur capacité à
entreprendre, à créer, … La Région Île-de-France doit s’attacher à renvoyer
une image dynamique et valorisante des réalisations à l'actif des lycéens.
Le développement de « l'esprit d'entreprendre », le soutien aux initiatives
des jeunes, leurs engagements solidaires, sont bien encouragés par la Région
à travers des dispositifs individuels ou collectifs : « Projet passion, lycéens en
action » et « Projet lycée, innovation éducative », mais l'exploitation de ces
formidables réalisations demeure trop timide en communication pour
développer l’initiative.
Organiser des manifestations thématiques à des fins de communication
« grand public » permettra de présenter et de faire connaître, en les valorisant,
les réalisations des lycéens dans tous les domaines : économiques, culturels ou
artistiques, sociaux, humanitaires, développement durable, etc. L’effet
recherché est de donner plus d’occasions aux lycéens d’exercer des
responsabilités effectives et partagées dans la conduite d’un projet et de
diffuser plus largement une culture de l’initiative.
Le lycée constitue un espace et un temps de vie sociale intense.
Les instructions ministérielles mettent l’accent sur l’importance de l’acquisition
de compétences civiques et sociales et d’une culture humaniste.
Cependant, les intentions déclarées de prise en compte de la participation des
lycéens au fonctionnement institutionnel de l’établissement se traduisent
inégalement sur le terrain.
La Région peut les appuyer par ses actions de politique éducative. La
contribution au devoir de mémoire relie le temps présent à son histoire et
installe la compréhension des tensions, des conflits et leur dépassement. La
proposition d’actions éducatives contribue à rendre les lycéens acteurs de leur
formation et élargit leurs références. Ainsi, l’éducation à la santé, la
sensibilisation à la sécurité routière, au développement durable, à la lutte
17
contre les discriminations, la promotion des valeurs de l’olympisme et du sport,
la prévention des violences et des incivilités, la découverte de l’Europe et des
institutions internationales, … donnent corps à une approche éducative
diversifiée et accessible aux lycéens.
La Région continuera donc d’appuyer, notamment dans le cadre des dispositifs
actuels, les initiatives des équipes éducatives ou des associations
complémentaires de l’enseignement public qui fortifieront l’apprentissage
d’une citoyenneté active chez les jeunes lycéens.
Le droit à l'expression des jeunes lycéens participe, lui aussi très
directement de l'apprentissage de la responsabilité individuelle et collective
parce qu'il entraîne un dialogue avec les représentants des institutions, ce qui
crée du lien avec la communauté juvénile.
La Région entend favoriser l'expression des lycéens en créant un dispositif de
soutien aux publications initiées par des lycéens : journaux, radios, sites
Internet de lycéens, etc. notamment par des conventions avec les associations
spécialisées en ce domaine.
La prise en compte par l’institution scolaire de la représentation des
lycéens mérite d’être développée : les fonctions de délégués gagneraient à
leur pleine reconnaissance, sans se limiter à l’approche parfois formelle et à
sens unique de la relation lycéens/équipe éducative.
La Région s'appuiera sur les initiatives existantes, pour permettre aux
associations complémentaires de l'enseignement public d'offrir aux lycées
intéressés un cycle de formation s'adressant à la fois aux délégués déjà élus, et
aux candidats délégués.
Notre pays bénéficiant de la vitalité d’un million d’associations qui s’investissent
dans tous les secteurs de la vie sociale, culturelle, sportive, il est souhaitable de
favoriser l’implication des jeunes lycéens dans un engagement
bénévole associatif, particulièrement formateur. La participation à
une vie associative organisée est unanimement reconnue comme une
école de démocratie. Les activités des traditionnels foyers socio-éducatifs ont
perdu leur vitalité et la participation effective des lycéens aux associations
scolaires fonctionnant à l'intérieur du lycée (associations sportives, foyers socioéducatifs appelés par les textes à évoluer en maisons des lycéens) reste faible.
La Région se fixe l’objectif d’encourager l'émergence de projets
d'animation émanant de la maison des lycéens et des associations
scolaires en apportant aux maisons des lycéens proposant un projet d’un
soutien financier. De tels soutiens pourront également accompagner les
campagnes thématiques : solidarité, ouverture sur l'environnement économique
du lycée, accès aux loisirs culturels et sportifs, découverte des réalités
européennes ou internationales, …
18
Tous les acteurs de l’éducation partagent le constat d’un échange
insuffisant entre parents et équipes éducatives dans le parcours de
formation des jeunes. Pourtant, il apparaît clairement que l’implication des
parents dans le suivi de la scolarité de leurs enfants favorise la réussite.
L’enjeu est bien de développer tout au long de la scolarité du jeune, un climat
de confiance et une authentique participation des familles à toutes les étapes
du parcours de formation de leurs enfants.
L'ouverture du lycée sur son environnement et la création de relations
organisées avec les associations ou les entreprises apportent un dynamisme
favorable au climat interne et sont propices à la découverte par les lycéens du
monde du travail et des réalités sociales.
Les chefs d’établissements sont à la fois sensibles à la nécessité de cette
ouverture, mais aussi soucieux de protéger les équipes enseignantes et les
lycéens.
La Région, en concertation avec les autorités académiques pourrait soutenir
financièrement ces actions, dans un cadre conventionnel défini en
étroite relation avec les lycées et les partenaires.
L’apprentissage de la citoyenneté ne peut faire abstraction du
dialogue entre les adultes et les jeunes. Cette dimension
intergénérationnelle, indispensable à la cohésion sociale, est menacée
aujourd’hui par un clivage spectaculaire des modes de vie, des références
culturelles, … Le regard porté sur les processus de socialisation des jeunes
générations distingue « la prédominance d’une socialisation juvénile par les
pairs qui construit ses règles et ses rapports de pouvoir de façon autonome,
indifférente à la société ».
La création d’un dialogue organisé entre jeunes et adultes, faisant la place
aussi aux parents, impliquant les personnes, aux différents niveaux des
organisations en charge de la jeunesse est éminemment souhaitable. Sans
dialogue, la violence scolaire ne pourra pas se réduire par le simple
renforcement des moyens de contrôle.
La Région vient de mettre en place un conseil régional des jeunes, qui a
proposé de prendre l'initiative de campagnes régionales
d'information, d’organiser des rencontres et des débats sur les sujets
qui préoccupent les jeunes. A l'exemple de la campagne du conseil de l'Europe,
de lutte contre les discriminations, ou pour promouvoir l'égalité entre hommes
et femmes, etc. La mise en avant en 2005 de la laïcité, dans des lycées
volontaires a prouvé l’intérêt de telles démarches qui permettent aussi
d’impliquer les élus régionaux dans des échanges et des débats avec
les lycéens.
19
20
LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION
1er axe d’intervention : développer la participation des lycéens, leur
accès à l’autonomie en s'appuyant sur leur capacité à s'approprier les
nouveaux médias
¾ Les constats
Les jeunes, dans leur parcours vers l'autonomie ont besoin de repères, d’occasions
concrètes d'engagement valant expérimentation, de dialogues responsables avec les adultes
et les représentants des institutions.
Les lycéens constituent un public diversifié, sollicité de toutes parts sur des sujets et par des
moyens multiples. Ils doivent apprendre à discerner l’information qui les concerne et les
intéresse, la comprendre, afin de pouvoir l’utiliser.
La Région communique en direction des établissements scolaires mais cherche aussi à
adresser directement aux jeunes les informations qui les concernent.
Elle édite notamment un « guide du lycéen », remis à la rentrée scolaire à l’ensemble des
lycéens franciliens, qui les informe des dispositifs régionaux mis en place à leur intention.
Ces informations peuvent être retrouvées, parmi des informations plus générales, sur le site
www.iledefrance.fr/jeunes, ainsi que dans le cadre de son partenariat avec le CIDJ sur le
stand de la Région.
Cependant, la mise en œuvre d’opérations régionales à destination des jeunes montre qu’il
est difficile, dans un plan de communication, d’atteindre les lycéens eux-mêmes.
¾ Les objectifs
La modernisation de la diffusion des informations doit prendre en compte la capacité des
jeunes à utiliser et exploiter les nouveaux outils de communication qui permettent une réelle
interactivité.
La forte fréquentation du site lesmetiers.net démontre l'opérationnalité de cette démarche. Il
serait utile de créer un portail Internet jeunesse reliant les sites proposant de l’information
utile aux lycéens et à leur famille sur la Région Île-de-France et offrant de l'interactivité.
Au-delà d’Internet, la Région doit s'appuyer sur les nouveaux médias jeunes et les exploiter
afin de communiquer auprès de l’ensemble des lycéens franciliens : le téléphone mobile
devient incontournable, l’usage d’Internet progresse, la clé USB se généralise et la Région
en dote tous les lycéens de seconde.
¾ Les pistes d’action
ƒ Moderniser les modes de diffusion de l'information et aller vers la création d’un site
dédié à l'interactivité avec la jeunesse
Il convient d'étudier comment faire évoluer le site www.iledefrance.fr/jeunes afin de valoriser,
notamment, l’ensemble des actions en direction des lycéens.
Des projets individuels à l’orientation, ce portail Internet permettrait de renseigner les lycéens
sur leur scolarité (renvoyant lorsque nécessaire à des sites spécialisés), mais aussi sur
l’ensemble des dispositifs régionaux créés à leur intention, que ce soit pour l’élaboration d’un
projet personnel ou d’un projet collectif, qu'il s'agisse de sport, de culture, de santé, etc.
21
Cet outil devra être interactif (formulaires d’inscription en ligne, informations sur les
manifestations régionales, …), permettre l'expression des attentes des jeunes et faire le lien
avec l’ensemble des sites de la Région Île-de-France à destination des jeunes franciliens et
notamment des lycéens. Pour ce qui concerne les lycées, il serait élaboré en concertation
avec l’Éducation nationale et ferait le lien avec les différents sites consacrés à la vie
lycéenne des académies et des sites des diverses institutions. Les lycées pourraient y faire
connaître leurs projets ou manifestations.
Une démarche d'études de besoin, à l'image de celle qui s'est révélée féconde pour la
conception du site lesmetiers.net, associant les jeunes eux-mêmes, serait le préalable à
l'engagement de l'opération.
ƒ S’appuyer sur de nouveaux outils de stockage d'informations personnelles (Clé
USB, Espace Numérique de Travail)
Pour rendre les jeunes franciliens acteurs de leur projet personnel et de formation, les
soutenir dans son élaboration, la Région s’appuiera sur la distribution d’outils numériques de
stockage (clé USB, Espace Numérique de Travail), correspondant plus aux usages des
jeunes (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de leur projet).
Outre les informations stockées par le jeune, les informations apportées sur les ressources
ayant trait à l’information et l’orientation, cet outil pourrait reprendre les informations
concernant les dispositifs régionaux pour les jeunes comme, par exemple, les dossiers de
candidature (« projet passion »), les formulaires d’inscription (« chèque culture »), …
Le site Internet dédié à l’interactivité avec la jeunesse proposera régulièrement de nouveaux
contenus téléchargeables, des mises à jour de logiciels et des actualités en rapport avec
l’orientation, la recherche de stages, etc.
Portail, site interactif et supports sont donc à concevoir et à expérimenter conjointement.
ƒ Relier les fils info spécialisés sur une plate-forme téléphonique régionale à vocation
généraliste pouvant réorienter vers les services spécialisés (fils info santé,
prévention du sida, de la violence)
Les jeunes franciliens sont des grands utilisateurs du téléphone mobile, quel que soit leur
milieu socio-économique d'origine. Or, leur besoin d'une information à caractère généraliste
ne trouve pas pour l'instant de réponse téléphonique appropriée, à caractère non
commercial.
La Région proposera une plate-forme téléphonique régionale à vocation généraliste
reliant les fils info spécialisés et pouvant réorienter vers les services compétents (fils info
santé, prévention du sida, de la violence, …) comme certains organismes l’ont déjà mené
mais, faute de moyens, abandonné.
ƒ Créer un outil personnel pour l'autonomie : une carte jeune régionale
La commodité d'usage comme l'efficacité de l'information plaident pour réfléchir aux moyens
de rassembler la totalité des aides individuelles régionales sur un support unique de
gestion, remis à chaque jeune (y compris pour les cartes de transport).
En ce domaine des tentatives sont demeurées inabouties, la carte jeune du ministère de la
jeunesse et sports par exemple. Néanmoins des projets régionaux existent autour de la carte
Imagine' R, ou du cité pass de l'UCPA, etc.
Une expérimentation est un préalable indispensable avant toute généralisation.
22
2ème axe d’intervention : soutenir la prise
valoriser « l’esprit d’entreprendre » des lycéens
de
responsabilité
et
¾ Les constats
Pour contribuer au développement de la capacité d’initiative, de la créativité et des
compétences comportementales (autonomie, responsabilité, capacité de travail en équipe,
solidarité, etc.), il faut prendre en compte globalement toutes les préoccupations des jeunes
franciliens : dimension scolaire, physique, artistique, potentiel créateur, situation sociale, etc.
Les jeunes lycéens sont nombreux à s’engager dans des actions très variées. Ces actions,
individuelles ou collectives, démontrent l’intérêt des jeunes franciliens à s’impliquer au
bénéfice des autres. Ces engagements méritent donc d’être valorisés et de bénéficier d’une
reconnaissance. Différents acteurs, comme la Direction régionale et départementale de la
jeunesse et des sports (DRDJS) Paris Île-de-France, ont pour mission de soutenir l’initiative
des jeunes, à travers notamment le dispositif « Envie d’agir ».
En Île-de-France, l'offre culturelle est l’une des plus abondantes et attractives au monde. Les
lycéens souhaitent pouvoir y accéder, chacun, en fonction de ses affinités. Afin de permettre
à tous d’accéder à cette culture, la Région développe des dispositifs, notamment le « chèque
culture » et le dispositif « Lycéens au cinéma » et met à disposition régulièrement des places
de spectacle à l’attention des établissements scolaires.
¾ Les objectifs
La capacité d’initiative, la créativité et les compétences comportementales présentent de
multiples intérêts, d'un point de vue éducatif, pour l'insertion et pour le développement de la
citoyenneté. Elles ne s'apprennent pas de façon livresque, elles se vivent, elles se
développent par l'expérience.
Le développement de l'« esprit d'entreprendre », le soutien aux initiatives des jeunes, leurs
engagements solidaires, sont déjà encouragés par la Région à travers des dispositifs
individuels ou collectifs. L'objectif est de faire connaître ces formidables réalisations pour que
les jeunes soient encore plus nombreux à s’y engager.
Dans cette perspective de rendre plus visible l’initiative des lycéens, les représentants des
élèves, les équipes éducatives, les parents d’élèves seront sensibilisés pour relayer ces
informations auprès des jeunes.
¾ Les pistes d’action
ƒ Relancer l’opération « Projet passion, lycéens en action » pour aider plus de jeunes
à réaliser leurs projets
Pour les lycéens, « Projet passion, lycéens en action » atteint son objectif qui est de leur
donner l’occasion d’un véritable apprentissage de la responsabilité : gestion directe d'un
projet, contact avec les acteurs du monde économique, planification des différentes phases
d'un projet, gestion des difficultés ou de l'imprévu, … Les lycéens soulignent, dans leur
majorité, le rôle déterminant qu'ont constitué l’aide financière et le soutien humain liés à
l'opération conduite par la Région.
La mise en œuvre de cette opération régionale pâtit cependant d’un réel manque
d’information des lycéens sur cette possibilité qui leur est ouverte par la Région. Il convient
de relancer une campagne s'appuyant sur les médias et les lieux fréquentés par les
jeunes, pour mieux faire connaître cette opération et permettre à plus de jeunes de lancer
des projets.
23
ƒ Concevoir des manifestations multipliant les occasions d'initiative des jeunes et les
faire connaître
Il s’agirait de concevoir des manifestations thématiques qui multiplient les occasions
d’initiatives des jeunes et permettent de les valoriser. La conception de manifestations,
déconcentrées, donnera aux jeunes des occasions plus nombreuses de montrer leurs
initiatives et permettra de faire largement connaître tout le potentiel de la jeunesse
francilienne. Une manifestation de cette nature existe pour les apprentis. Il sera intéressant
d’étudier la faisabilité d’une manifestation dans le même esprit pour les lycéens et de voir s’il
est possible d’associer, dans l'esprit de complémentarité des modes de formation, des
lycéens et des apprentis.
L’organisation de manifestations au niveau régional, comme un « forum régional initiatives
jeunes », en partenariat notamment avec le dispositif « Envie d’agir » du Ministère de la
Jeunesse et des Sports, constitue un moyen d’information en direction des jeunes et des
publics relais. Elle pourra s'appuyer sur l'existence du Réseau Information Jeunesse
francilien qui rassemble des structures capables d’apporter de l’information à tous les
jeunes, aussi bien dans les zones urbaines que rurales, et de relayer cette information par
des moyens mobiles, couvrant la superficie francilienne. L’organisation d’un « évènement
régional », dans plusieurs structures du Réseau Information Jeunesse Île-de-France,
permettra de faire bénéficier les lycéens d’une même communication sur tout le territoire
francilien.
ƒ Communiquer pour favoriser l'ouverture culturelle
Afin d’encourager la pratique culturelle des jeunes en Île-de-France, la Région a créé le
« Chèque Culture® » souple et attractif : il propose des entrées gratuites et des réductions
dans tous les domaines : théâtre, concerts, cinéma, livres, exposition, patrimoine, … Les
informations sont disponibles sur un site Internet spécifique.
Le dispositif « Lycéens au cinéma » a pour objectif de permettre aux lycéens franciliens de
développer une culture et une approche critique des œuvres cinématographiques. Cette
action qui prend place dans le cadre scolaire, propose la projection de trois films minimum,
par classe et par année, choisis à partir d’une liste d’une vingtaine de titres prédéterminée.
La Région développe une politique culturelle large et accessible à tous. Il convient de
communiquer ces possibilités aux lycéens afin qu’ils aient accès à une offre culturelle
variée.
3ème axe d’intervention : favoriser l’apprentissage actif de la citoyenneté
en soutenant les initiatives d'animation de la vie lycéenne
¾ Les constats
Le lycée est un lieu d’apprentissage de la vie en collectivité et de l’éducation à la
citoyenneté, il constitue également un élément de la socialisation des jeunes. Cependant,
au-delà des notions de civisme et du vivre ensemble au lycée, la citoyenneté se développe
par l’initiation au fonctionnement et à une implication dans les institutions qu'ils fréquentent.
Les jeunes doivent pouvoir être associés aux décisions qui les concernent.
Participer à des initiatives citoyennes permet aux lycéens de dépasser la relation
pédagogique et d’exprimer leur créativité. Elle amène les jeunes à la découverte de notions,
de concepts ou d’actions qu’ils ne connaissent pas.
24
Cependant, les activités des traditionnels foyers sociaux éducatifs ont perdu leur vitalité, et la
participation effective des lycéens aux associations scolaires fonctionnant à l'intérieur du
lycée (associations sportives, foyer socio-éducatif ou maison des lycéens) reste bien en
deçà du souhaitable.
La prise en compte par l’institution scolaire de la représentation des lycéens demeure un peu
trop institutionnelle. Les fonctions de délégués ne trouvent pas toujours aujourd'hui leur
pleine reconnaissance ; le plus souvent, elles correspondent à une approche un peu obligée
de la relation lycéens/équipe enseignante. Lors de l’organisation des CAVL, on peut noter
que les autorités académiques regrettent une forte désaffection de la représentation
lycéenne.
La participation à des projets collectifs fournit aussi l'occasion d'expérimenter le travail en
équipe et d'affirmer le sens des responsabilités.
Le Conseil Régional d’Île-de-France a créé en novembre 2004 le Conseil Régional des
Jeunes (CRJ), notamment pour mieux connaître leurs attentes et contribuer à
l’apprentissage actif de la responsabilité, de la citoyenneté et de la vie publique.
¾ Les objectifs
L'objectif de la Région est de soutenir la fonction éducatrice et socialisatrice de l'école, en
contribuant au développement de la vie lycéenne et de la démocratie participative et en
soutenant les lycéens qui s’impliquent dans la vie de leur établissement.
Il s'agit :
•
d’encourager les équipes éducatives à développer des initiatives impliquant
directement les lycéens et l’ensemble de la communauté scolaire, à participer ainsi
à une forme d’éducation à la citoyenneté et à soutenir les initiatives suscitant
l’engagement des jeunes ;
•
de promouvoir des relations ouvertes et confiantes entre les jeunes et les adultes,
en facilitant la participation des lycéens aux décisions qui les concernent. Il s’agit ici
d’approfondir les formes d’expression vivante et démocratique au sein de
l’institution.
Pour favoriser l'expression de la jeunesse, la Région doit soutenir les moyens d’expression
des lycéens : journaux, radios ou sites Internet dans les lieux de vie qui sont les leurs.
De plus, soutenir la mise en place de Maisons des Lycéens au sein des établissements, c'est
permettre aux élèves qui participent à leur fonctionnement, d'acquérir le sens des
responsabilités et de la vie civique. C’est offrir un lieu de rencontre et de convivialité placé
sous leur responsabilité.
La Région se fixe également pour objectif de soutenir la relance de la motivation et de la
participation des délégués élèves au sein des lycées.
¾ Les pistes d’action
ƒ Soutenir les initiatives des établissements : « Projet lycée, innovation éducative »
La Région soutient les projets des établissements qui souhaitent engager des démarches
originales, dynamisant ainsi la vie lycéenne, dans le cadre du dispositif « Projets lycée,
innovation éducative ». Celui-ci vise à encourager les équipes éducatives à développer des
initiatives impliquant directement les lycéens et l’ensemble de la communauté scolaire, à
participer ainsi à une forme d’éducation à la citoyenneté et à soutenir les initiatives suscitant
l’engagement des jeunes. Ce dispositif fonctionne bien et sera poursuivi.
25
La Région doit veiller à adapter le règlement de l’opération régulièrement, au fur et à mesure
de l’étude des dossiers déposés, de l’évolution des projets et des attentes, ainsi que des
textes publiés par l’Éducation nationale.
ƒ Soutenir les modes d'expression des lycéens : presse lycéenne, radio lycéenne,
sites lycéens
Le droit à l'expression des jeunes lycéens participe très directement à l'apprentissage de la
responsabilité individuelle et collective parce qu'il entraîne un dialogue avec les
représentants des institutions, en même temps qu'il crée du lien avec la communauté
juvénile.
La création d'un journal lycéen ou d’une radio au sein de l’établissement, lorsqu'elle ne
s'effectue pas à l'initiative d'un professeur ou d'un adulte, est une démarche complètement
empirique pour les jeunes qui se lancent dans cette aventure. Dès lors, un appui à la
maîtrise de techniques - qu'elles soient rédactionnelles, graphiques ou informatiques - peut
s'avérer bien utile pour eux.
La Région :
•
•
•
soutiendra l'expression des lycéens : en étudiant la création d'un dispositif de
soutien logistique, voire financier, des publications initiées par des lycéens :
journaux, radio, site Internet, etc. notamment par le canal de conventions avec les
associations spécialisées en ce domaine ;
soutiendra les projets présentés par les lycéens, relatifs à la création d’un journal
lycéen, d’une radio lycéenne, … dans le cadre des opérations « Projet passion,
lycéens en action » et « Projet lycée, innovation éducative » ;
poursuivra les actions de sensibilisation au fonctionnement des médias et de
compréhension de l’information transmise.
ƒ Inciter les maisons des lycéens à bâtir des projets dont le financement sera
soutenu par la Région
La maison des lycéens, instance prévue par les textes de l'Éducation nationale, constitue
l'un des moyens du développement de l'exercice de la citoyenneté. La programmation, la
conception et la réalisation des diverses actions sont l'occasion pour les élèves eux-mêmes
de faire preuve d'initiative, de sens des responsabilités et d'esprit d'équipe.
A travers les projets proposés et développés par les maisons des lycéens, une réelle
collaboration entre les élèves et les membres de l’équipe éducative de l’établissement se
met en place, favorisant une « approche citoyenne » et responsable des lycéens impliqués
dans le fonctionnement de la maison des lycéens (gestion logistique et financière, contacts
et rencontres avec des responsables de clubs, de groupes de musique, d’organismes
sportifs, …).
Afin de soutenir le développement de telles instances, la Région encouragera l'émergence
de projets d'animation émanant des associations scolaires ou de la maison des
lycéens soit à partir d'un projet proposé par la maison des lycéens qui recevra le soutien
financier de la Région, soit dans le cadre de campagnes thématiques (solidarité, ouverture
sur l'environnement économique du lycée, accès aux loisirs culturels et sportifs, découverte
des réalités européennes ou internationales, …).
La Région étudiera l’opportunité de proposer une aide logistique et technique, destinée aux
élèves volontaires souhaitant créer une maison des lycéens au sein de leur établissement.
26
ƒ Valoriser le rôle des délégués élèves
Depuis quelques années, le rôle du délégué des élèves dans les établissements a
considérablement évolué. De porte-parole de sa classe, le délégué élève a peu à peu acquis
une compétence de représentation dans les instances des lycées (Assemblée générale des
délégués des élèves, Conseil des délégués pour la vie lycéenne (CVL), …).
La formation des délégués élèves est un élément essentiel dans l'éducation à
citoyenneté : développer le sens des responsabilités, savoir communiquer, recevoir
restituer de l'information, avoir une vision générale des établissements scolaires,
connaître les partenaires et le fonctionnement interne, maîtriser le rôle et la fonction
délégué élève, …
la
et
en
du
La Région soutiendra les formations en direction des délégués élèves pour les lycées
intéressés. Souvent, celles-ci correspondent à une approche institutionnelle et à sens unique
de la relation lycéens/équipe enseignante. Ce pourra être l'occasion d'initier des formations
plus interactives, tournées également vers des projets sur l'établissement scolaire et son
environnement, des rencontres entre établissements scolaires. De tels cycles de formation
pourront accueillir à la fois des délégués déjà élus, mais aussi des candidats délégués.
La Région soutiendra les initiatives élaborées par les délégués élèves, notamment pour faire
connaître le lycée dans la ville, inciter à des rencontres, débats et échanges entre les
délégués élèves des établissements d’Île-de-France, …
ƒ Affirmer la place et le rôle des parents dans l’institution scolaire pour développer la
coopération de tous les acteurs de l’insertion sociale et professionnelle des jeunes
Tous les acteurs de l’éducation partagent le constat d’échanges insuffisants entre les
familles et les équipes éducatives dans le parcours de formation des jeunes. Pourtant, il
apparaît clairement que l’implication des parents dans le suivi de la scolarité de leurs enfants
favorise la réussite.
L’enjeu est bien de développer tout au long de la scolarité du jeune, un climat de confiance
et une authentique participation des familles à toutes les étapes du parcours de formation de
leurs enfants.
Mais compte tenu de la complexité du système éducatif, la distance entre les deux
principaux responsables de l’éducation des jeunes, que sont les familles et l’école, s’accroît
dès l’entrée au collège et s’accentue au lycée. De plus, les familles ne sont pas à égalité
pour dialoguer avec l’institution scolaire.
Dans le cadre des actions citoyennes, les parents d’élèves sont
importants. Les associations de parents d’élèves sont en général
d’informations dans les établissements, voire associées à la mise en
régionaux (elles participent aux comités de validation « Projet lycée »
et sont des relais de terrain incontournables.
souvent des acteurs
informées de l’envoi
œuvre des dispositifs
et « Projet passion »)
La Région entend approfondir le soutien qu’elle accorde aux associations de parents
d’élèves qui jouent un rôle moteur, pour installer au quotidien et sur la durée des processus
de coopération avec les établissements scolaires et les équipes enseignantes.
A cet effet, la Région s’appuiera sur une instance de coordination et de proposition,
réunissant les fédérations de parents, les associations complémentaires de l’enseignement
public, des experts de l’éducation et des représentants des autorités académiques, … afin
de déterminer des actions nouvelles, à l’image du groupe de travail créé par la convention
CIDJ/Région sur le thème de la parentalité.
27
Des premiers travaux rédigés par ce groupe, il ressort quatre propositions :
•
l’ouverture d’un espace utilisable par tous au sein de chaque établissement de
formation proposant de façon permanente, des communications et informations
thématiques, etc. mais favorisant aussi la rencontre avec les enseignants, COP,
CPE, représentants du monde professionnel et les familles ;
•
la création d’une série d’émissions sur la connaissance du système éducatif et ses
évolutions face au monde du travail, en partenariat avec des médias spécialisés dans
l’éducation et avec un effort significatif de diffusion : TV et radios régionales ;
•
l’extension de l’ouverture des établissements tout au long de l’année, pour offrir aux
familles la possibilité d’utiliser les installations de l’enseignement scolaire à des fins
d’initiation, de découverte et de perfectionnement, par exemple dans le domaine des
nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication et l’apprentissage
linguistique ;
•
le soutien aux projets d’associations de parents d’élèves sur les thématiques de la
parentalité par le biais de subventions.
La Région examinera la faisabilité pratique et budgétaire de ces propositions initiales afin de
soutenir le rapprochement concret des parents avec l’institution scolaire.
4ème axe d’intervention : favoriser l’apprentissage actif de la citoyenneté
par l’élargissement des champs de l’éducation et l’ouverture des
établissements
¾ Les constats
Au-delà de la représentativité dans les instances, être citoyen c’est comprendre le monde qui
nous entoure, comprendre l’information pour se faire sa propre opinion et participer à la vie
de la cité.
Comme le montre régulièrement l’actualité, les jeunes franciliens peuvent être très
directement confrontés aux manifestations de violence, notamment racistes et xénophobes.
Ainsi, la connaissance et la compréhension de l’histoire, des modes de vie, des cultures
différentes, constituent un enjeu d'éducation de première importance. Sont concernés, par
exemple : la connaissance des institutions de la République, la prévention et la lutte contre
les violences et les incivilités, contre les discriminations, l’éducation à l’environnement.
Par ailleurs, le clivage des modes de vie, des références culturelles menace la
compréhension intergénérationnelle, indispensable à la cohésion sociale.
En outre, la Région, grande métropole internationale, s’affirme dans l’espace européen. Mais
la réalité de l’Union Européenne reste cependant encore confuse dans l’esprit du grand
public : ses institutions sont mal connues, ses procédures décisionnelles ignorées et la
répartition de ses compétences avec les États membres peu maîtrisée. Aussi, la Région
s’attache à diffuser la connaissance des institutions européennes et des conditions de travail
au sein des pays européens.
La Région a mené une longue réflexion sur ce thème et a construit au cours du Schéma
Régional des Formations 2000-2006 une pratique confirmée dans ce domaine. Elle sera
amenée à poursuivre et à développer ses actions de sensibilisation citoyenne.
28
¾ Les objectifs
Face à l’étendue du territoire francilien et aux inégalités qui freinent l'accès du plus grand
nombre à l’information et à la compréhension du monde qui nous entoure, il s’agit de
renforcer les actions et les dispositifs qui permettent une ouverture sur l’extérieur et d'élargir
les sujets de sensibilisation des lycéens.
Pour garantir la cohésion sociale, il importe de soutenir les initiatives qui contribuent à
l'information et la sensibilisation des jeunes lycéens afin de diffuser largement, au-delà des
clivages, notamment communautaires, l'esprit de tolérance et de compréhension mutuelle.
Afin de faire participer la jeunesse aux enjeux de l’environnement et du développement
durable, il convient de valoriser les actions de terrain et de faire appel aux professionnels du
secteur pour les sensibiliser. La Région s’est engagée dans le domaine du développement
durable par l'objectif de faire de l'île-de-France une éco région. Cette démarche contribue à
affirmer le rôle de la Région comme partenaire de la communauté éducative et à y associer
sa jeunesse.
La Région doit aussi permettre aux lycéens, afin qu’ils comprennent mieux le monde dans
lequel ils vivent, d’avoir accès à une information de qualité concernant les institutions
européennes et internationales. C'est pourquoi la Région aide les lycéens et les
établissements souhaitant élaborer des projets à dimension européenne et internationale, et
soutenir la mobilité des lycéens, etc.
¾ Les pistes d’action
ƒ Rappeler l’importance de la connaissance et de la compréhension de l’histoire, des
modes de vie, des cultures différentes, …
Les références historiques, qui figurent dans les programmes d'enseignement des lycées,
fournissent une introduction privilégiée à des actions de sensibilisation complémentaires.
La Région poursuivra son partenariat avec le “ Mémorial de la Shoah ” (qui élargit ses
problématique de travail et évoque le thème de la négation des génocides : Shoah, Arménie,
Rwanda) et, avec le « Mémorial de Caen », qui contribuent à l’éducation à la paix et à la
citoyenneté.
La contribution au devoir de mémoire relie le temps présent à son histoire et installe la
compréhension des tensions, des conflits et leur dépassement. La Région se propose donc
d’appuyer de façon volontariste, dans le cadre des dispositifs actuels, les initiatives des
équipes éducatives ou des associations complémentaires de l’enseignement public qui
fortifieront l’apprentissage d’une citoyenneté active chez les jeunes lycéens.
La Région étudiera la labellisation des actions associatives dans ce domaine pour
développer ces initiatives par des conventions instituant des relations durables avec ces
partenaires dans le respect des principes de laïcité.
La dimension intergénérationnelle, indispensable à la cohésion sociale, est menacée
aujourd’hui par un clivage des modes de vie, des références culturelles … L’apprentissage
de la citoyenneté ne peut s’abstraire du dialogue entre les adultes et les jeunes. La Région
soutiendra les projets de transmission de mémoire, de rencontres intergénérationnelles,
de réalisations communes, …
29
ƒ Élargir les champs de l'éducation : santé, sport, environnement, sécurité routière, …
Pour dépasser le strict cadre d'un enseignement obligatoire, donner corps à la citoyenneté,
la Région a souhaité favoriser l'installation de relations entre des lycées volontaires et les
organismes proposant des programmes d’actions citoyennes.
Le champ des thèmes liés à la citoyenneté est vaste : les institutions de la République, la
morale civique, l’Europe, les actions internationales et le développement durable, la
solidarité, le respect de l’environnement, l’éducation à la santé, la sensibilisation à la sécurité
routière, la lutte contre la violence et les incivilités, la lutte contre les discriminations, les
valeurs du sport et de l’olympisme, la compréhension de l’information transmise et le
fonctionnement des média, l’éducation artistique, technique, scientifique ou économique …
La Région a mis à disposition des équipes éducatives plusieurs programmes de
sensibilisation entrant dans le champ de la citoyenneté. Ces opérations seront poursuivies et
développées et d’autres propositions viendront les renforcer.
La sécurité routière a été instituée grande cause nationale en 2000, et des progrès
significatifs ont été réalisés. Malheureusement, les chiffres démontrent un renversement de
la tendance favorable observée. Les 15/24 ans, qui totalisaient en 2004 un quart des tués de
la route et près d’un tiers des blessés graves, alors qu’ils ne représentent qu’environ 10 %
de la population française, rappellent qu’il est nécessaire de continuer les actions de
sensibilisation. Les actions entreprises seront poursuivies et des études en vue d’actions
nouvelles seront engagées pour :
•
•
•
Établir un « chéquier-permis » pour les jeunes qui ont un projet professionnel ou
d’étude et qui n’ont pas les moyens de financer une formation à la conduite ;
Mettre en place un plan de développement de la conduite accompagnée pour les
lycéens, en s'appuyant sur les initiatives déjà mises en place par d'autres collectivités
(« Contrat Prévention Deux Sèvres » par exemple) ;
Lancer un appel à projets auprès des associations pour des actions auprès des
établissements.
La Région poursuivra sa politique volontariste en matière d’éducation à la santé.
Pour réduire les risques liés à la sexualité (MST, VIH, grossesses non désirées, etc.), le
Centre Régional d’Information et de Prévention du Sida (CRIPS) coordonne des actions
d’information et de prévention dans les lycées. La Région poursuivra son soutien à ces
actions et ainsi qu’aux établissements et des associations concernant l’information et la
sensibilisation des lycéens sur la santé, l’alimentation (lutte contre l’obésité notamment), la
contraception, le tabac (soutien au sevrage notamment), les addictions…
Les actions d’incitation des lycéens à la pratique sportive seront développées et soutenues.
Outre l’appui à la pratique des sports par les lycéens, le Conseil Régional a adopté un
dispositif cadre pour promouvoir les valeurs du sport et de l’olympisme en Île-de-France et
notamment dans les lycées franciliens. La Région encourage aussi le développement du
sport scolaire en soutenant l’Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS). Elle participe
notamment au financement des « Jeux des lycéens des lycées capitales d'Europe ».
Les efforts relatifs à l’environnement et au développement durable, seront développés.
Depuis déjà plusieurs années, la Région Île-de-France a mis en place un programme
d’actions pour la protection de l’environnement qui prend la forme, pour les lycées, de
chantiers placés sous le label Haute Qualité Environnement (HQE), d'initiatives pour le
traitement des déchets ou la maîtrise de l'énergie.
Depuis l’année scolaire 2004-2005, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de
l’Energie (ADEME), en partenariat avec la Région, a mis en place un programme de
sensibilisation et d’information des lycéens franciliens aux problématiques de
l’environnement. Il convient d’approfondir ce partenariat.
30
La volonté régionale de lutte contre la violence dans les établissements nécessite
poursuite et développement de l’action.
Première Région à avoir voté un plan d’amélioration de la sécurité en 1999,
l’Île-de-France s’est également engagée dans un volet « justice-lutte contre l’insécurité ».
C’est dans ce cadre qu’a été ouvert en février 2000, le numéro vert « Jeunes Violences
Écoute », suivi par la mise en place de « correspondants lycéens contre la violence »,
lycéens volontaires ou élus dans le cadre du Conseil de la Vie Lycéenne, chargés
d’organiser des actions d’information et de prévention de la violence.
ƒ Inscrire les établissements dans la cité, la République, l’espace Européen et
International
•
Inscrire les établissements dans la cité et la République
La formation des citoyens est une des missions essentielles de l’école de la République. Les
lycées, qui accueillent des élèves bientôt majeurs ou déjà majeurs, doivent jouer pleinement
leur rôle d’éducation à la citoyenneté et donc d’émancipation. La Région développera son
soutien aux initiatives et aux projets qui éclairent et forment les jeunes citoyens en devenir à
leurs droits et à leurs devoirs.
Du fait de l’étendue et de la diversité du territoire francilien, les initiatives des établissements
sont multiples et très variées, en fonction des situations et des contextes locaux.
Dans le cadre des aides aux établissements, la Région privilégie le soutien au travail inter
établissements (démarche de projet entre lycées mais aussi avec des collèges, des écoles,
des maisons de retraites, …), ouvrant le lycée sur la ville et son environnement et s’appuyant
sur les partenaires de terrain et les réseaux locaux.
Au-delà des thématiques de sensibilisation à la citoyenneté déjà repérées et décrites cidessus, des projets innovants déposés par les établissements, les collectivités locales ou les
associations sur le thème de la citoyenneté seront étudiés.
•
Inscrire les établissements dans l’espace Européen
L’Association Jean Monnet a mis en place, avec le soutien de la Région Île-de-France, de la
Commission européenne et du Parlement européen, des sessions d’information sur
l’histoire et la construction de l’Europe à destination des équipes enseignantes et des
lycéens. Ce programme qui touche entre 60 et 80 lycées chaque année scolaire sera
poursuivi.
La Région soutient également les projets des jeunes ou des établissements sur le
domaine de l’Europe dans le cadre des opérations « Projet passion, lycéens en action » et
« Projet lycée, innovation éducative » et pourrait inciter les établissements à monter ou à
faire connaître des projets pour la journée de l’Europe, le 9 mai, en proposant une animation
régionale lycéenne.
La sensibilisation à l'Europe est une première étape nécessaire. Mais, la mobilité améliore
les possibilités d'insertion sociale et professionnelle des jeunes et constitue aussi une
valorisation personnelle. C’est pourquoi la Région encourage et soutient la mobilité des
jeunes des sections européennes en lycée professionnel (cf. 3ème principe : améliorer le niveau
de formation).
La Région s’associe aux actions du CIDJ dans le cadre du « Service Volontaire
Européen » afin de permettre à un plus grand nombre de jeunes franciliens de 18 à 25 ans,
de partir dans un autre pays de l’Union Européenne pendant une durée de six à douze mois
pour participer à une mission d’intérêt général et à cette occasion découvrir le pays, la
langue, la culture, …
31
La Région étudiera l’opportunité de soutenir les projets des établissements relatifs à la visite
des institutions européennes.
•
Inscrire les établissements dans l’espace International
La Région Île-de-France apporte son soutien aux projets de solidarité et de coopération
internationale du monde associatif francilien. Elle s’investit aussi dans une coopération
décentralisée dans le cadre d'accords de coopération prioritaire avec d’autres régions du
monde et apporte son soutien aux jumelages entre les lycées franciliens et les lycées des
régions partenaires.
La Région appuie également les chantiers « période de formation professionnelle » mis
en place par certains lycées professionnels, sensibilise les lycéens aux actions
internationales, et au commerce équitable. La Région poursuivra ses actions et cherchera à
faire connaître plus largement les projets réalisés dans les établissements franciliens.
La Région met à jour et édite des documents d’aide au montage de projets de solidarité
et de coopération internationale, est partenaire de la Semaine de la Solidarité
Internationale … Il est important de diffuser largement cette information aux établissements
franciliens.
Au croisement de nombreuses demandes des différents interlocuteurs institutionnels,
associatifs et scolaires, la Région pourra en favoriser la synergie et la diffusion par le canal
du site lycées.iledefrance.fr, en y créant un espace d’échange régional sur les projets
européens et internationaux des lycées (ce qui permettra de mutualiser l’information
relative aux projets de solidarité et de coopération internationale sur les trois académies
franciliennes).
ƒ Soutenir le développement de la démocratie en instaurant un dialogue plus régulier
entre les responsables politiques et les lycéens (journées thématiques avec le
Conseil Régional des Jeunes)
La Région pourra organiser des « journées citoyenneté », permettant un dialogue plus
régulier entre les responsables politiques et les lycéens. Le Conseil régional des jeunes a
proposé de prendre l'initiative de campagnes régionales d'information, de l'organisation
de rencontres et de débats sur les sujets préoccupant les lycéens et les jeunes : à
l'exemple de la campagne du Conseil de l'Europe de lutte contre les discriminations ou pour
promouvoir l'égalité entre hommes et femmes, etc.
32
2ème principe stratégique :
Rendre les franciliens acteurs de leur projet
personnel et de formation
33
34
Synthèse : diagnostic et propositions
Le Schéma Régional des Formations 2000-2006 a dégagé des voies prioritaires
d’actions afin d’aider les jeunes franciliens à construire leur propre projet
personnel de formation et à aller vers une insertion professionnelle choisie.
Ce moment de la construction du projet qui pourrait être privilégié est, la
plupart du temps, mal vécu par les jeunes et leurs familles car, malgré les
progrès accomplis, l’orientation durant la scolarité reste trop principalement
conduite, le plus souvent, par les nécessités de l’affectation scolaire en fonction
des résultats obtenus et des places disponibles. L’orientation est aussi un enjeu
démocratique, car les « initiés » ont en ce domaine un avantage substantiel sur
les autres.
De plus, cette orientation s’effectue toujours selon l’idée d’une hiérarchisation
des voies de formation où l’enseignement technologique et professionnel reste
dévalorisé par rapport à l’enseignement général.
Le mécanisme actuel ne parvient pas à faire émerger une orientation
progressive et choisie ; il se révèle d’autant plus dommageable que le système
éducatif est cloisonné et ne prévoit que peu de passerelles à double sens entre
les voies de formation ; autant le passage de la voie générale à la voie
professionnelle est aisé, autant le passage de la voie professionnelle vers la voie
technologique ou générale est plus difficile et plus rare.
L’évolution du monde professionnel amènera inévitablement à
compléter la formation initiale par des formations professionnelles
continues, indispensables à l’évolution même des métiers et aux mobilités
professionnelles. D’où l’intérêt d’un service personnalisé d’orientation apportant
information, conseil et propositions tout au long de la vie.
L’orientation s’adresse à tous, elle doit devenir un processus continu et
positif, qui restitue la responsabilité aux jeunes et à leur famille, en
s’appuyant, d’abord sur la connaissance de soi, de ses aptitudes et de ses
motivations, mais aussi sur une information actualisée en permanence sur
les métiers, les filières de formation et les débouchés économiques
correspondants.
En matière de qualification, l’émergence de la « validation des acquis de
l’expérience » plaide également pour la construction d’une éducation à
l’orientation, complément indispensable à la formation tout au long de la
vie.
Au-delà de ces considérations générales, souvent répétées, des tendances
persistantes affectent la capacité des jeunes à se saisir de leur propre projet de
formation :
35
•
L’éducation à l’orientation, pourtant recommandée depuis 1985, pour tous
les collégiens, demeure sous-développée et n’apporte pas les outils
pratiques d’un choix raisonné.
•
L’influence du milieu familial et socioculturel est décisive au moment de
l’orientation-affectation scolaire et, de fait, privilégie les enfants dont les
parents maîtrisent la complexité du système éducatif.
•
Les stéréotypes liés aux représentations des métiers persistent tout
particulièrement pour les carrières industrielles, de travaux publics, du
bâtiment, de l’hôtellerie, etc. La connaissance de l’actualité des conditions
de travail, des rémunérations, des débouchés, qui évoluent de plus en
plus rapidement, ne parvient pas à la plupart des jeunes et des parents.
•
Les filles s'engagent principalement dans une orientation scolaire à
tendance littéraire pour l’enseignement général ou tertiaire pour
l’enseignement technologique ou professionnel. S'agit-il toujours de choix
personnels et non de l’influence de l’image de la répartition traditionnelle
des rôles entre les sexes ?
•
Les jeunes sortis sans qualification du système éducatif cumulent les
handicaps et sont confrontés à des difficultés pour se réorienter en
rattrapant une filière de formation initiale ou en accédant à la formation
professionnelle continue.
Face à de telles difficultés, le service public d’orientation peine à se structurer
pour affronter ces considérables enjeux.
A la suite de la tentative de décentralisation annoncée en 2003, et abandonnée
depuis, le métier même des Conseillers d’Orientation Psychologues apparaît
profondément en crise. Ainsi qu’en témoigne un récent rapport des inspections
générales, le ministère de l’Education nationale ne fixe pas de priorités claires
pour l'orientation.
L’articulation des réseaux publics et para-publics, s’intéressant à l’information et
à l’orientation des jeunes (les CIO, les missions locales, le réseau information
jeunesse, les ANPE…) un temps portée sous le terme de « réseau public
d’insertion des jeunes », est pour le moins à parfaire. Le guichet unique reste à
inventer pour offrir, aux jeunes et à leur famille, un service d’information, de
diagnostic et de conseil, territorialement organisé et facilement accessible.
Dans le même temps, des initiatives privées et payantes se multiplient
pour capter les importantes demandes des familles et des jeunes en matière
d’information voire d’élaboration de projets d’orientation.
La définition de nouvelles priorités d’information et d’orientation ne peut
pourtant pas se contenter de réagir aux difficultés des services publics et para
publics en ce domaine ; elle doit impérativement prendre en compte également
l’arrivée massive des technologies de l’information et de la communication, qui
modifient, particulièrement chez les jeunes, quel que soit leur milieu social et
36
économique d’origine, les modes ordinaires d’accès à l’information. Internet, le
téléphone mobile, les radios jeunes sont des médias interactifs incontournables
pour diffuser une politique publique fondée sur la liberté de la personne.
Il est primordial de développer l'éducation à l'orientation dès le
collège afin de préparer les jeunes au processus de formation tout au
long de la vie et de validation des acquis de l’expérience. C’est une
priorité qu’affiche fortement le livret PRDFP.
Dans le cadre du Schéma Régional des Formations 2000-2006, il avait été
proposé aux équipes éducatives des collèges d’Île-de-France volontaires, de
mettre en place des méthodes d’éducation au choix au bénéfice des jeunes
collégiens. La Région participait alors à l’acquisition de documents (livret de
l’élève, logiciels) et à la formation des équipes éducatives.
Cette initiative s’appuyait sur le projet d’éducation à l’orientation recommandé
dans les instructions officielles. Elle a fait l’objet d’une évaluation positive de
l’Université Paris 7, (Professeur J. Beillerot). Malgré cela, elle n’a pas connu le
développement escompté, en particulier en raison de l’absence d’heures
affectées à l’emploi du temps dans les collèges.
A présent, une option de découverte du monde du travail en classe de 3ème
figure à l’emploi du temps des collégiens ; parallèlement, certains Conseils
Généraux d’Île-de-France s’impliquent dans des opérations d’information et
d’orientation en direction des collégiens et de leur famille.
Dans cet environnement plus favorable, il s’agit de développer l’éducation à
l’orientation, en finalisant la découverte du monde du travail, prévue en classe
de 3ème, grâce notamment aux méthodes reconnues d’éducation au choix et à la
création d’un portfolio personnel.
Cette initiation, rendue plus systématique, aura besoin d’être entretenue et
poursuivie au lycée, voire en formation supérieure et continue. Il s'agit de
rendre les jeunes acteurs de leur orientation, tout au long de leur parcours de
formation, avec l’appui d’un outil personnel, qu’ils complètent en fonction de
leurs expériences. Il pourrait prendre la forme d’un carnet de bord portfolio
remis à chaque collégien, en commençant par les élèves de troisième de
découverte professionnelle. Pour les lycéens, ce portefolio serait intégré à l’outil
numérique de stockage de données personnelles (clé USB, Espace Numérique
de Travail).
Il faut également mieux répondre aux besoins d’information des
jeunes sur les filières de formation, les métiers et la réalité des
débouchés régionaux, en poursuivant la modernisation des outils et
des modes de communication pour tenir compte des évolutions de
plus en plus rapides des techniques et des situations économiques.
Or, l’offre d’informations sur les métiers et les filières de formations régionales a
mobilisé des méthodes et des supports traditionnels : brochures et dépliants
jusqu’à la création du site lesmetiers.net.
37
L’organisation à Paris du Salon de l’Education permet d’accéder aux
informations, d’aller à la rencontre des organismes de formation publics et
privés. Pour être efficace la participation à ce type d’évènement doit reposer sur
une démarche préalable de diagnostic, mettant en relation connaissance de soi,
motivations, centres d’intérêts et connaissance des métiers et des débouchés.
Offrir de l’information ne suffit pas toutefois à répondre aux besoins de conseils
personnalisés, massivement exprimés par les jeunes. Les réseaux publics et
para-publics régionaux ne peuvent satisfaire par des entretiens toutes les
demandes en ce sens et sélectionnent leur public prioritaire : jeunes
demandeurs d’emploi, jeunes rencontrant des difficultés.
A partir de l’expérience réussie du site lesmetiers.net, la Région est en mesure
de contribuer à l’amélioration des réponses apportées aux besoins d’information
et de conseils personnalisés. Il faut renforcer le service de pré-conseils
personnalisés en ligne sur le site lesmetiers.net et créer un service d’information
téléphonique généraliste sur les métiers, les formations, les débouchés
régionaux. Des campagnes, sur les parcours de formation, l’orientation
professionnelle, le rôle des structures locales, les métiers d’aujourd’hui devront
accompagner ce dispositif.
Pour conforter les synergies, il est essentiel de mettre en réseau les
acteurs régionaux et de mailler le territoire régional. C’est un objectif
transversal de la politique régionale de formation tout au long de la
vie mis en avant tant dans le livret PRDFP que dans ce livret Lycées.
Les CIO, les délégations ANPE, les missions locales, les structures du Réseau
Information Jeunesse agissent sans coordination profonde sur l’ensemble du
territoire régional. Leur implantation locale résulte de décisions juxtaposées et
anciennes.
Des organismes professionnels, des établissements scolaires, des syndicats
d’employeurs et de salariés, des établissements de formation, des associations
mais aussi des collectivités territoriales établissent des partenariats avec la
Région Île-de-France sur ces questions. Trois enjeux sont déterminants :
•
•
•
un enjeu de coordination des acteurs régionaux (ils sont nombreux et
sollicitent aussi la Région pour leurs propres priorités) ;
un enjeu de pilotage des politiques et des stratégies décidées par la
Région, en partenariat avec les services publics et para-publics ;
un enjeu de couverture territoriale, en mettant en évidence par une
cartographie, l’implantation géographique actuelle des différents réseaux
et leur accessibilité aux usagers pour repérer les éventuelles redondances
ou insuffisances.
C'est dans ce contexte qu’il convient d’envisager les voies d’ une réelle mise en
cohérence des interventions (CIO, missions locales, ANPE, Réseau Information
Jeunesse) au regard des priorités de la Région.
38
Pour engager une telle dynamique, l’organisation d’assises régionales
pour l’information et l’orientation des jeunes pourrait déboucher sur une
charte régionale, la définition d’un cahier des charges et de modalités
conventionnelles avec les structures existantes, ou à créer, pour un meilleur
fonctionnement et une optimisation de la couverture géographique de la région.
Elles pourraient s'appuyer sur une évaluation de l’ensemble des actions
engagées, selon une définition méthodique spécifique à chacune et faisant
apparaître les repères et les indicateurs quantitatifs et qualitatifs de référence.
Ceci rejoint une des conclusions du rapport du Comité de coordination des
programmes régionaux de l’apprentissage et de la formation professionnelle qui
préconise de différencier les interventions, non pas selon la situation des jeunes
(collégiens, apprentis, lycéens, étudiants, suivis en missions locales etc.) mais
selon leurs besoins personnels afin d’y apporter la réponse la plus adaptée
Le renforcement des liens entre l’école et le monde du travail est
indispensable pour compléter le dispositif.
Etablir des partenariats avec le monde professionnel et socio économique est un
objectif régional fort qui fait l’objet du 4ème Principe Stratégique. Il a une
importance toute particulière dans l’information et l’orientation car la
méconnaissance du monde du travail et du fonctionnement des entreprises, des
administrations publiques, des collectivités, de l’artisanat, du monde associatif
ainsi que de la réalité des pratiques professionnelles handicapent lourdement
les jeunes au moment où ils ont à exercer un choix d’orientation scolaire et
professionnelle.
Face à cette difficulté, le système éducatif réagit en inscrivant des séquences de
découverte en classe de 3ème au collège, en multipliant les stages professionnels
et en encourageant l’alternance.
Toutes ces démarches ne placent pas les jeunes à égalité devant la nécessité de
trouver un stage, d’y être accueillis et accompagnés.
Les relais familiaux restent, à ce stade, déterminants pour concrétiser cette
exigence de formation et c’est au niveau de chaque établissement scolaire qu’il
convient de construire une relation durable avec les entreprises et le monde du
travail.
La Région souhaite inciter les acteurs économiques à participer à l’organisation
de ce tissu relationnel afin d’accompagner les démarches des élèves et de leurs
enseignants.
Une base existe, le Réseau Régional des Métiers créé en 1995, en partenariat
avec les professions et les académies.
C’est pourquoi la Région proposera aux partenaires, la relance du Réseau
Régional des Métiers (RRM) et appuiera la coopération école-entreprise au
niveau de chaque établissement et proposer aux autorités académiques la
nomination d’un référent école-entreprise par établissement (rencontres,
conférences, stages, tutorat…) (cf. 4ème principe : partenariat professionnel).
39
40
LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION
1er axe d’intervention : développer l'éducation à l'orientation dès le
collège afin de préparer les jeunes au processus de formation tout au
long de la vie et de validation des acquis de l'expérience
¾ Les constats
Pour « aider les jeunes franciliens à construire un projet, de formation et professionnel », le
Schéma des formations 2000 - 2006 prévoyait la mise en place d’actions ciblées en fonction
des différents publics concernés (collégiens, lycéens, étudiants, apprentis, jeunes des
dispositifs 16-25 ans) et des actions transversales.
Ainsi, depuis 2002, la Région lance chaque année un appel à projets visant à soutenir les
établissements scolaires qui souhaitent initier des projets en faveur de l’information et de
l’orientation des jeunes dans le cadre de leur projet d’établissement. Le bilan de cette action
fait apparaître une augmentation des demandes des établissements passée d’une quinzaine
en 2002 à une centaine en 2004 et en 2005.
Aujourd’hui, une option découverte du monde professionnel en classe de 3ème est en passe
d’être proposée à tous les collégiens ; parallèlement, certains Conseils Généraux
d’Île-de-France s’impliquent dans des opérations d’information et d’orientation en direction
des collégiens et de leur famille.
¾ Les objectifs
Il s’agit pour la Région de rendre les jeunes acteurs de leur orientation tout au long de leur
parcours de formation. La mise en place de démarches éducatives en orientation doit leur
permettre de se connaître, de découvrir leurs centres d’intérêts et, ainsi, de les préparer au
processus de formation tout au long de la vie et de validation des acquis de l’expérience.
Il est important qu’au moment des choix d’orientation, le jeune ait une connaissance des
filières de formations, des métiers, du monde du travail et de son évolution. Il est nécessaire
de faire évoluer la représentation stéréotypée qu’ont les jeunes et les parents de certains
métiers dans les branches professionnelles telles que le bâtiment, l’industrie, l’hôtellerie …
ainsi que la représentation de genre (métier pour les filles ou pour les garçons). Il convient
aussi d’informer sur les potentialités qu’offrent les formations aux métiers de la nature, aux
métiers verts (aménagement paysager, horticulture) aux métiers liés aux services aux
personnes en milieu rural, dispensées dans les lycées agricoles franciliens, souvent peu
connus. Aux trois lycées publics agricoles déjà transférés à la Région s’ajouteront le transfert
du lycée horticole de Montreuil et la construction, dans le cadre du PPI du nouveau lycée de
Magny en Vexin. Celui-ci constituera un équipement innovant puisqu’il rassemblera à la fois
la préparation à des diplômes relevant de l’Agriculture et de l’Education nationale.
Le soutien de la Région à la mise en place de démarches éducatives en orientation a pour
objectif de réduire les choix d’orientation par défaut. Il se fonde sur le contexte favorable créé
par la mise en place de l'option de découverte professionnelle en classe de troisième ; celleci met en évidence l'importance de fournir un outil moderne et adapté permettant de
capitaliser les expériences et informations sur ce sujet, obtenues par chaque jeune.
D’autant plus que cette initiation, rendue plus systématique, aura besoin d’être entretenue et
développée au lycée, voire dans les formations supérieures et continues. L'objectif consiste
ainsi à rendre les jeunes acteurs de leur orientation tout au long de leur parcours de
formation, au moyen d’un outil personnel enrichi au fur et à mesure de leurs expériences.
41
¾ Les pistes d’action
ƒ Aider les établissements et les professionnels d’orientation souhaitant mettre en
place des démarches éducatives en orientation dans le cadre de leur projet
La Région continuera son soutien aux initiatives des équipes pédagogiques des
établissements scolaires (collèges et lycées publics et privés sous contrat) visant à aider les
jeunes à devenir acteurs de leur orientation, aux Centres d’Information et d’Orientation et à
la Mission Générale d’Insertion de l’Education Nationale (dont les moyens doivent être
renforcés par l’Etat) dans leur démarche éducative en orientation, à des organismes ou à
des associations qui mettent en place des actions permettant de construire un projet
personnel d’orientation.
La Région accordera une attention particulière aux projets prenant en compte le public
handicapé accueilli dans les établissements (à l’exemple du soutien régional à l’association
A. Sourd, soutenue depuis 2004 pour la mise en œuvre d’un service d’accompagnement des
jeunes sourds en parcours d’orientation).
Les parents seront associés aux dispositifs mettant en œuvre des démarches éducatives en
orientation.
ƒ Proposer aux départements un partenariat pour concevoir, avec les académies, un
carnet de bord portfolio remis à chaque collégien, en commençant par ceux qui
suivent l’option de découverte professionnelle
Afin de renforcer l'efficacité des moyens publics intervenant pour l’orientation des élèves de
collège (équipes éducatives, Conseiller d’Orientation Psychologues, parents, …), il est
nécessaire de développer les partenariats, notamment entre la Région et les Départements.
Il s'agit de tenir compte à la fois de l’évolution des technologies et de la mise en place de
l’option de découverte professionnelle en classe de 3ème.
Ceci amène à concevoir un outil personnel qui permette à chaque collégien de recueillir et
de conserver tout le travail mené au cours de l’option de découverte professionnelle :
recherches, rapports de stages en entreprises ou en établissements de formation (lycées
professionnels, CFA), informations recueillies lors des participations à des manifestations
(forums, salons), interviews de professionnels, fiches métiers, …
ƒ S’appuyer sur un support numérique personnel de construction du projet pour
« l’avenir » (clé USB, Espace Numérique de Travail)
Dans la même perspective que le « carnet de bord » des collégiens et dans sa continuité, un
usage des outils numériques de stockage mis à disposition des lycéens et correspondant
plus aux usages des jeunes (clé USB, Environnement Numérique de Travail), (cf. 3ème
principe : améliorer le niveau de formation) est à concevoir et à expérimenter pour chaque
lycéen à son entrée au lycée.
Ces outils ont l’avantage de pouvoir stocker tout contenu multimédia numérisé (des
informations sur les lieux, sites Internet ou autres ressources ayant trait à l’orientation,
l’information sur les métiers, les débouchés, les poursuites d’étude et la recherche d’emploi
ou de stages), en plus de documents personnels.
Techniquement, une partie protégée de l’espace de stockage serait dédiée uniquement aux
contenus fournis à l’origine, tandis que l’autre partie resterait disponible pour l’utilisateur afin
qu’il puisse disposer de l’historique le plus complet de sa formation, de ses expériences
professionnelles ou autres.
42
Le site Internet interactif dédié à la jeunesse proposera régulièrement de nouveaux contenus
téléchargeables, des mises à jour de logiciels et des actualités en rapport avec l’orientation,
la recherche de stages, etc.
Site interactif pour la jeunesse (cf. 1er principe : une vision globale de la formation) et usage des
nouveaux supports sont donc à concevoir conjointement.
2ème axe d’intervention : mieux répondre aux besoins d’information des
jeunes sur les filières de formation, les métiers et la réalité des
débouchés, en poursuivant la modernisation des outils et des modes de
communication
¾ Les constats
Quel que soit leur milieu social d’origine, les jeunes sont massivement utilisateurs des
nouvelles technologies de l’information et de la communication, plus particulièrement du
téléphone mobile et d’Internet. Ils inventent et diffusent les nouvelles pratiques sur ces
médias.
L’initiative régionale de création du site lesmetiers.net s’inscrivait dans cette évolution.
Cependant, beaucoup de supports utilisés pour transmettre l’offre d’informations sur les
métiers et les filières de formations régionales restent traditionnels (brochures, dépliants).
L’organisation de salons généralistes, tel le Salon de l’Education à Paris permet aux visiteurs
de rencontrer ponctuellement les organismes de formation publics et privés. Cependant,
pour être efficace, la participation à ce type d’évènement repose sur une démarche préalable
initiée dans les établissements, faisant la correspondance entre connaissance de soi,
motivation, centres d’intérêt et connaissance des métiers et des débouchés.
L’intérêt de ce type de manifestation est la rencontre directe du jeune avec les
professionnels et les représentants des établissements pour répondre à ses interrogations.
Les jeunes qui participent à ce genre de manifestation attachent une importance particulière
à l'information donnée par d’autres jeunes qui sont en cours de formation ou qui viennent
d’entrer dans la vie active. Le dialogue passe mieux entre jeunes.
La construction d’un dispositif régional plus complet repose en premier lieu sur la mise à
disposition permanente d’une offre d’informations actualisée vivante et attractive, utilisant les
modes de communication majoritairement utilisés par les jeunes : Internet, téléphone mobile,
radio.
Offrir de l’information ne suffit pas toutefois à répondre aux besoins de conseils
personnalisés massivement exprimés par les jeunes, les réseaux publics et para publics
régionaux ne peuvent satisfaire toutes les demandes en ce sens et ciblent chacun leur
public : jeunes demandeurs d’emploi, jeunes en difficulté.
¾ Les objectifs
L’objectif prioritaire de la Région est de continuer à diversifier les moyens d’information en
s’appuyant sur les Technologies de l’Information et de la Communication pour permettre au
plus grand nombre de jeunes d’accéder à l’information sur les filières de formation, les
métiers, les établissements de formation et pour être en mesure, dans un monde qui évolue
rapidement, de mettre à jour en permanence l'information.
Partant de l’expérience réussie du site lesmetiers.net, il s'agit de continuer à améliorer les
réponses apportées aux besoins d’informations et de conseils personnalisés des jeunes.
43
¾ Les pistes d’action
ƒ Soutenir les initiatives locales (manifestations, salons, forums, etc.) proposées par
des collectivités territoriales, des organismes, des organisations professionnelles
ou des associations concourant à améliorer l’information des jeunes sur les
métiers et les formations et contribuant à la valorisation de l’enseignement
professionnel et technologique
L’organisation de forums pour les collégiens, en partenariat avec les départements et les
autres collectivités locales qui le souhaiteraient, permettrait de mutualiser les moyens et de
rendre ces salons plus attractifs.
La Région soutiendra l’organisation de ces manifestations en veillant à ce que, pour jouer
pleinement leur rôle, chacune :
•
inclue un travail de préparation des jeunes (collégiens, lycéens) à la visite par les
Conseillers d’Orientation-Psychologues ou les professeurs accompagnateurs
(élaboration de questionnaire) ;
•
conçoive une manifestation interactive à laquelle participent des professionnels et
des représentants d’établissements de formation mais aussi des jeunes en formation
(apprentis, lycéens professionnels) ;
•
prévoie une large place à l'offre gratuite du service public ;
•
accorde une importance à la participation des parents aux manifestations.
Dans le but de préparer les lycéens à leur cursus universitaire et afin de réduire l’échec ou
les abandons dans les premières années, il est important de développer le soutien aux
actions visant à informer les lycéens sur l’enseignement supérieur. Que ce soit au travers de
la connaissance du système LMD (Licence – Master - Doctorat), des universités ou du
développement de partenariats lycée/université. La Région soutiendra les initiatives des
Universités qui auront pour objectifs :
•
d’améliorer l’information des lycéens, de leur famille et des équipes éducatives sur
les poursuites d’études supérieures, notamment en université, pour une orientation
réussie ;
•
d’améliorer l’information, l’accueil et le suivi des étudiants dès leur entrée à
l’université pour une meilleure intégration ;
•
d’accompagner et aider à la réorientation des étudiants en difficulté en cours de
cursus.
ƒ Renforcer le service de pré-conseils personnalisés en ligne sur le site
lesmétiers.net, développer son interactivité et diversifier son contenu
Mis en service en novembre 2003, le site Internet lesmetiers.net offre deux services
principaux : une information sur les métiers et les formations en Île-de-France à l’aide de 440
fiches métiers incluant une vidéo et un service de réponse en ligne aux questions des
internautes assuré par des conseillers d’orientation psychologues.
Le site connaît une fréquentation importante avec environ 100 000 connexions par mois et
120 questions en moyenne chaque semaine. Cet outil participe au service public régional
gratuit de l’information et de l’orientation. Il assure ainsi une égalité d’accès de tous les
publics à l’information sur tout le territoire.
44
Au-delà de l’enrichissement des contenus existants, pour accompagner la généralisation et
l’évolution des usages Internet du public 12-25 ans, une nouvelle version du site Internet doit
être envisagée. Les évolutions du site lesmetiers.net devront prendre en compte la
dimension de l’usage d’Internet chez les 12-25 ans dont 82 % sont internautes et bénéficient
majoritairement d’une connexion haut–débit. Il s’agira de renforcer les services offerts par le
site en s’appuyant sur les atouts reconnus du site lesmetiers.net : innovation, témoignage,
vidéo et interactivité.
Le service de réponses personnalisées aux questions des internautes sera développé. A
cette occasion, on proposera aux Services Académiques d’Information et d’Orientation des
Rectorats et de l’ONISEP ou de la DRONISEP un renforcement et une pérennisation des
partenariats. L’expertise apportée par la participation de Conseillers d’orientations
psychologues à la rédaction des réponses aux internautes est, en effet, un gage de qualité.
Une attention particulière sera portée à l’accessibilité du site Internet aux personnes
handicapées en rapport avec les recommandations européennes.
ƒ Étendre les initiatives vers les autres médias jeunes : téléphone et radio
La construction d’un dispositif régional plus complet repose en premier lieu sur la mise à
disposition permanente d’une offre d’informations actualisée, vivante et attractive, relayée
par les moyens de communication majoritairement utilisés par les jeunes au delà de
l'Internet : téléphone mobile, radio, etc. (cf. 1er principe : une vision globale de la formation).
C'est pourquoi il convient d'étudier les moyens de :
•
Créer un service d’information téléphonique généraliste sur les métiers, les
formations, les débouchés régionaux ;
•
Proposer aux radios massivement écoutées par les collégiens et lycéens le
développement de rubriques consacrées aux parcours de formation, à l’orientation
professionnelle, au rôle des structures locales, aux métiers d’aujourd’hui, etc. ceci à
l’occasion d’évènements régionaux sur ces thèmes ou éventuellement lors de
campagne de communication grand public.
ƒ Promouvoir l’enseignement professionnel et la complémentarité des modes et
voies de formation
Une politique de communication sera portée chaque année par la Région pour valoriser les
filières technologiques et professionnelles ainsi que les dispositifs régionaux d’insertion. Elle
devra exprimer la complémentarité des modes et voies de formation et de
professionnalisation.
3ème axe d’intervention : mettre en réseau les acteurs régionaux et mailler
le territoire régional
¾ Les constats
Les CIO, les agences ANPE, les missions locales, les structures du Réseau Information
Jeunesse agissent sans coordination réelle sur l’ensemble du territoire régional. Leur
implantation locale résulte de décisions juxtaposées et anciennes. Des Maisons de l’Emploi
se mettent en place par ailleurs.
45
Les organismes professionnels, les établissements scolaires, les syndicats d’employeurs et
de salariés, les établissements de formation, des associations mais aussi les collectivités
territoriales établissent également des partenariats avec la Région Île-de-France sur ces
questions.
¾ Les objectifs
Pour améliorer l'efficacité de l'action en direction des usagers, la Région doit soutenir la mise
en cohérence des actions de tous les acteurs agissant sur le territoire régional et aider à ce
que se développe, chez les professionnels de ces structures, une culture du réseau et de la
mutualisation des informations pour faire en sorte que le public « s’y retrouve » et soit
accompagné au mieux dans sa démarche personnelle.
Il s'agit d'offrir au public une information facilement accessible, dans des lieux mieux
identifiés, en matière de formations, métiers, établissements de formations, possibilités
d’aides à la formation….
¾ Les pistes d’action
ƒ Organiser des assises régionales pour l’information et l’orientation des jeunes
débouchant sur la rédaction et la signature d’une charte régionale
Des initiatives ont déjà été prises pour améliorer la coordination entre les différents acteurs,
au travers notamment du « Réseau public de l'information des jeunes – RPIJ ». Elles sont
appréciées et ont contribué à une réelle amélioration des échanges de pratiques et de la
prise en charge des usagers. Elles ne paraissent pas néanmoins à la hauteur des trois
enjeux qui sont en cause :
•
•
•
un enjeu de coordination des acteurs régionaux : ils sont nombreux et sollicitent aussi
la Région pour leur propre priorité ;
un enjeu de pilotage des politiques et des stratégies retenues par la Région, en
partenariat avec les services publics et para publics ;
un enjeu de couverture territoriale : une cartographie de l’implantation actuelle des
différents réseaux et de leur accessibilité pour usagers mettant en évidence les
éventuelles insuffisances de couverture.
La multiplicité même des partenaires fait que l'on ne progressera pas dans ce domaine sans
des échanges approfondis associant les personnels engagés dans ces actions. C'est
pourquoi, l'initiative d'assises régionales paraît constituer le point de départ d’un
approfondissement du travail en réseau.
Elle permettra d’envisager les voies d’une réelle mise en cohérence des interventions (CIO,
missions locales, ANPE, Réseau Information Jeunesse) au regard des priorités de la Région.
Ce sont des questions transversales qui relèvent également du Plan Régional de
Développement des Formations Professionnelles (PRDFP) et illustrent tout l'intérêt de
l'approche régionale coordonnée mise en place au titre du Schéma régional de la formation
tout au long de la vie. La Région favorisera la structuration et la coordination régionale d’un
service public de l’accueil, de l’information, de l’orientation maillant le territoire en étendant et
en développant le partenariat.
Pour engager cette dynamique, des assises régionales permettront un large échange avec
tous les partenaires sur ces questions importantes et délicates pour définir les axes d’une
charte régionale, d’un cahier des charges et des modalités conventionnelles avec les
structures existantes ou à créer.
46
Elles pourraient s'appuyer sur une évaluation de l’ensemble des actions engagées, selon
une définition méthodique spécifique à chacune et faisant apparaître les repères et les
indicateurs quantitatifs et qualitatifs de référence. Ceci rejoint une des conclusions du rapport
du Comité de coordination des programmes régionaux de l’apprentissage et de la formation
professionnelle qui préconise de différencier les interventions, non pas selon le statut des
jeunes mais selon leurs besoins personnels afin de leur apporter la réponse la plus adaptée
à leur situation.
4ème axe d’intervention : relier l’école et le monde du travail
¾ Les constats
La méconnaissance du monde du travail, du fonctionnement des entreprises et de la réalité
des pratiques professionnelles handicape lourdement les jeunes au moment où ils ont à
exercer un choix d’orientation scolaire et professionnel.
Face à cette difficulté, le système éducatif propose une option de découverte professionnelle
en classe de 3ème au collège, en multipliant les stages professionnels, et en encourageant
l’alternance.
La région a soutenu la DRONISEP Île-de-France en 2005 lors de l’édition d’un guide à
l’usage des professionnels les informant de la démarche entreprise par l’Éducation nationale
vis-à-vis des collégiens de 3ème et de l’esprit dans lequel elle la conduisait.
Toutes ces démarches nouvelles ne placent pas les jeunes à égalité devant la nécessité de
trouver un stage, d’y être accueillis et accompagnés.
Les relais familiaux sont, à ce stade, déterminants pour concrétiser cette exigence de
formation. C’est au niveau de chaque établissement scolaire ou de formation qu’il convient
de construire une relation durable avec les entreprises et le monde du travail.
¾ Les objectifs
Il s’agit :
•
d’apporter aux élèves une connaissance du monde professionnel grâce à des actions
concrètes et de découverte, telles que des visites d’entreprises, des rencontres avec
des professionnels ou encore des stages d’observation en entreprise.
•
de développer la culture et la connaissance des enseignants vis-à-vis du monde
professionnel et de l’entreprise, ceux-ci n’en ayant, dans leur grande majorité, que
très peu dans ce domaine.
•
de développer également la connaissance du système éducatif au sein du monde
professionnel et notamment informer les entreprises des actions menées et des
dispositifs existants favorisant et développant le rapprochement écoles/entreprises.
Ces objectifs, qui visent à rendre les franciliens acteurs de leur projet, constituent également
un domaine privilégié de mise en œuvre du quatrième principe : établir des partenariats avec
le monde professionnel et socio économique.
47
¾ Les pistes d’actions
ƒ Soutenir les organismes ou associations qui initient des actions visant à améliorer
la connaissance des entreprises et du monde du travail auprès des jeunes et des
équipes
pédagogiques
(équipes
éducatives,
Conseillers
d’Orientation
Psychologues …) et les relations Ecole/Entreprise
Avec l'accélération des évolutions, la situation de l'économie, du marché de l'emploi et la
réalité des métiers se modifient très rapidement. La question de la vulgarisation et de la
diffusion d'informations se double donc de celle de son actualisation permanente.
Au-delà du site lesmetiers.net qui a précisément pour objectif d’apporter cette information
aux jeunes, (cf. 2ème axe d’intervention de ce principe stratégique), la Région soutiendra les autres
initiatives permettant d’améliorer la connaissance du monde de l’entreprise par les jeunes.
A cette occasion une attention particulière sera portée aux actions de sensibilisation à
l’entreprenariat.
L’appui aux équipes éducatives est également essentiel dans ce domaine. C’est pourquoi la
Région poursuivra sa politique d’appui et d’information des adultes qui sont sollicités par les
jeunes sur ces questions (à l’exemple de la publication en partenariat avec l'ONISEP, et
avec l'appui des journalistes de la revue « Alternatives Économiques » du guide « les
métiers de demain en Île-de-France »).
Cette information sera réactualisée notamment grâce aux travaux qui ont été conduits pour
l'élaboration du nouveau Schéma régional de la formation tout au long de la vie, aux
investigations que poursuivra l'Observatoire Régional Emploi-Formation (OREF, GIP-CARIF)
et aux échanges qu’il conduira avec les observatoires de branche.
ƒ Relancer le réseau régional des métiers afin de rassembler et de coordonner
l’action des organismes régionaux
L’Éducation nationale, la Région et les professions ont, depuis longtemps, développé des
actions visant à donner aux jeunes et aux enseignants une connaissance des métiers et du
fonctionnement des entreprises, basée sur une rencontre du monde professionnel. A cet
égard plusieurs dispositifs ont été créé, notamment : le Réseau Régional des Métiers, créé
en 1995 à l’initiative de la Région, en partenariat avec les professions et les académies, et le
Club des Partenaires créé à l’initiative du Rectorat de Paris.
Depuis l’année scolaire 2005-2006, la mise en place de l’option découverte professionnelle
en classe de 3ème génère un accroissement de la demande de ce type d’action de la part des
enseignants et nécessite une meilleure coordination des acteurs régionaux.
La réactivation du Réseau Régional des Métiers permettra de mieux coordonner, au niveau
régional, les initiatives des Rectorats et des branches professionnelles en faveur de la
découverte par les jeunes des métiers et du fonctionnement de l’entreprise.
La Région pourra inciter les acteurs économiques à participer à l’organisation de ce tissu
relationnel afin d’accompagner les démarches des élèves et de leurs enseignants.
Ce pourrait être également l'occasion de développer l’information en direction du monde
professionnel et notamment des petites et moyennes entreprises sur les actions de
découvertes professionnelles menées dans les établissements.
La Région mobilisera ses partenaires afin d’élaborer et de faire connaître un guide pratique à
destination des entreprises y compris celles de l’économie sociale et solidaire et des
associations, les informant de l’importance, des modalités et de l’esprit des périodes de
formation en entreprise.
48
ƒ Envisager avec les autorités académiques la possibilité de désigner un référent
école-entreprise par établissement
Pour développer la coopération école-entreprise au niveau de chaque établissement, la
Région proposera aux autorités académiques la nomination d’un référent école-entreprise
par établissement: rencontres, conférences, stages, tutorat (cf 4ème principe : partenariat
professionnel).
49
50
3ème principe stratégique :
Elever le niveau de formation et améliorer la
qualification pour favoriser l’insertion
professionnelle durable
51
52
Synthèse : diagnostic et propositions
Le Schéma Prévisionnel des Formations en Lycées 2007-2013 s’inscrit dans le
cadre de l’entrée dans la société de la connaissance, de la mondialisation, de
l’évolution de la répartition géographique des fonctions, de la « numérisation »
accélérée de la société et de l’accroissement des échanges internationaux.
Dans ce contexte de développement des sciences et des techniques et de
transformation des modes d’organisation des entreprises, l'élévation du niveau
de formation et de qualification est une nécessité. Elle passe en premier lieu par
une transmission efficace des savoirs et des connaissances pour tous au lycée.
Un niveau supérieur de formation est en effet un atout essentiel pour l’insertion
dans un tel contexte. L'insertion professionnelle des lycéens des voies
technologiques et professionnelles, sept mois après leur sortie, est très
différente selon les niveaux de formation. Dramatiquement faible pour les
jeunes sortant sans qualification (61 % en emploi en Île-de-France en février
2002), elle progresse beaucoup dès le niveau CAP ou BEP (80 %), plus encore
pour les baccalauréats et les BTS (plus de 90 %). En 2004, trois ans après la fin
de leurs études supérieures, les 2/3 des jeunes sortis avec un diplôme de
premier cycle de l’enseignement, et les 4/5 des diplômés, de second cycle
occupent des positions de cadre ou de professions intermédiaires). A ceci
s’ajoute le fait que l’allongement de la formation atténue les discriminations.
Plus les filles sont diplômées, plus leur trajectoire professionnelle se rapproche
de celle des garçons. De même, plus les enfants d’ouvriers sont diplômés plus
leur trajectoire se rapproche de celle des enfants de cadres et ils accèdent euxmêmes à des positions d’encadrement.
L’intérêt d’une formation ne se réduit pas à ses débouchés professionnels
immédiats. L'éducation apporte aux individus les outils intellectuels leur
permettant de prendre du recul, d'avoir la maîtrise des situations et d'agir. Dans
la société civile, cela soutient l'action citoyenne. Dans l'activité économique,
c'est la possibilité d'introduire plus de matière grise dans le travail, d'autonomie
d'action, de créativité qui sont des facteurs de compétitivité et donc de
développement. C’est pourquoi, la Région affirme l’utilité d’élever le niveau de
formation et de qualification, pour chacun, à la fois la clé des adaptations
professionnelles ultérieures et la base la plus solide de la formation tout au long
de la vie. Les diplômes permettent aussi d’atténuer certaines inégalités ou
discriminations (sociales, ethniques, de genre, …) subies sur le marché du
travail même si la réalité du « plafond de verre » entrave l’accès aux positions
d’encadrement de jeunes issus de l’immigration et des femmes.
La crainte que « l’inflation de diplômés » conduise à leur dévalorisation sur le
marché du travail et à un sentiment de déclassement est liée avant tout au
contexte actuel du marché du travail. Dans l’immédiat l’afflux de diplômés peut
se traduire par une faible rentabilité sur les conditions de première embauche.
Mais dès lors qu’ils relèvent de filières en phase avec le marché du travail, la
possession d’un diplôme, surtout s’il est élevé reste capitale : les diplômes les
53
plus élevés constituent la meilleure barrière contre le déclassement à moyen et
long terme.
Ainsi, élever le niveau de formation favorise au plan individuel, l’insertion
durable et soutient, au plan collectif, le développement de l’Île-de-France. Cela
conduit à 4 axes d’intervention :
Le premier axe d’intervention vise à renforcer chez les jeunes le
« nouveau trépied de l’insertion » : qualification - maîtrise des
Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) - maîtrise
linguistique
L’insertion durable s’appuie de plus en plus sur un trépied : la qualification, la
maîtrise des TIC et la maîtrise linguistique. Dans ce triangle, la qualification (le
diplôme) reste essentielle ; cependant, s’insérer demain sans connaître au
moins une langue étrangère ou sans une réelle maîtrise de l’ordinateur et de
ses potentialités risque de devenir de plus en plus difficile. L’évolution
numérique et celle des échanges et des mobilités, qui suppose notamment un
renforcement global des compétences linguistiques, nécessitent donc une
attention particulière.
La numérisation accrue de la société conduit donc la Région à soutenir un
large développement de l’usage des Technologies de l’Information et
de la Communication pour l’Enseignement (TICE) en lycées.
C’est à l’école que cet apprentissage peut se faire dans l’égalité, avec le recul, et
l’esprit critique, nécessaires.
S'appuyant sur un effort très important d’équipement (130 000 ordinateurs,
1 pour 3 élèves, des réseaux dans tous les lycées), la Région soutient le
développement des usages. Dans ce domaine où les évolutions techniques sont
rapides, d’importantes expérimentations sont en cours. L’expérimentation des
Espaces Numériques de Travail (ENT) est engagée pour offrir à chacun
(élèves, enseignants, équipes de direction, …) quel que soit son rôle, un accès
unifié, sécurisé et fiable à l’ensemble des services et ressources numériques
dont il a besoin. La Région vise à les mettre à disposition dans tous les
lycées. La diffusion d’une clé USB à tous les jeunes entrant au lycée permettra
d’observer, à une très large échelle, l’usage éducatif et pédagogique qui peut
être fait d’un cartable électronique et d’un bureau virtuel. D’autres nouveaux
outils sont à expérimenter également dans ce domaine, en particulier les
tableaux numériques interactifs (TNI), les classes nomades, les tablettes
numériques interactives et, plus généralement, toutes les technologies qui
émergent dans ce domaine.
Corollairement, la Région fera en sorte que les lycées puissent bénéficier des
ressources numériques éducatives pour l’enseignement et l’accompagnement
scolaire.
54
L’accroissement des échanges internationaux conduit également la Région à
soutenir l’apprentissage des langues et la mobilité internationale.
En termes d’apprentissage des langues, au-delà de l’équipement des lycées en
laboratoires multimédia, la Région soutiendra spécifiquement les projets des
établissements ayant pour objectif le soutien aux compétences linguistiques, en
privilégiera la voie professionnelle et le soutien aux jeunes issus des milieux les
plus défavorisés.
Le soutien à la mobilité des lycéens en sections professionnelles européennes
par des aides sera poursuivi et le développement de telles actions sera examiné
avec les autorités académiques. Le soutien à la mobilité des lycéens en Section
de Technicien Supérieur (STS) sera poursuivi dans le cadre de la politique
régionale de la mobilité. Par ailleurs, au titre de la réduction des inégalités
sociales, les séjours d’immersion linguistique seront encouragés et soutenus
pour les jeunes aux plus faibles ressources (cf. 6ème principe : lutter contre les
inégalités).
Le second axe d’intervention prône l’élévation du niveau de
qualification et une offre de formations débouchant sur des métiers
porteurs ou permettant l’accès à des métiers variés dans différents
secteurs d’activités
L'élévation du niveau de qualification contribue au développement économique
dès lors que l’on s'assure d'une cohérence convenable entre formations et
perspectives d'insertion. Si l'adéquation est impossible - et non souhaitable dans
l’absolu - elle ne saurait être ignorée et doit être recherchée. Cela suppose une
prospective des métiers et des qualifications dans lesquels on peut attendre le
plus de recrutements en Île-de-France. En cette matière, le législateur a confié
à la Région, la mission de fixer les priorités d'orientation dans le schéma
prévisionnel des formations en lycées et le Plan régional de développement des
formations professionnelles (PRDFP).
Les conclusions des premiers travaux sur l’évolution des qualifications en
Île-de-France, en particulier ceux de l'Observatoire régional emploi-formation
(OREF, GIP-CARIF) conduisent la Région, après concertation avec les autorités
académiques, à proposer d’élever le niveau global de formation et de
qualification et à orienter l’offre de formation dans certains domaines
porteurs d’emplois ou vers des diplômes qui débouchent sur un
éventail large de secteurs professionnels multipliant les possibilités
d'insertion.
Pour élever le niveau global de qualification, il faut à la fois :
•
continuer à réduire les sorties sans qualification : grâce à une poursuite de
l’accroissement des capacités d’accueil en CAP permettant une insertion
directe (+1000 places) ;
55
•
permettre et inciter les jeunes de la voie professionnelle à
poursuivre leur formation vers le niveau IV en développant les
baccalauréats professionnels en trois ans et en augmentant de 10 points
les taux de poursuite d'études du BEP vers le baccalauréat professionnel ;
•
encourager l’accès aux voies générale et technologique en
augmentant de cinq points le taux de passage de troisième en seconde de
détermination ;
•
développer le niveau III (BTS) et y amener prioritairement les
diplômés de niveau IV de la voie professionnelle.
Ces objectifs, préparés avec les autorités académiques, devront être mis en
oeuvre en concertation avec les Recteurs. Le taux d'accès au baccalauréat
qui stagne dans la région depuis plus de 10 ans devrait reprendre sa
progression et passer, à terme, de 74 % à 79-80 %.
La politique régionale, axée ici sur l’élévation du niveau de formation, trouve sa
cohérence dans la convergence des diverses actions touchant également
l’accompagnement et le soutien à la réussite des lycéens (cf. chaque principe
stratégique).
Par ailleurs, l’élévation du niveau de formation doit s’accompagner d’une
meilleure articulation entre carte des formations et possibilités
d’insertion durable. C’est un domaine où il faut adopter une position
équilibrée. Ignorer l’économie serait conduire trop de jeunes à des difficultés
d’insertion, mais ne pas prendre en compte leurs attentes accentuerait
l’orientation forcée et le risque de décrochage. Dans cette optique, la Région
souhaite orienter l’offre de formation vers certains diplômes dans des secteurs
de formation porteurs d’emplois ou permettant une insertion multi-secteurs
d’activité ou multi-métiers.
Les travaux de prospective permettent d’ores et déjà de prôner :
•
•
•
•
•
la réduction et la reconversion de capacités d’accueil dans certains
domaines, comme le niveau V tertiaire administratif, en particulier en
comptabilité ;
l’optimisation de l’usage des capacités d’accueil, voire leur augmentation,
dans les formations débouchant sur des métiers porteurs, comme
l’hôtellerie-restauration, les installations sanitaires ou thermiques, la
maçonnerie ;
le développement de formations attirant déjà les jeunes et porteuses
d’insertion, comme le secteur sanitaire et social ;
le développement de formations ne conduisant pas obligatoirement au
métier préparé mais assurant une insertion satisfaisante grâce aux
mobilités professionnelles, comme l’électrotechnique.
…
56
La répartition géographique de l’offre de formation a également une grande
importance pour élargir les possibilités de choix de formations offertes aux
franciliens. Des études montrent que la variété de l’offre favorise la réussite.
L’amélioration de l’accessibilité passe par des actions complémentaires :
implantations nouvelles de formation, renforcement des internats, amélioration
des transports. Aussi, dès lors qu’une formation est à développer, elle doit l’être
prioritairement là où l’analyse des temps d’accès fait apparaître des temps
d’accessibilité à cette formation sensiblement supérieurs aux moyennes.
Ces orientations du Schéma Prévisionnel des Formations en Lycées 2007-2013
seront inscrites à l’appel annuel à projets, conjoint Etat-Région, pour l’évolution
de l’offre de formation initiale, dans le cadre du Plan prévisionnel triennal
glissant (PPTG) initié par le Schéma Régional des Formations 2000-2006. Elles
se traduiront dans un schéma des priorités d’ouvertures et fermetures de
formations. Elles seront ajustées annuellement et la Région est disposée à les
formaliser dans les conventions annuelles prévues par la loi.
La conception et la mise en oeuvre de l’ensemble des orientations régionales,
pour l’évolution de l’offre de formation, s’opéreront en concertation avec l’Etat
dans le cadre des compétences partagées, en s’appuyant notamment sur l’OREF
(GIP-CARIF), outil du Contrat de Projet État-Région.
La Région se dotera d’outils lui permettant de suivre, sur l’ensemble du territoire
francilien l’avancée de la mise en œuvre des objectifs qui auront été fixés. Les
résultats de ces observations feront l’objet, chaque année, d’une présentation
au Conseil Régional et au Conseil Inter-Académique de l’Education Nationale
(CIAEN).
Le troisième axe d’intervention visera à poursuivre l’aménagement
des lycées afin qu’ils contribuent aux réussites des jeunes
Il est essentiel que la Région continue à conduire son action immobilière avec
une finalité d’amélioration des conditions d’éducation et de vie scolaire.
C’est l’adaptation des locaux (laboratoires, ateliers, classes) qui permet,
concrètement, la modernisation de la carte des formations.
Plus généralement, la programmation architecturale de toutes les opérations
importantes a la même visée : locaux équipés et adaptés à la formation et à la
vie scolaire, y compris pour faciliter les relations enseignants-familles, bureaux
pour les enseignants, accès libre des élèves à l'Internet, hébergement (internat
ou logement), restauration, …
Par ailleurs, le choix de la démarche HQE pour les opérations immobilières est
une contribution importante à la mise en œuvre des objectifs d’éco-région.
Enfin la politique visant à doter les lycées d’un équipement pédagogique et
général moderne et adapté à l’évolution des conditions d’enseignement est à
poursuivre pour continuer à réduire les inégalités entre établissements.
Ces investissements seront soutenus par des dotations en fonctionnement et en
personnel TOS adéquates et accompagnés par une politique sociale (cf. 6ème
principe : lutter contre les inégalités).
57
58
LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION
1er axe d’intervention : renforcer chez les jeunes le « nouveau trépied de
l’insertion » : qualification - maîtrise des Technologies de l’Information et de
la Communication (TIC) - maîtrise linguistique
La qualification est un atout essentiel pour l’insertion professionnelle et le développement
économique durable. Ceci d’autant plus que son niveau est élevé, mais l’avantage est
flagrant dès le premier niveau de formation (CAP, BEP). Elle le sera encore plus demain. La
spécialité de formation est également importante, soit parce qu’elle prépare à des métiers
porteurs d’emploi ou non, soit parce que certaines spécialités offrent des perspectives plus
diversifiées que d’autres. Cette question de la qualification, assez complexe, est développée
dans le deuxième axe d’intervention afin d’accorder dans ce premier axe toute leur
importance à deux thèmes nouveaux du Schéma prévisionnel des formations en lycées
2007-2013 : les deux autres appuis du trépied, la maîtrise des Technologies de l’Information
et de la Communication et la maîtrise linguistique.
1. Intensifier le soutien au développement de l’usage de l’informatique et de
l’Internet dans les lycées pour renforcer la maîtrise des technologies de
l’informatique et de la communication
¾ Les constats
Que l’on soit mécanicien, caissier ou médecin on est désormais appelé à utiliser un
ordinateur. Aujourd’hui, et cela sera de plus en plus vrai demain, une maîtrise des bases de
l’usage des outils numériques est indispensable pour s’intégrer dans le monde du travail.
C’est ce qui avait conduit le Schéma des formations 2000-2006 à fixer l’objectif d’offrir les
conditions permettant à chaque jeune de se familiariser, dès le lycée, avec l’informatique
sous toutes ses formes. C’était l’objectif de 100 000 ordinateurs dans les lycées. Sa
réalisation a dû prendre en compte le fait que les TICE sont désormais intégrées à de
nombreux programmes officiels, et que, s’agissant des technologies elles-mêmes, une
certification a été créée : le B2i (brevet informatique et internet). Les lycées sont aujourd’hui
bien équipés : plus de 130 000 ordinateurs, soit maintenant 1 poste pour 3 élèves, des
réseaux connectés à l’Internet, des meubles et laboratoires multimédias, etc. Cet effort est
reconnu de tous. Mais si l’équipement est bien sûr la condition nécessaire, elle n’est pas
suffisante ; c’est désormais le développement des usages qui est l’enjeu car il est essentiel
que l’enseignement de l’usage de l’outil numérique se fasse à l’école, lieu où son
apprentissage bénéficie à tous et peut se faire tout en conservant un regard critique à son
endroit.
¾ Les objectifs
La numérisation de la société appelle un effort accru de soutien au développement de
l’usage des TICE dans les lycées.
La contribution de la Région à ce développement passe par la mise à disposition des
équipes éducatives, des élèves et des parents, d’un outil numérique fiable et adapté aux
exigences de l’enseignement : l’Espace Numérique de Travail. La clé USB, distribuée aux
lycéens à partir de la rentrée 2007, constitue une transition du « travail-papier » vers
l’Espace Numérique de travail : il s’agit de passer du cartable physique au cartable
électronique physique (clé USB) puis au cartable électronique virtuel (l’Espace Numérique
de Travail).
59
L’objectif est également de faire en sorte que chaque élève puisse récupérer les travaux qu’il
a réalisés avec ces outils lorsqu’il poursuit son cursus dans une autre classe ou un autre
établissement.
La diffusion de tous les éléments qui vont dans le sens d’un meilleur usage des TICE dans la
lutte contre les inégalités et le soutien aux réussites constitue une priorité.
Le développement des usages nécessite également une amélioration de la communication
sur les possibilités que ces outils offrent.
¾ Les pistes d’actions
La Région s’est déjà engagée dans le soutien au développement des usages au travers de
différentes expérimentations.
ƒ Viser la mise à disposition d’Espaces Numériques de Travail dans tous les lycées
La Région et les trois Académies ont mis en place l’expérimentation dans des lycées publics
franciliens, d’Espaces Numériques de Travail (ENT). Ces outils sont l’élément clé d’une
extension des usages puisqu’ils permettent de faciliter et de sécuriser l’accès de chacun aux
différents services et ressources numériques liés à son « profil » : élèves, enseignants,
équipe de direction, administratifs, techniciens, personnels de service ou de santé mais
aussi parents d’élèves, partenaires des collectivités voire du monde professionnel (pour le
suivi des stages par exemple). L’ENT peut couvrir tout le champ de la vie de l’établissement :
vie scolaire (notes, absences, etc.), vie de l’établissement, (emploi du temps, actualités,
réservation des salles ou des équipements, etc.), activité pédagogique (cahier de textes,
exercices ou rappels de cours, etc.), ainsi que la recherche documentaire et l’accès aux
ressources.
Cette expérimentation met en évidence, l’intérêt de tels outils pour un développement des
usages. C’est pourquoi il faut viser la mise à disposition d’Espaces Numériques de
Travail dans tous les lycées. Car c’est l’outil fédérateur qui s’imposera inéluctablement
demain. Mais en même temps, l’expérimentation a mis également en évidence, l’importance
du temps nécessaire pour leur appropriation par les équipes éducatives, l’insuffisante
maturité des produits actuellement proposés, les nécessaires améliorations de leur cahier
des charges qui se dégagent des usages au quotidien dans les établissements. Ces
expériences font l’objet d’un suivi, initié par la Région et d’une évaluation dans le cadre d’un
« Observatoire des ENT en Île-de-France » qui associe les Académies et la Région.
Ce suivi et cette évaluation débouchent sur des résultats concrets qui permettent d’organiser
l’émergence d’une solution stable d’ENT, mieux adaptée aux besoins des établissements qui
permettra un déploiement massif commençant par les lycées volontaires. En cohérence avec
les orientations de la Région, on veillera à ce que des solutions issues du monde des
logiciels libres puissent participer aux mises en concurrence qui conduiront à sélectionner les
produits qui seront déployés.
La Région s’est dotée de l’appui d’une assistance à maîtrise d’ouvrage pour établir le cahier
des charges de l’ENT qui sera fourni à tous les lycées volontaires à partir de la rentrée de
septembre 2008. Ce cahier des charges intégrera les enseignements de l’expérimentation
conduite dans notre Région ainsi que des autres expérimentations ou généralisations
engagées par d’autres collectivités puisque 9 régions, 24 départements, 92 lycées et 198
collèges sont d’ores et déjà engagés, à des degrés divers, dans l’usage d’ENT.
60
ƒ Continuer à élargir le champ des expérimentations
Dans le domaine des outils numériques conçus pour la formation, les évolutions sont
nombreuses, rapides et importantes. C’est pourquoi d’autres outils sont à expérimenter dans
ce domaine, en particulier les tableaux numériques interactifs (TNI), les classes nomades,
les tablettes numériques interactives et, plus généralement, toutes els technologies qui
émergent dans ce domaine. L’expérimentation se fera dans la cadre de protocoles,
associant les autorités académiques, afin de recueillir les enseignements sur l’apport de
chacun d’eux à l’éducation et à la pédagogie. Outre la mise à disposition d’outils nouveaux,
des expérimentations concerneront également l’aménagement immobilier à prévoir dans les
salles pour en faciliter l’usage en limitant la multiplication des prises et fils de connection.
ƒ Permettre aux lycées de bénéficier des ressources numériques éducatives pour
l’enseignement et l’accompagnement scolaire
Après 3 années de mise à disposition d’outils d’accompagnement scolaire par Internet en
mathématiques, la Région propose depuis cette rentrée le financement de ces outils à tous
les lycées professionnels et aux lycées généraux ou technologiques scolarisant une
proportion importante d’élèves rencontrant des difficultés. Leur usage a montré qu’ils
peuvent contribuer à renforcer l’aide individuelle et l’accompagnement éducatif des jeunes.
Un protocole, élaboré en concertation avec les académies, organise les conditions dans
lesquelles chaque lycée peut en bénéficier.
L’expérimentation montre également, comme pour les ENT, que les produits numériques
d’accompagnement ne sont pas à maturité. La permanence de leur usage est la condition
indispensable de l’émergence de retours « de terrain » sur leurs intérêts et leurs lacunes
dans un usage pédagogique, qui seuls permettent leur amélioration. C’est pourquoi il faut
multiplier les expérimentations ; la Région soutiendra les nouveaux projets dans ce sens
dès lors qu’ils auront l’aval des autorités académiques.
Plus généralement, la Région finance aujourd’hui les ressources pédagogiques que sont les
manuels scolaires. L'expérimentation d'outils d'accompagnement scolaire par Internet a
permis de constater que les ressources numériques, bien qu'encore à un stade de maturité
relatif, évoluent favorablement, en particulier pour l'individualisation du suivi des élèves. La
richesse des ressources multimédias, payantes ou gratuites, fait qu'elles sont de plus en plus
utilisées, surtout avec les outils de visionnement collectifs, tels que les vidéo projecteurs,
dont la Région a largement équipé les lycées.
On peut légitimement penser qu'un glissement du manuel papier vers des manuels hybrides
est une tendance naturelle. Il faudra autoriser progressivement les établissements à
consacrer, s’ils le souhaitent, une partie des crédits « gratuité» pour l’acquisition de
ressources numériques.
Ces ressources, accessibles au lycée mais également au domicile de l'élève à travers son
espace numérique de travail, permettent en outre de faire entrer dans les foyers des lycéens
franciliens des dictionnaires, des encyclopédies et plus généralement des objets culturels.
ƒ Élaborer un « Schéma directeur pour l’informatisation des lycées »
Afin de permettre à chacun, enseignant, proviseur, CPE, documentaliste, élève, parent, …
de ne pas être dépaysés par un changement de paysage numérique lors d’un changement
d’établissement, la Région élaborera, en partenariat avec les autorités académiques, un
« Schéma directeur pour l’informatisation des lycées » qui ne sera pas une
uniformisation mais un ensemble de principes et de règles communes d’infrastructures, de
développements, de standards et d’architecture des systèmes d’information qui permettront
à chacun de se repérer facilement dans l’ENT de chaque lycée francilien.
*
*
*
61
Compte tenu de l’importance de l’ensemble des enjeux et du fait des compétences
partagées entre l’État et les Collectivités Territoriales, la Région proposera aux autorités
académiques une « Charte de partenariat pour le développement de l’usage des TICE »
à laquelle seront associés, s’ils le souhaitent, les Départements. Cette Charte définira,
autour d’objectifs partagés, l’articulation des initiatives qui reviendront aux collectivités
territoriales et à l’État.
2. Renforcer la maîtrise des langues étrangères
¾ Les constats
La nécessité de bien maîtriser au moins une langue vivante étrangère est aujourd’hui
reconnue par tous. Bien que cette compétence ne soit pas encore explicitement requise pour
tous les métiers, on peut légitimement penser qu’elle est amenée à le devenir et que les
employeurs seront de plus en plus nombreux à l’exiger au moment de l’embauche.
En tout état de cause, la bonne maîtrise d’une langue vivante étrangère, et notamment de
l’anglais, constitue un atout majeur pour l’insertion et dans une perspective de mobilité
professionnelle. Conscientes de l’importance de cette compétence dans la formation des
élèves, les Académies la font figurer dans leurs priorités.
Par ailleurs, il est important de rappeler que l’Île-de-France reste la première destination
touristique au monde, ainsi que la première plate forme commerciale internationale en
France. Ces activités génèrent de nombreux emplois pour lesquels il est indispensable de
maîtriser les langues étrangères.
La jeunesse francilienne, en raison de la pluralité de ses origines familiales, conduit un
certain nombre de jeunes à être bilingue. Cette richesse constitue un atout pour ces jeunes
et pour le développement économique francilien.
¾ Les objectifs
Pour répondre aux enjeux de la maîtrise des langues, l’objectif est de poursuivre et
d’accentuer le soutien aux apprentissages linguistiques par des dotations en matériels, des
aides aux projets d’établissements et des aides individuelles sous condition de quotient
familial afin que le niveau de ressources des ménages ne constitue pas un obstacle
discriminatoire à ces apprentissages.
Au-delà de la poursuite des actions matérielles, il s’agit de soutenir les occasions
d’immersion linguistique reconnues par les enseignants comme un facteur essentiel
d’amélioration des compétences en langues étrangères.
¾ Les pistes d’actions
ƒ Soutenir l’amélioration de la maîtrise des langues des lycéens
La Région s’est depuis plusieurs années engagée dans une politique volontariste pour
faciliter l’apprentissage des langues par l’équipement des lycées. La mise en place
progressive du cadre européen des langues (formalisation de niveaux de compétences
successifs) change notablement l’approche de l’enseignement des langues en particulier par
le développement des mises en action des élèves. Cette politique matérielle doit être
poursuivie et, surtout, accompagnée d’actions favorisant l’immersion linguistique de diverses
manières : les stages à l’étranger, les séjours linguistiques, les conférences en langue
étrangère, les jumelages, etc.
62
Au titre de l’équipement, 257 laboratoires numériques de langues ont déjà été fournis aux
lycées franciliens. Cette politique d’équipement sera poursuivie et un nouveau dispositif de
formation à ces outils sera mis en place pour tenir compte de la mobilité des enseignants.
Le soutien à l’action des enseignants de langue passe également par l’accompagnement
individualisé par les TICE : le diagnostic de niveau des élèves suivi d’un programme
d’autoformation accompagnée en laboratoire de langue permettrait d’individualiser la
formation. L’accompagnement du travail autonome des élèves pourra faire partie des projets
des établissements « d’accompagnement à la scolarité » (cf. 6ème principe : lutter contre les
inégalités). La mise en place de ces projets donnera lieu également à une formation des
enseignants et intervenants à l’utilisation des laboratoires de langues installés par la Région.
Le soutien aux parcours européens de formation dans les sections européennes
professionnelles des lycées, mis en place en 2003, participe de l’amélioration de la maîtrise
linguistique comme de la formation professionnelle.
Ce dispositif apporte un soutien financier destiné à prendre en charge les dépenses
supportées par les établissements pour la recherche de stages et une aide forfaitaire
individuelle au séjour et à l’hébergement des jeunes, sous condition de quotient familial. La
gestion des demandes, l’instruction des dossiers et le versement des aides sont confiés aux
lycées.
La Région étudiera, avec les autorités académiques, l’extension de ce dispositif aux sections
européennes générales et technologiques des lycées afin d’apporter aux élèves une aide
sous conditions de revenu et selon la durée du séjour à l’étranger.
De l’avis des enseignants, le séjour d’immersion à l’étranger constitue un facteur de
réussite essentiel pour améliorer les compétences linguistiques des élèves. Étant donné leur
coût prohibitif, les voyages linguistiques ne sont accessibles qu’à un tout petit nombre
d’élèves ce qui constitue un facteur discriminatoire. Dans un souci d’équité, la Région
définira une politique active et volontariste dans ce domaine. Elle engagera une réflexion sur
la prise en charge d’une aide aux séjours linguistiques des lycéens, sur la base du quotient
familial, soit dans le cadre de projets d’établissement, soit par des aides individuelles aux
jeunes dont les établissements ne monteraient pas de projet.
L’apprentissage des langues par la pratique trouve une application particulièrement efficace
au travers des conférences qui réunissent chaque année de nombreux lycéens et étudiants
autour de simulations d’institutions européennes et internationales.
La Région soutiendra la constitution de partenariats pour organiser des rencontres de ce
type afin d’offrir un champ d’apprentissage concret, particulièrement motivant et un terrain de
découverte et d’ouverture notamment pour les élèves issus des milieux défavorisés.
La mise en place d’une conférence parisienne, en français et en anglais, en partenariat et les
autorités académiques constituerait une première et un terrain de formation attractif à
destination des franciliens.
Les conférences de simulation des Nations Unies (SUN) en sont un exemple : durant une ou
deux journées, les élèves deviennent les ambassadeurs d’un pays à l’assemblée des
Nations Unies. Ils participent alors aux débats, à la rédaction de résolutions négociées et au
vote en suivant rigoureusement les règlements de l’ONU. A la formation aux institutions
internationales vient s’ajouter un apprentissage de l’anglais ; les SUN se tiennent en effet le
plus souvent en anglais.
Les programmes de jumelage d’établissements ou développant des travaux collaboratifs
entre lycéens de langues différentes pourront faire l’objet de soutien dans le même objectif.
La reconnaissance, via une certification, de la langue maternelle des lycéens pourra
participer de la démarche de validation des acquis de l’expérience.
63
Compte tenu de l’ampleur des enjeux et dans le contexte de compétences partagées, la
Région proposera aux autorités académiques de réunir l’ensemble des actions menées dans
le cadre de la promotion de la maîtrise des langues étrangères dans une « charte de soutien
à l’enseignement des langues », qui définira les rôles des intervenants et articulera leurs
interventions.
Par ailleurs, au titre de la mise en œuvre du Programme Prévisionnel des Investissements
(PPI), un lycée à sections internationales sera réalisé à Noisy-le-Grand afin que l’offre
d’enseignement de ce type, actuellement concentrée dans l’ouest de la région, se développe
au profit de l’est francilien.
2ème axe d’intervention : élever le niveau de qualification et offrir un
maximum de formations débouchant sur des métiers porteurs ou
permettant l’accès à des métiers variés
1. Soutenir l’élévation du niveau de formation et de qualification
¾ Les constats
Le développement économique s'appuie de plus en plus sur les connaissances et
l’innovation. Au cours des vingt dernières années, l'évolution de la population active occupée
témoigne d'une tendance forte à l’augmentation des niveaux de qualification des emplois. La
part des cadres, professions intellectuelles supérieures et professions intermédiaires
progressent fortement : 43 % des actifs en 1990, 48 % en 1999, plus de 50 % en 2004.
L’élévation du niveau de formation et de qualification est donc nécessaire pour permettre aux
jeunes franciliens, de s’insérer durablement et dans de meilleures conditions, de disposer
des bases qui leur seront nécessaires pour évoluer dans leur vie (notamment au plan
professionnel par la formation tout au long de la vie) et pour contribuer à soutenir le
développement économique régional.
L'insertion professionnelle sept mois après la sortie est très différente selon les niveaux de
qualification. Dramatiquement faible pour les jeunes sortants sans qualification (61 % en
février 2002), elle progresse beaucoup dès le niveau CAP ou BEP (80 %), plus encore pour
les baccalauréats (91 %) et les BTS (90 %).
Du fait des efforts entrepris, le taux de jeunes sortants sans qualification a baissé ces
dernières années en Île-de-France de 9 à 6 %. Mais 8 000 jeunes par an sortent encore
sans un premier niveau de qualification, CAP ou BEP (niveau V).
Mais les données nationales montrent surtout que le taux d’accès au baccalauréat général
ou technologique, qui avait fortement progressé jusqu’en 1994, stagne depuis cette date. En
Île-de-France, où le taux d’accès au niveau du baccalauréat est un peu supérieur, le taux
global stagne également depuis plusieurs années alors que, pour la voie professionnelle, le
baccalauréat permet une insertion améliorée et que, pour l’ensemble des voies, il ouvre la
possibilité d’accéder à un BTS ou DUT (niveau III) ou d'entreprendre des études supérieures
longues (LMD), niveaux où se créeront nombre d’emplois dans l’économie de demain.
Le taux d’obtention pour une classe d’âge d’un premier diplôme de niveau universitaire du
type licence, maîtrise ou diplôme d’ingénieur est pour la France inférieur à la moyenne des
pays de l’OCDE. Cette proportion de 26 % est inférieure de plus de 10 points à la proportion
de diplômés en Australie, au Danemark, en Finlande, en Irlande, en Islande, en Italie, au
Japon, en Nouvelle Zélande, en Norvège, aux Pays-Bas, en Pologne, en Suède et au
Royaume Uni. Cependant, la France, se caractérise également par une proportion élevée
(15 % ou plus), en comparaison avec la moyenne OCDE (9,2 %), de diplômes supérieurs
techniques : DUT, BTS, etc.(OCDE - Regards sur l’éducation 2006).
64
L’accès à l’enseignement supérieur augmente certes mais la réussite et la qualification ne
sont pas corrélées au taux d’accès : seulement 47 % des entrants à l’Université parviennent
au DEUG en 2 ans, et 24 % ne parviennent pas à l’obtenir. Parmi les sortants de l’université
sans diplôme, environ 10 % sont des bacheliers généraux, 30 % des bacheliers
technologiques et 60 % des bacheliers professionnels.
Par ailleurs, l'accès aux différents niveaux de qualification est en partie hypothéqué par le fait
que certains jeunes pourraient accéder à des formations d’un niveau supérieur à celles où ils
sont affectés :
• ainsi, certains bacheliers d’enseignement général, qui auraient la capacité de
poursuivre des études plus longues, sont scolarisés en STS et contraignent ainsi des
bacheliers de l’enseignement technologique ou professionnel à s’inscrire à
l’Université dont les exigences ne s’accordent pas bien avec les compétences qu'ils
ont acquises en voie technologique ou professionnelle. C'est une des raisons pour
lesquelles le taux de qualification de niveaux III et plus ne progresse pas ou très peu ;
• ainsi, certains jeunes entrants en BEP, pourraient être scolarisés en seconde
indifférenciée, puis s’orienter en voies générale ou technologique et privent certains
jeunes actuellement en CAP de suivre un BEP puis un Baccalauréat Professionnel,
ce qui entrave la progression du taux d’accès au niveau IV ;
• enfin, certains jeunes entrants en CAP qui pourraient être scolarisés en BEP privent
des jeunes n’accédant pas actuellement au lycée d’une formation menant au CAP, ce
qui freine la réduction du taux de sortants sans qualification.
Ceci résulte de multiples facteurs liés tant aux procédures d’affectation qu’à une certaine
auto-limitation de l’ambition pour certains jeunes, mais aussi à un manque de capacités
d’accueil en CAP et BTS surtout, mais aussi en Baccalauréat Professionnel, auquel le
présent Schéma veut remédier.
¾ Les objectifs
Face au risque réel de décalage entre la qualification d’une partie de la population et les
perspectives d'insertion durable, la Région, assumant ses compétences légales, consistant à
définir des priorités d'orientation établit le schéma prévisionnel des formations en lycées
2007-2013 pour servir de base à l’évolution des structures pédagogiques des établissements
arrêtées annuellement par les autorités académiques. Ce Schéma fixe l’objectif d’élever le
niveau global de formation et de qualification, en combinant diverses actions :
• continuer à réduire les sorties sans qualification avec un objectif d’aucune sortie ;
• permettre et inciter les jeunes de la voie professionnelle à poursuivre leur formation
vers le baccalauréat professionnel (niveau IV) ;
• encourager l’accès aux voies générale et technologique particulièrement pour les
jeunes de la voie professionnelle ;
• développer le niveau III en lycées, (STS voire les licences professionnelles) et y
amener plus de diplômés de niveau IV de la voie professionnelle ;
• développer les formations sanitaires et sociales à tous les niveaux et sur l’ensemble
du territoire.
¾ Les pistes d’actions
ƒ Fixer les objectifs d’élévation du niveau de formation et de qualification
En concertation avec les autorités académiques, les évolutions suivantes seront
recherchées :
-
Réduire les sorties sans qualification
Pour aller vers la disparition des sorties sans qualification (avec l’objectif d’atteindre à
terme 100 % de jeunes disposant d’une qualification minimum de niveau CAP ou
BEP), on prendra les mesures permettant à l’enseignement sous statut scolaire
65
public de réduire le taux de sortie sans qualification de 6 % à 4 % dans la
période couverte par le schéma. Ceci nécessite de pouvoir accueillir 2 000 élèves
supplémentaires en formation initiale, notamment par l’ouverture de CAP. Ces
nouvelles sections permettraient d’accueillir d’une part des jeunes qui sortent
aujourd'hui de 3ème sans qualification et d’autre part ceux qui abandonnent leurs
études pendant les cycles de CAP ou BEP. Le développement de l’apprentissage,
notamment en EPLE, comme le prévoit l’accord-cadre d’objectifs et de moyens pour
le développement et la modernisation de l’apprentissage (ACOM) signé en décembre
2005 par l’Etat et la Région, participera également à cet objectif.
-
Développer l’accès au niveau baccalauréat par :
• une orientation plus importante vers la seconde de détermination en sortie de 3ème,
de l’ordre de 5 % ;
• un développement du baccalauréat professionnel en 3 ans, jusqu’à accueillir 20 %
des élèves s'orientant vers la voie professionnelle (soit environ 30% des orientations
vers le BEP) ;
• une augmentation de 10 % du taux de poursuite d'études entre la classe de terminale
de BEP et le baccalauréat professionnel en 2 ans ;
• une baisse des taux de redoublements en seconde de l’ordre de 2,5 point ;à l’issue
de la seconde, les élèves concernés pourraient passer pour moitié en 1ère générale
ou technologique, l’autre moitié dans la voie professionnelle.
L’ensemble de ces mesures, associé au développement de l’apprentissage,
notamment en EPLE, devrait permettre de faire progresser, à terme, le taux
d’accès au niveau IV en Île-de-France de 74 % à 79-80 %.
-
Favoriser l’accès à l’enseignement supérieur en augmentant là aussi les taux
d’accès, notamment en lycées.
• une augmentation des capacités d’accueil en STS ;
• un encouragement à l’accès en STS des bacheliers professionnels et
technologiques ;
• un soutien à la participation des lycées à la préparation de licences professionnelles.
Le développement de l’apprentissage, notamment en EPLE, comme le prévoit l’accord-cadre
d’objectifs et de moyens pour le développement et la modernisation de l’apprentissage
(ACOM) signé en décembre 2005 par l’Etat et la Région, permettra une amélioration du taux
d’accès au niveau III et plus.
La politique régionale, exprimée ici en termes d’élévation de niveau de formation, trouve sa
cohérence dans la convergence des diverses actions d’accompagnement et de soutien à la
réussite envisagées dans ce Schéma au titre des différents principes stratégiques.
Pour soutenir ces objectifs d’élévation du niveau de qualification, la Région communiquera,
en concertation avec les autorités académiques, par la diffusion de ce Schéma et
notamment, à l'occasion des appels à projets annuels pour l’évolution de l’offre de formation
initiale, conjoints Etat-Région, pour souligner l'importance d'une reprise de l’élévation des
niveaux de formation auprès de l'ensemble des communautés éducatives : chefs
d'établissements, équipes enseignantes, jeunes, parents.
La Région se donnera les moyens de suivre l’évolution des indicateurs traduisant cette
élévation des niveaux de formation (cf. démarche de mise en oeuvre).
66
ƒ Réaliser les capacités nécessaires à l’accueil d’un plus grand nombre de jeunes en
lycées
Élever le niveau de formation et de qualification amène à garder plus longtemps les jeunes
dans les lycées et donc à accueillir plus de jeunes, même si la réduction de certains cursus
(Baccalauréat Professionnel de 3 ans, diminution des redoublements) modère cet effet.
Du fait des responsabilités régionales, il importe de s’assurer que l’on dispose des capacités
d’accueil permettant cette élévation des niveaux de formation et donc d’évaluer l’impact de
ce scénario sur les effectifs.
Les objectifs énoncés sont à long terme et dépassent l’horizon 2013. L’analyse des parcours
s’effectue sur un cycle complet de second degré soit 7 années, de la 6ème à la Terminale. De
ce fait, les effets des évolutions du système scolaire mettent nécessairement du temps à se
faire sentir, d’autant plus que le niveau de formation est élevé.
Si ces perspectives de recul des sorties sans qualification, d’accès renforcé aux voies
générale et technologique et de développement des baccalauréats professionnels se
réalisent, elles permettraient d’atteindre à terme l’ensemble des objectifs d’élévation du
niveau de qualification, tant au niveau CAP et BEP (+2 %), qu’au niveau baccalauréat (+5 %)
grâce à une meilleure orientation vers les voies générale et technologique (pour 3 % environ)
et à un renforcement du baccalauréat professionnel (pour 2 % environ).
L’accès à l’enseignement supérieur devrait alors lui aussi progresser, mais dans une
moindre mesure (1 à 2 %). En effet si le nombre de bacheliers va augmenter, la part des
bacheliers professionnels va se renforcer fortement. Or, la poursuite d’études après le
baccalauréat est aujourd’hui beaucoup plus rare pour la voie professionnelle (environ 20 %,
quand ils sont plus de 60 % pour les sortants de baccalauréat technologique et 90 % pour
les sortants de baccalauréat général, source : académies franciliennes). Mais comme
davantage d’élèves vont être bacheliers de l’enseignement professionnel, il importe de
s’assurer de leurs possibilités de poursuite d’étude. Cette tendance semble bien engagée
puisque, depuis 2000, la poursuite d’étude vers les STS est passée d’environ 7 % à 12 % en
2004 pour les bacheliers professionnels en Île-de-France. Ce taux devrait encore augmenter.
L'impact, en termes de capacités d’accueil des lycées publics, du scénario retenu serait le
suivant à l’horizon 2018 :
• 12 000 lycéens supplémentaires seraient à accueillir en pré-baccalauréat,
essentiellement dans les voies générale et technologique alors que la voie
professionnelle se maintiendrait. Ce maintien des effectifs professionnels résulterait
d’une part, d’orientations plus nombreuses vers la seconde de détermination et
d’autre part de la substitution, pour une partie, de cycles professionnels en quatre
ans (BEP + Baccalauréat Professionnel) par des cycles en trois ans (Baccalauréat
Professionnel en trois ans)
• En post-baccalauréat, 1 000 étudiants supplémentaires seraient à accueillir en STS,
300 en CPGE.
Les projections, à ces horizons lointains, constituent des ordres de grandeur, sensibles aux
fluctuations de taux de migration ou de réussite au baccalauréat.
L’évolution démographique de la région entre 2006 et 2012, période pendant laquelle les
générations « d’âge lycée » seront moins nombreuses, permettra aux pouvoirs publics
d’engager plus facilement cette politique d’élévation du niveau de formation.
Au-delà de 2012, les jeunes « d’âge lycée » seront de nouveau très nombreux. L’élévation
du niveau de qualification commencera à se faire sentir plus sensiblement sur les effectifs
d’élèves à accueillir dans les établissements. Des capacités d’accueil importantes devront
être livrées, principalement dans les voies générale et technologique.
67
La réalisation du Programme Prévisionnel d’Investissement en lycées (PPI), adapté en 2006
pour améliorer la carte des formations et répondre aux besoins locaux, prévoit la
construction de plus de 18 000 places d’enseignement supplémentaires dont une partie est
déjà engagée.
Les capacités qui seront ainsi créées permettront donc non seulement l’absorption de la
vague démographique mais aussi la réalisation des objectifs d'élévation des niveaux de
qualification en lycées et l’accueil d’apprentis en lycées publics, comme le prévoit l’ACOM,
signé en décembre 2005 entre l’Etat et la Région.
15000
Projection lycéens publics
Taux de passage constant
et
Taux de passage volontariste
10000
5000
Voie professionnelle (matrice
constante 2004)
0
Voie générale et technologique
(matrice constante 2004)
-5000
Voie professionnelle (matrice
volontariste)
-10000
Voie générale et technologique
(matrice volontariste)
-15000
2018
2017
2016
2015
2014
2013
2012
2011
2010
2009
2008
2007
2006
2005
2004
Evolutions du nombre de lycéens en EPLE
Pré baccalauréat
Post baccalauréat
Total EPLE
De 2004 à 2018
12 097
1 362
13 459
De 2004 à 2012
-3 203
638
-2 565
ƒ Se donner les moyens de mieux suivre les parcours des jeunes
La mise en œuvre de ces pistes d’action sera concertée avec les autorités académiques et
progressive. Cela réclame un suivi attentif de l’évolution des taux annuels de passage en
lycées publics. La prise en compte de l’enseignement privé sous contrat et de
l’apprentissage enrichira ces données afin de suivre leur contribution à l’élévation des
niveaux de formation et permettra de mieux connaître les parcours réels des jeunes.
L’élévation des niveaux de formation ne peut cependant pas résoudre à elle seule la
question de la réussite, de l’insertion des jeunes et du développement économique. Les
spécialités de formation y ont une importance capitale.
68
2. Offrir un maximum de formations débouchant sur des métiers porteurs ou
permettant l’accès à des métiers variés et améliorer la répartition géographique de
l’offre de formation
¾ Les constats
A la fin de leurs études professionnelles en lycée, les jeunes franciliens se trouvent dotés de
possibilités d’insertion professionnelle très inégales que l’on peut illustrer par quelques
exemples.
Certains, titulaires d’un CAP ou d’un BEP, ont, en Île-de-France comme dans l’ensemble de
la France, de bonnes possibilités de trouver un emploi. Ainsi les titulaires d’un diplôme de
niveau V du Bâtiment : construction et couverture ont, selon les observations de l’enquête
nationale sur l’emploi, de meilleures chances d’obtenir un emploi que l’ensemble des
diplômés, même de niveau plus élevé.
D’autres sont issus de formations qui, depuis longtemps, ne permettent plus à leurs diplômés
d’accéder au métier auquel ils se sont préparés et ne protègent pas efficacement du
chômage. Dans les années 2000, la même enquête montrait que le quart seulement des
diplômés de niveau V en comptabilité occupaient un poste, comptable ou non, d’employé
administratif du secteur privé ou du secteur public. Le pourcentage de chômeurs parmi les
personnes sorties depuis moins de10 ans de ces formations était supérieur de près de 10
points au même pourcentage sur l’ensemble des sortants de formation initiale. L’étude
régionale de la filière des formations du Tertiaire administratif, achevée début 2006, montre
qu’en Ile-de-France, dans ce domaine de la comptabilité, les sortants des formations de
niveau baccalauréat ont à leur tour de graves difficultés à trouver des débouchés.
Pour certaines formations, en revanche, la grande diversité des professions d’insertion
envisageables est un atout pour trouver du travail. Ainsi les jeunes formés au niveau IV en
Electricité-électronique s’insèrent-ils bien et dans de multiples métiers, parmi lesquels ceux
de l’électricité-électronique ont un poids à peine supérieur à 10 %.
D’autres diplômes débouchent sur un très petit nombre de professions, mais l’analyse des
informations sur l’emploi et le marché du travail suffit à montrer que leurs titulaires trouvent
facilement un emploi. C’est le cas des diplômes professionnalisants de niveau V des
domaines sanitaire et social (Aide-soignant, Auxiliaire de puériculture, Aide à domicile, …).
Ils donnent accès à des professions où le chômage est très rare en Île-de-France (taux de
demandes d’emploi égal à 4 % pour les aides soignants en 2004). Ces bonnes conditions
d’insertion ne se retrouvent pas pour le BEP Carrières sanitaires et sociales qui, lui, ne
permet pas d’accéder facilement à un emploi, comme le montre l’extension francilienne de
l’enquête Génération 98 du Centre d’études et de recherches sur les qualifications
(CEREQ) : il offre néanmoins une bonne préparation à la poursuite d’études
professionnalisantes.
Pour certaines professions, des indicateurs actuellement médiocres sur le fonctionnement du
marché du travail peuvent être contrebalancés par de bonnes perspectives de recrutement,
liées à des départs à la retraite nombreux. C’est le cas des ouvriers qualifiés de la
manutention, profession où le chômage francilien est élevé (taux de demande d’emploi de
18 %) mais qui, selon les projections élaborées par l’OREF (GIP-CARIF), devrait recruter
beaucoup au cours des 10 prochaines années, notamment pour compenser de nombreux
départs en retraite représentant plus du quart des emplois recensés dans la région en 1999,
ce qui ouvre des perspectives d’embauche aux diplômés franciliens .
69
Pour tenir compte de ces importantes différences de situation, le Schéma des formations
2000-2006 avait posé les bases d’une politique d’observation et d’analyse des conditions
dans lesquelles les jeunes franciliens peuvent s’insérer. Des instruments ont été
progressivement mis en place et la concrétisation de l’OREF (GIP-CARIF) a permis de tirer
parti de nombreuses informations qui n’avaient pu être exploitées jusqu’alors. On dispose
aujourd’hui, pour la première fois, d’une description transversale des perspectives
d’insertion, couvrant un large éventail formations professionnelles en lycée.
L’utilisation de ce panorama des conditions d’insertion pour piloter l’offre de formation permet
d’améliorer très sensiblement les conditions d’accès à l’emploi offertes aux jeunes
franciliens. Les capacités d’accueil disponibles dans les différentes formations
professionnelles gouvernent en effet les affectations des élèves autant que les vœux qu’ils
expriment : beaucoup de classes professionnelles accueillent des élèves qui n’en avaient
majoritairement pas fait le choix. Aussi une carte des formations orientée en fonction des
conditions d’insertion, alliée à une politique d’information pour l’orientation intégrant ces
données conditionne-t-elle le succès professionnel et personnel des jeunes franciliens.
La répartition géographique de l’offre de formation a également une grande importance pour
les possibilités de choix de formation offerte aux franciliens. Un certain nombre de jeunes
privilégient la proximité du lycée à la spécialité de formation
Au titre de la consultation préalable, un atlas des formations offertes en Île-de-France, pour
chaque diplôme, dans les lycées et les CFA, a été diffusé sur CD Rom et mis en ligne. Ces
nouvelles cartes, dont un exemple figure à la page suivante reprennent les données de cet
atlas en les enrichissant pour faire apparaître l’accessibilité aux formations.
On retrouve sur cette carte, les cercles symbolisant la présence de l’offre (lycées publics en
vert, CFA en jaune, lycées privés sous contrat en rouge). L’apport de cette carte nouvelle est
de mettre en relation l’offre avec les lieux de résidence des franciliens et de faire apparaître
le temps d’accès à la formation la plus proche. Sur les cercles verts (lycées publics) un
chiffre indique la taille moyenne des sections pour cette formation.
Sur cette carte, sont colorées les zones habitées, très importantes au cœur de la région et
moins développées à sa périphérie. Grâce aux travaux du Syndicat des Transports d’Île-deFrance (STIF) qui ont mesuré les temps d’accès en transports en commun, de zone à zone,
pour 7000 zones de l’Île-de-France, la couleur présente une gamme, du bleu intense pour
les zones où le temps d’accès à la formation en lycées publics la plus proche est inférieur à
15 minutes, au bordeaux intense pour les zones les plus éloignées de la formation.
Dans un espace aussi vaste que l’Île-de-France, il n’est pas étonnant que les zones isolées
de la grande périphérie aient un temps d’accessibilité long, en transports en commun, aux
formations moins courante. Mais lorsque de grands ensembles urbains sont dans cette
situation - en l’occurrence sur cet exemple du BEP Logistique et commercialisation, l’ouest
notamment la vallée de la Seine - cela met en évidence, dans une optique d’aménagement
du territoire et d’équité, les zones au sein desquelles il convient d’envisager
préférentiellement l’ouverture de cette formation quand elle devra être développée.
Depuis la loi du 13 août 2004, la responsabilité de la Région est renforcée. La Région
élabore le Plan régional de développement des formations professionnelles en prenant en
compte « les dispositions relatives à la formation professionnelle qui figurent au Schéma
prévisionnel des formations des collèges, des lycées, … ». Surtout, dorénavant, des
conventions annuelles d’application, signées par les autorités académiques et la Région
« prévoient et classent par ordre prioritaire les ouvertures et fermetures des sections de
formation professionnelle initiale ».
70
71
¾ Les objectifs
L’élévation du niveau de formation doit s’accompagner d’une meilleure prise en compte
des forts contrastes existants sur le marché du travail pour adapter la carte des
formations. C'est un domaine où il faut adopter une position équilibrée. Ignorer
l'économie serait conduire trop de jeunes à des difficultés d'insertion, mais ne pas prendre
en compte leurs attentes accentuerait l'orientation forcée et le risque de décrochage scolaire.
La structure de l’offre de formation doit donc être adaptée pour donner aux lycéens le
maximum de chances d’accéder à la réussite et à l'insertion professionnelle. A chaque
niveau, le nombre de places offertes aux jeunes dans les différentes spécialités doit leur
ouvrir la meilleure insertion possible dans l’emploi et, à terme, des perspectives de carrière
satisfaisantes. Le diagnostic sur les débouchés évoqué ci-dessus, complété d’une analyse
de la situation de l’offre de formation en lycée, permet de dresser un schéma des priorités
d’ouvertures et fermetures de formations en lycées. La création de capacités d’accueil en
CAP, le maintien global du nombre de sections de BEP en adaptant la nature des formations
offertes aux débouchés, le développement des formations de niveau IV ouvertes aux
titulaires de CAP ou BEP et le renforcement des STS devront être mis en œuvre en
s'appuyant sur ce schéma des priorités d’ouvertures et fermetures de formations en lycées.
Les analyses à l’origine de ce schéma débouchent également sur des recommandations
complémentaires : soit quant au mode de formation, soit quant au relais nécessaire dans la
politique d’information pour l'orientation (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de leur projet).
En effet, quand les débouchés sont porteurs mais la demande faible, accroître l’offre de
formation sans une politique d’information ciblée sur ces métiers porteurs conduirait de fait à
affecter les jeunes contre leur gré ce qui, on le sait, augmente le risque de sortie prématurée.
L'adaptation de l’offre de formation sera conçue pour assurer une complémentarité entre les
formations par alternance sous statut scolaire et par apprentissage. En cohérence avec la
politique de soutien au développement de l’apprentissage, les formations pour lesquelles un
développement dans le cadre d’une UFA en lycée (Unité de Formation par Apprentissage)
peut être envisagé, voire privilégié, seront donc signalées.
A cela s’ajoute l’objectif d’améliorer la répartition géographique de l’offre de formation. Dès
lors qu’une formation doit être développée, elle doit l’être prioritairement là où l’analyse des
temps d’accès fait apparaître des territoires pour lesquels le temps d’accessibilité est très
sensiblement supérieur aux moyennes. Sur l’exemple présenté ci-dessus, pour les
formations au BEP Bois et matériaux associés, quand de nouvelles capacités d’accueil
devront être implantées, la zone Seine Aval apparaît clairement comme le secteur
préférentiel de développement de cette formation.
Cette adaptation de l'offre de formation doit s'inscrire dans la transparence, parce qu’il est
important que les acteurs de l’orientation mesurent la complexité des phénomènes en jeu.
Elle doit aussi s’inscrire dans la concertation, qui seule permet de prendre en compte les
aspects de la réalité qui ne sont pas dépeints par l’appareil statistique. Surtout, elle doit
s’inscrire dans la durée : sa mise en œuvre doit progresser à chaque rentrée, en même
temps que la disponibilité d’informations nouvelles qui permet éventuellement d’ajuster les
objectifs (cf. 4ème principe : partenariat socio-professionnel et démarche de mise en oeuvre).
72
¾ Les pistes d’action
ƒ Adapter l’offre de formation grâce à un schéma des priorités d’ouvertures et
fermetures de formations en lycées
Le Code de l'Education stipule que « chaque année, les autorités compétentes de l'État
(Recteurs et DRIAF) arrêtent la structure pédagogique générale des établissements
d'enseignement du second degré en tenant compte du schéma prévisionnel des formations
en lycées ».
Le schéma des priorités d’ouvertures et fermetures des formations présenté ci-dessous en
lycées n’a pas recherché l’exhaustivité. Parmi les diplômes professionnels de niveau V et IV
ainsi que les diplômes technologiques de niveau III, il s’est concentré sur ceux dont les
analyses socioéconomiques effectuées ont montré qu’il était particulièrement nécessaire
d’adapter le nombre de places offertes ; une attention particulière a été portée aux diplômes
des filières prioritaires du Schéma régional de développement économique (SRDE). Ainsi,
toute évolution nécessaire sur l’une des principales formations franciliennes y figure mais,
bien évidemment, les autorités académiques pourront décider d’autres adaptations sur les
diplômes non mentionnés. De même, pour les diplômes mentionnés, l’évolution du contexte
économique ou du monde de la formation donneront lieu à des actualisations périodiques.
Celles-ci permettront d’intégrer de nouvelles formations dans le champ du schéma (cf.
démarche de mise en œuvre).
Pour les formations sur lesquelles la Région propose des préconisations (de l’ordre de 90
diplômes sur 400 environ préparés en lycée), le schéma énonce des objectifs régionaux en
termes d’effectifs, puis les moyens qui doivent être mis en œuvre pour les atteindre : les
orientations d’ouvertures et de fermetures de formations en lycées mais aussi la politique
d’information des collégiens et lycéens qui doit lui être associée ou, parfois, la précéder.
S’agissant des orientations d’ouverture et de fermetures de formation en lycées, le mode
souhaité est précisé : sous statut scolaire ou en Unité de Formation par Apprentissage (UFA)
de manière complémentaire aux voies professionnelles et technologique sous statut scolaire.
Dans tout ce qui suit, les propositions relatives aux UFA sont systématiquement faites dans
l’esprit de complémentarité qui vient d’être évoqué.
Concernant les diplômes qu’il faudrait développer, des constats géographiques signalent les
zones où l’offre en lycée n’est pas facilement accessible en transports en commun. L’idée
n’est évidemment pas, dans une région aussi vaste et face à des diplômes si nombreux, que
toutes les formations devraient être présentes partout. Mais, dans une optique
d’aménagement du territoire et dans un objectif d’équité, c’est de préférence dans ces zones
qu’il faudra ouvrir de nouvelles sections, en recherchant, parmi les implantations possibles,
celle(s) qui améliore(nt) le mieux la carte de l’offre pour ce diplôme. Par ailleurs, à côté de
ces choix géographiques d’implantation d’autres mesures, comme l’utilisation d’un internat,
voire une action sur les transports en commun, pourront être envisagées pour améliorer
l’accès aux formations.
Le schéma des priorités des ouvertures et des fermetures de formations en lycées
constituera la base de l’adaptation de l’offre en lycées : à l’occasion d’une construction ou
d’une rénovation et, lors des rentrées, lorsque la structure pédagogique des établissements
est adaptée. Il ne constitue pas un carcan rigide. A chacune de ces occasions, les
préconisations de ce schéma devront être éclairées d’éléments complémentaires :
nécessaire recherche de cohérence pédagogique de l’offre de formation au sein du lycée,
contraintes techniques sur les locaux ou les équipements, autorisation d’ouverture spécifique
par les formations sanitaires et sociales, procédures légales de création d’unités de
formation par apprentissage, … L’initiative des chefs d’établissements contribuera à
concilier, autant que possible, l’ensemble de ces obligations et préoccupations. La
responsabilité de la Région et des autorités académiques est de s’assurer qu’au niveau
73
régional et académique la résultante de ces initiatives est bien conforme aux orientations du
schéma.
Le schéma des priorités d’ouvertures et fermetures de formations en lycées est présenté par
niveau de formation ; ses préconisations sont regroupées en ensembles définis de la même
manière, à partir de la nomenclature des spécialités de formation : ces ensembles
apparaissent au niveau considéré (V, IV, III) uniquement lorsqu’ils font l’objet d’orientations
d’ouvertures et de fermetures. La composition de ces ensembles ainsi que les éléments
chiffrés et les cartes sur lesquels se fonde le schéma des priorités d’ouvertures et fermetures
de formations en lycées figurent à titre informatif sur support numérique.
L’orientation générale du Schéma prévisionnel des formations en lycée 2007-2013 est celle
d’une élévation du niveau de formation et de qualification. Une fois passée la période de
creux des effectifs des générations scolarisables en lycée, la réalisation des objectifs du
Schéma passera nécessairement par un solde positif des ouvertures et fermetures pour
l’ensemble des voies de formations. Dans le schéma des priorités des ouvertures et des
fermetures de formations en lycées, le nombre des diplômes où la formation devrait être
développée sans condition d’action préalable d’information (41), apparaît très supérieur à
celui de ceux ou des fermetures sont nécessaires (moins de 10). En réalité, du fait de
l’importance des effectifs dans cette dernière catégorie, le nombre des divisions concernées
par les ouvertures et les fermetures est à peu près équivalent.
Schéma des priorités des ouvertures et des fermetures de formations
(en savoir plus)
D’une manière générale, il faut envisager les ouvertures et les fermetures sous l’angle d’une
complémentarité des modes et voies de formation qui garantisse à chaque jeune une
formation dans le cadre d’un service public de formation initiale. L’apprentissage doit pouvoir
se développer sans se placer en concurrence avec l’enseignement technologique et
professionnel public. L’un et l’autre doivent contribuer à la réussite et à l’obtention d’un
premier niveau de qualification.
NIVEAU CAP ET BEP (niveau V)
(en savoir plus sur le niveau V)
À ce niveau les préconisations régionales sont essentiellement commandées par la double
volonté de développer les CAP pour limiter les sorties sans qualification et de réduire ou
reconvertir les formations très féminisées de BEP du tertiaire administratif : C’est
pourquoi le schéma des priorités d’ouvertures et de fermetures de section définit les
nouvelles formations à développer qui sont susceptibles de former correctement ces jeunes
femmes.
AMENAGEMENT PAYSAGER
Aménagement paysager (NSF 214)
La situation des personnes cherchant un emploi de jardinier sur le marché du travail
francilien est souvent difficile. La profession fait cependant face à un besoin de qualification,
qui doit passer par la formation continue mais également, de façon modérée, par la
formation initiale.
En Ile-de-France, le BEPA Aménagement de l’espace Spécialité Travaux paysagers est déjà
suffisamment développé au regard des possibilités de poursuite d'études en Baccalauréat
Professionnel Agricole Travaux paysagers.
C'est donc en CAPA Travaux paysagers que la croissance des capacités d'accueil doit être
envisagée. Compte tenu de l'attractivité relativement faible du diplôme, elle doit
s'accompagner, avec l'appui de la profession, d'un appui spécifique à la valorisation des
métiers de la filière paysage. Pour le CAPA Travaux paysagers l’offre est plus difficile
d’accès depuis l’Ouest de la région (Yvelines, Val-d’Oise, Hauts-de-Seine) et depuis la
Seine-et-Marne.
74
ALIMENTATION HÔTELLERIE TOURISME
Agro-alimentaire, alimentation, cuisine (NSF 221)
Dans un contexte d'emploi très favorable, il est souhaitable de développer les capacités
d'accueil suivantes:
• du CAP Agent Polyvalent de Restauration (APR) qui débouche sur la restauration
collective. L’offre en CAP APR est difficile d’accès depuis le secteur de Pontoise et de ceux
de Marne-la-Vallée et Meaux.
• du CAP Cuisine dans les divers modes de formation (d'abord sous statut scolaire mais
aussi en apprentissage sous forme d'UFA). L’Ouest francilien (Hauts-de-Seine, Ville nouvelle
de Cergy ….) ainsi que l’Essonne sont éloignés de l’offre sous statut scolaire.
• du BEP Alimentation (de préférence en UFA). L’Est de la Région (Seine-Saint-Denis, Valde-Marne et nord de la Seine-et-Marne) a un accès plus difficile à l’offre. C’est le cas
également à l’Ouest (Yvelines, Essonne, Est du Val-d’Oise).
• du BEP Bioservices (NSF 343), mais après un effort d'information des élèves sur ce
nouveau diplôme formant au métier d’agent technique d’alimentation (ATA) pour améliorer
son attractivité. Dans les Yvelines, l’offre de formation est difficile d’accès.
Par ailleurs, il convient de construire des parcours de formation adaptés pour les jeunes
issus des SEGPA qui s’orientent vers les métiers de l’alimentation, parcours devant leur
permettre d’acquérir une qualification professionnelle reconnue, de s’insérer et d’évoluer
dans leur carrière. Le CAP Conduite de systèmes industriels option « agroalimentaire » ainsi
que le CAPA Industries agroalimentaires, tous deux à créer en Ile-de-France, peuvent
constituer de premières réponses.
Accueil, hôtellerie, tourisme (NSF 334)
Dans un contexte d’emploi plutôt favorable, il est souhaitable d'assurer un développement
mesuré des capacités d'accueil :
• du CAP Services hôteliers, essentiellement sous forme d'UFA. La Seine-Saint-Denis, le
Val-de-Marne et l’Est de Paris ont un accès plus difficile à ces formations. Il en est de même
dans une moindre mesure pour les Yvelines et l’Essonne qui n’ont pas une offre suffisante,
de même que la zone d’Argenteuil-Montmorency ;
• du CAP Restaurant. L’Ouest francilien (Hauts-de-Seine, Val-d’Oise….) ainsi que l’Essonne
ont un accès plus difficile à ces formations ;
• du BEP Métiers de la restauration et de l'hôtellerie (sous réserve de possibilités de
poursuites d'études en Baccalauréat Professionnel). L’offre est difficile d’accès à partir du
cœur de l’Essonne et de la zone d’Argenteuil-Montmorency, dans le Val-d’Oise.
Les modalités de développement du CAP Assistant technique en milieu familial et collectif
sont précisées avec celles des formations sanitaires et sociales (330-332) auxquelles ce
diplôme est associé.
BTP
Mines et carrières, génie civil, topographie (NSF 231)
Malgré la bonne insertion qu'elles permettent d'obtenir, les formations du groupe 231 Mines
et carrières, génie civil, topographie restent trop peu attractives pour pouvoir être
développées dans l’immédiat. La priorité est donc à une meilleure information des candidats
potentiels, qui accroîtrait la motivation des élèves, et à l’accueil en internat.
Ce n'est que dans un second temps que l’on pourra envisager d’augmenter le nombre de
sections, notamment en BEP Techniques du géomètre et de la topographie.
Le CAP Conduite d'engins de travaux publics est le seul diplôme pour lequel un
accroissement du nombre de sections ne doit pas être envisagé compte tenu de la situation
de l’emploi moins favorable pour les conducteurs d'engins du BTP, qui sont nombreux à
connaître le chômage.
Les possibilités de poursuite d'études devront être maintenues.
75
Bâtiment : construction et couverture (NSF 232)
Dans un contexte d’emploi favorable, il est souhaitable de mieux communiquer sur
l'ensemble des formations du Bâtiment : construction et couverture afin d'en renforcer
l'attractivité. Le développement modéré des capacités d'accueil de certains diplômes peut
être envisagé sous réserve d'amélioration du remplissage des sections existantes : c’est le
cas du BEP Techniques du gros œuvre du bâtiment et du CAP Maçon dans les divers
modes de formation (statut scolaire, apprentissage sous forme d'UFA). L’accès à ces
formations est plus difficile pour les jeunes des Yvelines et de la zone de Marne-La-Vallée.
Au-delà de la création de capacités supplémentaires, une meilleure utilisation des internats
existants est une autre façon de les rendre plus accessible.
Bâtiment : finitions (NSF 233)
Dans un contexte d’emploi favorable, il est souhaitable de développer l'offre de formation de
CAP Installateur sanitaire. Pour ce diplôme, l’accès aux formations sous statut scolaire est
difficile principalement dans le nord de la Seine-et-Marne (environ de Marne-la-Vallée, zone
de Meaux).
Certains diplômes liés aux métiers du second œuvre du bâtiment, classés dans d'autres
spécialités, relèvent d’une analyse et d’orientations semblables : le CAP Installateur
thermique, les BEP Techniques des installations sanitaires et thermiques et Techniques du
froid et du conditionnement d'air et, dans une moindre mesure, le CAP Préparation et
réalisation d'ouvrages électriques et le CAP Maintenance de bâtiments de collectivités sont à
développer, en particulier sous forme d'UFA, en relation avec des maîtres d'apprentissage
du secteur public (collectivités locales, hôpitaux, etc.). Le CAP Installateur thermique sous
statut scolaire est plus difficile d’accès du nord de la Seine-et-Marne (environ de Marne-laVallée, zone de Meaux), mais aussi des Yvelines (secteurs de la Seine-Aval et de la ville
nouvelle de St-Quentin). L’accès aux deux BEP de la filière est plus difficile pour les jeunes
de Seine-Saint-Denis et de grande couronne (Marne-La-Vallée, Melun, St-Quentin-enYvelines). Le renforcement de l'attractivité des autres formations de la spécialité, pour
améliorer l’utilisation des capacités d’accueil, nécessite une communication sur les métiers
et les perspectives d'embauche.
En revanche, le CAP Peintre applicateur de revêtements, dont les diplômés semblent avoir
maintenant des difficultés à s'insérer, ne devra plus être développé.
Travail du bois et de l'ameublement (NSF 234)
Dans un contexte d’emploi favorable, il est souhaitable de mieux communiquer sur
l'ensemble des formations afin d'en renforcer l'attractivité. Le développement modéré des
capacités d'accueil de certains diplômes peut être envisagé sous réserve d'amélioration du
remplissage des sections existantes : il s’agit du CAP Menuisier Installateur, présent dans un
seul lycée aujourd’hui, à Villiers-le-Bel, et du BEP Bois et matériaux associés, plus difficile
d’accès d’une partie des Yvelines, la Seine-Aval (mais un internat à Villiers-Saint-Frédéric).
MATÉRIAUX SOUPLES
Spécialités pluritechnologiques, matériaux souples (NSF 240)
Dans un contexte de perspectives d'emploi et de recrutement défavorables pour les métiers
de l'Habillement pris dans leur ensemble, la spécialité 240 Spécialités pluritechnologiques
matériaux souples a été retenue pour l'intérêt du « créneau » constitué par les formations du
pressing et de la blanchisserie : l'insertion et les perspectives de carrières des CAP y sont
favorables.
Il est souhaitable de mieux communiquer sur l'ensemble des formations du pressing et de la
blanchisserie afin d'en renforcer l'attractivité et d'en améliorer le remplissage. Le
développement des capacités d'accueil peut être envisagé à cette condition en :
• CAP Métier du pressing, dont l’accès est plus difficile pour les jeunes vivant à l’Est de l’Ilede-France (Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Seine-et-Marne) et dans une grande partie
des Yvelines.
76
• CAP Entretien des articles textiles en entreprises industrielles. Pour cette formation, seule
la Seine-et-Marne dispose d’une offre.
Habillement (y compris mode, couture) (NSF 242)
Les principales familles professionnelles d’accueil des formations de l’Habillement sont les
Ouvriers non qualifiés et ouvriers qualifiés du textile et du cuir. Ces deux familles ont des
taux de demande d’emploi considérables, supérieurs à 30 %, et perdent chaque année de
nombreux nouveaux emplois (-37 % entre 1982 et 1999). Les besoins nets annuels de
recrutement seraient presque nuls d’ici 2015.
Pourtant, en 5 ans, le nombre de jeunes accueillis dans ces formations n’a pas baissé. il a
même augmenté de 10 % pour le principal diplôme concerné, le BEP Industries de la mode
et métiers connexes (plus de 800 entrants en 2005). Au-delà du BEP, les élèves sont très
peu nombreux à préparer un Baccalauréat Professionnel de la filière.
Le maintien des effectifs au niveau actuel n’est pas souhaitable. Des capacités d’accueil
devront être fermées. Il faudra examiner comment scolariser dans d’autres spécialités les
jeunes, essentiellement des filles, actuellement dans ces formations tout en préservant les
niches liées aux métiers d’art et spécifiques à l’Ile-de-France.
TRANSPORT
Transport, manutention, magasinage (NSF 311)
Dans un contexte d’emploi très favorable, il est souhaitable de développer les diplômes
suivants :
• le BEP Logistique et commercialisation, sous réserve de possibilité de poursuite d'études
mais en tenant compte de la faible identité du Baccalauréat Professionnel Logistique qui le
prolonge sans permettre d’accéder à des emplois très différents du BEP. L’accès à cette
formation sous statut scolaire est plus difficile pour les jeunes de l’Ouest francilien (les
Yvelines et le Val-d’Oise) ainsi que ceux d’une partie de l’Est, notamment vers les deux villes
nouvelles de Seine-et-Marne.
• le CAP Conduite routière (compte tenu de son attraction). En effet, malgré les possibilités
d’insertion, les formations initiales à la conduite routière sont particulièrement peu
développées en Ile-de-France. Ce CAP est présent dans un seul lycée aujourd’hui à
Coulommiers, sous statut scolaire.
Dans cette filière l’accès à l’offre est plus difficile depuis l’Ouest francilien (les Yvelines et le
Val-d’Oise) où l’implantation de la filière logistique dans un lycée est à examiner.
TERTIAIRE ADMINISTRATIF
Comptabilité – Gestion (NSF 314) Secrétariat – Bureautique (NSF 324)
Pour ces formations aux effectifs très importants, dans un contexte d’insertion
professionnelle très défavorable, il convient de poursuivre la réduction déjà engagée des
capacités d'accueil (en priorité là où les flux sont les plus importants) des formations
suivantes :
• le BEP Métiers de la comptabilité
• le BEP Métiers du secrétariat
COMMUNICATION ET INFORMATION
Journalisme et communication (NSF 321)
Les formations de ce groupe ont été traitées dans le cadre de l’étude de filière
Communication. Malgré la pression de la demande sociale, il n’est pas souhaitable de
développer ces formations, qui n’offrent guère de débouchés à ceux qui ne poursuivent pas
leurs études au-delà du niveau V.
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Techniques de l'imprimerie et de l'édition (NSF 322)
Le principal diplôme de niveau V de la Spécialité de formations Techniques de l'imprimerie et
de l'édition, le BEP Métiers de la communication et des industries graphiques, peut, suite à
sa récente rénovation, être légèrement développé dans les pôles existants, à la double
condition qu’il permette la poursuite d’études de la plupart de ses titulaires et que ceux-ci se
dirigent plutôt vers le Baccalauréat Professionnel Production imprimée que vers le
Baccalauréat Professionnel Production graphique (prépresse).
SANITAIRE ET SOCIAL
Spécialités plurivalentes sanitaires et sociales (NSF 330) Santé (NSF 331) Travail
social (NSF 332)
En conformité avec le schéma des formations sanitaires et sociales, dans un contexte
d’emploi très favorable, il est souhaitable de développer l'accès aux qualifications, validées
par le ministère de la Santé et des Solidarités, qui assurent l'insertion : Aide Soignant et
Auxiliaire de Puériculture.
Le CAP Petite Enfance ne sera développé que si les politiques sociales locales permettent
de bonnes conditions d’insertion.
L'enjeu est désormais le développement quantitativement important en lycée, sous statut
scolaire ou sous forme d’UFA, des possibilités de poursuite d'études des jeunes titulaires
d’un BEP en vue de l'obtention des diplômes d’Aide Soignant, d’Auxiliaire de Puériculture ou
d’Aide à domicile. Pour les diplômes Aide Soignant et Auxiliaire de Puériculture l’accès à
l’offre est plus difficile pour les jeunes de l’Essonne, des Yvelines (secteur de la Seine-Aval)
et du Val-d’Oise (secteur d’Argenteuil-Montmorency), mais aussi en petite couronne,
particulièrement en Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne. Pour les formations d’Auxiliaire de
Puériculture l’offre est aussi éloignée de la Seine-et-Marne. En ce qui concerne la Mention
Complémentaire Aide à domicile, l’offre est plus difficile d’accès depuis le Val-d’Oise.
Dans toutes ces zones, les jeunes formés en BEP Carrières sanitaires et sociales n’ont pas
de possibilités de poursuite d’études en lycée.
En revanche, il convient de modérer le développement du BEP Carrières sanitaires et
sociales, formation propédeutique dont les débouchés propres sont faibles, tant que ses
possibilités de poursuite d’études ne seront pas plus développées.
Le BEPA Services aux personnes peut être développé : il est actuellement présent à Chaillyen-Brie en Seine-et-Marne et à Maule dans les Yvelines.
Le développement du CAP Assistant technique en milieu familial et collectif (appartenant
formellement à la spécialité 334 Accueil hôtellerie, tourisme) peut être envisagé, notamment
sous forme d'UFA permettant de favoriser le développement de l'apprentissage pour de
futurs emplois dans le secteur public (en particulier dans les maisons de retraite, voire les
hôpitaux). L’accès au CAP ATMFC est difficile pour les jeunes du secteur de la Seine-Aval.
SERVICES AUX PERSONNES
Coiffure, esthétique et autres spécialités des services aux personnes (NSF 336)
Dans un contexte d’emploi plutôt favorable, il est souhaitable de développer modérément les
capacités d'accueil des diplômes suivants :
• le CAP Esthétique cosmétique et, dans une moindre mesure ;
• le CAP Coiffure.
Pour ces deux CAP sous statut scolaire, l’accès est plus difficile depuis le Val-d’Oise, les
Yvelines (secteur de St-Quentin-en-Yvelines) et la Seine-et-Marne.
PROPRETÉ
Nettoyage, assainissement, protection de l'environnement (NSF 343)
La spécialité Nettoyage, assainissement, protection de l'environnement a été sélectionnée
pour l'importance du volume des départs en retraite à venir et les créations nettes d'emploi
d'agents d'entretien à l'horizon 2015 qui permettent de penser que les personnes désireuses
d’occuper un emploi dans le domaine du nettoyage ou de l’assainissement, auront, de plus
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en plus, une insertion dans l'emploi facilitée. Cela étant, le marché du travail pour ces
emplois ne parait pas très favorable aux jeunes qualifiés, notamment à ceux qui ont préparé
le CAP Maintenance et hygiène des locaux ou d’un BEP Métiers de l’hygiène, de la propreté
et de l’environnement (issu de la transformation du BEP Bioservices dominante maintenance
et hygiène des locaux). Il n’est donc pas souhaitable pour le moment d’augmenter le nombre
de sections préparant à ces diplômes en lycées.
Par ailleurs, les préconisations pour le nouveau BEP Bioservices ont été jointes à celles
concernant les diplômes de la spécialité Agro-alimentaire, alimentation, cuisine et en
particulier le CAP Agent Polyvalent de Restauration dont il est proche (cf. NSF221).
NIVEAU BACCALAURÉAT PROFESSIONNEL (niveau IV)
(en savoir plus sur le niveau IV)
Au niveau IV, les orientations régionales sont essentiellement commandées par le souci de
permettre la poursuite d’études au-delà du BEP. Par ailleurs, des préconisations de
développement de Baccalauréat Professionnel en 3 ans peuvent être faites lorsqu’il s’agit de
développer l’offre globale de niveau IV.
AMÉNAGEMENT PAYSAGER
Aménagement paysager (NSF 214)
Les titulaires de Baccalauréat Professionnel de la spécialité Aménagement paysager entrant
dans la vie active, souvent comme commercial ou chef d’équipe, semblent avoir un taux
d’insertion et de chômage très favorable. Cependant, compte tenu des perspectives d'emploi
réelles mais limitées dans la principale famille professionnelle d'accueil, le développement
des capacités d'accueil en Baccalauréat Professionnel Agricole Travaux paysagers doit se
faire modérément, uniquement pour permettre aux titulaires du BEPA Aménagement de
l’espace Spécialité Travaux paysagers de poursuivre leurs études au niveau IV.
ALIMENTATION HÔTELLERIE TOURISME
Agro-alimentaire, alimentation, cuisine (NSF 221)
La capacité d’accueil des baccalauréats professionnels préparant aux métiers des industries
de process (Baccalauréats Professionnels Bio-industrie de transformation et Pilotage des
Systèmes de Production Automatisée, qui est formellement rattaché à la NSF 201) et du
Baccalauréat Professionnel Métiers de l'alimentation devra être développée. Le Baccalauréat
Professionnel Bio-industries de transformation n’est, à ce jour, proposé qu’à Paris, le
Baccalauréat Professionnel Métiers de l’Alimentation à Eragny dans le Val-d’Oise et à
Etiolles en Essonne. Le Baccalauréat Professionnel Pilotage des systèmes de production
automatisée est plus difficile d’accès de la zone de Saint-Quentin, du Val-d’Oise, de la
Seine-Saint-Denis et du sud de la Seine-et-Marne. Pour élever le niveau de qualification
dans la fonction commerce alimentaire, pour laquelle il n’y a pas de formation de niveau IV
dans la région, et pour répondre à la préoccupation de la qualité/sécurité sanitaire des
aliments, il est souhaitable que le nouveau baccalauréat professionnel « Technicien vente et
conseil qualité en produits alimentaires » soit expérimenté en Île-de-France par les
ministères de l’Agriculture et de l’Education nationale, sous la forme d’un cursus en trois ans.
Une double campagne devra être menée, auprès des élèves pour améliorer l’attractivité des
formations préparant aux métiers de l’agroalimentaire, et en direction des professionnels,
pour faire connaître ces formations et les diplômes auxquels elles préparent.
BTP
Spécialités pluritechnologiques, Génie Civil Construction Bois (NSF 230)
La spécialité 230 Spécialités pluritechnologiques, génie civil, construction, bois a été
sélectionnée pour l'intérêt des formations de techniciens du bâtiment permettant la poursuite
d'études des jeunes sortant du BEP Techniques de l'architecture et de l'habitat, dont le
débouché direct est incertain. Les formations de cette spécialité sont pour une part
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constituées de BT, très attractifs. Le Baccalauréat Professionnel Technicien du bâtiment :
études et économie doit être développé en 2 ans pour permettre les poursuites d’étude de
BEP mais aussi en 3 ans, après la troisième. Le développement de ce Baccalauréat
Professionnel est, en effet, d'autant plus nécessaire que les différents BT de la spécialité
risquent de fermer.
Bâtiment : construction et couverture (NSF 232)
La spécialité Bâtiment : Construction et couverture a été sélectionnée au niveau IV pour
l'intérêt des formations du gros oeuvre du bâtiment permettant la poursuite d'études des
jeunes titulaires du BEP Techniques du gros oeuvre du bâtiment ou du CAP Maçon.
Malgré de bonnes possibilités d'insertion pour les diplômés, les formations de cette spécialité
souffrent d'un manque d'attractivité qui retentit sur les résultats aux examens. La priorité est
donc à une meilleure information des élèves, filles et garçons, sur ces formations.
Ce n'est que dans un second temps que l’on pourra envisager d’augmenter les capacités
d'accueil en Baccalauréat Professionnel Construction Bâtiment Gros Œuvre.
Bâtiment : finitions (NSF 233)
La spécialité Bâtiment : finitions a été sélectionnée pour l'intérêt des formations du bâtiment
permettant la poursuite d'études des jeunes titulaires d'un des nombreux diplômes de niveau
V du second oeuvre.
Malgré de bonnes possibilités d'insertion pour les diplômés, les formations de cette spécialité
souffrent d'un manque d'attractivité qui ne doit pas conduire à des fermetures de sections.
Ces fermetures rendraient encore plus difficiles les poursuites d'études, particulièrement
nécessaires au renouvellement de l'encadrement intermédiaire de la profession.
Si ces formations devenaient plus attractives, les capacités d'accueil, notamment en
Baccalauréat Professionnel Aménagement finition, devraient être augmentées.
MÉCANIQUE ÉLECTRICITÉ ÉLECTRONIQUE
Spécialités pluritechnologiques, mécanique-électricité (NSF 250)
Malgré de bonnes possibilités d'insertion pour les diplômés, certaines formations de cette
spécialité souffrent d'un manque d'attractivité qui retentit sur les résultats aux examens. La
priorité est donc à une meilleure information des élèves sur ces formations.
Les capacités d'accueil en Baccalauréat Professionnel Maintenance des équipements
industriels devront être développées. L’offre est plus difficile d’accès du nord de la Seine-etMarne.
Le nouveau Baccalauréat Professionnel Microtechniques et les Baccalauréat Professionnel
en 3 ans pourront également faire l'objet d'ouvertures de section si l'accroissement de leur
attractivité permet d'assurer un bon remplissage des sections existantes. L’offre en
Baccalauréat Professionnel Microtechniques est plus difficile d’accès du nord de la Seine-etMarne, de l’Essonne, du Val-d’Oise, des Yvelines en partie (Seine-Aval, St-Quentin) et de
Seine-Saint-Denis. Les Hauts-de-Seine et la Seine-et-Marne ne disposent pas d’offre de
Baccalauréat Professionnel en 3 ans. Par contre, il existe des projets d’ouvertures dans le
Val-d’Oise et les Yvelines.
Le Baccalauréat Professionnel Maintenance des appareils et équipements ménagers et de
collectivités est remplacé à la rentrée 2006 par le Baccalauréat Professionnel Systèmes
électriques numériques (SEN), option électrodomestique : sa capacité d'accueil devra
également être accrue s'il devient plus attractif.
Electricité, électronique (non compris automatismes, productique) (NSF 255)
Les perspectives d'emploi ouvertes aux sortants de niveau IV de cette filière sont plutôt
favorables sans être exceptionnelles. Aussi un développement des capacités d'accueil des
préparations au baccalauréat professionnel peut-il être envisagé, plus pour permettre la
poursuite d'études des lycéens qui quittent actuellement le lycée au niveau CAP ou BEP et
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souhaiteraient poursuivre jusqu'au baccalauréat professionnel que pour augmenter le
nombre global de sortants dans ces filières.
Des sections de Baccalauréat Professionnel Electrotechnique, énergie, équipements
communicants devront être ouvertes. Le cas échéant, cette offre nouvelle pourra être mise
en place dans le cadre d'UFA. En revanche, le Baccalauréat Professionnel Micro
informatique et réseaux : installation et maintenance, dont les diplômés semblent avoir
maintenant des difficultés à s'insérer, ne devra plus être développé.
L'ouverture de sections de Baccalauréat Professionnel Systèmes électroniques numériques
(SEN) doit être subordonnée à un renforcement de la demande sociale.
La création de nouvelles capacités en Baccalauréat Professionnel Aéronautique (option
mécanicien systèmes avioniques) pourra se faire dans le lycée de Cerny, qui possède la
certification JAR 147.
TRANSPORT
Transport, manutention, magasinage (NSF 311)
Les métiers du magasinage et de la logistique, sur lesquels débouchent les formations de
niveaux V et IV de ce secteur, ont de bonnes perspectives de recrutement en Île-de-France,
notamment pour les jeunes titulaires d'un Baccalauréat Professionnel Logistique. L'offre de
formation de ce baccalauréat professionnel devrait être développée modérément de façon à
faciliter la poursuite d'études des titulaires du BEP. Un effort d'information devra
simultanément être conduit dans la direction de ceux-ci pour les avertir de la nature de ce
baccalauréat, plus orienté vers la consolidation des acquis du BEP que vers l'acquisition de
compétences nouvelles.
TERTIAIRE ADMINISTRATIF
Comptabilité – Gestion (NSF 314)
La priorité régionale est que cesse l'arrivée sur le marché du travail de jeunes formés à la
comptabilité au niveau CAP - BEP (niveau V). Aussi, dans un premier temps, les capacités
d'accueil en baccalauréat professionnel comptabilité devront-elles être maintenues tandis
que les entrées en BEP Métiers de la comptabilité seront réduites, ce qui conduira à ce
qu'une plus grande proportion d'élèves de BEP puisse poursuivre ses études jusqu'au
baccalauréat professionnel. Cependant une fois le « cylindrage » BEP-Baccalauréat
Professionnel réalisé, les effectifs scolarisés aux deux niveaux de formation devront reculer
de concert, l'objectif étant la disparition à terme des sorties au niveau baccalauréat en
comptabilité, qui ne débouchent plus sur une insertion dans ces métiers.
Le baccalauréat technologique Sciences et techniques de gestion (STG), spécialité
Comptabilité et finance des entreprises, qui appartient à la spécialité 310, a vocation à
préparer à des sorties aux niveaux III et supérieurs. Il n'est donc pas concerné par cette
perspective de fermeture de sections.
COMMERCE
Commerce, vente. (NSF 312)
L'insertion est de plus en plus difficile pour les jeunes formés au niveau V de la filière
Commerce vente. Ce niveau correspond de moins en moins aux besoins des employeurs
alors que les perspectives d'emploi sont bonnes pour les sortants de niveau IV de cette
filière. Il est donc nécessaire d'accroître les possibilités de poursuite d'études, sans
cependant augmenter le nombre total de jeunes entrants dans les formations du commerce
et de la vente.
Le développement de l'accueil des titulaires d’un BEP du commerce et de la vente en 1ère
STG est possible mais difficile. Les capacités d'accueil en Baccalauréat Professionnel
Commerce, en Baccalauréat Professionnel Vente (prospection, négociation, suivi de
clientèle) et, à la frontière des formations strictement commerciales, en Baccalauréat
Professionnel Services accueil assistance conseil (relevant formellement de la NSF 330)
doivent être développées.
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Un effort particulier doit être effectué en faveur du Baccalauréat Professionnel Vente, qui
semble mieux correspondre aux besoins des employeurs. Cet effort devra être accompagné
d'une information des élèves sur les débouchés de ce Baccalauréat Professionnel,
actuellement moins attirant.
SANITAIRE ET SOCIAL
Spécialités plurivalentes sanitaires et sociales (NSF 330)
Les spécialités plurivalentes sanitaires et sociales ont été sélectionnées au niveau IV pour
l'intérêt des formations des services à la personne permettant la poursuite d'études des
jeunes titulaires du BEP Carrières sanitaires et sociales et du BEPA Services aux
personnes.
Deux baccalauréats professionnels viennent d’être créés dans cette perspective, afin de
répondre aux besoins de techniciens exerçant dans l’ensemble des secteurs couvrant les
services de proximité : le Baccalauréat Professionnel Services de proximité et vie locale
(SPVL) et le Baccalauréat Professionnel Services en milieu rural (SMR) appartenant
formellement à la spécialité 334 Accueil hôtellerie, tourisme. Il convient de développer les
sections de ces deux Baccalauréat Professionnel en restant attentif aux conditions
d’insertion des jeunes qui en sortiront à partir de 2007.
Les préconisations pour le Baccalauréat Professionnel Services Accueil Assistance Conseil
ont été jointes à celles concernant les diplômes de la spécialité Commerce, Vente
(cf. NSF312).
NIVEAU BTS (niveau III)
(en savoir plus sur le niveau III)
TECHNOLOGIES INDUSTRIELLES
Technologies de commandes des transformations (NSF 201)
Les BTS de ce groupe de formation ont des débouchés nombreux et variés et offrent un
large éventail de poursuites d'études. Tous, le BTS Informatique et réseaux pour l’industrie
et les services techniques comme les autres à orientation plus industrielle, doivent voir leurs
capacités d'accueil développées. Cependant la faiblesse du remplissage des sections doit
conduire à privilégier les actions d'information, notamment auprès des filles. L'ouverture de
nouvelles sections, notamment en UFA devrait ainsi être envisagée, soit en réponse à un
accroissement de la demande de formation, soit dans le cadre de nouvelles organisations
plus attirantes pour les élèves (notamment enchaînement d'une première année sous statut
lycéen et d'une seconde en apprentissage). L’offre en BTS Mécanique et automatismes
industriels est plus difficile d’accès du Val-de-Marne et du nord-est de l’Essonne. L’offre en
BTS Contrôle industriel et régulation automatique n’est présente qu’à Paris et à MoissyCramayel (Seine-et-Marne). L’offre en BTS Informatique et réseaux pour l’industrie et les
services techniques est plus difficile d’accès pour les jeunes des zones de Pontoise et
Seine-Aval (Yvelines). L’offre en BTS Maintenance industrielle est plus difficile d’accès du
Nord de la Seine-et-Marne.
ALIMENTATION HÔTELLERIE TOURISME
Agro-alimentaire, alimentation, cuisine (NSF 221)
Dans le souci de soutenir les formations aux métiers de la qualité des industries agroalimentaires, les capacités d'accueil dans les BTS suivants devront être développées :
• BTS Biotechnologies ;
• BTS Qualité dans les IAA et les bio-industries ;
• BTS Bio-analyses et contrôle.
Le BTSA Analyses agricoles, biologiques et biotechnologiques, qui n'est pas proposé aux
jeunes franciliens en 2005 fera l'objet d'une ouverture.
82
Une double campagne devra être menée auprès des élèves pour améliorer l’attractivité des
formations préparant aux métiers de l’agroalimentaire et en direction des professionnels pour
faire connaître ces formations et les diplômes auxquels elles préparent.
Accueil, hôtellerie, tourisme (NSF 334)
Les capacités d'accueil de préparation aux BTS de l'Accueil, hôtellerie, tourisme doivent être
maintenues. Les deux options du BTS Hôtellerie restauration doivent être préservées pour
offrir des perspectives de poursuite d'études aux bacheliers technologiques et professionnels
de la filière, qui peuvent ainsi attendre une meilleure qualité d’insertion. Les BTS Ventes et
productions touristiques et Animation et gestion touristique locale répondent à une demande
sociale forte. Mais les emplois auxquels le premier prépare sont soumis à la concurrence
des ventes sur internet. Aussi, seul le BTS Animation et gestion touristique locale, qui
dispose de débouchés portés par le développement des activités touristiques, pourra voir
ses capacités d'accueil développées, dans le cadre déjà prévu de l'ouverture d'un lycée neuf
en Seine-et-Marne.
TRANSPORT
Transport, manutention, magasinage (NSF 311)
En Île-de-France, les perspectives d'embauche favorables des titulaires d'un BTS Transport
ainsi que l'importance de la demande sociale justifient une extension des capacités d'accueil.
Compte tenu du développement récent des autres formations de ce niveau, notamment en
IUT, cette extension devra toutefois être menée en veillant à ne pas remettre en cause les
conditions d’insertion actuelles.
TERTIAIRE ADMINISTRATIF
Secrétariat – Bureautique (NSF 324)
Dans la filière secrétariat, il convient de favoriser les poursuites d'études jusqu'au niveau du
BTS, premier niveau où les chances d'insertion soient durablement satisfaisantes. Dans
cette perspective, il faut d'abord mieux remplir les sections de BTS existantes. Au delà de cet
effort, les capacités d’accueil mériteraient d'être augmentées (sauf pour le BTS Assistant
Secrétaire Trilingue, qui va disparaître) dans la mesure où le renouvellement de la pyramide
des âges suscitera essentiellement des recrutements de niveau III. Cette augmentation
devrait concerner les divers modes de formation (statut scolaire, UFA). Les BTS Assistant de
Direction et Assistant de Gestion PME PMI sont bien perçus sur le marché du travail. L’offre
en BTS Assistant de direction est plus difficile d’accès du centre et du sud de l’Essonne, et
des environs des Mureaux.
COMMERCE
Commerce, vente. (NSF 312)
Dans l'ensemble, les formations du commerce et de la vente peuvent voir leurs capacités
d'accueil développées en lycée au niveau III, en particulier sous forme d'UFA. Seul le BTS
Commerce international, dont les débouchés sont moins assurés, ne devra pas croître en
nombre de divisions. L'insertion après le BTS Négociations relations clients est sans doute
plus facile et ce BTS est sans doute un meilleur instrument de poursuite d'études pour les
bacheliers professionnels. Aussi devra-t-il être privilégié pour la création de divisions
nouvelles dans la mesure où il reste assez attractif.
Pour les BTS Négocations relations clients et BTS Management des unités commerciales, à
l’offre nombreuse, seul le secteur de Seine-Aval (Yvelines) paraît peu desservi.
Les capacités d’accueil en BTS Technico-commercial (BTS n’appartenant pas au groupe des
formations du commerce et de la vente) devront être développées en Île-de-France,
notamment dans les options Matériaux du bâtiment (actuellement présent seulement à Paris)
et Produits alimentaires - qui est à créer en Île-de-France..
83
INFORMATIQUE
Informatique, traitement de l'information, réseaux de transmission des données. (NSF
326)
Le développement des capacités d'accueil en BTS Informatique de gestion doit se
poursuivre, à un rythme modéré, dans les divers modes de formation (statut scolaire, UFA).
La croissance des flux d'alimentation de la profession à ce niveau ces dernières années a
cependant été telle qu'un nouvel équilibre du marché du travail des informaticiens va
s’établir ; il sera souhaitable d'effectuer une analyse approfondie des conditions dans
lesquelles les titulaires de BTS vont dorénavant faire face à la concurrence des diplômés de
niveau plus élevé. En tout état de cause, une attention particulière devra être accordée à
l'information des élèves, notamment des filles, qui sont peu nombreuses à choisir cette
orientation. Les orientations pour le BTS Informatique et réseaux pour l’industrie et les
services techniques sont présentées avec celles concernant les technologies industrielles
(NSF 201). Elles sont analogues.
SANITAIRE ET SOCIAL
Spécialités plurivalentes sanitaires et sociales (NSF 330)
Santé (NSF 331)
Travail social (NSF 332)
Les perspectives d'emploi ouvertes aux sortants de formations sanitaires et sociales de
niveau III sont très favorables.
Conformément au schéma des formations sanitaires et sociales, les formations
professionnalisantes sous tutelle du Ministère de la santé et des Solidarités, pour les
Puériculteurs ou sous la double tutelle du Ministère de la Santé et de la Solidarité et du
Ministère de l’Éducation nationale pour les Educateurs spécialisés voire les Educateurs de
jeunes enfants, seront également développées en lycée.
En dehors de ces formations soumises à autorisation d’ouverture par la Région, quelques
formations de niveau BTS présentent des indicateurs d'attraction et de réussite qui incitent à
proposer le développement de leurs capacités d'accueil :
• le diplôme en imagerie médicale et radiothérapie dans la mesure où l’accueil en stage peut
être assuré. L’offre est plus difficile d’accès depuis les Yvelines, l’Essonne, la Seine-etMarne et la Seine-Saint-Denis ;
• le BTS Economie sociale et familiale, dont la croissance devra cependant rester modérée ;
il est un peu plus difficile d’accès des Yvelines et de l’Essonne ;
• le diplôme de Conseiller en économie sociale familiale, dont la préparation doit être
proposée plus systématiquement à ceux qui ont obtenu le BTS ESF ;
Par ailleurs, les capacités d’accueil en BTS Analyses biologiques pourront être développées
(l’offre est plus difficile d’accès pour les jeunes de l’Essonne, de la Seine-et-Marne, de la
zone Est de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, et du Nord des Yvelines), mais le BTS
Biotechnologies (actuellement présent seulement à Paris et à Gif-sur-Yvette), dont les
débouchés sont plus larges, lui sera préféré. En revanche, les BTS Diététique ne devront
pas être développés tant que l'avenir de ce diplôme restera incertain.
ƒ Assurer dans la transparence la mise en œuvre et l’actualisation des orientations
régionales
Les orientations définies pour le schéma des priorités d’ouvertures et fermetures seront
inscrites dans l’appel à projets diffusé par l’Etat et la Région aux responsables des
établissements de formation initiale. Elles guideront ainsi les ouvertures et fermetures de
formations retenues par le Plan Prévisionnel Triennal Glissant, dispositif mis en place par le
Schéma des formations 2000-2006 qui a fait la preuve de son intérêt, et qui sera pérennisé.
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Ces orientations pourront être précisées dans les conventions d’application du Plan régional
de développement des formations professionnelles, où, conformément à la loi, la Région et
les autorités académiques définiront le schéma des priorités des ouvertures et des
fermetures de formations en lycées.
Les orientations pour le schéma des priorités des ouvertures et des fermetures de formations
en lycées seront actualisées et enrichies périodiquement, en concertation avec les autorités
académiques. Ce sera particulièrement nécessaire à l’occasion des rénovations de diplômes
qui peuvent amener à revoir la carte de l’offre pour les formations du domaine concerné par
la redéfinition des référentiels.
Cette actualisation et cet enrichissement reposeront sur l’exploitation annuelle de l’ensemble
des informations disponibles sur la formation, l’emploi et le chômage en Île-de-France avec
l’appui de l’OREF (GIP-CARIF). La conclusion prévue de la « convention entre le ministère
de l’Education nationale et la Région concernant l’échange d’informations statistiques
nécessaires au pilotage du système éducatif » permettra d’enrichir le système régional
d’information, notamment sur les parcours et les données sexuées. Parmi ces informations,
celles fournies par les enquêtes sur l’insertion professionnelle des anciens lycéens doivent
tenir une place privilégiée : la Région continuera à s’assurer qu’elles fournissent des
résultats régionaux pertinents, comme elle a commencé de le faire en soutenant notamment
l’exploitation régionale de l’enquête d’Insertion des lycéens dans la Vie Active (IVA).
L’indispensable analyse des chiffres ne suffit cependant pas pour appréhender intégralement
le fonctionnement du marché du travail. C’est pourquoi l’analyse sera affinée par des
échanges réguliers, notamment autour de l'OREF (GIP-CARIF), avec les branches
professionnelles (cf. 4ème principe : partenariat socio-professionnel).
La Région se dotera d’outils lui permettant de suivre, sur l’ensemble du territoire, l’avancée
de la mise en œuvre des objectifs qui auront été fixés : observatoires des sorties sans
qualification, de l’accès au niveau baccalauréat et de l’orientation post-baccalauréat, de
l’évolution de l’offre de formation, etc. Les résultats de ces observations feront l’objet,
chaque année, d'une présentation au Conseil régional et au Conseil Inter Académique de
l’Education Nationale (CIAEN).
C'est pourquoi l'ensemble des informations sur lesquelles est basé le présent schéma des
priorités d’ouverture et fermetures figurent en annexe. Elles seront également disponibles en
ligne, avec d’autres éléments concernant le Schéma Prévisionnel des Formations en Lycées
2007-2013 sur différents sites régionaux comme le site « lycées » et l’espace collaboratif des
Etats généraux des formations. De même la Région, s’appuyant notamment sur l’OREF
(GIP-CARIF), s’assurera que les informations nouvelles sur l’insertion des jeunes et les
ajustements apportés aux orientations pour les ouvertures et les fermetures des formations
reçoivent une large diffusion, en particulier auprès des acteurs de l’information et de
l’orientation.
Un état des lieux de la répartition des effectifs en formation par niveau, entre l’apprentissage
et la formation sous statut scolaire sera réalisé et présenté tous les ans à l’Assemblée
régionale.
85
3ème axe d’intervention : Aménager les lycées afin qu’ils renforcent
les réussites des jeunes
¾ Les constats
Le Code de l’Éducation, par son article L214-6, confie à la Région « la charge des lycées,
etc. Elle en assure la construction, la reconstruction, l’extension, les grosses réparations,
l’équipement, etc. ». C’est une compétence dont l’importance se mesure tant du point de vue
quantitatif que qualitatif. Avec la charge de 467 EPLE, d’un nombre encore plus important
de sites et d’annexes et de près de 6 millions de mètres carrés construits, la Région a la
charge d’un patrimoine immobilier extrêmement étendu. Mais, parce qu’il s’agit de surfaces
dédiées à l’éducation, cette responsabilité revêt encore plus d’importance.
L’entretien et l’adaptation des locaux des lycées sont indispensables à l’ouverture de toutes
les nouvelles formations dès lors qu’elles supposent des arguments de capacités ou
concernent l’enseignement professionnel et technologique qui accueille plus de la moitié des
élèves en Île-de-France. Adapter la carte des formations en permettant la concrétisation des
ouvertures de formations arrêtées par les académies suppose, chaque année, des travaux
immobiliers conséquents.
Au-delà des adaptations de rentrée, la responsabilité du bâti est également essentielle pour
soutenir la vie scolaire comme la modernisation des enseignements. C’est pourquoi, comme
les autres régions, l’Île-de-France a conduit ses opérations de constructions ou de
rénovations sur la base de références régionales qui rompaient avec les pratiques de l’État –
qui ne prévoyait que les locaux d’enseignement proprement dit - des locaux de vie scolaire,
le câblage informatique des établissements, le doublement des surfaces de Centre de
Documentation et d’Information (CDI) pour rendre possible le développement du travail
personnel, ou la création d’amphithéâtres ou de salles polyvalentes permettant de
rassembler plusieurs classes, etc.
Enfin, de par son importance (puisqu’il représente l’équivalent de la surface du parc de
logement d’une ville de 30 à 50 000 habitants), la conception et la gestion de ce patrimoine
constitue un enjeu essentiel au regard de la gestion énergétique en Île-de-France. C’est ce
qui a conduit la Région à développer une politique de haute qualité environnementale (HQE)
pour les opérations sur les lycées. C’est ce qui rend importante la question du traitement des
déchets des lycées.
Au-delà des bâtiments, la qualité de l’équipement pédagogique et général est essentielle au
bon fonctionnement des enseignements, pour permettre l’utilisation des technologies de
l’information et de la communication et permettre la mise en place des référentiels de
formation chaque fois qu’ils sont rénovés pour tenir compte de l’évolution des techniques et
des équipements utilisés par les entreprises dans lesquelles les élèves sont appelés à
s’insérer.
¾ Les objectifs
En matière d’éducation, la décentralisation a attribué aux Régions une compétence de
planification, en leur confiant l’élaboration d’un Schéma Prévisionnel des Formations en
Lycées en même temps qu’une compétence logistique relative à la construction, la
rénovation, l’équipement et au fonctionnement des lycées. S’ajoutent, depuis 2004, les
fonctions d’accueil, d’hébergement et de restauration à l’origine du transfert des personnels,
techniciens, ouvriers et de service.
La Région a toujours assumé cette compétence logistique dans la perspective d’une
contribution à l’amélioration des conditions d’éducation et de formation. C’est en effet une
condition essentielle à la réussite. C’est pourquoi la Région entend poursuivre son action
dans ces domaines.
86
Elle assumera, comme elle l’a fait jusqu’ici, la compétence de construction, de rénovation et
de maintenance du patrimoine avec la préoccupation constante de l’exercer de telle sorte
qu’elle contribue à la modernisation des conditions d’enseignement et qu’elle permette le
développement de la vie scolaire. C’est l’objet des orientations régionales de programmation
qui intègrent un amphithéâtre, un doublement des surfaces de CDI par rapport aux normes
qui étaient celles de l’État, de nombreux locaux de vie scolaire, des bureaux pour les
enseignants, le câblage des établissements, l’organisation d’un accès libre des élèves à
Internet, etc. La possibilité d’améliorer les relations enseignants – familles et de permettre
l’ouverture des établissements sur leur environnement amènera à concevoir certains
espaces (salle polyvalente, salle de libre accès à Internet, locaux de vie scolaire, etc.) de
façon à ce qu’ils permettent un accès simple et sécurisé.
La Région poursuivra également les efforts engagés pour fournir aux lycées les équipements
nécessaires à l’adaptation et à la modernisation des conditions d’enseignement. Les actions
pour l’équipement des lycées en ordinateurs et réseaux, l’équipement des laboratoires et
ateliers en machines et matériels modernes où le numérique tient une large place ainsi qu’en
mobilier et équipement général seront poursuivies.
Enfin, la Région attribuera aux lycées les moyens de leur fonctionnement tant au travers de
la Dotation Globale de Fonctionnement des Lycées (DGFL) qui doit maintenant bénéficier à
l’ensemble des élèves accueillis dans les lycées que des moyens TOS, progressivement au
fur et à mesure de la mise en place des transferts de compétences. De façon générale, la
Région entend fournir aux établissements, aux équipes éducatives et aux élèves, les
moyens nécessaires au bon fonctionnement des établissements.
Elle assumera les compétences qui lui ont été confiées dans une perspective éducative.
¾ Les pistes d’actions
ƒ Permettre la modernisation de la carte des formations par l’adaptation des locaux
des lycées (travaux dits de « mesures de rentrée »).
L’adaptation annuelle de la carte des formations entraîne l’ouverture, la fermeture et le
transfert d’un grand nombre de formations dans les lycées franciliens. Cette adaptation
représente chaque année plus de 1000 modifications de structures au sein des
établissements, parmi lesquelles 100 à 150 nécessitent des travaux et environ 300
nécessitent de nouveaux équipements. Un accompagnement de ces mouvements par la
Région est indispensable pour assurer la mise en place des locaux et des équipements
correspondants.
Pour se faire, s’appuyant sur le Plan Prévisionnel Triennal Glissant (PPTG), un dispositif
unique de recensement des projets de modification des structures, de la part des académies,
a été mis en place. Celui-ci permet d’identifier en amont les modifications qui sont de nature
à induire des travaux ou à nécessiter des équipements dans les établissements. De cette
façon, les études peuvent être engagées et les travaux mis en œuvre dans une cohérence
de calendrier avec celui des ouvertures de formations nouvelles. Ce processus, désormais
opérationnel, permet dans la plupart des cas de livrer les locaux avant l’ouverture effective
des formations.
Le processus repose sur la transmission par les rectorats des projets de mesures de rentrée
selon un calendrier pluriannuel dans le cadre du Plan Prévisionnel Triennal Glissant
(PPTG) ; l’organisation de réunions de balayage permet de relever les mesures posant des
difficultés de réalisation, et rend possible un suivi rigoureux en interne de la multitude de
petites opérations immobilières induites.
87
La Région entend renforcer le caractère pluri-annuel du dispositif, par le recensement et la
concertation sur les mesures conséquentes en termes de travaux ou d’équipements
plusieurs années à l’avance et par l’extension de la base de données commune avec les
Rectorats, afin que celle-ci permette de mieux suivre l’avancement de toutes les mesures de
rentrée.
ƒ Poursuivre la conception de la programmation architecturale des opérations
immobilières de telle sorte qu’elle favorise le développement de la vie scolaire,
l’amélioration des conditions d’enseignement et la réussite.
Le double processus de programmation architecturale, mis en place à la Région, est
désormais bien structuré et fonctionnel : établissement et mise à jour d’un référentiel régional
portant sur les locaux récurrents d’une part, concertation spécifique et rédaction d’un
programme adapté pour les travaux relatifs à chacun des établissements d’autre part.
Ce référentiel régional a naturellement vocation à évoluer en fonction des orientations et de
la politique régionale : poursuite du rééquilibrage des locaux en faveur de la vie scolaire,
prise en compte des innovations pédagogiques et des dispositifs mis en place pour l’égalité
des chances notamment.
Prise en compte des opérations « Réussite pour Tous »
L’accueil de dispositif de type « Réussite pour Tous » ou de la Mission Générale d’Insertion
de l’Éducation Nationale (MIGEN) se heurte parfois à des problèmes de locaux pour la
gestion et l’animation de l’opération. Pour pallier cette carence, les nouvelles
opérations prévoient :
• Un bureau de coordonnateur (actions MGI ou dispositif « Réussite pour Tous »).
• Á proximité de ce bureau, une petite salle banale, pouvant accueillir 20 élèves au
maximum, pour des activités liées à l’opération (salle câblée avec prises).
Développement des TICE et des Environnements Numériques de Travail (ENT)
Le développement des réseaux et des TICE dans les lycées et la montée des demandes de
maintenance – assistance conduit à prévoir, au delà du local serveur déjà inscrit dans les
références :
• 1 local « administrateur(s) » du réseau du lycée pouvant accueillir 2 ou 3 personnes
travaillant sur écran.
• Á proximité du local « administrateur(s) », 1 petit local de stockage de composants
informatiques.
Par ailleurs, l’usage de l’informatique et notamment du vidéo-projecteur pendant les
séquences pédagogiques devenant courant, l’utilisation du tableau numérique interactif se
multipliant, une réflexion est menée sur la disposition de la salle de classe, permettant la
présence à la fois du tableau traditionnel et de l’écran de projection, et offrant un dispositif
installé à demeure, protégé et facile d’utilisation. Outre l’expérimentation d’aménagement de
salles de lycées existants, un concept de « mur pédagogique » est testé sur les nouveaux
lycées. Il consiste à intégrer, dès la conception du bâtiment, la vidéo-projection comme un
outil banalisé de la salle de classe.
Enfin, la Région entend poursuivre son offre d’espaces numériques de travail et examine les
possibilités d’élargir encore l’offre et l’ouverture de lieux de travail personnels dans les
lycées, afin de mettre à disposition, non plus seulement des professeurs et des élèves, mais
aussi des parents d’élèves, des locaux équipés d’ordinateurs permettant un accès libre à
Internet.
88
ƒ Contribuer à faire de l’Île-de-France une éco Région en particulier par la réalisation
d’opérations HQE pour les lycées.
Diverses actions complémentaires sont engagées dans le domaine des lycées pour
contribuer à faire de l’Ile-de-France une éco Région : réalisation d’opérations HQE pour les
lycées, engagement d’une analyse globale des conditions de chauffage des lycées, étude
générale des conditions de collecte, de traitement et de recyclage des déchets couvrant
notamment la question du recyclage des ordinateurs renouvelés en faveur des jeunes
lycéens de milieux défavorisés (cf. 6ème principe : lutter contre les inégalités).
La démarche de « haute qualité environnementale » a été mise en œuvre sur le patrimoine
des lycées de la Région Île-de-France à partir de 1998, pour quelques opérations choisies
en fonction de leur spécificité : lycée agricole offrant l’opportunité d’une réflexion sur les
espaces naturels, lycées du bâtiment offrant celle d’une réflexion sur les économies
d’énergie, le bon usage des matériaux de construction ou encore la gestion des déchets et la
conduite d’un chantier « propre », par exemple.
En cohérence avec les engagements de la Région en matière de développement durable et
de la mise en œuvre d’une Eco – région, l’objectif est désormais d’élargir et d’affiner cette
approche.
Il a donc été décidé, depuis 2004, que l’ensemble des opérations patrimoniales
significatives, à savoir toutes les constructions de nouveaux lycées et toutes les opérations
lourdes de restructuration ou d’extension, feraient l’objet d’une démarche environnementale
spécifique de type HQE. Cette démarche de programmation environnementale sera
poursuivie.
Les « cibles » couramment retenues pour être développées sur chaque opération sont
définies dans un cahier des charges qui fait partie intégrante du programme architectural des
locaux. Les thèmes préférentiels de la Région concernent la gestion économique de
l’énergie et de l’eau, le confort des usagers (notamment l’acoustique), l’entretien et la
maintenance des locaux et des installations techniques, et enfin la conduite d’un chantier à
faibles nuisances.
Pour mettre en œuvre simultanément l’ensemble de ces programmes HQE sur le nombre
important d’opérations concernées, la Région a mis en place des missions spécifiques de
suivi de ces opérations par des conseillers environnementaux. Leur mission va de la phase
initiale de diagnostic-programmation, en passant par l’assistance au maître d’ouvrage durant
toutes les phases d’études et de travaux, jusqu’à l’établissement de deux bilans
d’exploitation, le premier à 6 mois, le second à 2 ans après la réception des travaux, et ce
afin d’assurer un retour d’expérience sur l’ensemble de la démarche.
Pour toutes les opérations plus ponctuelles qui ne justifient pas une démarche aussi
structurée, la programmation architecturale est désormais complétée par un certain nombre
d’exigences généralisées. Celles-ci concernent tout d’abord la santé des usagers avec les
exigences de retrait total des matériaux polluants tels que l’amiante ou le plomb. Elles
concernent également l’insertion harmonieuse du projet dans son site et sa qualité
architecturale, la pérennité des matériaux choisis, et une préoccupation de maintenance
ultérieure des ouvrages.
A chaque fois que cette programmation environnementale est menée sur un établissement
existant, elle offre à la communauté scolaire, au delà des objectifs patrimoniaux, une réelle
opportunité de sensibilisation qui peut aller jusqu’à la conduite d’un projet pédagogique
associé (cf. 1er principe : une vision globale de la formation). Il est à noter que les générations
actuelles de lycéens semblent particulièrement réceptives aux préoccupations de
développement durable, sans toutefois bien appréhender les moyens qui sont les leurs pour
en devenir réellement acteurs.
89
Ainsi la thématique d’ « Eco – gestion » du bâtiment par exemple peut constituer le support
pédagogique d’une réflexion sur les usages au sein du bâtiment : gestes d’économie
d’énergie, de tris des déchets, de surveillance des consommations, …
L’objectif est donc de poursuivre et d’accompagner le développement de ces
programmations environnementales en liaison avec les communautés scolaires, et de
recueillir au fur et à mesure de la finalisation des chantiers les leçons de leur mise en œuvre.
Par ailleurs, la Région examinera, dans le cadre des compétences dernièrement transférées,
la prise en compte des préoccupations environnementales en termes de restauration (circuit
court, alimentation bio, …).
ƒ Fournir aux lycées un équipement pédagogique et général moderne et adapté à
l’évolution des conditions d’enseignement.
La mise à disposition d’équipements rénovés et adaptés aux évolutions technologiques est
une nécessité pour offrir aux jeunes des conditions optimales de formation. Sont concernés
les équipements qui favorisent les enseignements pour toutes les filières, mais également les
matériels qui facilitent le fonctionnement du lycée et participent à l’environnement de l’élève.
A ce titre, le développement de l’usage des Technologies de la Communication et de
l’Information (TICE) sera poursuivi. S’appuyant sur un effort important d’équipement (plus de
120 000 ordinateurs aujourd’hui dans les lycées), la Région conduit une politique de
renouvellement systématique faisant profiter les établissements des dernières évolutions
technologiques. Avec l’achèvement de la mise en service de réseaux informatiques dans
tous les lycées, des actions seront menées en vue d’une amélioration de la continuité de
service et, le cas échéant, d’une restauration des données plus performante. Des initiatives
seront poursuivies pour accompagner les évolutions pédagogiques, notamment en
expérimentant et développant des outils adaptés et modernes : projection de l’image,
interactivité (tableaux blancs interactifs), supervision de salles informatiques (laboratoires
multimédia).
La Région poursuivra ses efforts pour doter en matériel les établissements neufs ou rénovés.
En fonction de l’évolution de la carte des formations, elle mettra, chaque année, à disposition
le matériel nécessaire aux établissements qui accueillent des sections nouvelles.
Former les élèves sur des matériels qu’ils retrouveront dans leur milieu professionnel est une
condition pour une insertion réussie. Les technologies évoluent rapidement. Pour adapter les
équipements aux nouveaux enjeux, la Région continuera à conduire, en lien avec les corps
d’inspection, un effort de modernisation des matériels pédagogiques pour chaque diplôme
rénové.
Les équipements pédagogiques sont de plus en plus sophistiqués (commandes numériques,
systèmes communicants). Dans la perspective de favoriser la pérennité de ces matériels et
d’accroître leur temps de mise à disposition pour l’élève, la Région engagera les lycées à
développer des actions de maintenance efficaces. Par convention, elle soutiendra chaque
établissement qui souhaite s’y engager. Dans cette perspective, un effort particulier sera
entrepris pour garantir le niveau de conformité de ces mêmes équipements aux nouvelles
normes de sécurité.
L’effort de renouvellement du matériel sera poursuivi dans le cadre d’une politique
d’aménagement durable. La Région sera à l’initiative d’actions pour inciter et aider les
établissements à mettre en œuvre des stratégies de valorisation ou de recyclage des
matériels et produits utilisés.
Par ailleurs, en relation avec l’établissement, les politiques d’équipement seront poursuivies
pour renouveler les équipements nécessaires au bon fonctionnement quotidien du lycée
(entretien) et de son administration.
90
4ème principe stratégique :
établir des partenariats forts avec le monde
professionnel et socio-économique
91
92
Synthèse : diagnostic et propositions
La Région a clairement mis en exergue son option pour une approche globale
de la formation de la personne, du citoyen, du professionnel. Dans cette
dernière dimension, chercher à offrir à chacun son parcours de réussite et
d'insertion est aussi une des meilleures façons de soutenir le développement
francilien. Élever le niveau de formation et de qualification et favoriser les
partenariats avec le monde professionnel et socio-économique sont des leviers
pour contribuer au progrès et soutenir la croissance de l’Île-de-France, condition
nécessaire à l’amélioration des conditions d’insertion des jeunes.
La Région s’est dotée d’un Schéma Régional de Développement Économique
(SRDE) qui « prend résolument le parti d’une croissance forte, solidaire et
durable en participant pleinement à la stratégie régionale en faveur du
développement humain ». Le SRDE met en avant le lien fort entre dynamisme
économique, aménagement du territoire, et besoins en termes de ressources
humaines. Fondé sur un système de gouvernance permettant à chaque acteur
de trouver sa place, il fait donc une large part aux partenariats, notamment
avec le monde économique. Le Schéma Prévisionnel des Formations en Lycées
2007-2013 apporte sa contribution au SRDE :
•
d’une part en prenant le parti de l’élévation du niveau de qualification des
jeunes franciliens et en accordant une attention particulière aux relations
emploi-formation
notamment
pour
les
8
filières
prioritaires
ème
(cf. 3
principe : améliorer le niveau de formation) ;
•
d’autre part en permettant aux relations entre monde professionnel
(entreprise, économie sociale et solidaire, action associative) et monde de
la formation de se développer sur des bases partenariales, au bénéfice des
jeunes en formation, de leur insertion durable et du développement
économique régional.
L'élévation du niveau de formation et de qualification apparaît une nécessité
pour l'entrée dans la société de la connaissance. Elle y contribuera d'autant plus
que l'on s'assurera d'une certaine adéquation entre formations et perspectives
d'emploi. Dans une attitude équilibrée qui ne recherche pas une totale
adéquation - à la fois impossible et sans doute pas souhaitable dans l'absolu - il
s'agit de pouvoir prendre en compte les perspectives d'insertion pour l'avenir et
donc d'être à même de les mesurer en permanence. Cela suppose une
prospective, particulièrement difficile dans le monde changeant dans lequel
nous vivons, pour lequel il paraît important de développer, avec le monde
professionnel et socio-économique, des réflexions partagées. Elles
s’appuieront sur l’OREF (GIP-CARIF), outil du Contrat de projet État-Région, en
charge de l’animation du réseau des Observatoires de branches.
L'intérêt des échanges et du partenariat entre le monde professionnel et le
monde de la formation est assez largement reconnu. Au niveau de la Région, ce
sont les relations contractuelles avec les organisations professionnelles
d'employeurs et de salariés au travers, en particulier, des Accords Régionaux de
Partenariat Professionnel (ARPP), mais aussi les études de filières, les réunions
de concertation, etc. Au niveau des établissements, les échanges et le
93
partenariat entre les lycées et les entreprises préparent l'insertion. L'alternance
contribue à varier les approches de la formation par son côté pratique (qui
complète les approches déductives et met en valeur d’autres formes
d’intelligence) et contribue à une certaine égalisation des chances. Et on tend
assez largement à reconnaître que, dans ce domaine, la situation a
profondément évolué au cours des dernières décennies.
Ces échanges permettent également l'amélioration de l'alternance dans la
formation (c'est-à-dire des périodes de formation en entreprise) et
des possibilités de découverte de l'entreprise. L'alternance est un des
moyens d'ouvrir l'école sur le monde (ce n’est évidemment pas le seul et ce
Schéma insiste par ailleurs sur l'importance de l'éducation à la citoyenneté). Audelà de la nécessaire maîtrise de l'expression (la langue) et du maniement des
symboles (les mathématiques), les séquences en entreprise offrent des
approches pragmatiques et concrètes qui sont, pour beaucoup de jeunes, un
moyen d'accès aux apprentissages. L'alternance en formation prend différentes
formes : les périodes de formation en entreprise, les formations
complémentaires d'initiative locale (FCIL) ou l'apprentissage. Paradoxalement
les formations complémentaires d'initiative locale (FCIL), qui visent à mieux
préparer l'insertion par une relation privilégiée avec le monde professionnel, ne
bénéficient pas des dotations de fonctionnement fournies pour tous les lycéens.
Il est nécessaire d'étendre désormais le bénéfice de la DGFL à l'ensemble des
élèves du lycée. Par ailleurs, alors que la Région s'est fixée pour objectif de
développer l'apprentissage dans un esprit de complémentarité des voies et
modes de formation, son implantation dans les lycées apparaît particulièrement
opportune quand il permet l'élévation du niveau de formation et de qualification
ou améliore la fluidité et l'individualisation des parcours.
Au-delà des formations en alternance et d'un effort de prospective partagé, il y
a de nombreux autres domaines dans lesquels il est utile de favoriser la
connaissance mutuelle par les échanges et le partenariat. Au niveau des
établissements de formation, c'est la contractualisation entre établissements et
entreprises, le soutien à la mise en place d'associations d'anciens élèves, la
participation des lycées aux manifestations professionnelles, le soutien à la lutte
contre les discriminations par des tutorats, etc. La Région proposera aux
autorités académiques, pour appuyer la coopération école-entreprise au niveau
de chaque établissement, la nomination d’un référent école-entreprise par
établissement (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de leur projet).
Enfin, il convient de soutenir toutes les initiatives qui peuvent contribuer
au développement régional. L'un des problèmes majeurs de notre région est
celui de l'atonie du marché de l'emploi. Dans le domaine de la formation, il faut
soutenir la sensibilisation à la création d'activités de toute nature (création
d'entreprise, économie sociale et solidaire, action associative). Et alors que
40 % des cadres dirigeants des petites entreprises et de l'artisanat ont plus de
50 ans, il faut sensibiliser à la reprise d’entreprises et y préparer les jeunes qui
le souhaitent.
Au fond, il s’agit d’essayer de combiner, dans un cercle vertueux qui profite à
tous, développement économique et développement humain.
94
LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION
1er axe d’intervention : approfondir les échanges et le partenariat avec le
monde professionnel et socio-économique au niveau régional
¾ Les constats
Le schéma des formations 2000-2006, qui valait Plan régional de développement de la
formation professionnelle des jeunes (PRDFPJ), a institué de nouvelles relations avec le
monde socioprofessionnel et notamment une nouvelle forme de partenariat : les Accords
Régionaux de Partenariat Professionnel (ARPP), points de rencontre de préoccupations
communes aux partenaires (Etat, Région, organismes professionnels avec une
représentation paritaire). Ils peuvent couvrir différents thèmes : accueil des jeunes en
entreprise, actions contre les discriminations, aide à la définition des gammes d'équipements
professionnels des lycées, usage d’équipements hors temps scolaire par les entreprises,
connaissance des métiers, accueil de professeurs en entreprises, interventions de
professionnels dans le cadre des formations, etc. Les rencontres régulières permettent aussi
d’enrichir l’approche qu’ont les pouvoirs publics de l’évolution de la carte des formations.
Depuis, deux ARPP ont été signés (industrie hôtelière et commerce interentreprises), quatre
nouveaux accords sont prévus et six autres sont envisagés. Un des thèmes communs aux
deux ARPP signés est l’information sur les métiers. Par ailleurs, les échanges avec le monde
économique se sont concrétisés au travers des dix études de filière de formation, pilotées
par la Région : l'ensemble des représentants des entreprises et des salariés concernés ont
été sollicités pour l’élaboration des études, associés à leur déroulement -à mi-parcours de
l'étude puis lors de son achèvement dans une réunion de validation - et informés des
conséquences opérationnelles que la Région entendait leur donner, notamment en termes
de carte des formations. De nombreux éléments nouveaux sont apparus.
L'Observatoire Régional Emploi-Formation, OREF (GIP-CARIF), effectivement mis en place
début 2005, a permis de finaliser différents travaux transversaux et prospectifs,
complémentaires des approches par filières, qui n'avaient jamais pu être réalisés jusqu'ici : il
a ainsi alimenté le schéma des priorités d'ouvertures et de fermetures de formations en
lycées. L’OREF (GIP-CARIF) s’est vu confier, entre autres missions, celle de suivre les
travaux des observatoires de branche prévus par l’accord national interprofessionnel sur la
formation du 20/09/03.
L’accord-cadre d'objectifs et de moyens pour le développement de l'apprentissage (ACOM),
signé en décembre 2005 entre l’Etat et la Région, prévoit des déclinaisons opérationnelles
avec les branches professionnelles
Par ailleurs, des liens, hors ARPP, ont perduré, ciblés en fonction des publics ou des
dispositifs (jeunes selon leur statut, adultes). C’est le cas, par exemple, dans le domaine de
l’information sur les métiers : conventions de partenariat (avec la CAPEB, le GIP), Réseau
régional des métiers, à l’origine de la mise en œuvre du site lesmetiers.net (cf. 2ème principe :
les franciliens acteurs de leur projet).
Des relations privilégiées avec certains partenaires économiques, dans le domaine de
l’emploi, sont également prévues dans le cadre du Schéma Régional de Développement
Économique (SRDE).
Les échanges et le partenariat régional avec les professions prennent donc des formes
multiples ce qui constitue tantôt une richesse tantôt une déperdition de moyens mais se
traduit généralement par un manque de lisibilité qui peut décourager les initiatives.
95
¾ Les objectifs
L'objectif, pour le Schéma Prévisionnel des Formations en Lycées 2007-2013 est
d'approfondir les échanges et le partenariat avec le monde professionnel et socioéconomique, pour :
ƒ améliorer les chances de réussite des jeunes en leur permettant une
découverte réelle des métiers et du monde du travail ;
ƒ améliorer leurs chances d’insertion en enrichissant les analyses conduisant à
l’adaptation de la carte des formations ;
ƒ soutenir le développement régional par l’amélioration de la qualification des
franciliens.
Les contacts avec les professions au niveau régional doivent être développés et rationalisés.
¾ Les pistes d’action
ƒ Poursuivre et adapter le partenariat entre la Région et le monde professionnel et
socio-économique
Les ARPP devront, pour des raisons évidentes d'efficacité, couvrir l'ensemble des champs
de partenariat entre la Région et les professions, en dépassant bien évidemment le strict
cadre du Schéma Prévisionnel des Formations en Lycées 2007-2013. De nouvelles
modalités d’accord sont définies dans le cadre du livret PRDFP du schéma régional de la
formation tout au long de la vie et du SRDE.
Ces ARPP « rénovés », devenus Contrats régional d’engagement professionnel (CREP) se
baseront sur un accord-cadre qui pourrait être décliné concrètement, selon les besoins, en
conventions de mise en œuvre. Ils devront prendre en compte la question essentielle mais
difficile de la lutte contre les discriminations. Les partenariats devront permettre de réfléchir
aux questions du recrutement, du développement de la diversité en entreprise, à la fois du
point de vue de l’équité et de celui de la valorisation des ressources humaines ; dans ce
cadre, les langues d’origine peuvent constituer un atout dans un contexte d’échanges
multilatéraux (cf. 3ème principe : améliorer le niveau de formation).
Évidemment, ils couvriront également les partenariats relatifs aux lycées et à l'alternance
scolaire, qui pourront donner lieu à des conventions spécifiques. Y seront notamment
privilégiés, pour la mise en œuvre du Schéma prévisionnel des formations en lycées
2007-2013 : l’information sur les métiers, l’évolution des qualifications attendues,
l’intervention de professionnels dans les établissements, le parrainage de bacheliers issus
de l’éducation prioritaire (cf. 6ème principe : lutter contre les inégalités).
Dans le cadre du PRDFP, des rencontres périodiques avec le monde économique,
interprofessionnel ou avec les différents secteurs économiques, seront organisées. Une
première rencontre d’information sur les modes de contractualisation avec les professions
sera organisée dès 2007.
ƒ Viser, en association avec l'OREF (GIP-CARIF), l'élaboration de prospectives
actualisées et articulées avec celles des professions
Le schéma des priorités des ouvertures et fermetures de formations en lycées (cf. 3ème
principe : améliorer le niveau de formation) a pu être élaboré grâce de réels progrès en terme
d’analyse prospective. Grâce notamment à l'OREF (GIP-CARIF), les études de filières ont
été complétées par des approches transversales permettant d'apprécier la situation relative
des filières les unes par rapport aux autres, ainsi que par des prospectives sur la
démographie, l'emploi et les qualifications.
96
L’indispensable analyse des chiffres ne suffit cependant pas pour appréhender intégralement
le fonctionnement et la prospective du marché du travail, qui constitue l’un des fondements
du schéma des priorités des ouvertures et fermetures de formations en lycées.
Les échanges entre l’OREF (GIP-CARIF) et les observatoires de branches permettront d’une
part de soutenir ces derniers dans leurs analyses de la relation emploi-formation et d’autre
part d’articuler la démarche transversale de l’OREF (GIP-CARIF) avec les perspectives
propres à chaque branche.
Les analyses seront affinées par des rencontres et des échanges réguliers avec les
branches professionnelles, autour de l'OREF (GIP-CARIF), acteur essentiel de l’animation
régionale. L'objectif d'un point annuel est visé. L’ambition est l'élaboration de prospectives
actualisées et articulées avec celles des professions.
La Région, grâce à ces contributions, enrichira ses analyses prospectives, base de
l’ajustement du schéma des priorités d’ouvertures et fermetures de formations en lycées.
De nouvelles études de filière de formation offriront l’occasion de compléter ce partenariat.
Ces nouveaux éléments permettront de réactualiser les contenus utiles en termes
d’information pour l’orientation (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de leur projet).
2ème axe d’intervention : soutenir les échanges et le partenariat avec le
monde professionnel et socio-économique au niveau des lycées
¾ Les constats
Les bonnes relations entre les lycées et les entreprises sont un gage de qualité de la
formation en même temps qu'un réel appui à la préparation de l'insertion des jeunes : ceux
qui suivent des formations professionnelles et technologiques évidemment mais aussi ceux
qui débutent l’élaboration de leur projet personnel.
Ce partenariat est déjà très développé et se traduit sous des angles variés : versement de la
taxe d'apprentissage, formation complémentaire d'initiative locale (FCIL), participation aux
jurys d’examen, information sur les métiers et les entreprises, accueil des élèves en période
de formation en entreprise, etc. L'élargissement et l'approfondissement de ces partenariats
ne peuvent être que bénéfiques aux jeunes.
¾ Les objectifs
L'objectif est de soutenir le partenariat avec le monde professionnel et socio-économique au
niveau des lycées afin d'approfondir et d'élargir ces échanges. La Région devra à la fois
soutenir l'expansion des démarches habituelles engagées par les lycées avec les
professions ou les entreprises mais aussi favoriser l'innovation dans des domaines difficiles
où des progrès sont à faire en particulier s'agissant de la lutte contre les discriminations.
Ces partenariats construits à l'échelle de l'établissement, doivent être conçus et mis en
œuvre au bénéfice des jeunes pour améliorer la qualité de leur formation, mieux les préparer
à l'insertion et les sensibiliser à la question de la création d'activités ou de la reprise
d'entreprise, en particulier au niveau des PME dont, en Île-de-France, 40 % des dirigeants
ont aujourd'hui plus de 50 ans.
97
¾ Les pistes d’action
ƒ Favoriser les partenariats entre lycées et entreprises
Le partenariat entre entreprises et lycées est déjà très développé. La Région soutiendra son
extension et en particulier les projets des établissements qui visent à approfondir le
partenariat établissement-entreprises quelles qu'en soient la ou les formes : échange entre le
lycée et les entreprises, soutien à la création d’associations d'anciens élèves, participation
des lycées aux manifestations professionnelles, accueil d'enseignants en entreprises,
interventions de professionnels en lycées, etc.
Une attention particulière sera portée aux projets visant à travailler avec l'entreprise à la
réduction des discriminations. Des contacts avec la HALDE et le FALSID seront pris pour
concevoir les termes d'un appel à projets dans ce domaine.
Une attention particulière sera accordée aux FCIL (formations complémentaires d’initiative
locale) liées à la mise en œuvre des préoccupations environnementales et le partenariat
avec les éco-filières.
Dans certains cas, les équipements des lycées voués à la formation - pour lesquels la
Région poursuivra son action de modernisation et de mutualisation (cf. 3ème principe : améliorer
le niveau de formation) - peuvent participer aux transferts de technologie ; c'est pourquoi la
Région favorisera la création de plates-formes technologiques dès lors qu'elles améliorent la
qualité de la formation et les transferts de technologie.
L’accord-cadre d'objectifs et de moyens pour le développement de l'apprentissage, signé en
décembre 2005 entre l’Etat et la Région a fixé l'objectif d'atteindre, à terme, 100 000 jeunes
en CFA. Les lycées participeront à la réalisation de cet objectif en accueillant davantage
d’apprentis et par là même renforceront leurs liens avec les entreprises.
La Région proposera aux autorités académiques, pour appuyer la coopération écoleentreprise au niveau de chaque établissement, la nomination d’un référent école-entreprise
par établissement (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de leur projet).
La Région mobilisera ses partenaires afin d’élaborer et de faire connaître un guide pratique à
destination des entreprises y compris celles de l’économie sociale et solidaire et des
associations, les informant de l’importance, des modalités et de l’esprit des périodes de
formation en entreprise.
ƒ Favoriser les occasions qui permettent aux jeunes de découvrir le monde du
travail, de se former dans l'entreprise et de mieux préparer leur insertion
Bien évidemment, la question de la connaissance de l'entreprise se pose d'abord en amont,
avant l'inscription dans une filière professionnelle ou technologique, lors de la construction
du projet personnel qui nécessite une première connaissance des métiers. La Région se fixe
pour objectif de mieux répondre aux besoins d’information des jeunes sur les filières de
formation, les métiers et la réalité des débouchés régionaux (cf. 2ème principe : les franciliens
acteurs de leur projet).
Mais c'est au lycée que le contact avec l'entreprise va s'approfondir, en particulier au travers
des « périodes de formation en entreprise », de plus en plus importantes dans les
référentiels. L'objectif de ces périodes est de s'appuyer sur les capacités formatrices de
l'entreprise pour faire acquérir aux jeunes certains éléments du référentiel de compétences.
La recherche du stage par le jeune contribue également à le préparer aux démarches
d'insertion. Lorsqu'il se heurte à des difficultés, les enseignants doivent l'aider et ont souvent
recours pour cela à leur réseau de contact avec les entreprises. Malgré les efforts faits, tous
les jeunes ne peuvent être accueillis en « période de formation en entreprise », et comme
98
celles-ci sont obligatoires pour la certification, de nombreuses dérogations permettent
d'éviter aux jeunes une injuste sanction à l'examen sans lui avoir assuré néanmoins
l’expérience en entreprise. La Région soutient déjà quelques initiatives qui ont été prises
pour créer des bourses de stage à cet effet. Elle soutiendra les projets présentés par les
lycées qui vont dans le sens d'une augmentation du nombre de jeunes réellement accueillis
en « période de formation en entreprise », en particulier dans le domaine des services ou la
multiplicité d'entreprises de petite taille rend la recherche de stage particulièrement délicate.
On pourra s’appuyer sur les initiatives prises au titre du PRDFP pour créer une bourse
régionale aux stages (périodes de formation en entreprises).
Les formations complémentaires d'initiative locale (FCIL) visent à améliorer les conditions
d'insertion des jeunes et à permettre aux entreprises de lever certains obstacles à leur
développement. C'est pourquoi les élèves inscrits dans les FCIL bénéficieront désormais de
l'ensemble des aides accordées aux lycéens : dotation globale de fonctionnement des lycées
(DGFL), et bénéfice de l'ensemble des aides et dispositifs offerts aux lycéens. Afin de veiller
à la bonne adéquation de ces FCIL, une attention particulière sera accordée au suivi de leurs
résultats en matière d'insertion, en relation avec les professions.
Au-delà des stages et des FCIL, la préparation de l'insertion proprement dite doit être
également prise en compte. C'est pourquoi la Région soutiendra les projets des
établissements ou des partenaires visant à mieux préparer le jeune aux démarches
d’insertion : élaboration de curriculum vitae, de candidatures, préparation d'entretiens de
recrutement, organisation des démarches de recherche d'emploi.
Un effort particulier doit être fait pour les jeunes qui ne peuvent disposer d'un « réseau » leur
permettant d'accéder facilement à l'emploi. Ces jeunes se retrouvent exclus en raison de leur
origine nationale, réelle ou supposée, de leur sexe, de leur âge, de leur lieu de résidence ou
d'une combinaison de ces facteurs. À l'image de la charte régionale de parrainage vers
l'emploi, mise en place par la Région en collaboration avec de nombreux partenaires en
particulier du monde professionnel, la Région cherchera à faire en sorte que les lycéens
rencontrant le plus de difficultés puissent également bénéficier d'un « parrainage ». L'action
devra progresser tant au niveau régional en partenariat avec les représentants
professionnels et socio-économiques qu'au niveau des établissements dont les projets
originaux dans ce domaine seront soutenus.
Alors que 40 % des cadres dirigeants des petites entreprises et de l'artisanat ont plus de 50
ans, il faut sensibiliser à la reprise d’entreprises et y préparer les jeunes qui le souhaitent car
cela bénéficie à la fois à l'évolution professionnelle des actifs comme au développement de
l'économie. Il en est de même, plus généralement, de la création d'activités (entreprises,
économie sociale et solidaire, société civile). Les projets des établissements allant dans ce
sens seront soutenus.
99
100
5ème principe stratégique :
sécuriser et valoriser les parcours de
formation et d’insertion en particulier par la
complémentarité des différents modes et
voies de formation
101
102
Synthèse : diagnostic et propositions
Le concept de « sécurisation des parcours professionnels » est apparu
progressivement ces dernières années pour répondre aux problèmes de
discontinuité dans les situations d’emploi et de déqualification faisant suite à
une ou des périodes de chômage. Le même concept peut être transposé, en
amont, aux parcours scolaires et devenir le vecteur de solutions,
particulièrement lorsque les itinéraires d’élèves ne sont pas linéaires.
Une part non négligeable des jeunes qui ont abandonné la scolarité au collège
ou au lycée n’est pas conduite à la qualification par les actions de formation
continue qui leurs sont destinées. Il est donc infiniment plus efficace de
prévenir, de sécuriser les parcours de formation initiale, c’est-à-dire de
conforter les jeunes dans une logique de formation et de créer des articulations
et un suivi individualisé lors des transitions.
Abordée dans le cadre du dispositif « Réussite pour tous » (cf. 6ème principe :
lutter contre les inégalités) la sécurisation des parcours scolaires doit
devenir un objectif en soi. Une logique de parcours signifie des temps
de réflexion, la possibilité de changer de parcours, de reprendre après
des interruptions, d’essayer à nouveau, de capitaliser des réussites.
La sécurisation des parcours scolaires impose la conception de transitions
et d’équivalences, ainsi que l’adaptation des orientations et de la validation des
compétences. Pour cela, elle suppose d’abord de porter un regard nouveau sur
les parcours de formation.
L’adaptation permanente aux mutations de la société qui s’annoncent au XXIème
siècle amèneront à changer de métier ou à suivre les évolutions d’une même
profession : cela conduira de plus en plus à faire des choix, à se réorienter, à se
construire un parcours. De l’avis unanime, la formation tout au long de la
vie est devenue une nécessité.
Cette évolution, où les réorientations deviendront indispensables, peut aider à
rendre positifs les changements de cursus aujourd’hui connotés plutôt
négativement dans le système scolaire. Pourtant ils constituent plus un atout
qu’un handicap, sur le plan individuel mais aussi pour le bénéfice de tous. Les
modifications de cursus deviennent également des
éléments constitutifs
d’itinéraires de réussite, point de départ et préfiguration de futures carrières.
Tout ceci ne peut que contribuer au dynamisme de la société et favoriser une
mobilité sociale nécessaire tant au plan humain qu’économique.
La formation tout au long de la vie peut aider à dépasser la situation actuelle où
le diplôme initial détermine pour l’existence entière la position sociale. C’est en
effet se priver des capacités qui s’appuient sur d’autres qualités et se révèlent
souvent dans d’autres contextes ou à d’autres moments de la vie que ceux de la
formation initiale.
103
Dès lors, il revient aux acteurs de la formation initiale de valoriser tous les
parcours et d’en sécuriser la mise en œuvre, en offrant à chaque élève le
meilleur et le plus adapté des dispositifs.
La complémentarité des voies et des modes de formation est une des clés de
l’adaptation aux besoins de chacun.
De ce point de vue, le développement de la polyvalence et de « lycées des
métiers », qui visent à réunir au sein d’un même établissement les voies
générales, technologiques, professionnelles et les modes de formation (scolaire
et apprentissage) est à poursuivre. La réunion « sous un même toit » des
différents modes de formations facilite les éventuelles réorientations.
Assurer la réussite d’un parcours dépend de la possibilité de changement de
voie ou de mode de formation en fin d’année scolaire. La Région incitera l’Etat
au développement de l’usage de passerelles entre modes de formation pour
ménager une continuité de prise en charge des élèves qui ont décidé de
changer de parcours.
Au sein même des parcours en lycée, la poursuite des scolarités vers des
Baccalauréats Professionnels, les passerelles qui permettent de passer des
enseignements professionnels aux voies technologiques relèvent de la même
démarche. Les « Dispositifs d’accès à l’apprentissage » sont aussi une ressource
qui ouvre de nouveaux horizons qualifiants pour des jeunes qui cherchent un
contexte plus proche des métiers et moins scolaire.
L’ensemble de ces dispositifs participe de l’élévation du niveau de qualification
et la Région en soutiendra le développement.
Outre les passerelles en fin d’année, des possibilités de modifications de
cursus en cours d’année permettent d’individualiser la formation de
façon plus fine et de proposer aux jeunes et aux familles des passages d’un
mode ou d’une voie à l’autre. Une réaction rapide face à une difficulté en cours
d’année évite de perdre du temps à attendre la prochaine rentrée scolaire. La
réactivité des acteurs de formation offre alors une souplesse qui garantit le
bon enchaînement des parcours des élèves. La Région Aquitaine est engagée
dans une telle expérience en partenariat avec des lycées et des CFA. Cette
innovation constitue une piste de travail dont la Région est prête à soutenir, en
concertation avec les autorités académiques, l’expérimentation en Île-deFrance.
Sécuriser et valoriser les parcours conduits à accorder une attention
particulière aux redoublements en seconde, qui peuvent concerner plus d’un
élève sur trois dans certaines classes. S’ils constituent parfois une deuxième
chance, ils sont souvent vécus avec un sentiment d’échec lourd de
répercussions : désintérêt, perte de confiance en soi. Ceci n’a pas échappé aux
académies qui visent la réduction de ces redoublements.
En concertation avec les autorités académiques, la Région soutiendra les
initiatives qui mettent en place des alternatives au redoublement en
104
seconde, en s’appuyant notamment sur les expérimentations qu’elle aide en
seconde en Seine-Saint-Denis, en seconde et en première en Essonne.
La formation initiale apporte les savoirs indispensables au
développement personnel, social et professionnel. Elle permet aussi de maîtriser
des outils de développement personnel et professionnel nécessaire à la
formation tout au long de la vie. La Validation des Acquis de l’Expérience
s’imposera de plus en plus comme un moyen de progression professionnelle à
travers une élévation de la qualification. L’initiation aux méthodes de la
VAE, dès le lycée, permettra d’inscrire la formation des lycéens dans une
perspective de long terme. Cette démarche peut nourrir également le projet
personnel de l’élève (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de leur projet), le place
au cœur du processus de formation, et le prépare à maîtriser un parcours
choisi.
Si l’inscription de la formation initiale dans le processus de formation tout au
long de la vie s’adresse à tous, une attention particulière doit être portée à la
fraction de la jeunesse dont les parcours de formation initiale sont les plus
chaotiques, les plus marqués par des ruptures. Les sorties sans
qualification représentent 8 à 9000 jeunes chaque année en Île-de-France. Bien
que ce nombre ait sensiblement baissé dans la période 1999/2005, il reste bien
trop élevé, et constitue un fardeau tant individuel que social considérable.
Les études menées sur les abandons scolaires, particulièrement ces dernières
années, ont conduit à un diagnostic partagé par tous les partenaires de
l’éducation.
Parmi les causes identifiées de l’abandon scolaire, trois sont prépondérantes :
•
•
•
les discontinuités des parcours scolaires et de formation, en particulier lors
du passage du premier au second cycle ;
les inadéquations entre l’affectation et les attentes des jeunes et des
familles ;
les difficultés d’organisation de travail, de niveau scolaire.
Les difficultés d’ordre social ou familial, les distances culturelles, pour des
familles éloignées par leur histoire de la logique scolaire, viennent encore
creuser l’écart.
Les rapports récents de l’Inspection Générale sur les académies franciliennes et
les projets des académies qui ont suivi montrent une convergence des analyses
et une détermination à dépasser les freins sociaux et culturels à la
réussite de tous.
La déscolarisation, devenue un phénomène connu et analysé, présente un
caractère suffisamment massif pour qu’il faille accentuer les actions de
prévention et de rescolarisation.
105
La Région intervient dans ce domaine par des collaborations. Les partenariats
progressivement construits engagent un ensemble d’actions partagées au
bénéfice des jeunes. La Région entend poursuivre et accentuer son rôle
de soutien, pour créer les conditions de synergies indispensables entre les
acteurs de la réussite scolaire, notamment en proposant aux Conseils
Généraux qui le souhaitent une charte de partenariat associant les
académies pour la sécurisation des parcours et la continuité collège/lycée.
La prévention des abandons lors des transitions, c'est-à-dire principalement
dans le passage du collège au lycée et dans les processus de réorientation,
nécessite la définition d’un projet partagé par les acteurs. La Région
soutiendra les initiatives des collèges et des lycées dans la cadre de la charte de
partenariat. Elle contribuera à la prise en charge de la coordination, elle
pourra aussi soutenir l’intervention de référents, ainsi que les partenariats
associatifs pour aider les jeunes aux parcours chaotiques à faire les bons choix,
suivre les procédures et alimenter leur motivation. Ces projets pourront
s’articuler avec l’opération « École ouverte » et bénéficier de compléments de
moyens régionaux.
La sécurisation de parcours s’appuie sur l’action des équipes éducatives et de
leurs partenaires. Le développement d’actions passe par la sensibilisation en
direction des personnels de l’Éducation nationale. La Région soutiendra les
académies dans la mise en œuvre de ces programmes.
Des sessions à destination des parents d’élèves avec l’aide d’associations
d’éducation populaire doivent permettre de soutenir les compétences éducatives
des familles. La Région participera, en concertation avec les partenaires, à la
mise en place et à la diffusion de programme de formation à destination des
parents (cf. 1er principe : une vision globale de la formation).
106
LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION
1er axe d’intervention : sécuriser les parcours en offrant à chaque
jeune le meilleur des dispositifs, développer des outils de suivi et
de capitalisation
¾ Les constats
L’offre de formation en Île-de-France est particulièrement riche par la variété des filières et
par la diversité des modes de formation, y compris dans l’enseignement agricole. Si on
prend en compte l’ensemble des élèves sous statut scolaire au niveau lycée (public et privé
sous contrat), on dénombre 495 000 élèves, auxquels il faut ajouter les 69 000 jeunes en
CFA.
Le principe de complémentarité des modes et voies de formation est la base du présent
schéma des formations. Les dispositifs de programmation et d’organisation de la formation
initiale (le PPTG, les PPI) permettent une répartition des offres sur le territoire et le
regroupement des formations rares sous forme de pôles régionaux (cf. 3ème principe : améliorer
le niveau de formation).
La massification de la formation secondaire induit une organisation destinée à gérer des
effectifs très importants pour assurer à tous le bénéfice d’un service public d’éducation. On
ne peut que se féliciter de l’élévation du niveau de formation pour tous que permet
l’ouverture des lycées au plus grand nombre de jeunes. Mais l’effet de nombre qui en
découle rend beaucoup plus difficile la prise en compte des parcours individuels. De délicats
problèmes d’adéquation se posent entre le nombre de places disponibles, les choix des
familles, les capacités des élèves et le nombre des débouchés de formation et d’emplois
accessibles.
La complexité du système éducatif conduit naturellement les institutions à concevoir des
parcours linéaires au sein de filières et d’établissements. Or, les jeunes en formation vivent,
eux, une expérience de découverte qui les conduit souvent à reconsidérer leurs choix.
L’orientation en voie professionnelle s’effectue en fin de troisième, le choix d’une filière
s’opère donc un an plus tôt que dans les voies générale et technologique où les élèves
bénéficient d’un an de réflexion supplémentaire en classe de seconde indifférenciée. Les
choix sont d’autant plus complexes quand ils s’effectuent dans la voie professionnelle qui
prépare à plusieurs centaines de diplômes tandis que les voies générale et technologique
conduisent à seulement quelques séries de baccalauréat. Dans un cas comme dans l’autre,
des changements de parcours doivent être possibles pour palier des « erreurs d’aiguillage ».
¾ Les objectifs
La Région s’inscrit tout d’abord dans l’objectif d’élévation du niveau de formation de chacun
(cf. 3ème principe : améliorer le niveau de formation) qui inclut une base de formation générale
garante d’une pleine insertion du jeune dans sa vie professionnelle et citoyenne. La
formation sous statut scolaire en lycée et l’apprentissage constituent deux modes de
formation initiale d’égale dignité qui apportent des approches pédagogiques variées
adaptées aux besoins différents des jeunes en formation.
L’objectif de qualification de la totalité d’une classe d’âge s’impose aujourd’hui plus que
jamais. Pour l’atteindre, il faut assurer une fluidité des parcours individuels et les sécuriser.
Les possibilités de réversibilité des choix doivent devenir autant de solutions qui assureront
un parcours abouti pour chacun.
107
La remise en cause de la valeur des diplômes, notamment par les élèves affectés dans des
filières non choisies, une certaine défiance vis-à-vis des institutions rendent la persévérance
scolaire plus difficile encore. Cela complique singulièrement la tâche des équipes
éducatives. Les outils de suivi des parcours sont rares et peu unifiés, la formation initiale
s’inscrivant encore peu dans la perspective d’une formation tout au long de la vie.
Pour s’inscrire durablement dans une logique de parcours de réussite, le jeune doit pouvoir
« conjuguer le futur », c'est-à-dire se placer dans une perspective d’avenir. Il s’agit de
promouvoir une dynamique de familiarisation aux démarches du type « portefeuille de
compétences » ou « certification » qui introduisent à la Validation des Acquis de l’Expérience
(VAE). La sensibilisation des lycéens aux méthodes de la VAE, la valorisation de toutes les
formes d’apprentissages, la prise de conscience progressive des compétences acquises ou
à acquérir participent de la formation initiale du jeune pour une appropriation précoce d’un
parcours de formation tout au long de la vie (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de leur
projet). Ce processus s’inscrit dans la démarche engagée par la Commission européenne,
notamment la définition progressive du cadre européen des certifications.
¾ Les pistes d’action
ƒ Développer l'usage des passerelles entre voies et modes de formation
Le développement concerté des différents modes et voies de formation est inscrit dans le
processus d’évolution de la carte des formations (cf. 3ème principe : améliorer le niveau de
formation). Toutefois, si bien réparties soient-ils les voies et les modes de formation ne
doivent pas rester étanches. Les passerelles entre voies et modes de formation apportent
aux jeunes des possibilités d’individualisation de leur parcours. Les choix d’orientation, les
affectations non voulues ou non acceptées peuvent ainsi être corrigés pour tracer une
nouvelle voie de réussite.
Il s’agit des passerelles permettant un passage entre les voies professionnelle et
technologique (du BEP au Baccalauréat Technologique, du Baccalauréat Professionnel au
BTS).
Ce sont aussi les passerelles vers l’apprentissage qui peuvent répondre aux aspirations ou
aux besoins des jeunes, quel que soit leur niveau de formation.
La Région incitera l’Etat à la mise en place de passerelles et au développement de leur
usage.
Dans ce contexte, les Dispositifs d’Accès à l’Apprentissage, et les passerelles vers
l’apprentissage peuvent bénéficier à des jeunes et les aider à s’engager dans cette voie de
formation. La Région développera l’accès à ces dispositifs pour des élèves de la formation
initiale en lycée sur le modèle des formations intégrées.
ƒ Développer la polyvalence des lycées en s’appuyant en particulier sur les « Lycées
des Métiers »
La Région s’est engagée de longue date dans la polyvalence. Tous les lycées neufs conçus
par la Région (66) regroupent voies générale, professionnelle et technologique.
Les lycées des métiers constituent des pôles d’excellence dans un domaine de métier. Ils
réunissent sous un même toit des formations initiales pour des lycéens, pour des apprentis,
pour des adultes et ce pour des formations de niveau V, IV et III. La mixité des formations
permet des contacts et des échanges entre publics. Les passages d’une formation à une
autre peuvent en être facilités.
Le Région poursuivra son action en faveur de la polyvalence des lycées et de la labellisation
« lycées des métiers » (77 lycées labellisés fin 2006).
108
ƒ Soutenir les initiatives qui permettent de changer de voies et de modes de
formation en cours d’année
La Région Aquitaine et l’Académie de Bordeaux ont mis en place conjointement une
expérience originale de passerelles entre voies de formation. Des parcours pédagogiques
sont construits pour des métiers porteurs. Ils développent une approche intégrée des
formations scolaires, par apprentissage et continue afin d’accompagner ces lycéens dans
leur parcours. Trois expériences de « mixité des formations » permettent de créer des
classes regroupant des élèves de parcours différents. Ainsi les jeunes peuvent choisir, en
cours d’année ou de cursus, le mode de formation qui leur parait le plus approprié.
La Région soutiendra, en concertation avec les autorités académiques, les initiatives qui
pourront lui être proposées pour mener des expériences analogues. Les passerelles en
cours d’année permettent d’éviter les abandons et la démobilisation des jeunes lorsque, face
à une difficulté (scolaire ou liée à la rupture d'un contrat d'apprentissage), ils doivent attendre
l’année scolaire suivante pour s’inscrire dans un nouveau cursus de formation. On
s’appuiera pour cela sur des lycées polyvalents ou sur des réseaux d’établissements.
Certains projets de rescolarisation, notamment ceux qui s’appuient sur les Groupe d’aide par
l’insertion (GAIN), participent de la même démarche (cf. 6ème principe : lutter contre les
inégalités).
ƒ Soutenir les alternatives au redoublement
Les redoublements en seconde sont parfois extrêmement nombreux. Dans certains lycées,
ils peuvent concerner plus d’un élève sur trois. S’ils correspondent parfois à une seconde
chance et trouvent une issue positive, ils restent trop souvent une voie sans issue et sont
vécus comme tels par les élèves. Ce sentiment d’échec est lourd de répercussions et se
traduit par un désintérêt, une perte de confiance en soi, et un fort sentiment d’abandon.
Ce constat n’a pas échappé aux académies qui inscrivent dans leur projet la réduction de
ces redoublements en adoptant différentes stratégies.
En concertation avec les autorités académiques, la Région soutiendra les initiatives qui
conduisent à des alternatives au redoublement, qu’elles revêtent la forme d’expérimentation
en classe de seconde, d’accompagnement à la scolarité, de soutien scolaire (cf. 6ème principe :
lutter contre les inégalités) ou bien encore la création de premières spécifiques, … Des
expérimentations en classe de seconde et de première sont engagées dans les
départements de Seine-Saint-Denis et en Essonne avec le soutien de la Région. Elles
constituent des sources d’enseignements dont l’un des objectifs est l'extension à plus grande
échelle. La Région apportera son concours au processus d’évaluation et de diffusion qui
s’engage dans les académies de Créteil et de Versailles afin de favoriser les transferts
d’expérience vers d’autres établissements.
ƒ Organiser la transition lycée-université
L’abandon en cours de première année d’université peut atteindre 25 % des inscrits. De
nombreux étudiants se trouvent sans solution dès les premiers mois de l’année universitaire
et doivent attendre jusqu’à 9 mois avant de pouvoir repartir d’un bon pied.
Les interruptions en cours de premier cycle universitaire laissent de nombreux bacheliers
sans vraie qualification et les enquêtes d'insertion montrent qu'ils ont peu d’accès à l’emploi.
La Région soutiendra les initiatives qui permettent des réorientations vers les BTS,
notamment par une reprise de formation en cours d’année scolaire, qui réduit au minimum le
temps de latence entre abandon et reprise d’étude.
C’est pour tenter d’éviter, dès l’amont, de telles situations que, la Région soutiendra les
initiatives qui visent à préparer l’entrée des élèves dans l’enseignement supérieur : les
projets d’amélioration des conditions de préparation du passage en enseignement supérieur,
les projets qui engagent les jeunes à mieux connaître les conditions d’admission afin qu’ils
109
puissent maîtriser les techniques et produire les documents requis pour l’entrer dans des
filières sélectives (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de leur projet).
ƒ Initier aux méthodes de la VAE dès le lycée
La Validation des Acquis de l’Expérience constitue l’outil de base de la formation tout au long
de la vie. Chacun reconnaît aujourd’hui la nécessité de cette approche qui permet non
seulement une adaptation à un monde changeant mais aussi une mobilité professionnelle et
sociale, et ce à l’échelle européenne.
La prise en compte des démarches de la VAE dès la formation initiale en lycée présente
plusieurs avantages dans la perspective de la définition progressive du projet personnel de
l’élève. C’est d’abord la familiarisation avec des outils d’analyse des compétences
personnelles : le travail d’autoévaluation, la démarche de rédaction du parcours personnel, la
validation de compétences transversales. De plus, les outils de capitalisation et de
certification permettent à l’élève d’élargir le spectre des terrains de réussite ; par exemple la
validation de compétences par l’obtention « d’unité de valeur » à partir de sujets choisis par
l’élève peut participer de la restitution d’une image positive de soi et constituer les premières
étapes de la mise en perspective d’un projet de formation. Il s’agit bien de valoriser les
parcours et non plus une seule et unique voie d’excellence. La Région soutiendra les
initiatives, la création et l’expérimentation d’outils dans la perspective du développement de
la VAE en lycée (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de leur projet).
2ème axe d’intervention : sécuriser les parcours, en particulier aux
charnières les plus sujettes à ruptures
¾ Les constats
Conséquences des ruptures de parcours scolaire, les sorties du système scolaire sans
qualification atteignent encore le taux de 6 % au plan régional. Il faut toutefois interpréter les
chiffres avec prudence. Le rapport de l’Inspection Générale de l’Éducation nationale note la
difficulté de réunir des chiffres fiables notamment pour les publics de lycée et de CFA, c'està-dire au-delà de l’âge de la scolarité obligatoire.
« La prévention commence à porter ses fruits au collège » note la responsable nationale de
la mission générale d’insertion de l’Éducation nationale, les « sorties prématurées
concernent désormais plutôt les lycéens professionnels, et, dans une moindre mesure, les
élèves de lycée général et technologique ».
Si le décrochage reste présent en collège, principalement en classe de troisième, il peut
atteindre de 20 à 25 % en première année de CAP et de 9 à 15 % en première année de
BEP. Il faut noter également les difficultés que rencontrent nombre d’élèves issus de SEGPA
dans leur parcours en CAP.
Les ruptures semblent concerner plus les garçons que les filles. Une étude approfondie de
cette question réalisée par l’université de Laval au Québec conclut à la nécessité de mettre
en place des actions spécifiques en direction des garçons. Dans ce cas comme dans les
autres, les facteurs de ruptures sont multiples, propres à la nature des enseignements
comme au climat d’établissement mais aussi liés aux contextes sociaux, familiaux,
culturels,…
Ce rapport de l’Inspection Générale relève toutefois deux sources majeures de décrochage :
la transition du collège au lycée et le « poids des orientations défaillantes ». Ceci est
largement constaté par les acteurs de terrain dans les académies franciliennes. La
segmentation de l’action publique, pose le problème des passages et des transitions.
110
Les Conseils Généraux effectuent une analyse analogue ; certains ont déjà engagé des
actions d’accompagnement à la scolarité et trois d’entre eux rémunèrent des enseignants
volontaires à cette fin. Certains ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt pour la mise en place
de projets communs, avec la Région et les autorités académiques, de sécurisation des
parcours du collège au lycée.
¾ Les objectifs
La sécurisation des parcours passe par la disparition des abandons lors des transitions entre
le collège et le lycée. La mobilisation des communautés éducatives dans cette perspective
doit permettre de surmonter les changements de tous ordres qui accompagnent ce passage
et de développer le sentiment d’appartenance dans les établissements d’affectation par un
processus engagé précocement en collège et poursuivi bien au-delà de la rentrée scolaire
en seconde.
Pour s’assurer que les élèves puissent réaliser leur parcours jusqu’au bout, ils doivent
pouvoir bénéficier, si nécessaire, d’un soutien supplémentaire pour la préparation au
diplôme. (cf. 6ème principe : lutter contre les inégalités).
¾ Les pistes d’action
ƒ Proposer une charte de partenariat de sécurisation des parcours collège-lycée
Les projets qui permettront de sécuriser les parcours collège-lycée nécessiteront la
participation, des autorités académiques, des Conseils Généraux, de la Région et
éventuellement d’associations. La conception des projets devra intervenir dans le contexte
d’un cadre commun définissant les objectifs, rôles et engagements respectifs des
partenaires, la nature des projets visés, les modes d’évaluation.
La Région proposera aux départements qui le souhaitent d’inscrire ces éléments dans une
charte de partenariat de sécurisation des parcours collège-lycée, dont l’élaboration
interviendra en début de réalisation du présent Schéma, en partenariat avec les autorités
académiques. Les premières actions mises en place dans ce cadre prendront un caractère
expérimental. Elles permettront d’affiner les modes d’action.
ƒ Soutenir les projets de collèges et de lycées s’inscrivant dans cette charte, la
coordination de leur action locale et l’intervention de référents
La continuité des parcours lors de la transition collège/lycée ne peut intervenir sans une
coordination d’actions menées à chaque niveau. Les collèges, y compris les SEGPA, les
lycées et le CIO d’une même zone scolaire qui s’engageront dans un projet « sécurisation
des parcours collège-lycée » au titre de cette charte, en seront les principaux acteurs. Ils
pourront s’adjoindre des dispositifs publics et des associations. Tisser des relations entre ces
intervenants est essentiel pour assurer la cohérence d’ensemble et permettre une continuité
réelle d’intervention. Cette tâche particulière sera celle d‘un coordonnateur de projet qui
pourrait être pris en charge par l’Etat, la Région et le Département. Son rôle d’abord destiné
à soutenir la concertation entre équipes sera aussi de s’appuyer sur les ressources du
territoire. La collaboration de collèges et de lycées, dans le cadre d’un partenariat local, est
la clé de la réussite de ces projets et sera la condition de leur soutien. La prise en charge
des jeunes issus de SEGPA dans leur intégration en CAP entrera pleinement dans cette
démarche.
Dans le cadre des projets mis en place par les établissements, le coordonnateur de projet
pourra aussi intervenir auprès d’un réseau de « référents » directement en relation avec les
élèves les plus en difficulté dans leur parcours scolaire. Leur rôle pourra prendre la forme
d’un accompagnement du jeune, pour lui permettre une meilleure compréhension des enjeux
et des structures mais aussi des stratégies personnelles de ses choix et de son action. Il
s’agit, pour l’élève, de modifier son regard sur lui-même et sur ses interlocuteurs dans les
établissements, d’apprendre à mieux se connaître, à maîtriser ses peurs et à lever les freins
111
culturels vis-à-vis de la réussite scolaire. L’élève peut alors devenir acteur de son parcours
de formation.
Les projets des établissements scolaires pourront prendre des formes différentes pour
prendre en compte au mieux les problèmes rencontrés localement et les potentialités des
établissements et des structures locales.
ƒ Accompagner l’articulation des projets « sécurisation des parcours collège-lycée »
avec les projets « École ouverte », et apporter un soutien aux compétences
éducatives des familles et aux actions d’échanges entre équipes partenaires
Les projets de sécurisation des parcours peuvent comprendre des actions intervenant durant
les périodes de vacances scolaires pour compléter des compétences personnelles par une
approche non scolaire et pour organiser des sessions de formation. Elles peuvent alors
s’intégrer au dispositif « École ouverte » et bénéficieraient d’un soutien complémentaire de la
Région et des Départements.
Les familles sont coproductrices de la réussite des enfants, or cette tâche est lourde à
assumer : il faut maîtriser une masse d’informations, explicites ou implicites. Les projets de
sécurisation des parcours pourront engager des actions d’information et de sensibilisation en
direction des familles, animées soit par les partenaires du projet, soit par des organismes
extérieurs (cf. 1er principe : une vision globale de la formation).
Les personnels engagés sur la base du volontariat dans des projets de sécurisation des
parcours devront bénéficier d’un accompagnement et de formation, notamment dans la
phase expérimentale pour des compétences nouvelles. La Région et les départements
engagés pourraient apporter un concours dans ce sens.
112
6ème principe stratégique :
réduire les inégalités et lutter contre les
discriminations
113
114
Synthèse : diagnostic et propositions
En Île-de-France se manifeste de façon particulièrement aigue la situation de la
société française où se renforcent les inégalités territoriales, sociales,
culturelles et technologiques. La Région est en effet marquée par une forte
disparité sociale et géographique ; des zones très favorisées se distinguent des
quartiers populaires dans lesquelles une partie de la population est touchée par
la grande pauvreté. Même s’il convient d’éviter les généralisations et la
stigmatisation des quartiers en difficultés où, il faut le rappeler, existent de
remarquables réussites, il n’en demeure pas moins que le marquage social des
territoires se retrouve dans les établissements scolaires dont la mixité sociale
est de plus en plus réduite.
Les inégalités géographiques dans l'offre de formation restent trop
accentuées. Le système de formation est largement orienté par l’offre de
formation. Bien entendu, seules les places offertes dans les différentes
formations sont occupées à la rentrée et déterminent les filières de formation
suivies par les élèves. L’image ou la notoriété accordée aux établissements, en
particulier pour les CPGE ou les STS, est aussi un élément essentiel. C’est
pourquoi, la répartition de l’offre sur le territoire et l’appui apporté aux
formations qui souffrent d’une concurrence trop vive des lycées parisiens
constitue une responsabilité forte des pouvoirs publics dans laquelle la Région
s’engage pour améliorer les chances d’insertion et assurer une meilleure équité
territoriale (cf. 3ème principe : améliorer le niveau de formation).
Depuis plusieurs décennies, nous assistons à une massification sans précédent
de l’accès à l’enseignement secondaire, la quasi-totalité des élèves atteignant
aujourd’hui une classe de troisième.
Sur les 750 000 élèves qui terminent une classe de troisième chaque année en
France, six sur dix continuent à la rentrée suivante en second cycle général ou
technologique et quatre sur dix en second cycle professionnel. Parmi ceux qui
poursuivent leurs études en second cycle général ou technologique, cinq sur six
sont inscrits en lycée public. Parmi ceux qui continuent en second cycle
professionnel, deux jeunes sur quatre fréquentent un lycée public, un sur
quatre un centre de formation d’apprentis, et un sur quatre un lycée agricole ou
un lycée professionnel privé (chiffres France entière 2005).
Cette massification ne s’est cependant pas traduite par une amélioration du
taux de réussite. A l’inverse, nous assistons même à ce qui pourrait être qualifié
de « démocratisation ségrégative » en fonction de l’origine sociale des jeunes.
Les disparités sociales et géographiques se traduisent comme l’indiquent les
chiffres suivants, par des différences flagrantes de réussite suivant les
origines sociales des élèves se manifestent dès le passage de l’école
primaire au collège. Les différences les plus importantes se situent lors du
Brevet des collèges : 71,9 % de réussite pour les enfants « d’ouvriers » contre
92,2 % pour ceux issus de familles « cadres, professions intellectuelles
115
supérieures ». Il faut ajouter que les catégories les plus touchées par l’échec
scolaire sont les familles « sans activité professionnelle » : pour le Brevet, les
enfants de ces familles ne réussissent qu’à 62,3 % soit 8 points de moins que
pour la catégorie « ouvriers ».
A l’examen du Baccalauréat, les enfants d’origine familiale « Cadres, professions
intellectuelles supérieures » réussissent à 86,6 % tandis que ceux d’origine
familiale « ouvriers » obtiennent le baccalauréat à 76,4 %, soit plus de 10
points d’écart.
Nombre d’indicateurs montrent que « l’ascenseur social » de l’Ecole est en
panne. Les enfants d’ouvriers et d’employés, qui représentent au collège près
de la moitié des élèves de 6ème, représentent moins d’un quart des étudiants
et moins de 15% des élèves des filières sélectives des classes préparatoires aux
grandes écoles. Le contraste est encore plus fort pour les enfants d’ouvriers :
32% des effectifs de 6ème, 6% des classes préparatoires. A 18 ans, près de 3
enfants d’ouvriers sur 10 ont arrêté leurs études contre 5% des enfants de
cadres.
Le système de « méritocratie républicaine » ne laisse que peu d’espoir aux
enfants issus des catégories sociales les moins favorisées.
Dans toute la Région, on note également l’accroissement du nombre de primoarrivants issus de l’immigration. L’académie de Paris dénombre 3034 primo
arrivants auxquels s’ajoutent 3742 élèves à Créteil et 4415 à Versailles, soit au
total 11 191 élèves. On note une forte présence des élèves non francophones
en Ile-de-France, plus d’un quart des nouveaux arrivants sont accueillis dans les
académies de Paris, Créteil et Versailles.
Conscients de cette situation, la Région Île-de-France a développé une politique
de lutte contre les inégalités (majoration DGFL, politique sociale, etc.).
L’ensemble des données ci-dessus plaide pour une poursuite de la politique
volontariste. Conformément aux engagements de la mandature face à ces
tendances socioculturelles lourdes, l’objectif est de rétablir l'égalité réelle et
d’atteindre une qualification pour tous.
Bien que les réponses mises en place par l’État aient tout leur intérêt (éducation
prioritaire, Contrats de réussite éducative) et répondent à des besoins évidents,
elles ne permettent pas encore d’atteindre cet objectif.
La Région réaffirme sa conviction que toutes les voies de formation sont d’égale
dignité et que c’est en premier lieu la recherche d’un traitement équitable pour
chaque élève, quelle que soit sa voie de formation ou son lieu de résidence, qui
préside aux choix politiques régionaux.
La Région Île-de-France poursuit l’objectif de donner accès à une formation
diplômante à l’ensemble d’une classe d’âge, d’instaurer une équité en matière
de réussite et entend prendre toute sa place dans la mise en œuvre de cette
politique par un certain nombre d’actions dans les domaines éducatif et social.
116
S’agissant du dispositif « Réussite pour tous » il est nécessaire, pour
poursuivre et amplifier la démarche initiée, d’en conserver le fondement
de départ : l’initiative revient aux établissements qui définissent leur propre
projet et proposent une démarche cohérente. L’évaluation des besoins réels des
élèves par les équipes éducatives conduit à la conception de projets bien
adaptés à chaque situation locale et intimement liés au potentiel matériel et
humain de l’établissement.
Cette démarche a permis la création de plus de 103 projets d’une grande
variété qui ne cesse de s’enrichir. La baisse concomitante du nombre de sorties
du système scolaire sans qualification, passée de 9 % à la fin des années 90 à
6 %, n’est sans doute pas sans rapport avec les efforts conjoints de la Région et
des autorités académiques pour soutenir et développer ce dispositif.
Dans le même esprit, la Région Île-de-France a soutenu activement la mise en
place d’une expérimentation en classe de seconde dans 4 lycées de Seine-SaintDenis qui vise, par une organisation pédagogique innovante et une prise en
charge globale des élèves, à leur assurer des meilleures chances de réussite.
La charte de partenariat avec les autorités académiques « Réussite pour tous »,
actualisée en 2005, prévoit une animation des projets afin de partager les
expériences et d’en diffuser les résultats. Le relatif isolement des projets reste
l’un des écueils principaux au développement des actions, ainsi qu’à leur
fertilisation mutuelle. Ce processus d’animation a conduit à mettre en place des
journées de rencontre des acteurs porteurs de projets « Réussite pour tous ».
Elles ont suscité un vif intérêt parmi les participants des lycées et des
organismes de formation. C’est la première étape de la constitution d’un réseau
d’échange de pratiques pour le développement de projets dans le but d’élargir
le nombre d’actions et d’atteindre le plus grand nombre de jeunes.
Dans cette perspective, la Région mettra en place des outils de communication
permettant la diffusion de l’information et l’échange entre les acteurs.
Pour l’avenir, la constitution d’un réseau de « développeurs de la réussite »
chargés de mieux faire connaître les expériences, de soutenir la démarche de
projet des établissements et de la MGI, de favoriser les échanges et de
mobiliser les ressources nécessaires pour les établissements sera l’aide
régionale décisive pour l’extension des actions pour la réussite de tous.
Au-delà des comptes rendus d’actions, il faut maintenant organiser, dans le
cadre de la charte, le suivi et l’évaluation du dispositif pour en affiner les
modes d’intervention et ouvrir de nouvelles voies.
Par ailleurs, la Région souhaite faire de l’accompagnement à la scolarité une
priorité conformément au programme de la mandature.
117
L’accès à l’aide aux devoirs et à l’accompagnement à la scolarité est un
domaine dans lequel on constate de fortes inégalités entre les élèves selon leur
origine sociale. Dans certains lycées, les proviseurs constatent, pour un nombre
important d’élèves, une absence totale de travail à la maison, alors que le
passage en classe de Seconde s’était avéré périlleux pour beaucoup d’entre eux.
En revanche, on observe un recours croissant au soutien scolaire payant dans
les classes moyennes et supérieures. Au-delà des pratiques traditionnelles
d’accompagnement individuel effectué par des enseignants de lycée, se
développe et se structure un marché privé de soutien scolaire d’autant plus
attractif pour les milieux favorisés qu’il permet une déduction fiscale de 50 %.
Dans les lycées volontaires, la Région soutiendra la mise en place d’un dispositif
constituant l’ossature de ce qui pourrait devenir une offre publique et
gratuite d’accompagnement à la scolarité, en priorité au profit des publics
les plus défavorisés. Les actions régionales, qui devront être conçues en
concertation avec les autorités académiques et menées avec elles, pourront
revêtir différentes formes.
Pour que cet accompagnement puisse se faire dans les meilleures conditions, un
fonctionnement des lycées d’Île-de-France en horaires élargis, le soir et le
samedi, sera recherché avec les proviseurs.
Afin de réduire la fracture numérique et culturelle, la Région soutiendra les
initiatives qui faciliteront l’accès aux ressources numériques, notamment des
plates formes d’aide au travail autonome des élèves, des bouquets de presse en
ligne, des outils de travail coopératif.
Dans le domaine des TICE, des expérimentations, notamment
d’accompagnement par Internet en mathématiques en seconde commencent à
porter leurs fruits et se révèlent particulièrement concluantes en lycée
professionnel (cf. 3ème principe : améliorer le niveau de formation).
En plus de ces actions qui seront poursuivies, la Région Île de France soutiendra
les projets expérimentaux qui visent à lutter contre la fracture numérique par le
travail en réseau d’établissements situés en zones rurales.
La baisse notable du taux d’étudiants issus des classes populaires dans les
filières dites « d’excellence » est maintenant largement démontrée. De
nombreuses initiatives font suite à celle de l’IEP Paris pour inverser la tendance.
Soucieuse de ne pas stigmatiser les zones sensibles et consciente qu’il y existe
un fort potentiel de réussite, la Région entend, par un travail de soutien à
l’initiative, favoriser l’excellence et faire renaître l’ambition de la réussite
dans les quartiers confrontés à des difficultés sociales. C’est pourquoi la
Région mettra en place également, en concertation avec les autorités
académiques, les mesures permettant d’améliorer l’image et l’efficacité des
CPGE des quartiers défavorisés de banlieue et de soutenir les lycées qui font un
effort particulier d’accueil en STS des bacheliers issus de la voie technologique
et professionnelle. Ces mesures pourront s’appuyer sur des barèmes spécifiques
pour la Dotation Globale de Fonctionnement des Lycées.
118
Parallèlement à ces actions dans le domaine éducatif, la Région met en place
une véritable politique sociale par des aides individuelles aux élèves et à
leurs familles : la gratuité des livres scolaires, l’aide régionale aux lycéens
pour acquérir les équipements personnels nécessaires à leurs études. Un effort
est fait en particulier en direction des élèves les plus défavorisés : aide
régionale à la demi-pension, majoration du barème de la Dotation Globale de
Fonctionnement des Lycées (DGFL), aide à la mobilité pour les sections
européennes des lycées professionnels.
La Région prend également toute sa place dans la lutte contre les
discriminations et les stéréotypes dont peuvent être victimes les filles,
notamment dans le domaine de l’orientation scolaire (cf. 2ème principe : les
franciliens acteurs de leur projet) et s’implique dans l’application de la convention
interministérielle pour la promotion de l’égalité entre les filles et les garçons, les
femmes et les hommes, dans le système éducatif, signée le 29 juin 2006. La
Région s’appuiera en particulier sur le label national égalité et sur l’objectif d’intégrer
dans les enseignements dispensés la thématique de la place des femmes et des
hommes dans la société.
L’évolution de la réglementation en matière de sorties et de voyages scolaires
rend ceux-ci plus difficiles à organiser ; les séjours culturels, linguistiques, les
stages scientifiques, par exemple, sont pourtant des éléments déterminants
pour ancrer les apprentissages dans l’expérience. Ils donnent un meilleur accès
au savoir et contribuent à donner du sens aux études.
L’ouverture sur le monde constitue un atout majeur dans la formation des
élèves, mais aussi une nécessité pour le développement régional, tant du point
de vue culturel, économique que scientifique. Il s’agit en effet de rompre
l’isolement dont sont victimes les jeunes confinés dans leur territoire et qui n’ont
accès aux richesses du monde qui les entoure que principalement par la
télévision.
Les nombreux obstacles faits à ce type d’activité pénalisent plus
particulièrement les élèves les plus défavorisés qui ne peuvent s’appuyer sur le
capital culturel et social de leur famille.
La Région, en partenariat avec les autorités académiques, cherchera à
déterminer des propositions concrètes et à trouver des solutions adaptées aux
difficultés financières que peuvent rencontrer les établissements pour faciliter
l’accès à ces apprentissages de terrain pour tous les élèves et en particulier à
ceux qui n’y ont pas accès hors cadre de l’école.
La maîtrise des langues étrangères est devenu un réel atout et bientôt une
nécessité pour l’accès à l’emploi ; son absence conduit à l’inverse à un mode de
sélection discriminatoire (cf. 3ème principe : améliorer le niveau de formation).
L’intérêt éducatif des voyages linguistiques pour l’apprentissage des langues
n’est plus à démontrer et on constate que de nombreux élèves, notamment
dans les lycées professionnels, n’ont jamais effectué de séjour à l’étranger en
raison de leur coût prohibitif.
Dans le cadre de sa politique sociale visant à réduire les inégalités entre les
élèves franciliens, la Région étudiera les différentes formes de soutien qu’elle
pourra apporter aux séjours linguistiques des lycéens.
119
Dans la même optique, la Région soutiendra les actions qui viseront à pratiquer
les langues étrangères de façon intensive telles des rencontres internationales
de lycéens, les conférences de simulation des Nations Unies, le Parlement
Européen des Jeunes ou les coopérations internationales via Internet.
Le développement de compétences à l’international, est une clé d’insertion
professionnelle mais aussi de croissance régionale. De ce point de vue, la
reconnaissance et la certification des niveaux en langues étrangères d’origine
constituent une source de réussite complémentaire.
L’Île-de-France se caractérise par une très forte dualité sociale de son territoire
qui est à l’origine d’un certain « déterminisme » dans les choix de formation.
Afin que les jeunes franciliens disposent de la plus grande liberté de
choix de formation, la Région en facilitera l’accessibilité : internats,
dessertes, tarifications, affectations inter académiques, informations sur la
mobilité.
En ce qui concerne les handicaps, la Région s’est engagée dans une
démarche d’intégration des élèves handicapés dans des établissements
ordinaires. Force est pourtant de constater que le nombre d’élèves intégrés en
lycées est moins élevé qu’en collèges. A titre d’exemple, pour le département de
Seine Saint Denis, les 70 lycéens scolarisés en classes ordinaires ou en UPI sont
à comparer aux 338 collégiens intégrés dans les établissements du
département. Ces chiffres (2005) montrent que l’intégration en lycée reste plus
complexe.
De nombreuses actions en faveur de la scolarisation des jeunes handicapés sont
d’ores et déjà menées. La Région est très fortement engagée : toutes les
restructurations majeures et toutes les constructions neuves sont adaptées au
handicap moteur et les demandes d’équipement sont satisfaites dans leur
intégralité.
Le diagnostic d’accessibilité généralisé aux personnes handicapées est en cours
et sera mené sur l’ensemble des établissements d’Île-de-France. Une
coordination entre les actions des autorités académiques et de la Région est
indispensable pour un meilleur accompagnement des jeunes handicapés.
Les initiatives et les demandes en matière d’intégration semblent insuffisantes.
Les efforts doivent donc porter sur la sensibilisation des partenaires à la
question de la scolarisation des élèves handicapés afin de vaincre les réticences,
d’inciter à une meilleure sensibilisation de tous à l’accueil du handicap et de
créer une dynamique autour de cette question.
Une meilleure planification, en concertation avec les collèges, permettra de
mieux connaître le nombre d’élèves arrivant en lycée à chaque rentrée scolaire
et de les accueillir dans les meilleures conditions.
Le champ de la politique d’ensemble de lutte contre les discriminations
est extrêmement vaste : origines, appartenance ou non appartenance, réelle ou
supposée, à une ethnie, une nation, une religion, état de santé, handicap,
genre, orientation sexuelle.
120
L’action régionale au titre de ce Schéma s’exprimera également au travers des
principes stratégiques suivants auxquels on pourra se référer :
•
La sensibilisation à la nécessite de lutter contre toutes les discriminations
fait partie de l’éducation citoyenne (cf. 1er principe : une vision globale de la
formation) ;
•
La lutte contre les discriminations de genre s’exprime dans le domaine de
l’information et de l’orientation (cf. 2ème principe : les franciliens acteurs de
leur projet) ;
•
La lutte contre les discriminations « ethniques » est évoquée à propos
des difficultés rencontrées pour la recherche de stage (cf. 4ème principe :
partenariat socio-professionnel).
A terme, la constitution d’un Observatoire de la Réussite permettrait de
réunir tous les partenaires acteurs et observateurs de la réussite scolaire et de
l’insertion des jeunes dans un cursus accomplis.
Outil de réflexion et de proposition, l’Observatoire de la Réussite permettra
aussi de diffuser et de sensibiliser les professionnels et les familles pour agir
ensemble pour la réussite de tous.
121
122
LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION
1er axe d’intervention : développer la lutte contre le décrochage
scolaire et faciliter la reprise de formation
¾ Les constats
Le partenariat entre la MGIEN, la DRIAF et la Région Île de France, concrétisé par la charte
« Réussite pour tous », a permis la mise en place d’une collaboration efficace au service des
élèves en risque de décrochage scolaire ou de jeunes déscolarisés.
En 2006, le nombre de projets engagés dans le cadre du programme « Réussite pour tous »
s’élève à 103, répartis sur les 3 académies.
Les projets revêtent des formes très différentes. La charte « Réussite pour tous » a
volontairement laissé une grande latitude aux établissements afin qu’ils construisent un
projet qui réponde bien aux problèmes spécifiques rencontrés par leurs élèves en utilisant au
mieux leurs ressources. Cette liberté s’est révélée positive, en permettant au dispositif de
s’adapter aux besoins. Les projets se répartissent en deux grandes catégories qui font
l’objet d’un financement différent de la part de la Région : mise à disposition des platesformes régionales de formation pour les projets linguistiques, de re-mobilisation et de préqualification et aide financière directe aux établissements pour les projets de prévention du
décrochage et de re-scolarisation qu’ils définissent et mettent en oeuvre.
Les besoins se sont révélés importants et les demandes de formation linguistique vont
croissant. La maîtrise insuffisante de la langue française semble être le premier obstacle à la
réussite, notamment en lycées professionnels.
D’autre part, de nombreux projets révèlent la nécessité d’un travail sur l’image de soi, pour
restaurer la confiance, indispensable à l’élaboration d’un projet personnel et professionnel.
Tels sont, entres autres, les constats qui ont pu être faits à l’issue des journées des équipes
éducatives engagées dans « Réussite pour tous », organisées conjointement par la Région
Île de France, les trois académies et la DRIAF, le 17 mai 2006 et le 24 janvier 2007, cette
seconde édition ayant rassemblé 200 participants.
La Charte de partenariat signée en 2005 a en effet introduit la nécessité d’une animation des
projets « Réussite pour tous » pour « soutenir le développement des actions et améliorer
leur efficacité propre et leur impact ».
Cette journée, dont l’objectif était de réunir l’ensemble des porteurs de projets d’Île de
France et d’initier la constitution d’un réseau de projets « Réussite pour tous », a permis de
faire un bilan d’étape du dispositif, cinq ans après son lancement et d’amorcer une réflexion
sur son suivi et son évaluation.
Malgré un bilan positif des actions engagées, une collaboration accrue avec les
établissements scolaires et une nette diminution, depuis 2000, des sorties sans qualification
(passées de 9 % à 6 %), le nombre de jeunes qui sortent sans qualification du système
scolaire - qui peut être évalué à 8000 par an environ - demeure préoccupant et constitue, à
ce titre, une des priorités de l’action régionale en matière d’éducation.
Au demeurant, le repérage et le dénombrement des déscolarisations restent une difficulté
pointée dans le rapport de l’Education nationale sur les sorties sans qualifications (juin
2005). En effet, la multiplicité des intervenants dans ce domaine (Education nationale,
missions locales, CFA, services sociaux, PJJ…) rend difficile la prise en charge de tous. La
résolution de ce problème permettra une meilleure adaptation des actions et des dispositifs
engagés à destination de ces publics.
123
¾
Les objectifs
L’objectif est donc de poursuivre et de renforcer la politique engagée dans ce domaine grâce
à une multiplication des actions du dispositif « Réussite pour tous ». Ainsi, par exemple, la
prise en considération des élèves nouveaux arrivants notamment dans les actions entamées
en cours d’année scolaire est nécessaire.
Il conviendra également de développer l’animation d’un réseau des porteurs de projets
« Réussite pour tous » et de favoriser le partage des expériences et l’échange de pratiques.
La recherche d’une meilleure connaissance de l’ensemble des jeunes en situation de
décrochage reste un objectif prioritaire pour apporter des réponses à la mesure des besoins.
Une évaluation du dispositif permettra d’améliorer son fonctionnement et d’adapter les
actions au plus près des attentes et des besoins des publics concernés; ses conclusions
peuvent conduire à tracer de nouveaux axes d’intervention.
Une attention particulière sera apportée à la diffusion de l’information sur les actions
« Réussite pour tous » auprès de l’ensemble des lycées franciliens.
De plus, la Région soutiendra les expérimentations en lycée qui visent à mobiliser les élèves
autour de leur projet scolaire et donc à prévenir le décrochage.
¾ Les pistes d’action
ƒ Poursuivre, amplifier la démarche « Réussite pour Tous »
Le développement du programme « Réussite pour tous » passe par l’animation du réseau
des établissements qui sont déjà engagés et l’information des autres chefs d’établissement
sur les possibilités que ce programme ouvre à leurs élèves.
Il s’agit de favoriser les échanges entre les équipes pour améliorer les pratiques grâce à
des supports de communication et des moments d'échanges (liste de diffusion, forums sur
Internet, rencontres, séminaires…..). La Région mettra en place des outils et des supports
de communication, tels une liste de diffusion, des forums sur Internet, un site WEB sur la
réussite, des rencontres, des séminaires, etc. L’objectif est de contribuer à la constitution
d’une communauté de travail. Le fonctionnement en réseau participera de l’évolution des
projets et du développement du dispositif.
L’amplification de la démarche « Réussite pour Tous » passe aussi par l’élargissement du
type des approches soutenues par la Région.
Comme elle le fait dans les 4 lycées de Seine-Saint-Denis, en partenariat avec l’Institut
d’études politiques (IEP) et le Rectorat de Créteil, la Région soutiendra les expérimentations
qui favoriseront, par une organisation pédagogique innovante, une prise en charge globale
des élèves dès leur arrivée au lycée.
Du fait de l’augmentation du nombre de jeunes primo-arrivants, il faut organiser l’intégration
des élèves nouveaux arrivants dans le dispositif « Réussite pour tous ». Nombre de classes
d’accueil sont formées par le CASNAV après la rentrée scolaire et accueillies en lycée. Les
établissements ne reçoivent alors aucun moyen supplémentaire pour la scolarisation de ces
élèves. L’extension de la campagne de complément de Dotation Globale de Fonctionnement
des Lycées (DGFL) et d’équipement aux établissements d’accueil est donc une mesure
d’équité qui sera mise en place à laquelle doit s’ajouter le soutien aux projets d’aide à
l’insertion scolaire des élèves.
Plus généralement, il est nécessaire d’engager un travail partenarial avec l’ensemble des
acteurs de la formation et de l’insertion sociale pour un meilleur repérage des jeunes en
situation de décrochage.
124
ƒ Fournir un appui aux équipes qui prennent en charge les jeunes qui rencontrent le
plus de difficultés
Tant les bilans d’opérations que la baisse du nombre des sorties sans qualification montrent
la qualité des résultats obtenus par les équipes engagées dans ce dispositif. Ceci est
d’autant plus remarquable que les élèves pris en charge sont ceux qui rencontrent le plus de
difficultés.
Ceci n’exclut pas que les équipes doivent affronter, à certaines périodes, des situations
difficiles. Il conviendra d’organiser, à leur demande, l’appui prévu par la nouvelle charte.
Un autre mode d’appui consiste à mieux diffuser les informations sur le dispositif auprès des
établissements scolaires. C’est pourquoi on constituera un réseau de « développeurs de la
réussite » chargés de mieux faire connaître les expériences, de soutenir la démarche de
projet des établissements qui veulent s'y engager avec les MGI, de favoriser les échanges et
de mobiliser les ressources nécessaires pour les établissements.
ƒ Engager un processus d'évaluation du dispositif « Réussite pour tous »
La capitalisation des savoir faire, la diffusion des pratiques, l’extension des champs
d’expérience sont les résultats attendus de l’évaluation. L’association d’équipes
universitaires, l’organisation de conférences associant d’autres régions françaises et
étrangères, le partenariat avec des instituts de recherche et de formation en France et à
l’étranger, seront un levier pour croiser les expériences et les compétences, pour placer les
dispositifs de prise en charge des élèves rencontrant des difficultés comme « Réussite pour
Tous » dans une dynamique d’amélioration continue. L’animation d’un réseau d’associations
en relation avec des laboratoires de recherche dans le domaine des sciences sociales
appliquées permettra de contribuer à la production d’études et d’analyses pour enrichir les
actions menées afin de réduire les sorties sans qualification. La Région Île de France
apportera ainsi son concours aux actions et recherches pour la réussite de tous dans les
lycées.
Les projets d’expérimentation en classe de seconde pour une meilleure mobilisation des
élèves autour de leur projet scolaire s’inscrivent dans une perspective de modélisation et de
diffusion. Leur articulation avec les établissements d’enseignement supérieur permet d’y
associer une démarche approfondie de suivi et d’évaluation. La Région a d’ores et déjà
apporté un concours substantiel à la mise en place du projet, elle accompagnera le suivi des
expérimentions et leur diffusion.
2ème axe d’intervention : initier des actions de soutien et
d’accompagnement éducatif pour ceux pour qui l’accès à la
réussite est le plus difficile
¾ Les constats
La question de l’accompagnement à la scolarité et de l’aide au travail personnel est un
domaine dans lequel perdurent de remarquables inégalités.
De très nombreux élèves des classes sociales les plus défavorisées ne bénéficient en effet
ni d’un lieu calme et équipé pour faire leurs devoirs, ni d’un entourage familial susceptible de
pouvoir les aider en cas de difficultés.
« Selon un sentiment largement partagé, les enseignants considèrent en général que les
élèves ne travaillent pas suffisamment, n’apprennent pas leur cours, ne font pas leurs
exercices (…)
La mission recommande qu’une réflexion soit conduite au sein des établissements, en
liaison avec les corps d’inspection territoriaux, sur l’aide à apporter au travail personnel des
élèves en dehors de la classe (prescription d’exercices visant l’appropriation du cours, de
125
devoirs, « approfondissement » à rendre au professeur, etc.). Le travail personnel des élèves
est l’un des facteurs qui conditionnent la réussite scolaire. Lorsqu’il est ni prescrit ni contrôlé,
la tentation de recourir à des cours particuliers est forte. A cet égard, Paris ne manque pas
de ressources en raison du nombre d’entreprises commerciales qui y travaillent. La dérive
actuellement perceptible doit retenir l’attention car elle contribue à amplifier les inégalités
sociales » (Rapport des Inspections Générales de l’Éducation nationale sur l’Académie de
Paris-Septembre 2004).
Cette situation est du reste au cœur des actions des proviseurs qui sont de plus en plus
nombreux à mettre en place, au sein de leurs établissements, des dispositifs qui permettent
à ces élèves de bénéficier de conditions d’études propices à la réussite scolaire.
Deux moments de la scolarité s’avèrent particulièrement délicats : celui de l’adaptation aux
méthodes et au rythme de travail du lycée en seconde et celui de la préparation aux
examens.
La plupart des élèves les plus favorisés bénéficient, quant à eux, non seulement d’un
environnement favorable mais aussi, très souvent, de cours dispensés par des enseignants
et, de plus en plus, des organismes privés qui connaissent un essor exceptionnel depuis
quelques années.
Selon les chiffres disponibles, si plus de 15 % de lycéens sont concernés en second cycle
général et technologique, ils ne sont que 3 % de lycéens professionnels ; ce décalage reflète
de façon éloquente les différentes stratégies scolaires suivant les catégories socioprofessionnelles des familles.
Il faut noter par ailleurs que 6% des lycéens bénéficient de cours de soutien gratuit, ce qui
traduit une demande de service dans lequel la Région Île-de-France doit prendre toute sa
place.
On note également un manque d’ambition de la part de certains élèves qui intériorisent l’idée
que l’accès à l’enseignement supérieur, et a fortiori aux filières les plus prestigieuses que
sont les Classe Préparatoire aux Grandes Écoles (CPGE), ne sont tout simplement pas
« faites pour eux ».
De profondes inégalités marquent en effet l’accès à l’enseignement supérieur.
Toutes sections confondues, les étudiants issus de familles « Ouvriers » représentent
10,7 % de l’ensemble de la population étudiante et ceux de familles « Professions libérales,
cadres supérieurs » 31,2 %. Ces différences sont encore plus marquées en ce qui concerne
les filières « prestigieuses » : en Classe Préparatoire aux Grandes Écoles, les chiffres
respectifs sont 5 % et 51,9 %.
Par ailleurs, le taux de boursier en CPGE en Île-de-France (12 %) est très inférieur au taux
national (24 %). Au sein même de l’Ile de France, les disparités sont grandes : 16 % dans
l’académie de Créteil, 12 % dans celle de Paris et seulement 9 % dans celle de Versailles.
On assiste actuellement à une multiplication des initiatives émanant notamment
d’établissements d’enseignement supérieur, d’associations ou d’élèves des grandes écoles
qui visent à inverser la tendance On ne peut que se féliciter de la volonté manifestée par ces
établissements d’apporter leur contribution à la lutte contre les inégalités, même si il y a un
risque que le foisonnement des initiatives n’en masque la lisibilité.
¾ Les objectifs
L‘objectif poursuivi par la Région Île-de-France est de rétablir une équité entre tous les
élèves pour l’accès à la réussite et, pour cela, soutenir l’ensemble des initiatives qui y
contribuent.
Il s’agit de contribuer à l’émergence d’une offre publique gratuite d’accompagnement à la
scolarité et d’aide aux devoirs susceptible de soutenir les élèves des milieux défavorisés à
maîtriser l’organisation de leur travail personnel et à mieux répondre aux attentes des
enseignants sans devoir recourir à des organismes privés qui ne sont financièrement
accessibles qu’à un tout petit nombre d’élèves.
126
L’action de la Région intégrera les initiatives visant à appuyer cet accompagnement par les
TICE, comme elle le fait actuellement pour les mathématiques en classe de Seconde (cf.
3ème principe : améliorer le niveau de formation).
S’agissant de l’accès à la réussite, la Région entend favoriser le développement des actions
visant à faire renaître l’ambition et les réussites dans les quartiers les plus éloignés de
l’accès aux excellences. Il s’agit de renforcer l’attractivité des établissements qui offrent ces
formations en banlieue et d’améliorer l’information sur les équivalences associées au suivi
d’une CPGE. Les actions ne sauraient se limiter à quelques exemples emblématiques mais
doivent viser toutes les formes d’excellence dans un principe d’égale dignité des voies de
formation et des métiers.
¾ Les pistes d’action
ƒ Soutenir, en concertation avec les académies, les initiatives des établissements
souhaitant mettre en place des dispositifs gratuits d’accompagnement à la scolarité
et d’aide aux devoirs (y compris via les TICE)
Pour poursuivre les objectifs de réussite pour tous, ces actions devront concerner
prioritairement les publics les plus défavorisés, qu’ils soient scolarisés en voie générale,
technologique ou professionnelle. Tant le soutien aux acquisitions dans l’année scolaire que
la préparation aux examens ou aux concours (y compris dans la filière sanitaire et sociale)
relèvent de tels dispositifs. Ces initiatives pourront combiner l'intervention de membres de
l'équipe éducative, d'association ou d'autres personnes qualifiées. On étudiera les conditions
de la prise en charge par la Région de la rémunération des intervenants pour
l’accompagnement à la scolarité et l’aide aux devoirs et, dans la mesure où leur efficience
est liée à une étroite coopération avec l’équipe éducative, du temps que cette dernière y
consacrera.
Le 5ème principe stratégique évoque la proposition de la Région aux Conseils Généraux
intéressés, de soutenir les initiatives associant des collèges et des lycées pour la
sécurisation des parcours, dans le cadre d'une charte conjointe avec les académies. Dans
une optique de prolongement et de cohérence, ces chartes pourront être étendues à
l’accompagnement à la scolarité puisque celui-ci contribue à sécuriser les parcours des
jeunes entre collège et lycée.
La politique d’internat développée ci-après (cf. 4ème axe d’intervention de ce principe stratégique),
peut également permettre d’offrir aux élèves rencontrant des difficultés des lieux propices
aux études.
ƒ Poursuivre et développer les initiatives pour que les élèves les plus défavorisés
puissent rejoindre les filières considérées comme les plus prestigieuses auxquelles
ils n’ont souvent pas accès en raison d’obstacles sociaux et culturels
La Région soutiendra, par des actions spécifiques et ciblées les établissements de banlieue
qui offrent des CPGE et manquent d’attractivité. En concertation avec les académies, on
examinera les mesures les mieux à même de renforcer leur attractivité : amélioration de la
Dotation Globale de Fonctionnement des Lycées (DGFL), possibilité d’hébergement de
jeunes, dotations particulières en équipement, aide au CDI, horaires d’ouverture élargis,
organisation de conférence qui feront de ces lycées des pôles d’excellence reconnus. Des
actions analogues seront envisagées pour les établissements de banlieue accueillant des
STS de spécialités « courantes », afin d’éviter la fuite des jeunes vers les établissements
parisiens.
127
Par ailleurs, la Région qui a commencé à soutenir des établissements d’enseignement
supérieur et des associations qui se sont engagées pour que les élèves issus des milieux les
plus défavorisés puissent rejoindre les filières considérées comme les plus prestigieuses,
recherchera à élargir ses initiatives. Observant par ailleurs les nombreuses initiatives des
élèves des grandes écoles (HEC, Essec, Polytechnique, Ecole normale supérieure,
ENSAM…) qui s’investissent massivement dans l’accompagnement à la scolarité des
lycéens scolarisés dans des établissements sensibles, la Région pourrait ici jouer un rôle de
catalyseur en cherchant à fédérer l’ensemble de ces initiatives en Île-de-France à travers
des partenariats avec les établissements concernés.
L’inscription aux concours est souvent payante ce qui peut rajouter une difficulté
supplémentaire aux inégalités qui viennent d’être évoquées. Rétablir l’égalité des chances
passe par un soutien financier à l’inscription aux concours pour les élèves boursiers. La
question se pose dès le lycée, en particulier pour la filière sanitaire et sociale (aide-soigant,
infirmier, …). Elle prend encore plus d’acuité après le baccalauréat pour les concours
d’accès aux filières sélectives.
ƒ Constituer un Observatoire de la Réussite
A terme, la constitution d’un Observatoire de la Réussite permettrait de réunir tous les
partenaires acteurs et observateurs de la réussite scolaire et de l’insertion des jeunes dans
un cursus accomplis.
Outil de réflexion et de proposition, l’Observatoire de la Réussite permettra aussi de diffuser
et de sensibiliser les professionnels et les familles pour agir ensemble pour la réussite de
tous.
3ème axe d’intervention : renforcer l’aide sociale individuelle pour
pallier les inégalités
¾
Les constats
La Région Île-de-France a mis en place depuis plusieurs années une politique visant à pallier
les difficultés des jeunes franciliens dans les domaines scolaires, sociaux et culturels.
Ainsi, les manuels, les supports pédagogiques scolaires de tous les lycéens jusqu’au
baccalauréat et les équipements personnels dans certaines filières professionnelles sont pris
en charge par la Région.
Celle-ci finance également une aide à la demi-pension.
Les difficultés d’accès à la culture, notamment pour les lycéens des zones les plus
excentrées et de maîtrise des langues étrangères sont aujourd’hui de plus en plus
discriminantes, non seulement dans la formation du citoyen, mais aussi pour l’accès à
l’embauche (cf. 4ème principe : améliorer le niveau de formation).
¾ Les objectifs
L’objectif poursuivi par la Région est d’apporter des aides substantielles aux élèves
confrontés à des difficultés sociales, culturelles et scolaires.
Il s’agit pour la région Île-de-France d’intervenir dans l’ensemble des domaines dans
lesquels persistent des inégalités et de permettre, autant que faire se peut, aux jeunes
franciliens d’échapper aux déterminismes sociaux.
Une attention particulière sera portée à l’accès à la culture et à la bonne maîtrise d’au moins
une langue étrangère.
128
¾ Les pistes d’actions
ƒ Poursuivre la politique de gratuité des manuels scolaires, des supports
pédagogiques et des aides spécifiques à l’équipement individuel
La totalité des élèves pré-baccalauréat des établissements publics et privés sous contrat
d’association bénéficient de la gratuité des manuels scolaires depuis la rentrée 2003.
La Région poursuit ce dispositif de gratuité en assurant progressivement le renouvellement
des collections sur la base des pertes ou détériorations déclarées par les établissements,
des changements des programmes décidés par le ministère de l’Education Nationale, des
évolutions d’effectifs et des formations dispensées par les lycées.
La Région prendra également en charge les « consommables », tels que les cahiers
d’exercice qui ne peuvent être utilisés qu’une seule fois.
Avec l’essor du numérique, et en particulier le développement des Environnements
Numériques de Travail, une part de cette enveloppe financière pourra être utilisée par les
établissements pour acquérir des supports pédagogiques numériques.
Dans la même optique, la Région dote les jeunes qui entrent au lycée d’un cartable
électronique et d’un bureau virtuel sous la forme d’une clé USB qui préfigure la solution
totalement dématérialisée qu’offriront les ENT.
La Région poursuivra l’aide individuelle versée aux établissements afin qu’ils puissent mettre
en place un dispositif de prêt ou distribuer des équipements individuels (vêtements
professionnels, outillage, etc.) pour les élèves de certaines filières de l’enseignement
professionnel et technologique.
Pour éviter la fracture que crée le fait que certains jeunes ne disposent pas chez eux d’un
équipement informatique, on étudiera les conditions dans lesquelles les ordinateurs
désaffectés à l’occasion du renouvellement du parc informatique des lycées pourraient, une
fois recyclés, être remis par les établissements aux élèves dans cette situation.
ƒ Poursuivre la politique d’aide à la demi-pension
En lycées, l’aide à la demi-pension s’effectue en fonction des parts de bourse ; le nombre
d’élèves pris en compte est d’environ 66 000 chaque année. Afin de répondre aux demandes
de plus en plus nombreuses des familles en difficulté, la Région a adopté la mise en œuvre
du quotient familial, dès septembre 2003. Cette politique doit encore être améliorée pour que
tous les lycéens qui en ont besoin puissent en bénéficier.
ƒ Soutenir les sorties pédagogiques et culturelles
Il s’agit de faciliter la mobilité en Ile-de-France, par la recherche d'une tarification qui
permette à tous les lycéens, y compris ceux qui résident en moyenne ou grande couronne,
d’avoir un accès facile aux richesses culturelles de la Région (en relation avec l’extension du
dézonage de la carte Imagin’R par exemple).
Au-delà de l’adaptation du règlement de l’opération « Projet lycée - innovation éducative »
pour continuer à soutenir les projets qui comportent un déplacement, la Région, en
partenariat avec les autorités académiques, cherchera également à déterminer des
propositions concrètes et à trouver des solutions adaptées aux difficultés financières que
peuvent rencontrer les établissements pour faciliter l’accès à tous les apprentissages de
terrain pour les élèves et en particulier à ceux qui n’y ont pas accès hors du cadre de l’école
et dont les ressources peuvent constituer un obstacle.
129
4ème axe d’intervention : permettre à chacun de pouvoir choisir sa
formation quel que soit son domicile et son origine sociale
¾ Les constats
L’Île-de-France se caractérise par une très forte dualité sociale de son territoire à l’origine
d’un certain « déterminisme » de formation. Ceci est illustré par les deux cartes de la page
suivante.
La première met en évidence la forte dualité sociale du territoire. Au regard du revenu moyen
après impôts, les contrastes sont importants et, surtout, ils se sont la plupart du temps
accrus entre 1984 et 1998, faisant apparaître des zones défavorisées où se concentrent les
zones urbaines sensibles (carte IAURIF-INSEE, extrait de « l’Atlas des Franciliens »).
La seconde carte situe les communes selon la proportion de jeunes suivant une formation
professionnelle. La localisation des zones à faibles revenus et des zones où l’enseignement
professionnel est prépondérant se recouvre assez largement. Dit autrement, si l’école
contribue un peu à réduire les inégalités, l’orientation reste marquée par un très fort
déterminisme social.
Résider dans un territoire c’est souvent être amené à suivre un certain type de formation.
A ceci s’ajoute le fait que les quartiers les plus modestes sont souvent aussi les plus
enclavés, ce qui ne fait que réduire les possibilités de choix d’orientation. Le temps d’accès à
l’offre de formation la plus proche est, en moyenne, plus important depuis les quartiers les
plus modestes, y compris pour les CAP. Cet écart augmente avec le niveau de formation.
Type de formation
CAP
BEP
BACCALAURÉAT
PROFESSIONNEL
BTS
Seconde de
détermination
Temps supplémentaire
pour la population
Ouvrière.
Temps moyen (en
minutes) d’accès en
transport en commun
pour la population
francilienne à une
formation du type…
Temps moyen (en
minutes) d’accès en
transport en commun
pour la population
francilienne à une
formation du type…
POPULATION
TOTALE
84
58
POPULATION
OUVRIERE
89
63
6%
7%
73
71
78
77
7%
9%
25
28
11 %
¾ Les objectifs
L’objectif est de rendre la variété de l’offre de formation largement accessible à tous. Chaque
jeune Francilien doit pouvoir choisir le plus librement possible sa vie future, et donc son
métier et sa formation. Le Schéma prévisionnel des formations en lycées 2007-2013 doit
offrir la plus grande liberté de choix de formation aux jeunes, en les affranchissant au
maximum des contraintes de lieu de vie, de milieu social, de déplacement, ou de frontières
administratives.
Favoriser l’accessibilité aux formations c’est aussi favoriser la mobilité sociale, car
c’est permettre au jeune d’échapper à un certain déterminisme territorial et social.
130
CARTE 1 : Une dualité sociale forte du territoire……
CARTE 2 : …. qui détermine, pour partie, les orientations vers les différentes voies
de formation
131
¾ Les pistes d’action
Améliorer la carte des formations et faciliter la mobilité sont les deux voies d’action
principales pour atteindre cet objectif.
L’amélioration de la carte des formations a été traitée dans le cadre du 3ème principe :
améliorer le niveau de formation. Sont évoquées ici, les mesures complémentaires qui visent
à améliorer la mobilité pour réduire les inégalités.
Faciliter la mobilité pour accéder plus aisément à la formation, là où elle se trouve, est
essentiel pour corriger les inégalités territoriales et passe par :
-
le développement de l’accueil en internat et l’amélioration de l’attractivité des internats
existants ;
l’amélioration de la desserte des établissements scolaires les plus excentrés, par les
transports en commun et l’amélioration de la tarification des déplacements scolaires ;
l’ouverture de possibilités d’affectation au-delà des limites administratives dès lors que
cela réduit sensiblement les temps de déplacement ;
le développement d’une politique d’information sur la mobilité et les facilités proposées
afin de vaincre les réticences des jeunes et des familles à quitter le quartier ou la ville
pour se former.
ƒ Développer l’accueil en internat
La Région a retenu, à l’occasion de l’adaptation de son Programme Prévisionnel
d’Investissement en lycées, la relance de la construction d’internats, représentant à terme
2 400 places.
Ces internats, que l’on souhaite implanter dans des lieux bien desservis par les transports en
communs, accueilleront des jeunes de plusieurs lycées.
Cette politique améliorera considérablement les possibilités de suivre des formations
pointues proposées dans un nombre restreint d’établissements.
Il conviendra également d’améliorer l’attractivité des internats et de la vie d’interne ; en effet,
si l’on exclut les établissements accueillant des élèves de CPGE, près de 20 % des places
disponibles aujourd’hui en internat ne sont pas occupées.
ƒ Améliorer l’accessibilité aux formations par la desserte et la tarification
Dans notre Région, l’immense majorité des élèves utilise les transports réguliers : plus de
340 000 élèves, de tous niveaux, utilisent la carte Imagin’R et plus de 80 000 élèves utilisent
la carte OPTILE (utilisation des voies de bus régulières du réseau privé OPTILE). Seuls
48 000 élèves utilisent des transports scolaires spécifiques.
Sur l’ensemble de ces modes de transports, réguliers ou scolaires, la Région, qui vient de
prendre la Présidence du STIF, hérite d’une situation complexe, fortement contrastée selon
les territoires. Suivant les politiques actuelles et passées des départements ou de l’État, la
définition des ayants droits scolaires où du montant de la prise en charge des frais de
transport varie d’un département à l’autre.
La Région devra, progressivement, définir une politique de transport qui assure une
meilleure homogénéisation des conditions offertes aux jeunes sur tout le territoire.
Au cours de cette démarche, il sera nécessaire de prendre en compte la volonté régionale
de faciliter particulièrement les déplacements des lycéens, que ce soit pour l’accès à la
formation, l’accès aux stages, l’accès aux internats ou aux sorties pédagogiques.
Ces actions visant à faciliter des déplacements pourront être mises en œuvre soit par des
politiques tarifaires, soit par des améliorations de desserte.
132
Par ailleurs, une attention particulière continuera à être portée aux besoins en garages à
vélos.
ƒ S’affranchir des limites administratives pour que l’offre de formation bénéficie
mieux à tous les franciliens
S’agissant des déplacements domicile/lycée, les flux inter académiques ou même parfois
entre départements d’une même académie sont extrêmement faibles.
La carte ci-dessous illustre combien les mouvements inter académiques sont limités, sauf en
direction de Paris où ils sont néanmoins en baisse. Ils étaient plus de 11 000 jeunes de
banlieue à venir suivre à Paris une formation de second cycle en établissement public en
1996, ils ne sont plus que de 6 300 en 2004. Les échanges entre les Académies de Créteil et
Versailles sont rares. Au sein de l’Académie de Créteil ce sont les échanges entre
départements qui sont aussi plus rares.
Or, les aires de vie exprimées dans la ‘’logique des cadrans’’ du SDRIF, chevauchent ces
limites (carte page suivante).
Ainsi le RER D, axe de vie réel de nombreux franciliens, depuis Melun traverse la
Seine-et-Marne (Académie de Créteil) puis l’Essonne (Académie de Versailles), puis le
Val-de-Marne (Académie de Créteil) pour arriver à Paris (Académie de Paris), les jeunes
habitant le long de cette ligne voient, selon leur résidence, leur affectation dépendre de trois
Académies et de quatre inspections académiques. Il ne faut pas que des « imperméabilités »
fassent courir le risque d’allonger les trajets scolaires des jeunes alors même que l’offre
existant aujourd’hui permettrait de les raccourcir.
C’est pourquoi la Région engagera une démarche concertée avec les autorités académiques
pour définir les pistes pratiques qui contribueront à l’amélioration des conditions de vie réelle
des jeunes franciliens sans ignorer les importants impératifs de gestion administrative des
affectations de 400 000 élèves chaque année.
133
ƒ Engager une politique d’information sur la mobilité
Majoritairement, les jeunes multiplient leurs vœux d’affectation autour d’une même formation
(plus de 50 %). Ce qui témoigne de l’importance qu’ils y accordent. Néanmoins, un nombre
important de jeunes (un peu moins de 20 %) concentrent leurs vœux sur un même
établissement. C’est surtout au premier niveau de qualification et chez les jeunes issus de
milieux les plus défavorisés qu’est privilégiée la proximité sur le choix du métier. Ils se
retrouvent alors à préparer un métier non réellement choisi dont ils ne ressentent pas
l’intérêt.
Dans la mesure où favoriser l’accès aux formations contribue à la mobilité sociale, il paraît
important d’engager un effort d’information en faveur des possibilités et de l’ouverture
qu’offre la mobilité.
5ème axe d’intervention : améliorer l’accueil des élèves handicapés
¾ Les constats
L’accueil des élèves handicapés en Île de France au sein des établissements scolaires du
second degré, et des lycées en particulier, est encore fortement marqué à ce jour, par la
vision d’un accueil spécifique et par conséquent regroupé, pour les situations de handicap.
Ainsi l’école est-elle en général plus facilement intégrée à l’hôpital, (scolarisation des enfants
hospitalisés) puis à proximité de l’hôpital (création des EREA comme celui de Garches ou de
Vaucresson, en liaison avec l’hôpital de Garches) que l’élève handicapé intégré dans
l’établissement de son secteur. La faible demande de scolarisation de ces élèves en lycées,
qui selon toute vraisemblance reste en deçà des besoins, parait confirmer cette analyse.
Crainte d’un refus ou d’un accueil inapproprié, méconnaissance des solutions d’accueil,
problématiques de transport, constituent peut-être les principales mais non les seules
causes de cette faible demande.
134
Il convient de rappeler que l’obligation légale de rendre accessible aux personnes à mobilité
réduite l’ensemble des locaux de tous les établissements recevant du public, concernait
exclusivement les projets donnant lieu à un permis de construire. Cette obligation a été
évidemment respectée. C’est ainsi qu’une grande partie du patrimoine des lycées, qui a
précisément fait l’objet soit d’une construction neuve, soit d’une restructuration globale
depuis cette date, a permis une amélioration très nette de la situation des lycées en 12
années. Á ce jour, on compte 140 établissements accessibles en Île de France, chiffre qui
sera porté à 240 dans les 6 années à venir, compte tenu des opérations en cours d’études
ou de chantier.
On constate cependant, et notamment pour certains établissements situés en centre urbain
ancien, dont le bâti parfois de bonne qualité, ne peut donner lieu à construction neuve ni
même à extension, que cette accessibilité n’a pas été faite dans le cadre de la loi de 1994, et
le sera très difficilement.
La Région s’est également engagée dans un projet ambitieux de reconstruction –
restructuration partielle de l’EREA Toulouse Lautrec à Vaucresson qui a pour particularité
d’accueillir des élèves en situation de handicap plus ou moins sévère, et des élèves valides.
Par ailleurs, la Région apporte une attention particulière aux 16 EREA franciliens qui
accueillent 2 200 jeunes dans le cadre d’un enseignement adapté.
Pour ce qui concerne les demandes d’équipements adaptés, toutes les demandes faites à la
Région par l’intermédiaire des établissements, qui restent cependant relativement limitées,
ont été satisfaites.
La toute dernière loi du 11/02/05 accompagnée de ses derniers décrets d’application d’août
2006, modifie radicalement l’approche antérieure. Elle apporte en effet trois modifications
importantes :
•
•
•
La loi érige en principe la scolarisation de l’élève handicapé dans son établissement
de secteur, les conséquences financières (transport) d’une éventuelle impossibilité
étant de la responsabilité de la collectivité territoriale. La loi vise désormais le résultat
(la scolarisation de l’élève) et non plus le moyen (la mise aux normes des bâtiments) ;
Elle ne distingue plus les types de handicap, et concerne donc au delà du handicap
moteur (les PRM, pour personnes à mobilité réduite), tous les types de handicaps,
c'est-à-dire moteurs, sensoriels, cognitifs ou psychiques ;
Elle impose un calendrier de mise en œuvre avec deux dates : 2011 pour la
production d’un « diagnostic accompagné de préconisations techniques et du
chiffrage des travaux » pour l’ensemble des établissements ; et 2015 pour leur mise
aux normes effective.
¾ Les objectifs
Les objectifs de la Région vont nécessairement s’inscrire dans ce contexte légal nouveau. Ils
doivent également prendre en compte la progressivité de l’amélioration recherchée au
regard des usagers.
En tout premier lieu, il convient de permettre une augmentation significative du nombre
d’élèves handicapés accueillis dans l’établissement de leur secteur géographique. Cet
objectif ne passe plus exclusivement par des considérations patrimoniales, puisque l’on a vu
qu’un nombre significatif de « bâtiments des établissements » permettent cet accueil.
Il s’agit également de poursuivre systématiquement la politique de mise aux normes
d’accessibilité des bâtiments à l’occasion de toute intervention patrimoniale sur les lycées.
Au delà d’un accueil de principe au sein d’un établissement donné, il s’agit d’élargir la variété
de l’offre de formations qui peut être proposée aux élèves handicapés. Cette approche
135
soulève des questions plus complexes relatives aux filières professionnelles ou techniques,
en matière d’adaptation des locaux, d’équipements ou d’encadrement.
Il s’agit enfin de mener une politique étroite de concertation avec les autorités académiques,
afin que les objectifs, les initiatives et les investissements consentis puissent être
coordonnés et efficaces.
Pour atteindre cet objectif, une sensibilisation de tous les acteurs potentiels et une meilleure
coordination des initiatives, notamment via le comité technique Handiscol sont nécessaires.
¾ Les pistes d’actions
ƒ Poursuivre les travaux de mise aux normes des établissements pour l’accueil des
jeunes porteurs d’handicaps.
Il convient de poursuivre la politique d’accessibilité des établissements neufs ou rénovés
dans le cadre des deux programmes prévisionnels cadres, adoptés en 2006 par l’Assemblée
Régionale, l’un pour l’extension des capacités d’accueil en lycées (PPI), l’autre pour la
rénovation des établissements (PPR).
Dans la mesure où le champ des types de handicaps à prendre en compte est désormais
plus large, un cahier des charges détaillé va être établi, qui sera remis aux architectes
comme partie intégrante du programme de l’opération. Il aura pour objectif de préciser les
attentes du maître d’ouvrage en ce qui concerne la prise en compte du handicap moteur
mais également des autres types de handicaps et notamment sensoriels, c'est-à-dire auditif
et visuel.
Dans toute la mesure du possible, les opérations en cours feront l’objet des adaptations
correspondantes.
ƒ Mener un diagnostic chiffré sur l’ensemble des lycées de l’Ile de France quant à
l’accessibilité aux handicapés.
Il convient, comme le prévoit la loi, de se mettre dès aujourd’hui en situation de réunir pour
2011 l‘analyse diagnostique exhaustive du patrimoine régional, complétée du descriptif des
travaux à entreprendre et de leur chiffrage. Un appel d’offre est en cours qui concerne une
cinquantaine de lycées répartis sur l’ensemble du territoire. Cette première étude doit servir
de test. Elle permettra d’une part d’évaluer l’effort financier que la Région devra consentir
pour répondre aux objectifs de finalisation de la mise aux normes d’ici 2015, d’autre part de
poursuivre une étude de même type sur les 420 établissements restants.
ƒ Ouvrir une réflexion en termes de desserte de proximité et d’offre de formation pour
les élèves handicapés.
Quels que soient les efforts de la Région (comme des autres collectivités) pour accélérer le
processus de mise aux normes global du patrimoine, il est manifeste que l’objectif fixé par la
loi à 2015 sera difficile à atteindre. Il convient d’ici là par ailleurs d’améliorer l’accueil de
proximité pour ces élèves. Cet objectif passe par une approche géographique des
établissements accessibles, qui permettra également de mener ponctuellement des
opérations de mise aux normes, lorsque cela paraîtra nécessaire au regard d’une zone mal
desservie.
De même, il convient comme le présent schéma le propose pour l’ensemble des élèves, de
réfléchir à l’élargissement de l’offre de formation en direction des élèves handicapés. Cette
réflexion passe par une concertation étroite avec les services des académies afin d’étudier
les filières qui pourraient s’avérer adaptées et adaptables. Par ailleurs il y a lieu de réfléchir à
la structure pédagogique des établissements accessibles, et à leurs éventuelles adaptations,
lorsque cela doit permettre d’y accueillir des élèves handicapés.
136
ƒ Sensibiliser l’ensemble des acteurs à la gestion de la scolarisation des élèves
handicapés et mener une concertation large.
Ces pistes d’action doivent nécessairement s’accompagner d’un travail important de
communication, de sensibilisation et de concertation.
Enfin, il est indispensable de consolider la collaboration entre les autorités académiques et la
Région, afin que les décisions et les investissements, qu’ils s’agissent des travaux à mener
ou des équipes à mettre en place puissent être concertées très en amont et répondre à des
objectifs définis conjointement.
Sur la base des diagnostics préconisés par la loi et de la connaissance que nous avons des
lycées, il est possible de mener une politique de communication en liaison avec les
académies en direction des parents d’élèves et par le canal des associations qui le
souhaitent.
Il convient aussi de favoriser dans les lycées l’émergence de projets visant à permettre une
meilleure intégration des élèves handicapés, notamment à l’ensemble des activités créatives
culturelles et à leur réussite scolaire.
Alors que l’on constate des écarts significatifs entre le nombre de jeunes élèves handicapés
intégrés en collège et en lycée, il semble bien que l’objectif d’accueillir dans des
établissements ordinaires l’ensemble des élèves handicapés qui en font la demande passe
par un effort important pour sensibiliser l’ensemble des acteurs concernés sur la question
des handicaps et de la spécificité de l’accueil de ces élèves, afin de vaincre les réticences
liées à la méconnaissance de ces questions.
L’action menée en Région Haute Normandie constitue un exemple intéressant car elle a
conduit à une nette amélioration de l’accueil d’élèves handicapés dans les formations
professionnelles. A partir d’un diagnostic partagé par tous les partenaires (DRTEFP,
AGEFIPH, DRASS, Région) réalisé en 1998, la Région Haute Normandie a progressivement
mis en place une « Politique Régionale de la Formation des Personnes Handicapées ».
Le constat de départ - difficultés identiques aux autres jeunes en difficulté d’insertion
professionnelle, majorées par le handicap, une forte dépréciation personnelle, des ruptures
de parcours plus fréquentes, une population caractérisée par un bas niveau de formation (IV
et V bis) et une faible sensibilisation des personnels éducatifs à l’intégration dans les classes
ordinaires - a conduit à la mise en place d’une démarche transversale et de décloisonnement
des acteurs de la formation professionnelle.
L’association (ALFA H), commune à tous les partenaires, qui est issue de cette démarche a
pris en charge la politique régionale :
•
•
•
•
•
partage d’une connaissance sur la manière d’aborder le handicap
création d’un dispositif d’appui et de soutien à l’apprentissage et à la qualification par
alternance pour les jeunes handicapés.
réalisation d’enquêtes de suivi.
professionnalisation des acteurs sur des méthodes pédagogiques adaptées.
mise en place de référents dans les structures d’accueil et les centres de formation.
Le bilan de cette action est particulièrement positif avec un taux de réussite de 52 % aux
CAP et un taux en emploi de plus de 50% depuis la mise en place du dispositif.
Dans le domaine scolaire, la Région Île-de-France pourrait s’inspirer de cette démarche pour
réaliser un diagnostic partagé et engager des actions spécifiques. Une démarche concertée
de sensibilisation et de formation, en partenariat avec les autorités académiques, pourrait
être menée à la fois en direction des chefs d’établissements et des personnels des
établissements (enseignants, conseillers principaux d’éducation, infirmières scolaires,
assistantes sociales, médecins scolaires, personnels ATOS), des parents d’élèves et des
élèves de l’établissement.
137
Il conviendrait également de renforcer la collaboration entre les autorités académiques et la
Région concernant la question de l’implantation géographique des établissements
spécialisés.
S’agissant des parents d’enfants handicapés, il est important qu’ils puissent disposer d’une
information actualisée sur l’état d’avancement de la mise aux normes des lycées franciliens
et d’une connaissance exhaustive des solutions d’accueil proposées aux lycéens
handicapés.
A cet égard, un recensement des demandes en amont, dès le collège, permettrait aux
proviseurs des lycées de mieux anticiper les demandes, d’informer leur personnel et
d’assurer ainsi le meilleur accueil possible aux lycéens porteurs de handicaps.
Afin de favoriser l’intégration des élèves handicapés dans les lycées d’Île-de-France et les
encourager à participer à la vie scolaire de l’établissement, des projets dans le cadre du
dispositif « Réussite pour Tous » permettront aux établissements d’organiser un soutien et
un accompagnement à la scolarité spécifique, tel que celui qui est mis en place au lycée
Claude Bernard (Paris XVI) en partenariat avec la clinique Rist pour les élèves cérébrolésés.
ƒ Proposer une charte de partenariat pour l’intégration en lycées des jeunes porteurs
de handicap
Compte tenu des objectifs qui viennent d’être évoqués et dans le contexte de compétences
partagées entre l’État et les Collectivités Territoriales, la Région proposera aux autorités
académiques une « charte de partenariat pour l’intégration des jeunes porteurs de
handicap », à laquelle seront associés, s’ils le souhaitent, les Départements. Cette Charte
définira, autour d’objectifs partagés, l’articulation des initiatives qui reviendront aux
collectivités territoriales et à l’État.
Cette charte pourrait prévoir une animation des projets afin de partager les expériences et
d’en diffuser les résultats. La Région soutiendra les initiatives des lycées dans le cadre de
cette charte : elle contribuera à la prise en charge de la coordination.
138
La démarche de mise en œuvre du Schéma Prévisionnel
des Formations en Lycées 2007-2013
¾
Une élaboration concertée et transparente
La large concertation qui a précédée l'élaboration du Schéma Prévisionnel des
Formations en Lycées 2007-2013 a montré qu'un consensus existait autour des six
principes stratégiques choisis pour servir de « socle » commun à l'ensemble des
politiques régionales de formation.
Les enseignements du bilan de ce Schéma Régional des Formations 2000-2006,
présenté au Conseil Régional le 15 décembre 2005, rappellent qu'il est essentiel,
après avoir défini des orientations cohérentes, de s'attacher très sérieusement à leur
mise en œuvre, à faire ce qui est annoncé, avec ténacité et dans un esprit de
partenariat ouvert à l'innovation. Cela a permis, au cours des cinq dernières années,
d'aboutir à des résultats tangibles. Cette démarche, qui s’est révélée efficiente,
guidera la mise en œuvre du nouveau Schéma et sera développée.
Outre la participation concrète à l'élaboration de ce nouveau Schéma, les
contributions adressées à la Région au cours de la consultation préalable ont mis en
évidence des attentes fortes en matière d’évaluation, d’indicateurs de suivi, de
tableaux de bord et d’échanges. Des propositions sont faites en ce sens en
s'appuyant notamment sur les enseignements des démarches qualité au sein de la
Région. Elles fournissent les bases d'une approche construite de « l'amélioration
continue » qu'il faut essayer de développer dans la mise en œuvre de ce Schéma.
¾
Une mise en œuvre concertée et transparente, inscrite dans
la durée, laissant toute sa place aux initiatives locales les
mieux à même de répondre à la spécificité des besoins
Partenariat, concertation, conventions et chartes
Le même esprit de large concertation et de partenariat, qui a présidé à l'élaboration
de ce Schéma, guidera sa mise en œuvre. Les partenaires, dont les contributions
constructives méritent d'être saluées, seront donc aussi associés à sa mise en
œuvre.
L'éducation est un acte partagé. Les équipes éducatives mais aussi les familles, les
acteurs des milieux de la culture, du sport, de la politique de la ville, …, les
organisations professionnelles et les partenaires sociaux, les collectivités territoriales
et bien évidemment les autorités académiques y contribuent. Leur coopération est le
gage de la réussite des objectifs fixés par ce Schéma.
Chacun de ces partenaires doit garder toutes ses compétences et en tout premier
lieu l'État. Les autorités académiques, actrices centrales de la formation initiale sous
statut scolaire, jouent un rôle essentiel. Elles avaient été associées via le Comité
Technique État-Région (CTER) à la mise en place depuis l’élaboration du Schéma
Régional des Formations 2000-2006. Elles ont participé aux travaux d'élaboration de
ce nouveau Schéma.
139
Le CTER, qui a fait la preuve de son efficacité, doit être l’instance opérationnelle
principale de mise en œuvre et de suivi du Schéma prévisionnel des formations en
lycées 2007-2013. Il assurera, pour les formations professionnelles, technologiques
et l’apprentissage en lycées, l’adaptation de la carte des formations en lycées
(publics et privés sous contrat) dans la perspective pluriannuelle du PPTG, sur la
base du Schéma des priorités d’ouvertures et de fermetures de formations en lycées.
Il favorisera la complémentarité entre les formations en lycées et les formations en
CFA, en lien avec le GTA. Au-delà des programmations, il permettra d’organiser la
coordination de l’action pour la réussite, l’approche globale de la formation de la
personne, l’accueil du handicap et plus généralement tous les sujets où le partage
des compétences trouve son accomplissement dans la synergie des actions. Piloté
par la Région, le CTER a pour membres les trois académies franciliennes ainsi que
les services de l’Etat concernés (DRIAF-Ile-de-France, DRTEFP, DRJSL, DRASS,
DRDF, DRANPE).
La Région proposera aux recteurs et au DRIAF les cadres conventionnels adaptés
aux différents volets de ce Schéma. Dans cet esprit, la Région les invitera également
à prendre en compte désormais, dans leurs projets académiques, le Schéma
Prévisionnel des Formations en lycées 2007 2013.
De même, la Région proposera à l'ensemble des partenaires : lycées, collectivités
territoriales, organisations professionnelles, partenaires sociaux et monde associatif
de poursuivre leurs contributions à l'élaboration de ce Schéma par une participation à
sa mise en oeuvre, dans un cadre conventionnel adapté.
Au fond, sur la base des objectifs partagés issus de ce Schéma, il s'agit que
les uns et les autres s'unissent, coordonnant leurs actions, et contribuent à
développer et à améliorer l'efficacité du service public d'éducation au bénéfice
des franciliens. C’est le meilleur moyen de relever les défis de l'approche
globale de l'éducation et de la citoyenneté, du soutien de l'autonomie dans la
construction du projet personnel, de l'élévation des niveaux de formation et
qualification, de l'adaptation de la carte des formations pour améliorer les
chances d'insertion, de la sécurisation des parcours de formation et de la lutte
contre les inégalités et les discriminations.
Inscrire l’action dans les territoires et l’espace européen
La mise en œuvre du Schéma Prévisionnel des Formations en Lycées 2007-2013
s'articulera avec celle du nouveau Contrat de projets État-Région (CPER), du SDRIF
et du SRDE, pour participer à l’aménagement et au développement durable du
territoire.
Dans certains domaines, les objectifs inscrits dans ce Schéma rejoignent des
objectifs généraux des politiques européennes. Celles-ci ont été peu sollicitées
jusqu'ici pour ce qui concerne les lycées. C'est pourquoi on recherchera
systématiquement les possibilités offertes par l’Europe pour soutenir les actions
prévues au Schéma.
Dans cette même perspective d'ouverture sur l'Europe, on cherchera à accentuer
l’aide aux lycées dans leurs éventuelles recherches de soutiens européens.
140
Inscrire l'action dans la durée par le Plan Prévisionnel Triennal
Glissant (PPTG)
En Île-de-France, le système éducatif scolarise environ un demi-million de lycéens. Il
nécessite l'articulation de moyens diversifiés. L'action des équipes éducatives,
s'exerce dans des locaux, avec des équipements, dans une durée à minima de 7 ans
pour couvrir tout le cursus de l’enseignement secondaire. Les évolutions du système
éducatif ne peuvent donc que s'inscrire dans la durée.
C’est une nécessité pour :
•
•
•
pouvoir raisonner dans une perspective de moyen terme,
coordonner les perspectives d’évolution des différents modes de formation,
tenir compte des contraintes de calendrier que la réglementation (code des
marchés publics, loi sur la maîtrise d’ouvrage public, etc.) impose dès lors qu’il
est nécessaire d’adapter les locaux pour accueillir des formations nouvelles,
notamment dans les lycées.
C'est ce qui avait amené la Région, dans le Schéma Régional des Formations 20002006, à concevoir le dispositif du Plan prévisionnel Triennal glissant (PPTG) pour
conduire l'adaptation de l’offre de formations par une vision pluriannuelle et
transversale organisant la complémentarité. Chaque année, les orientations des
pouvoirs publics pour l'adaptation de l'offre de formation sont diffusées auprès de
l'ensemble des responsables d'établissements. Ils sont invités à y inscrire leurs
projets dans la durée. Ce dispositif sera poursuivi et servira de base à l'élaboration
des conventions annuelles dont la loi prévoit désormais explicitement, qu’elles
définissent un ordre prioritaire des ouvertures et fermetures de formation pour les
années à venir.
Le PPTG s'appuiera sur l'apport prospectif de l’OREF (GIP-CARIF) Île-de-France et
des travaux des observatoires de branches.
Favoriser la variété des initiatives pour que les réponses soient les
mieux adaptées à la diversité des situations
La principale richesse qui fait aussi la complexité du système éducatif tient à la
diversité des jeunes accueillis dans les établissements, accentuée par la
massification de l’enseignement. Il n’y a évidemment pas de remède unique à des
situations diversifiées. Les établissements et les équipes éducatives, sont les plus à
même de définir les solutions qui seront les mieux adaptées en fonction des
spécificités des situations qu’elles rencontrent et du potentiel dont elles disposent,
dans le cadre des programmes et des directives nationales.
C'est pourquoi, comme pour la mise en œuvre du Schéma Régional des Formations
2000-2006, le Schéma Prévisionnel des Formations en Lycées 2007-2013
privilégiera les projets des établissements, collectifs au plus près des terrains pour
dispenser l'éducation et soutenir la réussite. La Région soutiendra les lycées dans
leurs initiatives dès lors qu'elles s'inscrivent dans les objectifs de ce schéma et
respectent les règles qui auront été fixées pour optimiser leur efficience.
141
Faire connaître le Schéma Prévisionnel des Formations en Lycées
2007-2013 pour assurer sa mise en œuvre
Compte tenu des compétences qui sont celles de la Région, de sa conception du
partenariat comme de son souci d'une démocratie plus participative, la mise en
œuvre de ce Schéma nécessite de l'information, de la communication et de l’écoute.
C'est orientation n'est pas nouvelle. On la retrouve dans la large diffusion de
l'information qui accompagne les appels à projets conjoints État Région lancés dans
le cadre du Plan prévisionnel triennal glissant (PPTG). On a pu l'observer également,
à l'occasion de la consultation préalable, dans la mise en ligne systématique du
dossier de consultation, de l'atlas des formations, de l'ensemble des contributions
des partenaires et des comptes-rendus des réunions de concertation.
Cette politique de communication doit être élargie et approfondie pour accompagner
ce nouveau schéma qui, assumant l'ensemble des compétences dévolues à la
Région, élargit encore le champ de ses interventions.
Le développement des technologies de l'information et de la communication, dont la
Région soutient l'extension des usages dans les établissements, offre les possibilités
d'une diffusion de l'information rapide, aisée et respectueuse du développement
durable.
D'ores et déjà ce Schéma est accompagné d'un support numérique qui permet
d'accéder tant au texte lui-même qu'à ses fondements par le biais d'un dispositif de
liens hypertextes entre les différents niveaux de lecture. Dès l'adoption par
l’Assemblée Régionale du Schéma prévisionnel des formations en lycées 2007-2013,
l'ensemble de ces éléments sera mis en ligne et enrichis de bilans et autres éléments
de mise en œuvre sur le site www.lycees-iledefrance.fr où les équipes éducatives et
chacun des partenaires pourront le consulter à tout moment. Du fait de l'intérêt des
contributions proposées lors de l’élaboration du schéma, ce site permettra à tous les
partenaires de proposer également des contributions pour sa mise en oeuvre.
Le souhait d’une démocratie plus participative ne peut que profiter de ce
renforcement de l’information et des possibilités d’expression des partenaires pour
un meilleur suivi de la politique régionale.
¾ Suivi, évaluation, recherche de l'amélioration continue
Assurer l'efficacité par des objectifs clairs associés à une mise en
œuvre évolutive
Le présent Schéma Prévisionnel des Formations en Lycées fixe pour la période
2007-2013 des objectifs ambitieux et clairs pour améliorer l'éducation, les réussites
et l'insertion.
Dans de tels domaines, l'action ne portera ses fruits qu’en s'inscrivant résolument
dans la durée. Mais dans un monde changeant les modalités de mise en œuvre de
ces objectifs ne sauraient être fixées ne varietur à cette échéance lointaine.
142
Aussi le Schéma Prévisionnel des Formations en Lycées 2007-2013 est-il conçu
comme un outil dynamique dont les modalités de mise en œuvre devront pouvoir être
actualisées autant que de besoin, d'abord pour intégrer les éléments nouveaux qui
résulteraient des travaux régionaux et territoriaux (SDRIF et SRDE notamment),
ensuite pour prendre en compte les évolutions du contexte socio-économique et
technologique qui peuvent avoir des conséquences sur les conditions d'insertion et
enfin pour tenir compte de nouvelles dispositions nationales, comme il en est
annoncé dans le domaine de l'information et de l'orientation notamment.
Se donner les moyens de suivre et d’évaluer l'action et de
s'engager dans un dispositif « d'amélioration continue »
Suivre la mise en œuvre du Schéma Prévisionnel des Formations en Lycées 20072013 nécessite de rassembler, annuellement, différents indicateurs qui témoignent
de l'avancée des actions et de l’évolution de leur contexte. Pour ce faire, la Région
se dotera d'outils de suivi de l'avancée de la mise en œuvre des objectifs qui ont été
fixés sur l'ensemble du territoire francilien : observatoire des sorties sans
qualification, de l'accès au niveau baccalauréat et de l'orientation post baccalauréat,
de l'adaptation de la carte des formations, etc. Ce sera une tâche importante et
difficile, à enrichir progressivement. L’OREF (GIP-CARIF) en sera partie prenante.
Mais la simple énumération de ces éléments montre déjà qu'ils ne suffiront pas à
couvrir la totalité du champ de sa mise en œuvre.
Au-delà de la nécessaire collecte d'indicateurs, des travaux touchant à l'évaluation
devront également être engagés. En matière d'éducation, on le sait, l'évaluation est
extrêmement difficile surtout lorsqu'elle cherche à distinguer l'effet de tel ou tel
facteur dans un résultat complexe qui les combine tous. Des laboratoires de
recherche, par exemple dans le domaine des sciences sociales appliquées, seront
sollicités à l'image du dispositif mis en place pour suivre l'expérimentation de
nouvelles classes de seconde pour la réussite dans quatre lycées de Seine-SaintDenis. Par ailleurs, dans un contexte de compétences partagées, la mise en œuvre
de l’évaluation de dispositifs communs relève d’une action concertée et partagée
avec les académies. La nouvelle charte « Réussite pour tous » a défini le cadre
d’une telle coopération. Il sera proposé d'étendre progressivement cette démarche
de charte à d'autres dispositifs.
On cherchera également à ce que ces indicateurs et ces recherches, puissent être
mis à disposition des établissements et leur fournissent des outils pour situer leurs
actions au regard des objectifs poursuivis.
Ainsi,
•
•
•
le nouveau Schéma Prévisionnel des Formations en Lycées 2007-2013 définit
des objectifs et des pistes d'action ;
sa mise en œuvre induira des réalisations sur le terrain ;
les observatoires et recherches permettront de porter un regard sur
l'efficience de cette mise en œuvre.
Les familiers des procédures de qualité reconnaîtront dans ces éléments, les trois
premiers quartiers de la roue dite de Deming de l'amélioration continue présentée
ci-après.
143
L’AMÉLIORATION CONTINUE
Dans la mise en œuvre du Schéma Prévisionnel des Formations
en Lycées 2007-2012
Schéma Prévisionnel des Formations
en Lycées 2007-2012
Revue de dispositif
AMÉLIORER
PRÉVOIR
Définition d’adaptations
des dispositifs de mise
en œuvre du Schéma
Traduction des
objectifs en
pistes d’action
Dispositifs de mise en oeuvre
LYCÉENS
Suivi par l’Université
VÉRIFIER
RÉALISER
Suivi indicateurs
Efficience
Consultations
Mise en œuvre
du Schéma
Partenariat et Chartes
Tableaux de bord
Délibérations
de l’Assemblée Régionale
Comme l'illustre cette roue, il suffit d'ajouter à ses trois premières étapes une étape
d'amélioration de l'action pour engager un dispositif d'amélioration continue.
La Région utilisera cette démarche d'amélioration continue pour le suivi et
l'amélioration de la mise en œuvre du Schéma Prévisionnel des Formations en
Lycées 2007 – 2013.
Ces éléments de suivi et d’amélioration pourront être travaillés, autant que de besoin,
dans des groupes de suivi de la mise en œuvre des différents volets du schéma qui
associeront, selon leur objet, différents types de partenaires : autorités académiques,
chefs d’établissement, membres des équipes éducatives, collectivités territoriales,
organisations professionnelles et socio- économiques, laboratoires universitaires,
associations, jeunes, etc. Au-delà de leurs apports propres, ces groupes pourront
suggérer puis analyser des enquêtes plus larges. Un groupe d'échange
recherche/innovation sera également mis en place, associant des observateurs
qualifiés de la société civile.
Ce sont les éléments recueillis dans le cadre de ce dispositif d'ensemble qui feront
l'objet d'une présentation annuelle à l'assemblée régionale et au CIAEN.
144
Le CIAEN, comprend des représentants des communes, départements et Région,
des personnels et des usagers. Présidé par le représentant de l’Etat ou celui de la
Région en fonction de son ordre du jour, il se prononce notamment sur le schéma
prévisionnel des formations des lycées, le programme prévisionnel des
investissements relatifs aux lycées, la liste annuelle des opérations de construction
ou d'extension des lycées, les modalités générales d'attribution des moyens, la
structure pédagogique générale des lycées, les aspects régionaux de la carte des
formations supérieures et de la recherche et sur le PRDFP. Au-delà de ces
compétences légales, la Région souhaite associer le CIAEN, au suivi de la mise en
œuvre du Schéma prévisionnel des formations en lycées, dans une formation élargie
autant que de besoin.
145
146
CONCLUSION
Le Schéma prévisionnel des formations en lycées 2007-2013, livret du schéma
régional de la formation tout au long de la vie, marque une nouvelle étape dans
l’action de la Région pour améliorer l’éducation des franciliens.
Il s'inscrit dans le processus qui, depuis 20 ans, a conduit toutes les Régions à
passer d'une prise en charge de l'entretien des bâtiments des lycées à la
volonté d'engager des politiques pour l'éducation et la réussite.
Le Schéma des formations 2000-2006 s’inscrivait déjà dans cette dynamique,
engageant la Région dans un soutien à la réussite, et à l’éducation à la
citoyenneté et proposant une approche « pluriannuelle » de la préparation des
rentrées, le Plan Prévisionnel Triennal Glissant (PPTG).
Le Schéma Prévisionnel des Formations en Lycées 2007-2013 s’appuie sur ces
acquis et se veut plus ambitieux.
Ce Schéma, tout en confortant l'action de soutien que la Région veut apporter
aux équipes éducatives pour l'éducation et la réussite, affirme pour la première
fois la plénitude des responsabilités régionales pour l’adaptation de la carte des
formations professionnelles.
Ce Schéma prône des objectifs d’élévation du niveau de formation, par une
reprise de la progression, interrompue depuis 1994, des taux d’accès au
baccalauréat pour les faire progresser, à terme, de 74 % à 79-80 % afin
d’accroître le nombre de jeunes accédant aux diplômes de l’enseignement
supérieur, et une poursuite de la réduction du taux de sortie sans qualification
de 6 % à 4 %.
L’insertion durable s’appuiera de plus en plus sur un « trépied » associant : la
qualification, la maîtrise des technologies de l’information et de la
communication et la maîtrise linguistique. Ce Schéma fixe l’objectif d’une
extension massive de l’usage des TIC dans l’enseignement par une
généralisation des Environnements Numériques de Travail et des actions de
soutien à l’apprentissage des langues, en particulier au travers de séjours
linguistiques.
147
Ignorer les perspectives de l’économie, qui vont modifier la structure de
l’emploi, serait conduire trop de jeunes à des difficultés d’insertion. Mais ignorer
les attentes des jeunes accentuerait l’orientation forcée et le décrochage.
Optant pour une approche équilibrée, le Schéma Prévisionnel des Formations en
Lycées 2007-2013 détermine les filières dans lesquels il convient de créer des
CAP, de reconvertir des BEP qui n’ont plus de débouchés, de créer des
baccalauréats professionnels et des BTS. Le schéma des priorités des
ouvertures et des fermetures de formations en lycées qui en résulte signale
également les zones où l’accès à l’offre de formation est plus difficile. Ceci pour
que l’adaptation de la carte des formations améliore l’égalité d’accès à un large
éventail de formations dans tout le territoire francilien et contribue à son
aménagement.
Cette évolution de l’offre de formation accessible, conjuguée à une information
toujours renforcée sur les métiers doit permettre à de plus nombreux jeunes
d’exercer un réel choix et de trouver leur voie de réussite. Le renforcement de
la politique sociale contribuera aussi à la réduction des obstacles à la formation.
Le nouveau Schéma n’ignore pas pour autant la nécessité de soutenir la
fonction éducatrice et socialisatrice de l’école lorsque la cohésion sociale se
trouve menacée. La Région développera les possibilités offertes aux
établissements pour favoriser l’apprentissage actif de la citoyenneté mais aussi
pour soutenir les jeunes dans l’initiative et l’accès à l’autonomie.
Dans ce domaine, comme dans celui de l’aide à la construction du projet
personnel, la Région s’appuiera sur la capacité des jeunes à s’approprier les
nouveaux médias : le téléphone mobile, l’Internet et les radios jeunes afin
d’utiliser ces vecteurs pour diffuser efficacement les informations utiles et faire
connaître tout l’éventail des possibilités que la Région peut leur offrir.
Dans la lignée des premières initiatives de soutien à la réussite, initiées par le
Schéma Régional des Formations 2000-2006, la Région cherchera à étendre, en
partenariat avec les autorités académiques, le dispositif « Réussite Pour Tous »
en l’ouvrant à de nouveaux domaines : accompagnement scolaire, alternatives
au redoublement, etc.
Au-delà de ces actions en direction des lycéens et pour mieux assurer la
sécurisation des parcours scolaires à la charnière difficile entre le collège et le
lycée, la Région proposera aux Départements qui le souhaitent, d’établir avec
les autorités académiques, des chartes soutenant des initiatives conjointes de
collèges et de lycées pour mieux sécuriser le parcours des élèves.
Avec ce nouveau Schéma Prévisionnel des Formations en Lycées 2007-2013, en
étroite concertation avec les autorités académiques et dans un esprit de
partenariat, la Région se donne les moyens d’assumer ses compétences et de
soutenir les initiatives qui déboucheront sur une amélioration de l’éducation
offerte aux franciliens. C’est la contribution que la Région veut apporter à
l’amélioration du service public d’éducation en Île-de-France. La mise en oeuvre
de ce schéma 2007-2013 contribuera, également, aux approches plus larges de
la politique régionale pour la jeunesse.
148
*
*
*
La Région assume ainsi une approche moderne de l’éducation. Elle accompagne
la transformation progressive du système mis en place par les fondateurs de
l’école publique : passer d’une école pour tous à une prise en compte de
chacun, inscrire fortement la formation du citoyen et les valeurs de la
République pour assurer la liberté dans les expériences concrètes
d’apprentissage des élèves, les ouvrir au monde et à l’universalisme, offrir les
meilleurs chances d’insertion à tous, sans discrimination. C’est ainsi que le
Conseil Régional d’Île-de-France entend participer à la construction d’une région
et d’un pays dynamique, actif et porteur d’avenir.
149
150
TABLE DES MATIÈRES DÉTAILLÉE
DU SCHÉMA PRÉVISIONNEL DES FORMATIONS EN
LYCÉES 2007-2013
Synopsis
AVANT-PROPOS
INTRODUCTION
..................................................................................................... page 3
..................................................................................................... page 5
................................................................................................... page 11
ƒ Un « socle » de principes stratégiques, gage de cohérence du Schéma régional de la
formation tout au long de la vie ...................................................................................... 11
ƒ Comment lire le schéma prévisionnel des formations en lycées 2007-2013 .................. 11
ƒ L’esprit de la démarche régionale................................................................................... 12
1er principe stratégique : concourir à l’insertion sociale en adoptant une
vision globale de la formation de la personne : hommes-femmes, citoyens,
professionnels ............................................................................................................page 13
I.
SYNTHÈSE : DIAGNOSTIC ET PROPOSITIONS ...................................... page 15
II.
LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION..................... page 21
1er axe d’intervention : Développer la participation des lycéens, leur accès à l’autonomie en
s’appuyant sur leur capacité à s’approprier les nouveaux médias. .............................Page 21
ƒ Moderniser les modes de diffusion de l'information et aller vers la création d’un site
dédié à l'interactivité avec la jeunesse ....................................................................... 21
ƒ S’appuyer sur de nouveaux outils de stockage d'informations personnelles (clé USB,
ENT)……………………….…………….. .................................................................... 22
ƒ Relier les fils info spécialisés sur une plate-forme téléphonique régionale à vocation
généraliste pouvant réorienter vers les services spécialisés (fils info santé, prévention du
sida, de la violence)
.............................................................................. 22
ƒ Créer un outil personnel pour l'autonomie : une carte jeune régionale........................... 22
2ème axe d’intervention : soutenir la prise de responsabilité et valoriser l’ « esprit
d’entreprendre » des lycéens .........................................................................................page 23
ƒ Relancer l’opération « Projet passion, lycéens en action » pour aider plus de jeunes à
réaliser leurs projets
................................................................................................ 23
ƒ Concevoir des manifestations multipliant les occasions d'initiative des jeunes et les
faisant connaître ............................................................................................................ 24
ƒ Communiquer pour favoriser l'ouverture culturelle ....................................................... 24
3ème axe d’intervention : favoriser l’apprentissage actif de la citoyenneté en soutenant les
initiatives d'animation de la vie lycéenne ...................................................................... page 24
ƒ Soutenir les initiatives des établissements : « Projet lycée, innovation éducative »...........
........................................................................................................................................ 25
ƒ Soutenir les modes d'expression des lycéens : presse lycéenne, radio lycéenne, sites
lycéens ............................................................................................................................ 26
ƒ Inciter les maisons des lycéens à bâtir des projets dont le financement sera soutenu par
la Région ......................................................................................................................... 26
ƒ Valoriser le rôle des délégués élèves .............................................................................. 27
ƒ Affirmer la place et le rôle des parents dans l’institution scolaire pour développer la
coopération de tous les acteurs de l’insertion sociale et professionnelle des jeunes ...... 27
151
4ème axe d’intervention : favoriser l’apprentissage actif de la citoyenneté par
l’élargissement des champs de l’éducation et l’ouverture des établissements............. page 28
ƒ Rappeler l’importance de la connaissance et de la compréhension de l’histoire, des
modes de vie, des cultures différentes ............................................................................ 29
ƒ Élargir les champs de l'éducation : santé, sport, environnement, sécurité routière ............
........................................................................................................................................ 30
ƒ Inscrire les établissements dans la cité, la République, l’espace Européen et
International ................................................................................................................... 31
ƒ Soutenir le développement de la démocratie en instaurant un dialogue plus régulier
entre les responsables politiques et les lycéens (journées thématiques avec le Conseil
Régional des Jeunes)....................................................................................................... 32
2ème principe stratégique : rendre les franciliens acteurs de leur projet
personnel et de formation ......................................................................... page 33
I.
SYNTHÈSE : DIAGNOSTIC ET PROPOSITIONS .............................. page 35
II.
LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION ............ page 41
1er axe d’intervention : Développer l'éducation à l'orientation dès le collège afin de
préparer les jeunes au processus de formation tout au long de la vie et de validation des
acquis de l'expérience .................................................................................................... page 41
ƒ Aider les établissements et les professionnels d’orientation souhaitant mettre en place
des démarches éducatives en orientation dans le cadre de leur projet............................ 42
ƒ Proposer aux départements un partenariat pour concevoir avec les académies un carnet
de bord portfolio remis à chaque collégien en commençant par ceux qui suivent l’option
de découverte professionnelle......................................................................................... 42
ƒ S’appuyer sur un support numérique personnel de construction du projet pour
« l’avenir » (clé USB, ENT) ........................................................................................... 42
2ème axe d’intervention : Mieux répondre aux besoins d’information des jeunes sur les
filières de formation, les métiers et la réalité des débouchés, en poursuivant la
modernisation des outils et des modes de communication ........................................... page 43
ƒ Soutenir les initiatives locales (manifestations, salons, forums, etc.) proposées par des
collectivités territoriales, des organismes, des organisations professionnelles ou des
associations concourant à améliorer l’information des jeunes sur les métiers et les
formations et contribuant à la valorisation de l’enseignement professionnel et
technologique ................................................................................................................. 44
ƒ Renforcer le service de pré-conseils personnalisés en ligne sur le site lesmétiers.net,
développer son interactivité et diversifier son contenu .................................................. 44
ƒ Étendre les initiatives vers les autres médias jeunes : téléphone et radio....................... 45
ƒ Promouvoir l’enseignement professionnel et la complémentarité des modes et voies de
formation......................................................................................................................... 45
3ème axe d’intervention : Mettre en réseau les acteurs régionaux et mailler le territoire
régional .......................................................................................................................... page 45
ƒ Organiser des assises régionales pour l’information et l’orientation des jeunes
débouchant sur la rédaction et la signature d’une chartre régionale............................... 46
152
4ème axe d’intervention : Relier l’école et le monde du travail ..................................... page 47
ƒ Soutenir les organismes ou associations qui initient des actions visant à améliorer la
connaissance des entreprises et du monde du travail auprès des jeunes et des équipes
pédagogiques (équipes éducatives, Conseillers d’Orientation Psychologues …) et les
relations Ecoles/Entreprises............................................................................................ 48
ƒ Relancer le réseau régional des métiers afin de rassembler et de coordonner l’action des
organismes régionaux ..................................................................................................... 48
ƒ Envisager avec les autorités académiques la possibilité de désigner un référent écoleentreprise par établissement............................................................................................ 49
3ème principe stratégique : élever le niveau de formation et améliorer la
qualification pour favoriser l’insertion professionnelle durable ........... page 51
I.
SYNTHÈSE : DIAGNOSTIC ET PROPOSITIONS .............................. page 53
II.
LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION ............ page 59
1er axe d’intervention : renforcer chez les jeunes le « nouveau trépied de l’insertion » :
qualification - maîtrise des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) maîtrise linguistique ...................................................................................................... page 59
1. Intensifier le soutien au développement de l’usage de l’informatique et de l’internat dans
les lycées pour renforcer la maîtrise des technologies de l’informatique et de la
communication .................................................................................................................... 59
ƒ Viser la mise à disposition d’ENT dans tous les lycées............................................... 60
ƒ Continuer à élargir le champ des expérimentations ………………… .............. ……..61
ƒ Permettre aux lycées de bénéficier des ressources numériques éducatives pour
l’enseignement et l’accompagnement .......................................................................... 61
ƒ Élaborer un « Schéma Directeur pour l’informatisation des Lycées » ........................ 61
2. Renforcer la maîtrise des langues étrangères ...................................................................... 62
ƒ Soutenir l’amélioration de la maîtrise des langues des lycéens ................................... 62
2ème axe d’intervention : élever le niveau de qualification et offrir un maximum de
formations débouchant sur des métiers porteurs ou permettant l’accès à des métiers variés..
...................................................................................................................................... page 64
1. Soutenir l’élévation du niveau de formation et de qualification ........................................ 64
ƒ Fixer les objectifs d’élévation du niveau de formation et de qualification .................. 65
ƒ Réaliser les capacités nécessaires à l’accueil d’un plus grand nombre de jeunes en
lycées............................................................................................................................ 67
ƒ Se donner les moyens de mieux suivre les parcours des jeunes................................... 68
2. Offrir un maximum de formations débouchant sur des métiers porteurs ou permettant
l’accès à des métiers variés et améliorer la répartition géographique de l’offre de
formation.......................................................................................................................... 69
ƒ Adapter l’offre de formation grâce à un schéma des priorités d’ouvertures et
fermetures de formations en lycées .............................................................................. 73
ƒ Assurer dans la transparence la mise en œuvre et l’actualisation des orientations
régionales ..................................................................................................................... 84
153
3ème axe d’intervention : Aménager les lycées afin qu’ils renforcent les réussites des jeunes.
......................................................................................................................................... page 86
ƒ Permettre la modernisation de la carte des formations par l’adaptation des locaux des
lycées (travaux dits de « mesures de rentrée »)............................................................87
ƒ Poursuivre la conception de la programmation architecturale des opérations
immobilières de telle sorte qu’elle favorise le développement de la vie scolaire,
l’amélioration des conditions d’enseignement et la réussite........................................88
ƒ Contribuer à faire de l’Île-de-France une éco Région en particulier par la réalisation
d’opérations HQE pour les lycées................................................................................89
ƒ Fournir aux lycées un équipement pédagogique et général moderne et adapté à
l’évolution des conditions d’enseignement ..................................................................90
4ème principe stratégique : établir des partenariats forts avec le monde
professionnel et socio-économique .................................................................... page 91
I.
SYNTHÈSE : DIAGNOSTIC ET PROPOSITIONS............................... page 93
II.
LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION ............ page 95
1er axe d’intervention : approfondir les échanges et le partenariat avec le monde
professionnel et socio-économique au niveau régional................................................ page 95
ƒ Poursuivre et adapter le partenariat entre la Région et le monde professionnel et socioéconomique..................................................................................................................... 96
ƒ Viser, en association avec l'OREF (GIP-CARIF), l'élaboration de prospectives
actualisées et articulées avec celles des professions....................................................... 96
2ème axe d’intervention : soutenir les échanges et le partenariat avec le monde professionnel
et socio-économique au niveau des lycées..................................................................... page 97
ƒ Favoriser les partenariats entre lycées et entreprises........................................................... 98
ƒ Favoriser les occasions qui permettent aux jeunes de découvrir le monde du travail, de se
former dans l'entreprise et de mieux préparer leur insertion. .............................................. 98
5ème principe stratégique : sécuriser et valoriser les parcours de formation
et d’insertion en particulier par la complémentarité des différentes voies et
modes de formation .................................................................................. page 101
I.
SYNTHÈSE : DIAGNOSTIC ET PROPOSITIONS .............................. page 103
II.
LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION ........... page 107
1er axe d’intervention : sécuriser les parcours en offrant à chaque élève le meilleur et le
plus adapté de chaque dispositif, et à l’intérieur de chaque dispositif et développer des outils
de suivi et de capitalisation .......................................................................................... page 107
ƒ Développer l'usage des passerelles entre voies et modes de formation ..................... 108
ƒ Développer la polyvalence des lycées en s’appuyant en particulier sur les « Lycées des
Métiers » ....................................................................................................................... 108
ƒ Soutenir les initiatives qui permettent de changer de voies de formation en cours
d’année.......................................................................................................................... 109
ƒ Soutenir les alternatives au redoublement .................................................................... 109
ƒ Organiser la transition lycées, université...................................................................... 109
ƒ Initier aux méthodes de la VAE dès le lycée................................................................ 110
154
2ème axe d’intervention : sécuriser les parcours, en particulier les plus sujets à ruptures ......
....................................................................................................................................... page 110
ƒ Proposer une charte de partenariat de sécurisation des parcours collège-lycée .................
...................................................................................................................................... 111
ƒ Soutenir les projets de collèges et de lycées s’inscrivant dans cette charte, la
coordination de leur action locale et l’intervention de référents .................................. 111
ƒ Accompagner l’articulation des projets « sécurisation des parcours collège-lycée » avec
les projets « École ouverte », et apporter un soutien aux compétences éducatives des
familles et aux actions d’échanges entre équipes partenaires.............................................
.................................................................................................................................... 112
6ème principe stratégique : réduire les inégalités et lutter contre les
discriminations.......................................................................................... page 113
I.
SYNTHÈSE : DIAGNOSTIC ET PROPOSITIONS .............................. page 115
II.
LES AXES D’INTERVENTION ET LES PISTES D’ACTION ........... page 123
1er axe d’intervention : développer la lutte contre le décrochage scolaire et faciliter la
reprise de formation ..................................................................................................... page 123
ƒ Poursuivre, amplifier la démarche « Réussite pour Tous » .......................................... 124
ƒ Fournir un appui aux équipes qui prennent en charge les jeunes qui rencontrent le plus
de difficultés ................................................................................................................. 125
ƒ Engager un processus d'évaluation du dispositif « Réussite pour tous »...................... 125
2ème axe d’intervention : initier des actions de soutien et d’accompagnement éducatif pour
ceux pour qui l’accès à la réussite est le plus difficile ................................................page 125
ƒ Soutenir, en concertation avec les académies, les initiatives des établissements
souhaitant mettre en place des dispositifs gratuits d’accompagnement à la scolarité et
d’aide aux devoirs (y compris via les TICE) ................................................................ 127
ƒ Poursuivre et développer les initiatives pour que les élèves les plus défavorisés puissent
rejoindre les filières considérées comme les plus prestigieuses auxquelles ils n’ont
souvent pas accès en raison d’obstacles sociaux et culturels........................................ 127
ƒ Constituer un Observatoire de la Réussite.................................................................... 128
3ème axe d’intervention : renforcer l’aide sociale individuelle pour pallier les inégalités........
....................................................................................................................................... page 128
ƒ Poursuivre la politique de gratuité des manuels scolaires des supports pédagogiques et
des aides spécifiques à l’équipement individuel ........................................................ 129
ƒ Poursuivre la politique d’aide à la demi-pension ....................................................... 129
ƒ Soutenir les sorties pédagogiques et culturelles......................................................... 129
4ème axe d’intervention : permettre à chacun de pouvoir choisir sa formation quel que soit
son domicile et son origine sociale .............................................................................. page 130
ƒ Développer l’accueil en internat................................................................................. 132
ƒ Améliorer l’accessibilité aux formations par la desserte et la tarification ................. 132
ƒ S’affranchir des limites administratives pour que l’offre de formation rare bénéficie
mieux à tous les franciliens ........................................................................................ 133
ƒ Engager une politique d’information sur la mobilité ................................................. 134
155
5ème axe d’intervention : améliorer l’accueil des élèves handicapés ..........................page 134
ƒ Poursuivre les travaux de mise aux normes des établissements pour l’accueil de jeunes
porteurs d’handicaps................................................................................................... 136
ƒ Mener un diagnostic chiffré sur l’ensemble des lycées de l’Ile de France quant à
l’accessibilité aux handicapés..................................................................................... 136
ƒ Ouvrir une réflexion en termes de desserte de proximité et d’offre de formation pour
les élèves handicapés.................................................................................................. 136
ƒ Sensibiliser l’ensemble des acteurs à la question de la scolarisation des élèves
handicapés .................................................................................................................. 137
ƒ Proposer une charte de partenariat pour l’intégration en lycées des jeunes porteurs de
handicap ..................................................................................................................... 138
La démarche de mise en œuvre du Schéma Prévisionnel des Formations en
Lycées 2007-2013 .................................................................................................... page 139
Une élaboration concertée et transparente
page 139
Une mise en oeuvre concertée et transparente, inscrite dans la durée, laissant toute sa place
aux initiatives locales les mieux à même de répondre à la spécificité des besoins .... page 139
ƒ Partenariat, concertation, conventions et chartes ....................................................... 139
ƒ Inscrire l’action dans les territoires ............................................................................ 140
ƒ Inscrire l'action dans la durée ..................................................................................... 141
ƒ Favoriser la variété des initiatives pour que les réponses soient les mieux adaptées à la
diversité des situations................................................................................................ 141
ƒ Faire connaître le schéma pour assurer sa mise en œuvre.......................................... 142
Suivi, évaluation, recherche de l'amélioration continue ............................................ page 142
ƒ Assurer l'efficacité par des objectifs clairs associés à une mise en œuvre évolutive 142
ƒ Se donner les moyens de suivre et d’évaluer l'action et de s'engager dans un dispositif
« d'amélioration continue » ........................................................................................ 143
CONCLUSION ....................................................................................................... page 147
Table des matières détaillée..................................................................................... page 151
156